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Une femme sahélienne portant de l'eau : Photographiée au lever du soleil, portant un seau d'eau sur la tête, le dos droit et le regard fixé sur le chemin, elle symboliserait la résilience et la force de Fatoumata.
Échos d'amourExclusif

Paroles de femmes : ce que signifie être une épouse et une mère dans le Sahel d’aujourd’hui

by Sahel Tribune 12 novembre 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Dans ce storytelling, suivez le quotidien de Fatoumata [nom d’emprunt], une femme du Sahel, épouse et mère, qui incarne avec courage et espoir le rôle essentiel des femmes sahéliennes d’aujourd’hui.

Fatoumata se lève bien avant l’aube. Dans la fraîcheur du matin, le ciel encore étoilé veille sur elle tandis qu’elle allume le feu pour préparer le petit déjeuner. Ses enfants, encore endormis, ne savent pas que leur mère a déjà en tête toutes les tâches de la journée. Fatoumata, 32 ans, est épouse, mère de cinq enfants, et l’âme du foyer. Sa vie quotidienne, entre le village et la brousse, est un savant équilibre de travail, de patience, et de tradition.

« Ici, la terre ne donne pas facilement »

Chaque matin, Fatoumata marche des kilomètres pour chercher de l’eau. Elle a appris, comme les femmes avant elle, à porter des seaux pleins d’eau sur sa tête, le dos droit, la démarche assurée. « L’eau, c’est la vie », lui disait sa mère, une phrase qu’elle répète souvent à ses filles quand elles l’accompagnent. Ce geste quotidien, d’apparence simple, incarne pour elle la résilience et la constance, deux qualités qu’elle considère essentielles pour une femme du Sahel.

Être épouse, pour Fatoumata, c’est aussi être une force discrète aux côtés de son mari, Moussa. Ensemble, ils cultivent un petit champ pour nourrir la famille, et parfois, vendre le surplus au marché. « Ici, la terre ne donne pas facilement, il faut de la patience et du courage, et c’est ensemble que nous y arrivons », raconte-t-elle, les yeux brillants de fierté. Quand les récoltes sont maigres, elle le soutient, le rassure, et trouve les mots pour alléger son fardeau. « Nous sommes deux dans cette vie, deux pour affronter les bonnes et les mauvaises saisons. »

« Nous sommes les gardiennes du foyer »

En tant que mère, Fatoumata incarne l’espoir d’une génération en mutation. Elle souhaite que ses filles et fils connaissent un monde plus ouvert, un monde où ils pourront choisir leur voie tout en respectant leurs racines. La journée, elle leur enseigne les gestes du quotidien : moudre le mil, tresser les cheveux de leur petite sœur, aider les aînés à lire et à écrire quand ils reviennent de l’école. « Je veux qu’ils sachent d’où ils viennent, mais qu’ils regardent aussi vers ce qu’ils peuvent devenir », confie-t-elle, ses pensées mêlées d’inquiétude et de fierté.

Fatoumata sait que le rôle de femme au Sahel n’est pas simple. Il impose des sacrifices silencieux, une force qu’elle puise dans les traditions, mais aussi dans la certitude que son rôle est essentiel. « Nous sommes les gardiennes du foyer, de la culture, et du respect », explique-t-elle. À ses yeux, être une femme sahélienne aujourd’hui, c’est savoir prendre soin de sa famille et de sa communauté tout en rêvant d’un futur où ses filles auront aussi le choix d’être qui elles veulent. 

Le soir, quand la nuit tombe et que les enfants dorment enfin, Fatoumata se permet un moment de répit. Elle regarde les étoiles, comme sa mère le faisait, et imagine pour ses enfants un Sahel où la vie pourrait être moins rude, où les filles et les femmes seraient aussi reconnues pour leur contribution inestimable. Car ici, au Sahel, être une femme, c’est porter la vie, la nourrir, et l’inspirer.

Oumarou Fomba 

12 novembre 2024 0 comments
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Donald Trump, le poing en l'air après la tentative d'assasinat
A la UnePolitique

Présidentielle américaine : l’héritage de Trump et l’élection de 2024 — un cocktail explosif

by Chiencoro 12 novembre 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

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Laurent Gbagbo 768x432 1
A la UnePolitique

Côte d’Ivoire : le retour de Laurent Gbagbo dans le jeu diplomatique avec la France, un rapprochement stratégique ?

by Sahel Tribune 11 novembre 2024
written by Sahel Tribune 5 minutes read

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Choguel Kokalla Maiga
A la UnePolitique

Choguel Maïga rompt le silence : stratégie de clarification ou ambition électorale ?

by Sahel Tribune 9 novembre 2024
written by Sahel Tribune 6 minutes read

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Augmentation du prix des produits de première nécessité
A la UneÉconomie

Le Sahel ferme ses frontières agricoles pour soutenir ses filières locales

by Sahel Tribune 8 novembre 2024
written by Sahel Tribune 5 minutes read

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Kamala Harris
Politique

Présidence Harris : Vers une reconfiguration des relations avec l’Afrique ?

by Sahel Tribune 6 novembre 2024
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Damiba
A la UneSécurité

Paul-Henri Damiba écarté : les dessous d’une radiation controversée

by Sahel Tribune 5 novembre 2024
written by Sahel Tribune 5 minutes read

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Laurent Gbagbo 768x432 1
A la UneAnalyses

[ Analyse ] Le paradoxe européen : pourquoi Laurent Gbagbo est-il de retour ?

by Sahel Tribune 5 novembre 2024
written by Sahel Tribune 4 minutes read

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Femmes handicapées en Afrique
A la UneEnquête

Les femmes handicapées : invisibles et puissantes, mais toujours ignorées

by Sahel Tribune 4 novembre 2024
written by Sahel Tribune 6 minutes read

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Une ecole fermee au centre du Mali
A la UneÉducation

Malgré les épreuves, le Mali fait sa rentrée scolaire

by Sahel Tribune 4 novembre 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Après un report initial dû à l’occupation d’écoles par des sinistrés et à la destruction de certains établissements par les pluies diluviennes, la rentrée des classes a enfin lieu ce lundi 4 novembre 2024 au Mali. Entre défis logistiques et espoir renouvelé, cette reprise symbolise la résilience d’un peuple qui place l’éducation au cœur de sa reconstruction.

Ce lundi 4 novembre 2024, les enfants du Mali reprennent le chemin de l’école, un mois après la date initialement prévue. Cette rentrée, reportée le 1er octobre en raison de défis majeurs tels que l’occupation des établissements scolaires par des familles sinistrées et la destruction de certaines écoles par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays cette année, se déroule dans un contexte où chaque sourire d’écolier, chaque cartable porté sur de frêles épaules, incarne une victoire. Malgré les obstacles, le Mali se relève, animant l’esprit de résilience qui habite son peuple depuis toujours.

Une rentrée sous un ciel d’incertitude

La scène de cette rentrée scolaire est marquée par un mélange d’excitation et de détermination. On voit des enfants, certains habillés de tenues impeccables, d’autres vêtus de modestes uniformes raccommodés, déambuler joyeusement vers leurs salles de classe. L’air est chargé d’un enthousiasme que même les plus dures réalités ne parviennent pas à effacer. Car, pour beaucoup, l’école est bien plus qu’un lieu d’apprentissage : c’est un refuge, un symbole de stabilité et une promesse d’avenir.

Cependant, derrière cette ambiance teintée d’espoir se cache une réalité plus sombre. Des écoles ont été transformées en abris pour les sinistrés, victimes de conflits internes et de catastrophes naturelles. Ces familles, relogées dans des endroits aménagés à cet effet, qui avaient trouvé refuge entre les murs des établissements scolaires, témoignent de la précarité et de l’urgence humanitaire auxquelles le pays doit faire face. Pour certains enseignants et élèves, cette rentrée se fera sous un ciel d’incertitude, dans des classes partiellement restaurées, parfois encore marquées par les stigmates de destructions.

Pour répondre à ces défis, des efforts considérables ont été déployés. « Des actions fortes ont été menées, assure Amadou Sy Savane, le ministre de l’Éducation nationale, je peux citer la libération des écoles occupées, le relogement des sinistrés des inondations qui occupaient des écoles, la mobilisation de ressources publiques pour mettre les écoles occupées en état d’accueillir les élèves. » Ces mesures, bien que cruciales, soulignent la complexité de la situation à laquelle le Mali est confronté, entre aide humanitaire urgente

Les enseignants, de véritables héros

Pour certains parents, cette rentrée est une épreuve. Entre l’incertitude économique et la recherche de fournitures scolaires coûteuses, le fardeau est lourd. Pourtant, l’envie de voir leurs enfants réussir est plus forte que tout. « Tant que l’école ouvre ses portes, il y a de l’espoir », confie un père, le regard empreint de fierté malgré les difficultés. Et il a raison. L’éducation représente la lumière dans l’obscurité, la clef qui peut ouvrir la voie à un avenir meilleur, loin des tumultes qui secouent le pays.

Cette rentrée est aussi un rappel du courage des enseignants, véritables héros du quotidien, qui malgré des salaires souvent modestes et des conditions de travail précaires, choisissent de revenir pour instruire et inspirer la jeunesse. Ils portent en eux la flamme de la persévérance, et chaque leçon qu’ils donnent, chaque sourire échangé, devient un acte de résistance.

Le 4 novembre 2024 marquera donc plus qu’une simple date sur le calendrier scolaire. Elle symbolisera la résilience d’un peuple qui, malgré les épreuves, choisit de croire en l’éducation comme pilier de la reconstruction. Les défis restent immenses et les routes parsemées d’embûches, mais l’espoir demeure, porté par ces milliers de pas d’enfants qui résonnent dans les cours de récréation, prouvant que le Mali ne cède pas face à l’adversité.

Oumarou Fomba 

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Les femmes récoltent des amandes de Karité
Économie

Mali : ce que l’on sait de la suspension des exportations de Karité, de soja, de sésame et d’arachides

by Sahel Tribune 2 novembre 2024
written by Sahel Tribune 5 minutes read

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Alassane Ouattara et Macky Sall
A la UneAnalyses

Loin des réalités, près des dorures : les conseils « d’ami » de Ouattara à Macky Sall

by Sahel Tribune 1 novembre 2024
written by Sahel Tribune 5 minutes read

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Le Président de la transition en compagnie des pupilles de la nation
A la UneSociété

Journée des Pupilles : un hommage vibrant aux orphelins de guerre et aux valeurs maliennes

by Chiencoro 31 octobre 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

À l’occasion de la Journée nationale des Pupilles, le Président de la Transition, Assimi Goïta, a accueilli au Palais de Koulouba des enfants orphelins de guerre, incarnant la résilience et l’espoir du Mali. Cette cérémonie émouvante, couplée à une remise d’équipements médicaux pour plusieurs hôpitaux, a réaffirmé l’engagement de l’État malien à soutenir les plus vulnérables et à bâtir un avenir plus solidaire.

En cette Journée nationale des Pupilles, le Palais de Koulouba a ouvert ses portes à des enfants au destin particulier, symboles de résilience et d’espoir pour la nation malienne. Le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a reçu les Pupilles de la nation, rendant hommage aux enfants ayant perdu leurs parents au service de la patrie. Cette cérémonie s’inscrivait dans le cadre de la 29e édition du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, un moment fort et emblématique pour le Mali.

Des mots et des gestes pour la solidarité

Dès le début de la cérémonie, l’émotion a gagné l’assistance avec deux performances de slam. L’une d’elles mettait en lumière la diversité culturelle du Mali, véritable ciment de cette nation résiliente. Un second texte se tournait vers la Confédération des États du Sahel (AES), évoquant l’espoir d’un avenir apaisé pour la région. En écoutant ces mots, chacun a ressenti la puissance d’une solidarité qui transcende les défis actuels.

La ministre de la Santé et du Développement social, le Colonel Assa Badiallo Touré, a ensuite pris la parole, rappelant les sacrifices consentis par les Maliens pour leur souveraineté et le rôle crucial des Forces armées Maliennes dans la défense de cette souveraineté. « Ces Pupilles ne sont pas seulement nos enfants ; ils appartiennent à chaque Malien, » a-t-elle affirmé, touchant le cœur de l’audience.

La reconnaissance de la nation envers ses Pupilles

La célébration de cette Journée des Pupilles n’est pas un simple événement symbolique : elle est le reflet d’une promesse. En reconnaissance des sacrifices de leurs parents, l’État malien a mis en place des programmes pour soutenir ces enfants, allant de l’éducation à des aides sociales concrètes. Cette année, le Président Goïta a offert à chaque nouveau pupille une carte bancaire et une carte de pupille, symboles d’un engagement financier et social sur le long terme.

Le bilan de l’accompagnement des Pupilles a été évoqué par la ministre Assa Badiallo Touré, précisant que sur 1 653 Pupilles, 1 272 sont encore dans leur parcours scolaire avec des taux de réussite honorables aux examens nationaux. Cinq d’entre eux poursuivent même leurs études au Maroc, grâce aux bourses octroyées par l’État. Dix nouveaux bacheliers, quant à eux, ont obtenu des bourses au Mali pour continuer leurs études.

Équipements médicaux pour les centres de santé

Le Président de la Transition a également profité de cette journée pour doter plusieurs centres de santé du district de Bamako et des régions avoisinantes de nouveaux équipements médicaux, essentiels pour améliorer la qualité des soins. Parmi les bénéficiaires figurent le Centre de santé de référence (CSREF) des six communes de Bamako et des établissements de Sikasso, Kolondiéba, Fana, Nioro et Kati. 

Les équipements remis comprenaient des appareils d’échographie, des bistouris électriques, des moniteurs d’anesthésie, des tables d’accouchement, et bien plus encore. Cette dotation marque un geste fort dans l’engagement du président de la transition pour renforcer le secteur de la santé et témoigne d’un investissement constant en faveur des services sociaux. Il faut noter aussi la remise de 100 kits scolaires aux pupilles et également la remise d’ordinateurs à » Amicale des anciens militants et sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (AMSUNEEM). Ces remises entrent dans le cadre des œuvres sociales du chef de l’État. 

Un moment de gratitude et d’espoir

Dans un dernier geste de solidarité, la cérémonie a pris une dimension plus personnelle. Le Président de la Transition a pris dans ses bras un nourrisson, récemment orphelin après l’attaque du bateau Le Tombouctou, sur le fleuve Niger, le 7 septembre 2023, ayant causé la mort d’au moins 49 civils et de nombreux blessés. Cet échange émouvant avec les grands-parents de l’enfant a illustré la dimension humaine de l’événement, rappelant à tous l’importance de prendre soin des enfants les plus vulnérables.

Le Conseiller spécial du Président, M. Aguibou Dembélé, a clôturé cette journée en rappelant l’importance d’une nation solidaire. Il a exhorté chaque Malien à tendre la main aux enfants touchés par les conflits, soulignant que ces jeunes sont l’avenir du Mali.

Ce 31 octobre 2024 restera dans les mémoires comme une journée de solidarité renouvelée, marquée par des engagements concrets et des gestes forts en faveur de ceux qui incarnent l’avenir de la nation malienne.

Chiencoro Diarra 

31 octobre 2024 0 comments
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Crise climatique
A la UnePlanète

COP29 à Bakou : quand l’Azerbaïdjan veut passer du pétrole au vert

by Fousseni TOGOLA 31 octobre 2024
written by Fousseni TOGOLA 3 minutes read

À Bakou, capitale pétrolière, l’Azerbaïdjan s’apprête à accueillir la COP29 du 11 au 22 novembre 2024 avec une promesse audacieuse : réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2050. Dans un pays où le pétrole est roi, ce sommet climatique ambitionne de marquer un tournant vers l’énergie verte, tout en posant la question de la faisabilité de cette transition.

L’Azerbaïdjan, pays connu pour ses réserves pétrolières, s’apprête à accueillir la 29e conférence annuelle de l’ONU sur le climat. Du 11 au 22 novembre 2024, Bakou va vibrer au rythme des débats sur le climat, avec en toile de fond une promesse : celle de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. On pourrait y voir un beau symbole, une nation qui veut troquer le noir de l’or brut pour le vert de l’énergie renouvelable. Mais derrière les beaux discours, le chemin semble encore long.

Bakou, carrefour d’initiatives climatiques

L’Azerbaïdjan promet d’atteindre 30 % d’énergie renouvelable d’ici 2030 et se veut même pionnier de l’énergie verte. Ambitieux, certes, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un pays dont l’économie repose lourdement sur les énergies fossiles. Imaginez un marathonien qui décide de se lancer dans une course en montagne sans avoir quitté la plaine : le souffle risque de manquer ! Mais cette COP29, organisée dans un pays encore si lié au pétrole, sera peut-être l’occasion pour l’Azerbaïdjan de faire un vrai virage énergétique.

Pendant près de deux semaines, Bakou va se transformer en carrefour d’initiatives climatiques avec des thèmes quotidiens qui balaient tous les grands enjeux du climat. Finance, technologie, éducation, et même paix et secours : chaque journée promet des annonces, des engagements et probablement quelques dissensions. Ce sera un festival de promesses vertes dans un pays où le pétrole coule encore à flots, et on espère qu’elles tiendront la distance au-delà des spotlights de la COP.

L’espoir vert

Que dire de la « journée de repos » prévue le 17 novembre ? Peut-être le signe d’un agenda surchargé, ou bien un moment de pause pour digérer les engagements et recharger les batteries avant d’enchaîner les thèmes de la santé, de la jeunesse et du tourisme durable. Les discussions sur la biodiversité, les peuples autochtones et les océans, quant à elles, clôtureront la conférence avant les négociations finales, où les grandes déclarations feront place aux compromis plus discrets.

Reste à voir si Bakou, ville du pétrole, parviendra à incarner cette transition énergétique mondiale en gestation. L’Azerbaïdjan entend « montrer l’exemple » et devenir un modèle d’énergie verte, mais il va falloir bien plus qu’une COP et quelques annonces pour prouver que cette transformation est en marche. Alors, Bakou, COP29 : promesse ou paradoxe ? Nous serons là pour voir si l’Azerbaïdjan parviendra à donner au monde une nouvelle couleur… et si ce sera bien celle de l’espoir vert.

Fousseni Togola 

31 octobre 2024 0 comments
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Alassane Ouattara
A la UneAnalyses

Entre Paris et Abidjan : Ouattara, un pied en France, l’autre loin de l’Afrique

by Sahel Tribune 30 octobre 2024
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Alors que l’Afrique de l’Ouest se libère peu à peu de ses liens avec l’ancien colonisateur, Alassane Ouattara, lui, continue de renforcer ses attaches avec la France. Ses séjours privés réguliers à Paris, loin des préoccupations de ses homologues africains en quête de souveraineté, interrogent. Faut-il voir dans ce choix une nostalgie ou un refus d’emboîter le pas vers une Afrique plus indépendante ?

Le monde change. L’Afrique de l’Ouest, en particulier, vit une période de bouleversements profonds où le rêve de souveraineté, longtemps enfoui sous des décennies de partenariats inégaux, refait surface avec une ferveur inédite. Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, même le Sénégal : des nations entières affirment leur désir de tracer une route loin des griffes de l’ancien colonisateur. Les peuples redécouvrent la fierté de se tenir debout, de se construire sans demander l’approbation des anciens maîtres. Et au milieu de cette quête, dans cette Afrique en ébullition, il y a Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, qui, sans faillir, continue de réserver ses séjours dans les salons feutrés de la France.

Une résidence de prestige en plein Paris

Pourquoi cet attachement, ce besoin quasi obsessionnel de se retrouver à Paris ? Alassane Ouattara, à contre-courant, semble ignorer la vague de révolte qui émerge tout autour de lui. Pour un président ivoirien, dont les responsabilités dépassent de loin le simple rôle de gouvernance nationale, ces escapades répétées interrogent. Il n’est plus question de simples visites de courtoisie ou de rencontres diplomatiques d’usage ; il s’agit là de véritables pèlerinages, presque des vacances de luxe, à Mougins ou dans un hôtel particulier cossu du 16e arrondissement de Paris, appartenant — faut-il le rappeler — à l’État ivoirien. Ce dernier symbole pourrait presque paraître ironique, si le contexte n’était pas aussi sérieux : la Côte d’Ivoire finance une résidence de prestige en plein Paris pour son président, dans la capitale même de l’ancienne puissance coloniale.

Pendant que ses homologues préfèrent braver les défis en Afrique, Alassane Ouattara multiplie les allers-retours vers la France. Là où ses voisins ouest-africains explorent la possibilité d’alliances plus équilibrées et cherchent à redéfinir leur souveraineté, Ouattara apparaît comme un vestige de l’ancien ordre, figé dans une relation de dépendance dépassée, voire gênante. Est-il vraiment possible, aujourd’hui, de gouverner un pays comme la Côte d’Ivoire en restant autant attaché aux privilèges et aux réseaux d’influence parisiens ? En voyant le chef de l’État ivoirien faire la navette entre Abidjan et Paris, sans même un rendez-vous officiel avec Emmanuel Macron, le doute est permis.

Rencontre avec Nicolas Sarkozy

À la marge du sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), début octobre à Villers-Cotterêts, un autre épisode révélateur a eu lieu. Alassane Ouattara a rencontré son vieil ami, Nicolas Sarkozy, ancien président de la France, avec qui il entretient une amitié de plus de trente ans. Cette entrevue, qui s’est déroulée dans la résidence présidentielle du 16e arrondissement de Paris, a été l’occasion pour les deux hommes d’échanger non pas sur les défis colossaux qui attendent la Côte d’Ivoire, mais sur l’actualité politique française et les rouages ​​internes du gouvernement Macron. Il semble que l’ancien président français, aujourd’hui homme de l’ombre de la politique hexagonale, ait plus d’influence sur les réflexions du président ivoirien que les aspirations de son propre peuple. 

En août dernier déjà, Ouattara et Sarkozy avaient partagé un déjeuner en famille dans la résidence des Ouattara à Mougins, dans le sud de la France, où l’ombre de l’influence française semble s’épaisser.

Un parcours politique et personnel lié aux cercles d’influence parisiens

Les exemples voisins illustrent une toute autre volonté. Le Mali a choisi, au prix fort, de rompre ses liens militaires avec la France, d’expulser les troupes étrangères, et d’assumer une position de fermeté sans compromis. Le Burkina Faso et le Niger n’ont pas hésité à suivre la même voie. Même au Sénégal, où l’attachement à l’ancien colonisateur reste solidement ancré dans certains milieux, on commence à entendre des voix appelant à une révision des accords. En comparaison, Alassane Ouattara donne l’impression d’un homme nostalgique d’une époque révolue, incapable de s’adapter à une Afrique en pleine redéfinition de son identité et de ses alliances.

Certains diront qu’il ne s’agit là que de relations personnelles, de vacances bien méritées après des années de service. Mais il ne faut pas oublier que chaque déplacement d’un président n’est jamais anodin ; il envoie un signal, il parle autant aux partenaires étrangers qu’à ses propres citoyens. Ces séjours réguliers en France projettent une image qui contraste avec l’air du temps. Ouattara donne le sentiment de ne pas vouloir se détacher de la France, comme si son parcours politique et personnel était lié de façon irrévocable aux cercles d’influence parisiens.

Les réceptions luxueuses et les dîners parisiens au détriment de nouvelles alliances

Le chef de l’État ivoirien a beau rappeler qu’il est au service de la Côte d’Ivoire, cette fidélité affichée à l’égard de la France suscite des interrogations légitimes. Comment peut-on prétendre incarner la souveraineté d’un pays africain tout en entretenant des attaches aussi étroites avec l’ancien colonisateur ? Si Alassane Ouattara pense encore que la France représente la solution à tous les défis de la Côte d’Ivoire, il se trompe lourdement. La Côte d’Ivoire mérite un leadership tourné vers l’avenir, qui ose s’émanciper des habitudes d’antan, et qui considère la France comme un partenaire parmi d’autres, non comme une tutelle implicite.

La situation devient d’autant plus flagrante que d’autres pays se dirigent vers des modèles de coopération diversifiés. De plus en plus, les États africains bâtissent des relations fondées sur le respect mutuel, non sur l’héritage colonial. L’Algérie et la Russie, bien que controversés, apparaissent comme des alternatives pour nombre de gouvernements en quête de partenariats égalitaires. La Chine, la Turquie et même certains pays d’Asie centrale sont courtisés, alors que l’Europe occidentale, et surtout la France, voit son influence s’éroder. C’est dans ce contexte que Ouattara persiste et signe, préférant les réceptions luxueuses et les dîners parisiens au renouvèlement des alliances.

Le signe d’une dépendance embarrassante

Le peuple ivoirien, lui, observe. Cette Côte d’Ivoire, autrefois modèle économique et social en Afrique de l’Ouest, est en train de voir ses propres repères changer. Alors que les citoyens attendent des réponses concrètes à des problèmes pressants, leur président multiplie les séjours privés en Europe. À une époque où les jeunes générations se battent pour une Afrique forte, indépendante, Alassane Ouattara campe sur des réflexes d’une autre ère, incapable de comprendre que les temps ont changé. Ses voyages ne font que souligner son décalage avec les aspirations de son peuple et celles de la région.

Et puis, il y a l’aspect financier. Combien coûtent ces allers-retours constants ? Quid de la rénovation de cette résidence dans le 16e arrondissement, financée par l’État ivoirien ? Cet hôtel particulier pourrait être un symbole de succès et d’influence, mais il est devenu le signe d’une dépendance embarrassante. La jeunesse ivoirienne, elle, se demande sans doute pourquoi de telles ressources sont consacrées à des biens en France, quand des investissements seraient bienvenus pour l’éducation, la santé et le développement dans le pays.

Le vent de la souveraineté africaine pourrait bien lui passer sous le nez

En choisissant d’entretenir ces liens avec Paris, Ouattara semble s’éloigner du mouvement panafricain et souverainiste qui prend forme autour de lui. Peut-être est-ce une question d’habitude, peut-être est-ce un choix délibéré de rester fidèle à ceux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir. Mais cette posture le coupe inévitablement de l’air du temps, de cet élan d’affirmation qui pousse aujourd’hui tant de nations africaines à rompre avec des rapports déséquilibrés.

La Côte d’Ivoire mérite plus qu’un président tourné vers le passé, elle mérite un leader capable de capter l’esprit de son époque, de comprendre les aspirations de ses voisins et de placer l’intérêt de son pays avant tout. L’avenir du pays ne se trouve pas dans les salons parisiens, mais dans les réalités quotidiennes de ses citoyens, dans la détermination à bâtir une nation indépendante et prospère.

Il est peut-être temps pour Alassane Ouattara de redéfinir ses priorités, de réaliser que les époques changent et que l’Afrique, y compris la Côte d’Ivoire, doit penser en termes de dignité et de fierté retrouvées. Car pendant qu’il s’attarde dans le confort de ses résidences en France, le monde avance sans lui, et le vent de la souveraineté africaine pourrait bien lui passer sous le nez.

Alassane Diarra 

30 octobre 2024 0 comments
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Rencontre Goïta et AMSUNEM
A la UneÉducation

Assimi Goïta et la fin de l’AEEM : un souffle d’espoir pour l’éducation malienne

by Chiencoro 29 octobre 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

Assimi Goïta frappe fort en dissolvant l’AEEM, foyer de violence estudiantine au Mali. Une décision salvatrice, saluée par l’AMSUNEEM, pour refonder un système éducatif gangrené. Le vent du changement souffle enfin sur l’éducation malienne, et il était temps !

Le Mali, pays de contradictions où l’éducation, censée être un pilier du développement, se transforme parfois en un véritable champ de bataille. Mais cette fois, les choses semblent prendre un autre tournant. Ce lundi 28 octobre 2024, Assimi Goïta, le Général d’Armée et Président de la Transition, a montré qu’il n’était pas là pour faire de la figuration. Lors d’une rencontre avec l’Amicale des anciens militants et sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (AMSUNEEM), il a pris le taureau par les cornes. Dans un contexte où l’éducation malienne est à la croisée des chemins, cette rencontre a pris des allures de tournant historique.

Cette rencontre a lieu au lendemain du 34ème anniversaire de la création de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), le 27 octobre 1990. En 1980, l’histoire des mouvements scolaires et estudiantins au Mali prend un tournant tragique avec l’assassinat d’Abdoul Karim Camara, dit « Cabral« , secrétaire général et symbole de la résistance étudiante. Le 17 mars de cette année-là, Cabral est fauché, mais l’esprit de révolte et de revendication n’est qu’assoupi. Dix ans plus tard, comme un phénix renaissant de ses cendres, le mouvement refait surface. Le 27 octobre 1990, une nouvelle génération d’étudiants, menée par les ambitieux Oumar Mariko et Kassoum Barry, donne naissance à l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM), prête à prendre le flambeau et à écrire un nouveau chapitre de lutte et d’engagement pour les droits des étudiants maliens.

Un premier pas

Et il faut dire que ce n’est pas une simple rencontre de courtoisie. Le mercredi 13 mars 2024, le gouvernement malien a frappé fort en annonçant la dissolution de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM), cette fameuse structure qui, au fil des ans, s’est tristement transformée en un foyer de violences et de confrontations meurtrières. Fini le temps où l’on fermait les yeux sur ces dérives ; cette fois, le message est clair : l’impunité et la violence n’ont plus leur place dans les universités maliennes.

Dissoudre l’AEEM, c’est osé, c’est audacieux, mais surtout, c’est salvateur. Assimi Goïta et son gouvernement ont compris qu’il fallait casser les vieilles habitudes pour espérer redresser un système éducatif gangrené par les conflits internes. Certains diront que cela n’effacera pas les années de troubles, mais c’est un premier pas, et pas des moindres. On ne répare pas un édifice en ruines sans déconstruire d’abord ce qui ne tient plus debout.

Création d’une nouvelle association estudiantine 

L’AMSUNEEM, pour sa part, a saisi cette occasion pour proposer la création d’une nouvelle structure, une association étudiante refondée, bâtie sur des principes de paix et de solidarité. L’idée a de quoi séduire, et on sent que le Président Goïta est prêt à jouer le jeu. Il sait que l’avenir du Mali se dessine sur les bancs des universités, pas sur les terrains de confrontation. C’est bien de rappeler que les étudiants doivent être des acteurs de changement, et non des pions dans des luttes de pouvoir.

Autre sujet sensible : le paiement des bourses d’études. Ces fameux retards qui reviennent comme un refrain à chaque rentrée. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bouréma Kansaye, a assuré que les fonds étaient débloqués et que tout rentrerait bientôt dans l’ordre. Alors, soyons optimistes, puisque des solutions semblent enfin se dessiner. Loin des promesses en l’air, cette Transition montre qu’elle veut agir et ne plus laisser les étudiants en plan.

Des décisions qui redonnent de l’espoir

Il est rafraîchissant de voir que l’équipe de Goïta ne se contente pas de déclarations d’intentions. Dissoudre l’AEEM, régulariser les bourses, repenser la structure estudiantine : autant de gestes qui montrent une vraie volonté de changer les choses. Et oui, ça mérite d’être souligné ! Loin des discours vides, cette Transition prend le risque d’agir, quitte à froisser ceux qui préfèrent l’immobilisme.

Alors, bravo au gouvernement malien pour cette prise de décision. Il y a certes encore du chemin à parcourir, et tout n’est pas gagné. Mais au moins, le Mali avance, et il le fait avec audace. C’est ce genre de décisions qui redonnent de l’espoir. Et si l’on continue sur cette voie, qui sait, l’éducation malienne retrouvera peut-être enfin ses lettres de noblesse. Après tout, le changement ne commence-t-il pas par un geste fort ?

Chiencoro Diarra

29 octobre 2024 0 comments
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Armée nigérienne
Sécurité

Crise sécuritaire au Niger : le bilan inquiétant du premier trimestre 2024

by Chiencoro 27 octobre 2024
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Face à une crise sécuritaire persistante dans les régions de Tillabéri, Tahoua et Maradi, le dernier rapport de l’Observatoire pour la Gouvernance de la Sécurité au Niger (OGS) révèle une situation alarmante pour le premier trimestre 2024. Entre attaques terroristes et criminalité transfrontalière, le Niger déploie des efforts intenses avec le soutien de ses partenaires, mais la stabilité reste fragile et incertaine.

Le dernier rapport de l’Observatoire pour la Gouvernance de la Sécurité au Niger (OGS), publié dans le cadre du programme Just Future Alliance, dresse un constat préoccupant de la situation sécuritaire au Niger au cours du premier trimestre 2024. Les régions de Tillabéri, Tahoua et Maradi, déjà marquées par une instabilité chronique, continuent de faire face à des menaces multiformes, entre violences armées, attaques terroristes et criminalité transfrontalière. Ce rapport met en lumière les efforts du gouvernement nigérien et de ses partenaires pour juguler la violence, tout en soulignant les défis persistants qui entravent la pacification de ces territoires.

Tillabéri : une région sous haute tension

Selon les données de l’OGS, Tillabéri reste l’épicentre de l’insécurité au Niger. En effet, cette région frontalière, en contact direct avec le Mali et le Burkina Faso, est le théâtre de violences répétées perpétrées par des groupes armés affiliés à l’État islamique au Sahel et au Groupe de Soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM). Au cours des trois premiers mois de l’année, 122 incidents ont été recensés, entraînant la mort de 107 civils. Ces groupes profitent de la porosité des frontières pour lancer des attaques puis se replier, échappant ainsi aux interventions des forces de sécurité nigériennes.

Malgré les efforts déployés par les autorités locales pour sécuriser la région, Tillabéri reste un véritable foyer d’instabilité. Les populations locales vivent dans un climat de peur permanent, ce qui complique l’acheminement de l’aide humanitaire et la mise en place de projets de développement. Le rapport de l’OGS met en évidence le besoin urgent de renforcer les capacités des forces armées pour répondre efficacement à cette menace persistante.

Tahoua et Maradi : des défis spécifiques

Si la région de Tahoua enregistre une légère accalmie par rapport aux années précédentes, la situation demeure fragile. Le rapport souligne une baisse des incidents, passant de 98 en 2022 à 37 au premier trimestre 2024. Cette amélioration relative est attribuée à une meilleure coordination des forces de défense et de sécurité (FDS) et à des opérations ciblées qui ont permis de neutraliser plusieurs groupes armés actifs dans la région. Toutefois, le rapport tempère cette avancée en rappelant que la vigilance reste de mise, car les réseaux terroristes conservent une capacité de résurgence rapide.

La région de Maradi, quant à elle, est confrontée à des défis distincts. Située à la frontière avec le Nigeria, elle souffre principalement du banditisme et des trafics transfrontaliers. Ces activités, moins visibles mais tout aussi déstabilisatrices, affectent gravement les communautés locales, avec des conséquences économiques et sociales importantes. Le rapport de l’OGS souligne la difficulté pour les forces de sécurité d’intervenir efficacement dans cette région en raison du manque de moyens matériels et de la complexité du terrain.

Un effort régional et international pour sécuriser le Niger

Le rapport met en avant les efforts des FDS qui, malgré des ressources limitées, ont multiplié les interventions pour sécuriser les zones les plus sensibles. À Tillabéri, ces interventions ont permis d’arrêter plusieurs membres de groupes armés et de saisir des armes. Toutefois, l’étendue du territoire et le manque de moyens matériels constituent des obstacles majeurs à une sécurisation efficace.

En parallèle, l’AES, en coordination avec des initiatives telles que la Just Future Alliance (JFA), vise à combler les lacunes en matière de coordination régionale et de partage d’informations stratégiques. Le soutien des partenaires internationaux, comme l’Union européenne et l’African Security Sector Network (ASSN), est crucial pour renforcer les capacités locales et apporter une expertise technique. Le rapport de l’OGS insiste sur l’importance de ces collaborations pour stabiliser la région, tout en respectant l’indépendance et la souveraineté des pays concernés.

Coopération régionale : l’avenir de la sécurité au Sahel

Le rapport de l’OGS insiste sur l’importance d’une coopération renforcée entre les pays du Sahel. Face aux menaces transfrontalières, la gestion de l’insécurité ne peut se faire en vase clos. La création de l’AES et de la Confédération marque une première étape vers une action collective, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour harmoniser les stratégies et coordonner les opérations.

L’OGS souligne que pour le Niger, comme pour ses alliés du Sahel, la sécurité régionale ne se limite pas à des interventions militaires. Il est essentiel d’accompagner ces efforts d’initiatives économiques et sociales visant à offrir des alternatives aux populations locales, en proie à l’insécurité et à la précarité. La pacification du Sahel passera par un développement inclusif et durable, porté par des États souverains et autonomes.

Malgré les efforts des autorités nigériennes et de leurs partenaires, la situation sécuritaire reste fragile, notamment dans les régions frontalières. L’OGS appelle à une intensification des initiatives, aussi bien militaires qu’économiques, pour offrir aux populations locales des perspectives de développement durable. Le rapport souligne que la stabilisation du Niger passe non seulement par des interventions armées, mais aussi par des programmes sociaux et économiques qui doivent accompagner les actions militaires.

La création de l’Alliance des États du Sahel et la Confédération

C’est dans ce contexte que le Niger, avec le Mali et le Burkina Faso, a décidé de fonder l’Alliance des États du Sahel (AES) en septembre 2023, officialisée par la Charte du Liptako-Gourma. Cette alliance marque une volonté claire de ces trois États de prendre en main leur propre sécurité en mutualisant leurs efforts face aux menaces communes. En s’unissant, les trois pays ont également créé une confédération, un cadre de coopération militaire et politique destiné à renforcer la souveraineté de la région face aux pressions extérieures.

Cette alliance se veut une réponse directe au retrait des forces occidentales et à l’inefficacité perçue des interventions internationales. Elle a traduit la détermination des pays du Sahel à reprendre le contrôle de leur destin sécuritaire et à collaborer de manière autonome, loin des anciennes puissances coloniales. Pour le Niger, la création de l’AES est aussi une manière de montrer sa volonté de s’émanciper de l’influence de la CEDEAO, une organisation dont il a officiellement décidé de se retirer en 2023, suite aux sanctions imposées après le coup d’État qui a mené au renversement de l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum.

Le chemin vers la paix et la stabilité reste semé d’embûches, mais les initiatives en cours, si elles se poursuivent avec rigueur et engagement, pourraient ouvrir la voie à un avenir plus serein pour les États du sahel.

Chiencoro Diarra 

27 octobre 2024 0 comments
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A la UneÉducation

Prix d’excellence : 160 bacheliers récompensés par le Président de la Transition

by Chiencoro 25 octobre 2024
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Vendredi 25 octobre 2024, au palais de Koulouba, la jeunesse malienne a été mise à l’honneur. Sous la présidence du Général d’Armée Assimi Goïta, Chef de l’État et Président de la Transition, 160 lauréats du baccalauréat malien session de juin 2024 ont été récompensés pour leurs performances exceptionnelles. 

La cérémonie, qui s’est déroulée dans la solennité et l’émotion, a débuté par un discours du ministre de l’Éducation nationale, Dr Amadou Sy Savané. Visiblement ému, il a salué l’excellence de ces lauréats, rappelant qu’ils sont un modèle et un espoir pour le système éducatif malien. Pour lui, ces jeunes représentent l’avenir du Mali, un avenir qui nécessite persévérance et engagement face aux nombreux défis auxquels le pays fait face. Le ministre a également souligné les efforts du Président de la Transition pour redonner à l’école malienne ses lettres de noblesse, grâce à ses multiples initiatives en faveur de l’éducation.

En effet, le Président Goïta, depuis son arrivée au pouvoir, a fait de l’éducation l’un des piliers de son action politique. Que ce soit par les États généraux de l’éducation ou d’autres réformes structurelles, les autorités de la Transition entendent restructurer et redynamiser le système éducatif. « L’école malienne a besoin de modèles comme ces lauréats », a insisté le ministre. La cérémonie était donc autant une reconnaissance des talents que l’expression d’un message fort : le Mali mise sur sa jeunesse pour se reconstruire.

Des récompenses en série pour encourager l’excellence

Les remises de prix ont été orchestrées par les différentes autorités présentes : le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bouréma Kansaye, suivi par le ministre de l’Éducation nationale, et enfin par le Président de la Transition lui-même. Ces distinctions symboliques marquaient non seulement une reconnaissance officielle, mais aussi un encouragement à persévérer dans la voie de l’excellence.

Bintou Flamousso Diallo, première nationale de cette session du baccalauréat, a pris la parole en tant que porte-parole des lauréats. Avec un discours empreint de gratitude, elle a salué les efforts des autorités de la Transition pour améliorer le système éducatif et a promis, au nom de ses camarades, de continuer à porter haut le drapeau malien. « Le Président de la Transition a redonné à l’école malienne ses lettres de noblesse », a-t-elle affirmé, marquant ainsi l’impact des réformes en cours.

Le message du Président : persévérance, discipline et engagement

Prenant la parole après ces interventions, le Président Goïta a souligné l’importance de célébrer cette jeunesse brillante. Pour lui, ces lauréats sont la preuve que le système éducatif malien, bien qu’en pleine restructuration, peut produire des talents d’exception. Saluant leur courage et leur détermination, il a exhorté ces nouveaux bacheliers à poursuivre sur la voie de l’excellence.

Le Président a profité de l’occasion pour rappeler l’engagement des autorités de la Transition à investir davantage dans l’éducation. Il a réaffirmé que l’avenir du Mali repose sur sa jeunesse et que l’éducation joue un rôle crucial dans la refondation de l’État. « L’éducation est la clé de voûte de tout processus de transformation », a-t-il insisté, appelant tous les acteurs du secteur à s’impliquer davantage.

Goïta a également prodigué des conseils pratiques aux lauréats. Selon lui, le succès n’est pas un chemin linéaire : « L’homme est conçu pour la réussite, mais l’échec fait partie de l’apprentissage. » Il les a invités à se poser les bonnes questions : quel avenir souhaitent-ils construire ? Quel type d’individu souhaitent-ils devenir ? Pour lui, ces interrogations sont le point de départ de toute réussite, car elles permettent de définir une vision claire et de s’imposer une discipline nécessaire à la réalisation de ses ambitions.

Un appel à persévérer et à rester fidèle à soi-même

Le Chef de l’État n’a pas manqué d’aborder l’importance des fréquentations et des choix de loisirs, des aspects souvent sous-estimés mais déterminants pour atteindre ses objectifs. « La performance se trouve au bout des efforts », a-t-il déclaré, en appelant à la cohérence et à la rigueur. « Ne voyez pas les difficultés comme des obstacles, mais comme des opportunités », a-t-il martelé, encourageant les jeunes à rester fidèles à leurs engagements tout en maintenant le cap sur leurs ambitions.

Cette cérémonie de remise de prix s’inscrit dans un contexte plus large de refondation du système éducatif malien. À travers cette initiative, le Président Goïta et son gouvernement réaffirment leur volonté de placer l’éducation au cœur de la reconstruction du pays. Avec un tel engagement, les autorités de la Transition montrent que le Mali entend désormais compter sur ses propres forces pour bâtir un avenir prospère, en s’appuyant sur sa jeunesse, son véritable trésor national.

Chiencoro Diarra 

25 octobre 2024 0 comments
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Billet d'humeur
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Mali : les nouveaux généraux sont-ils prêts pour la transition vers un pouvoir civil ?

by Sahel Tribune 18 octobre 2024
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Le Mali est à un tournant décisif. Après plusieurs années sous la houlette des militaires, le pays se prépare à retrouver un gouvernement civil. Enfin, en théorie. Car une question cruciale se pose : nos généraux, fraîchement promus, sont-ils réellement prêts à céder le pouvoir aux civils après tout ce temps à la tête de l’État ? Difficile à dire.

Il est évident que ces hommes, qui ont pris les rênes du pays en plein chaos, ont réussi à ramener une certaine stabilité. Ils ont sécurisé des territoires perdus, renforcé l’armée et rétabli un semblant d’ordre dans un Mali qui en avait bien besoin. Assimi Goïta et ses compagnons, devenus des figures quasi incontournables, ont forgé une image de sauveurs. Mais voilà, cette image est peut-être trop bien ancrée. Quand on a pris goût à l’exercice du pouvoir, quand on est passé de colonel à général en pleine transition, comment lâcher les commandes d’un État qu’on a appris à maîtriser, à gérer, à gouverner ?

Le goût du pouvoir est-il si facile à quitter ?

On ne va pas se mentir, quitter le pouvoir, c’est toujours un peu amer. D’autant plus lorsqu’on a œuvré, jour après jour, pour redresser un pays. Alors, les civils, vraiment ? Les généraux accepteront-ils de se retirer sur la pointe des pieds, laissant derrière eux tout ce qu’ils ont bâti ? Pas sûr. On les voit, déjà bien ancrés, sur la scène politique, avec des discours patriotiques, des promesses de paix et de sécurité. Et qui pourrait leur en vouloir ? Ils ont été au cœur de la transformation du Mali, ils ont incarné la souveraineté retrouvée. Mais la démocratie, c’est aussi savoir passer la main.

Les civils : un saut dans l’inconnu ?

Passer le flambeau à un gouvernement civil, c’est aussi prendre le risque de voir ses réformes remises en cause, ses décisions discutées, ses orientations réévaluées. Un peu comme un chef d’orchestre qui verrait un nouveau maestro changer la partition à la dernière minute. Pour nos généraux, l’idée de voir leur travail soumis à des voix civiles — moins martiales, moins rigides — pourrait être difficile à accepter. Car un gouvernement civil, c’est du débat, des compromis, de la transparence. Ce sont des lenteurs administratives, des discours d’opposition, des critiques. Bref, tout ce qu’un général n’aime pas vraiment quand il a l’habitude de donner des ordres et de voir son autorité respectée.

Mais c’est là tout le paradoxe. Ces généraux, qui ont souvent répété qu’ils œuvraient pour la nation, se doivent de montrer l’exemple. Ils doivent prouver qu’ils sont prêts à respecter cette fameuse feuille de route qui mène, étape après étape, à une vraie démocratie. Parce que le pouvoir militaire, aussi efficace soit-il, ne peut pas être la réponse à tous les maux du pays. Et les Maliens, eux, veulent plus qu’une sécurité retrouvée : ils aspirent à un avenir démocratique, avec des institutions civiles solides.

Le temps de l’ombre, ou une nouvelle phase politique ?

Pour Assimi Goïta et ses camarades, l’heure des décisions approche. Seront-ils des généraux qui, dans l’ombre, continueront à soutenir la reconstruction du pays, ou choisiront-ils de se lancer dans l’arène politique, à visage découvert ? La tentation est grande, il faut l’admettre. Avec la popularité qu’ils ont acquise, se présenter à des élections ne serait pas une folie. Ils savent qu’une partie du peuple malien voit en eux des protecteurs, des leaders capables de garantir la continuité de l’État. Mais pour cela, il faut accepter de jouer selon les règles de la démocratie : débats, oppositions, critiques. C’est un autre monde, un monde où le pouvoir ne se décrète pas, mais se partage.

En fin de compte, la vraie question n’est pas de savoir si ces généraux peuvent passer le flambeau aux civils. La question est de savoir s’ils peuvent résister à l’appel du pouvoir. Un pouvoir qu’ils ont redressé, et qu’ils ont porté. Sauront-ils, avec noblesse, se retirer quand le moment sera venu ? Ou bien choisiront-ils de continuer à jouer un rôle de premier plan dans l’avenir du Mali, au risque de brouiller les lignes entre civils et militaires ? L’avenir nous le dira. Mais une chose est sûre, l’histoire retiendra comment cette génération de généraux aura su — ou non — redonner au Mali un véritable pouvoir civil.

Oumarou Fomba 

18 octobre 2024 0 comments
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Amadou Sy Savané, ministre de l'Education nationale, rappelle l'interdiction du châtiment corporel.
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Rentrée scolaire repoussée au Mali : un système éducatif en pleine tempête

by Bakary FOMBA 30 septembre 2024
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À quelques heures de l’ouverture des classes, les autorités éducatives ont annoncé le report de la rentrée au 4 novembre 2024. 

Au Mali, le ministre de l’Éducation nationale, Dr Amadou Sy Savané, a annoncé ce lundi 30 septembre 2024 le report de la rentrée scolaire 2024-2025, initialement prévue pour le 1er octobre 2024, au lundi 4 novembre prochain. Cette décision, justifiée par une catastrophe naturelle, soulève plusieurs questions sur la gestion de l’éducation dans un contexte déjà fragile.

Surprise généralisée

Ce report intervient alors que le Mali fait face à des défis sans précédent. En effet, les récentes pluies diluviennes ont causé des inondations massives, détruisant des infrastructures scolaires et obligeant certaines salles de classe à accueillir des sinistrés. Plusieurs rapports indiquent que de nombreuses écoles maliennes ont été gravement endommagées ou complètement détruites, rendant impossible le démarrage des cours dans des conditions normales.

Par ailleurs, l’annonce du report, faite à seulement 12 heures de la date initiale, a surpris de nombreux acteurs du secteur éducatif qui étaient déjà prêts à accueillir les élèves. Ce manque de préavis soulève des préoccupations sur la communication et la planification au sein du ministère de l’Éducation nationale.

Réactions variées

Certains parents d’élèves expriment leur compréhension face aux circonstances exceptionnelles, estimant que ce délai permettra une meilleure préparation pour une rentrée réussie. « Ce report me permettra de mieux préparer la rentrée, d’autant plus que pour le moment, je n’ai pas assez de moyens pour acheter les fournitures de mes enfants », confie Sira Traoré, parent d’élève à Kalaban-Coro, quartier du sud-est du district de Bamako.

D’un autre côté, les enseignants et directeurs d’écoles se montrent frustrés par ce changement soudain, qui perturbe leurs préparatifs. « Je suis personnellement frustré par cette décision tardive, qui chamboule toutes nos actions prises en amont », déplore K. B., directeur d’école à Baco Djicoroni, lors d’une réunion préparatoire avec ses adjoints.

De plus, les syndicats d’enseignants avaient déjà exprimé leurs inquiétudes concernant les conditions d’enseignement dans un contexte marqué par l’insécurité croissante et les fermetures d’écoles.

Impact sur le calendrier scolaire global

Pour des observateurs avertis, ce report pourrait aggraver les défis existants, ajoutant une nouvelle couche d’incertitude à une année scolaire déjà compromise.

Ce report de la rentrée scolaire a des implications significatives pour l’éducation au Mali. Tout d’abord, il met en lumière les lacunes dans la préparation du ministère face aux catastrophes naturelles. Alors que les conditions météorologiques étaient prévisibles, le fait que le gouvernement n’ait pas anticipé cette situation soulève des questions sur sa capacité à gérer les crises. De plus, ce retard pourrait avoir un impact sur le calendrier scolaire global et la qualité de l’éducation fournie aux élèves. Les interruptions fréquentes dans le système éducatif affectent non seulement l’apprentissage, mais aussi le bien-être psychologique des enfants, déjà éprouvés par une situation sécuritaire précaire.

Un report symptomatique d’un système éducatif en crise

Cette situation met en évidence la nécessité d’une approche intégrée pour aborder les défis éducatifs au Mali. Cela inclut non seulement des mesures immédiates pour faire face aux catastrophes naturelles, mais aussi des stratégies à long terme pour renforcer la résilience du système éducatif.

Le report inattendu de la rentrée scolaire est symptomatique d’un système éducatif en crise, confronté à des défis multiples et complexes. La décision du ministre Savané, bien qu’elle soit justifiée par des circonstances exceptionnelles, souligne une gestion réactive plutôt que proactive. Pour assurer un avenir éducatif stable et efficace au Mali, il est impératif que les autorités prennent des mesures concrètes pour anticiper et gérer ces crises, tout en garantissant un environnement d’apprentissage sûr et accessible à tous les enfants.

Bakary Fomba

30 septembre 2024 0 comments
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Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
A la UnePolitique

La souveraineté retrouvée : retour sur les choix diplomatiques du Mali à l’occasion de son 64e anniversaire

by Sahel Tribune 22 septembre 2024
written by Sahel Tribune 5 minutes read

À l’occasion de son 64e anniversaire d’indépendance, le Mali affirme sa souveraineté en redéfinissant ses alliances diplomatiques. En se tournant vers des partenaires stratégiques comme la Russie, la Chine et la Turquie, le pays trace une nouvelle voie autonome sur la scène internationale.

Alors que le Mali célèbre son 64e anniversaire d’indépendance, une question brûlante s’impose : et si ce 22 septembre 2024 marquait le véritable retour de la souveraineté malienne ? Depuis plusieurs années, la diplomatie malienne s’est redéfinie, bousculant les équilibres traditionnels, et osant des choix qui, pour certains, auraient semblé impensables il y a encore quelques années. Finie l’époque où le Mali se contentait d’être le « bon élève » des anciennes puissances coloniales et de leurs alliés occidentaux. Aujourd’hui, notre pays trace son propre chemin, renforçant des alliances stratégiques avec des pays tels que la Russie, la Chine et la Turquie. Des choix salutaires qui méritent réflexion.

L’un des tournants majeurs de cette réorientation diplomatique a été le refus catégorique de continuer à suivre aveuglément les directives de partenaires qui, bien qu’historiques, ne servaient plus les intérêts immédiats du peuple malien. Ce fut notamment le cas avec la France et les États-Unis, alliés traditionnels qui, à force d’interventions inefficaces et de politiques paternalistes, ont fini par s’aliéner la confiance de Bamako. Résultat : le Mali a ouvert un nouveau chapitre en se tournant vers des partenaires plus respectueux de sa souveraineté. Le pays a définit dans sa nouvelle constitution trois principes devant régir désormais sa coopération: le respect de la souveraineté nationale, le respect des choix stratégiques et du choix des partenaires opérés par le Mali, la défense des intérêts vitaux du peuple maliens dans les décisions prises.

La Russie : un choix assumé et stratégique

Le partenariat avec la Russie est sans doute le symbole le plus marquant de cette nouvelle ère diplomatique. Longtemps marginalisée dans les relations avec l’Afrique, Moscou est devenue un acteur clé dans la stratégie sécuritaire malienne. Les accords de défense conclus avec la Russie ont permis de doter l’armée malienne de matériel militaire moderne et de bénéficier d’un soutien tactique sur le terrain. Face à une menace terroriste persistante, le Mali a fait le choix de s’émanciper des puissances occidentales pour rechercher des solutions plus adaptées à ses réalités.  

Ce partenariat a soulevé des controverses, notamment sur le rôle des formateurs russes. Mais au-delà de ces polémiques, ce choix marque un acte fort : celui d’un Mali qui reprend son destin en main et qui choisit ses alliés sans subir de pression extérieure.

La Chine et la Turquie : des partenariats économiques et diplomatiques essentiels

Outre la Russie, deux autres acteurs ont pris une place prépondérante dans la diplomatie malienne : la Chine et la Turquie. Ces deux nations, à la fois puissances économiques et stratégiques, sont devenues des partenaires de choix pour le développement du Mali. Avec la Chine, le Mali a noué des accords importants dans le domaine des infrastructures, des mines et de l’énergie. Pékin, qui s’impose de plus en plus comme un partenaire de développement pour de nombreux pays africains, a offert à Bamako des perspectives de croissance économique qui, jusque-là, restaient largement sous-exploitées. 

La Turquie, de son côté, a renforcé ses liens avec le Mali par une coopération plus diversifiée. Ankara s’est imposée comme un allié fiable, aussi bien dans le domaine économique que sécuritaire. Ses investissements dans l’agriculture, la santé et l’éducation démontrent une approche plus globale, visant à soutenir le développement à long terme du pays. De plus, la Turquie a su cultiver une image de partenaire respectueux, loin des intrusions politico-économiques que d’autres puissances ont pu exercer.

Un retour à la souveraineté diplomatique

Ce basculement vers la Russie, la Chine et la Turquie n’est pas qu’un simple repositionnement géopolitique ; il est le symbole d’une souveraineté retrouvée. Le Mali, après des décennies de dépendance envers des puissances qui n’ont pas toujours servi ses intérêts, se dresse aujourd’hui en acteur libre et assumé sur la scène internationale. Et il était temps.  

En tournant le dos à une dépendance quasi systématique vis-à-vis de l’Occident, le Mali a montré que la diplomatie ne se résume pas à suivre les lignes tracées par d’autres, mais à faire des choix qui répondent à ses propres aspirations. Ces choix ne sont pas sans risques, certes. Mais ils sont porteurs d’une ambition légitime : celle de bâtir un Mali souverain, capable de défendre ses intérêts sur la scène internationale sans subir de tutelle étrangère.

Vers un avenir indépendant

Cette stratégie diplomatique ne fait pas l’unanimité et soulève des inquiétudes. Pourtant, force est de constater que ces alliances stratégiques ont permis au Mali de retrouver une certaine stabilité et de poser les bases d’un développement plus autonome. Le chemin est encore long, et les défis nombreux, mais l’essentiel est là : le Mali, à 64 ans, montre au monde qu’il peut penser et agir par lui-même.

Cette réorientation diplomatique est un message fort pour l’ensemble du continent africain : la souveraineté n’est pas un vain mot, elle se construit par des choix courageux. Le Mali, en prenant cette voie, prouve qu’un autre modèle est possible, celui d’un pays qui, malgré les difficultés, refuse de plier et choisit de se tenir debout, libre et indépendant.

Oumarou Fomba 

22 septembre 2024 0 comments
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Alliman Ezo Guy Renaud, philosophe de formation.
Analyses

[Tribune ] Tiken Jah Fakoly secoue l’Afrique avec son titre engagé « Actualités brûlantes »

by Sahel Tribune 21 septembre 2024
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Dans son nouveau titre « Actualités brûlantes », Tiken Jah Fakoly, accompagné d’Amen Jah Cissé, aborde avec force des questions politiques brûlantes en Afrique de l’Ouest. Alliman Ezo Guy Renaud, philosophe de formation, analyse cette œuvre engagée qui privilégie la vérité à l’esthétique musicale.

Le 9 août 2024, Tiken Jah Fakoly, l’icône du reggae ivoirien, a dévoilé son nouveau titre, « Actualités brûlantes », en collaboration avec l’artiste togolais Amen Jah Cissé. Fidèle à son engagement pour la liberté et la justice, Fakoly livre ici un message fort, dans la lignée de son combat musical. Pourtant, ce titre a suscité plus de critiques que d’adhésions. Pourquoi une telle réaction ? Cette œuvre rejette-t-elle délibérément les codes esthétiques attendus par une large partie du public contemporain ? Et si oui, réussit-elle tout de même à atteindre son objectif ?

Face à ces interrogations, il est intéressant d’adopter une approche réfléchie plutôt que de céder aux jugements rapides. En philosophie, il est souvent dit que les questions valent parfois plus que les réponses, car elles élargissent l’horizon des possibilités. Cette analyse du morceau de Fakoly se veut ainsi être un exercice de questionnement, permettant de mieux comprendre le message sous-jacent de l’artiste et d’interroger son impact sur les enjeux politiques et sociaux actuels en Afrique de l’Ouest.

Une critique politique au cœur du débat

Le titre « Actualités brûlantes » s’attaque de front à plusieurs sujets politiques délicats qui préoccupent l’Afrique de l’Ouest. En abordant les problématiques de la révision constitutionnelle au Togo, des tensions politiques en Côte d’Ivoire, de la succession au pouvoir au Tchad, et de la liberté individuelle dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), Fakoly se positionne comme la voix des opprimés et des peuples en quête de justice. 

Dans sa chanson, Fakoly évoque la révision constitutionnelle qui a instauré un régime parlementaire au Togo. Ce changement respecte-t-il les normes de la démocratie parlementaire, ou s’agit-il d’une réforme qui a été imposée sans véritable consultation des citoyens ? La question de la légitimité du pouvoir revient régulièrement dans le discours du chanteur, qui appelle à un respect plus strict des droits et des devoirs des citoyens.

La Côte d’Ivoire n’est pas en reste dans le texte de « Actualités brûlantes ». À l’approche de la prochaine élection présidentielle, Fakoly dénonce les relations tendues entre le régime en place et l’opposition, un climat de méfiance qui, selon lui, menace de compromettre le processus démocratique. À travers cette critique, il interpelle ses concitoyens et les invite à une réflexion collective sur l’avenir politique du pays.

Fakoly n’épargne pas non plus le Tchad, où la succession politique de père en fils soulève des questions sur la crédibilité d’un État se revendiquant démocratique. Le chanteur remet en cause la légitimité d’un système qui, selon lui, bafoue les principes fondamentaux de la démocratie.

Enfin, la chanson aborde le débat autour de la liberté dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), une union formée par le Mali, le Niger et le Burkina Faso, en septembre 2023. Pour Fakoly, la liberté collective doit découler de la somme des libertés individuelles. La véritable démocratie, selon lui, doit garantir à chaque citoyen la possibilité de s’exprimer librement, dans le respect des valeurs nationales.

Une musique au service de la vérité, pas de l’esthétique

Au-delà du contenu politique, « Actualités brûlantes » interpelle aussi par son rejet des standards esthétiques modernes de la musique. Là où de nombreux artistes se contentent de produire des morceaux visant à plaire aux sens et à flatter les goûts du public, Fakoly choisit de rester fidèle à une forme plus brute et engagée du reggae. Pour lui, la musique doit avant tout transmettre un message de vérité, même si cela implique de s’éloigner des tendances musicales qui dominent actuellement le marché. 

Cette approche peut expliquer pourquoi le morceau a reçu un accueil mitigé. Dans un monde où l’esthétique prime souvent sur le contenu, Fakoly préfère s’adresser à la conscience des auditeurs plutôt qu’à leurs plaisirs superficiels. Sa démarche s’inscrit dans la pure tradition du reggae, une musique née de la lutte et de l’histoire, où chaque note, chaque parole est porteuse d’un message de justice et de liberté.

Une invitation à la réflexion

Au final, il est peut-être trop facile de critiquer « Actualités brûlantes » pour son manque de « légèreté » musicale ou pour son approche volontairement provocatrice. Ce que Fakoly et Amen Jah nous proposent, c’est une invitation à réfléchir sur les enjeux politiques et sociaux de l’Afrique de l’Ouest, tout en prenant du recul sur les critiques souvent trop rapides et superficielles.  

À l’image de la reggae musique, cette chanson est une œuvre d’engagement, une voix pour ceux qui, dans les rues, dans les villages et dans les campagnes, continuent de croire en un avenir plus juste. Peut-être est-il temps de reconsidérer nos critiques et d’écouter ces artistes pour ce qu’ils sont : des combattants pacifiques pour la liberté et l’harmonie du monde.

Alliman Ezo Guy Renaud

21 septembre 2024 0 comments
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Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta.
A la UnePolitique

L’Arrivée du Président Goïta à Beijing : un pas décisif vers une coopération sino-malienne renforcée

by Chiencoro 1 septembre 2024
written by Chiencoro 2 minutes read

L’arrivée, ce dimanche 1er septembre 2024, du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, à Beijing pour le 9ᵉ sommet du Forum pour la Coopération Sino-Africaine (FOCAC) est bien plus qu’un simple déplacement diplomatique. C’est un symbole fort du renforcement des relations entre le Mali et la Chine, deux nations liées par une longue histoire de coopération et de respect mutuel.

Lorsque l’avion du Président Goïta a touché le sol chinois, il ne s’agissait pas seulement d’un autre chef d’État africain arrivant pour un sommet international. C’était le signe d’une alliance stratégique qui prend de l’ampleur. Accompagné de cinq de ses ministres les plus influents, dont ceux des Affaires Étrangères, de l’Économie, de la Défense, de l’Energie et du Commerce, le message est clair : le Mali est ici pour discuter sérieusement, pour tisser des liens solides, et pour se positionner comme un partenaire clé de la Chine en Afrique.

L’accueil réservé au Président Goïta, avec tous les honneurs, souligne l’importance que la Chine accorde à cette relation. Le sourire chaleureux de S.E.M. Luo WEN, directeur général de l’Administration d’État pour la régulation des marchés, qui a personnellement accueilli le Président malien, en dit long sur la volonté de Pékin de renforcer ses liens avec Bamako.

Un partenaire qui respecte la souveraineté 

Pour le Mali, les enjeux de cette visite sont multiples et cruciaux. La participation au FOCAC 2024 offre une occasion unique de consolider des partenariats dans des domaines vitaux tels que l’économie, la défense, l’énergie et les infrastructures. C’est aussi l’occasion pour le Mali de diversifier ses alliances sur la scène internationale, en s’appuyant sur un partenaire qui a toujours respecté sa souveraineté et soutenu ses choix stratégiques.

La Chine, quant à elle, voit dans cette relation un moyen de consolider sa présence en Afrique de l’Ouest et de contribuer au développement d’un continent qui regorge de potentiels. Le FOCAC 2024 ne sera pas seulement un sommet de discussions, mais un espace où les projets concrets seront discutés et où l’avenir du partenariat sino-malien prendra forme.

Le Colonel Assimi Goïta, en foulant le sol chinois, représente non seulement le Mali, mais aussi une Afrique en pleine transformation, prête à se tenir debout sur la scène mondiale avec des partenaires fiables et respectueux. Cette visite à Beijing, c’est l’avenir du Mali, et avec lui, celui de toute les Etats de la Confédération des Etats du sahel (AES), qui se dessine, un avenir où le pays se renforce grâce à des alliances stratégiques solides, dans un monde en constante évolution.

Notons que le président malien de la transition, président en exercice de l’AES, représentera sûrement ses homologues du Niger et du Burkina Faso, qui pourraient être les grands absents de ce sommet. 

Chiencoro Diarra 

1 septembre 2024 0 comments
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insécurité alimentaire
A la Une

Climat et crises alimentaires : comment les changements climatiques accélèrent les problèmes de sécurité alimentaire au Sahel

by Fousseni TOGOLA 22 août 2024
written by Fousseni TOGOLA 5 minutes read

Les changements climatiques aggravent la crise alimentaire au Sahel, perturbant les cycles agricoles et menaçant la survie de millions de personnes. Pour atténuer ces effets, des mesures urgentes sont nécessaires pour renforcer la résilience des communautés face à ces défis croissants.

Le Sahel, cette vaste région semi-aride qui s’étend sur plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, est depuis longtemps confrontée à des défis climatiques majeurs. Cependant, les effets des changements climatiques ont exacerbé ces problèmes, transformant ce qui était autrefois des cycles naturels de sécheresse et de pluie en crises alimentaires récurrentes et de plus en plus graves. L’impact de ces bouleversements climatiques sur l’agriculture et la sécurité alimentaire dans les pays sahéliens est profond, et les réponses pour atténuer ces effets deviennent urgentes.

Les tensions sociales et régionales

Depuis plusieurs décennies, le Sahel est en première ligne des régions les plus vulnérables aux changements climatiques. L’augmentation des températures, la variabilité des précipitations et la fréquence accrue des événements climatiques extrêmes, tels que les sécheresses prolongées et les inondations soudaines, ont perturbé les écosystèmes naturels et les cycles agricoles traditionnels. Pour les millions de personnes qui dépendent de l’agriculture de subsistance et de l’élevage, ces changements ont des conséquences dévastatrices.

L’un des impacts les plus visibles du changement climatique au Sahel est la réduction de la saison des pluies, qui est devenue non seulement plus courte mais aussi moins prévisible. Cette situation complique la planification agricole, car les agriculteurs ne peuvent plus compter sur des saisons bien définies pour semer et récolter leurs cultures. Les sécheresses fréquentes épuisent les sols, réduisent les rendements agricoles et provoquent la mort du bétail, privant ainsi des millions de familles de leurs principales sources de nourriture et de revenus.

En outre, la dégradation des sols est aggravée par l’augmentation des températures, qui accentue l’évaporation de l’eau et réduit encore davantage la disponibilité de cette ressource cruciale pour l’agriculture. Les terres arables se réduisent, et les conflits liés à l’accès aux ressources naturelles, telles que l’eau et les pâturages, deviennent plus fréquents, exacerbant les tensions sociales et régionales.

L’ONG Action contre la faim tire la sonnette d’alarme 

Ces dynamiques climatiques ont entraîné une hausse significative de l’insécurité alimentaire dans les pays sahéliens. Selon les Nations Unies, des millions de personnes au Sahel sont régulièrement confrontées à des pénuries alimentaires, et les taux de malnutrition, en particulier chez les enfants, atteignent des niveaux alarmants. Les familles, prises au piège dans un cycle de pauvreté et de dépendance à l’aide alimentaire, voient leurs perspectives d’avenir de plus en plus compromises.

Au Mali, l’organisation Action contre la faim a relevé une augmentation préoccupante des cas de malnutrition infantile dans un rapport publié mardi 20 août. Les enfants de moins de 5 ans vivant à l’intérieur des camps de déplacés dans le nord-est du pays sont particulièrement concernés. La malnutrition touche 30 % des enfants dans ces zones, un chiffre alarmant qui illustre l’ampleur de la crise. Parmi les causes de cette malnutrition infantile, l’ONG pointe les différents conflits en cours depuis 2012. Mais à ces conflits, il faut ajouter aussi les effets du changement climatique. 

Des mesures pour atténuer les effets 

Pour atténuer ces effets dévastateurs, plusieurs mesures doivent être mises en œuvre de manière urgente et coordonnée. Premièrement, il est essentiel de renforcer la résilience des communautés locales face aux chocs climatiques. Cela passe par l’amélioration des techniques agricoles, telles que l’utilisation de cultures résistantes à la sécheresse, la promotion de l’agroécologie et la restauration des sols dégradés. Les systèmes d’irrigation doivent également être modernisés et adaptés pour maximiser l’utilisation de l’eau disponible.

Deuxièmement, les initiatives visant à diversifier les sources de revenus pour les communautés rurales sont cruciales. L’éducation et la formation professionnelle, en particulier pour les jeunes, peuvent offrir des alternatives viables à l’agriculture traditionnelle, réduisant ainsi la pression sur les terres et contribuant à une économie plus durable.

Par ailleurs, les gouvernements des pays sahéliens, avec le soutien de la communauté internationale, doivent investir dans la mise en place de systèmes d’alerte précoce et de gestion des risques climatiques. Ces systèmes permettent de mieux anticiper les événements extrêmes et de mettre en place des stratégies de réponse rapide pour minimiser les impacts sur la sécurité alimentaire. Le renforcement des infrastructures, telles que les routes et les marchés, est également essentiel pour améliorer l’accès aux denrées alimentaires et stabiliser les prix en période de crise.

Construire un avenir plus durable pour le Sahel

Enfin, il est impératif que les politiques climatiques mondiales prennent en compte la situation critique du Sahel. Les pays sahéliens, bien qu’émetteurs marginaux de gaz à effet de serre, sont parmi les plus touchés par les conséquences du changement climatique. Les engagements internationaux en matière de réduction des émissions de carbone et de financement climatique doivent inclure un soutien accru aux efforts d’adaptation et de résilience dans cette région.

Les changements climatiques ont profondément aggravé les problèmes de sécurité alimentaire au Sahel, menaçant la survie de millions de personnes. Cependant, avec des stratégies d’adaptation appropriées, il est possible d’atténuer ces effets et de renforcer la résilience des communautés face à ces défis croissants. La mobilisation de tous les acteurs, locaux, régionaux et internationaux, est nécessaire pour répondre à cette crise alimentaire imminente et construire un avenir plus durable pour le Sahel.

F. Togola 

22 août 2024 0 comments
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A la UnePlanète

Les inondations au sahel : plus qu’une question de changement climatique

by Chiencoro 18 août 2024
written by Chiencoro 5 minutes read

Face aux inondations récurrentes au Sahel, il est essentiel de dépasser le simple discours sur le changement climatique et de réapprendre à s’adapter aux cycles naturels. L’histoire nous rappelle que ces phénomènes ne sont pas nouveaux, mais que notre réponse doit évoluer pour mieux protéger nos communautés.

En seulement quelques semaines, les inondations ont ravagé plusieurs pays du Sahel, laissant derrière elles un bilan humain et matériel dévastateur. Au Niger, 129 vies ont été fauchées, tandis que 219 755 personnes se retrouvent sans abri. Au Tchad, 54 personnes ont péri en moins d’une semaine, et au Mali, 15 décès ont été enregistrés, avec des milliers de sinistrés. Les pertes agricoles et pastorales viennent aggraver une situation déjà critique.

Il est facile, face à la violence des inondations qui ravagent le Mali et d’autres pays du Sahel, de pointer du doigt le changement climatique comme la cause unique de ces catastrophes. Les médias en parlent abondamment, les experts multiplient les mises en garde, et la communauté internationale s’accorde à dire que les événements météorologiques extrêmes deviennent plus fréquents en raison du réchauffement global. Pourtant, s’arrêter à cette seule explication serait un raccourci simpliste, qui risque de nous faire perdre de vue une réalité plus complexe et ancrée dans l’histoire.

La dialectique des saisons pluvieuses 

Le Sahel, cette vaste bande semi-aride qui s’étend sous le Sahara, a toujours été une région marquée par des cycles climatiques. Des anciens, on raconte qu’il y a bien longtemps, ces terres connaissaient des saisons de pluies abondantes. Les rivières étaient pleines, les champs luxuriants, et les habitants adaptaient leur mode de vie à cette générosité de la nature. Les villages se construisaient sur des hauteurs, les habitations étaient pensées pour résister aux crues, et des canaux étaient creusés pour diriger les excès d’eau vers les champs, où ils étaient une bénédiction plus qu’une menace.

Puis, après cette période d’abondance, le climat changea. Les pluies se firent plus rares, les rivières se tarirent, et le Sahel entra dans une période de sécheresse prolongée. Cette petite pluviométrie dura des décennies, façonnant le paysage et les mentalités. Les hommes durent s’adapter à cette nouvelle réalité, en inventant de nouvelles techniques d’irrigation, en apprenant à cultiver des plantes plus résistantes, et en ajustant leurs modes de vie à cette nouvelle normalité. Cette période de sécheresse a imprégné la mémoire collective, à tel point qu’elle est souvent perçue comme la norme, reléguant les grandes pluies du passé au rang de légende.

Aujourd’hui, nous assistons à un retour des pluies intenses. Les inondations sont devenues fréquentes, emportant avec elles des vies humaines, détruisant des maisons, et causant des dégâts matériels considérables. Et naturellement, beaucoup cherchent à comprendre pourquoi. Le changement climatique, ce phénomène global dont les effets sont bien réels, est rapidement désigné comme le coupable principal. On oublie cependant que ces cycles de pluviométrie ont toujours existé, bien avant que l’on parle de réchauffement planétaire.

Ne pas oublier la responsabilité humaine 

Les anciens n’avaient pas les outils modernes pour mesurer les changements climatiques, mais ils observaient la nature avec attention, adaptant leurs pratiques en fonction des variations de leur environnement. Ils savaient que les cycles de la nature sont imprévisibles, qu’après une période de sécheresse pouvait venir une période de pluies abondantes, et ils s’y préparaient. Cette sagesse empirique, forgée par des siècles de cohabitation avec un climat capricieux, a permis à leurs sociétés de survivre et de prospérer, malgré les défis imposés par la nature.

Aujourd’hui, face au retour des grandes pluies, nous semblons avoir perdu cette capacité d’adaptation. Les infrastructures modernes, construites durant la période de faible pluviométrie, ne sont souvent pas conçues pour résister à des inondations majeures. Les habitations se sont multipliées dans des zones inondables, les canaux de drainage sont insuffisants ou mal entretenus, et les constructions anarchiques se sont installées là où elles n’auraient jamais dû voir le jour. Les inondations, autrefois gérées par des pratiques communautaires éprouvées, deviennent désormais des catastrophes nationales, avec des bilans humains et matériels de plus en plus lourds.

Blâmer uniquement le changement climatique pour ces désastres serait non seulement injuste, mais aussi contre-productif. Cela reviendrait à ignorer les responsabilités locales, à négliger les erreurs de planification urbaine, et à oublier les leçons du passé. Ce qu’il nous faut, ce n’est pas seulement de la vigilance face aux aléas climatiques globaux, mais aussi un retour à une gestion plus prudente et respectueuse de notre environnement local.

Eviter que l’histoire ne se répète sous une forme plus destructrice

Nous devons réapprendre à vivre avec l’eau, à anticiper les crues, à bâtir en harmonie avec les cycles naturels, plutôt que contre eux. Ce n’est pas en niant le changement climatique, mais en refusant de tout lui attribuer, que nous pourrons trouver des solutions durables. Les anciens savaient que la nature ne se dompte pas, mais qu’on peut s’y adapter intelligemment. En renouant avec cette sagesse, en combinant les connaissances modernes avec les pratiques traditionnelles, nous pourrions mieux nous préparer aux défis à venir.

L’histoire climatique du Sahel nous enseigne une chose : les cycles de la nature sont inévitables, mais leurs conséquences dépendent largement de notre capacité à nous adapter. Plutôt que de céder à un fatalisme attribué au changement climatique, il est temps de repenser notre rapport à l’eau, de reconstruire avec plus de résilience, et de tirer les véritables leçons de l’histoire. Car si les pluies reviennent inlassablement, notre réponse, elle, doit évoluer pour éviter que l’histoire ne se répète sous une forme toujours plus destructrice.

Chiencoro Diarra 

18 août 2024 0 comments
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Ousmane Sonko et Assimi Goita
A la UneBillet d'humeur

Ousmane Sonko défend la souveraineté des nations de l’AES

by Chiencoro 12 août 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

En pleine tourmente ouest-africaine, Ousmane Sonko, Premier ministre sénégalais, entame une visite stratégique au Mali pour renforcer les liens entre les deux nations. Entre souveraineté et coopération, Sonko réaffirme l’engagement du Sénégal à jouer un rôle central dans l’unité régionale.

Il est parfois des voyages qui, au-delà de leur caractère officiel, revêtent une signification toute particulière. Ce lundi 12 août 2024, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a posé le pied sur le sol malien, dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail. Mais cette visite va bien au-delà des protocoles d’usage. Elle marque un tournant dans les relations entre Dakar et Bamako, à l’heure où l’Afrique de l’Ouest est en pleine ébullition, tiraillée entre aspirations souverainistes et pressions internationales.

Ramener les pays de l’AES dans le giron de la Cédéao

La symbolique est forte : après avoir représenté le président sénégalais lors de l’investiture de Paul Kagamé au Rwanda, Sonko choisit de rendre visite au Mali, un pays en transition, gouverné par le colonel Assimi Goïta. Ce déplacement n’est pas un simple geste diplomatique. Il s’agit d’un acte de foi envers un voisin avec lequel le Sénégal partage bien plus qu’une frontière : une histoire, des combats, des rêves d’unité et de prospérité pour le continent africain.

Sonko, dans son style franc et direct, n’a pas mâché ses mots. Oui, le Mali est un pays souverain, tout comme le Burkina Faso et le Niger. Oui, ces nations ont le droit de faire leurs propres choix, de tracer leur propre route. Mais qu’on ne s’y trompe pas : cela ne signifie pas que les liens entre Dakar et Bamako en pâtiront. Bien au contraire. Il s’agit ici de réaffirmer l’indépendance de chacun, tout en consolidant une coopération qui, loin de s’affaiblir, pourrait bien devenir un modèle pour d’autres.

Cette visite intervient dans un contexte délicat, où Bassirou Diomaye Faye, bras droit de Sonko, a été désigné médiateur pour tenter de ramener les pays de l’AES dans le giron de la Cédéao. Une tâche ardue, presque titanesque, tant les tensions sont vives. Mais le message est clair : le Sénégal, sous la houlette de Sonko, veut jouer un rôle central dans la réconciliation et l’unité de l’Afrique de l’Ouest.

Changer la donne dans toute la région

Et cette ambition ne s’arrête pas là. Déjà, lors de la première réunion du Bureau politique du Pastef en mai dernier, Sonko avait annoncé une tournée politique dans plusieurs pays de la sous-région. Une tournée qui s’annonce cruciale pour affirmer le leadership panafricaniste et souverainiste du Sénégal. Guinée Conakry, Mali, Burkina Faso, Niger… autant de destinations symboliques, choisies avec soin, pour tisser des partenariats politiques solides et durables.

Ousmane Sonko a donc clairement choisi son camp : celui de la lutte pour la souveraineté, pour une gouvernance juste, et pour une redistribution équitable des richesses. Le Pastef sera, selon ses propres mots, le fer de lance de cette nouvelle aventure, de ce combat pour la libération du peuple sénégalais, mais aussi pour l’émancipation de l’Afrique toute entière. Une aventure qui, si elle réussit, pourrait bien changer la donne dans toute la région.

Chiencoro Diarra 

12 août 2024 0 comments
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Liste des admis Bac 2024
A la UneÉducation

Résultats Baccalauréat malien 2024: liste des admis

by Sahel Tribune 9 août 2024
written by Sahel Tribune 2 minutes read

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9 août 2024 0 comments
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Macron et Zelensky
A la UneAnalyses

Soutien à l’Ukraine : un levier pour la présence française en Afrique de l’Ouest

by Chiencoro 8 août 2024
written by Chiencoro 5 minutes read

La France continue de jouer un rôle majeur sur la scène internationale. Le soutien qu’elle apporte à l’Ukraine vise des ambitions stratégiques et démesurées pour l’Afrique qu’elle ne veut point perdre. 

Il est indéniable que la France semble savoir ce qu’elle veut et qu’elle se donne les moyens de l’obtenir. En apportant son soutien à l’Ukraine, qui vient d’être accusée de soutenir les groupes armés terroristes ayant attaqué l’armée malienne à Tinzaouatène, au nord du Mali, la France pourrait être en train de préparer son retour sur le sol sahélien. Il faut voir derrière cette implication de l’Ukraine dans le conflit malien une main invisible du partenaire déchu du Mali. 

Avec ce transfert du conflit russo-ukrainien sur le sol africain, la France espère ainsi laver l’affront qu’elle a subi dans ces pays de la confédération des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger). Ce mercredi 7 août 2024, la Russie a accusé l’Ukraine d’ouvrir « un deuxième front » en Afrique en soutenant « des groupes terroristes ». Cette accusation intervient quelques jours après l’attaque terroriste contre l’armée malienne et les formateurs russes à Tinzaouatène, à la frontière algérienne, qui a occasionné de lourdes pertes. 

Les autorités maliennes de la transition ont condamné l’implication ukrainienne auprès des terroristes et ont rompu leurs liens diplomatiques avec le pays de Zelensky. Le Niger aussi a emprunté la voie du Mali en rompant avec l’Ukraine. Plusieurs autres pays ont condamné cette ingérence. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, citée par l’agence Ria Novosti, a expliqué que « incapable de vaincre la Russie sur le champ de bataille, le régime criminel de Zelensky a décidé d’ouvrir un “deuxième front” en Afrique et soutient des groupes terroristes dans des États du continent favorables à Moscou ».

La France contrainte de retirer ses forces militaires du sahel 

Depuis le 24 février 2022, la France et ses partenaires européens soutiennent activement l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Livraisons d’armes et de matériels, formation des militaires ukrainiens, mise en place de mécanismes financiers spéciaux — tout est mis en œuvre pour renforcer la résistance ukrainienne. Sébastien Lecornu, ministre français des Armées, affirmait en novembre 2023 que « la guerre en Ukraine est un conflit dont nous ne devons pas nous détourner. Nous avons une grande industrie de défense, qui peut aider les Ukrainiens à être endurants pour assurer des livraisons dans la durée. ».

Emmanuel Macron, Président de la République française, dans son allocution de clôture du Sommet de Versailles le 11 mars 2022, déclarait : « Nous avons décidé un soutien inédit à l’Ukraine en livrant ensemble des équipements, du matériel humanitaire, mais aussi des armes. ». Cette intervention auprès de l’Ukraine ne relève pas seulement d’une solidarité de façade ; elle est le reflet d’une stratégie bien pensée.

En intervenant massivement en Ukraine, la France vise des objectifs à long terme, au-delà du simple soutien militaire et humanitaire. Il s’agit aussi de trouver des voies et moyens pour revenir en force en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, par des moyens détournés, comme le transfert du conflit russo-ukrainien sur le sol africain à travers le soutien à des groupes armés, comme le cas récent au Mali avec le soutien de l’Ukraine à des terroristes à Tinzaouatène. Une bataille qui a bénéficié d’une indignation internationale.

Un contexte de redéploiement stratégique

Il convient de rappeler que la France a été contrainte de retirer ses forces militaires des pays du Sahel, où elles étaient présentes depuis des années pour lutter contre le terrorisme. Le départ des forces françaises a marqué la fin d’une présence militaire considérée par beaucoup comme néocoloniale.

Le redéploiement des forces françaises et l’installation de bases militaires étrangères en Afrique de l’Ouest ne sont pas des phénomènes isolés. Ils s’inscrivent dans un contexte plus large de reconfiguration géopolitique. Avec la montée en puissance de nouvelles menaces et la reconfiguration des alliances internationales, la présence militaire devient un enjeu crucial. La France, bien consciente de cela, utilise son soutien à l’Ukraine comme un levier pour maintenir et étendre son influence.

Les bases militaires françaises au Mali, au Niger et au Burkina Faso ont longtemps été des symboles de l’engagement de la France dans la lutte contre le terrorisme en Afrique. Toutefois, ces bases ont également été perçues comme des vestiges de la domination coloniale, suscitant des sentiments mitigés parmi les populations locales. Le retrait de ces forces a été salué par certains comme une victoire contre le néocolonialisme.

Une nouvelle stratégie d’influence

En soutenant l’Ukraine, la France ne se contente pas de répondre à une crise immédiate. Elle se positionne pour renforcer ses alliances et ses capacités de projection de puissance. Le soutien militaire à l’Ukraine permet à la France de montrer sa capacité à intervenir et à influencer des conflits loin de ses frontières. Cela renforce sa position au sein de l’OTAN et de l’Union européenne, tout en lui permettant de maintenir une présence active sur la scène internationale.

Cependant, cette stratégie comporte des risques. En cherchant à réaffirmer son influence en Afrique de l’Ouest, la France pourrait se heurter à une résistance accrue de la part des populations locales et des gouvernements. La perception de l’ingérence étrangère est un facteur puissant de mobilisation.

Pour maintenir son influence, la France devra non seulement s’adapter aux nouvelles réalités géopolitiques, mais aussi répondre aux aspirations des populations locales. Le soutien à l’Ukraine est un élément d’une stratégie plus large visant à réaffirmer son rôle sur la scène internationale. Cependant, ce soutien doit être accompagné d’un engagement à respecter la souveraineté et les aspirations des nations africaines.

La France sait ce qu’elle veut et comment l’atteindre, mais elle doit également tenir compte des nouvelles dynamiques de pouvoir et des attentes croissantes en matière de souveraineté et d’indépendance réelle des pays africains. Le défi sera de trouver un équilibre entre influence stratégique et respect des droits et aspirations des peuples, pour éviter de répéter les erreurs du passé.

Chiencoro Diarra 

8 août 2024 0 comments
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Un avion de la compagnie AIR Mali sur le Tarmac
A la UneÉconomie

Mali Airlines-SA : réussir là où Air Mali a échoué

by Sahel Tribune 6 août 2024
written by Sahel Tribune 4 minutes read

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Des livres rangés dans les rayons d'une bibliothèque.
A la Une

Vacances à Bamako : Pourquoi les bibliothèques restent désertes ?

by Sahel Tribune 4 août 2024
written by Sahel Tribune 7 minutes read

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Un avion, supposé Air Mali, la future compagnie malienne, au décollage.
A la UneÉconomie

Mali Airlines-SA : une nouvelle ère pour la connectivité aérienne

by Chiencoro 1 août 2024
written by Chiencoro 2 minutes read

Le Mali tourne une nouvelle page avec le projet de création de « Mali Airlines-SA », redonnant espoir à une connectivité aérienne nationale digne de ce nom. Ces initiatives marquent une étape cruciale vers la modernisation des infrastructures et l’émergence économique du pays.

Alors que les victoires contre les groupes armés terroristes commencent à dessiner une lueur d’espoir, le Mali redirige son attention vers ses infrastructures économiques, avec une ambition renouvelée et une détermination à toute épreuve. Mercredi dernier, le Conseil des ministres s’est réuni sous la présidence du Colonel Assimi Goïta, marquant une étape cruciale avec l’adoption de projets de texte pour la création de « Mali Airlines-SA ». Le doux parfum de la renaissance d’Air Mali flotte à nouveau dans l’air, rappelant cette époque où les ailes nationales survolaient fièrement les cieux africains, de 1960 à 1985.

Faciliter la libre circulation des personnes et des biens

Seul pays enclavé d’Afrique de l’Ouest à posséder une telle étendue de frontières, le Mali a plus que jamais besoin de rétablir une connectivité aérienne digne de ce nom. La fermeture de l’ancienne Air Mali a laissé un vide, un besoin criant de mobilité qui se fait sentir chaque jour. De 2005 à 2012, la Compagnie Aérienne du Mali a tenté de combler ce fossé, mais aujourd’hui, ce sont des compagnies privées qui gèrent le transport aérien intérieur. Cela va bientôt changer, grâce à une nouvelle compagnie nationale, destinée à relier efficacement les capitales régionales et à désenclaver le pays.

L’annonce de « Mali Airlines-SA » n’est pas qu’un simple projet d’infrastructure ; c’est une déclaration d’intention, une vision de modernité et d’inclusion. En effet, cette initiative s’inscrit dans le cadre des recommandations de la réunion annuelle des services de transports de 2023 et prend ses racines dans le sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg. Ce partenariat stratégique avec la Russie témoigne de la volonté de renforcer la position du Mali dans l’Alliance des États du Sahel, facilitant ainsi la libre circulation des personnes et des biens.

Lever les verres à ces promesses de progrès

Et que dire de ces lignes de tramway à Bamako ? Un rêve qui se dessine pour transformer la capitale malienne en une ville moderne et durable, reflet de notre engagement envers un avenir meilleur. En lançant ces projets, les autorités maliennes rappellent que la sécurité et le développement économique sont les deux faces d’une même médaille, formant ce cercle vertueux que le Colonel Goïta souhaite instaurer pour un Mali plus fort, plus uni.

Alors, les Maliens doivent lever leurs verres à ces promesses de progrès, espérant que les cieux maliens, bientôt traversés par leurs propres avions, les rapprochent les uns des autres, et que les trams de Bamako transportent avec eux les rêves et les espoirs d’un peuple résilient.

Chiencoro Diarra 

1 août 2024 0 comments
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Saisi de drogue
Économie

12 kg de cocaïne saisis à Bamako : un coup dur pour les trafiquants

by Sahel Tribune 23 juillet 2024
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L’Office Central des Stupéfiants (OCS) a saisi 12 kg de cocaïne pure à l’aéroport international Président Modibo Kéïta Sénou. Cette interception, évaluée à plus de 480 millions de FCFA, souligne l’engagement et l’efficacité des forces de lutte anti-drogue au Mali.

Le 23 juillet 2024, une date qui restera gravée dans la lutte contre le trafic de stupéfiants au Mali. Les enquêteurs de l’antenne de la cellule aéroportuaire anti-trafics (CAAT) de l’Office central des stupéfiants (OCS) de l’aéroport international Président Modibo Kéïta Sénou ont réalisé une saisie spectaculaire. Deux franco-maliens, en partance pour Bruxelles via Royal Air Maroc, ont été interpellés avec 12 kg de cocaïne d’une pureté incroyable de 98,47 %, dissimulés dans de doubles fonds de quatre valises. Cette prise, d’une valeur marchande de plus de 480 millions de francs CFA, témoigne du courage, du dynamisme, de l’expérience et surtout de l’engagement des différentes antennes de l’OCS à travers le pays.

Interroger notre modèle de société, notre éducation, notre économie

Un coup de filet impressionnant, certes, mais au-delà des chiffres et de l’efficacité des forces de l’ordre, cette saisie soulève une réflexion plus profonde sur notre société et les fléaux qui la gangrènent. Le directeur de l’OCS, Colonel-major Fousseyni Keïta, souligne avec raison le soutien des plus hautes autorités du pays dans cette lutte. Pourtant, il ne faudrait pas que cette annonce se contente de susciter un simple sentiment de satisfaction passagère. Il s’agit d’un véritable appel à la vigilance collective et à une prise de conscience durable.

« Faites de notre société une société sans stupéfiants », c’est l’objectif affirmé par nos autorités. Un noble but qui doit être partagé et soutenu par chaque citoyen. Le Colonel-major Keïta ne manque pas de remercier les citoyens dont la vigilance a permis cette saisie. Il les exhorte à continuer sur cette voie.

Cette saisie est une victoire, mais elle est aussi le reflet d’une réalité préoccupante. Les réseaux de trafic de stupéfiants sont puissants, sophistiqués et infiltrent toutes les couches de la société. Les 12 kg de cocaïne pure interceptés ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Que faire pour que ces saisies ne soient plus nécessaires, pour éradiquer le mal à la racine ? Il ne suffit pas de féliciter nos forces de l’ordre, aussi compétentes soient-elles. Il faut aller plus loin, interroger notre modèle de société, notre éducation, notre économie, et surtout notre capacité à offrir des alternatives viables et honnêtes à ceux qui se laissent tenter par l’argent facile des trafics.

Le combat contre la drogue est une course de fond

La lutte contre les stupéfiants ne se gagnera pas uniquement avec des arrestations et des saisies, mais avec une politique globale de prévention, d’éducation et d’insertion sociale. Il est crucial de renforcer les mesures éducatives pour sensibiliser les jeunes aux dangers des drogues. Des programmes de réhabilitation et de réinsertion doivent être mis en place pour aider ceux qui ont déjà succombé à ce fléau.

En ce sens, chaque citoyen a un rôle à jouer. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer, mais aussi de soutenir, d’accompagner, de prévenir. La vigilance ne doit pas être seulement policière, elle doit être aussi sociale et communautaire. En travaillant ensemble, en étant solidaires, nous pouvons espérer bâtir une société plus saine et plus sûre.

Le combat contre la drogue est une course de fond, un effort continu qui nécessite l’implication de tous. La saisie du 22 juillet est une victoire, mais elle doit être un encouragement à redoubler d’efforts, à ne jamais baisser la garde. Chaque gramme de drogue intercepté, chaque trafiquant arrêté, est un pas de plus vers un Mali plus sûr, plus juste et plus solidaire. Le chemin est encore long, mais ensemble, nous pouvons y arriver. Le Colonel-major Fousseyni Keïta et ses équipes nous montrent la voie ; suivons leur exemple et restons unis dans cette lutte essentielle pour l’avenir de notre pays.

Oumarou Fomba 

23 juillet 2024 0 comments
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Masque Kômô
A la Une

Renaissance du Mali : restaurer le « dambé » par le rejet du « faden tô »

by Fousseni TOGOLA 18 juillet 2024
written by Fousseni TOGOLA 4 minutes read

Depuis leur arrivée aux affaires, les autorités de la transition prônent un retour aux valeurs ancestrales. Ce combat vise à éradiquer la corruption et la mendicité à outrance pour restaurer la dignité et l’intégrité du peuple malien.

Dans leur quête de plus de souveraineté pour le Mali, les autorités de la transition ont fait du retour aux valeurs ataviques du Mali et à la lutte contre la corruption un combat pour la refondation de l’État. Cette démarche est loin d’être anodine ; elle vise à redonner au Mali sa dignité, sa fierté et surtout son « dambé », longtemps bafoués par des pratiques de corruption et de mendicité qui ternissent l’image de ce pays aux riches traditions culturelles et historiques.

Une inversion des valeurs qui appelle à une urgente rectification

Renoncer au « faden tô », littéralement traduit comme « ce qui appartient à autrui », doit redevenir une caractéristique du Malien du Mali Kura (le Mali nouveau). Ce concept va au-delà de la simple interdiction de voler ; il englobe toutes les pratiques honteuses et dévalorisantes telles que le vol, la corruption, l’adultère, et autres vices qui rabaissent l’humain au rang de simple bête. En effet, le « horon », qui refusait le « faden tô », s’approprier ce qui ne lui appartient pas, était la quintessence de la dignité et de l’intégrité dans les sociétés traditionnelles maliennes.

Ce qui faisait la force de ces sociétés, voire du Manding, était effectivement la renonciation au « faden tô ». L’homme préférait la mort à la honte. Les valeurs telles que l’honneur ou le « dambé », la dignité et le respect de soi et des autres étaient sacrées. Les modernes semblent, malheureusement, préférer la honte à la mort. La Charte de Kurukan fuga, en son article 34 stipulait : « Il y a cinq façons d’acquérir la propriété : l’achat, la donation, l’échange, le travail et la succession » 

La consommation du « faden tô », au lieu d’être objet de honte, est devenue plutôt symbole de « tièkisè ya » (littéralement « La caractéristique de la masculinité »). Ce qui était considéré comme un vice hier a gagné le rang de vertu aujourd’hui. Il s’agit d’une véritable inversion des valeurs qui appelle à une urgente rectification.

Il est impératif de revenir aux fondamentaux à travers une véritable éducation traditionnelle, comme entamé par les autorités de la transition. Une éducation aux valeurs cardinales du Malien, inculquée par les sociétés secrètes et les gardiens des traditions, afin que le Malien soit de nouveau « Kankelen tigi » (littéralement homme de parole), « dambé tigi ». Ce retour aux sources n’est pas seulement nostalgique ; c’est une nécessité pour restaurer ce qui fondait le « horon ya » (la noblesse), le fondement de la dignité humaine.

Éducation rigoureuse et formation aux valeurs morales

La restauration de ces fondamentaux pourrait éviter aux Maliens de s’adonner à des pratiques avilissantes qui démoralisent la société. L’éducation traditionnelle, les rites initiatiques et les conseils des anciens doivent reprendre leur place centrale dans la société. Les jeunes doivent être éduqués dans le respect des valeurs ancestrales qui prônent l’honneur, la dignité et le respect de soi et des autres.

Les autorités maliennes de la transition, en promouvant ce retour aux valeurs traditionnelles, montrent la voie à suivre pour reconstruire un Mali fort, digne et respecté. C’est un chemin ardu, semé d’embûches, mais c’est le seul moyen de redonner à ce pays sa grandeur d’antan. Les actes de corruption, de vol, d’adultère et autres vices doivent être combattus non seulement par des lois strictes, mais aussi par une éducation rigoureuse et une formation aux valeurs morales.

La corruption et la mendicité sont des fléaux qui gangrènent la société malienne. Elles réduisent l’humain à un être sans honneur ni dignité, un simple opportuniste prêt à tout pour obtenir des avantages matériels. Cette mentalité est diamétralement opposée aux valeurs du « horon », cet homme intègre et digne qui préférait la mort à la honte. Le Mali Kura doit se bâtir sur ces valeurs d’intégrité, de dignité et d’honneur pour aspirer à un avenir meilleur.

L’éducation traditionnelle, les rites initiatiques et les sociétés secrètes doivent être revitalisés pour inculquer ces valeurs aux jeunes générations. Ce retour aux sources est essentiel pour restaurer la dignité du Malien et construire une société plus juste et équitable. Le Mali a besoin de ses valeurs ancestrales pour se relever et affronter les défis de l’avenir avec courage et détermination.

Fousseni Togola 

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Des faux-billets saisis étalés sur des tables.
A la UneÉconomie

Burkina Faso : un réseau criminel de faux-monnayeurs mis à nu par la gendarmerie

by Chiencoro 15 juillet 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

Le 13 juillet 2024, l’ombre du faux-monnayage plane encore une fois sur le Sahel. La Cellule économique et financière de la section de recherches de la troisième légion de gendarmerie du Burkina Faso a frappé un grand coup en démantelant un réseau de présumés malfaiteurs spécialisés dans la fabrication et la circulation de fausse monnaie. Un véritable coup de filet qui révèle une réalité économique inquiétante.

Les faits sont saisissants. Deux personnes ont été arrêtées, mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. La saisie de cent-soixante-quatorze faux billets de banque de devises étrangères en coupures de cent, évalués à près de onze-millions de francs CFA, révèle l’ampleur de cette entreprise criminelle. Mais ce n’est pas tout. Une machine sophistiquée, utilisée pour reproduire des faux billets, ainsi que des milliers de coupons de papier, prêts à être transformés en billets, ont été découverts. Ces coupons devaient devenir une fois mis en circulation, une somme colossale de sept-milliards de francs CFA. Une somme qui fait tourner la tête et qui aurait pu causer des ravages économiques.

Du terrorisme économique

Lors de sa visite à Sikasso, dans la troisième région du Mali, en juin dernier, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a évoqué les différentes formes de terrorisme auxquelles les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), en particulier le Mali, sont confrontés. Il a notamment souligné les tentatives répétées d’introduction de faux billets par un pays étranger, visant à provoquer une crise économique au Mali. Après avoir échoué à déstabiliser le Mali, ce pays aurait tenté sa chance au Burkina Faso, où il vient également d’échouer.

Le réseau de criminel démantelé, le 13 juillet dernier, ne se contentait pas seulement de produire de la fausse monnaie. Il semble que ces individus étaient impliqués dans un large éventail d’activités criminelles. Parmi eux, un membre influent possédait illégalement un fusil Kalachnikov et un pistolet automatique. Des armes de guerre qui ajoutent une dimension encore plus sombre à cette affaire.

Appel à la vigilance 

La gendarmerie, en dévoilant ce réseau, met en lumière une problématique alarmante. Le faux-monnayage n’est pas un simple délit financier, c’est une véritable menace pour l’économie. Chaque faux billet en circulation affaiblit la monnaie, sape la confiance dans les transactions quotidiennes et nuit gravement à la stabilité économique.

Face à cette menace, la gendarmerie nationale appelle à la vigilance. Les entreprises et les services manipulant de l’argent sont encouragés à utiliser des détecteurs de faux billets. Une mesure de précaution essentielle pour lutter contre cette fraude insidieuse. 

Ce coup de filet nous rappelle une fois de plus que la vigilance est de mise et que les enjeux économiques sont colossaux. Derrière chaque billet se cache une histoire, et parfois, cette histoire est plus sombre qu’on ne pourrait l’imaginer. 

Chiencoro Diarra

15 juillet 2024 0 comments
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Donald Trump
A la UnePolitique

Comment une nouvelle présidence Trump pourrait changer le commerce mondial

by Chiencoro 11 juillet 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

Le Trump Risk Index, publié ce 11 juillet 2024, évalue les impacts potentiels d’une nouvelle présidence Trump sur le commerce, la sécurité et l’immigration mondiaux. Ce rapport analyse les vulnérabilités économiques des partenaires des États-Unis en cas de retour de Trump à la Maison Blanche.

L’élection présidentielle américaine de novembre sera sans aucun doute un événement charnière pour l’économie mondiale et la géopolitique. L’Economist Intelligence Unit (EIU) a développé le Trump Risk Index (TRI) pour évaluer l’exposition de chaque pays à une éventuelle présidence Trump. Cette analyse complète se penche sur les implications du retour au pouvoir de Donald Trump, en évaluant la vulnérabilité des 70 plus grands partenaires commerciaux des États-Unis dans trois domaines clés : le commerce, l’immigration et la sécurité.

Commerce : tarifs douaniers et protectionnisme

L’une des principales préoccupations sous la présidence Trump est l’imposition de droits de douane et de restrictions commerciales plus élevés. Le TRI attribue une pondération de 40 % à ce facteur, anticipant que Trump donnerait suite à son intention d’imposer des droits de douane généraux sur les importations américaines, potentiellement un taux forfaitaire de 10 %. Cette approche pourrait inclure des mesures punitives supplémentaires sur les importations politiquement sensibles comme l’acier. 

Les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, en particulier le Mexique, la Chine et le Canada, sont les plus exposés à ces changements politiques potentiels. Le Mexique se classe au premier rang avec un score d’exposition de 71,4, en raison de sa forte exposition au commerce et à l’immigration.

Sécurité : s’adapter à des États-Unis plus isolationnistes

L’aspect du partage du fardeau de la sécurité pèse également 40 % dans le TRI. On s’attend à ce que l’administration Trump rende l’aide militaire américaine plus conditionnelle, cherchant à rééquilibrer les relations clés en matière de défense en faisant pression sur les alliés pour qu’ils contribuent davantage financièrement et matériellement. 

Des pays comme l’Allemagne et le Japon, qui ont des liens de sécurité étroits avec les États-Unis mais dépensent une part relativement faible de leur PIB pour la défense, sont très exposés. L’Allemagne, en particulier, se classe au troisième rang en termes d’exposition globale en raison de sa dépendance à l’égard des dispositions de sécurité américaines et de son important excédent commercial avec les États-Unis.

Immigration : contrôles plus stricts et implications économiques

La politique d’immigration, pondérée à 20 % dans le TRI, est un autre sujet de préoccupation critique. Sous une administration Trump, il y aurait probablement une augmentation du financement de la protection du mur frontalier et d’autres stratégies de dissuasion, ainsi qu’un accent sur les expulsions de migrants et des restrictions sur les voies légales pour la migration internationale de main-d’œuvre et les études. 

Les pays d’Amérique latine, en particulier le Salvador et le Honduras, sont les plus vulnérables en raison de leur dépendance économique à l’égard des envois de fonds en provenance des États-Unis. Tout durcissement des politiques d’immigration américaines pourrait avoir des retombées importantes sur ces économies.

Réponses stratégiques pour atténuer les risques

Les gouvernements et les entreprises peuvent adopter plusieurs stratégies pour atténuer les risques associés à une présidence Trump. Par exemple, la mise en place de contrôles appropriés pour empêcher la réexportation de produits chinois afin d’éviter les droits de douane et les achats de produits agricoles et énergétiques américains ordonnés par l’État pourrait aider à remédier aux déséquilibres commerciaux. De plus, favoriser des relations étroites entre dirigeants peut également s’avérer bénéfique. Des exemples historiques, tels que l’ancien Premier ministre japonais Abe Shinzo qui a obtenu des concessions commerciales en courtisant soigneusement Trump, illustrent comment les efforts diplomatiques peuvent influencer les résultats politiques.

Le TRI souligne l’exposition significative de divers pays aux changements de politique attendus sous l’administration Trump, en particulier dans les domaines du commerce, de la sécurité et de l’immigration. Bien que les risques soient considérables, des mesures proactives et une diplomatie stratégique peuvent aider à atténuer certaines des répercussions négatives potentielles. Alors que la communauté mondiale se prépare à l’issue de l’élection présidentielle américaine, les informations fournies par le TRI servent de guide précieux pour naviguer dans les complexités d’une nouvelle présidence Trump.

Chiencoro Diarra 

11 juillet 2024 0 comments
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Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim
A la Une

La levée de la suspension des activités politiques : un retour à la vie démocratique ou un nouveau départ ?

by Chiencoro 10 juillet 2024
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Ce mercredi 10 juillet 2024, le Conseil des ministres du Mali a annoncé la levée de la suspension des activités politiques des partis et des associations. Une décision attendue, mais qui suscite néanmoins des réflexions sur le chemin parcouru et celui qui reste à arpenter pour notre nation.

Rappelons-nous, il y a quelques mois, les autorités maliennes de la transition, sous la houlette du Colonel Assimi Goïta, avait décidé de suspendre toutes activités politiques. Une mesure qui, au premier abord, pouvait sembler drastique. Pourtant, comme l’expliquait alors le gouvernement, elle était motivée par un besoin crucial : la sauvegarde de l’ordre public. Face à des défis sécuritaires et politiques majeurs, le Mali se devait de trouver une voie vers la stabilité et la paix. Ainsi, cette suspension visait à permettre la tenue sereine du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale.

Une nouvelle page s’ouvre

Cette période de suspension a été vue par certains comme une entrave à la démocratie, un bâillon posé sur la bouche des partis politiques et des associations. Cependant, à y regarder de plus près, cette décision visait surtout à canaliser les énergies vers un objectif commun. Le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement ne demandaient pas aux Maliens de se désengager de la politique. Au contraire, ils appelaient à une forme plus pure de participation. L’idée était de favoriser un engagement dans le dialogue, loin des tumultes partisans et des agendas cachés.

Aujourd’hui, avec la levée de cette suspension, c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour le Mali. Le gouvernement, en annonçant cette décision, rappelle que « le Dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale s’est déroulé dans les meilleures conditions » et que nous entrons désormais dans une phase de mise en œuvre des recommandations de ce dialogue. Le climat sécuritaire, politique et social étant sous contrôle, le retour à une activité politique normale semble être le prochain pas logique.

Mais n’est-ce pas aussi un moment de réflexion pour les partis politiques et les associations ? La suspension a mis en lumière l’importance d’un engagement politique qui va au-delà des simples rivalités partisanes. Il s’agit désormais de travailler ensemble, de manière constructive, pour bâtir un Mali stable et prospère. Les défis auxquels nous faisons face — insécurité, développement, unité nationale — nécessitent une concentration et une unité d’action. « Le Dialogue inter-malien se veut être ce grand chœur où chaque voix, chaque note compte », une belle métaphore pour rappeler que chaque acteur politique a un rôle crucial à jouer.

Retour à la vie démocratique normale

La période de suspension a été une épreuve, certes, mais elle a également été un temps de recentrage. Les leaders politiques sont désormais appelés à revenir sur la scène avec une nouvelle vision, une vision où l’intérêt national prime sur les ambitions personnelles. En levant la suspension, le gouvernement tend la main à tous pour que, ensemble, nous puissions œuvrer pour le bien commun.

Cependant, il reste à voir si tous saisiront cette opportunité. L’histoire récente nous a montré que les périodes de crise peuvent être des moments de transformation. Que choisira le Mali ? Une reprise des anciennes habitudes ou une nouvelle dynamique politique ? 

Alors que nous avançons vers cette nouvelle phase, il est crucial pour les acteurs politiques à s’engager avec sincérité et détermination. Pour que, finalement, le Mali puisse naviguer vers des eaux plus calmes, porté par la volonté commune de ses citoyens et de ses leaders.

En ce sens, la levée de la suspension des activités politiques n’est pas seulement un retour à la vie démocratique normale. C’est une chance, une mission renouvelée pour tous ceux qui croient en un Mali uni et fort. Que les leçons de ces derniers mois servent de guide, et que nous puissions ensemble écrire les prochains chapitres de notre histoire nationale avec courage et espoir.

Chiencoro Diarra 

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Sommet des chefs d'Etats de l'AES
ActuPolitique

Première confédération du Sahel : l’AES dévoile ses ambitions

by Chiencoro 7 juillet 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

Ce 6 juillet 2024, s’est tenu à Niamey un événement historique : le premier sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES). Dans une ambiance empreinte de solidarité et de détermination, les dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina Faso se sont réunis pour concrétiser une vision ambitieuse et commune. Cette rencontre marque un tournant décisif pour ces nations qui, après avoir traversé tant de défis, montrent aujourd’hui une unité et une volonté sans faille de bâtir un avenir meilleur pour leurs peuples.

La devise de cette alliance, créée en septembre 2023, « L’Alliance des États du Sahel : un espace souverain, de sécurité et de prospérité », a résonné tout au long de ce sommet. Le Colonel Assimi Goïta du Mali, le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et le Général Abdourahamane Tiani du Niger ont souligné l’importance de cette collaboration inédite, non seulement pour renforcer leur sécurité commune, mais aussi pour poser les bases d’un développement économique durable.

Banque d’Investissement de l’AES et d’un Fonds de stabilisation

L’une des décisions phares de ce sommet est la création d’une Confédération « Alliance des États du Sahel » (AES). Cette étape significative vers une intégration plus poussée entre les pays membres montre la profondeur de l’engagement de ces nations à travailler ensemble pour leur prospérité mutuelle. En effet, les trois chefs d’État ont adopté un traité instituant cette Confédération, marquant ainsi leur détermination à renforcer la coopération et l’unité dans la lutte contre les menaces sécuritaires et pour le développement socio-économique.

Un autre moment fort a été la mise en place d’une Force unifiée des États du Sahel. Cette force conjointe, créée pour lutter efficacement contre les groupes armés terroristes et la criminalité transnationale organisée, est un symbole puissant de l’unité d’action et de la volonté de ces nations de protéger leurs populations. Les succès déjà enregistrés grâce à la mutualisation des moyens des trois États, notamment la libération de la ville de Kidal au Mali, témoignent de l’efficacité de cette coopération militaire. Les chefs d’État ont exprimé leur satisfaction pour les succès enregistrés, saluant « le professionnalisme, le courage exemplaire et le sens élevé du patriotisme » des Forces de Défense et de Sécurité.

Sur le plan économique, les chefs d’État ont pris des décisions salvatrices. Ils ont instruit leurs ministres compétents de mettre en place des projets structurants dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’énergie, les infrastructures, et la communication. La création d’une Banque d’Investissement de l’AES et d’un Fonds de stabilisation est également une mesure clé pour soutenir les projets de développement et assurer la stabilité économique de la région. En particulier, les discussions ont mis en lumière l’importance de l’exploitation responsable des ressources souterraines, un potentiel immense pour générer des revenus et créer des emplois dans la région.

Des nations unifiées

Les chefs d’État ont également insisté sur la libre circulation des personnes, des biens et des services, un objectif longtemps prôné mais rarement réalisé. Ils ont instruit leurs ministres de travailler d’arrache-pied pour éliminer les obstacles bureaucratiques et faciliter les échanges entre les populations. Cela reflète une vision énergique où les citoyens du Burkina Faso, du Mali et du Niger pourront se déplacer librement, se sentant chez eux dans chaque pays de l’AES. Comme l’a souligné le Colonel Goïta, « nous ne dirons bientôt plus “les populations respectives de nos pays” mais plutôt “nos populations AES” ».

Ce premier sommet a également mis en lumière l’importance de l’inclusion sociale. Les dirigeants ont réaffirmé leur engagement à améliorer la cohésion sociale, à soutenir la jeunesse, à promouvoir le sport et la culture, et à renforcer l’éducation et la formation professionnelle. Ces initiatives sont essentielles pour bâtir une société résiliente et prospère.

Chiencoro Diarra 

7 juillet 2024 0 comments
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Niamey
A la UneÉconomie

Les enjeux économiques du 1er Sommet de l’AES à Niamey

by Sahel Tribune 6 juillet 2024
written by Sahel Tribune 5 minutes read

Ce samedi 6 juillet 2024, Niamey, la capitale du Niger, s’apprête à accueillir un événement historique : le premier sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES). Une rencontre qui, au-delà des enjeux sécuritaires et politiques, mettra en lumière des discussions économiques cruciales pour l’avenir de la région. En effet, les projets d’infrastructure et les accords commerciaux seront au cœur des débats, et il est temps que ces nations, trop souvent reléguées au rang de théâtres de conflits, montrent leur détermination à se frayer un chemin vers la prospérité.

Imaginez un instant un Sahel connecté par des routes modernes, des voies ferrées et des infrastructures énergétiques robustes. Ce rêve, qui semblait si lointain, pourrait bien commencer à prendre forme lors de ce sommet. Les dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont une occasion en or de transformer leur vision en réalité. Car après tout, un développement économique solide est la pierre angulaire de toute stabilité durable.

Les routes et les voies ferrées 

Prenons par exemple les projets de routes transfrontalières. Actuellement, les échanges commerciaux entre ces pays sont souvent entravés par des infrastructures vétustes ou inexistantes. Une route moderne reliant Bamako à Ouagadougou, puis à Niamey, faciliterait non seulement le commerce, mais aussi la mobilité des personnes, créant ainsi un dynamisme économique sans précédent. Les discussions lors de ce sommet devraient donc impérativement inclure des plans détaillés pour le financement et la réalisation de telles infrastructures.

Les voies ferrées sont un autre sujet brûlant. Le potentiel d’une ligne de chemin de fer reliant les trois pays est immense. Elle pourrait révolutionner le transport de marchandises, réduire les coûts logistiques et attirer des investissements étrangers. Les chefs d’État doivent s’engager fermement à trouver les partenaires techniques et financiers nécessaires pour concrétiser ce projet ambitieux. 

Infrastructures énergétiques et compagnie aérienne 

Et que dire des infrastructures énergétiques ? Le Sahel regorge de ressources naturelles inexploitées qui pourraient être le levier de son développement économique. Des projets de centrales solaires, par exemple, pourraient non seulement répondre aux besoins énergétiques locaux, mais aussi permettre l’exportation d’électricité vers d’autres régions. Les discussions au sommet de Niamey devraient donc inclure des stratégies pour attirer les investissements dans le secteur énergétique, tout en veillant à la durabilité et à l’inclusivité de ces projets.

Un projet particulièrement innovant qui pourrait voir le jour est la création d’une compagnie aérienne régionale reliant le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cette compagnie aérienne faciliterait les déplacements entre les capitales et les principales villes de ces pays, stimulant ainsi le tourisme et les affaires. Elle pourrait également servir de modèle de coopération régionale, en supposant que des infrastructures modernes peuvent transformer les économies et rapprocher les peuples. Les dirigeants de l’AES doivent saisir cette opportunité pour discuter des modalités de création et de fonctionnement de cette compagnie aérienne, en partenariat avec des investisseurs privés et des investisseurs institutionnels.

Le commerce, les richesses souterraines et la coopération 

Les accords commerciaux, quant à eux, sont essentiels pour dynamiser l’économie régionale. Les chefs d’État doivent négocier des accords qui favorisent la libre circulation des biens et des services, tout en protégeant les industries locales. Il est temps que ces pays sortent de l’ombre économique en créant un marché commun qui attirera les investisseurs et stimulera la croissance.

Un autre point crucial de ces discussions économiques est l’exploitation des ressources souterraines. Le Sahel est riche en ressources minérales telles que l’or, l’uranium, le fer, le Lithium, et d’autres minerais précieux. Une exploitation bien gérée de ces ressources pourrait générer des revenus considérables pour les économies locales et créer des emplois. Les chefs d’État doivent s’assurer que l’exploitation de ces ressources se fait de manière responsable et durable, impliquant les communautés locales et en veillant à ce que les bénéfices soient équitablement répartis.

Ce sommet est également l’occasion de renforcer la coopération dans le domaine de l’agriculture. Le Sahel, avec ses vastes terres arables, a le potentiel de devenir un grenier pour l’Afrique de l’Ouest. Les dirigeants doivent s’accorder sur des politiques communes pour moderniser l’agriculture, améliorer les techniques de production et garantir la sécurité alimentaire. Les échanges de savoir-faire et les projets communs pourraient transformer cette région en un pôle agricole dynamique.

Le développement économique, moteur de la paix et de la prospérité

Enfin, n’oublions pas le rôle des jeunes et des femmes dans ce développement économique. Les projets d’infrastructure et les accords commerciaux doivent inclure des programmes de formation et de soutien à l’entrepreneuriat pour ces groupes souvent marginalisés. Leur inclusion est non seulement une question de justice sociale, mais aussi un impératif économique. Les femmes et les jeunes sont les piliers de l’innovation et de la croissance, et leur potentiel doit être pleinement exploité.

Le sommet de l’AES à Niamey n’est plus qu’une simple réunion de chefs d’État. C’est une opportunité de tracer un chemin clair vers un avenir de prospérité et de stabilité pour le Sahel. Les projets d’infrastructure, y compris la création d’une compagnie aérienne régionale et l’exploitation responsable des ressources souterraines, ainsi que les accords commerciaux qui seront discutés peuvent transformer cette région, à condition que les dirigeants montrent la volonté politique nécessaire pour les réaliser. Nous espérons que ce sommet marquera le début d’une nouvelle ère pour le Sahel, une ère où le développement économique deviendra le moteur de la paix et de la prospérité.

Younouss Coulibaly

6 juillet 2024 0 comments
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Reportage BAC
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Fin des épreuves du Bac 2024 : espoirs et angoisses des élèves

by Cheickna Coulibaly 27 juin 2024
written by Cheickna Coulibaly 6 minutes read

L’examen du baccalauréat a officiellement débuté sur l’ensemble du territoire malien le 24 juin 2024. Au total, 239 979 candidats répartis entre 506 centres aspirent à poursuivre leurs études supérieures dans quelques mois. Dans la capitale malienne, nos équipes de reporters ont sillonné quelques centres d’examen des deux rives de Bamako pour en savoir davantage sur le déroulement de ces épreuves, notamment de la première journée.

Après les premières épreuves du baccalauréat, peu avant midi, presque les mêmes scènes se produisaient à la devanture de tous les centres d’examen visités par nos équipes. L’atmosphère était chargée de nervosité et de solidarité, chaque groupe s’encourageant et se soutenant dans l’attente des prochaines épreuves. Les visages affichaient une gamme d’expressions, de l’excitation à la préoccupation en passant par un léger soulagement d’avoir franchi cette première étape. Des cahiers et des feuilles de papier circulaient entre les mains. Les voix résonnaient doucement, mais avec une intensité palpable, exprimant des opinions variées sur la difficulté des questions et les stratégies utilisées pour y répondre.

Une première journée plutôt calme 

À l’ombre des arbres environnants du premier centre d’examen visité, le Lycée Bâ Aminata Diallo de l’Académie de la Rive gauche de Bamako, quelques candidats se retiraient pour un moment de réflexion individuelle avant de rejoindre leurs camarades pour partager leurs analyses. « L’épreuve qui vient de s’achever était un peu difficile pour moi », nous confie Issa Traoré, candidat du centre. Néanmoins, le jeune homme garde espoir pour tirer son épingle du jeu « avec courage et détermination » pour les prochaines épreuves.

À quelques mètres de là, A. Sow estime que la première épreuve de la journée était à sa portée. « Pour le moment, ça va. Nous n’avons pas encore rencontré de difficultés jusque-là », déclare-t-elle. Elle insiste sur l’importance de la confiance en soi pour réussir ces quatre jours d’examen. « On ne doit compter sur personne, Nous devons compter sur nous-mêmes », lance-t-elle.

« C’est un jour important pour nous tous. Nous avons travaillé dur toute l’année pour en arriver là, et maintenant c’est à nous de montrer ce que nous avons appris », déclare Aïssata Bemba, candidate du centre d’examen du Lycée Les Castors de l’Académie de la Rive droite du District de Bamako. Munie d’une brochure et de son stylo, Aïssata Bemba, sourire aux lèvres, explique que « cette première épreuve était abordable à souhait » et souhaite que « toutes les autres épreuves à venir soient encore plus faciles ». Le constat est le même pour Abdoulaye Tamboura, candidat du Groupe Scolaire de Torokorobougou de l’Académie de la Rive droite du District de Bamako, qui aborde l’examen avec beaucoup de confiance. « Je suis vraiment confiant, car j’ai très bien préparé cet examen. Mes camarades et moi avons mis en place un groupe d’exercice qui nous a permis d’exploiter tout ce que nous avons appris en classe », affirme-t-il.

Difficultés liées aux coupures d’électricité

En 2024, les candidats au bac au Mali rencontrent des difficultés dues aux coupures d’électricité. Ces interruptions posent un sérieux problème pour les élèves qui comptent sur les nuits pour étudier. L’accès limité à l’électricité compromet leur capacité à se préparer efficacement aux examens. Ces interruptions fréquentes ont perturbé leur routine d’étude et leur accès aux ressources nécessaires, telles que les manuels scolaires, les ordinateurs et les lampes pour étudier la nuit. Pour certains, cela a signifié des heures d’étude réduites, une concentration diminuée et une préparation moins efficace pour les examens. Malgré ces obstacles, beaucoup de ces candidats sont déterminés à réussir malgré les conditions difficiles, démontrant ainsi leur engagement envers leur éducation et leur avenir académique.

C’est ce que déplore la candidate A. Sow du Lycée Bâ Aminata Diallo de l’Académie de la Rive gauche. « Le moment opportun pour réviser et s’exercer, c’est la nuit. Malheureusement, avec les coupures d’électricité, on n’y arrive pas. Pendant la journée, les occupations ménagères et les bruits des enfants ne nous permettent pas de bien apprendre », regrette-t-elle.

Même point de vue pour Kassim Diarra, candidat en TLL du Centre d’examen du Lycée Massa Makan Diabaté de la Rive droite du District de Bamako. « Ça n’a pas été facile, mais j’ai décidé de ne pas me laisser décourager par les coupures d’électricité. Les soirs où l’électricité est présente dans notre quartier, je me concentre uniquement sur mes leçons et mes exercices. Sinon, je me débrouille à les faire à la descente de l’école pendant la journée. Je pense que cela m’a rendu encore plus déterminé, et j’espère que mes efforts porteront leurs fruits quand les résultats seront annoncés », espère-t-il d’un air confiant.

Aïcha Touré, candidate du même centre d’examen, malgré le bon déroulement de la première épreuve, a également été confrontée au même problème. Pour elle aussi, les coupures d’électricité ont compliqué l’apprentissage nocturne. « Avec les délestages, les préparatifs n’ont pas du tout été faciles, car les élèves apprennent de préférence la nuit. Malheureusement, il n’y a pas d’électricité, mais nous avons fait de notre mieux et nous avons appris à notre manière », souligne-t-elle.

Sérénité et transparence

Cette année, le gouvernement malien a émis des consignes pour l’examen du baccalauréat devant être rigoureusement respectées pour éviter tout cas de fraude dans les salles d’examen.

Au centre d’examen du Lycée Les Castors de l’Académie de la Rive droite du District de Bamako, le président du centre, M. Seydou Traoré, explique que les premières épreuves se sont déroulées dans la sérénité et la transparence totale. « Il n’y a pas eu d’incidents majeurs. Au moment de la distribution des copies et des sujets, tous les candidats étaient sur place, les surveillants étaient aussi tous au rendez-vous », assure-t-il avant de rappeler que dans son centre, les consignes ont été strictement respectées. « On a fait des affichages par rapport à ça. Après, on en a discuté avec les élèves pour qu’ils comprennent et qu’ils s’approprient ces conseils. Tous les candidats, heureusement, ont compris, et c’est pourquoi jusque-là on n’a pas eu de problème », a-t-il signifié. Il appelle les candidats à surmonter tous les défis pour espérer poursuivre des études supérieures dans de meilleures conditions.

Malgré les défis constants des coupures d’électricité tout au long de l’année, les premières épreuves de la première journée d’examen du baccalauréat malien semblent bien se passer pour la plupart des élèves. Leur résilience face à ces difficultés a été remarquable, montrant leur capacité à s’adapter et à se concentrer malgré les circonstances malheureuses. Alors que nous attendons avec impatience les résultats finaux, ces premières réussites soulignent non seulement leur détermination, mais aussi l’importance de l’éducation comme un moteur de changement, même dans des conditions difficiles.

Réalisé par Ibrahim Djitteye et Cheickna Coulibaly

27 juin 2024 0 comments
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Visite du Président Goïta à Ouagadougou
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Goïta à Ouagadougou : les grands points abordés au cours des discussions  

by Chiencoro 25 juin 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

Sous une fine pluie matinale, le Boeing présidentiel transportant le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition du Mali, s’est envolé pour Ouagadougou ce mardi 25 juin 2024. Cette visite d’amitié et de travail, tant attendue, marque un moment crucial dans le renforcement des relations bilatérales entre le Mali et le Burkina Faso, deux nations soudées par des défis communs et une histoire entrelacée.

À son arrivée à l’aéroport international de Ouagadougou, aux environs de 10 h, le Président Goïta a été accueilli avec les honneurs par son homologue burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré. Les deux chefs d’État, visiblement à l’aise et en phase, ont échangé des salutations chaleureuses avant de se diriger vers le palais présidentiel pour une série de discussions cruciales. C’est là que les choses sérieuses ont commencé.

Une coopération bilatérale qui se renforce

Dans une atmosphère empreinte de fraternité et de convivialité, les deux leaders ont abordé une gamme de sujets cruciaux pour leurs nations respectives. Le Président Goïta a exprimé sa gratitude envers le peuple burkinabè et son homologue pour l’accueil chaleureux. Il a souligné l’importance des liens de fraternité et de bon voisinage entre les deux pays, affirmant que « le Burkina et le Mali sont non seulement liés par la géographie et la culture, mais surtout par les défis. »

Les discussions entre les deux leaders ont principalement porté sur la sécurité, le développement économique et les défis communs auxquels les deux pays sont confrontés. La situation sécuritaire au Mali a été un point central de ces discussions. Le Président Goïta a insisté sur le fait que la situation est sous contrôle, avec les Forces armées maliennes (FAMA) déployées sur tout le territoire national. Il a expliqué que des efforts significatifs ont été faits pour rétablir l’administration dans les zones auparavant instables et pour reprendre les services sociaux de base. « La peur a changé de camp aujourd’hui au Mali », a-t-il déclaré avec assurance.

L’un des points saillants de cette visite est la coopération en matière de sécurité. Le président malien a souligné que la coopération avec le Burkina Faso s’est grandement améliorée depuis l’arrivée au pouvoir du Capitaine Traoré. Les deux pays mènent désormais des formations conjointes, partagent des renseignements et mutualisent leurs moyens pour lutter contre le terrorisme. « Aujourd’hui, le Burkina est autorisé à mener des opérations sur le territoire malien et vice versa », a précisé Goïta, soulignant l’importance de cette dynamique de collaboration.

Les grands progrès réalisés 

Le contexte régional et international de cette visite est également significatif. Les discussions ont probablement abordé la tournée du ministre russe des Affaires étrangères en Afrique, la tension entre le Bénin et le Niger, et la prochaine tenue du sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette alliance, créée en septembre 2023, vise à établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

La décision de retrait de la Cédéao par ces trois pays en janvier 2024 a renforcé leur détermination à prendre en main leur destin et à s’orienter vers des partenaires stratégiques sincères tels que la Russie, la Chine et la Türkiye. Cette orientation a permis aux pays de l’AES de mieux s’équiper et de mener des opérations efficaces contre les groupes armés terroristes.

Par ailleurs, le président Goïta a mis en avant les progrès réalisés au Mali, non sans fierté. Il a rappelé que les FAMA ont réussi à reprendre l’initiative sur le terrain, menant des opérations offensives et neutralisant de nombreux leaders terroristes. Il a également souligné l’importance du retour de l’administration et des services sociaux de base dans les zones libérées, ainsi que le succès des récentes élections référendaires sécurisées par les forces maliennes.

Surmonter les défis communs et bâtir un avenir plus sûr

La visite du Président Goïta au Burkina Faso vient donc renforcer les liens d’amitié et de coopération entre les deux nations. Elle illustre une volonté commune de sécuriser leurs territoires, de promouvoir le développement économique et de répondre aux aspirations de leurs populations. Comme l’a souligné le Président Goïta, « il n’y a pas de sécurité sans développement, et il n’y aura pas de développement sans sécurité. » Cette visite marque ainsi un pas important vers un avenir plus prometteur pour le Mali et le Burkina Faso.

Il est essentiel de noter que cette coopération ne se limite pas à des discussions formelles. Elle se manifeste également par des actions concrètes sur le terrain, telles que la formation conjointe des forces armées et le partage de renseignements. Le droit de poursuite, désormais acquis entre les deux pays, permet aux forces armées de mener des opérations transfrontalières avec une efficacité accrue. Cette synergie opérationnelle est un modèle de coopération qui pourrait inspirer d’autres pays de la région.

La visite du Président Goïta à Ouagadougou est plus qu’un simple évènement diplomatique. Elle symbolise l’engagement des deux nations à travailler ensemble pour surmonter les défis communs et bâtir un avenir plus sûr et plus prospère pour leurs peuples. Dans un contexte de tensions régionales et internationales, cette visite rappelle l’importance de la solidarité et de la coopération entre les pays africains pour assurer la paix et le développement durable.

Chiencoro Diarra 

25 juin 2024 0 comments
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Visite du président de la transition
A la UnePolitique

Assimi Goïta au Burkina : renforcement des liens stratégiques

by Sahel Tribune 25 juin 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, s’est rendu au Burkina Faso ce mardi 25 juin 2024 pour une visite d’amitié et de travail. Cette rencontre avec son homologue, le Capitaine Ibrahim Traoré, marque un renforcement significatif des relations bilatérales et de la coopération entre le Mali et le Burkina Faso, dans un contexte de pressions régionales et internationales croissantes.

C’est sous une fine pluie matinale, vers 9 heures, que le Boeing du président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, s’est envolé en direction de Ouagadougou, marquant le début d’une visite d’amitié et de travail. Cette visite, en apparence diplomatique, revêt une importance capitale dans le contexte actuel du Sahel. 

Les nouvelles dynamiques au sein de l’AES

Le Mali et le Burkina Faso, deux pays liés par des relations vieilles de plusieurs décennies, géographiques et socioculturelles, cherchent à renforcer davantage leurs liens. En ce mardi 25 juin 2024, Assimi Goïta et Ibrahim Traoré se rencontrent pour discuter de la coopération économique, sécuritaire et diplomatique, dans un contexte marqué par de nombreuses pressions internes et externes. Les deux chefs d’État, soudés par des objectifs communs, veulent démontrer que l’unité et la solidarité sont leurs meilleures armes contre les défis qui se dressent devant eux.

Les circonstances actuelles ajoutent une couche de gravité et de détermination à cette visite. Au Burkina Faso, les attaques terroristes persistent et les campagnes de désinformation se multiplient. Sur le plan régional, la tournée du ministre russe des Affaires étrangères en Afrique et la tension croissante entre le Niger et le Bénin ne font qu’ajouter à l’instabilité ambiante. Pourtant, malgré ces défis, les autorités de transition des deux pays montrent une volonté inébranlable de s’unir et de se renforcer mutuellement.

Les récentes dynamiques enclenchées dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), créée en septembre 2023, et la décision de retrait de la Cédéao, montrent bien la détermination de ces pays à tracer leur propre voie. La Charte du Liptako-Gourma, stipulant un devoir d’assistance mutuelle en cas d’agression, symbolise cette solidarité. Le renforcement des capacités militaires, soutenu par des partenaires tels que la Russie, la Chine et la Türkiye, témoigne de leur engagement à sécuriser leur région.

L’union fait la force

Les relations de coopération entre le Mali et le Burkina Faso ne se limitent pas à la défense. Elles englobent des projets intégrateurs au bénéfice des populations frontalières, comme la construction d’écoles et de centres de santé. La qualité des relations entre les deux pays se reflète aussi dans la gestion conjointe des défis sécuritaires, avec une coopération exemplaire entre les services de renseignements pour lutter contre le terrorisme et le crime transfrontalier.

Cette visite de 24 heures est donc bien plus qu’une simple formalité diplomatique. Elle symbolise une alliance stratégique et fraternelle face à des menaces communes. Assimi Goïta, par sa présence, réaffirme son soutien indéfectible à son homologue burkinabè et au peuple du Burkina Faso. 

La rencontre avec la communauté malienne établie au Burkina Faso est également au programme, soulignant l’importance de l’unité non seulement entre les dirigeants, mais aussi entre les peuples. C’est dans cette unité et cette solidarité que résident les espoirs de paix et de stabilité pour le Sahel.

Cette visite montre que les dirigeants de la transition ne se contentent pas de réagir aux crises, mais cherchent activement à construire un avenir plus stable et prospère pour leurs pays. Face à une région en proie à l’incertitude, Assimi Goïta et Ibrahim Traoré posent les jalons d’une coopération renforcée, d’une sécurité accrue et d’un développement partagé, prouvant ainsi que l’union fait la force.

Oumarou Fomba 

25 juin 2024 0 comments
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Le capitaine Ibrahim Traoré et le Colonel Assimi GOÏTA
A la Une

Solidarité sahélienne : Assimi Goïta en visite à Ouagadougou

by Chiencoro 24 juin 2024
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Les récents mouvements de troupes entre le Mali et le Burkina Faso, ont soulevé de nombreuses spéculations. Le président malien de la transition, le colonel Assimi Goïta, se rendra à Ouagadougou le 25 juin 2024 pour manifester son soutien à son homologue burkinabè, Ibrahim Traoré, renforçant ainsi les liens entre les deux pays au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Les récents mouvements de troupes entre le Mali et le Burkina Faso, via la compagnie russe Abakan Air, ont suscité de nombreuses spéculations. Un Iliouchine (II-76), avion de transport militaire, aurait effectué plusieurs trajets entre Gao, Bamako et Ouagadougou ces dernières semaines, transportant entre 80 et 120 militaires maliens vers la capitale burkinabè.

Ces déplacements avaient initialement été interprétés comme un soutien au capitaine Ibrahim Traoré, président de transition du Burkina Faso, face à des rumeurs d’instabilité politique, exacerbées par un tir d’obus sur le siège de la télévision nationale le 12 juin 2024. Cependant, les véritables raisons de ce déploiement sont désormais claires : le président malien de la transition, Assimi Goïta, se rendra à Ouagadougou le 25 juin 2024.

Renforcement des relations régionales

Cette visite marque la première sortie régionale du président Assimi Goïta depuis son investiture en juin 2021. En retour, le président burkinabè Ibrahim Traoré avait déjà effectué une visite au Mali en novembre 2022, suite à son arrivée au pouvoir en septembre 2022 après un coup d’État contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Depuis, les deux chefs d’État ont renforcé leurs liens d’amitié.

Rejoint par le Niger en juillet 2023, suite au coup d’État contre Mohamed Bazoum et l’arrivée au pouvoir du général de brigade Abdrahamane Tchiani, cette coopération trilatérale s’est solidifiée en réponse aux sanctions infligées au Niger par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En septembre 2023, ces trois pays ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES), visant à établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle.

Objectifs de la visite

La visite du président Goïta s’inscrit dans le cadre de la Charte du Liptako-Gourma, notamment son article 6, qui stipule : « Toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs Parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres Parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les Parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance.« 

Au cours de cette visite, plusieurs questions d’intérêt commun seront abordées, notamment la lutte contre le terrorisme, le développement économique, le renforcement des liens de coopération et très probablement le prochain sommet des chefs d’État de l’AES.

Une alliance pour l’avenir

Le Mali et le Burkina Faso entretiennent des relations très anciennes de coopération. Cette visite du président Goïta au Burkina Faso vient donc dans ce contexte renforcer davantage les liens d’amitié et de fraternité entre ces deux pays, ainsi qu’avec le Niger. Ensemble, ces nations travaillent à bâtir un avenir plus sûr et prospère pour leurs peuples respectifs, face aux défis communs de la région sahélienne.

La présence de militaires maliens au Burkina Faso et la visite imminente du président Goïta témoignent de la solidarité et de l’engagement des autorités de transition de ces pays à renforcer leur alliance et à travailler ensemble pour la stabilité et le développement de la région.

Chiencoro Diarra 

24 juin 2024 0 comments
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Visite du président Goïta à Sikasso
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Goïta transforme Sikasso

by Chiencoro 22 juin 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

Le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, a marqué une étape historique ce samedi 22 juin 2024, en inaugurant plusieurs infrastructures dans la région de Sikasso, notamment la pose de la première pierre de l’Université de Sikasso et le lancement du plan national de réponse à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition.

À son arrivée à Sikasso, le Président GOÏTA a été accueilli chaleureusement par les habitants de Gongasso et a reçu les honneurs militaires. La pose de la première pierre de l’Université de Sikasso est le premier acte officiel de cette visite très attendue, symbolisant un tournant décisif pour l’éducation supérieure dans la région. Cette cérémonie solennelle s’est déroulée en présence des autorités locales, des membres du gouvernement et des présidents d’institutions, soulignant l’importance de l’éducation pour l’avenir du Mali.

Lors de cette cérémonie, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bouréma Kansaye, a pris la parole pour exprimer la vision du gouvernement concernant l’éducation supérieure au Mali. Il a déclaré : « La création de l’Université de Sikasso est une éloquente expression de la forte volonté politique incarnée par Son Excellence le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition. Elle répond à une forte demande des populations de la région de Sikasso. »

Le ministre a également détaillé les structures de formation et de recherche que comprendra cette université, soulignant son importance pour le développement économique et social de la région. 

Infrastructures routières : modernisation et connectivité

En parallèle, Sikasso bénéficie désormais d’un échangeur en forme de trompette au croisement des Routes nationales 7 et 11 et d’un viaduc situé au carrefour de l’OUA. Ces infrastructures faciliteront la circulation des véhicules, réduiront les embouteillages et renforceront la sécurité routière. La grande traversée de Sikasso apportera également des voies optimisées et une meilleure mobilité pour tous.

Mme Dembélé Madina Sissoko, ministre des Transports et des Infrastructures, a également prononcé un discours lors de l’inauguration des nouvelles infrastructures routières. Elle a déclaré : « Cette cérémonie dénote l’engagement constant que vous consentez pour le Mali et l’intérêt primordial que vous portez aux infrastructures routières qui soutiennent le développement économique, social et culturel du pays. »

Elle a souligné que ces nouvelles infrastructures, financées en partie par la Banque ouest-africaines de Développement (BOAD) et le budget national, vont considérablement améliorer la mobilité et la sécurité dans la région de Sikasso.

Plan national de réponse contre l’insécurité alimentaire

Poursuivant sa visite, le Président Goïta a lancé un ambitieux plan de réponse contre l’insécurité alimentaire. Pour l’année 2024, ce plan prévoit des actions de résilience et de renforcement des moyens d’existence, telles que la distribution de 5 000 tonnes d’aliments pour bétail aux éleveurs, la mobilisation de 600 tonnes d’aliments pour poissons et volailles, et la réhabilitation de périmètres maraîchers.

L’aménagement et la restauration de près de 2 800 hectares de terres dégradées comprennent également des périmètres maraîchers pour les associations de femmes. 118 tonnes de céréales seront destinées au cercle de Kadiolo et 353 tonnes pour le cercle de Sikasso. Ce plan exprime la solidarité nationale et a été salué par les chefs communautaires et les représentants des agriculteurs comme une étape cruciale vers l’amélioration des conditions de vie et la promotion du développement durable dans la région.

Inauguration du stade Babemba Traoré

Au cours de cette visite, le Président de la Transition a également procédé à l’inauguration du stade Babemba Traoré, récemment rénové. Les cérémonies se sont déroulées dans ce stade, qui était plein à craquer pour l’occasion. Cette rénovation est un symbole de modernité et de dynamisme pour la région de Sikasso, permettant d’accueillir des événements sportifs et culturels dans des conditions optimales.

La visite du Président de la Transition, marquée par des inaugurations majeures et le lancement de plans ambitieux, symbolise un engagement fort pour le développement de Sikasso et du Mali dans son ensemble. Les habitants de Sikasso peuvent désormais espérer un avenir meilleur grâce à ces initiatives qui favorisent l’éducation, la connectivité et la sécurité alimentaire. Les discours des ministres présents ont renforcé l’importance de ces projets et la détermination du gouvernement à répondre aux besoins de la population malienne.

Chiencoro Diarra 

À suivre ! Des détails à venir. 

22 juin 2024 0 comments
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Inauguration d'infrastructures à Sikasso
A la UneÉconomie

Sikasso : l’éveil d’une ville moderne sous Assimi Goita 

by Cheickna Coulibaly 21 juin 2024
written by Cheickna Coulibaly 4 minutes read

Demain, samedi 22 juin 2024, Sikasso vivra un moment historique avec l’inauguration de plusieurs infrastructures majeures par le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta. Ces projets ambitieux marqueront un tournant décisif dans le développement socioéconomique du Mali.

« Le Kénédougou attend donc avec impatience le Président Assimi », « Merci Colonel Assimi Goïta », « Vive Assimi », « Merci à la Transition », sont, entre autres, des messages affichés un peu partout à travers la ville de Sikasso pour accueillir comme il se doit le Chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, qui sera accompagné d’une importante délégation. Au cours de sa visite dans la troisième région administrative du Mali, le Président de la Transition aura un agenda très chargé, notamment avec l’inauguration d’infrastructures flambant neuves, la pose de la première pierre de la nouvelle université de Sikasso, le lancement du Plan national de réponse à l’insécurité alimentaire pour l’année 2024, et bien d’autres activités.

Les infrastructures à inaugurer

L’échangeur et le viaduc 

L’échangeur et le viaduc de Sikasso sont bien plus que des structures en béton. Ils symbolisent la modernité et la connectivité. L’échangeur, qui se présente sous la forme de trompette, au croisement des routes nationales (RN) 7 et 11, avec ses voies d’accès, facilitera grandement la circulation des véhicules à l’intérieur de la ville en réduisant les embouteillages et en renforçant la sécurité routière. Le viaduc, quant à lui, situé au carrefour de l’OUA, offre une vue panoramique sur les environs. Ensemble, ils relieront les quartiers, les commerces et les habitants.

La traversée de la ville et la bretelle Katele-Kadiolo-Zégoua 

La grande traversée de Sikasso apportera 2×2, des carrefours optimisés, et une mobilité retrouvée pour tous. Les habitants pourront désormais se déplacer plus rapidement, les marchandises circuleront efficacement, et la ville respirera. 

La construction et le bitumage de la bretelle Katelé-Kadiolo-Zégoua, ainsi que l’aménagement de voiries urbaines, permettront de préserver la route et de protéger les riverains des inondations. Cette initiative assure également l’aménagement de la voie d’accès à la gare routière de Kadiolo, la reconstruction du monument de Kadiolo, la construction d’une voie bitumée dans la localité de Zégoua, et l’aménagement de carrefours, etc.

La réouverture du stade Babemba Traoré 

Le stade Babemba Traoré de Sikasso a été entièrement rénové et répond désormais aux normes internationales. Les travaux ont permis la construction de plusieurs installations, notamment des salles dédiées à la presse, des vestiaires modernes, des salles VIP, une piste d’athlétisme et une tribune officielle climatisée. C’est un véritable cadeau pour la jeunesse et le monde sportif.

Pose de la première pierre de l’université de Sikasso

Un autre fait marquant est la pose de la première pierre de la future grande université de Sikasso par le président Goïta. L’Université de Sikasso sera bâtie sur une superficie de 400 hectares dans la commune de Gongasso, située à une trentaine de kilomètres de Sikasso. 

Cet établissement comprendra six facultés, quatre grands instituts, un campus pédagogique moderne numérisé, un service de documentation commun, des logements pour professeurs, un internat pour étudiants, une maison des hôtes, un centre de santé et des centres de loisirs.

Lancement officiel du plan national de réponse à l’insécurité alimentaire 2024 

Le président Goïta ne se contentera pas de bâtir des infrastructures. Il nourrira aussi l’espoir d’un Mali sans famine. Le Plan national de réponse à l’insécurité alimentaire 2024 sera un cri de solidarité envers les plus vulnérables du Mali. Ce plan vise à venir en aide à des millions de compatriotes, notamment par la distribution gratuite de plus de 20 000 tonnes d’aliments. 

Il inclut également la vente de plusieurs tonnes de riz à prix subventionnés, la mise en œuvre de facilités alimentaires au bénéfice des milliers de ménages vulnérables en denrées de première nécessité, la distribution plusieurs tonnes d’aliments pour le bétail, des centaines tonnes d’aliments pour alevins, et des centaines de tonnes d’aliments pour volaille, etc.

À travers ces initiatives de développement socioéconomique, le président Goïta démontre encore une fois son engagement constant envers ses compatriotes de Sikasso et du Mali tout entier. 

Cheickna Coulibaly, envoyé spécial à Sikasso

21 juin 2024 0 comments
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Les trois chefs d'Etat de l'Alliance des États du Sahel. Ils signent la Charte du Liptako-Gourma instituant l'AES.
A la UneAnalyses

L’AES, une croissance lente mais solide

by Chiencoro 21 juin 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

Depuis sa création le 16 septembre 2023, l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Niger et le Burkina Faso, peine à décoller. Face aux récentes turbulences politiques, cette coalition cherche à s’enraciner pour résister aux défis régionaux et internationaux.

Lorsqu’un arbre veut pousser plus haut et demeurer résistant aux vents violents, il prend le temps pour bien enfoncer ses racines dans le sous-sol. Cette métaphore illustre parfaitement la situation actuelle de l’Alliance des États du Sahel (AES), créée le 16 septembre 2023 par le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Depuis sa fondation, cette alliance a rencontré plusieurs obstacles, faisant douter certains de sa viabilité et alimentant les soupçons de manipulation politique de la part de ses dirigeants. La récente campagne orchestrée contre le président burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, a renforcé ces doutes et poussé les plus sceptiques à croire que cette coalition ne verrait jamais le jour. Pour eux, la chute de Traoré marquerait le début d’un printemps pour l’Afrique de l’Ouest.

Devoir d’assistance et de secours entre Parties

Cependant, au cœur de cette confusion au Burkina Faso, un signe fort de solidarité entre ces pays a émergé : le déploiement de militaires maliens au pays des hommes intègres pour soutenir le capitaine Ibrahim Traoré. Ce geste est en accord avec la Charte du Liptako-Gourma, qui stipule en son article 6 que « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs Parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres Parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les Parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance ».

La création d’une monnaie commune pour l’AES et la sortie des trois pays du Franc CFA est une attente fervente des populations de ces nations. Elles aspirent à se libérer des vestiges de la colonisation et à quitter aussi l’Union monétaire et économique de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), après leur départ de la CEDEAO. Cette décision intervient suite aux menaces incessantes de la CEDEAO de vouloir intervenir de force pour déloger de la présidence du Niger le général Abdrahamane Tchiani, Président de la transition. Les sanctions qualifiées d’« injustes, illégitimes et inhumaines » imposées au Mali et au Burkina Faso après les coups d’État successifs ont envenimé les relations avec cette organisation régionale.

Patience et la résilience

« Burkina, Mali et Niger concluent une alliance. Dans ces trois pays, déjà menacés par les insurrections djihadistes, les militaires ont pris le pouvoir et entendent s’épauler mutuellement pour faire face à l’hostilité de la CEDEAO qui a menacé le Niger d’une intervention militaire », lit-on dans la Charte du Liptako-Gourma. Malgré ces engagements et les nombreuses réunions des ministres des Affaires étrangères, des ministres de l’Économie et des Finances, et des patrons de la Défense nationale de l’AES, les progrès tangibles se font attendre. Le sommet des chefs d’État, censé donner un coup d’accélérateur à la naissance de cette alliance, tarde toujours à se tenir.

Pourtant, il est crucial de noter que les trois pays continuent de s’appuyer militairement, notamment pour protéger leur frontière commune, connue sous le nom de zone des trois frontières. Cette collaboration prouve que l’Alliance des États du Sahel n’est pas un projet mort-né, mais qu’elle prend le temps nécessaire pour fortifier ses bases et résister aux adversités. La patience et la résilience sont les maîtres-mots de cette entreprise.

« Qui veut aller loin ménage sa monture »

Face à l’adversité, la stratégie adoptée par les dirigeants de l’AES ressemble à celle de quiconque souhaite bâtir sur des fondations solides. « Qui veut aller loin ménage sa monture », dit le proverbe. Les dirigeants de l’AES comprennent que pour construire une structure durable, il faut prendre le temps de renforcer ses bases. Les retards et les défis ne sont donc pas des signes de faiblesse, mais plutôt des indications que les bases de cette alliance sont en train d’être solidement établies.

Malgré les doutes et les scepticismes, l’Alliance des États du Sahel se forge lentement mais sûrement. Comme un arbre qui enfonce profondément ses racines pour mieux affronter les tempêtes, l’AES prend le temps de se consolider avant de s’élever. Les défis actuels, bien que nombreux, sont surmontables avec la solidarité et la détermination des peuples et des dirigeants de ces nations. L’AES n’est pas une manipulation politique ou un projet éphémère, mais une réelle ambition de souveraineté et de stabilité pour l’Afrique de l’Ouest.

Chiencoro Diarra 

21 juin 2024 0 comments
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Fête de Tabaski
A la UneBillet d'humeur

Après la fête, c’est la défaite

by Fousseni TOGOLA 16 juin 2024
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Ah, la Tabaski ! Cette période de l’année où chaque Malien se transforme en expert en bétail et en cuisinier de compétition. Les marchés sont remplis de moutons dodus, et les odeurs de viande grillée envahissent les rues. Mais attendez, avant de nous perdre dans l’euphorie des festins et des festivités, prenons un moment pour réfléchir à cette petite réalité bien connue : après la fête, c’est la défaite.

Ne vous méprenez pas, j’adore la Tabaski autant que n’importe quel autre Malien. Qui ne voudrait pas de ce mouton bien gras qui fait pâlir de jalousie le voisin ? Mais entre nous, combien d’entre nous finissent par grincer des dents en regardant leur compte bancaire après la fête ? Oui, oui, vous savez de quoi je parle. Ce moment où l’on se dit : « Peut-être que j’aurais dû laisser ce troisième mouton au marché. »

La Tabaski, c’est ce moment magique où soudainement tout le monde devient un grand chef étoilé. Les marmites sont en ébullition, les épices volent dans tous les sens, et les barbecues sont en mode turbo. Les enfants courent partout, les voisins débarquent sans prévenir, et même les cousins éloignés se rappellent soudainement de votre existence. Mais une fois que le dernier morceau de viande a été avalé et que les invités sont partis, que reste-t-il ?

Il reste ce petit goût amer de la défaite financière. Les étals vides de nos cuisines et les poches trouées de nos pantalons. La réalité frappe fort, mes amis. Les prix des moutons montent en flèche chaque année, et avec eux, nos dépenses. Il est temps de se poser la question : sommes-nous en train de sacrifier notre avenir financier pour quelques jours de fête ?

Rassurez-vous, je ne suis pas là pour jouer les rabat-joie. La Tabaski est une fête importante, pleine de spiritualité et de traditions que nous devons chérir. Mais peut-être pourrions-nous apprendre à célébrer avec un peu plus de modération et de sagesse. Au lieu de vider nos comptes pour impressionner nos voisins avec le plus gros mouton du quartier, pourquoi ne pas investir dans ce qui compte vraiment ?

Et puis, soyons honnêtes, est-ce que le mouton a vraiment besoin d’être aussi gros ? Si vous demandez à votre estomac, je suis sûr qu’il répondra non. Un mouton de taille raisonnable, quelques bons plats bien préparés, et surtout, beaucoup de convivialité et de partage, voilà ce qui fait la vraie richesse de la Tabaski.

Et n’oublions pas les leçons de notre religion. L’islam prône la modération, la solidarité et la prudence dans les dépenses. Pourquoi ne pas profiter de cette fête pour faire preuve de générosité envers ceux qui en ont vraiment besoin ? Après tout, la véritable essence de la Tabaski réside dans le partage et la communion, pas dans la démonstration ostentatoire de richesse.

Alors, chers amis, en cette période de Tabaski, rappelons-nous que la fête ne doit pas se transformer en défaite. Planifions nos dépenses avec sagesse, pensons à l’après-fête et trouvons des moyens de célébrer qui ne nous laissent pas les poches vides. Parce qu’après la fête, il y a la vie quotidienne, et celle-ci mérite aussi notre attention et notre prudence.

Bonne fête de Tabaski à tous, avec modération et beaucoup de joie !

F. Togola

16 juin 2024 0 comments
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Bassirou Diomaye dévoile son programme politique lors de sa première adresse à la nation.
Économie

Diomaye Faye célèbre le premier baril sénégalais

by Chiencoro 13 juin 2024
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Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a présidé, le mercredi 12 juin 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, au Palais de la République. Et quelle réunion ! Le Président a entamé sa communication par une annonce retentissante : le Sénégal est désormais un pays producteur de pétrole, grâce à la première extraction du champ de Sangomar, effectuée le 11 juin 2024. 

Le pétrole, cette manne tant convoitée qui promet monts et merveilles, ou du moins, c’est ce qu’on espère. C’est un moment historique, a déclaré le chef de l’État, soulignant que cette avancée marque un pas important dans la quête de souveraineté énergétique du Sénégal. Les félicitations ont fusé, à destination du gouvernement, du ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, du groupe PETROSEN, et du partenaire Woodside Energy. Tous ont contribué à cette réalisation, entamée en 2020. On applaudit, on se congratule, et on se promet monts et merveilles.

Transformer l’économie sénégalaise 

Mais attention, a averti le Président, il faut veiller à une exploitation optimale et transparente des ressources pétrolières et gazières, au profit de l’économie nationale et des générations futures. Ah, la transparence ! Ce mot magique qui revient toujours dans les discours officiels, mais qui, dans la réalité, semble parfois s’évaporer comme la rosée au soleil.

Le chef de l’État a également annoncé une session prochaine du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ), dont la composition sera révisée. Objectif : actualiser la stratégie nationale de développement et d’exploitation des ressources pétrolières et gazières. Une nouvelle stratégie, vraiment ? Espérons qu’elle soit plus qu’un simple jeu de chaises musicales.

Le Sénégal entre donc dans le cercle des producteurs de pétrole, avec une production estimée à environ 100 000 barils par jour. Comparé aux géants africains comme le Nigeria, c’est une goutte d’eau dans un baril de pétrole. Mais ne boudons pas notre plaisir ! Comme le souligne Benjamin Augé, chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI), dans une interview accordée au journal Le Monde, cette entrée pourrait permettre au nouveau pouvoir de Bassirou Diomaye Faye d’avoir plus de marges de manœuvre pour transformer l’économie. Ah, ces marges de manœuvre ! On les attend comme le messie.

Ne laissons pas cette nouvelle richesse nous emporter

Le Président avait promis de renégocier les accords pétroliers et gaziers signés sous la présidence de Macky Sall. Une promesse de campagne qui, comme beaucoup d’autres, risque de se heurter à la dure réalité des contrats passés avec des sociétés privées, protégés par des règles internationales. Renégocier ? Facile à dire, moins à faire. Les renégociations de contrats sont complexes et peuvent conduire à des arbitrages internationaux que les États n’ont aucune certitude de gagner. Bon courage, Président !

Les contrats signés avec des sociétés comme Woodside Energy et British Petroleum étaient favorables au secteur privé, car il fallait attirer des investisseurs. Maintenant que le Sénégal est entré dans le club des producteurs, il pourra négocier des contrats futurs plus favorables. Enfin, espérons-le !

Aujourd’hui, il est possible de revoir les coûts, notamment ceux du champ gazier de GTA, dont certains ne sont pas justifiés, selon des audits menés par les gouvernements mauritanien et sénégalais. Revoir les coûts ? Voilà une tâche ardue qui pourrait donner lieu à de belles joutes verbales et comptables.

En attendant, réjouissons-nous de cette première extraction de pétrole. C’est un signe de progrès, une promesse d’avenir, un espoir pour l’économie sénégalaise. Mais gardons les pieds sur terre. Le pétrole, c’est bien, mais une gestion transparente et équitable, c’est mieux. Car, comme le dit le proverbe, « Qui sème le vent récolte la tempête ». Ne laissons pas cette nouvelle richesse nous emporter dans une tempête de corruption et de mauvaise gestion. Au travail, et bonne chance, Monsieur le Président !

Chiencoro Diarra 

13 juin 2024 0 comments
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Trafic de drogue en Afrique avec implication de hauts responsables politiques
Sécurité

OCS Sikasso : une poursuite spectaculaire

by Chiencoro 12 juin 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

Le mardi 11 juin 2024 restera gravé dans les annales de Sikasso comme la journée où un narcotrafiquant a échappé de justesse à une opération bien orchestrée de l’Office central des Stupéfiants (OCS). 

Imaginez la scène : le chef d’escadron Tourou Kanouté et son équipe, tels des héros de film d’action, prêts à mettre la main sur un dealer notoire sur l’axe Farakala-Molasso, dans le cercle de Niéna. Le plan était parfait, la coordination sans faille, mais parfois, la réalité joue des tours bien plus déroutants que la fiction.

Nettoyer et sécuriser la région de Sikasso 

Ce jour-là, le dealer, chevauchant sa moto avec l’agilité d’un cascadeur, s’est trouvé piégé par le filet tendu par l’OCS. On imagine bien le chef Kanouté donner le signal de l’assaut. Mais hélas, notre homme, plus rusé qu’un renard, a abandonné son précieux colis pour disparaître dans la nature, laissant derrière lui une impressionnante cargaison de stupéfiants. 

Le butin ? Accrochez-vous bien : 150 cartouches de cigarettes Sir, 30 cartouches de cigarettes fines, 10 kilogrammes de produits pharmaceutiques contrefaits, 6 900 comprimés de Tramadol, 2 300 comprimés de Diazépam, 10 briques de cannabis, et même 7 cartons de boissons frelatées. De quoi ouvrir une petite boutique, si l’on peut dire, mais surtout, de quoi alimenter des marchés illicites pour des semaines.

Mais revenons à notre valeureuse équipe de l’OCS. Sous la houlette du directeur de l’Office Central des Stupéfiants, le Colonel-Major Fousseyni Keïta, ces opérations « XXL » sont de véritables coups de maître. Il faut dire que ce n’est pas la première fois que le chef Kanouté et son équipe frappent fort. Leur détermination à nettoyer les rues de Sikasso des dealers et autres trafiquants est tout simplement admirable. Ces hommes et femmes se battent quotidiennement pour sécuriser notre région et méritent tout notre soutien.

Les gardiens de notre tranquillité

C’est dans cette ambiance de chasse aux trafiquants qu’il convient de rappeler que cette moisson de l’OCS ne relève pas du miracle, mais bien de jours et de nuits de surveillance, d’enquêtes et de planifications rigoureuses. Le dealer a peut-être échappé, mais il a laissé derrière lui des indices précieux qui, espérons-le, mèneront à son arrestation prochaine. 

Et parlons-en, des narcotrafiquants. Ces personnages, véritables fléaux modernes, n’hésitent pas à sacrifier la santé publique sur l’autel de leurs gains illicites. La présence de produits pharmaceutiques contrefaits dans le lot saisi est particulièrement préoccupante. Ces substances, souvent dangereuses, sont vendues sans scrupule, mettant en danger des vies innocentes.

Il faut aussi saluer l’efficacité de l’OCS qui, en cette veille de fête de Tabaski, ne laisse aucun répit aux criminels. Le chef Kanouté et son équipe, armés de courage et de dévouement, sont les gardiens de notre tranquillité. Leur travail acharné pour déjouer les plans des trafiquants et mettre à mal leurs réseaux est un exemple à suivre.

Une coopération sans faille entre toutes les parties prenantes

Cette histoire nous rappelle à quel point la lutte contre le trafic de drogue est complexe et exigeante. Elle nécessite des moyens, de la formation, et surtout, une coopération sans faille entre toutes les parties prenantes. Les efforts des forces de l’ordre doivent être soutenus par des politiques publiques fortes et par l’engagement de la société civile. Car au final, cette lutte est l’affaire de tous.

Et que dire de notre fugitif ? On peut aisément imaginer qu’il passe actuellement des nuits agitées, poursuivi par l’ombre du chef Kanouté et de son équipe. Espérons qu’il se rende bientôt, réalisant que la justice finit toujours par rattraper ceux qui essaient de la fuir.

En attendant, félicitons et encourageons nos vaillants agents de l’OCS. Leur travail ne s’arrête jamais, et leur engagement est un pilier essentiel de notre sécurité. Grâce à eux, nous pouvons espérer un futur où la drogue ne sera plus une menace constante, mais un souvenir d’un passé révolu.

Chiencoro Diarra

12 juin 2024 0 comments
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Libération d'otages
A la UneÉconomie

Tabaski : une tranche de vie à la malienne

by Chiencoro 11 juin 2024
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La Tabaski, célébrée le 6 juin 2024, sera l’occasion pour les Maliens de promouvoir les valeurs de paix, de tolérance et de cohésion sociale. Leaders religieux et personnalités de la société civile appelleront à l’unité et mettront en avant les initiatives interconfessionnelles pour renforcer le vivre-ensemble au Mali.

Ah, la Tabaski ! Ce moment tant attendu de l’année où le Mali se pare de ses plus belles couleurs, où le mouton devient roi pour un jour, et où les valeurs de paix et de cohésion sociale prennent tout leur sens. On dit souvent que le Mali est un pays de paradoxes, mais en réalité, c’est un pays de richesse humaine et culturelle. Et si vous en doutez encore, laissez-moi vous embarquer dans ce voyage au cœur de la Tabaski.

La magie de la Tabaski

La Tabaski, ou fête de l’Aïd al-Adha, est bien plus qu’un simple évènement religieux. C’est un véritable festival de la fraternité, où chaque geste, chaque sourire, chaque accolade porte en lui les germes de la paix et de la tolérance. 

Dans chaque quartier, les éclats de rire des enfants éclateront, les salutations chaleureuses des voisins, et le doux parfum des plats mijotant sur le feu. Tout le monde sera sur son trente-et-un, prêts à accueillir amis et famille, musulmans, chrétiens, animistes… peu importe ! La Tabaski est avant tout une fête du vivre-ensemble.

À l’approche de la Tabaski, les leaders religieux et les personnalités de la société civile multiplieront les appels à l’unité et à la fraternité. La vraie force du Mali réside dans son unité. Les fidèles chrétiens aussi appelleront à partager l’amour et la tolérance avec leurs frères musulmans. 

Ce qui est magnifique au Mali, c’est cette capacité à transformer les différences en richesses. Les initiatives interconfessionnelles foisonnent, illustrant à merveille cette volonté de dialogue et de compréhension mutuelle. 

Un élan de solidarité

La Tabaski est aussi l’occasion de manifester une solidarité sans faille. Les familles aisées n’hésitent pas à partager leur mouton avec celles qui n’ont pas les moyens de s’en procurer. C’est ainsi que l’année dernière Mamadou, simple ouvrier, a pu offrir à ses enfants un repas digne de ce nom grâce à la générosité de son voisin. « C’est ça, l’esprit de la Tabaski », me confie-t-il avec un sourire ému. Et ce n’est pas un cas isolé. Partout au Mali, des gestes de bonté comme celui-ci se multiplient, renforçant les liens sociaux et consolidant la paix.

Les jeunes ne sont pas en reste dans cette dynamique de cohésion sociale. Ils organisent généralement des tournois de football interquartiers, des concerts et des spectacles de danse pour célébrer ensemble cette fête. Ces activités deviennent des plateformes d’expression où ils peuvent diffuser des messages de paix et d’unité. 

Un modèle pour le monde

La Tabaski au Mali est bien plus qu’une simple fête religieuse. Elle est le reflet d’une société qui, malgré ses défis, reste attachée à des valeurs fondamentales de paix, de tolérance et de solidarité. C’est un modèle de vivre-ensemble que beaucoup de pays pourraient envier.

Alors, en cette période de Tabaski, levons nos verres de bissap ou de jus de gingembre et célébrons ce qui nous unit. Parce qu’au Mali, la paix n’est pas un mot, c’est une réalité vécue, partagée et perpétuée. Et si la Tabaski peut nous rappeler cela, alors elle aura déjà accompli une grande part de sa mission. Joyeuse Tabaski à tous !

Chiencoro Diarra 

11 juin 2024 0 comments
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Assimi Goïta
Billet d'humeur

Électrification : Goïta passe à l’offensive

by Chiencoro 6 juin 2024
written by Chiencoro 7 minutes read

Le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a marqué un pas décisif ce jeudi 6 juin 2024, en remettant au ministre de l’Énergie et de l’Eau un important lot de groupes électrogènes destinés à la société Énergie du Mali (EDM-SA). Cette donation s’inscrit dans le cadre des œuvres sociales du Président de la transition et marque sa grande compassion face aux difficultés des populations. Cet acte symbolise une nouvelle étape dans la lutte acharnée contre les coupures d’électricité qui paralysent régulièrement le pays.

Après avoir initié la construction de centrales solaires à Sanankoroba, Safo et Tiakadougou-Dialakoro, le Colonel Goïta réaffirme son engagement à résoudre les problèmes énergétiques du Mali en remettant un premier lot de 15 groupes électrogènes, avec un second lot de 10 groupes à suivre. Au total, ce sont 25 groupes électrogènes qui viendront renforcer les capacités de l’EDM-SA à atténuer les coupures d’électricité et améliorer la fourniture d’énergie dans tout le pays.

Un engagement constant

Le conseiller spécial du Président de la Transition, M. Aguibou Dembélé, a exprimé, lors de la remise de ces groupes l’importance de cet acte. Il a souligné que cette cérémonie illustre une fois de plus le souci constant du Président Goïta pour le bien-être des Maliens. « Cet élan de cœur du Président de la Transition qui a commencé depuis son accession à la tête de l’État ne s’est pas estompé et se renforce au contraire chaque jour », a-t-il déclaré.

M. Dembélé a également salué le sens de dignité du peuple malien qui, malgré les contraintes quotidiennes, travaille avec courage et abnégation pour subvenir à ses besoins et participer activement au rayonnement du Mali. Ce sens de résilience constitue, selon le Président de la Transition, une source de motivation inépuisable pour travailler inlassablement pour le bonheur du peuple malien.

Le souci du Colonel Goïta pour le bien-être des Maliens ne s’arrête pas à la simple fourniture d’électricité. Cet engagement se manifeste dans toutes les initiatives de son gouvernement visant à améliorer la vie des citoyens. La remise des groupes électrogènes n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la détermination du Président à assurer un avenir meilleur pour le Mali.

Des solutions durables

Mme le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, a aussi pris la parole pour magnifier l’action du Président Goïta. Elle a rappelé que l’énergie est au cœur de l’actualité depuis deux semaines, notamment avec le lancement des travaux des centrales solaires. « Nous voici encore ce matin, pour magnifier l’une de vos actions majeures destinées au secteur de l’énergie, à savoir la remise solennelle de vingt-cinq (25) groupes électrogènes dans le cadre de vos œuvres sociales », a-t-elle ajouté.

Mme Camara a insisté sur la détermination sans faille du Président Goïta à restaurer la dignité des Maliens en assurant un accès à l’énergie fiable et constant. La remise de ces groupes électrogènes permettra de renforcer la capacité de production d’énergie électrique et de réduire la dépendance d’EDM-SA vis-à-vis des tiers fournisseurs d’énergie.

Ces groupes électrogènes viennent en complément des projets de centrales solaires, prouvant que le gouvernement malien explore toutes les avenues possibles pour résoudre la crise énergétique. Cette approche multi-facettes démontre une vision à long terme, où les solutions immédiates coexistent avec des projets plus durables et écologiques.

Une offensive stratégique

Le Colonel Goïta, connu pour ses déplacements rares, n’a pas hésité à se rendre personnellement sur les sites des futures centrales solaires, témoignant ainsi de son engagement total. Chaque visite, chaque geste symbolique, traduit une volonté de changer les choses, de transformer la réalité quotidienne des Maliens qui luttent contre les délestages.

Lors de ses vœux de Nouvel An 2024 au palais de Koulouba, le président de la transition a réitéré son engagement à trouver des solutions à court, moyen et long terme à la crise énergétique. Les mesures à court terme incluent la dotation et l’approvisionnement en carburant pour les groupes électrogènes, une solution certes coûteuse mais nécessaire. À moyen terme, l’installation de centrales solaires est envisagée comme une voie royale pour alléger le fardeau des délestages. À long terme, l’énergie nucléaire est envisagée, avec la collaboration d’experts russes et maliens.

Un avenir éclairé

Ces initiatives énergétiques sont bien plus que des projets d’infrastructure. Elles représentent une volonté de changement, une affirmation de l’indépendance énergétique et une démarche écologique vers un avenir plus propre. Les centrales solaires, en particulier, sont un signal fort de modernité et de respect de l’environnement.

Les implications économiques sont également majeures. La création de ces centrales va améliorer l’accès à l’électricité, créer des emplois locaux, stimuler l’économie et attirer des investissements. C’est un cercle vertueux qui pourrait transformer le paysage économique et social du Mali.

Le lancement de la centrale de Tiakadougou-Dialakoro, comme les précédents, est bien plus qu’un simple projet d’infrastructure. Il s’agit d’un signal fort envoyé à toute la nation : le Mali ne compte plus rester dans l’ombre. Le choix des énergies renouvelables, en particulier le solaire, est une affirmation de volonté d’indépendance et de modernité. C’est aussi une démarche écologique, un pas vers un avenir plus propre, respectueux de notre planète.

Un impact durable sur le développement

Le Mali se trouve à un carrefour crucial de son développement. En investissant dans des infrastructures énergétiques modernes et durables, le Colonel Goïta montre qu’il est prêt à prendre des mesures salvatrices pour assurer un avenir meilleur. Ces projets de centrales solaires, combinés aux groupes électrogènes récemment remis, représentent une étape majeure vers l’autosuffisance énergétique.

Les bénéfices de ces initiatives vont au-delà de la simple fourniture d’électricité. Ils englobent la création d’emplois, la stimulation de l’économie locale, et l’amélioration de la qualité de vie des citoyens. En réduisant la dépendance énergétique, le Mali peut également mieux contrôler ses coûts et investir les économies réalisées dans d’autres secteurs critiques comme la santé et l’éducation.

Une exemplarité régionale

Le Mali, sous la direction du Colonel Goïta, pourrait bien devenir un exemple pour d’autres pays de la région confrontés à des défis similaires. La détermination à résoudre les problèmes énergétiques par des solutions innovantes et écologiques montre la voie à suivre pour d’autres nations. En diversifiant ses sources d’énergie et en investissant dans les renouvelables, le Mali se positionne comme un leader régional en matière de développement durable.

La remise des groupes électrogènes et le développement des centrales solaires montrent que le Colonel Goïta n’hésite pas à prendre des décisions courageuses pour le bien de son pays. Ces actions, loin d’être isolées, s’inscrivent dans une vision globale de transformation du paysage énergétique malien.

Ainsi, en lançant ces projets, le Colonel Goïta ouvre la voie à un avenir où l’énergie ne sera plus un luxe, mais une ressource accessible à tous. Ce pari sur le solaire est un défi que le Mali se doit de relever, pour que demain soit plus lumineux pour chaque Malien. Dans cette quête d’énergie et de lumière, le Mali montre qu’il est prêt à se lever pour un avenir où les ombres des délestages appartiendront au passé.

Le Colonel Goïta, par ses actions, prouve qu’il est un leader engagé, déterminé à améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. Sa vision pour un Mali autosuffisant en énergie est un exemple de leadership proactif et de gouvernance responsable. Grâce à ces efforts, le Mali peut espérer un futur où chaque foyer, chaque entreprise, et chaque institution bénéficie d’un accès fiable et constant à l’électricité, propulsant ainsi le pays vers une ère de prospérité et de stabilité.

Chiencoro Diarra

6 juin 2024 0 comments
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Remise des groupes électrogènes
A la UneÉconomie

Mali : 25 groupes électrogènes pour une énergie stable

by Chiencoro 6 juin 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

Le Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a remis ce jeudi 6 juin 2024 un lot important de groupes électrogènes à la société Énergie du Mali (EDM-SA). 

Après les initiatives de construction de centrales solaires à Sanankoroba, Safo et Tiakadougou-Dialakoro, le Président Goïta a de nouveau manifesté son engagement en faveur de la résolution des problèmes énergétiques du pays. Il a ainsi procédé à la remise d’un premier lot de 15 groupes électrogènes, bientôt suivi par un second lot de 10 groupes, pour un total de 25 groupes destinés à atténuer les coupures d’électricité et améliorer la fourniture d’énergie. 

Près de 30 MW offerts 

M. Aguibou Dembélé, conseiller spécial du Président de la Transition, a exprimé lors de la cérémonie : « La présente cérémonie est une autre heureuse occasion, pour moi, de me retrouver parmi vous, agissant au nom du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, pour illustrer et symboliser, une fois de plus, son souci constant du bien-être des Maliennes et des Maliens. » Il a salué le sens de dignité du peuple malien qui, malgré les contraintes quotidiennes, travaille avec courage et abnégation pour subvenir à ses besoins et réaffirmer sa souveraineté.

Le lot remis comprend des groupes électrogènes de diverses capacités : 1 groupe de 1650 KVa, 5 groupes de 1250 KVa, 5 groupes de 1100 KVa, et 4 groupes de 850 KVa, totalisant 16,8 MW. Le second lot inclura également un groupe de 1650 KVa, 1 groupe de 1250 KVa, 3 groupes de 1100 KVa, et 5 groupes de 850 KVa, ajoutant 10,45 MW à la capacité énergétique du pays. Ces équipements permettront de réduire la dépendance d’EDM-SA vis-à-vis des fournisseurs étrangers et de diminuer les coûts de location de centrales thermiques.

Renforcer la capacité de production

Madame le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Bintou Camara, a souligné l’importance de cette initiative : « Après Sanankoroba, Safo et Tiakadougou-Dialakoro, où vous aviez bien voulu procéder aux lancements des travaux de trois centrales solaires de grande capacité, nous voici encore ce matin, pour magnifier l’une de vos actions majeures destinées au secteur de l’énergie, à savoir la remise solennelle de vingt-cinq groupes électrogènes dans le cadre de vos œuvres sociales. » 

Elle a ajouté que cette remise de groupes électrogènes « permettra de renforcer la capacité de production d’énergie électrique » et constitue une preuve éloquente de la détermination et de l’engagement sans répit du Président Goïta à restaurer la dignité des Maliens en leur garantissant un accès fiable à l’énergie.

Près de 400 forages installés 

Le département de l’Énergie et de l’Eau, sous la conduite de Mme Camara, a également bénéficié de près de 400 systèmes d’alimentation en eau potable, renforçant ainsi l’accès à l’eau potable sur tout le territoire. Cette synergie d’actions entre les différents départements ministériels, coordonnée par le Premier ministre, Dr Choguel Kokala Maïga, est essentielle pour la réussite des projets de déploiement des énergies renouvelables à grande échelle.

Le Président Goïta a réaffirmé son soutien et encouragé EDM-SA à persévérer dans l’effort et la rigueur, gages de réussite pour satisfaire les besoins de la population. Le ministre Camara a conclu en remerciant le peuple malien pour sa compréhension et sa résilience, assurant que les équipements remis seront utilisés de manière adéquate pour le bénéfice de tous.

Cette initiative témoigne une fois de plus de l’engagement du Président Goïta à améliorer les conditions de vie des Maliens et à promouvoir le développement économique et social du pays.

Chiencoro Diarra 

6 juin 2024 0 comments
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prisonniers de la caverne
A la Une

Vivons-nous dans un fake monde ?

by Fousseni TOGOLA 5 juin 2024
written by Fousseni TOGOLA 3 minutes read

Dans un monde où les fake news prolifèrent, la question de la réalité et de la vérité devient plus pressante que jamais. Vivons-nous finalement dans un fake monde où tout n’est qu’illusion et apparence, et comment cette dynamique influence-t-elle notre compréhension de l’information et de la connaissance ?

Dans une ère où la vérité semble de plus en plus insaisissable, il devient légitime de se demander si nous vivons finalement dans un fake monde. Cette interrogation n’est pas sans fondement, surtout lorsque l’on considère les fluctuations incessantes de l’information et la montée en puissance des fake news, particulièrement marquée depuis les élections présidentielles de 2016 aux États Unis. Ce phénomène n’est pas une simple anomalie, mais pourrait bien être une caractéristique intrinsèque de notre monde contemporain.

Un monde en mutation constante

Karl Popper, célèbre philosophe des sciences, affirmait que la naissance est le grand péché de l’homme. Par cette assertion, il souligne la condition imparfaite de l’existence humaine. Selon lui, cette imperfection originelle rend l’homme incapable d’atteindre une vérité absolue. La connaissance humaine est ainsi perçue comme un processus infini de correction des erreurs, où chaque vérité affirmée n’est qu’une approximation provisoire, susceptible d’être contredite par de nouvelles découvertes.

Cette idée rejoint celle de Platon, qui séparait le monde en deux réalités distinctes : le monde sensible et le monde intelligible. Le monde sensible, celui des apparences et des simulacres, est éphémère et trompeur. En revanche, le monde intelligible est le domaine des vérités éternelles et immuables. Dans notre contexte actuel, dominé par les fake news, il semble que nous soyons davantage ancrés dans ce monde sensible, où tout est en perpétuelle transformation et rien n’est définitivement certain.

La science : une vérité en perpétuelle révision

Popper introduit également le concept de « vérisimilitude », signifiant que la vérité est une cible mouvante à laquelle on ne peut que se rapprocher sans jamais l’atteindre pleinement. La science, en tant qu’entreprise humaine, fonctionne selon ce principe. Les théories scientifiques évoluent constamment, corrigeant les erreurs passées pour proposer des explications de plus en plus précises. Cependant, ces explications demeurent provisoires et sujettes à révision.

Dans ce cadre, les fake news ne sont pas simplement des erreurs ou des manipulations intentionnelles. Elles sont aussi le reflet de notre condition humaine limitée. La mésinformation nous confronte à notre finitude et met en lumière les frontières de notre connaissance. Ce que nous considérons comme vrai aujourd’hui peut être réfuté demain, illustrant ainsi l’instabilité intrinsèque de notre compréhension du monde.

Le défi de la désinformation

La prolifération des fake news pose un défi majeur aux fact-checkeurs, dont la mission est de rétablir la vérité. Toutefois, cette tâche s’avère souvent herculéenne dans un environnement où les sources d’information elles-mêmes peuvent être biaisées ou erronées. Les campagnes de désinformation deviennent alors une lutte sans fin, où chaque correction peut être elle-même contestée.

Platon, dans son allégorie de la caverne, décrit les êtres humains comme des prisonniers, enchainés et contraints de voir uniquement les ombres projetées sur les murs de la caverne, prenant ces ombres pour la réalité. Dans notre monde moderne, les ombres pourraient être assimilées aux informations manipulées et aux fake news, tandis que la réalité véritable demeure hors de portée pour beaucoup.

Vers une réinitialisation mondiale de la solidarité

Il devient donc impératif de reconnaître les limites de notre connaissance et de nos systèmes d’information. Admettre notre finitude ne signifie pas abandonner la quête de vérité, mais plutôt adopter une posture d’humilité et de vigilance. C’est en cultivant un esprit critique et en encourageant la transparence que nous pourrons espérer atténuer les effets délétères des fake news et progresser vers un monde plus éclairé et solidaire.

La lutte contre les fake news et la désinformation est une entreprise collective qui nécessite la coopération de toutes les parties prenantes — des médias aux citoyens. C’est en acceptant notre propre imperfection et en travaillant ensemble que nous pourrons espérer naviguer dans ce fake monde avec une boussole plus fiable.

F. Togola 

5 juin 2024 0 comments
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SIgnature de la Charte de la Transition
Politique

Cinq ans de plus : les enjeux de la prolongation de la Transition au Burkina Faso

by Chiencoro 26 mai 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

Au Burkina Faso, les Assises nationales sur la transition, qui ont débuté le samedi 25 mai 2024 et étaient prévues pour durer deux jours, ont pris fin le même jour, dans l’après-midi avec une décision lourde de conséquences : la signature d’une nouvelle charte prolongeant la transition pour 60 mois supplémentaires. Cette prolongation, annoncée par le capitaine Ibrahim Traoré, reflète la complexité et les défis du contexte socio-politique burkinabé.

Comme une monture qui s’apprête à franchir un col escarpé, le Burkina Faso prolonge sa transition politique de cinq ans, cherchant à gravir les sommets de la stabilité et de la sécurité. Cette décision, prise lors des Assises nationales, promet des réformes profondes, mais soulève aussi des doutes quant à l’endurance démocratique du pays.

Contexte et décision

Les représentants des différentes couches de la société burkinabé, y compris les chefs coutumiers, religieux, organisations de la société civile, partis politiques, et forces de défense et de sécurité, se sont réunis pour faire un bilan de la transition depuis octobre 2022 et définir la suite du processus. Cette réunion, initialement prévue pour deux jours, s’est achevée en une journée avec l’adoption d’une nouvelle Charte.

Le document signé par le capitaine Ibrahim Traoré prolonge la transition pour une période de cinq ans, débutant le 2 juillet prochain. Initialement, une durée de trois ans et demi (42 mois) avait été proposée, mais les participants ont opté pour une période plus longue. Le document précise que des élections pourraient néanmoins être organisées avant cette échéance si la situation sécuritaire le permet. Chose que le Capitaine Ibrahim Traoré avait déjà fait entendre lors d’une interview accordée à Alain Foka en mars 2024, après le départ des trois pays de l’Alliance des États du sahel (AES) de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest). 

Analyse des implications

Cette décision de prolongation de la transition soulève plusieurs questions et implications pour le Burkina Faso. D’abord, il est important de comprendre les raisons derrière cette extension significative. Le ministre Emile Zerbo a évoqué un « tournant décisif » nécessitant un « sursaut patriotique » pour reconquérir le territoire et réussir la transition. Selon lui, « les grandes épreuves forgent les grands hommes », et cette période prolongée est essentielle pour stabiliser le pays et mettre en place des réformes durables.

Le chef de l’État, désormais appelé président du Faso, chef de l’État, chef suprême des armées, ainsi que le Premier ministre et le président de l’Assemblée législative pourront être candidats aux élections présidentielle, législatives et municipales à la fin de la transition. Cette disposition a suscité des débats, notamment sur l’équité et la transparence des futures élections.

Un nouvel organe, le Korag, sera créé pour définir, suivre et contrôler la mise en œuvre de la vision stratégique du pays. Cet organe reflète la volonté de structurer et d’institutionnaliser les efforts de transition pour garantir une approche cohérente et stratégique.

Réactions et controverses

Durant les débats, des centaines de manifestants soutenant le régime se sont rassemblés autour de la salle de conférence, demandant un mandat d’au moins dix ans pour le capitaine Ibrahim Traoré. Les forces de sécurité ont dû intervenir pour repousser ces manifestants, soulignant les tensions et les passions suscitées par cette décision.

Cette prolongation de la transition peut être vue sous deux angles. D’un côté, elle peut être perçue comme une mesure nécessaire pour assurer la stabilité et la sécurité du Burkina Faso, permettant au gouvernement de mettre en œuvre des réformes profondes sans la pression d’une échéance électorale imminente. De l’autre côté, elle peut être critiquée comme une manœuvre pour prolonger indéfiniment le pouvoir en place, risquant de saper la confiance du public dans le processus démocratique.

Perspectives d’avenir

Pour comprendre pleinement l’impact de cette prolongation, il est essentiel de suivre de près la mise en œuvre des réformes promises et les progrès réalisés dans les domaines clés tels que la sécurité, la gouvernance, et la reconstruction économique. La création du Korag sera particulièrement intéressante à observer, car son efficacité dépendra de sa capacité à agir de manière indépendante et transparente.

Les élections qui pourraient avoir lieu avant la fin de la période de transition, si la situation sécuritaire le permet, seront un test crucial de la volonté du gouvernement de respecter les principes démocratiques. La possibilité pour les dirigeants actuels de se présenter à ces élections ajoute une couche de complexité, posant des questions sur l’équité et la transparence du processus électoral.

La décision de prolonger la transition au Burkina Faso pour cinq ans reflète les défis complexes et les besoins pressants du pays. Elle souligne la nécessité d’un sursaut patriotique et d’un engagement collectif pour stabiliser le Burkina Faso et mettre en place des réformes durables. Cependant, elle pose également des questions critiques sur la transparence, l’équité, et la véritable volonté de conduire le pays vers une démocratie stable et inclusive. Seul le temps dira si cette prolongation sera un pas vers la stabilité et le progrès ou un prolongement des incertitudes et des tensions politiques.

Chiencoro Diarra 

26 mai 2024 0 comments
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LANCEMENT DES TRAVEAUX DE CENTRALE SOLAIRE A SANAKOROBA
A la UneÉconomie

Assimi Goïta et la mobilisation populaire : la centrale solaire de Sanankoroba prend vie

by Chiencoro 24 mai 2024
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Ce vendredi 24 mai 2024 marque une date historique pour le Mali. Le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a officiellement lancé les travaux de construction d’une nouvelle centrale solaire à Sanankoroba, dans la région de Koulikoro. Cet événement a rassemblé non seulement les plus hautes autorités du pays, mais également des représentants internationaux, soulignant l’importance de ce projet pour le futur énergétique du Mali.

Dès son arrivée, le Président Goïta a été accueilli par une population enthousiaste et reconnaissante. Les habitants de Sanankoroba et des environs se sont massivement mobilisés pour montrer leur soutien indéfectible à leur leader. Sur le chemin du retour, de Sanankoroba jusqu’à Kati, des milliers de Maliens ont pris d’assaut les abords de la voie principale pour exprimer leur soutien au chef de l’État. Cette scène spectaculaire a cloué le bec à ceux qui doutaient encore de la popularité du Colonel Goïta. 

« Assimi Goïta, nous t’aimons et nous mourrons pour vous, » a crié un motocycliste à la tête d’un long convoi, fermant le cortège du président et l’accompagnant jusqu’au rond-point de Kati. Ces mots résonnent comme un témoignage vibrant de l’admiration et de l’affection que le peuple malien porte à son Président de la Transition.

Mamadou Zan Traoré, maire de la commune rurale de Sanankoroba, a partagé son enthousiasme : « Le rêve du peuple malien devient une réalité tangible. Nous ne sommes plus loin du bout du tunnel. » Il a exprimé sa satisfaction face aux efforts déployés pour améliorer la situation énergétique du pays.

Une cérémonie de lancement remarquable

La cérémonie de lancement a vu la participation de nombreuses personnalités, dont le Premier ministre, le Président du Conseil national de Transition et plusieurs membres du gouvernement, notamment Mme Bintou Camara, ministre de l’Énergie et de l’Eau. Des diplomates, comme l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Mali, étaient également présents, soulignant la dimension internationale de ce projet.

Le directeur général de l’entreprise russe Novawind, M. Grigory Nazarov, a précisé dans son discours inaugural : « Nous avons pris cet engagement avant la finalisation du contrat commercial pour répondre aux besoins urgents d’énergie exprimés par le Mali. La centrale solaire n’est pas seulement une réduction significative du déficit énergétique de Bamako, mais aussi la création de nouveaux emplois et des recettes fiscales. »

M. Grigory Nazarov a mis en avant l’importance du projet. « La centrale solaire de Sanankoroba n’est pas seulement une réduction significative du déficit énergétique de Bamako, mais aussi la création de nouveaux emplois et des recettes fiscales, » a-t-il affirmé. « C’est une contribution significative à la prospérité et au renforcement de la région. »

Un projet d’envergure pour l’avenir

La future centrale solaire de Sanankoroba, d’une capacité de 200 mégawatts-crête, couvrira une superficie de 314 hectares. Elle comprendra des modules photovoltaïques bifaciaux, un système de stockage d’énergie de 20 mégawattheures, un poste d’évacuation et une ligne de raccordement haute tension en 225 Kilo-Volt sur environ 11 km, a expliqué le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mme Bintou Camara. Le projet, d’un coût de plus de 120 milliards de FCFA, devrait être achevé en 12 mois.

« Cette cérémonie est le fruit d’un protocole d’accord signé avec la société Rosatom de la Fédération de Russie, » a-t-elle rappelé, soulignant la dynamique coopération russo-malienne.

Mme Bintou Camara a souligné l’importance de ce projet pour le Mali : « Cette centrale contribuera fortement à la réduction de l’importation de combustible pour la production d’énergie, c’est-à-dire l’amélioration du mix énergétique. » Elle a également rendu hommage à la coopération russe, qui a permis la réalisation de ce projet, et a appelé les services techniques à un suivi rigoureux pour respecter les délais contractuels.

Un partenariat international fort

Dans son discours, le Président Goïta a exprimé son espoir pour le futur : « C’est avec un réel espoir que je viens de poser le premier panneau de la société EDM-SA du Mali. L’étape de Sanankoroba est le début d’une série de constructions de centrales solaires en République du Mali et vise à concrétiser notre souveraineté énergétique. »

La présence de diplomates et de partenaires internationaux, notamment de la Russie, à cette cérémonie témoigne de la solidité des relations internationales du Mali. « Je tiens à saluer l’engagement constant de la Fédération de Russie aux côtés du peuple malien en cette période difficile, » a déclaré le Colonel Goïta. Ce projet est une preuve concrète de la coopération fructueuse entre le Mali et la Russie.

La pose de la première pierre de la centrale solaire de Sanankoroba est plus qu’un simple événement symbolique. C’est une étape cruciale vers l’autonomie énergétique du Mali et un témoignage de l’unité et de la résilience du peuple malien. En rassemblant autour de lui une nation confiante et déterminée, le Colonel Assimi Goïta prouve une fois de plus qu’il est un leader dévoué, prêt à guider le Mali vers un avenir prospère et durable.

Chiencoro Diarra 

24 mai 2024 0 comments
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Crise énergétique mondiale
A la UneBillet d'humeur

Crise énergétique mondiale : le Mali n’est pas seul dans la tourmente

by Chiencoro 23 mai 2024
written by Chiencoro 6 minutes read

Le Mali, confronté à une crise énergétique majeure depuis plusieurs années, voit son économie paralysée par des coupures d’électricité fréquentes. Face à ce défi mondial, le président Assimi Goïta prend des initiatives pour se tourner vers les énergies renouvelables, avec la pose imminente de la première pierre de la centrale solaire de Sanankoroba.

La crise énergétique n’épargne personne. Du Mali à l’Allemagne, en passant par l’Afrique du Sud, les pénuries d’électricité et les hausses de prix bouleversent les économies et les vies quotidiennes. Alors que le Mali traverse une crise énergétique majeure depuis plus près d’une décennie, il est crucial de reconnaître que ce problème est mondial et que même des nations développées ne sont pas épargnées.

Le Mali dans la tourmente énergétique

Depuis plus environ une décennie, le Mali est plongé dans une crise énergétique qui paralyse son économie. Tous les secteurs socio-économiques du pays sont touchés. L’administration publique, vitrine de l’État, fonctionne au ralenti à cause des coupures de courant. Des entreprises ferment leurs portes les unes après les autres, poussées à la faillite par l’absence d’énergie. Les industries, incapables de supporter les coûts élevés des groupes électrogènes, licencient en masse leurs employés.

Le secteur informel, pilier économique pour des millions de Maliens, est également frappé de plein fouet. Tailleurs, menuisiers, soudeurs, blanchisseurs et vendeuses de glace voient leurs activités paralysées par le manque de courant électrique, réduisant leur capacité à générer des revenus. La crise socio-économique qui en résulte anéantit les efforts de résilience des citoyens, et beaucoup peinent à assurer deux repas par jour.

Face à cette situation, les Maliens sont de plus en plus désespérés. Ils demandent aux autorités de la transition de prendre leurs responsabilités et de fournir au moins le minimum nécessaire pour survivre. 

Un problème global : le Tchad, la Guinée et le Niger en souffrent aussi

Au Tchad, la crise énergétique est exacerbée par une vague de chaleur intense. Certains quartiers de N’djaména ont passé plus de deux mois sans électricité. La campagne présidentielle ayant confirmé Mahamat Idriss Déby, fils d’Idriss Déby Itno, à la tête de l’État Tchadien, était marquée par des promesses politiques concernant l’amélioration de l’accès à l’électricité, mais les Tchadiens restent sceptiques. Dans un contexte de forte chaleur où la température frôlait les 45 degrés, l’absence d’électricité complique davantage la vie quotidienne des citoyens, accentuant leur frustration et leur désespoir.

En Guinée, une explosion au principal dépôt pétrolier du pays en décembre 2023 a entraîné la perte d’une centrale thermique à Coronthie, plongeant la capitale dans le noir et provoquant des émeutes. Le pays a dû se tourner vers le Sénégal pour importer de l’électricité afin de pallier le déficit énergétique. Cette dépendance énergétique souligne la vulnérabilité des infrastructures guinéennes et la nécessité de trouver des solutions durables.

Le Niger, quant à lui, dépend du Nigeria pour son approvisionnement en électricité. Suite au coup d’État du 26 juillet 2023, le Nigeria a interrompu cette fourniture, exacerbant la crise énergétique. Bien que la ligne d’interconnexion ait été rétablie, la situation reste précaire, avec des coupures d’électricité fréquentes qui affectent la vie quotidienne des Nigériens. La société Nigérienne d’Électricité (NIGELEC) peine à répondre à la demande croissante en énergie, notamment pendant la saison chaude.

Même l’Allemagne et l’Afrique du Sud ne sont pas épargnées

La crise énergétique ne se limite pas à l’Afrique subsaharienne. En Allemagne, l’abandon du nucléaire au profit des énergies renouvelables a conduit à une augmentation significative des coûts de l’énergie, provoquant des manifestations de masse et des tensions politiques. Les Allemands, jadis fiers de leur transition énergétique, se retrouvent face à des factures d’électricité exorbitantes et à une instabilité énergétique croissante.

En Afrique du Sud, le président Cyril Ramaphosa a déclaré l’état de catastrophe nationale, en 2023, en raison des coupures de courant massives qui paralysent le pays. La compagnie nationale d’électricité, Eskom, n’arrive plus à satisfaire la demande, plongeant les foyers et les entreprises dans l’obscurité. Cette situation est si grave que le gouvernement a dû créer un ministère de l’Électricité pour tenter de gérer la crise.

Les efforts des autorités maliennes

Dans ce contexte mondial, les autorités maliennes de la transition font de leur mieux pour résoudre les problèmes énergétiques malgré les divers défis et obstacles. La Société Nigérienne de Pétrole (SONIDEP) a fourni à Énergie du Mali (EDM-SA) 150 millions de litres de gasoil pour alimenter les centrales électriques et réduire les coupures de courant. De plus, le gouvernement malien explore de nouveaux partenariats pour renouveler ses équipements et financer l’achat de carburant nécessaire à la production d’électricité.

La ministre de l’Énergie et de l’Eau du Mali, Bintou Camara, a souligné que le pays a noué de nouveaux partenariats pour améliorer ses infrastructures énergétiques. Toutefois, ces efforts se heurtent à la vétusté des installations existantes et à la dette colossale de la compagnie nationale d’électricité.

Face à cette situation, le président Assimi Goïta a pris l’initiative de se tourner vers les énergies renouvelables, comme solution à moyen terme. Vendredi 24 mai 2024, il posera la première pierre de la centrale solaire de Sanankoroba, marquant ainsi un pas important vers une solution durable à la crise énergétique du pays. Cette centrale solaire est conçue pour fournir une source d’énergie propre et fiable, réduisant la dépendance du Mali aux combustibles fossiles et aux fluctuations des prix du carburant.

Vers une solution durable

Cependant, ces efforts doivent être accompagnés d’une gestion transparente et efficace pour éviter les écueils du passé. Les Maliens attendent de leur gouvernement qu’il fasse preuve de responsabilité et de réactivité face aux crises. Les autorités doivent s’efforcer de restaurer la confiance publique en prenant des mesures concrètes pour améliorer l’accès à l’électricité et alléger les souffrances des citoyens.

L’initiative de la centrale solaire de Sanankoroba est un signe prometteur, mais elle ne peut pas être la seule solution. Il est crucial que le gouvernement malien explore également d’autres sources d’énergie renouvelable et renforce les infrastructures existantes pour assurer une distribution stable et suffisante d’électricité à travers le pays. La diversification des sources d’énergie et l’amélioration de l’efficacité énergétique sont essentielles pour construire un système énergétique résilient et durable.

Les efforts des autorités doivent également inclure une meilleure communication avec la population. Les Maliens doivent être informés des mesures prises pour résoudre la crise énergétique et des progrès réalisés. Une communication transparente peut aider à restaurer la confiance et à mobiliser le soutien public pour les initiatives en cours.

La transition vers les énergies renouvelables, symbolisée par la centrale solaire de Sanankoroba, est une étape cruciale. Elle doit être suivie par des efforts continus pour moderniser le secteur énergétique du pays. Le Mali a le potentiel de transformer cette crise en une opportunité de développement durable, mais cela nécessitera une volonté politique forte, des investissements stratégiques et une gestion rigoureuse des ressources. Les Maliens méritent un avenir où l’accès à l’électricité est fiable et abordable, et où leur économie peut prospérer sans les entraves imposées par une crise énergétique persistante.

Chiencoro Diarra 

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La confirmation de la condamnation d'Ousmane Sonko pourrait remettre en cause sa candidature pour la présidentielle de février 2024.
A la UneAnalyses

Sénégal : l’arrestation des opposants suscite un débat sur tolérance et liberté

by Sahel Tribune 23 mai 2024
written by Sahel Tribune 5 minutes read

L’activiste Ba Diakhaté et le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao ont été récemment arrêtés au Sénégal pour diffamation et offense envers le Premier ministre Ousmane Sonko. Les deux hommes sont accusés d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux des propos injurieux sur l’homosexualité visant le chef du gouvernement.

L’arrestation de l’activiste Ba Diakhaté et du prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao pour « diffusion de fausses nouvelles » et « offense » envers le Premier ministre Ousmane Sonko a plongé le Sénégal dans une nouvelle controverse. Ces événements nous amènent à explorer les concepts de tolérance et de liberté, notamment à travers le prisme des pensées de Karl Popper et d’autres penseurs.

Karl Popper et le paradoxe de la tolérance

Karl Popper, dans son ouvrage « La Société ouverte et ses ennemis », énonce le « paradoxe de la tolérance » : pour maintenir une société tolérante, il faut être intolérant envers l’intolérance. Si une société est illimitée dans sa tolérance, sa capacité à être tolérante disparaît, car les intolérants profiteront de cette liberté pour détruire la tolérance elle-même. 

Dans le cas de Ba Diakhaté et Cheikh Ahmed Tidiane Ndao, leurs propos sur l’homosexualité et les accusations portées contre le Premier ministre Sonko soulèvent la question de la limite de la tolérance. Peut-on tolérer des discours haineux et diffamatoires sous prétexte de liberté d’expression ? Popper dirait que non, car permettre de tels discours pourrait éroder les fondements mêmes de la tolérance dans la société.

Isaiah Berlin et la liberté négative

Isaiah Berlin distingue deux concepts de liberté : la liberté positive et la liberté négative. La liberté négative est l’absence de contraintes, tandis que la liberté positive est la capacité de réaliser ses propres potentiels. L’arrestation de Diakhaté et Ndao pourrait être vue comme une restriction de la liberté négative, c’est-à-dire une imposition de contraintes sur ce qu’ils peuvent dire. 

Cependant, Berlin nous rappelle que la liberté absolue (liberté négative sans restriction) peut mener à l’anarchie, où les plus puissants oppriment les plus faibles. Dans une démocratie, la liberté d’expression n’est pas absolue si elle menace la cohésion sociale ou incite à la violence et à la haine.

John Stuart Mill et le principe de liberté

John Stuart Mill, dans « De la liberté », propose que la liberté individuelle ne doit être restreinte que pour prévenir un préjudice à autrui. Les critiques adressées à Ousmane Sonko, bien que virulentes, doivent être examinées sous cet angle. Si les propos de Diakhaté et Ndao causent un préjudice en diffusant des informations fausses et en incitant à la haine, alors, selon Mill, il serait justifié de limiter leur liberté d’expression pour protéger le bien-être général de la société.

Une dérive autoritaire ou une nécessité de régulation ?

L’arrestation de Diakhaté et Ndao pourrait être perçue comme une dérive autoritaire, un retour à une époque où critiquer les dirigeants conduisait directement à la prison. Cependant, la nécessité de réguler les discours de haine et les fausses nouvelles pour protéger la cohésion sociale et les droits des individus est également cruciale. C’est un équilibre délicat entre maintenir l’ordre public et préserver les libertés individuelles.

Les risques de désinformation et de violation des principes démocratiques sont réels si ces pratiques de répression de la dissidence devaient se poursuivre. La désinformation, propagée sans contrôle, peut miner la confiance du public dans les institutions et déstabiliser le tissu social. Lorsque les citoyens ne peuvent plus discerner le vrai du faux, le débat démocratique devient impossible, ouvrant la voie à la manipulation et à l’autoritarisme.

Le Premier ministre Ousmane Sonko et ses alliés doivent toutefois aussi se rappeler des pratiques qu’ils ont combattues sous le régime de Macky Sall. Ils se sont levés contre l’injustice, la répression et les atteintes aux droits de l’homme. Il serait tragique et hypocrite de tomber dans les mêmes travers maintenant qu’ils sont au pouvoir. La légitimité de leur leadership repose sur leur capacité à offrir un contraste net avec les abus du passé.

Les leçons de la philosophie politique

Le penseur politique Alexis de Tocqueville, dans « De la démocratie en Amérique », souligne l’importance de la liberté d’expression comme pilier de la démocratie. Pour Tocqueville, une société démocratique doit permettre à ses citoyens d’exprimer librement leurs opinions, même si ces opinions sont dérangeantes. Restreindre cette liberté sous prétexte de maintenir l’ordre public peut rapidement dégénérer en autoritarisme.

De même, Hannah Arendt, dans « Les origines du totalitarisme », met en garde contre la suppression de la diversité des opinions et des discours dans une société. Pour Arendt, la pluralité et le débat sont essentiels à la vie politique et à la prévention des régimes totalitaires. En réprimant les voix dissidentes, même celles qui diffusent des informations fausses ou offensantes, les dirigeants risquent de créer un environnement où la critique est étouffée, menant à une homogénéité dangereuse des opinions.

Le cas de Ba Diakhaté et Cheikh Ahmed Tidiane Ndao au Sénégal met en lumière les défis constants auxquels les sociétés démocratiques sont confrontées pour équilibrer la liberté d’expression et la tolérance. 

Le Sénégal, comme toute autre démocratie, doit continuellement évaluer ses lois et ses actions pour s’assurer qu’elles protègent à la fois la liberté individuelle et la cohésion sociale, évitant ainsi la dérive autoritaire tout en régulant les discours nuisibles. 

La vigilance citoyenne et le respect des droits de l’homme sont plus que jamais nécessaires pour éviter une dérive autoritaire qui mettrait en péril les acquis démocratiques du Sénégal. Ousmane Sonko et ses alliés ont la responsabilité historique de ne pas reproduire les erreurs du passé, mais de bâtir une démocratie résiliente et tolérante, où la critique constructive et le débat ouvert peuvent prospérer.

F. Togola 

23 mai 2024 0 comments
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Histoire de Ségou.
A la Une

De Syrie à Ségou 1 : l’incroyable voyage de Cheick Ousmane Djiré

by Sahel Tribune 22 mai 2024
written by Sahel Tribune 6 minutes read

Bienvenue dans notre série spéciale consacrée aux grandes familles historiques de Ségou, une ville emblématique du Mali. Située à 240 km de Bamako, Ségou est bien plus qu’une simple localité ; c’est un bastion de traditions, de culture et de spiritualité qui a façonné l’histoire de la région. Au cœur de cette ville, trois familles se distinguent par leur influence religieuse et spirituelle : les Djiré, les Thiero et les Tall. Dans cette série, nous explorons l’héritage de ces familles, leur rôle dans la propagation de l’islam, et leur impact durable sur la communauté de Ségou. Chaque article est dédié à l’une de ces familles, offrant un aperçu détaillé de leur histoire, de leur arrivée à Ségou, et de leur contribution à la société malienne. Plongez avec nous dans l’histoire fascinante des Djiré, Thiero et Tall, et découvrez comment leurs traditions et leurs valeurs continuent de résonner dans le Ségou d’aujourd’hui.

Ségou, située à 240 km de Bamako, est une région riche en histoire et traditions. Cette ancienne capitale de l’empire bamanan est connue pour ses familles religieuses influentes, notamment les Djiré, Thiero, et Tall, qui ont joué des rôles clés aux côtés des rois bamanan. Pour comprendre cette riche histoire, nous avons rencontré Cheick Abdallah Moustapha Djiré, historien et descendant du fondateur de Ségou-Sikoro. Les autres familles ont donné leur accord pour qu’il s’exprime aussi en leur nom.

L’arrivée des Djiré à Ségou

La famille Djiré a été fondée par Cheick Ousmane Djiré en 1697, lorsqu’il a introduit l’islam à Ségou-Sikoro, l’actuelle Ségou. Originaire de Syrie, Cheick Ousmane a quitté sa ville natale pour se consacrer au soufisme, traversant le Sahara et l’Algérie avant de s’établir à Ségou. Son installation a marqué le début de l’influence religieuse de la famille Djiré, qui a toujours été associée à la grande mosquée de Ségou.

Cheick Ousmane Djiré venait d’une famille chérifienne de Chami, l’actuelle Syrie. Lorsqu’il a senti qu’il allait être le futur héritier du trône chérifien, il a décidé de quitter sa ville avec ses disciples pour se consacrer pleinement au soufisme. Son voyage l’a mené à travers le Sahara, l’Algérie et Diré (Tombouctou), où il a passé quatre ans avant de s’établir définitivement à Ségou. Son arrivée et son installation ont marqué le début d’une nouvelle ère pour Ségou-Sikoro, l’actuelle Ségou.

Lieu où s'est installé le premier fondateur de Ségou sikoro, cheick Ousmane djiré
Le lieu où s’est installé le premier fondateur de Ségou sikoro, cheick Ousmane djiré. Fatoumata Coulibaly/ Sahel Tribune

Pour l’histoire, lorsque des personnes venues d’autres horizons demandaient à Cheick Ousmane, déjà installé sur l’actuel « Quai » du festival, d’où il venait, il répondait : « Je viens de Diré », une commune de Tombouctou. Avec le temps et la prononciation rapide, « Ousmane de Diré » devint « Cheick Ousmane Djiré ». Voilà l’origine du nom de famille « Djiré » à Ségou.

Le fondateur, Cheick Ousmane Djiré, s’était installé dans le premier quartier, appelé également « Somonosso », au bord du fleuve Niger. Ce quartier a vu s’installer diverses ethnies venues pratiquer l’islam aux côtés du Chérif Ousmane : les Djiré, Dembélé, Thiero, Sossos, Minta, Thienta, Kané, etc. 

Notre Cheick Ousmane a eu trois fils : Sory Ibrahima Djiré, Oumar Issou Djiré et Bina Daouda Djiré, qui ont tous marqué leur passage à Ségou.

L’importance des Djiré dans l’histoire de Ségou

Cheick Abdallah Moustapha Djiré nous raconte que l’ancien nom de Ségou, « Ségou Sikoro », signifie « Vieux Cheicko sous le Karité ». En effet, devant la maison de Cheick Ousmane se trouvait un tronc de karité, et les habitants de la région utilisaient cet arbre comme point de repère pour localiser le cheick. Au fil du temps, cette référence est devenue « Ségou Sikoro », puis simplement « Ségou ».

La famille Djiré a maintenu son influence en dirigeant les grandes mosquées et prières des fidèles musulmans de Ségou. Les Djiré sont reconnus pour leur rôle religieux et pour avoir aidé à faire de Ségou une ville religieuse bien avant l’arrivée des rois bamanan. Cheick Ousmane Djiré est considéré comme le fondateur de Ségou-Sikoro, et sa famille a conservé une position centrale dans la vie religieuse de la ville.

Selon Cheick Abdallah Moustapha Djiré, l’actuelle Ségou était déjà fondée avant même l’intronisation du premier roi bamanan Biton Mamary Coulibaly en 1712. Le fondateur de Ségou, Cheick Ousmane Djiré, avait établi une base religieuse solide qui a été reconnue et respectée par les rois bamanan. Cette reconnaissance mutuelle entre les rois et les familles religieuses a permis de créer une société harmonieuse où la religion et la royauté coexistaient pacifiquement.

L’héritage des Djiré

La bibliothèque des Djiré, un héritage familial, contient des manuscrits et objets précieux, y compris des écrits de Cheick Ousmane Djiré et El Hadji Oumar Tall. Ces documents sont des trésors pour la recherche culturelle et scientifique, prouvant que l’Afrique n’a pas toujours été une civilisation de l’oralité. La famille Djiré continue de jouer un rôle important à Ségou, perpétuant la tradition de leur ancêtre.

Bibliothèque des Djiré de Ségou
La bibliothèque des Djiré de Ségou. Fatoumata Coulibaly/ Sahel Tribune

Baptisée sous le nom d’Oumarou Kébir Djiré, le troisième imam de Ségou, cette bibliothèque mystique et sacrée abrite des manuscrits et des objets authentiques et précieux des Djiré. Parmi ces trésors, on trouve les manuscrits de Cheick Ousmane Djiré, la canne mystique, les bouillards et chapelets de Sory Ibrahima Djiré, ainsi que la pierre sur laquelle El Hadji Oumar Tall faisait ses ablutions. Ces objets sont non seulement des témoins de l’histoire religieuse de Ségou, mais aussi des preuves tangibles de la riche tradition écrite de la région.

Cheick Abdallah Moustapha Djiré explique que ces manuscrits traitent de nombreux domaines, notamment l’histoire, la grammaire, l’astrologie et l’alphabet en langue bamanankan. Ils constituent des documents de référence pour les études de culture africaine et la recherche scientifique. Ces manuscrits sont conservés avec soin dans la bibliothèque familiale, où ils sont dépoussiérés deux ou trois fois par an et consultés sur place pour éviter toute détérioration.

La tradition veut que ces objets ne soient pas exploités dans des lieux insalubres, touchés avec des mains souillées ou emportés hors de la bibliothèque. Cette rigueur dans la conservation et la consultation des manuscrits et objets mystiques témoigne du profond respect des Djiré pour leur héritage familial et religieux.

La famille Djiré occupe une place centrale dans l’histoire de Ségou. Leur rôle religieux et leur influence se perpétuent à travers les générations, faisant de Ségou une ville religieuse et historique. L’héritage des Djiré, matérialisé par leur bibliothèque et leurs traditions, continue de contribuer à la richesse culturelle de la région. La famille Djiré, par son engagement envers la religion et la préservation de son patrimoine, reste un pilier de la communauté de Ségou.

Fatoumata Z Coulibaly, correspondante à Ségou 

22 mai 2024 0 comments
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Abdramane Coulibaly s'exprime sur la citoyenneté et la responsabilité
A la UneAnalyses

Citoyenneté et responsabilité : les piliers du Mali Kura

by Sahel Tribune 21 mai 2024
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Pour bâtir un Mali Kura, un avenir meilleur, chaque citoyen doit s’engager dans une citoyenneté collective et une responsabilité partagée. En adoptant des comportements nouveaux et responsables, et en investissant dans l’éducation et la solidarité, les Maliens peuvent transformer leur pays et assurer son développement socio-économique.

Rien ne peut changer autour de nous si rien ne change en nous. Vouloir le changement sans vouloir se changer soi-même est un acte de mauvaise foi. La soif du nouveau requiert un don de soi, un prix à payer. La quête d’un Mali Kura, un Mali d’un avenir meilleur, vient sans nul doute avec ses conditions. Une citoyenneté et une responsabilité collective sont indispensables pour réaliser ce Mali Kura, garantissant le développement socio -politico-économique et le développement personnel. L’application stricte de ces principes offre une chance d’espérer un renouveau pour les Maliennes et Maliens.

La citoyenneté collective implique une maîtrise conjointe de ses droits et de ses devoirs. Au Mali, certains citoyens se concentrent plus sur leurs droits que sur leurs devoirs. Pourtant, la connaissance des droits est souvent liée à l’accomplissement des devoirs. La citoyenneté collective exige une action collective et simultanée de tous les citoyens dans l’accomplissement de leurs devoirs. 

Connaitre les lois et éviter le suivisme 

La citoyenneté collective repose sur des comportements nouveaux et adaptés à la vision du Mali Kura. Il s’agit de comportements qui, tout comme ceux d’un candidat désireux de réussir à un examen, permettent d’atteindre l’objectif de transformation nationale. Il est nécessaire d’abandonner des habitudes nuisibles telles que la peur de souffrir aujourd’hui pour sourire demain, les guerres politiques, l’indiscipline routière, les mutations criminelles des enseignants vers les villes, la non-prise des vignettes des engins, et le bourrage des caniveaux pendant les périodes pluvieuses.

La lecture doit devenir également un devoir de citoyenneté. Tous les citoyens doivent apprendre à lire les lois du Mali pour éviter le suivisme aveugle. Cela permet de comprendre le fonctionnement juridique et structurel du pays et de lutter contre l’analphabétisme. La maîtrise des textes qui gouvernent le pays évitera les mauvaises interprétations et permettra aux citoyens de participer activement à la vie publique de manière éclairée. Par exemple, combien de Maliens avaient lu le projet de constitution avant le référendum ? Combien de femmes mariées connaissent le code du mariage au Mali ? Combien de travailleurs connaissent leurs droits et devoirs ? La lecture des lois fondamentales doit devenir une priorité pour tous.

L’école doit former à la citoyenneté. Il est essentiel de mettre en œuvre un système d’apprentissage des lois de base, notamment la constitution, à travers un cahier de citoyenneté pour chaque élève. Chaque semaine, l’enseignant expliquera deux ou trois articles de la constitution, permettant aux apprenants et aux enseignants de se familiariser avec la loi de base du pays. Cette approche pragmatique permettra aux futurs cadres du pays d’être bien informés et engagés dans la construction d’un Mali Kura.

Les caniveaux ne doivent pas être transformés en dépotoirs d’ordures

La responsabilité collective repose sur la philosophie de l’Ubuntu, où chaque citoyen doit assumer sa responsabilité vis-à-vis de la patrie. Cela exprime l’amour réel pour la patrie. Le Mali Kura ne peut être réalisé sans une responsabilité collective au sein des administrations publiques. Les surfacturations et le détournement des fonds publics doivent être évités. Les fonds alloués doivent être utilisés conformément à leur objectif initial. Les responsables doivent s’acquitter de leurs tâches sans enfreindre les lois, et les autorités étatiques doivent contrôler les structures sans complaisance.

Certaines personnes se battent pour le développement du Mali en théorie mais agissent contre en pratique. Pour le Mali Kura, il faut des citoyens responsables qui respectent les lois et les valeurs de la société. Les populations doivent cesser les comportements contradictoires, comme encourager la fraude ou négliger les règles de la circulation routière. Par exemple, les caniveaux ne doivent pas être transformés en dépotoirs d’ordures. Les Maliens doivent aider leurs enfants, leurs frères, leurs élèves et leurs proches à réussir honnêtement leurs examens et concours, sans recourir à la fraude. Encourager la fraude nuit aux talents et empêche tout changement positif au Mali.

Les autorités doivent également jouer un rôle clé dans la promotion de la responsabilité collective. Elles doivent contrôler les structures publiques avec rigueur et sans complaisance. Les fonds destinés au bon fonctionnement des administrations publiques ne doivent pas être détournés pour des fins personnelles. Par exemple, les fonds votés pour l’achat de documents destinés aux apprenants ou étudiants doivent être utilisés à cette fin spécifique. Il en va de même pour les hôpitaux et les structures sportives. Tout doit fonctionner dans la discipline et conformément aux lois. Lorsque les citoyens viennent pour un besoin, ils doivent être servis de manière efficace et respectueuse.

La solidarité et la coopération

Le recouvrement des impôts et des taxes par les mairies et les services des impôts doit se faire de manière transparente et honnête. Certains agents de recouvrement ne doivent pas gérer cette situation en prenant des sommes inférieures à la normale en collusion avec certaines populations. Une telle irresponsabilité collective ne permet pas d’espérer un Mali Kura. Pour un Mali émergent, il faut des autorités responsables et des populations responsables. Le nouveau Mali exige un engagement et une responsabilité des populations, ainsi qu’une union nationale forte.

La citoyenneté collective et la responsabilité collective sont essentielles pour réaliser le Mali Kura. Lorsqu’une équipe de football est dominée par une responsabilité collective, elle avance. De même, pour un Mali Kura, il faut que les dirigeants et les dirigés soient unis dans un esprit de responsabilité collective. Chaque citoyen doit assumer sa part de responsabilité dans la construction de ce nouveau Mali. C’est seulement ainsi que le Mali pourra avancer vers un avenir meilleur.

La citoyenneté collective implique également un respect mutuel et une solidarité entre les citoyens. Les Maliens doivent apprendre à travailler ensemble pour le bien commun. Cela signifie qu’ils doivent mettre de côté leurs différences politiques, ethniques et religieuses pour se concentrer sur ce qui les unit : leur désir d’un Mali Kura. La solidarité et la coopération sont essentielles pour surmonter les défis auxquels le pays est confronté et pour construire un avenir meilleur pour tous.

La responsabilité collective s’étend également à la protection de l’environnement. Les Maliens doivent prendre conscience de l’importance de préserver leur environnement pour les générations futures. Cela implique de réduire la pollution, de protéger les ressources naturelles et de promouvoir des pratiques durables. La protection de l’environnement est une responsabilité collective qui nécessite l’engagement de tous les citoyens.

Respecter les lois et les valeurs de la société

La citoyenneté collective et la responsabilité collective ne peuvent être réalisées sans une éducation de qualité. L’éducation est la clé du développement personnel et du progrès socio-économique. Les autorités doivent investir massivement dans l’éducation pour garantir que tous les enfants aient accès à une éducation de qualité. Les écoles doivent être bien équipées et les enseignants bien formés pour offrir un enseignement de qualité. L’éducation doit également inclure des programmes de citoyenneté pour inculquer aux élèves les valeurs de responsabilité et de solidarité.

Pour réaliser le Mali Kura, il faut une citoyenneté collective et une responsabilité collective. Chaque citoyen doit assumer sa part de responsabilité dans la construction de ce nouveau Mali. Les autorités doivent contrôler les structures publiques avec rigueur et sans complaisance. 

Les populations doivent cesser les comportements contradictoires et respecter les lois et les valeurs de la société. La protection de l’environnement est une responsabilité collective qui nécessite l’engagement de tous les citoyens. Enfin, une éducation de qualité est essentielle pour garantir le développement personnel et le progrès socio-économique. C’est seulement ainsi que le Mali pourra avancer vers un avenir meilleur.

Abdramane Coulibaly

21 mai 2024 0 comments
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Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon
Billet d'humeur

Sénégal debout : Sonko défie les puissances étrangères

by Chiencoro 17 mai 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

Devant une foule en liesse, Ousmane Sonko, Premier ministre sénégalais, a pris la parole le 16 mai, en présence de Jean-Luc Mélenchon. Son discours, le plus long et le plus passionné depuis sa nomination, a résonné comme un puissant écho des aspirations du peuple sénégalais. À travers ses mots, c’est tout un pays qui s’est levé pour dénoncer les injustices et revendiquer sa souveraineté.

Dans l’hémicycle de l’université de Dakar, Sonko n’a pas mâché ses mots. Critiquant ouvertement l’attitude de l’Occident, de l’Europe et particulièrement de la France, il a rappelé les trois années de répression sous l’ancien président Macky Sall. Il a dénoncé le silence complice du gouvernement Macron face aux persécutions subies par son camp, affirmant avec force que cette complaisance a encouragé les violences et les arrestations massives.

« Le président Macron déclinait la nouvelle doctrine africaine de l’Élysée »

En tant que fervent défenseur du souverainisme et du panafricanisme social, Sonko a insisté sur la nécessité d’une coopération basée sur le respect mutuel. « Les relations léonines au détriment des Africains doivent cesser », a-t-il martelé, revendiquant une nouvelle ère de relations internationales où chaque nation pourrait faire valoir ses aspirations légitimes à la souveraineté.

Sonko a également critiqué la néocolonisation des relations entre l’Occident et l’Afrique. Selon lui, les belles promesses de non-ingérence et de soutien à la démocratie faites par Emmanuel Macron ne se sont pas concrétisées au Sénégal. « Nous y avons presque cru lorsque le président Macron déclinait la nouvelle doctrine africaine de l’Élysée », a-t-il dit, mais la réalité a vite dissipé ces espoirs.

Revenant sur ses engagements contre l’emprise française en Afrique, Sonko a réitéré que son opposition n’était pas dirigée contre le peuple français, mais contre l’élite gouvernante actuelle. Il a souligné la nécessité de revoir les accords de défense et de remettre en question la présence militaire française au Sénégal, tout en affirmant la volonté de son pays de disposer pleinement de lui-même.

« Les velléités extérieures de nous imposer des modes de vie »

Dans une critique acerbe des doubles standards occidentaux, Sonko a dénoncé l’hypocrisie des puissances étrangères qui condamnent certains régimes tout en soutenant d’autres lorsqu’ils servent leurs intérêts. Il a fustigé les sanctions contre les autorités de transition du Sahel, affirmant que le Sénégal ne lâcherait pas ses frères de cette région.

Abordant un sujet délicat, Sonko a prévenu les Occidentaux que leur activisme en faveur des minorités sexuelles pourrait engendrer des tensions. Au Sénégal, où l’homosexualité est largement réprimée, il a demandé le respect des spécificités culturelles locales. « Les velléités extérieures de nous imposer des modes de vie et de pensée contraires à nos valeurs risquent de constituer un nouveau casus belli », a-t-il averti.

Sonko a aussi dénoncé ce qu’il perçoit comme une stigmatisation de la religion musulmane par la France, rappelant que les Sénégalais devaient s’adapter aux lois françaises, tout en soulignant les différences culturelles profondes entre les deux pays.

Ce discours marque un tournant dans la politique sénégalaise et africaine. Sonko, en s’élevant contre les ingérences et en défendant une vision panafricaine, incarne les espoirs de nombreux Africains pour un avenir plus souverain et respectueux des identités locales. Le Sénégal, sous sa direction, semble prêt à écrire une nouvelle page de son histoire, une page où la voix de son peuple est entendue et respectée.

Chiencoro Diarrra

17 mai 2024 0 comments
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Dr Bréma Ely Dicko
A la UneOpinion

Dr Bréma Ely Dicko sur le DIM : « Le volume et la portée des recommandations sont considérables »

by Bakary FOMBA 17 mai 2024
written by Bakary FOMBA 8 minutes read

Le Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation, initié par le président de la transition, le 31 décembre 2023, s’est achevé avec la remise du rapport final le 13 mai 2024, marquant un tournant dans la quête de stabilité et d’unité au Mali. Dr Brema Ely Dicko, chercheur à l’Université des Lettres et des Sciences Humaines (ULSH) de Bamako et participant au dialogue, nous détaille les objectifs et les aspirations profondes de ce dialogue crucial pour l’avenir du pays, révélant les espoirs et les défis d’une nation en reconstruction.

Sahel Kunafoni : Pouvez-vous nous expliquer les principaux objectifs du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation que vous avez récemment conclu ?

Brema Ely Dicko : L’objectif principal du Dialogue inter-Maliens était de contribuer à la restauration de la paix, à la cohésion sociale et à renforcer le vivre ensemble dans toutes les régions du Mali. Cette initiative visait à réunir toutes les parties maliennes pour discuter et trouver des solutions aux défis persistants auxquels notre pays est confronté, notamment les tensions intercommunautaires et la violence. Il s’agissait d’un effort pour bâtir des ponts entre différentes communautés et d’assurer que chaque voix malienne puisse contribuer à la trajectoire future du pays dans un esprit d’unité et de compréhension mutuelle.

Comment ces objectifs reflètent-ils les aspirations du peuple malien dans le contexte actuel ?

Les aspirations des Maliens sont principalement la lutte contre la corruption. Ils aspirent à un État qui garantit un accès aux services sociaux de base, à un État capable de lutter contre l’insécurité, le terrorisme, de résoudre les conflits intra-communautaires, et de combattre l’esclavage par ascendance, notamment dans la région de Kayes. Toutes ces préoccupations ont été discutées lors du dialogue. Chaque commune, basée sur cinq fiches thématiques, a abordé ses propres problèmes et formulé ses recommandations. Il en va de même pour les régions. Ainsi, les objectifs du dialogue coïncident avec les attentes des populations.

Quelles mesures ont été prises pour garantir un processus véritablement inclusif ?

La question de l’inclusivité ne signifie pas nécessairement que tous les intéressés vont s’asseoir à la même table. Nous avons pris diverses initiatives pour rendre le dialogue aussi inclusif que possible. 

Premièrement, dans l’organisation même du Comité de pilotage. En observant sa composition, vous trouvez des représentants des jeunes, des femmes, de certains partis politiques, et des associations culturelles comme Jina Dogon, Tabital Pulaku, Irganda, Soninké, Bomu, entre autres.

Il y a également des représentants des institutions, des ministères, des retraités, d’anciens ministres, de députés et de membres du CNT. Des universitaires, des associations de femmes, de jeunesse, et des représentants religieux, y compris de l’Église Catholique, de l’Église Protestante et du Haut Conseil Islamique, sont aussi inclus. Les personnes vivant avec un handicap étaient également représentées. Le comité était donc un groupe composite qui englobait les membres de tous les groupes ethniques du Mali, reflétant véritablement la diversité de la société malienne.

Le second aspect est que le Comité de pilotage a créé différentes plateformes permettant aux Maliens de poser des questions et de contribuer, où qu’ils soient. Par ailleurs, nous avons organisé des rencontres avec tous les représentants des corps professionnels au Mali, qu’il s’agisse de jeunes, de femmes, ou d’organisations syndicales. Des visites ont également été effectuées aux domiciles des anciens chefs d’État et des rencontres ont été organisées avec les anciens premiers ministres.

Même si certains leaders, actuellement sous mandat d’arrêt international, sont en fuite dans certains pays voisins, ils auraient pu participer en déléguant des personnes au niveau des communes et des régions, ou au moins en envoyant leurs contributions par internet.

D’autre part, nous avons également facilité la participation des déplacés internes, des réfugiés et des Maliens de l’étranger. De ce point de vue, la diversité ethnique, de profils et d’autres caractéristiques des participants venant de divers horizons est remarquable.

Quelle analyse faites-vous des recommandations principales qui ont émergé des débats, notamment celles concernant la prolongation de la transition et la candidature du colonel Goïta ?

Ce sont des participants qui ont demandé cela. Je ne leur ai pas demandé la motivation qui a fait qu’ils l’ont demandée. Je respecte leur point de vue. Il appartient aux six colonels d’accepter cette recommandation. Cela ne m’engage pas.

Comment ces recommandations vont-elles influencer le futur politique et social du Mali ?

À mon avis, le volume et la portée des recommandations sont considérables. Le document de synthèse seul contient au moins 300 recommandations. Elles touchent à plusieurs domaines cruciaux comme la gouvernance, la lutte contre la corruption, l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, l’amélioration des relations entre administrateurs et administrés, le recrutement et la formation des forces armées, et l’amélioration de la collaboration entre les citoyens et les forces armées maliennes (FAMa). Elles abordent également la nécessité de créer un cadre unique de dialogue avec la diaspora malienne, de valoriser nos ressources naturelles, d’établir une raffinerie d’or et de promouvoir un développement durable.

Ces recommandations, si elles sont mises en œuvre efficacement, pourraient significativement revitaliser l’économie malienne, rapprocher les citoyens des administrateurs et assurer une gestion de l’État plus juste et efficace. En somme, elles pourraient contribuer à une amélioration tangible de l’atmosphère sociale au Mali, en réduisant les frustrations et en renforçant la cohésion nationale.

Quelles sont les stratégies envisagées pour lutter contre les milices d’autodéfense et renforcer les capacités des autorités locales dans la gestion des conflits ?

La problématique des milices d’autodéfense au Mali est abordée avec une résolution claire dans le cadre du Dialogue inter-Maliens. Une des recommandations principales est la dissolution de toutes les milices et groupes d’autodéfense présents sur le territoire. Cette mesure concerne aussi bien les divers acteurs et mouvements armés qui ont participé au processus de paix et qui sont intégrés dans des structures telles que la Plateforme signataire de l’accord de paix, que ceux regroupés au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad.

En outre, il pourrait être envisagé de présenter des projets de loi spécifiques au Conseil national de la transition. Ces projets de loi visent à formaliser les décisions prises et à assurer leur mise en œuvre effective. Le Conseil national de la transition examinera ces projets et procédera aux auditions nécessaires pour leur adoption. Ces mesures législatives seront essentielles pour renforcer les capacités des autorités locales dans la gestion des conflits et pour assurer une paix durable sur le territoire malien.

Quels mécanismes seront mis en place pour suivre la mise en œuvre des recommandations du Dialogue ?

Pour le suivi de la mise en œuvre des recommandations issues du Dialogue inter-Maliens, aucun mécanisme spécifique n’est encore défini. Cela reste sous la responsabilité du Président de la transition, qui a initialement instauré un Comité de pilotage pour mener le dialogue sans interférence extérieure. Il pourrait demander en Conseil des ministres que chaque ministère concerné prenne en charge l’application des recommandations relevant de ses attributions. Cette approche assurerait que les différentes composantes du gouvernement travaillent de manière coordonnée pour concrétiser les objectifs du dialogue, alignées sur les besoins et les prérogatives spécifiques de chaque ministère.

Quelles sont les prochaines étapes pour le Mali à la suite de ce dialogue ?

Les prochaines étapes pour le Mali, suite à ce dialogue, pourrait débuter par une session du Conseil de ministres où pourrait être présentées les recommandations les plus significatives issues du dialogue. Suite à cette présentation, une discussion approfondie pourrait avoir lieu pour déterminer les actions spécifiques à entreprendre au sein de chaque ministère concerné. Cette démarche vise à assurer que chaque segment du gouvernement est impliqué et responsable de la mise en œuvre des mesures suggérées, en adéquation avec leur domaine d’expertise et de compétence.

Comment voyez-vous l’avenir du Mali dans le contexte des décisions prises lors de ce dialogue ?

L’avenir du Mali, dans le contexte des décisions prises lors du récent dialogue, est marqué par une série d’initiatives stratégiques qui pourraient redéfinir la trajectoire du pays vers la stabilité et la paix. Tout d’abord, l’instauration d’un dialogue doctrinal avec les groupes terroristes est prévue, nécessitant la formation d’un comité d’érudits pour en établir les fondements. Cet effort vise à ouvrir des canaux de communication avec des figures clés telles que Amadou Kouffa et Iyad Ag Ghaly.

Par ailleurs, il est essentiel de renforcer les liens avec tous les mouvements armés à travers des mesures de confiance et des négociations directes, en particulier avec les leaders de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ces dialogues pourraient jouer un rôle crucial dans la diminution des tensions et la promotion de la cohésion nationale.

Enfin, la situation politique à Bamako pourrait également connaître une évolution significative par la levée de la suspension des activités des partis politiques et la revitalisation du calendrier électoral. Ces mesures, couplées à des concertations étendues entre les autorités de transition, la classe politique et la société civile, contribueront à apaiser le climat politique et à encourager une participation plus large dans le processus démocratique.

Ces étapes, si correctement mises en œuvre, devraient contribuer à un climat plus stable et pacifique au Mali, permettant au pays de surmonter les défis actuels et de progresser vers un avenir prometteur.

Propos recueillis et retranscrits par Bakary Fomba

17 mai 2024 0 comments
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Frontière Niger-Nigéria
Économie

Méfiance aux frontières : le Niger pointe des bases françaises formant des terroristes au Bénin

by Sahel Tribune 12 mai 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, a annoncé le samedi 11 mai à Niamey, la décision de maintenir la frontière avec le Bénin fermée pour des raisons de sécurité, malgré les appels du président béninois à rouvrir pour faciliter l’exportation du pétrole nigérien. Cette déclaration survient alors que des tensions persistantes entre les deux pays sont exacerbées par des accusations de bases militaires hostiles sur le territoire béninois.

Sous le ciel étoilé de Niamey, le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine défend avec ferveur la décision du Niger de garder sa frontière avec le Bénin fermée. Pour lui, c’est une question de sécurité nationale, une barrière nécessaire contre des menaces invisibles, mais palpables. Lors d’un point presse, il articule ses mots avec la précision d’un général en campagne, insistant sur la présence de « bases françaises » sur le sol béninois, où des terroristes seraient formés pour déstabiliser son pays. Un scénario digne d’un film d’espionnage, sauf que les conséquences sont bien réelles pour les habitants des deux nations.

Des bases militaires françaises impliquées dans des opérations néfastes

Le 8 mai, Patrice Talon, le président béninois, tend une main amicale vers Niamey, demandant la réouverture de la frontière pour normaliser les relations et surtout pour faciliter l’exportation du pétrole nigérien via le port de Sèmè Kpodji. Cette proposition semble tomber dans l’oreille d’un sourd, car le Premier ministre nigérien reste ferme sur ses positions, brandissant des menaces sécuritaires comme boucliers.

Dans ce tissu de tensions politiques, le Bénin a déjà fait un geste de bonne volonté en rouvrant sa frontière après la levée des sanctions économiques de la Cédéao, imposées suite au putsch qui a ébranlé le Niger le 26 juillet 2023. Pendant ce temps, le Niger garde ses portes closes, à l’exception de celle avec le Nigeria, accentuant le mystère autour des accusations portées contre le Bénin.

Ali Mahaman Lamine Zeine va jusqu’à utiliser une carte satellitaire pour pointer des zones au Bénin, notamment le parc du W, qu’il prétend abriter des bases militaires françaises impliquées dans des opérations néfastes. Cependant, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées françaises, réfute ces allégations, affirmant qu’il n’existe aucune base militaire française au Bénin.

Méfiance et espoir de réconciliation

Le dialogue semble rompu, les cartes sont brouillées. Le Premier ministre nigérien, encadré de militaires, maintient une posture de défense, prêt à rouvrir la frontière uniquement lorsque la sécurité du Niger sera assurée. Entretemps, il accuse le Bénin de violer des accords bilatéraux, y compris ceux impliquant la Chine, ajoutant une couche de complexité à un enjeu déjà dense.

Il reste une lueur d’espoir, cependant, car le Premier ministre exprime son souhait de trouver une solution, impliquant même la Chine dans les discussions pour apaiser les tensions. Ce récit dépasse le cadre d’une simple fermeture de frontière ; il touche à la souveraineté, à la méfiance et à la politique de voisinage. Un feuilleton politique où chaque acteur joue sa part, entre méfiance et espoir de réconciliation. Le Niger et le Bénin, deux nations sœurs au cœur du Sahel, sont captives d’un scénario qui se joue bien au-delà de leurs frontières, dans l’arène complexe des relations internationales.

Oumarou Fomba 

12 mai 2024 0 comments
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Mise en place des membres du Comité de pilotage du Dialogue inter-maliens.
A la UnePolitique

Réflexions au crépuscule du Dialogue inter-Maliens : quel avenir pour la paix au Mali ?

by Sahel Tribune 11 mai 2024
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Alors que les rideaux tombent sur le Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation, célébré avec pompe au Centre international de conférences de Bamako, une réflexion s’impose sur les résultats de ce grand rassemblement et les perspectives de paix au Mali. Le vendredi 10 mai 2024 a marqué la fin des phases nationales et finales de ce dialogue crucial, sous la présidence du Colonel Assimi Goïta.

Ce dialogue, lancé par le Chef de l’État dans son adresse à la nation du 31 décembre 2023, avait pour ambition la restauration de la paix et la réconciliation nationale. Une large participation a caractérisé le processus, incluant non seulement les membres du gouvernement, mais aussi les gouverneurs, le corps diplomatique, les représentants de diverses régions et de la diaspora, ainsi que des acteurs majeurs de la société civile. Cette inclusivité promet une meilleure acceptation des recommandations et résolutions émises, qui couvrent un éventail de mesures allant de la gestion des conflits communautaires au renforcement de l’éducation à la culture de la paix ainsi qu’à la sauvegarde de la souveraineté nationale.

Ce qu’il faut retenir des discussions 

Les recommandations clés du rapport final, lues par Boubacar Sow, rapporteur général du comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens, comprennent des initiatives telles que la dissolution des milices d’autodéfense, le recours aux Us et coutumes locaux pour la gestion des conflits, et la création d’un cadre permanent de dialogue. D’autres propositions visent à moraliser la vie publique, renforcer l’enseignement de l’histoire et de la géographie nationales, et promouvoir l’éducation à la culture de la paix dans les établissements scolaires. L’ampleur et la diversité de ces recommandations témoignent de la profondeur des discussions et de l’engagement des participants à envisager toutes les facettes de la réconciliation et de la reconstruction nationale.

Sur le plan politique, les propositions sont tout aussi ambitieuses, avec des mesures comme la révision de la charte de la transition et la prorogation de la période de transition de deux à cinq ans. L’idée de favoriser la candidature du Colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle, tout en élevant au grade de général plusieurs de ses collaborateurs, souligne un désir manifeste de stabiliser le leadership actuel, ce qui pourrait être perçu de diverses manières par la communauté internationale.

Construire un avenir pacifique, enraciné dans les valeurs

En termes économiques, les recommandations visent à renforcer la souveraineté économique et alimentaire du Mali, avec des initiatives telles que la création d’unités industrielles et la promotion de l’entrepreneuriat. Ces mesures sont essentielles pour assurer un développement durable et autonome, capable de soutenir les efforts de paix à long terme.

Le Dialogue inter-Maliens s’est donc conclu sur une note d’optimisme prudent, avec la promesse d’une mise en œuvre rigoureuse des recommandations et la création d’un livre blanc qui servira de feuille de route pour la paix et la réconciliation nationale. Cependant, la réussite de ces initiatives dépendra de leur acceptation par l’ensemble des Maliens et de l’efficacité de leur mise en œuvre dans un contexte politique et sécuritaire complexe.

La question demeure : ces mesures ambitieuses conduiront-elles le Mali vers une ère de stabilité durable ou ne sont-elles que des promesses éphémères dans le tourbillon de défis auxquels le pays est confronté ? Seul l’avenir nous le dira, mais ce qui est certain, c’est que le Dialogue inter-Maliens a posé des fondations sur lesquelles le Mali peut envisager de construire un avenir pacifique, enraciné dans les valeurs et les traditions qui ont longtemps façonné son histoire.

Transmettre et valoriser le bâton de la paix 

Dans ce contexte de renouveau, le rôle des femmes, salué lors des clôtures du dialogue comme « les colombes de la paix », sera crucial pour maintenir la cohésion sociale et bâtir des ponts au sein des communautés. De même, la jeunesse malienne, engagée et dynamique, doit être au cœur des stratégies de mise en œuvre pour assurer que le bâton de la paix soit transmis et valorisé par chaque nouvelle génération.

Au crépuscule de ce dialogue, l’espoir est permis, mais la vigilance reste de mise. La route vers la paix est longue et semée d’embûches, mais avec un engagement sincère et inclusif, le Mali peut aspirer à un avenir où la paix ne sera plus un rêve, mais une réalité tangible pour tous ses citoyens.

Oumarou Fomba 

11 mai 2024 0 comments
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Rapport sur la migration mondiale 2024
A la UnePolitique

Rapport mondiale sur la migration 2024 : lutte contre la mésinformation et la politisation 

by Chiencoro 9 mai 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

Le Rapport mondial sur la migration 2024, publié par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le 7 mai 2024, se penche avec acuité sur les problèmes croissants de mésinformation et de politisation entourant les mouvements migratoires mondiaux. L’étude approfondie met en lumière comment ces deux facteurs façonnent non seulement les politiques publiques, mais influencent également les perceptions sociales à l’échelle internationale.

La mésinformation autour de la migration n’est pas un phénomène nouveau, mais sa prolifération dans l’ère numérique a amplifié ses effets déstabilisateurs, créant des divisions profondes au sein des sociétés. Le rapport de l’OIM indique que « la diffusion de fausses informations concernant les migrants et leurs impacts sur les sociétés d’accueil a engendré des vagues de xénophobie et de nationalisme exacerbé, influençant de manière significative les politiques migratoires à travers le monde. »

La vérité, première victime des politiques migratoires 

La politisation de la migration, selon l’étude, a transformé cette question humanitaire en un outil électoral puissant, manipulé par des partis et des leaders cherchant à gagner ou à consolider leur pouvoir. Cette approche stratégique a souvent abouti à des politiques qui « sacrifient l’efficacité et l’humanité au profit de gains politiques à court terme, » selon le rapport. En exploitant les peurs et les préjugés, certains politiciens ont réussi à créer un climat de méfiance et d’hostilité envers les migrants.

Rapport sur la migration dans le onde 2024
Couverture du Rapport mondiale sur la migration 2024. OIM.

La situation est particulièrement tendue dans des pays où les migrations sont de grandes ampleurs. « Les politiques migratoires deviennent des outils de campagnes électorales, où la vérité devient souvent la première victime, » explique le rapport. Cette instrumentalisation de la migration a mené à des politiques restrictives, souvent dénuées de fondements factuels ou scientifiques, et qui ne font qu’exacerber les défis de l’intégration et du respect des droits humains.

La migration, une partie de la solution aux défis mondiaux

Face à cette réalité, l’OIM appelle à une « approche dépolitisée et basée sur des données vérifiables pour aborder la migration ». L’organisation souligne l’importance d’une gouvernance mondiale renforcée, capable de gérer les mouvements de populations de manière plus équitable et efficace. « Il est crucial d’aborder la migration non pas comme un problème, mais comme une partie de la solution aux défis mondiaux que nous affrontons, notamment la démographie changeante et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, » précise le rapport.

Les réponses aux migrations doivent être multidimensionnelles, intégrant à la fois des politiques de développement, de sécurité et d’intégration sociale. « Tant que nous verrons la migration comme un danger plutôt qu’une opportunité, nous manquerons les bénéfices substantiels qu’elle peut apporter, » affirme un expert cité dans le rapport. 

Cependant, l’efficacité de toute politique migratoire est souvent sapée par la mésinformation, qui continue de façonner les attitudes et les comportements à l’égard des migrants. Le rapport propose donc que les efforts pour contrer la mésinformation soient amplifiés, notamment par l’éducation et la sensibilisation. « Il est fondamental de construire des narratifs basés sur la réalité des faits, et non sur des peurs infondées, » conseille le rapport.

Une migration juste, rationnelle et bénéfique 

Le document de l’OIM insiste sur le rôle que peuvent jouer les médias et les plateformes numériques dans la diffusion d’informations correctes sur la migration. La coopération internationale est également cruciale, car « aucun pays ne peut gérer seul les défis de la migration ». Les recommandations du rapport appellent à une plus grande collaboration entre les États, les organisations internationales, et les acteurs non gouvernementaux pour développer des stratégies de migration qui profitent à tous.

Le Rapport sur la migration mondiale 2024 offre une analyse précieuse et approfondie des défis actuels, proposant des pistes d’action pour les décideurs et la société civile. En mettant l’accent sur la nécessité de dépasser la mésinformation et la politisation, le rapport vise à promouvoir une approche de la migration qui soit juste, rationnelle et bénéfique pour toutes les parties impliquées.

Chiencoro Diarra 

9 mai 2024 0 comments
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Dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale
Politique

Éveil d’une nation : le Mali tente de guérir ses plaies au CICB

by Bakary FOMBA 8 mai 2024
written by Bakary FOMBA 4 minutes read

Le lundi 6 mai 2024, une atmosphère empreinte de solennité régnait au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), où s’est ouverte la phase finale du Dialogue Inter-Maliens. Sous la présidence du Colonel Assimi Goïta, cette réunion, prévue jusqu’au 10 mai, rassemble les représentants des différentes régions du Mali, de la diaspora et des institutions de la République dans le but de discuter des défis nationaux et rechercher des solutions consensuelles. Retour sur la cérémonie d’ouverture de cet évènement crucial pour la consolidation de la paix au Mali.

Jusqu’au 10 mai prochain, les acteurs maliens se réuniront pour réfléchir et discuter des recommandations faites lors des phases communale et régionale, dans le but de produire un rapport final qui guidera les actions futures pour la construction d’une paix durable au Mali.

Tourner la page des conflits passés

En effet, ce processus du Dialogue Inter-Maliens s’inscrit dans la suite logique de la dénonciation de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger par les autorités maliennes de la transition. Il vise notamment à offrir à tous les Maliens la possibilité de contribuer à la construction d’un avenir meilleur pour leur pays. Cette phase finale se présente ainsi comme une opportunité cruciale pour le Mali de tourner la page des conflits passés et de construire un avenir de paix et de prospérité pour tous.

Dans son discours d’ouverture, le Colonel Assimi Goïta a souligné l’importance de ce dialogue pour surmonter les divisions et construire un Mali unifié et prospère. Le président Goïta a également souligné l’importance de l’unité et de la solidarité entre tous les Maliens pour sortir de la crise et a appelé à une participation constructive et ouverte de tous les participants. « C’est l’esprit du Mali Kura qui devra nous guider tous, pour mener à bon port le grand bateau du Dialogue inter-malien », souligne-t-il.

Les participants, venus des quatre coins du Mali, ont exprimé leur engagement en faveur de la réconciliation et de l’unité nationale du Mali.

« Ce dialogue est une chance pour nous »

« Notre pays a connu des temps difficiles, mais ensemble, nous pouvons faire la différence. Nous devons nous écouter, nous respecter et travailler main dans la main pour bâtir un avenir meilleur pour tous les Maliens », déclare Mme Fatoumata Diarra, représentante de la région de Kayes. Pour la ressortissante de la 1re région administrative du Mali, « il est temps pour nous de mettre de côté nos différences et de nous concentrer sur ce qui nous unit en tant que Maliens ».

Amadou Traoré, membre de la diaspora malienne, affirme avec confiance que ce dialogue est une opportunité unique de faire entendre la voix de tous les Maliens, qu’ils se trouvent sur le territoire national ou à l’étranger. « Nous devons tous contribuer à la construction d’un Mali pacifique et démocratique. Ce dialogue est un premier pas vers ce but commun », a-t-il souligné.

Parmi les participants, Mme Aminata Traoré, originaire de Tombouctou, exprime également son optimisme quant à l’issue de ce dialogue. « Nous devons mettre fin aux divisions et travailler ensemble pour garantir un avenir meilleur à nos enfants. Ce dialogue est une chance pour nous tous de reconstruire notre pays ».

Un dialogue inclusif

Cependant, les discussions se poursuivront tout au long de la semaine dans un esprit de collaboration et de respect mutuel. La quête de la réconciliation nationale et de la consolidation de la paix demeure au cœur de ce dialogue, où chaque voix a son importance et chaque opinion est prise en considération, souligne dans son discours, Ousmane Issoufi Maïga, Président du Comité de Pilotage du Dialogue Inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale.

De même, au regard de l’atmosphère qui régnait à l’ouverture de cette phase du Dialogue Inter-Maliens, on peut se permettre d’affirmer que les interactions entre les participants seront constructives, et marqueront par des échanges francs et respectueux. C’est ainsi que tout au long de son discours, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga ne cesse de souligner que chaque voix est entendue, chaque opinion est prise en considération dans le but commun de bâtir un Mali uni et apaisé. Toute chose qui montre le caractère inclusif de ce Dialogue Inter-Maliens.

Au terme de ces deux premières journées de dialogue, l’espoir est palpable et la détermination de parvenir à une réconciliation nationale solide et durable est plus forte que jamais.

Bakary Fomba 

8 mai 2024 0 comments
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Seydou Kéita et Assimi Goita
A la UneÉconomie

Seydou Keita dévoile son complexe industriel, un nouveau souffle pour l’économie malienne

by Chiencoro 7 mai 2024
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Le 7 mai 2025, Seydou Kéïta, ancien footballeur international, a annoncé la finalisation de son complexe industriel à Sanankoroba, Mali, en présence du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta. Ce projet, qui symbolise la transition de Kéïta de sportif à industriel, vise à stimuler l’économie locale en offrant des emplois et en diversifiant la production industrielle malienne.

Dans un monde où les trajectoires de carrière sont souvent linéaires et prédictibles, l’histoire de Seydou Kéïta, ancien footballeur international reconverti en industriel, apporte une bouffée d’air frais et d’inspiration. Ce mardi 7 mai 2024, Seydou Kéïta a partagé une étape décisive de sa remarquable transformation avec le Président de la Transition malienne, le Colonel Assimi Goïta, annonçant la finalisation de son complexe industriel à Sanankoroba.

Transformer et valoriser la production nationale

Quand on pense à Seydou Kéïta, on se souvient surtout de ses jours de gloire sur les terrains de football, dribblant adversaires et marquant des buts. Mais aujourd’hui, c’est une tout autre vision de Kéïta qui émerge, celle d’un entrepreneur engagé pour le développement de son pays. La reconversion de Kéïta du football à l’industrie n’est pas seulement louable, elle est symbolique. Elle raconte l’histoire d’un homme qui ne s’est pas contenté de ses lauriers sportifs, mais a choisi d’investir dans l’avenir économique de son pays, le Mali.

La rencontre avec le président Goïta n’est pas juste une formalité, mais un moment chargé de potentiel et d’espoir pour de nombreux Maliens. Le complexe industriel de Keita, débuté en 2021, incarne des années d’efforts et d’investissements significatifs. En présence du ministre de l’Industrie et du Commerce, Seydou Kéïta a non seulement exprimé sa gratitude pour le soutien des autorités, mais a aussi mis en lumière l’impact profond de son projet sur la communauté locale.

Le complexe n’est pas une simple usine ; c’est un conglomérat de six unités industrielles, incluant une usine de karité, une usine d’huile de coton, une unité d’huile de palme, une usine de savon, une usine de bidons et une autre d’aliment-volaille. Ce seul projet, représentant un investissement de 12 milliards de FCFA, est un témoignage éclatant de la volonté de l’ancien milieu de terrain de transformer et valoriser la production nationale, tout en créant des milliers d’emplois pour lutter contre le chômage. Seydou Kéïta, qui a procuré tant de joie à ses nombreux fans sur les grands stades du monde, ne cesse de nous surprendre avec son engagement continu pour le développement économique et social de son pays.

Construire un Mali économiquement stable et prospère

L’enthousiasme du président Goïta est contagieux. Il voit en Kéïta non seulement un ancien athlète, mais un pionnier, un exemple éclatant de ce que peut réaliser un citoyen dévoué. L’initiative de Kéïta renforce le message que soutenir les entrepreneurs locaux est essentiel pour construire un Mali économiquement stable et prospère. C’est une leçon sur l’importance de créer un environnement propice à l’investissement et à l’innovation locaux.

Ce que Seydou Kéïta a accompli avec son complexe industriel dépasse le simple cadre des affaires. C’est une source d’inspiration, montrant que la retraite sportive peut être le début d’une aventure tout aussi passionnante et impactante. Il brise le stéréotype du sportif uniquement concentré sur le jeu, nous rappelant que les compétences acquises sur le terrain-leadeurship, persévérance, travail d’équipe-sont transférables et précieuses dans tous les domaines de la vie.

Alors que Seydou Kéïta se prépare à ouvrir les portes de son complexe industriel, il ne fait pas que lancer des unités de production ; il allume une étincelle d’espoir pour de nombreux jeunes Maliens. Il démontre que la fin d’une carrière peut être le début d’une autre, tout aussi enrichissante et bénéfique pour la communauté. Seydou Kéïta, l’homme qui a porté les espoirs de millions sur le terrain vert, continue de marquer des buts, cette fois dans l’arène industrielle, pour un Mali meilleur.

Chiencoro Diarra

7 mai 2024 0 comments
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Phase finale du Dialogue inter-maliens
A la UnePolitique

Phase finale du dialogue de l’espoir et de la résilience

by Chiencoro 6 mai 2024
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Le 6 mai 2024 à Bamako, la phase finale du Dialogue Inter-Maliens a ouvert ses portes sous la présidence du Colonel Assimi Goïta, au Centre International de Conférences. Cette réunion cruciale, prévue jusqu’au 10 mai, vise à consolider la paix et la réconciliation nationale à travers l’inclusion de divers groupes maliens, y compris la diaspora et les acteurs locaux.

Le Mali, à ce jour crucial du 6 mai 2024, se dresse à la croisée des chemins avec une résolution remarquable et une espérance renouvelée. Au Centre International de Conférences de Bamako, le rideau s’est levé sur la phase finale du Dialogue Inter-Maliens, initié par le président de la transition. Ce moment marque non seulement une étape significative dans la quête de la paix et de la réconciliation, mais témoigne également de la détermination des autorités de transition à conduire le pays vers un avenir prometteur.

Se laisser dicter son destin par des influences extérieures

Ce dialogue, par sa nature même et par l’engagement des participants, illustre la profondeur de l’engagement national pour résoudre les problèmes endémiques qui ont longtemps divisé le Mali. Les acteurs de tous horizons — gouvernementaux, sociaux, et de la diaspora — se sont réunis avec un objectif commun : forger un consensus durable qui mènera à la réconciliation et au renforcement du tissu social malien.

Le président Goïta, dans son discours poignant, a non seulement réaffirmé la nécessité d’une paix forgée par et pour les Maliens, mais a aussi souligné l’importance de l’indépendance dans la gestion des affaires du pays. La déclaration du président du Comité de pilotage, Ousmane Issoufi Maïga, « le possible est Malien et l’impossible n’est pas Malien », résonne comme un écho de la résilience et de l’autodétermination qui caractérisent aujourd’hui le Mali. 

Il est clair que sous la gouvernance du Chef de l’État, le Mali refuse de se laisser dicter son destin par des influences extérieures et cherche plutôt à s’appuyer sur ses propres valeurs et réalités. 

Valorisation de toutes les contributions

Le processus du Dialogue Inter-Maliens a été salué pour son inclusivité. Le Président du Comité de Pilotage a su diriger ce processus avec un mélange de sagesse et de pragmatisme, garantissant que chaque voix soit entendue, des plus rurales aux plus urbaines, englobant les universités, les institutions traditionnelles et les divers groupes sociaux et politiques. Cette méthodologie ascendante, du local au national, a permis de tisser ensemble un large éventail de perspectives, rendant le dialogue véritablement représentatif de l’ensemble du peuple malien.

L’accent mis sur la diversité d’opinions et la liberté d’expression a été particulièrement crucial. Le Comité de Pilotage a mis en place un cadre où toutes les contributions sont valorisées, sans censure ni préjudice, encourageant ainsi une discussion ouverte et honnête qui est fondamentale pour toute réconciliation véritable.

À travers les discours et les actions, les autorités de transition ont démontré une compréhension profonde des défis auxquels le pays est confronté, mais aussi un optimisme pragmatique quant à leur résolution. Il est manifeste que le leadership actuel du Mali a une vision claire pour un avenir pacifié et uni. Leur capacité à piloter ce processus complexe et à maintenir l’engagement des citoyens à travers le dialogue est une preuve de leur compétence et de leur engagement envers le Mali.

Un legs pour les générations futures

Ce qui se déroule à Bamako n’est pas juste une série de réunions ou de négociations. C’est la réaffirmation de l’unité malienne, une déclaration collective que malgré les années de conflits et les divisions, il y a une volonté irréductible de bâtir ensemble un Mali meilleur. Le Dialogue Inter-Malien, sous cette direction avisée, n’est pas seulement une promesse pour le présent, mais un legs pour les générations futures.

Ainsi, alors que le Mali continue de naviguer à travers ces moments décisifs, l’esprit de « Mali Kura », un Mali renouvelé et fort, doit être le phare qui guide le pays. Les efforts de ces jours ne sont que le début d’un chemin plus long vers la paix et la prospérité, un chemin que les Maliens, guidés par des leaders dévoués et perspicaces, sont prêts à emprunter ensemble.

Chiencoro Diarra 

6 mai 2024 0 comments
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raffinerie Dangoté
A la UneÉconomie

Révolution dans le raffinage africain : comment Dangote transforme le paysage pétrolier africain

by Chiencoro 5 mai 2024
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Le rapport « Pourquoi la raffinerie pétrolière d’Aliko Dangote peut réussir là où les autres raffineries africaines ont échoué », publié en avril 2024 par l’Agence Ecofin, annonce l’inauguration de la plus grande raffinerie de pétrole en Afrique à Lagos, avec une capacité quotidienne de 650 000 barils. Cette initiative d’Aliko Dangote vise à transformer le secteur énergétique et à réduire les importations de carburants sur le continent.

Dans l’effervescent univers industriel africain, la méga raffinerie d’Aliko Dangote à Lagos n’est pas simplement une infrastructure massive ; elle est un symbole de renouveau et d’espoir pour une industrie pétrolière africaine en quête de transformation. Alors que de nombreuses raffineries du continent luttent contre des technologies dépassées et des défis opérationnels incessants, Dangote propose une vision ambitieuse incarnée dans une installation qui pourrait bien redéfinir les contours de l’autonomie énergétique en Afrique.

Technologies de pointe pour une efficacité maximale

Pourquoi cette raffinerie suscite-t-elle tant d’enthousiasme ? Imaginez un géant industriel capable de traiter jusqu’à 650 000 barils par jour, non seulement en raison de sa taille impressionnante, mais aussi grâce à une approche stratégique qui dépasse les standards habituels. Dangote n’a pas simplement construit une raffinerie ; il a repensé le concept même de raffinage. En intégrant des technologies de pointe et une politique d’approvisionnement novatrice, cette raffinerie est prête à établir de nouvelles normes de rentabilité et d’efficience.

Couverture du rapport sur le lancement de l'industrie de Raffinerie Dangoté.
Rapport de l’Agence Ecofin : « Pourquoi la raffinerie pétrolière d’Aliko Dangote peut réussir là où les autres raffineries africaines ont échoué ».

Ce projet monumental ne se limite pas à optimiser le traitement du pétrole brut ; il incarne une approche globale qui tient compte des enjeux environnementaux et économiques actuels. Grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle, de la digitalisation complète, et de l’Internet des objets, Dangote transforme l’opérationnelle quotidienne en un modèle d’efficacité et de durabilité. Ces technologies ne sont pas de simples additions à l’infrastructure existante, elles en sont le cœur battant, promettant un fonctionnement d’une fluidité et d’une efficience qui redéfinissent ce que signifie raffiner en Afrique.

Impact sur le marché africain et mondial

L’impact de la raffinerie Dangote dépasse les frontières du Nigeria. En adoptant des technologies avant-gardistes et une stratégie d’approvisionnement intelligente, Dangote ne se contente pas de répondre aux besoins énergétiques du Nigeria ; il positionne l’Afrique sur le marché mondial comme un acteur central et autonome en matière de raffinage pétrolier. Cette démarche innovante contribue à une renaissance industrielle africaine où le continent ne se contente plus d’exporter des matières premières, mais les transforme, ajoutant valeur et compétitivité sur le marché global.

Les enjeux et les opportunités que la raffinerie Dangote représente sont immenses. En termes de capacité opérationnelle, elle est conçue pour être non seulement la plus grande, mais aussi la plus sophistiquée des raffineries en Afrique. Cela se traduit par une capacité à produire des volumes massifs de produits pétroliers finis, réduisant la dépendance du continent aux importations onéreuses qui grèvent les économies africaines. La raffinerie envisage également un avenir où l’Afrique peut s’affirmer comme un exportateur net de produits pétroliers, renversant ainsi les dynamiques économiques traditionnelles et favorisant une indépendance économique plus grande.

Défis et perspectives 

Par ailleurs, la stratégie de Dangote en matière de développement durable et de responsabilité sociale de l’entreprise est un autre aspect qui mérite d’être souligné. La raffinerie s’engage à minimiser son empreinte écologique tout en maximisant l’impact social positif. En intégrant des technologies propres et en respectant des normes environnementales strictes, elle vise à démontrer qu’il est possible de combiner croissance industrielle et durabilité.

Ce projet ambitieux ne va pas sans défis, notamment en termes de logistique, de coût et de gestion des ressources humaines. Néanmoins, les avantages potentiels pour le Nigeria, et plus largement pour l’Afrique, sont considérables. En créant des emplois, en générant des revenus fiscaux substantiels, et en stimulant le développement de compétences locales, la raffinerie Dangote peut jouer un rôle clé dans le développement socio-économique du continent.

La raffinerie d’Aliko Dangote ne représente pas uniquement un succès industriel ; elle incarne une vision audacieuse pour l’avenir de l’Afrique. Une vision où l’innovation et le développement durable vont de pair avec croissance économique et autonomie énergétique. Elle incite chaque Africain à envisager un avenir où le continent est non seulement un acteur majeur sur la scène énergétique mondiale, mais aussi un exemple de développement industriel responsable et innovant.

Chiencoro Diarra 

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Dialogue inter-maliens
A la UnePolitique

De la discorde à l’accord : le Mali tisse son chemin vers la réconciliation

by Chiencoro 5 mai 2024
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Le Mali est engagé dans un Dialogue Inter-Maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale, dont la phase nationale démarre demain, le 6 mai 2024. Cette initiative nationale du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, vise à restaurer la paix et à renforcer la cohésion sociale à travers un processus inclusif impliquant toutes les strates de la société malienne.

Le Dialogue Inter-Maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale, comme annoncé par le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, est plus qu’une initiative politique ; c’est un espoir tangible pour un avenir réconcilié au Mali. Cette entreprise monumentale, initiée dans son discours du 31 décembre 2023, a pris un rythme soutenu depuis son lancement, marquant l’engagement de la nation vers une paix durable et la cohésion sociale à un moment crucial de son histoire.

Garantir un dialogue ancré dans la réalité malienne

La phase nationale, qui va démarrer le 6 mai 2024 au Centre international de conférence de Bamako (CICB), est une promesse de changement, un train à grande vitesse vers la paix qui ne laisse personne derrière. C’est une occasion pour chaque Malien de contribuer à la construction d’un avenir où les conflits communautaires et intercommunautaires sont résolus non pas par la violence, mais par le dialogue et la compréhension mutuelle.

Le Comité de Pilotage, dirigé par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, incarne l’âme du processus inclusif voulu par le Président Goïta. Il comprend plus de cent personnes issues de divers horizons — politiques, confessionnels, de la diaspora, et représente toutes les générations et sexes, incluant les personnes vivant avec des handicaps. Leur rôle ? Coordonner un dialogue qui reflète toutes les facettes de la société malienne.

Depuis février, ce comité a travaillé d’arrache-pied pour préparer le terrain : organisation d’ateliers, nomination des membres, mise en place de phases communales, régionales, et même internationales avec la participation des ambassades et consulats. Chaque étape a été pensée pour garantir que le dialogue soit ancré dans la réalité malienne, prenant en compte les spécificités de chaque région et de chaque communauté.

Pourquoi ce processus est-il si crucial ?

La phase nationale, qui a démarré début mai, est l’apogée de ce processus. C’est là que se consolide tout le travail préparatoire, où se rencontrent toutes les idées, toutes les critiques, et toutes les suggestions recueillies lors des différentes phases. C’est là que les Maliens définissent ensemble les contours de leur coexistence future, dans un esprit de respect mutuel et de compréhension.

Cette démarche de dialogue national est un modèle de démocratie participative, montrant que même dans les moments les plus sombres, il est possible de trouver des solutions pacifiques aux problèmes les plus complexes. C’est un témoignage éloquent de la maturité politique et sociale du Mali, un pays qui, malgré les défis sécuritaires et politiques, cherche à trouver sa propre voie vers la paix et la stabilité.

Mais pourquoi ce processus est-il si crucial à ce moment précis ? Le Mali, comme beaucoup de pays, est à la croisée des chemins. Les conflits internes, exacerbés par des influences et des intérêts externes, ont créé des fissures profondes dans le tissu social et politique. Le Dialogue Inter-Maliens est une tentative de réparation, de retrouver une harmonie perdue et de se projeter vers un avenir où tous les citoyens peuvent se sentir sécurisés et valorisés.

L’urgence et la précision du tic-tac d’une montre

Ce dialogue est également un défi aux normes traditionnelles de la médiation internationale. Au lieu de dépendre entièrement des acteurs externes, les Maliens prennent les rênes de leur destin, avec le soutien de la communauté internationale certes, mais en gardant le contrôle du processus. C’est une affirmation de souveraineté et un exemple pour d’autres nations confrontées à des défis similaires.

Les résultats de ce dialogue pourraient redéfinir non seulement l’avenir du Mali mais aussi offrir un modèle pour la résolution des conflits ailleurs en Afrique et dans le monde. Cela montre que, même dans les situations les plus difficiles, le dialogue reste l’outil le plus puissant pour forger la paix et la réconciliation.

Le Dialogue Inter-Maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale est une lueur d’espoir pour tous ceux qui croient en la capacité de l’humanité à surmonter ses divisions par la parole et la compréhension mutuelle. C’est un appel à tous les Maliens, de Bamako à Tombouctou, de prendre part activement à ce processus historique, de s’engager pour la paix et pour un Mali uni et prospère. Le temps du changement est arrivé, et il sonne avec l’urgence et la précision du tic-tac d’une montre qui ne s’arrête jamais.

Chiencoro Diarra 

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Membres-du-Conseil-des-sages-de-la-CEDEAO-à-la-réunion-de-Lagos
Billet d'humeur

Échecs et stratégies : les Sages de la Cédéao à la croisée des chemins géopolitiques

by Chiencoro 4 mai 2024
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Le Conseil des Sages de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), sous la direction de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, s’est réuni à Abidjan du 29 au 30 avril 2024 pour discuter des défis de gouvernance, de paix et de sécurité dans la région. Cette rencontre intervient alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé de quitter l’organisation, soulevant des questions sur l’efficacité des médiations régionales.

Sur la scène géopolitique en Afrique de l’Ouest, les actions récentes des sages de la Cédéao, sous la présidence de Dr Goodluck Jonathan, ressemblent davantage à des tentatives désespérées de colmater des brèches plutôt qu’à des solutions pérennes pour les défis de gouvernance, de paix et de sécurité. Leurs récentes déclarations à Abidjan lors d’une retraite de deux jours, bien que teintées d’une noble intention de préserver l’unité régionale, semblent manquer de cette sagesse pratique émanant des figures historiques comme les sept Sages de la Grèce antique.

Les Sages en carton 

La sagesse, dans son essence la plus pure, ne consiste pas seulement à accumuler des connaissances ou à exceller dans la diplomatie préventive, mais plutôt à naviguer avec précaution dans les eaux troubles des intérêts géopolitiques tout en préservant les intérêts fondamentaux des peuples. Lorsque le Burkina Faso, le Mali et le Niger annoncent leur retrait de la Cédéao, cela devrait sonner comme un réveil cinglant pour ces sages, leur rappelant que leur rôle dépasse la simple médiation ; il inclut également la capacité d’anticiper et de répondre efficacement aux crises. 

En 2022, des sanctions jugées « injustes, inhumaines et illégitimes » ont été imposées contre le Mali, suivies par des mesures similaires contre le Burkina Faso et le Niger. Ces sanctions, loin de stabiliser la région, ont exacerbé les tensions. Lorsque l’organisation ouest-africaine a brandi la menace d’une intervention armée contre le Niger suite au coup d’État de juillet 2023, le Mali et le Burkina Faso ont réagi en assimilant cette possibilité à une déclaration de guerre. Ces moments de crise auraient dû être des occasions pour le Conseil des Sages d’intervenir et de modérer, de rappeler les parties à la raison et à la recherche de solutions pacifiques. Pourtant, leur silence ou leur alignement sur les décisions controversées soulève des questions sur leur pertinence et leur efficacité.

La résilience des peuples malien et burkinabé face à ces épreuves aurait dû être un signal d’alarme pour ces « Sages en carton », leur montrant la nécessité de revoir leurs méthodes et d’adopter une approche plus juste et plus humaine. Mais la réalité, souvent cruelle, nous rappelle que les titres honorifiques ne garantissent pas la sagesse et que les conseils prodigués ne sont pas toujours exempts de calculs politiques ou d’intérêts personnels.

Une « arène de conflits géostratégiques »

Le sage moderne, devrait-il être semblable à Solon, utilisant son intelligence pour légiférer avec prudence, ou devrait-il suivre l’exemple de Thalès, en plongeant dans les profondeurs de la philosophie pour chercher des réponses aux crises contemporaines ? L’appel à la réconciliation et à l’unité semble faible lorsqu’il est juxtaposé à la réalité des ingérences étrangères qui manipulent subtilement la dynamique régionale pour servir des intérêts stratégiques lointains.

La région est décrite comme une « arène de conflits géostratégiques » par le Conseil lui-même, révélant ainsi une prise de conscience de la vulnérabilité de ces États à des forces extérieures. Pourtant, leur réponse manque d’une stratégie claire pour contrer efficacement ou atténuer ces influences. Est-ce la marque d’un véritable sage, celui qui se contente de reconnaître les problèmes sans proposer de véritables solutions ? 

La véritable sagesse ne devrait-elle pas aussi consister à offrir des solutions tangibles et justes qui ne conduisent pas les nations à un isolement désespéré, mais plutôt à une indépendance constructive ? Comment les sages de la Cédéao peuvent-ils se regarder dans le miroir de l’histoire et voir autre chose que l’échec, si les nations qu’ils prétendent unir se sentent contraintes de quitter l’organisation ?

Des reliques d’une époque révolue

En vérité, le titre de « sage » au sein de la Cédéao devrait être un cri de ralliement pour une introspection profonde et une réévaluation de leurs méthodes et approches. Le sage d’aujourd’hui doit transcender la diplomatie conventionnelle et la réaction aux crises pour devenir un architecte de solutions durables qui respectent à la fois l’autonomie des États membres et leur intégrité collective.

La décision de ces trois pays de quitter l’organisation commune n’est pas seulement un acte de rébellion, mais un signal d’alarme pour que les sages redéfinissent leur rôle et réaffirment leur pertinence. À défaut, ils risquent de devenir des reliques d’une époque révolue, où les conseils pratiques et la modération guidée par la sagesse faisaient défaut quand ils étaient le plus nécessaires.

Chiencoro Diarra 

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Démocratie et liberté de presse
A la Une

[Tribune] Les deux visages du numérique : opportunités et pièges de la liberté en ligne

by Fousseni TOGOLA 3 mai 2024
written by Fousseni TOGOLA 10 minutes read

Dans un monde hyperconnecté, l’Internet et les plateformes de médias sociaux ont bouleversé le paysage médiatique, offrant des opportunités sans précédent pour la liberté d’expression tout en posant de nouveaux défis majeurs à la liberté de presse. Ces défis, notamment la désinformation, la censure en ligne, et la surveillance, analyse Fousseni Togola, professeur de philosophie et journaliste-communicant, mettent à l’épreuve les fondements mêmes de la démocratie et de la liberté d’expression, défendue par des penseurs tels que Karl Popper, philosophe des sciences et un théoricien politique austro-britannique, né en 1902 à Vienne et décédé en 1994.

Dans l’arène numérique mondiale, Internet et les réseaux sociaux se révèlent être des armes à double tranchant. D’un côté, ils émancipent les voix en donnant à chaque utilisateur le pouvoir de partager librement ses pensées et ses convictions, créant ainsi un espace démocratique sans précédent. De l’autre côté, ces mêmes outils se métamorphosent en instruments de contrôle, de censure et de surveillance, soulevant des défis cruciaux pour les fondements même de la liberté d’expression et de la démocratie. Sous ce nouveau jour, nous sommes appelés à naviguer entre les vagues d’opportunités et les courants traîtres de manipulation, à la recherche d’un équilibre qui honorera l’héritage de penseurs tels que Karl Popper, qui préconisait une société ouverte nourrie par le débat et la critique.

La liberté d’expression et l’ouverture des plateformes numériques

La liberté d’expression sur les plateformes numériques, soutenue par la pensée de Karl Popper dans « La Société ouverte et ses ennemis », se manifeste par une accessibilité sans précédent à l’information et par la capacité de chaque individu à diffuser des idées. Cette dynamique s’appuie sur l’idéal de Popper selon lequel une société démocratique prospère sur la critique et le débat ouverts. Cependant, pour approfondir notre compréhension des défis contemporains que ces plateformes posent à la liberté d’expression, il est instructif de considérer également les perspectives d’autres penseurs.

John Stuart Mill, dans « De la liberté », articule l’importance de la liberté d’expression comme un moyen non seulement de vérité individuelle, mais aussi de progrès social. Mill soutient que la suppression d’une opinion est un vol à l’humanité, car elle prive les individus de la contribution au débat qui pourrait contenir une part de vérité. Ainsi, les réseaux sociaux, en offrant un espace pour ces expressions diverses, incarnent le principe millien de la liberté comme un fondement nécessaire au progrès et à l’amélioration de la condition sociale.

Hannah Arendt, dans « La condition de l’homme moderne », évoque l’importance de l’espace public pour la liberté politique, où la liberté d’expression est cruciale pour une participation active à la démocratie. Les plateformes numériques modernes, par leur nature globale et immédiate, créent un nouvel espace public où ces débats peuvent se dérouler. Toutefois, Arendt nous met en garde contre la dégradation de cet espace public quand il devient une scène pour la simple exhibition, plutôt qu’un forum pour la délibération véritable.

De plus, Jürgen Habermas, dans « L’espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise », critique la transformation de l’espace public en un médium contrôlé par les intérêts des médias et des puissances économiques. Habermas s’inquiète de la manière dont les médias traditionnels et maintenant les plateformes numériques peuvent être manipulés pour façonner l’opinion publique plutôt que de la refléter ou de la former de manière organique. Cette perspective est essentielle pour comprendre comment les algorithmes des réseaux sociaux et les politiques de modération peuvent façonner les débats et potentiellement limiter la liberté d’expression en favorisant certaines voix au détriment d’autres.

Les théories de Noam Chomsky sur la fabrication du consentement dans les médias traditionnels peuvent être transposées au contexte numérique, où la prolifération des fausses nouvelles et la manipulation de l’information par des entités puissantes posent de graves défis à la liberté d’expression. Chomsky nous rappelle que la liberté d’expression implique non seulement la capacité de parler, mais aussi la capacité d’être entendu.

La pensée de ces auteurs nous encourage à poursuivre un dialogue ouvert sur la manière dont nous pouvons maintenir et améliorer cet espace pour le bénéfice de toutes les voix dans la société.

Les défis de la désinformation

La désinformation en ligne présente un défi majeur pour la démocratie moderne, en particulier dans la mesure où elle peut compromettre les principes d’une société ouverte, comme l’a décrit Karl Popper. En effet, la propagation rapide de fausses informations crée un environnement où les croyances non questionnées et les idéologies rigides peuvent prévaloir, rappelant ainsi les « tribus fermées » que Popper critiquait. Cette situation menace le dialogue rationnel et critique qui est essentiel pour la santé d’une société démocratique.

Hannah Arendt, dans ses travaux sur la banalité du mal et la manipulation de la vérité dans les régimes totalitaires, offre une perspective complémentaire. Pour Arendt, la désinformation est un outil puissant utilisé pour déstabiliser la perception publique de la réalité, rendant ainsi les individus plus susceptibles de suivre sans esprit critique les directives des leaders. Dans le contexte des réseaux sociaux, cette stratégie peut être utilisée pour amplifier les peurs, les préjugés et les fausses croyances, érodant ainsi le tissu de la cohésion sociale et politique.

De même, Michel Foucault aurait pu voir la désinformation comme une technique de pouvoir dans son exploration de la relation entre pouvoir, savoir et discours. Pour Foucault, le pouvoir se manifeste à travers la capacité de façonner la vérité et le savoir. Les plateformes numériques, en facilitant la propagation d’informations non vérifiées ou fausses, peuvent donc devenir des arènes de lutte pour le pouvoir discursif, où différentes vérités sont en compétition, souvent au détriment de la vérité objective.

Noam Chomsky, dans ses analyses des médias, met en lumière comment la concentration des médias et la manipulation des messages peuvent servir les intérêts de groupes élites. Dans le contexte numérique, bien que les plateformes semblent offrir une démocratisation de la parole, elles peuvent également être cooptées pour renforcer des agendas spécifiques, noyant la vérité sous un flot de désinformation calculée.

Pour contrebalancer ces forces, il est essentiel d’encourager l’esprit critique et l’éducation aux médias. Encourager les individus à questionner les informations qu’ils consomment et à rechercher des sources diversifiées peut aider à combattre les effets corrosifs de la désinformation. De plus, la régulation des plateformes numériques, pour assurer la transparence et la responsabilité dans la diffusion de l’information, devient un impératif pour protéger les fondations démocratiques.

Censure en ligne

Karl Popper, dans son exploration du « paradoxe de la tolérance », soutient que, pour préserver une société ouverte, il peut être nécessaire de limiter la liberté de ceux qui menacent la liberté elle-même. Cette idée trouve un écho particulier dans le débat contemporain sur la censure en ligne, où le contrôle du contenu est souvent justifié par la protection contre la désinformation et les discours de haine. Cependant, cette approche soulève des questions complexes sur la frontière entre protection et oppression.

John Stuart Mill, dans son œuvre « De la liberté », argumente que la liberté d’expression devrait être presque absolue, avec des restrictions limitées seulement aux discours qui causent un préjudice direct et clair. Pour Mill, la vérité émerge le mieux d’un « marché libre » des idées, où les fausses croyances sont confrontées et réfutées par des arguments plus solides. Appliqué à notre ère numérique, ce concept soutiendrait une opposition à la censure, favorisant plutôt l’éducation des utilisateurs et l’encouragement à un débat ouvert pour combattre la désinformation.

De son côté, Hannah Arendt met en lumière les dangers de la manipulation de la vérité et la dégradation de l’espace public. Dans « La Crise de la culture », elle explore comment la vérité et la politique sont souvent en tension, et comment la désinformation peut devenir un outil de pouvoir politique. Pour Arendt, une réponse efficace à la désinformation nécessiterait non seulement de réguler ou de censurer le contenu, mais aussi de renforcer les institutions démocratiques qui favorisent une citoyenneté informée et engagée.

Noam Chomsky, dans ses discussions sur la « fabrication du consentement », critique la manière dont les médias traditionnels et les structures de pouvoir filtrent et distordent l’information pour maintenir l’élite au pouvoir. Dans le contexte numérique, Chomsky pourrait voir la censure par des plateformes comme un prolongement de ces mécanismes de contrôle, où les entreprises technologiques, souvent en collaboration avec les États, décident quelles informations atteignent le public. Chomsky défendrait probablement une transparence accrue et des mécanismes de contrôle démocratique sur ces décisions de modération.

Finalement, la pensée de Michel Foucault sur le pouvoir et la connaissance peut aussi éclairer ce débat. Pour Foucault, le pouvoir se manifeste à travers la construction des discours qui définissent ce qui est considéré comme vrai et acceptable. Dans notre ère numérique, cela se traduit par le contrôle des algorithmes et des politiques de modération qui façonnent la visibilité et la légitimité des idées. Une approche foucaldienne exhorterait à une vigilance constante contre les formes subtiles de contrôle et de surveillance qui pourraient se cacher sous le prétexte de réguler la désinformation.

Surveillance et vie privée

La surveillance numérique est une arme à double tranchant : elle peut aussi bien servir de bouclier contre les menaces qu’agir comme un outil de contrôle étouffant l’autonomie individuelle. Karl Popper, fervent défenseur de la société ouverte, aurait vu cette surveillance généralisée comme une menace directe à l’indépendance et à la liberté d’expression qui sont essentielles à une société dynamique et critique. Pour lui, la protection de la vie privée est cruciale pour la liberté de pensée et d’action sans lesquelles une société ouverte ne peut exister.

En élargissant cette perspective, Michel Foucault dans sa théorie du « panoptique » explique comment la surveillance peut conduire à une société de contrôle dans laquelle les individus régulent leur propre comportement, sachant qu’ils pourraient être observés à tout moment. Cette auto-régulation perpétuelle est l’antithèse de la société ouverte de Popper où le débat, le désaccord et la diversité des opinions sont nécessaires pour le progrès de la connaissance.

De même, Benjamin Franklin a prévenu contre les dangers de sacrifier la liberté essentielle pour une sécurité temporaire, une idée qui résonne fortement dans le contexte actuel de surveillance justifiée par la sécurité nationale. Ces mesures, bien qu’initialement conçues pour protéger, peuvent souvent limiter les libertés civiles au point d’ériger des barrières contre la liberté d’expression.

Hannah Arendt soulève également des préoccupations pertinentes à ce sujet dans ses discussions sur l’importance de l’espace public pour la liberté. La surveillance numérique, en érodant l’anonymat et la séparation entre l’espace privé et l’espace public, peut diminuer l’espace disponible pour les discours libres et non contrôlés, essentiels pour une démocratie saine.

De plus, l’approche de Shoshana Zuboff sur « L’âge du capitalisme de surveillance : Le combat pour un avenir humain face aux nouvelles frontières du pouvoir » montre une autre dimension du problème où les données personnelles sont commercialisées, transformant les individus en produits. Cette commercialisation intrusive de la vie privée change non seulement la relation entre les individus et les entreprises, mais pose des questions profondes sur l’autonomie et le consentement dans la société numérique.

Ces penseurs collectivement mettent en lumière les diverses façons dont la surveillance numérique peut miner les fondations d’une société libre, ouverte et démocratique. Ils soulignent l’importance cruciale de protéger la vie privée et d’encourager une régulation qui respecte et maintient l’équilibre entre sécurité et liberté, sans quoi les fondations mêmes de la démocratie pourraient être érodées.

Pour naviguer ces eaux troubles, une approche équilibrée doit être adoptée. Il est essentiel de renforcer les cadres légaux et règlementaires qui encouragent la transparence et la responsabilité des plateformes tout en protégeant la vie privée et la liberté d’expression. L’éducation aux médias devient cruciale pour armer les citoyens contre la désinformation. Comme le suggère la philosophie de Popper, maintenir un espace public ouvert où diverses voix, y compris celles dissidentes et minoritaires, peuvent s’exprimer librement est essentiel pour une société démocratique robuste.

Fousseni Togola, philosophe et journaliste-communicant.

3 mai 2024 0 comments
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Armée étrangères en Afrique
A la Une

L’élimination d’Abu Houzeifa par le Mali : un succès là où Barkhane et la Minusma ont failli

by Sahel Tribune 30 avril 2024
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Dans une opération décisive le dimanche 28 avril 2024, l’armée malienne a neutralisé Abu Houzeifa, un chef terroriste de haute importance dans la région de Liptako Gourma, près d’Indelimane. Cette victoire significative, soulignant l’efficacité des Forces armées maliennes (FAMa), marque un tournant crucial dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Dans les sables mouvants de la géopolitique sahélienne, le Mali vient d’inscrire une page héroïque dans l’histoire de sa lutte contre le terrorisme. Le dimanche 28 avril 2024, une opération menée par les Forces armées maliennes (FAMa) dans le Liptako Gourma, secteur d’Indelimane, a conduit à la neutralisation d’un important chef terroriste, Abu Houzeifa, mieux connu sous le nom de Hugo. Cette opération d’envergure a mis fin à la trajectoire meurtrière d’un homme dont la tête avait été mise à prix pour cinq millions de dollars, soit trois-milliards-quatre-cent-millions (3 400 000 000) FCFA, par le département d’État américain, en raison de son rôle présumé dans la mort des forces spéciales américaines à Tango Tango, Niger, en 2017.

Cette victoire tactique ne représente pas seulement un coup dur pour les forces de l’État islamique au Sahel (EIS), mais elle incarne également un triomphe de la souveraineté et de l’efficacité malienne. Pendant des années, le récit dominant a souvent placé les opérations étrangères comme Barkhane et la MINUSMA au centre de la sécurité régionale, éclipsant les contributions et les sacrifices des forces locales. Cependant, ce succès des FAMa marque un point de bascule crucial, montrant que là où des armées étrangères ont eu des résultats mitigés, l’armée malienne a pu remporter une victoire significative.

Témoignage de la capacité de l’armée malienne à assurer la souveraineté du pays

La reconquête de Kidal par l’armée malienne le 14 novembre 2023 marque un tournant significatif dans la longue lutte pour la stabilité au Mali. Après plus d’une décennie sous le contrôle djihadiste, cette ville clé a été reprise, exposant les limites des interventions de « partenaires militaires étrangers » présents au Mali sous le prétexte de restaurer la paix et la stabilité. Malgré leur présence prolongée, ces forces n’ont pas réussi à empêcher que des régions entières du pays ne tombent aux mains des insurgés, posant des questions sur l’efficacité et les véritables intentions de ces missions internationales.

Hier la reconquête de Kidal, aujourd’hui la neutralisation d’une éminente figure du terrorisme au Sahel, l’armée fait des prouesses et donne davantage des preuves de sa montée en puissance. L’importance de cette réalisation ne peut être sous-estimée. Abu Houzeifa était une figure de proue de la terreur, impliqué dans des attaques qui ont non seulement couté des vies, mais ont également alimenté le cycle de violence et de déstabilisation dans la région du Sahel. Son élimination par les forces maliennes est un témoignage de leur capacité à prendre en main la sécurité de leur propre pays, défiant les attentes et redéfinissant les perceptions de leur compétence.

Le respect et le soutien correspondant à leur bravoure

Dans ce contexte, un appel est lancé aux États-Unis et à la communauté internationale pour une reconnaissance accrue de la contribution du Mali à la lutte mondiale contre le terrorisme. Il est impératif que les partenaires internationaux reconnaissent et valorisent les efforts du Mali, non seulement en termes de coopération militaire, mais aussi dans le cadre d’un soutien politique et économique renforcé. La lutte contre le terrorisme est une guerre qui ne respecte pas les frontières nationales, et les succès du Mali doivent être vus comme des victoires pour la sécurité mondiale.

Il est également crucial de souligner que les succès militaires ne sont que la pointe de l’iceberg. Pour que ces victoires soient durables, elles doivent être accompagnées d’efforts pour adresser les causes profondes de l’insécurité, notamment la pauvreté, l’exclusion et les inégalités. La stabilisation du Mali nécessite un engagement à long terme envers le développement économique et social, ainsi que le renforcement des institutions démocratiques.

Les Maliens ont montré qu’ils pouvaient diriger leur propre bataille contre le terrorisme, et ils demandent le respect et le soutien correspondant à leur bravoure. Ce n’est pas seulement une question de reconnaissance, mais un impératif stratégique pour encourager et soutenir la résilience locale face aux menaces transnationales.

Catalyseur pour une réévaluation

La neutralisation d’Abu Houzeifa par les FAMa est une affirmation puissante de l’autonomie et de la capacité du Mali à sécuriser son territoire. Cet évènement devrait servir de catalyseur pour une réévaluation de la manière dont la communauté internationale, en particulier les États-Unis, envisage son partenariat avec le Mali. Il est temps que les contributions et les victoires du Mali soient pleinement reconnues et intégrées dans une stratégie globale qui respecte et valorise la souveraineté et les compétences maliennes.

C’est un message clair : là où d’autres ont échoué, le Mali a réussi. Cette réussite mérite non seulement d’être reconnue, mais aussi soutenue, pour bâtir un avenir où la sécurité et la stabilité du Sahel sont entre les mains de ses propres peuples, soutenues par des partenaires qui respectent et valorisent leurs efforts et sacrifices. Le Mali, en démontrant son efficacité et sa résilience, mérite justement cette reconnaissance et ce respect.

Oumarou Fomba 

30 avril 2024 0 comments
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Croissance économique et timide en Afrique Subsaharienne
A la UneBillet d'humeur

[Billet d’humeur ] Une reprise à quel prix ?

by Chiencoro 25 avril 2024
written by Chiencoro 2 minutes read

Le Fonds Monétaire International a publié en avril 2024 un rapport sur la situation économique de l’Afrique subsaharienne, décrivant une « reprise timide et coûteuse » pour la région. Ce document met en lumière les défis économiques persistants, soulignant l’impact direct sur la vie quotidienne des millions de personnes touchées.

Il semble que nous ayons atteint le cœur de l’Afrique subsaharienne avec ce rapport du FMI, n’est-ce pas ? Une « reprise timide et coûteuse« , les mots résonnent comme un écho lugubre d’une histoire trop souvent répétée. Mais laissez-moi vous dire quelque chose, chers lecteurs : ce n’est pas juste une histoire de chiffres et de prévisions, c’est une saga de résilience, d’espoir non réalisé, et franchement, d’une série d’opportunités manquées par ceux aux manettes.

Reprise timide et coûteuse

Premièrement, cette « reprise timide« , parlons-en. Le FMI peint un tableau d’une croissance rampante, d’une inflation qui recule timidement et d’un accès renoué aux marchés internationaux. Mais que se cache-t-il derrière ces termes économiques lissés ? Une réalité vécue par des millions qui continuent de lutter, non pas contre des chiffres, mais contre la faim, le manque d’éducation, et un futur incertain.

Et « coûteuse« , oh combien ! Non pas en termes de billets verts ou de prêts à rembourser, mais coûteuse en opportunités perdues pour améliorer les vies. Ce rapport décrit comment des nations entières sont étranglées par des dettes, des emprunts, et une dépendance funeste à l’aide qui, plutôt que de les libérer, les enchaîne à un cycle de dépendance et de désespoir.

Puis il y a cette ironie du sort — des pays riches en ressources mais dont les citoyens sont parmi les plus pauvres du monde. Des terres pleines de potentiel, exploitées non pour le bien de ceux qui y vivent, mais pour remplir les coffres lointains des investisseurs étrangers. Le FMI parle de réformes structurelles, mais entre les lignes se lit un appel désespéré pour une vraie transformation qui mettrait enfin le capital au service des personnes, et non l’inverse.

Lire entre les lignes et redéfinir les lignes

Alors oui, ce rapport parle de chiffres, de projections, de politiques. Mais ce que nous devons lire, c’est un cri pour une vision nouvelle, un appel à repenser non seulement les économies mais les sociétés elles-mêmes. Ne nous y trompons pas : les solutions réelles nécessiteront plus que des ajustements de politique monétaire ou des prêts concessionnels. Elles demanderont du courage, de l’innovation, et une volonté sincère de mettre en avant les besoins des personnes avant ceux du profit.

Chers lecteurs, l’heure est venue non seulement de lire entre les lignes de tels rapports, mais de redéfinir les lignes elles-mêmes. La reprise ne doit pas être seulement économique — elle doit être humaine, inclusive et juste. Car sans cela, quelle sorte de reprise est-ce vraiment ?

Chiencoro Diarra

25 avril 2024 0 comments
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La mine de lithium de Bougouni en construction au Mali.
Actu

L’essor du lithium africain : Un levier de croissance économique dans une ère technologique

by Chiencoro 22 avril 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

En 2024, la production de lithium en Afrique est prévue pour tripler, passant de 4% à 10% de la production mondiale, selon les estimations de Benchmark Mineral Intelligence. Cette hausse notable, principalement due aux investissements chinois au Zimbabwe et au Mali, positionne le continent comme un acteur clé dans l’approvisionnement global de ce métal essentiel aux technologies vertes.

La scène économique africaine s’apprête à connaître une transformation majeure grâce à l’exploitation du lithium, un métal crucial dans la production des batteries pour véhicules électriques. Selon les récentes analyses de Benchmark Mineral Intelligence, la production minière de lithium en Afrique est en voie de tripler en 2024, passant de 4 % à 10 % de la production mondiale. Cette progression spectaculaire est non seulement la plus significative à l’échelle globale pour l’année, mais elle positionne également le continent comme un acteur clé dans la chaîne d’approvisionnement mondiale de ce précieux métal.

Diversification des investissements dans le secteur

L’intérêt croissant pour le lithium africain s’explique principalement par les investissements massifs de la Chine dans les secteurs miniers du continent, notamment au Zimbabwe et au Mali. Ces deux pays deviennent des points névralgiques de la production, avec le Zimbabwe au premier plan grâce à plus d’un milliard de dollars investis par des entreprises chinoises entre 2021 et 2023. Les prévisions indiquent que la majorité de l’augmentation de la production proviendra de ces investissements, soulignant l’influence chinoise dominante dans l’exploitation du lithium africain.

La production mondiale de lithium, selon UBS, devrait connaître une augmentation de 40 % en 2024, avec l’Afrique jouant un rôle crucial dans cette croissance. Cependant, cette dépendance vis-à-vis des investissements chinois soulève des questions importantes sur la souveraineté économique et les bénéfices réels pour les pays africains. Plus de 90 % de l’approvisionnement prévu en lithium en Afrique pour cette décennie proviendrait de projets détenus en partie par des entités chinoises, ce qui pose le problème de la rétention de valeur au sein des économies locales.

À côté de ces géants chinois, des compagnies australiennes et américaines, comme Atlantic Lithium et Piedmont Lithium, commencent également à marquer leur présence. Le projet Ewoyaa au Ghana, développé par Atlantic Lithium et cofinancé par Piedmont Lithium, représente la première mine de lithium du pays et incarne une diversification bienvenue des investissements dans le secteur. Cette diversité pourrait contribuer à une meilleure négociation des termes de commerce et d’exploitation des ressources naturelles africaines.

Elaborer des stratégies pour maximiser les retombées économiques

Néanmoins, le contexte global du marché du lithium est marqué par une volatilité significative des prix, qui ont chuté ces derniers mois. Bien que cette baisse n’ait pas encore impacté directement les projets en cours en Afrique, selon un rapport d’Ecofin Pro, il est crucial que les pays producteurs de lithium élaborent des stratégies pour maximiser les retombées économiques. Historiquement, ces pays n’ont pas pleinement profité des hausses précédentes des prix du lithium, ce qui les oblige à être plus vigilants et proactifs pour tirer avantage de cette nouvelle ruée vers le lithium.

L’avenir du lithium en Afrique représente donc une opportunité majeure mais également un défi. Le continent doit naviguer entre les investissements étrangers et la nécessité de développer une industrie durable qui bénéficie véritablement à ses populations. Avec les bonnes politiques et une gestion avisée, l’Afrique pourrait non seulement profiter économiquement de ses ressources naturelles mais aussi établir une nouvelle dynamique dans le marché mondial du lithium, favorisant ainsi le développement de technologies vertes et contribuant à une économie mondiale plus durable.

La transformation en cours dans le secteur minier africain du lithium est donc plus qu’une simple augmentation de capacité; elle est le symbole d’une Afrique qui peut jouer un rôle déterminant dans l’économie mondiale du XXIe siècle, à condition de mettre en place les structures nécessaires pour assurer une croissance inclusive et durable.

Chiencoro Diarra

22 avril 2024 0 comments
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Les Gilets rouges
Actu

Les « Gilets Rouges » du Burkina Faso : défenseurs du pouvoir ou menace à la paix ?

by Sahel Tribune 21 avril 2024
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Au Burkina Faso, un groupe de jeunes appelé les « gilets rouges » menace les critiques du gouvernement de transition. Agissant hors du cadre légal, ils ciblent les domiciles des opposants, exacerbant la tension politique dans le pays.

Au Burkina Faso, un groupe de jeunes militants, surnommés les « gilets rouges« , se positionne au centre d’une controverse grandissante. Ces jeunes, auto-proclamés défenseurs du régime de transition, se montrent de plus en plus menaçants envers ceux qui critiquent ouvertement le pouvoir militaire actuellement en place. Leur méthode ? Faire le tour des domiciles de ces voix discordantes pour y délivrer des avertissements intimidants.

Fondements de la démocratie et de la justice

Le cas le plus récent et le plus médiatisé concerne le domicile de Safiatou Lopez, présidente du cadre de concertation nationale des organisations de la société civile, et figure emblématique de l’opposition en exil en Côte d’Ivoire. Les « gilets rouges » ont rendu visite à sa famille pour transmettre un message clair : le groupe n’hésitera pas à s’attaquer directement à ceux qui s’opposent au régime du capitaine Ibrahim Traoré. Cette menace a été explicitement formulée par le porte-parole du groupe, qui a déclaré ne pas craindre les conséquences judiciaires de leurs actes.

Cette affirmation est alarmante et soulève des questions sérieuses sur l’état de droit au Burkina Faso. L’audace avec laquelle ces jeunes opèrent reflète une dérive vers une impunité qui pourrait éroder les fondements de la démocratie et de la justice dans le pays. La violence verbale et les menaces physiques utilisées par les « gilets rouges » sont symptômatiques d’un climat politique de plus en plus polarisé et violent.

Moussa Sawadogo, un journaliste et consultant local, exprime une profonde inquiétude quant à la situation : « Ces discours violents, stigmatisants et pleins de haine tenus par ces jeunes font peur. Nous avons atteint une situation où les dérapages sont palpables, comme dans certains pays d’Afrique centrale. » Selon lui, le pouvoir en place doit prendre des mesures décisives pour arrêter ces jeunes qui agissent en toute impunité, en dehors de tout cadre légal.

Risque de plonger le pays dans un cycle de violence et de répression

Le silence des autorités de transition face à ces agissements est également source de préoccupations. Il semble que ce mutisme puisse être interprété comme un signe de consentement tacite à ces pratiques intimidantes, ce qui ne fait qu’accroître la tension et la peur parmi les opposants politiques et les défenseurs des droits humains. Un membre d’une organisation de défense des droits de l’homme critique ouvertement ce silence, estimant que cela pourrait encourager davantage de violences et de répressions contre ceux qui osent parler.

La situation au Burkina Faso rappelle douloureusement que la liberté d’expression est souvent une des premières victimes en période de transitions politiques tumultueuses. Les actions des « gilets rouges » non seulement menacent cette liberté fondamentale, mais risquent également de plonger le pays dans un cycle de violence et de répression de plus en plus difficile à briser.

Il est crucial pour la stabilité du Burkina Faso que les autorités prennent des mesures efficaces et immédiates pour garantir la sécurité de tous les citoyens et pour maintenir un dialogue ouvert et respectueux avec tous les secteurs de la société. Le défi est de taille, mais il est essentiel pour prévenir une détérioration plus profonde de la situation sécuritaire et politique du pays.

Alors que le Burkina Faso navigue dans ces eaux troubles, la communauté internationale doit également jouer un rôle de surveillance et de soutien pour aider le pays à maintenir le cap vers une démocratie stable et inclusive, libre de toute intimidation et violence politique.

Chiencoro Diarra

21 avril 2024 0 comments
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Consommation de drogue au sahel
A la Une

La crise silencieuse du Sahel : le rôle du trafic de drogue dans la déstabilisation de la politique au Sahel 

by Chiencoro 21 avril 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

La région du Sahel devient de plus en plus une plaque tournante du trafic de drogue, ce qui a un impact sur son paysage politique déjà fragile. Un récent rapport de l’ONUDC détaille comment l’augmentation du transit de stupéfiants alimente la corruption et donne du pouvoir aux groupes armés, posant ainsi des menaces importantes à la stabilité de pays comme le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger.

La région du Sahel, qui englobe le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger, est de plus en plus reconnue comme un maillon essentiel du réseau mondial du trafic de drogue, principalement en raison de son positionnement géographique stratégique. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) souligne que le Sahel constitue une route essentielle pour le transport de la cocaïne, de la résine de cannabis et des opioïdes pharmaceutiques depuis les zones de production vers les marchés lucratifs d’Europe et d’Afrique du Nord.

Trafic de cocaïne et déstabilisation politique

La montée du trafic de cocaïne à travers le Sahel est particulièrement alarmante. De seulement 13 kg par an entre 2015 et 2020, les saisies de cocaïne ont grimpé à 1 466 kg en 2022, avec des quantités importantes interceptées au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Cette escalade met en évidence le rôle croissant du Sahel dans le commerce mondial de la cocaïne, facilité par ses frontières poreuses et la faiblesse de ses structures de gouvernance. Comme indiqué dans le rapport, cette augmentation n’est pas simplement le reflet d’une application renforcée de la loi, mais un indicateur clair d’une intensification des activités de trafic.

L’implication de personnalités politiques de haut niveau dans le trafic de drogue a de profondes implications sur le paysage politique du Sahel. Le rapport révèle que les élites politiques et même les membres des forces de sécurité sont souvent impliqués dans la facilitation du trafic de drogue, qui non seulement alimente la corruption mais sape également la légitimité des institutions étatiques. De tels enchevêtrements présentent de graves risques pour la stabilité politique de la région, car ils renforcent les structures de pouvoir qui dépendent fortement d’économies illégales.

Impact économique et financement des groupes armés

Le trafic de drogue au Sahel a également des conséquences économiques importantes. Cela détourne les jeunes des activités économiques légitimes et favorise une économie dépendante du commerce illégal. Cette situation est exacerbée par l’implication de divers groupes armés dans le trafic de drogue, qui leur fournit d’importantes ressources financières pour se procurer des armes et soutenir leurs opérations. Cette dynamique a un double effet : elle perpétue les conflits et la violence dans la région et déstabilise davantage les États déjà fragiles.

En outre, la concurrence pour le contrôle des itinéraires lucratifs du trafic de drogue conduit souvent à de violents affrontements entre différentes factions armées, contribuant ainsi à l’instabilité sécuritaire de la région. Par exemple, le rapport documente de nombreux incidents au cours desquels des affrontements autour des itinéraires du trafic de drogue ont fait des victimes, soulignant l’impact direct du trafic de drogue sur la sécurité régionale.

Implications politiques et réponse internationale

La réponse de la communauté internationale à la situation a été multiforme, impliquant des efforts visant à renforcer la sécurité des frontières et à promouvoir la coopération régionale dans la lutte contre le trafic de drogue. Cependant, la persistance de ces itinéraires de trafic souligne les difficultés rencontrées pour lutter efficacement contre ce commerce. Les recommandations politiques de l’ONUDC soulignent la nécessité d’une approche holistique qui comprend le renforcement des institutions étatiques, l’amélioration des processus judiciaires et la promotion d’opportunités économiques susceptibles de détourner les jeunes de l’attrait du trafic de drogue.

Le paysage du trafic de drogue au Sahel est une question complexe liée à des défis socio-économiques, politiques et sécuritaires. Pour résoudre ce problème, il faut des efforts concertés de la part des gouvernements nationaux, des organisations régionales et des partenaires internationaux pour mettre en œuvre des stratégies solides qui s’attaquent à la fois aux symptômes et aux causes profondes du trafic de drogue dans la région. Sans ces mesures globales, le Sahel risque de sombrer davantage dans un cycle de violence et d’instabilité alimenté par le lucratif trafic de drogue.

Chiencoro Diarra 

21 avril 2024 0 comments
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Bassirou Diomaye Faye et le président Gambien
A la Une

Premiers pas à l’étranger: président Faye privilegie la Gambie pour son deuxième déplacement

by Chiencoro 20 avril 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a effectué sa première visite à l’étranger en Gambie ce samedi 20 avril 2024, symbolisant une continuité dans la politique de bon voisinage sénégalaise. Cette visite d’amitié et de travail, marquant son deuxième voyage officiel depuis son élection le 24 mars, vise à renforcer les liens séculaires entre les deux nations voisines.

En franchissant les frontières de son pays pour la Gambie, le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, ne fait pas que suivre un chemin tracé par la tradition diplomatique de son pays ; il tisse des liens, renforce des alliances, et montre une volonté ferme de prioriser les relations de proximité dès le début de son mandat. Ce samedi 20 avril 2024 marque son second voyage officiel, un signe éloquent de l’importance qu’il accorde à ses voisins immédiats, en commençant par la Mauritanie puis la Gambie.

Résoudre les problématiques régionales

Dans le contexte africain, où chaque voisin peut être un partenaire stratégique essentiel ou un défi de taille, cette approche peut s’avérer cruciale. Bassirou Diomaye Faye semble comprendre que la stabilité et la prospérité de son pays sont inextricablement liées à celles de ses voisins. En choisissant la Gambie, un pays qui a toutes ses frontières terrestres à l’intérieur du Sénégal et qui partage des liens économiques et culturels profonds, le président Faye envoie un message clair : il voit dans chaque voisin une extension de sa propre maison.

La Gambie et le Sénégal partagent plus que des frontières. Le wolof, langue véhiculaire du Sénégal, est également parlé en Gambie ; le fleuve Gambie, qui donne son nom au pays, est une artère vitale pour les deux nations, enrichie par les ponts inaugurés en 2019 et 2022 qui facilitent désormais la circulation et le commerce. Sur le plan économique, la Gambie est un partenaire commercial non négligeable pour le Sénégal, absorbant une part significative des exportations intracommunautaires.

Cette visite n’est pas seulement symbolique. Elle se place dans un cadre de coopération sécuritaire, notamment concernant la Casamance, une région du Sénégal marquée par des décennies de conflit. Les enjeux de sécurité et de développement y sont entrelacés, faisant de la collaboration entre la Gambie et le Sénégal une nécessité plutôt qu’une option. En discutant avec les autorités gambiennes, le président Faye ne cherche pas seulement à maintenir le statu quo ; il explore comment les deux nations peuvent conjointement contribuer à la résolution de problématiques régionales qui les affectent tous deux.

Vision d’un Sénégal ouvert, connecté et influent

Ce voyage, bien que bref, est lourd de signification. En tant que jeune président, Faye a la possibilité de redéfinir les relations sénégalo-gambiennes pour une nouvelle génération. Il semble prêt à adopter une approche plus dynamique et inclusive, reconnaissant que les vieux problèmes nécessitent souvent de nouvelles solutions et que la coopération régionale est plus impérative que jamais.

En mettant l’accent sur des relations amicales et productives dès le début de son mandat, Bassirou Diomaye Faye montre qu’il n’est pas seulement à l’écoute des besoins de son peuple mais aussi sensible aux dynamiques complexes de l’Afrique de l’Ouest. Cela peut être interprété comme un signe d’un leadership réfléchi et proactif, qui comprend que les véritables défis—qu’ils soient économiques, sécuritaires, ou environnementaux—ne connaissent pas de frontières et ne se résolvent pas en isolation.

Ainsi, ce voyage en Gambie n’est pas simplement une visite ; c’est une affirmation que sous la présidence de Faye, le Sénégal sera un voisin engagé, un partenaire fiable, et un acteur clé dans la quête d’une Afrique de l’Ouest plus stable et intégrée. C’est l’espoir d’un avenir où les succès sont partagés et les défis sont affrontés ensemble. En définitive, cette sortie met en lumière non seulement la politique de bon voisinage du président Faye mais aussi sa vision d’un Sénégal ouvert, connecté et influent sur la scène régionale et internationale.

Chiencoro Diarra

20 avril 2024 0 comments
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Visite de Bassirou DIomaye Faye en Mauritanie
A la Une

Renforcement de l’Union africaine: les présidents du Sénégal et de la Mauritanie discutent coopération et développement

by Chiencoro 18 avril 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a rencontré son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le 18 avril 2024 à Nouakchott, Mauritanie. Cette première visite officielle à l’étranger depuis son élection le 24 mars vise à renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays.

Lorsque Bassirou Diomaye Faye, fraîchement élu cinquième président du Sénégal, a choisi la Mauritanie pour sa première sortie officielle, nombreux furent ceux qui y virent un choix stratégique, sinon un signal fort. En lieu et place des traditionnels déplacements vers des capitales occidentales, il opte pour un rapprochement avec un voisin, non sans enjeux. Cette visite est d’autant plus symbolique qu’elle s’inscrit dans un contexte de coopération sur des dossiers clés comme le gisement de gaz Grand Tortue Ahmeyim et la pêche, essentiels pour les deux nations.

Une diplomatie axée sur la solidarité et le développement mutuel

Ce geste, à peine perceptible dans le grand théâtre de la politique internationale, résonne cependant comme une déclaration d’intention de la part de Faye. « C’est un engagement envers des relations plus fortes et plus stratégiques avec la Mauritanie« , pourrait-on imaginer entendre dans les couloirs de Nouakchott. Cette démarche souligne une volonté de renforcer les liens séculaires et de collaborer sur des enjeux économiques mutuels, ce qui est une bouffée d’air frais dans une diplomatie souvent dictée par des alliances traditionnelles et parfois figées.

En mettant l’accent sur des projets bilatéraux concrets, tels que le développement de ressources naturelles et les infrastructures de transport, Diomaye Faye semble vouloir inscrire son mandat sous le signe du pragmatisme et de la coopération productive. Les implications de cette approche pour le développement des deux pays sont considérables, notamment en termes d’indépendance énergétique et économique.

Mais au-delà des contrats et des projets, cette visite marque un tournant dans la manière dont le Sénégal, sous la houlette de son nouveau président, envisage ses relations avec le reste de l’Afrique. Faye délaisse le spectaculaire pour l’efficace, préférant les pourparlers directs aux grands discours. Sa politique semble promettre une ère de diplomatie axée sur la solidarité et le développement mutuel, plutôt que sur la compétition ou le spectacle.

Ce que montre Diomaye Faye

Cela dit, la politique est un domaine où les bonnes intentions doivent être équilibrées avec des actions concrètes. Alors que Bassirou Diomaye Faye poursuit son chemin, les yeux de nombreux Sénégalais, et peut-être de toute l’Afrique, resteront braqués sur lui, attendant de voir si ses débuts prometteurs se traduiront par des changements tangibles et durables. En choisissant la Mauritanie comme premier arrêt, il n’a pas seulement choisi un partenaire ; il a choisi un cours qui pourrait bien redéfinir l’engagement du Sénégal envers ses voisins et au-delà.

Et pendant que nous observons, peut-être devrions-nous aussi espérer que ce ne soit que le début d’une nouvelle dynamique africaine, où les leaders choisissent leurs voisins non pour des affichages politiques, mais pour des partenariats véritablement enrichissants. Bassirou Diomaye Faye, avec cette visite, ne nous montre-t-il pas qu’une autre façon de diriger est possible ?

Chiencoro Diarra

18 avril 2024 0 comments
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Des avions de combats
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Opérations antiterroristes réussies au Mali: chef terroriste abattu, terroristes défaits à Djenné

by Chiencoro 18 avril 2024
written by Chiencoro 2 minutes read

Le 12 avril 2024, les Forces Armées Maliennes ont neutralisé Ali Sekou, un chef terroriste notoire, et plusieurs de ses complices près de Laounia, dans la zone de Youwarou, Mali. Trois jours plus tard, le 15 avril, une opération d’envergure a permis de défaire un groupe terroriste à Bana et Kabio, cercle de Djenné, marquant un succès significatif pour la sécurité nationale.

Dans les arides étendues de la zone de Youwarou et les régions avoisinantes, l’ombre menaçante du terrorisme s’est un peu plus dissipée ce 12 avril 2024. Ali Sekou, alias Diouraydi, chef terroriste redouté pour ses méfaits et sa brutalité, a été neutralisé par les Forces Armées Maliennes (FAMa). Ce n’était pas un simple fait divers de plus dans le journal des opérations militaires, mais un coup significatif porté au cœur des activités terroristes dans cette région troublée.

Le secteur de Bana et Kabio, près de Djenné

Diouraydi, qui était l’adjoint de Hassane, alias Cheik Oumar, n’était pas qu’un fantôme parmi les ombres de la terreur; il était le visage de la peur pour beaucoup. Responsable de la pose d’engins explosifs improvisés, il avait semé la mort et l’horreur parmi les populations innocentes. Sa neutralisation représente donc non seulement une victoire tactique mais également un soulagement profond pour les communautés locales longtemps meurtries.

Trois jours plus tard, le 15 avril, l’audace et le courage des FAMa étaient une fois de plus à l’épreuve dans le secteur de Bana et Kabio, près de Djenné. Un affrontement d’une intensité rare s’est joué contre un groupe terroriste conséquent. L’utilisation combinée de l’artillerie et des forces terrestres et aériennes par les militaires maliens a permis de repousser les assaillants en surnombre. Le professionnalisme des troupes sur le terrain a non seulement permis de neutraliser de nombreux combattants ennemis mais aussi de récupérer des équipements laissés par les fuyards.

Le combat continu pour la sécurité et la paix

Ces opérations récentes illustrent la montée en puissance des FAMa dans leur lutte contre le terrorisme, un engagement qui, au-delà de la simple réaction, est un signe de leur capacité croissante à prévenir les attaques et à protéger les citoyens. L’Etat Major Général des Armées, en soulignant ces victoires, n’envoie pas seulement un message de force à ses adversaires mais aussi de confiance à la population malienne.

La détermination et le succès des FAMa dans ces récents combats sont des signes prometteurs dans le combat continu pour la sécurité et la paix. Ils montrent que malgré l’adversité, le Mali se bat avec vigueur pour reprendre le contrôle de son destin et assurer la sécurité de ses citoyens. L’engagement continu de l’armée maliennes sous-tend un message clair : la résilience face à l’adversité et un pas de plus vers la restauration de la paix dans une région marquée par des conflits qui semblent sans fin.

Chiencoro Diarra

18 avril 2024 0 comments
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Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim
Actu

Répression ou préservation? Le Mali dissout une association accusée de troubler l’ordre public

by Sahel Tribune 17 avril 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Le mercredi 17 avril 2024, sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, le Conseil des Ministres du Mali s’est réuni au Palais de Koulouba pour dissoudre l’association « Coordination des Organisations de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali ». Cette mesure a été prise en réponse à des actions jugées contraires aux principes de souveraineté et d’unité nationale du pays.

Le gouvernement malien, présidé par le Colonel Assimi GOITA, a annoncé la dissolution d’une association civile lors de la session du Conseil des Ministres tenue le mercredi 17 avril 2024. Cette réunion s’est déroulée dans la salle de délibérations du Palais de Koulouba, affirmant ainsi l’engagement continu du gouvernement envers la souveraineté et l’unité nationale.

Surveillance et régulation des activités des organisations

Le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, a présenté au Conseil une décision cruciale concernant la « Coordination des Organisations de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali ». Cette association, formée dans un contexte de crise politique et sociale, a été dissoute sous prétexte de violer les principes fondamentaux de la République, notamment la souveraineté de l’État, l’unité nationale et la laïcité de l’État.

La dissolution s’appuie sur la législation en vigueur qui régit les activités des partis politiques et des associations. Selon la Loi n°05-047 du 18 août 2005 portant charte des partis politiques, ainsi que la Loi n°04-038 du 5 août 2004 modifiée, les organisations politiques et civiles doivent opérer dans un cadre qui respecte les principes de l’État. La loi interdit explicitement aux partis de former des associations et aux associations de s’engager dans des comportements pouvant compromettre l’ordre public et les valeurs de l’État.

L’association dissoute a été accusée d’engager des actions provocatrices qui menacent l’ordre public et sapent l’autorité de l’État. Cette mesure reflète une tendance plus large de surveillance et de régulation strictes des activités des organisations non gouvernementales et politiques au Mali, surtout dans un contexte où la stabilité du pays reste fragile.

La précarité de l’espace accordé au débat démocratique

La décision du Conseil des ministres soulève des questions importantes sur l’équilibre entre la sécurité nationale et la liberté d’expression. Elle intervient dans un climat où le gouvernement de transition cherche à renforcer son contrôle sur les dynamiques politiques et sociales du pays, dans le but de maintenir l’ordre et de préparer le terrain pour des réformes futures visant la consolidation de la paix et la réconciliation nationale.

Les implications de cette dissolution pour le paysage politique et la société civile du Mali sont profondes. Elles indiquent une volonté ferme du gouvernement de contrôler l’espace public et d’assurer que toutes les entités fonctionnent en alignement avec les objectifs nationaux définis par l’État. Cela pose également un précédent significatif pour la gestion des dissensions au sein du pays, soulignant la précarité de l’espace accordé au débat démocratique dans le contexte actuel de transition.

Oumarou Fomba

17 avril 2024 0 comments
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intervention armée
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Le Mali met en place des forces d’intervention rapide pour renforcer la sécurité nationale

by Sahel Tribune 17 avril 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Le Mali a annoncé la création de la Force d’Intervention Rapide des Armées (FIRA) par décret présidentiel le 15 avril 2024 à Bamako. Cette nouvelle unité militaire, placée sous l’autorité de l’Etat-major général des Armées, vise à renforcer la sécurité nationale face aux menaces croissantes.

Dans le cadre d’une démarche significative visant à renforcer les capacités de défense nationale face aux défis sécuritaires persistants, le gouvernement de transition du Mali a officiellement annoncé la création d’une nouvelle unité militaire connue sous le nom de Forces d’intervention rapide des armées (FIRA). Cette évolution fait suite à une série de mesures législatives visant à renforcer la préparation opérationnelle des forces armées maliennes.

Le décret, numéroté 2024_0250/PT-RM et daté du 15 avril 2024, fixe la création et le cadre opérationnel de la FIRA sous l’égide de l’état-major général des armées. La création de cette unité d’élite souligne l’engagement du Mali à sauvegarder sa souveraineté et à faire face à diverses menaces à la sécurité, notamment le terrorisme et le crime organisé.

Déploiement stratégique et fonctions

La FIRA nouvellement créée est chargée d’un large éventail de responsabilités, se concentrant essentiellement sur la planification, la coordination et l’exécution d’opérations qui produisent des impacts opérationnels décisifs. Selon le décret, l’unité s’engagera activement dans la lutte contre les organisations terroristes et criminelles, participera aux opérations de sauvetage d’otages et assurera la protection de personnalités militaires et civiles de haut niveau ainsi que d’installations sensibles.

« La création des Forces d’intervention rapide marque un moment charnière dans notre stratégie de défense nationale« , a déclaré un haut responsable du ministère de la Défense. « Cette force est conçue pour répondre rapidement et efficacement aux menaces partout sur notre territoire national.« 

La FIRA sera dirigée par un officier supérieur, portant le titre de Commandant des Forces d’Intervention Rapide des Armées, nommé directement par décret présidentiel sur recommandation du ministre des Armées. Ce poste reflète la grande importance stratégique et les exigences opérationnelles envisagées pour l’unité. Le commandant est appuyé par un commandant en second, qui intervient en cas d’absence du commandant ou de toute forme d’incapacité, assurant ainsi un leadership et une efficacité continus.

État de préparation opérationnelle et perspectives d’avenir

Un arrêté officiel du ministère des Forces armées détaillera davantage la structure organisationnelle et les modalités fonctionnelles de la FIRA, ouvrant la voie à son déploiement opérationnel. « Notre objectif n’est pas seulement de renforcer nos capacités de réponse rapide mais également d’intégrer ces efforts dans le cadre plus large de nos stratégies nationales de défense et de sécurité« , a ajouté le responsable.

Alors que le Mali continue de faire face à des défis de sécurité complexes, la création des Forces d’intervention rapide est considérée comme une étape cruciale vers l’avènement d’une nation plus sûre et plus stable. L’approche proactive du gouvernement en matière de réforme et de renforcement de ses capacités militaires est également considérée comme une assurance pour ses citoyens et un message aux adversaires potentiels quant à la volonté du Mali de défendre son intégrité et sa paix.

Cette décision stratégique s’inscrit également dans le cadre d’efforts régionaux plus larges au Sahel visant à renforcer les mécanismes de sécurité collective face aux menaces persistantes. Alors que la FIRA commence à prendre forme, son impact sur la posture de défense du Mali devrait être significatif, fournissant à la fois un effet dissuasif et une contre-attaque directe aux menaces à la sécurité.

Oumarou Fomba

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Niger-Etats-Unis
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Marche pour la souveraineté: Niamey conteste la présence militaire étrangère

by Sahel Tribune 13 avril 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

À Niamey, ce samedi 13 avril, la jeunesse nigérienne, appuyée par des vagues de citoyens de toutes les strates de la société, a pris d’assaut les rues dans une marche d’une ampleur remarquable. Leur cible ? La présence des troupes américaines sur le sol nigérien, un symbole de l’ingérence étrangère qui semble désormais plus encombrante qu’utile aux yeux d’une population en quête de souveraineté et d’autodétermination.

Au cœur de cette agitation, l’armée américaine, avec ses 1 100 militaires solidement ancrés, principalement à la base aérienne stratégique d’Agadez, devenue le symbole d’une présence que beaucoup jugent néocoloniale. De cette base décollent drones et hélicoptères, scrutant les confins du Sahara, sous couvert de lutte anti-terroriste. Mais aujourd’hui, le peuple nigérien, jeune et moins jeune, scande un refus catégorique de cette tutelle camouflée en partenariat sécuritaire.

Non à l’Amérique sur notre terre !

Les manifestants, essentiellement des collégiens, lycéens, étudiants, et même des militaires déplacés par bus pour rejoindre ce mouvement, ont marché pacifiquement. Ils ont suivi leurs leadersdu Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), applaudissant les discours qui retentissaient en écho à leurs propres pensées : « Non à l’Amérique sur notre terre !« 

Ce rassemblement n’est pas un fait isolé. Il survient dans un contexte où les autorités militaires, actuellement au pouvoir, renforce leurs liens avec la Russie, nouvel allié choisi pour contrer l’influence américaine. L’arrivée récente d’instructeurs russes et de matériels militaires, dont un système de défense anti-aérien, matérialise ce pivot vers Moscou, soulignant une volonté de diversifier les partenariats stratégiques et de renforcer l’autonomie défensive du Niger.

Cet événement marque un point de bascule. Il reflète une fracture entre les aspirations des citoyens nigériens et les politiques de sécurité menées jusqu’à présent avec les États-Unis. La foule, fervente et déterminée, a illustré une page nouvelle de l’histoire nigérienne, tournée lors d’un meeting vibrant sur la grande Place de la concertation, là où résonnent d’ordinaire les échos parlementaires.

Symbole puissant de la résistance d’un peuple

La manifestation de ce samedi matin, bien plus qu’une simple marche de protestation, est un symbole puissant de la résistance d’un peuple contre les manœuvres géopolitiques qui le dépassent. Elle soutient la décision récente de la CNSP de rompre l’accord militaire avec les États-Unis, un geste audacieux et peut-être risqué, mais indéniablement populaire, qui reconfigure les alliances et redéfinit l’avenir géostratégique du Niger.

Dans cette dynamique, le Niger ne se contente pas de changer de partenaires; il cherche à reprendre en main son destin. C’est un message clair que Niamey envoie au monde : le Niger veut être l’architecte de sa défense et le forgeron de sa propre sécurité. Cet éveil des consciences pourrait bien être le prélude à une ère nouvelle, où le Niger, guidé par la volonté de son peuple, naviguera les eaux tumultueuses de la géopolitique internationale avec une boussole recalibrée sur ses propres intérêts et valeurs.

Oumarou Fomba

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Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim
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Le Mali à la croisée des chemins : suspension politique pour un dialogue apaisé

by Chiencoro 10 avril 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

Dans un Mali à la croisée des chemins, les autorités de transition, lors du Conseil des ministres de ce mercredi 10 avril, prennent une décision salvatrice : suspendre les activités politiques partisanes. Un appel au calme et à l’unité, visant à canaliser l’énergie nationale vers un dialogue constructif et inclusif.

Le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement ne demandent pas aux Maliens de se désengager de la politique. Au contraire, ils appellent à une forme plus pure de participation : un engagement dans le dialogue inter-malien, loin des tumultes partisans et des agendas cachés. Cette décision, loin d’être une entrave, est une main tendue vers un futur où le Mali, uni, peut se consacrer à surmonter ses défis sans distraction.

Un acte de prudence ou de pouvoir ?

Dans le grand théâtre des nations, où chaque pays joue sa propre pièce, le Mali, sous les projecteurs depuis quelques temps, vient de faire un choix salutaire. Ce mercredi 10 avril 2024, le rideau s’est levé sur une décision sans précédent des autorités de transition du Mali : la suspension des activités politiques sur tout le territoire national. Derrière cette décision, se dessine l’ambition ferme de préserver l’ordre public et d’assurer la poursuite sereine du Dialogue inter-malien, une pièce maîtresse dans la quête de stabilité et de paix.

À première vue, la suspension des activités des partis politiques et regroupements pourrait ressembler à un coup de force, une mesure drastique dans le jeu délicat de la démocratie. Pourtant, à y regarder de plus près, cette décision traduit une volonté résolue de naviguer au mieux dans les eaux tumultueuses que traverse actuellement le pays. Le colonel Assimi Goïta, tenant fermement la barre, exprime ainsi son désir que rien, absolument rien, n’entrave le processus du Dialogue inter-malien, ce fragile espoir d’un consensus national.

Des eaux troublées par les tempêtes politiques

Il est indéniable que les défis sont nombreux, et les eaux dans lesquelles navigue le Mali, particulièrement agitées. Les revendications pour un nouveau calendrier électoral et la pression exercée par « l’Alliance du 31 mars » illustrent la tempête politique dans laquelle le pays se débat. Face à cela, la décision des autorités de la transition ne cherche pas à réprimer les voix politiques, mais plutôt à canaliser les énergies vers un dialogue constructif, loin des tumultes et des vagues de contestations qui pourraient engloutir le navire Mali.

Le Dialogue inter-malien se veut être ce grand chœur où chaque voix, chaque note compte, dans la composition d’une harmonie qui résonne avec les aspirations profondes du peuple malien. Les défis sécuritaires et de développement auxquels le pays est confronté nécessitent une concentration et une unité d’action que les discordances politiques actuelles ne sauraient garantir. C’est dans ce contexte que la suspension des activités politiques s’impose comme une mesure, non pas de répression, mais de protection de cet espace de concertation.

Vers des cieux plus cléments

Si certains voient dans cette décision une éclipse de la démocratie, je choisis de la percevoir comme l’aube d’une ère où le Mali, guidé par le phare du dialogue et de la concertation, pourra naviguer vers des cieux plus cléments. Il s’agit d’un appel à l’ordre, certes, mais surtout un appel à l’unité et à la paix, indispensables à tout développement durable.

Dans ce grand opéra qu’est la construction nationale, chaque acte, chaque décision compte. L’acte posé par les autorités maliennes de la transition, loin d’être une fin en soi, marque le début d’un nouvel épisode, où l’ordre et la paix seront les maîtres mots d’une nouvelle symphonie malienne. Et si la route est encore longue et semée d’embûches, n’oublions pas que c’est dans l’adversité que se révèlent les plus grandes forces.

Chiencoro Diarra

10 avril 2024 0 comments
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Président Goïta lors du ramadan
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Dialogue inter-maliens : l’appel du président Goïta à la mobilisation générale 

by Sahel Tribune 9 avril 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Le mardi 9 avril 2024 a vu le Mali se rassembler en un esprit de prière et de méditation pour célébrer l’Aïd El-Fitr, clôturant ainsi le mois sacré de Ramadan. Au cœur du palais de Koulouba, le Colonel Assimi Goïta, président de la transition, a saisi cette occasion pour appeler les Maliens à une mobilisation générale au dialogue inter-maliens dont les phases communales s’ouvrent. 

Dans l’immensité du Mali, le 9 juin 2024 a marqué l’aube d’une ère prometteuse, avec le Colonel Assimi Goïta tenant le flambeau de l’espoir haut et fort. Tel un phare dans la nuit sahélienne, son appel vibrant, lors de la prière de l’Aïd el-Fitr, à la mobilisation générale au Dialogue Inter-Malien a illuminé les cœurs et les esprits, guidant le pays vers une constellation d’unités et de prospérités, où chaque citoyen est une étoile appelée à briller de mille feux dans le ciel d’un Mali renaissant.

Les fondements d’une nation résiliente et prospère

L’appel vibrant du président Goïta à une mobilisation générale pour le Dialogue Inter-Maliens résonne comme une clé de voûte pour l’avenir du Mali. En plaçant l’accent sur l’importance capitale de ces échanges pour la renaissance nationale, le Chef de l’État ne se contente pas d’inviter à une simple table de négociation ; il esquisse le contour d’un forum révolutionnaire où chaque Malien est appelé à jouer un rôle protagoniste dans la refondation de son pays. Cette vision inclusive et participative démontre une volonté ferme de dépasser les clivages traditionnels et de faire du dialogue un catalyseur de changement et de progrès.

La portée de cet appel dépasse le cadre de la simple consultation. Il s’agit d’une invitation à l’action collective, à la co-construction d’un Mali nouveau, forgé par la volonté et les aspirations de ses citoyens. Le Président met en lumière une réalité incontestable : la paix durable, la stabilité et l’unité nationale ne peuvent être atteintes et préservées que si elles émanent de la volonté collective du peuple malien. Ce n’est qu’à travers un engagement actif et une participation éclairée de toutes les composantes de la société malienne que les fondements d’une nation résiliente et prospère peuvent être solidement établis.

La paix et la prospérité, reflet d’une nation unie et résolue

Ce Dialogue Inter-Malien est envisagé non pas comme un simple exercice de formalité, mais comme le socle sur lequel reposera le Mali de demain. Chaque contribution, chaque voix, est perçue comme essentielle à l’élaboration d’une vision partagée pour l’avenir. C’est une reconnaissance du fait que la richesse et la diversité des perspectives malienne constituent une force majeure dans le processus de reconstruction et de développement national.

L’appel à la mobilisation pour le Dialogue Inter-Maliens est donc bien plus qu’un signal d’alarme ; c’est une déclaration d’espoir et de foi en la capacité du peuple malien à se réinventer et à surmonter ensemble les épreuves. Dans un contexte marqué par des défis socio-économiques et sécuritaires, cette démarche se veut une affirmation puissante de l’engagement des autorités de la transition à œuvrer pour un Mali où la paix et la prospérité sont les fruits d’un effort collectif, et non plus des aspirations lointaines.

À travers cet appel, le Président Goïta lance un vibrant message : le Mali de demain se construira sur les valeurs de solidarité, de dialogue et de fraternité. C’est un appel à chaque Malien à s’inscrire dans cette dynamique de renouveau, pour que, main dans la main, les Maliens puissent écrire ensemble le prochain chapitre de leur histoire, un chapitre où la paix et la prospérité seront le reflet d’une nation unie et résolue à avancer ensemble vers un avenir radieux.

Oumarou Fomba 

9 avril 2024 0 comments
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Une graphique réalisée pour illustrer les édito sur notre site.
Edito

Sous l’arbre à palabres : le Mali à l’aube d’une renaissance dialoguée

by Chiencoro 8 avril 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

Le Mali se prépare à renouer avec ses racines dialogiques sous l’antique arbre à palabres, espace sacré de rencontre et d’échange. À l’horizon, un dialogue inter-Maliens se dessine, promesse d’une nation tissant ensemble les fils d’un avenir commun.

Dans l’écrin de terres anciennes et de sables mouvants d’histoires et de cultures, le Mali se prépare à embrasser l’esprit de l’arbre à palabres, ce monument vivant de la sagesse africaine où se tissent les fils du dialogue et de l’entente. À l’horizon, une convocation inédite s’esquisse, une invitation au dialogue inter-Maliens, un rassemblement où chaque voix aspire à être entendue, chaque cœur palpite à l’unisson pour le Mali.

Un long fleuve de temps et de récits

Dans cette quête de consensus et de résolution, le temps et l’énergie ne seront pas comptés, car aucun sujet ne restera dans l’ombre, aucune voix ne sera reléguée au silence. Tels les grains semés dans l’abondance d’une terre fertile, les propositions jailliront, promettant une récolte de résolutions et de solutions pour façonner l’avenir.

Cette démarche, rappelant les traditions ancestrales de débats sous l’arbre à palabres, révèle la complexité de tisser la vertu de cohérence entre le verbe et l’acte, entre l’annonce des choix et leur manifestation dans la réalité. C’est l’art délicat de rapprocher le discours de la pratique, d’embrasser la contradiction fertile entre théorie et action, sans jamais laisser l’impatience briser le lien dynamique qui les unit.

Au cœur de ce dialogue, une toile se tisse entre la patience et l’impatience, entre l’urgence de l’action et la sagesse de l’attente, rappelant que l’histoire, ce long fleuve de temps et de récits, ne saurait être ignorée. C’est dans cette tension créatrice que le Mali, tel un phénix, cherche à renaître, à dessiner des lendemains où, comme le soulignait Nelson Mandela, la plus grande victoire réside non pas à éviter la chute, mais à se relever après chaque épreuve.

Un nouveau chapitre

Alors que les préparatifs battent leur plein, que les communautés se mobilisent et que les ressources s’alignent pour écrire ce nouveau chapitre, le Mali, avec le Collectif intégrateur des immochagues et alliés de la Région de Tombouctou ainsi que plusieurs citoyens et organisations syndicales et de la société civile, se dresse, prêt à s’engager dans ce dialogue. C’est une affirmation de foi dans la possibilité d’une paix durable, dans la puissance de la réconciliation et la solidité de la cohésion.

Le Mali, à l’aube de cette renaissance dialoguée, se prépare à naviguer sur les eaux parfois tumultueuses du consensus, armé de patience, d’engagement, et d’une inébranlable croyance en son destin. Sous l’arbre à palabres, dans l’écho de chaque voix, réside l’espoir d’un Mali uni, tissant ensemble le tapis de son avenir, fil par fil, dialogue par dialogue, cœur par cœur.

Chiencoro Diarra

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Une grande salle de conférence
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Voix du peuple ou voile du pouvoir ? Les dialogues nationaux en Afrique

by Sahel Tribune 5 avril 2024
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Dans le tumulte politique africain, le dialogue national se dresse comme une stratégie de séduction des pouvoirs en place, mêlant promesses de changement et enjeux de pouvoir. Cette analyse explore la dualité de ces forums, entre racines culturelles profondes et instrumentalisation politique.

Dans le paysage politique africain, le concept de dialogue national apparaît souvent comme une lueur d’espoir au milieu du tumulte des luttes de pouvoir et des troubles sociétaux. Le récent lancement d’un dialogue national au Gabon, sous les auspices du président Brice Oligui Nguema et de personnalités notables comme l’archevêque Jean Patrick Iba et le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, offre une perspective contemporaine à travers laquelle nous pouvons examiner le rôle multiforme du dialogue dans la Politique africaine.

La valeur atavique du dialogue en Afrique

Historiquement, le dialogue a été un mécanisme essentiel pour la résolution des conflits et la prise de décision au sein des sociétés africaines. Ce recours traditionnel à la recherche d’un consensus reflète une philosophie culturelle profondément enracinée qui valorise l’harmonie communautaire et le bien-être collectif. L’application moderne de ces dialogues, en particulier dans le contexte de crises nationales, fait écho à ces pratiques ancestrales, soulignant la croyance dans le dialogue comme voie vers la paix et la stabilité.

Le dialogue national au Gabon, convoqué à la suite de l’ascendant militaire, illustre la double nature de ces forums. La participation massive au Palais des sports de Libreville et la participation inclusive de personnalités politiques, religieuses, militaires et de la société civile témoignent d’une aspiration collective à la stabilité et à la réforme. Cependant, la célébration ostentatoire des chefs militaires et la gestion orchestrée de l’agenda du dialogue suggèrent la dynamique de pouvoir sous-jacente en jeu.

De même, au Niger, l’annonce par le général Tiani d’un dialogue national inclusif au milieu des menaces d’intervention militaire de la CEDEAO reflète la tentative des autorités militaires de légitimer leur pouvoir tout en faisant face aux pressions internes et externes. Cette initiative, tout en promettant une plateforme de consensus, soulève des questions sur la véritable inclusivité et le potentiel de réformes significatives dans le cadre d’une gouvernance militaire.

Le dialogue comme outil de séduction par les autorités

Les expériences du Mali, du Tchad et de la Guinée aggravent encore la complexité des dialogues nationaux. Chaque contexte révèle une interaction unique entre la promesse du dialogue et les réalités des manœuvres politiques, les divisions sociétales et le défi de parvenir à une véritable inclusivité et à des solutions durables. Ces scénarios soulignent l’équilibre délicat entre l’utilisation du dialogue comme outil de cohésion nationale et le risque de sa cooptation par les entités dirigeantes à des fins de légitimation politique.

L’invocation stratégique de dialogues nationaux par les autorités africaines, en particulier par les pouvoirs militaires après le coup d’État, peut être interprétée comme une forme sophistiquée de séduction politique. En projetant un engagement en faveur de l’ouverture et de la réforme, ces dirigeants visent à apaiser l’opposition, à obtenir le soutien international et populaire et à consolider leur emprise sur le pouvoir. Cette manipulation du dialogue reflète une compréhension approfondie de leur pouvoir symbolique et de la propension de la communauté internationale aux résolutions diplomatiques.

L’avenir des dialogues nationaux en Afrique

L’évaluation des résultats de ces dialogues présente un tableau mitigé. Si certains exemples démontrent des progrès tangibles vers la réconciliation nationale et la réforme, d’autres révèlent les limites et les défis inhérents à la traduction du dialogue en un changement politique et social substantiel. La disparité des résultats souligne l’importance d’un engagement véritable, de l’inclusion et d’une surveillance internationale pour garantir le succès des dialogues nationaux.

La trajectoire des dialogues nationaux en Afrique dépend de la capacité à transcender leur application utilitaire par les élites dirigeantes et à les réancrer dans leurs racines ataviques de véritable recherche de consensus et de prise de décision communautaire. Cette voie future nécessite un effort concerté de la part des sociétés africaines et de la communauté internationale pour faire respecter les principes d’inclusion, de transparence et de responsabilité.

Les dialogues nationaux en Afrique incarnent un mélange paradoxal d’espoir et de manipulation. Bien qu’enracinées dans la riche tradition de dialogue et de consensus du continent, leur application contemporaine sert souvent les intérêts stratégiques de ceux qui sont au pouvoir, en particulier à la suite de coups d’État militaires. Le défi et l’opportunité résident dans la récupération de l’essence du dialogue en tant que véritable outil de réconciliation nationale, de gouvernance démocratique et de guérison sociétale. Ce faisant, l’Afrique peut exploiter le véritable potentiel du dialogue pour tracer la voie vers la stabilité, la prospérité et l’unité.

Younouss

5 avril 2024 0 comments
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La connexion spirituelle profonde et de l'introspection au cours des dix derniers jours du Ramadan
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Nuits d’introspection : les derniers jours du ramadan et la quête spirituelle

by Fousseni TOGOLA 31 mars 2024
written by Fousseni TOGOLA 10 minutes read

Au creuset des dix derniers jours du ramadan, les prières nocturnes se déploient telles des voiles dans l’obscurité, guidant les âmes vers une spiritualité élevée. C’est un temps sacré où le silence de la nuit devient le sanctuaire d’une communion intime avec le divin.

Les derniers jours du ramadan sont un moment de profonde réflexion spirituelle et d’engagement accru dans l’adoration. Ces jours offrent une occasion unique pour les fidèles d’intensifier leur connexion avec le divin et de rechercher des récompenses spirituelles accrues. 

L’importance de la lecture et de la contemplation du Coran

Durant le ramadan, les dix derniers jours brillent comme des perles de grande valeur, offrant une opportunité en or pour s’immerger profondément dans la sagesse et la lumière du Coran. Révélé pendant ce mois sacré, le Coran n’est pas seulement un guide pour la vie des musulmans ; il est la corde salvatrice qui relie le fidèle à son Créateur. C’est pourquoi, pendant cette période, il est vivement conseillé d’augmenter la lecture du Coran, d’embrasser pleinement sa récitation avec méditation et de plonger dans l’océan de sa signification.

La lecture du Coran pendant les dix derniers jours n’est pas un acte rituel ordinaire ; c’est une conversation avec Allah, une quête pour déchiffrer le message divin destiné à éclairer le chemin de la vie. Chaque verset lu, chaque mot récité, devient une goutte de lumière qui pénètre dans le cœur, le purifiant, éveillant l’âme à une compréhension plus profonde de sa mission sur terre. C’est une période où le cœur se détache des distractions mondaines pour se tourner entièrement vers la spiritualité, cherchant la guidance, la miséricorde et le pardon d’Allah.

Engager une récitation réfléchie du Coran signifie aussi s’arrêter sur ses versets, contempler ses enseignements et chercher à les intégrer dans sa vie. Ce n’est pas seulement réciter les mots, mais laisser ces mots résonner dans le cœur, susciter des questions, des réflexions, et finalement, guider vers une action juste. C’est dans ce dialogue intérieur que le Coran devient un véritable compagnon de vie, orientant les fidèles vers le bien, les aidant à naviguer à travers les épreuves et les tribulations avec foi et persévérance.

Cette immersion dans le Coran, surtout pendant les dix derniers jours du ramadan, a le pouvoir de transformer. Elle transforme la routine en rituel, l’obscurité en lumière, le désespoir en espoir. Elle forge un lien inébranlable entre le fidèle et son Créateur, un lien qui nourrit l’esprit, fortifie la foi et illumine le chemin vers la droiture. 

L’I’tikaf : la retraite spirituelle

L’I’tikaf, cette oasis spirituelle au cœur des dix derniers jours du ramadan, invite à une immersion totale dans la quête divine. Se retirer dans le sanctuaire de la mosquée, loin des tumultes et des préoccupations du quotidien, c’est choisir de se rapprocher d’Allah dans la solitude et le recueillement. Cette pratique, fortement encouragée pendant cette période bénie, est une porte ouverte sur une communion intime avec le Créateur, un temps sacré pour nourrir l’âme et renforcer sa foi.

Imaginons l’I’tikaf comme une bulle de tranquillité où le monde extérieur s’efface pour laisser place à un dialogue exclusif avec Allah. C’est dans ce silence, loin du bruit et de la fureur, que le fidèle peut véritablement écouter, méditer et converser avec son Seigneur. Les heures passées en I’tikaf deviennent des moments de réflexion profonde, où chaque prière, chaque invocation, résonne plus fort, portée par la solennité du lieu et la sincérité du cœur.

Cette retraite spirituelle est aussi une occasion de se pencher sur soi-même, d’examiner sa vie, ses actes, ses pensées, à la lumière des enseignements du Coran et de la Sunnah. C’est un moment pour demander pardon, pour s’engager sur la voie de l’amélioration personnelle, pour formuler des résolutions sincères de changement et de croissance spirituelle.

Mais l’I’tikaf n’est pas seulement un voyage intérieur ; c’est aussi une expérience collective, partagée avec d’autres fidèles en quête de paix intérieure et de rapprochement avec Allah. Ensemble, dans le recueillement et la prière, ils forment une communauté unie par le désir commun de plaire à Allah, de se purifier et de se préparer pour accueillir l’Eid avec un cœur renouvelé et une foi revitalisée.

Ainsi, l’I’tikaf se révèle être bien plus qu’une simple retraite physique de la société ; c’est une plongée dans l’essence même de la spiritualité musulmane, un rappel puissant de l’importance de se recentrer sur ce qui compte vraiment : la relation profonde et inébranlable avec notre Créateur. Dans le silence de la mosquée, loin du vacarme du monde, les fidèles trouvent une paix indescriptible, un sentiment d’appartenance et de proximité avec Allah, qui illumine le chemin vers une foi plus profonde et un engagement plus sincère.

 La quête de Laylat al-Qadr

Laylat al-Qadr, la Nuit du Destin, brille dans le calendrier islamique comme la perle des nuits, une fenêtre ouverte sur la miséricorde divine, une chance de toucher du doigt l’éternité. C’est la nuit où le ciel se penche vers la terre, où les prières s’élèvent et rencontrent l’écoute attentive d’Allah, où chaque acte de foi est magnifié, chaque supplication a la chance d’être exaucée.

Imaginons cette nuit comme une clairière silencieuse dans la forêt dense des jours, un moment suspendu où le temps et l’éternité semblent converger. Les fidèles, armés de leur foi, scrutent le ciel nocturne, le cœur vibrant d’espoir, cherchant à capter les signes de cette bénédiction cachée parmi les nuits impaires de la dernière décade du ramadan. C’est une quête spirituelle, un appel à plonger plus profondément dans l’adoration, à redoubler d’efforts dans la prière, la lecture du Coran, la réflexion et les œuvres charitables.

Laylat al-Qadr est cette promesse divine d’une récompense dépassant l’imagination, où les actes sont récompensés comme s’ils avaient été accomplis pendant mille mois. C’est une nuit de pardon, où les cœurs repentants trouvent l’apaisement, où les fardeaux de l’âme sont allégés, où les liens avec le Créateur sont renforcés dans l’intimité de la prière nocturne.

Les musulmans du monde entier se tournent avec ferveur vers cette nuit, chacun à sa manière, certains dans le recueillement solitaire, d’autres dans la prière collective, tous unis dans l’espoir d’être touchés par la grâce de Laylat al-Qadr. Dans leurs mains ouvertes, dans le secret de leurs cœurs, dans l’élévation de leurs âmes, ils offrent leurs espoirs, leurs peurs, leurs rêves à Allah, dans l’attente d’une réponse, d’un signe, d’une bénédiction.

Ainsi, Laylat al-Qadr demeure un phare de lumière dans la nuit, un rappel vibrant de la proximité d’Allah, une invitation à saisir l’opportunité de se rapprocher de Lui, de chercher Son pardon, Sa guidée, Son amour. C’est une nuit qui offre une pause dans le tourbillon de la vie, une pause pour réfléchir, pour remercier, pour demander, pour espérer. Pour les croyants, c’est l’assurance que, même dans l’obscurité la plus profonde, la lumière de la miséricorde divine est à portée de main, prête à illuminer les cœurs et à guider les pas vers le chemin de la paix et de la satisfaction.

Les actes de charité et de bienfaisance

Dans le creuset des dix derniers jours du ramadan, chaque geste de générosité se transforme en une clé ouvrant les portes de la proximité divine. La zakat, ce pilier de l’islam qui purifie l’âme autant que les richesses, devient le reflet de cœurs ouverts, partageant sans compter. Offrir de la nourriture aux nécessiteux, c’est partager le pain de la fraternité, tisser des liens de solidarité qui transcendent les différences. Soutenir les œuvres caritatives, c’est reconnaître que, dans le grand tissu de l’humanité, chaque fil compte, chaque destin est précieux.

Ces actes de charité et de bienfaisance sont comme des lumières dans l’obscurité, des étincelles de bonté qui illuminent les jours les plus sacrés du calendrier musulman. Ils rappellent que la spiritualité est inséparable de l’action, que la foi se mesure à l’aune de l’amour mis en pratique. En ces jours où le ciel semble plus proche de la terre, la générosité est la plus belle prière, celle qui s’élève silencieusement et trouve écho dans le cœur de l’Autre.

Donner, ce n’est pas seulement se délester d’une partie de ses biens ; c’est se remplir d’une joie profonde, celle qui naît de la gratitude et de la conscience d’avoir contribué, à sa mesure, au bien-être commun. C’est dans cet élan de partage que les fidèles, main tendue vers ceux qui en ont besoin, tissent la trame d’un monde plus juste et plus doux.

La générosité pendant le ramadan, surtout dans ces dix derniers jours chargés de spiritualité, est une fenêtre ouverte sur l’âme du monde, un rappel que, malgré les épreuves, l’humanité peut choisir la voie de la compassion et de l’entraide. Chaque acte de bienfaisance est une goutte d’eau dans l’océan de la miséricorde divine, une prière silencieuse pour un monde apaisé et réconcilié.

L’intensification des prières nocturnes

Dans le silence enveloppant des nuits des dix derniers jours du ramadan, un appel résonne, invitant les fidèles à se plonger dans des prières nocturnes empreintes de ferveur et de dévotion. Le Tarawih et le Tahajjud, ces prières supplémentaires, se déploient comme des ailes dans la nuit, portant les âmes vers des hauteurs de spiritualité rarement atteintes. C’est dans l’intimité de ces heures où le monde retient son souffle que les cœurs s’ouvrent, que les supplications s’élèvent, et que les demandes de pardon trouvent un chemin vers le divin.

La nuit, avec son calme et sa sérénité, devient un sanctuaire de recueillement, un espace où le temps semble suspendu, offrant aux croyants la possibilité d’une adoration plus profonde, d’une communion spirituelle intime avec leur Créateur. Ces moments de prière nocturne, loin de l’agitation du jour, sont des instants de pureté et de réflexion, où l’âme trouve la paix et la sérénité.

L’intensification des prières nocturnes pendant ces jours sacrés est une invitation à se rapprocher d’Allah, à méditer sur sa miséricorde infinie et à chercher son pardon avec un cœur sincère. Chaque inclinaison, chaque prosternation dans l’obscurité est un pas de plus vers la lumière, un fil d’or tissé dans le tissu de la nuit, reliant le fidèle à l’essence même de la foi.

Ces prières sont des oasis spirituelles dans le désert de la nuit, des sources d’eau vive où les âmes assoiffées viennent se désaltérer, se purifier et se renouveler. En ces moments privilégiés, la connexion entre le croyant et son Créateur se fait plus forte, plus vibrante, illustrant la beauté d’une foi vécue dans la quiétude et la contemplation.

Ainsi, les prières nocturnes des dix derniers jours du ramadan ne sont pas seulement des actes d’adoration, mais des voyages intérieurs, des explorations de l’âme qui permettent de toucher du doigt l’infini, de se sentir enveloppé dans une étreinte de paix et d’amour divin.

En embrassant ces pratiques avec sincérité et dévotion, les fidèles peuvent aspirer à une transformation spirituelle et à l’obtention de bénédictions abondantes pendant les dix derniers jours du ramadan. Cette période est une invitation à la réflexion, au renouvellement et à la réconciliation avec le Créateur, marquant ainsi les étapes d’un voyage spirituel enrichissant.

F. Togola 

31 mars 2024 0 comments
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Diomaye-Faye
A la UneBillet d'humeur

Le verdict du Conseil constitutionnel: Bassirou Diomaye Faye officiellement Président

by Chiencoro 29 mars 2024
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Ah, le Sénégal, terre de promesses et d’espoir, vient de tourner une page historique de sa riche histoire politique. Le Conseil constitutionnel a officiellement proclamé l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence, avec une majorité confortable de 54,28% des voix. Voilà qui sonne comme une douce mélodie pour certains, et comme un coup de tonnerre pour d’autres.

C’est une victoire qui, au-delà des chiffres, porte en elle le poids des aspirations d’un peuple. Celle d’une nation qui regarde vers l’avenir avec espoir et détermination, aspirant à un renouveau démocratique, à une prospérité partagée et à une justice sociale pour tous ses fils et filles. Bassirou Diomaye Faye incarne désormais ces rêves et ces ambitions. Mais attention, porter les espoirs d’une nation n’est pas une mince affaire. C’est une responsabilité immense, un fardeau lourd à porter.

La date de l’investiture

Il est fascinant de constater comment, en ces temps modernes, le cours de l’histoire peut être changé par l’exercice d’un droit fondamental et pourtant si puissant : le vote. Le peuple sénégalais a parlé, et son message résonne bien au-delà des frontières du pays : le désir de changement, de progrès, de souveraineté et d’unité est universel.

Mais ne nous y trompons pas, la route vers la réalisation de ces espoirs sera pavée de défis. Il s’agit maintenant pour le nouveau président de transformer les promesses en politiques concrètes, les espoirs en réalités tangibles. Cela nécessitera sagesse, courage et une écoute attentive de la voix de tous les Sénégalais, sans distinction.

Alors, chapeau bas, M. Faye, et bon vent dans cette aventure qui s’annonce exaltante. Le Sénégal et le monde vous regardent, espérant que vous serez le capitaine habile dont ce navire a besoin pour naviguer vers des horizons plus radieux. Que votre mandat soit marqué par l’unité, la prospérité et la paix. Le Sénégal mérite cela, et bien plus encore. Vivement l’investiture attendue normalement avant le 2 avril.

Chiencoro Diarra

29 mars 2024 0 comments
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Un groupe diversifié de citoyens engagés activement dans un processus démocratique.
A la Une

Les gardiens de l’équité: la quête de Mali Kura pour une démocratie pure

by Sahel Tribune 27 mars 2024
written by Sahel Tribune 6 minutes read

Au cœur des attentes des citoyens maliens, l’intégrité du prochain processus électoral tant attendu se dresse comme un pilier essentiel de la confiance démocratique. La transparence et l’équité deviennent les maîtres mots d’une élection scrutée avec espoir et vigilance.

Au seuil d’une nouvelle ère avec les premières élections de la 4ème République dans le Mali Kura, le peuple malien, porteur d’espérances vastes et profondes, aspire à un renouveau marqué par le changement, le progrès, et une stabilisation durable. Les prochaines élections ne sont pas seulement un exercice démocratique; elles représentent un engagement civique profond et l’espoir d’une société plus juste et prospère.

La quête d’une participation active

Dans le Mali Kura, au seuil d’élections pionnières pour la 4ème République, la quête d’une participation active des citoyens est plus qu’une nécessité; c’est une condition sine qua non pour la légitimité et la représentativité du gouvernement à venir. La participation électorale, loin de se limiter au simple geste de déposer un bulletin dans l’urne, est l’expression vivante de l’engagement civique des Maliens, de leur volonté de contribuer à la construction d’un avenir commun, plus prospère, juste et sécurisé.

Cet engagement, pourtant fondamental, se heurte à divers obstacles, qu’ils soient logistiques, socio-économiques, sécuritaire ou liés à un déficit d’information ou d’intérêt. Pour que la voix de chaque Malien résonne et que chaque vote compte, il est impératif de mobiliser l’électorat dans sa plus grande diversité. Cela requiert une stratégie multiprongée, visant à lever les barrières physiques et psychologiques qui pourraient dissuader la participation notamment les défaillances observées dans les processus électoraux de la 3ème République. Des initiatives telles que le transport gratuit vers les bureaux de vote dans les régions reculées, des campagnes d’éducation civique pour démystifier le processus électoral, et des mesures garantissant la sécurité des électeurs sont autant de leviers à actionner.

L’utilisation stratégique des médias et des plateformes numériques s’avère également cruciale dans cette dynamique de mobilisation. Campagnes de sensibilisation, forums de discussion, tutoriels sur le processus de vote, et réponses aux questions fréquentes peuvent jouer un rôle déterminant dans l’éducation électorale des citoyens. L’objectif est de créer un environnement où chaque électeur se sent informé, valorisé et partie prenante du destin national. L’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), l’organe unique en charge des questions électorales au Mali, a alors du blé à moudre.

L’impératif d’un processus électoral transparent

L’exigence d’un processus électoral transparent est au cœur des préoccupations des citoyens malien, qui voient dans cette transparence le socle de leur confiance envers les institutions démocratiques. Un scrutin juste et ouvert n’est pas seulement une procédure; c’est la promesse d’une démocratie authentique où chaque voix compte et chaque vote reflète fidèlement la volonté populaire.

Dans ce contexte, l’importance de l’équité et de l’intégrité du processus électoral est primordiale. La mise en œuvre de mesures rigoureuses pour assurer l’exactitude du dépouillement des votes, la sécurité des urnes, et l’accessibilité pour tous les électeurs, sont des étapes indispensables pour maintenir la foi du peuple dans ses leaders et le système démocratique. La transparence n’est pas simplement une attente; c’est une exigence pour que les citoyens se sentent véritablement représentés et pour que le gouvernement élu bénéficie d’une légitimité incontestable. Les nombreuses réformes effectuées et mises en oeuvre présentement devraient aider à cela.

La surveillance du processus électoral par des observateurs nationaux et internationaux impartiaux joue également un rôle crucial dans la validation de la crédibilité des élections. Leur présence garantit non seulement que toutes les procédures sont respectées mais contribue aussi à dissiper les doutes et les soupçons de fraude ou de manipulation. Leur rapport et leur feedback peuvent aider à identifier et à corriger les lacunes, renforçant ainsi l’infrastructure démocratique du Mali Kura pour les futurs scrutins.

Au-delà de la simple mise en œuvre de ces principes, l’impératif de transparence appelle à une communication ouverte et continue avec le public. La publication en temps réel des résultats, la disponibilité des données de vote, et une réponse rapide aux préoccupations ou aux allégations d’irrégularités sont des aspects fondamentaux qui renforcent la confiance publique. En s’engageant dans une telle démarche, les autorités de Mali Kura démontreront leur dévouement à un avenir démocratique robuste, où le scepticisme cède la place à une foi renouvelée dans le processus électoral.

Un avenir chargé d’espoir

L’horizon malien se teinte d’optimisme à l’aube des élections de la 4ème République de Mali Kura. Au-delà des espérances placées dans l’issue de ce scrutin, c’est tout un projet de société qui se dessine dans les esprits des Maliens, animés par le désir d’un pays où la sécurité ne serait plus un luxe, où chaque citoyen aurait sa chance de réussir sur un pied d’égalité, et où l’éducation serait le pilier sur lequel s’appuient les générations futures pour construire un Mali prospère.

La vision d’un Mali Kura florissant n’est pas une simple chimère; elle repose sur des attentes concrètes et mesurables. Les citoyens aspirent à vivre dans un environnement où la sécurité est garantie non seulement par la force des armes mais aussi par la solidité de la justice et la vigueur de l’état de droit. Ils rêvent d’un Mali où l’économie offre des débouchés à tous, loin des inégalités criantes et des opportunités limitées à une élite. Ils envisagent un système éducatif rénové et adapté aux défis du 21ème siècle, capable de préparer les jeunes Maliens à prendre la relève avec compétence et innovation.

La clé de la concrétisation de ces aspirations réside dans l’émergence d’un gouvernement légitime, véritablement représentatif de la volonté populaire, et investi de la confiance de ses citoyens. Un tel gouvernement serait en mesure de mobiliser les ressources nécessaires, d’attirer le soutien international et d’insuffler une nouvelle dynamique aux efforts de développement du pays. Les élections constituent ainsi une étape cruciale, mais elles ne sont que le point de départ d’un processus de transformation profonde.

Le Mali Kura se tient à un carrefour historique, porté par un élan populaire pour le changement et la réforme. Les enjeux vont bien au-delà de la simple alternance politique; ils touchent à la refondation même de la nation, à son orientation future, et à la place qu’elle souhaite occuper sur l’échiquier régional et mondial. Avec des citoyens engagés, un processus électoral irréprochable, et une vision claire pour l’avenir, Mali Kura a toutes les cartes en main pour entamer sa métamorphose vers un avenir prometteur, empreint de prospérité, de paix, et d’avancées sociales. L’heure est à l’action concertée, à l’optimisme pragmatique, et à l’engagement inébranlable pour faire de ces espoirs une réalité tangible pour tous les Maliens.

Younouss

27 mars 2024 0 comments
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Sonko et Faye
Actu

Faye au pouvoir, Sonko en coulisse : quel futur pour le duo de l’opposition sénégalaise?

by Sahel Tribune 25 mars 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

L’élection présidentielle du 24 mars 2024 au Sénégal marque non seulement un tournant dans l’histoire politique du pays, mais aussi le début d’un nouveau chapitre dans la relation entre deux figures centrales de l’opposition : Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye.

La dynamique entre Sonko et Faye, tissée au fil des années, a pris une tournure décisive lorsqu’à la suite de l’inéligibilité de Sonko, Faye a été propulsé au premier plan en tant que « plan B » pour l’élection. Cette transition, loin d’être un simple ajustement tactique, révèle une profondeur et une complexité dans leur relation, caractérisée par une intimité rare et une confiance mutuelle indéfectible. Le fait que Faye ait nommé son fils Ousmane en l’honneur de leur amitié témoigne de la solidité de leur lien, bien au-delà des considérations politiques.

Un succès électoral qui ouvre la voie à de nouvelles possibilités

L’ascension de Faye, de l’ombre à la lumière, ne s’est pas faite sans défis. Sa détention pour « outrage à magistrat » et « appel à l’insurrection », entre autres, a souligné les risques inhérents à leur lutte commune contre le système actuel. Cependant, ces épreuves n’ont fait que renforcer leur détermination et leur engagement envers leur vision partagée pour le Sénégal, une vision centrée sur la souveraineté nationale, la lutte contre la corruption, et une répartition plus équitable des richesses.

Dans ce contexte, la question de l’avenir de leur collaboration se pose avec acuité. Le succès électoral de Faye ouvre la voie à de nouvelles possibilités pour leur mouvement. Toutefois, il soulève également des interrogations sur la manière dont ils navigueront dans leurs rôles respectifs, maintenant que Faye est au seuil de la présidence. Sonko, avec son charisme et son influence, reste une figure de proue incontournable de l’opposition, tandis que Faye, grâce à son approche plus discrète et réfléchie, a démontré sa capacité à transcender les attentes et à mobiliser le soutien populaire.

Opportunité de modeler le Sénégal

Il est probable que leur collaboration évoluera pour s’adapter à cette nouvelle réalité politique. Sonko pourrait continuer à jouer un rôle clé en tant que conseiller et mentor, tandis que Faye, en tant que président, pourrait incarner la mise en œuvre de leur programme commun. Cette synergie pourrait permettre de concrétiser leur vision d’un Sénégal plus juste et plus indépendant.

Toutefois, cette transition ne sera pas exempte de défis. La capacité de Faye à naviguer dans les complexités de la gouvernance tout en maintenant l’esprit de leur mouvement sera cruciale. De même, la manière dont ils géreront les divergences potentielles et les attentes de leurs partisans pourrait définir le succès de leur partenariat à long terme.

L’avenir des relations entre Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko semble prometteur, mais il exigera une gestion habile des dynamiques de pouvoir, une communication transparente, et un engagement renouvelé envers leurs principes fondamentaux. Ensemble, ils ont l’opportunité de modeler le Sénégal selon une vision commune d’intégrité, d’innovation, et d’inclusion, marquant ainsi une nouvelle ère dans l’histoire politique du pays.

Oumarou Fomba

25 mars 2024 0 comments
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Elections locales au Sénégal
A la Une

La 4ème République du Mali : un tournant historique vers la démocratie

by Chiencoro 21 mars 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

La transition vers la quatrième République au Mali marque un tournant historique, annonçant une ère de réformes démocratiques après des périodes d’instabilité politique. Cette nouvelle phase politique émerge d’une volonté collective de renforcer la démocratie, d’assurer la stabilité régionale et la souveraineté nationale et de favoriser le développement économique et social.

Le Mali a connu plusieurs épisodes de turbulences politiques, caractérisés par des coups d’État et des conflits internes, depuis l’avènement de la démocratie en 1991 à la suite d’une révolution visant à réformer l’État. Ces événements ont mis en évidence la nécessité d’une refonte du système politique pour garantir une gouvernance stable et efficace.

Malgré les efforts des différents présidents, la transition vers la Quatrième République par référendum constitutionnel n’a été réalisée qu’avec le renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 et l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta le 7 juin 2021, après l’épisode Bah N’Daw. Le Mali Kura, longtemps rêvé du peuple malien, est en construction et les prochaines étapes électorales mettront à l’épreuve la solidité des fondations de ce Mali réformé, selon la volonté du peuple malien.

Transition vers la démocratie

La transition vers une démocratie véritable et solide représente un défi important pour tout État, mais pour Mali Kura, elle représente également une opportunité unique de redéfinir son identité nationale et de renforcer les fondements de sa souveraineté.

La promulgation de la nouvelle Constitution, le 23 juillet 2023, constitue un moment historique, signifiant une rupture définitive avec le passé colonial et les instabilités politiques qui en ont résulté. Cette étape cruciale a été rendue possible grâce à un processus de dialogue national inclusif, impliquant un large éventail d’acteurs de la société civile, d’experts juridiques, de chefs religieux et de représentants des communautés locales.

Engagement envers la souveraineté et l’identité nationale

La nouvelle Constitution du Mali Kura reflète un profond attachement à la souveraineté du pays et à l’affirmation de son identité nationale. En s’éloignant d’un cadre juridique perçu comme imposé de l’extérieur, Mali Kura démontre sa détermination en faveur de l’autodétermination et du respect de ses valeurs et traditions uniques.

Ce document fondateur met l’accent sur la justice sociale, l’égalité devant la loi, le respect des droits de l’homme et la promotion d’une gouvernance inclusive et transparente.

Défis et opportunités de la transition

La transition démocratique se heurte à des défis importants. Il est primordial de bâtir des institutions solides, capables de résister aux pressions internes et externes. Ces institutions doivent être solides et perçues comme légitimes et équitables par la population. L’éducation civique joue un rôle crucial en informant les citoyens de leurs droits et responsabilités au sein de la nouvelle République. Des défis reconnus et déjà pris en compte par les autorités maliennes de la transition.

Un autre défi majeur réside dans la capacité du système politique à intégrer toutes les composantes de la société, y compris les groupes marginalisés et les régions éloignées, garantissant ainsi que la démocratie soit véritablement représentative et inclusive. La réconciliation nationale est également un aspect fondamental de cette transition, permettant de guérir les blessures du passé et de construire un avenir commun fondé sur la confiance et le respect mutuels. D’où l’initiative du Dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale mais aussi tous les efforts visant à réoccuper tous les territoires autrefois sous occupation terroristes.

Vers des élections historiques

Les premières élections de la Quatrième République incarnent les espoirs et les aspirations de toute une nation pour un avenir meilleur. Ils constituent une étape cruciale dans la consolidation de la démocratie et représentent un test majeur pour la stabilité et la maturité politiques du Mali Kura. Ces élections offrent aux citoyens la possibilité de participer activement au processus démocratique, de choisir leurs représentants et de façonner l’avenir politique du pays.

Les enjeux de ces élections dépassent la simple question de savoir qui va gagner ou perdre. Ils concernent la capacité de Mali Kura à organiser des élections libres, sûrs, équitables et transparentes qui reflètent véritablement la volonté du peuple. Les résultats détermineront l’orientation du pays dans les années à venir en termes de politiques économiques, sociales et de gouvernance. Ils auront également un impact significatif sur la position internationale de Mali Kura en tant que modèle potentiel de transition démocratique réussie dans la région.

Ainsi, la transition démocratique au Mali Kura, marquée par la promulgation de la nouvelle Constitution et les premières élections de la Quatrième République, constituera un moment déterminant pour le pays. Cela représentera à la fois un défi et une promesse – le défi de construire une démocratie durable et inclusive, et la promesse d’un avenir où la gouvernance est fondée sur la justice, l’égalité et le respect mutuel.

Chiencoro Diarra

21 mars 2024 0 comments
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Éloi, un jeune homme noir, plantant un arbre dans un environnement stérile, avec des bâtiments délabrés en arrière-plan et des silhouettes de personnes observant l'action avec espoir.
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Le berger des loups : la vision d’Éloi pour sa communauté

by Chiencoro 10 mars 2024
written by Chiencoro 9 minutes read

Dans un coin reculé d’une ville grouillante de vie, mais écrasée par la pauvreté vivait un jeune nommé Éloi. Comme un mouton parmi les loups, Éloi incarnait l’innocence et la détermination au milieu d’une communauté où les rêves étaient souvent dévorés par la dure réalité du quotidien. La ville, avec ses ruelles étroites et ses bâtiments délabrés, symbolisait un monde où la lutte pour la survie rendait les cœurs froids et les intentions impitoyables.

Dans un monde où être différent signifie être dévoré, un jeune audacieux défie les lois de la jungle urbaine pour transformer des loups en gardiens d’un rêve commun. Découvrez comment Éloi, avec rien d’autre que courage et conviction, a semé les graines d’espoir dans un terrain de désespoir, prouvant qu’ensemble, même les moutons peuvent guider les loups vers un avenir meilleur.

Les défis auxquels Éloi est confronté

Dans sa lutte pour émerger de la précarité, Éloi se heurtait à un barrage de défis. Le premier obstacle était le manque de ressources financières. Issu d’une famille où finir la journée avec un repas était considéré comme un luxe, Éloi devait jongler entre les petits boulots et ses aspirations, souvent au détriment de son propre bien-être. Mais le défi le plus accablant venait de l’intérieur même de sa communauté. À chaque fois qu’Éloi semblait avancer, des forces semblables à des loups en chasse travaillaient ardemment pour saper ses efforts. Ces « loups » n’étaient pas des étrangers, mais des connaissances, parfois même des amis et de la famille, qui, par jalousie ou par peur de le voir changer leur statu quo, lui imposaient des charges supplémentaires sous forme de demandes d’argent ou de faveurs incessantes.

Ces charges prenaient souvent la forme de responsabilités et d’attentes irréalistes, plaçant Éloi dans une position où réussir signifiait porter le poids de la communauté entière sur ses épaules. Ces attentes étaient à la fois un mélange de pression sociale et d’un système tacite qui dictait que quiconque s’élevant au-dessus de la condition commune devait en payer le prix, rendant ainsi la progression non seulement un combat contre la pauvreté, mais aussi contre les normes culturelles et les obstacles communautaires.

Malgré ces obstacles, Éloi continuait à avancer, son esprit nourri par les rares histoires de réussite qui perçaient le voile de désespoir de sa communauté. Sa détermination était inébranlable, mais la route était semée d’embûches qui testaient sa résilience à chaque tournant.

Le choix crucial auquel Éloi est confronté

Au sommet de ses luttes, Éloi fut confronté à un dilemme qui menaçait de définir son existence entière. Après des années de labeur acharné, il avait finalement atteint un niveau de succès modeste, suffisant pour le distinguer au sein de sa communauté. Cependant, avec ce succès vinrent des choix plus complexes et des décisions morales difficiles. Les « loups » de sa communauté, voyant en lui une menace pour leur domination et un rappel de leurs propres échecs, redoublèrent d’efforts pour le saboter. Ils lui présentèrent un ultimatum : se plier aux pratiques qui avaient maintenu la communauté dans la pauvreté et la division, ou être ostracisé, perdant ainsi tout soutien et se mettant potentiellement en danger, lui et sa famille.

Le choix semblait être entre devenir un loup parmi les loups, adoptant leurs méthodes égoïstes et prédatrices pour assurer sa propre survie et son succès, ou rester fidèle à ses principes, risquant de tout perdre ce qu’il avait laborieusement construit. Éloi passa de nombreuses nuits sans sommeil, tourmenté par ce dilemme. D’une part, embrasser les tactiques des loups lui garantirait une protection et peut-être même une ascension au sein des structures de pouvoir locales. D’autre part, cela signifierait renoncer à tout ce en quoi il croyait : l’intégrité, la solidarité, et l’espoir d’un avenir meilleur pour sa communauté.

Dans un moment de profonde introspection, Éloi réalisa que son véritable désir n’était pas simplement de réussir pour lui-même, mais de montrer qu’il était possible de réussir en restant intègre et en contribuant positivement à sa communauté. Il comprenait que le véritable courage résidait non pas dans la soumission à l’adversité, mais dans la capacité à rester fidèle à ses valeurs, même face à l’oppression. C’est ainsi qu’Éloi prit sa décision : il refuserait de devenir un loup. Il chercherait plutôt à créer un modèle de succès qui non seulement le protégerait des attaques, mais bénéficierait également à tous ceux qui l’entouraient.

Comment Éloi crée un projet bénéfique pour la communauté

Après avoir pris sa décision, Éloi consacra toute son énergie et ses ressources à l’élaboration d’un projet qui non seulement défierait les normes oppressives de sa communauté, mais offrirait également des opportunités de croissance et de prospérité à tous. Il conçut un plan pour une coopérative agricole qui utiliserait les terres inexploitées autour de la ville pour produire des cultures biologiques. Ce projet avait plusieurs objectifs : fournir des emplois à la communauté, créer une source de nourriture durable, et générer des revenus qui pourraient être réinvestis dans d’autres initiatives de développement local.

Éloi présenta son idée lors d’une réunion communautaire, expliquant comment chacun pourrait contribuer et bénéficier du projet. Il souligna l’importance de travailler ensemble pour le bien commun, plutôt que de se laisser diviser par des intérêts égoïstes. Malgré l’hostilité initiale de certains, l’authenticité et la passion d’Éloi commencèrent à gagner le cœur de la communauté. Il mit en place une structure où chacun avait son mot à dire dans la gestion de la coopérative, assurant que le projet ne servirait pas seulement ses intérêts personnels, mais ceux de toute la communauté.

Avec le temps, la coopérative agricole devint un succès. Non seulement elle fournissait des emplois et améliorait la sécurité alimentaire, mais elle servait également d’exemple de ce qui pouvait être accompli lorsque la communauté s’unissait pour un objectif commun. Éloi devint un symbole d’espoir, montrant qu’il était possible de rester fidèle à ses valeurs tout en réussissant.

La réaction de la communauté à la décision d’Éloi

Au début, la décision d’Éloi de refuser de devenir un loup parmi les loups fut accueillie avec scepticisme et même de l’hostilité de la part de certains membres de sa communauté. Les loups, habitués à ce que chacun suive les règles non écrites de l’égoïsme et de la compétition féroce pour les ressources limitées, ne pouvaient pas comprendre pourquoi Éloi choisirait un chemin aussi périlleux, un chemin qui menaçait leur propre manière de vivre et de contrôler.

Cependant, à mesure que le projet de la coopérative agricole prenait forme et commençait à porter ses fruits, la communauté observa avec étonnement la transformation non seulement de la terre qu’ils avaient longtemps considérée comme stérile, mais aussi des perspectives d’avenir qu’ils avaient jugées désespérées. Les emplois créés par le projet offraient non seulement une source de revenu stable, mais aussi un sentiment de dignité et de fierté pour ceux qui y travaillaient. La disponibilité accrue de nourriture fraîche et nutritive commença à améliorer la santé et le bien-être général de la communauté.

Peu à peu, l’hostilité se transforma en admiration et en soutien. Ceux qui avaient douté d’Éloi ou qui avaient tenté de le dissuader de poursuivre son projet commencèrent à le voir comme un leader visionnaire, capable de voir au-delà de la morosité de leur situation actuelle. Des histoires de son courage et de son intégrité se répandirent, inspirant d’autres membres de la communauté à proposer et à soutenir des initiatives similaires.

L’impact le plus profond fut peut-être sur les jeunes de la communauté, qui voyaient en Éloi un modèle de réussite accessible. Il leur avait montré qu’il était possible de réussir en restant fidèle à ses valeurs et en travaillant pour le bien commun, et non en suivant les voies destructrices de l’égoïsme et de la compétition à somme nulle. L’espoir se raviva dans la communauté, un espoir qu’ensemble, ils pourraient surmonter les défis et construire un avenir meilleur.

La décision d’Éloi et son succès avec la coopérative agricole eurent un effet bouleversant sur sa communauté, transformant une culture de méfiance et de désespoir en une de coopération, de soutien mutuel, et d’optimisme pour l’avenir. C’était un rappel puissant que le changement commence souvent avec les actions courageuses d’une seule personne, capable d’inspirer une communauté entière à rêver et à travailler ensemble pour réaliser ces rêves.

Le message d’espoir et la leçon tirée du parcours d’Éloi

L’histoire d’Éloi, le mouton qui a refusé de devenir un loup parmi les loups, se termine sur une note d’espoir et d’inspiration. Son projet, la coopérative agricole, est devenu bien plus qu’un moyen de subsistance pour la communauté ; c’était un symbole de ce qui est possible lorsque l’on choisit de s’élever au-dessus de la mentalité prédatrice qui prévaut souvent dans des situations de désespoir et de pauvreté. Éloi a démontré qu’avec détermination, intégrité, et une volonté de servir les autres, il est possible de transformer non seulement sa propre vie, mais aussi celle de toute une communauté.

La leçon la plus importante que nous pouvons tirer de son histoire est la puissance de l’esprit communautaire et du leadership éthique. Éloi a choisi de rester fidèle à ses principes, même lorsque la voie la plus facile aurait été de céder à la corruption et à l’égoïsme. Son succès n’est pas seulement mesuré par la prospérité de la coopérative, mais aussi par le changement de mentalité au sein de sa communauté. Les gens ont commencé à voir au-delà des limites imposées par leur environnement et à croire en la possibilité d’un avenir meilleur.

Cette histoire nous rappelle que, même dans les situations les plus difficiles, l’espoir et la persévérance peuvent mener à des changements significatifs. Éloi et sa coopérative agricole sont un témoignage vivant que le succès véritable ne se mesure pas uniquement en termes de richesse ou de pouvoir, mais par l’impact positif que nous avons sur la vie des autres et par notre capacité à rester fidèles à ce que nous sommes vraiment.

L’histoire d’Éloi nous inspire à croire que, peu importe les obstacles, il est toujours possible de choisir un chemin qui non seulement nous élève personnellement, mais qui aide également à élever ceux qui nous entourent. C’est un rappel puissant que, même parmi les loups, un mouton peut non seulement survivre, mais prospérer, en changeant le cours de l’histoire pour lui-même et pour sa communauté.

Chiencoro Diarra 

10 mars 2024 0 comments
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Rôle des femmes dans la promotion de la paix au Mali
A la Une

Sous-estimées mais incontournables : Les femmes au cœur de la résolution de conflits au Mali

by Bakary FOMBA 8 mars 2024
written by Bakary FOMBA 4 minutes read

Dans l’ombre des conflits qui secouent le Mali, un acteur crucial de la paix et de la réconciliation demeure largement sous-estimé : les femmes. Malgré les épreuves inimaginables — violence sexuelle, déplacements forcés, pertes déchirantes — les femmes maliennes émergent non seulement comme survivantes mais aussi comme piliers de stabilité et d’espoir. Leur contribution, allant de la médiation communautaire à la reconstruction sociale, souligne un paradoxe : omniprésentes sur le terrain, elles restent néanmoins absentes des cercles de décision. 

Il n’échappe à personne que les conflits armés au Mali ont profondément impacté la vie des femmes, qui ont été confrontées à des niveaux alarmants de violence sexuelle, de déplacement forcé, de pertes familiales et de privations. Ces expériences ont eu des conséquences dévastatrices sur la santé physique et mentale des femmes, ainsi que sur leur statut social et économique. Malgré ces multiples défis auxquels elles sont confrontées, de nombreuses femmes maliennes ont pris des initiatives locales et ont apporté une contribution significative à la stabilité et à la réconciliation dans leur pays.

Engagées dans des activités de médiation

Pour renforcer le rôle des femmes dans ces processus, des stratégies spécifiques doivent être adoptées, telles que la formation en leadership et en médiation, le respect des quotas de représentation, la création de plateformes de dialogue inclusives, et le soutien aux réseaux de femmes. Ces mesures visent à équiper les femmes des compétences nécessaires, garantir leur participation active et valoriser leurs contributions.

Des exemples concrets de réussites illustrent l’impact positif de l’engagement féminin : Fatoumata Diawara, artiste et militante, qui utilise sa musique pour promouvoir la paix, et les médiatrices de Mopti, dont les efforts de dialogue intercommunautaire ont résolu pacifiquement plusieurs disputes locales.

Preuve d’une incroyable résilience, de nombreuses femmes au Mali ont non seulement reconstruit leur vie mais aussi soutenu leur communauté, formant des réseaux de soutien mutuel et créant des espaces sûrs pour les victimes de violence. Ces initiatives soulignent l’importance de soutenir les femmes dans leur rôle de promotrices de paix et d’agents de changement.

Les récits de survie des femmes au Mali révèlent des situations de violence extrême, y compris des viols collectifs, des enlèvements, des mariages forcés et des mutilations génitales. Ces formes de violence ont non seulement des effets dévastateurs sur la santé reproductive des femmes, mais elles ont également un impact profond sur leur estime de soi et leur bien-être psychologique. En vue de surmonter ces obstacles, les femmes maliennes se sont engagées dans des activités de médiation et de dialogue intercommunautaire pour favoriser la réconciliation et la résolution pacifique des conflits à l’échelle locale. Malheureusement, leur voix ne semble toujours pas être prise en compte par les autorités.

Preuve d’une incroyable résilience

En fournissant des plateformes de discussion pour les parties en conflit, les efforts des femmes ont pu faciliter la compréhension mutuelle, la tolérance et la coopération entre les communautés.

À travers leurs moyens de reconstruire leur vie et de soutenir leur communauté, de nombreuses femmes au Mali ont fait preuve d’une incroyable résilience. De plus, les femmes maliennes ont formé des réseaux de soutien mutuel et de solidarité, créant ainsi des espaces sûrs où les victimes de violence sexuelle et de traumatismes liés au conflit peuvent être soutenues et écoutées. Ces initiatives sont fondamentales pour aider les femmes à se reconstruire et à surmonter les effets dévastateurs de la guerre.

À l’analyse approfondie de la situation, on se rend compte que les femmes ont joué un rôle central dans la promotion de la justice et de la reddition de comptes. De même, les femmes maliennes ont participé activement au processus de consolidation de la paix et de reconstruction post-conflit, en mettant l’accent sur le développement économique, la fourniture de services de santé et d’éducation, ainsi que sur la promotion des droits de l’homme et de l’égalité des sexes.

Cependant, il est crucial de reconnaître et de soutenir le rôle central des femmes maliennes dans la promotion de la paix et la résolution des conflits. Il s’agit de prendre en compte leurs besoins spécifiques en garantissant leur pleine participation à la prise de décision, d’autant plus que leurs initiatives locales et leur engagement en faveur de la stabilité et de la réconciliation sont essentiels pour construire un avenir pacifique et prospère au Mali. En les soutenant et en leur donnant les moyens de faire entendre leur voix, nous pouvons contribuer de manière significative à la construction d’une société plus juste et durable.

Bakary Fomba

8 mars 2024 0 comments
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Sidiki Kaba, Premier ministre Sénégal
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Changement à la tête du gouvernement Sénégalais : Sidiki Kaba nommé Premier ministre

by Bakary FOMBA 6 mars 2024
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

Dans les méandres de la politique sénégalaise, une page se tourne tandis que le président Macky Sall, à l’approche de la fin de son mandat le 2 avril prochain, orchestre un mouvement stratégique : la dissolution de son gouvernement et la nomination d’un nouveau Premier ministre.

L’air est chargé d’anticipation au Sénégal alors que la silhouette politique du pays se redessine sous nos yeux. La décision présidentielle marque non seulement la fin d’une ère, mais aussi le début d’une période de transition délicate. Sidiki Kaba, un visage bien connu de la scène politique, qui tenait les rênes du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, se voit confier une mission encore plus cruciale, celle de Premier ministre.

Amadou Ba envoyé dans la course

Me Sidiki Kaba, avec sa maîtrise du paysage intérieur et sécuritaire du Sénégal, devient ainsi le choix de prédilection pour le président Sall en ces temps préélectoraux. Sa nomination en remplacement de Amadou Ba, qui se projette désormais dans la course présidentielle sous la bannière de la coalition Benno Bokk Yaakaar, est un signal clair : il y a une volonté de maintenir la stabilité et de préparer le terrain pour les défis imminents.

Amadou Ba, en prenant le relais de la majorité présidentielle pour la prochaine présidentielle, dont la date reste un mystère, doit naviguer dans les eaux souvent tumultueuses de la campagne électorale. L’ancien Premier ministre, face à la tâche ardue de rallier l’électorat tout en préservant l’héritage de son prédécesseur, a du pain sur la planche.

Date des élections

Dans l’attente de la présidentielle, le peuple sénégalais observe attentivement le remaniement. Chaque citoyen, de Dakar à Saint-Louis, s’interroge sur la trajectoire que prendra le pays sous cette nouvelle administration, même temporaire. C’est une période de spéculation, d’espoir et de scepticisme, où chaque pas politique est minutieusement examiné.

Au cœur de cette transition, le rôle de Sidiki Kaba sera scruté à la loupe. Sa capacité à gérer le pays dans les mois à venir pourrait bien être le baromètre de la réussite de la coalition au pouvoir et de la sérénité du processus électoral à venir.

Le président Sall, en orchestrant ces changements clés, joue une partition politique finement calculée, cherchant à assurer un passage de témoin harmonieux tout en positionnant ses pions pour la prochaine grande confrontation démocratique du pays. Mais dans ce jeu d’échecs politique, c’est le peuple sénégalais qui aura le dernier mot, dans les urnes, le 24 mars prochains lors du premier tour de la présidentielle .

Bakary Fomba

6 mars 2024 0 comments
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Féminicide
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Les ombres assassines : Le combat invisible contre le féminicide au Mali

by Sahel Tribune 2 mars 2024
written by Sahel Tribune 8 minutes read

Au Mali, le féminicide est devenu un fléau insidieux qui se propage, laissant derrière lui un lourd tribut de vies détruites et de familles brisées. Malgré les efforts des organisations et des militants, le combat pour mettre fin à cette violence meurtrière est loin d’être gagné.

Dans les rues animées des villes maliennes et dans les paisibles villages ruraux, des femmes et des filles sont confrontées à une réalité terrifiante : celle du féminicide, une forme extrême de violence basée sur le genre. Entre récits de survie poignants et appels désespérés à l’action, le Mali se trouve à la croisée des chemins, confronté à un défi urgent et vital : protéger ses femmes et mettre un terme à cette spirale de terreur domestique.

Les violences conjugales persistent depuis des années. Le mode de fonctionnement, la religion et la culture du pays, ainsi que les différentes ethnies, contribuent à maintenir une société patriarcale dominée par les hommes.

Bien que certaines personnes considèrent les efforts des associations féminines comme un simple gagne-pain ou une imposition des institutions internationales, la réalité est que sans un cadre juridique adéquat, les VBG continueront à prospérer dans notre société, avec une augmentation des scènes d’atrocités.

Au Mali, les chiffres sont encore plus alarmants. Selon le système d’information sur les violences basées sur le genre (GBVIMS), les cas de violence basée sur le genre (VBG) signalés ont augmenté de 49 % en 2022 par rapport à 2021, 98 % concernant des femmes et des filles. Toujours selon le même rapport du Système de Gestion d’Information liée aux VBG de l’UNFPA, le Mali a enregistré en 2022, 14 264 cas de VBG.

La vie de Assitan Sow sauvée par ses enfants

De plus, 14 % des personnes survivantes sont des femmes et des filles en situation de handicap. Une analyse des données secondaires provenant des centres de santé, y compris les One Stop Centers, confirme cette réalité atroce, illustrée par le cas de Assitan Sow, une jeune femme handicapée vivant à Ségou. Elle se souvient du soir où elle a échappé à son mari qui voulait mettre fin à sa vie. « J’étais mariée à un homme physiquement normal, contrairement à moi, qui abusait de mon handicap car il dépendait de moi. Après un an de mariage, il m’a annoncé qu’il voulait convoler en seconde noces et m’a demandé de lui prêter de l’argent pour son mariage, sous prétexte que mon handicap l’empêchait d’être satisfait en tant que mari », confie la jeune dame souffrant d’un handicap.

Le refus d’Assitan Sow a entraîné des coups de fouet de la part de son mari, qui a également volé son argent. Mais les choses ont empiré : « Un soir, il a pris un couteau. Tout le monde dormait. Il a essayé de me blesser pour prendre mon argent. Je me suis défendue mais il était plus fort que moi et m’a poignardé dans le dos. J’ai crié », affirme la jeune femme dont la vie a été sauvée par ses enfants, venus à son secours. Cette situation a finalement conduit au divorce, mais Assitan Sow vit encore avec les séquelles de ses blessures au dos.

Le cas d’Assitan est malheureusement courant. Après avoir échangé avec d’autres personnes handicapées, elles déclarent que leurs cas sont ignorés et minimisés, et qu’elles souffrent en silence.

Un coup de pilon sur la tête après un mariage forcé

La plupart des femmes victimes de violences conjugales n’osent pas dénoncer ces crimes, par peur de leur famille, de la communauté ou par crainte de déshonorer leur famille, entre autres raisons.

Considérant l’ampleur du problème, une femme anonyme originaire d’un village près de Ségou a partagé son témoignage. « J’ai été mariée de force à l’aîné de mon cousin par ma tante (la sœur de mon père) qui était en exil. À son retour, il m’a montré qu’il ne m’aimait pas et qu’il avait déjà une relation avec une femme européenne. Mais ma tante a insisté et le mariage a été célébré sans mon consentement », a-t-elle confié.

Après le mariage, deux mois se sont écoulés sans intimité entre le couple. La jeune femme a été rejetée par sa tante à cause des commentaires négatifs de son mari. « J’ai expliqué ma situation à mes parents. Ils m’ont dit que je n’étais plus leur enfant car ils m’avaient donnée à la sœur de mon père dès ma naissance, et qu’ils ne pouvaient rien faire pour moi. Ma mère, une femme conservatrice, n’a pas pu non plus m’aider », explique-t-elle.

Sans soutien, elle a décidé de rester dans son foyer malgré les abus de son mari et de sa tante. Elle n’avait nulle part où aller car son père lui avait interdit de retourner chez lui, affirmant qu’elle appartenait désormais à sa sœur. Mais le pire était à venir. Son mari, avec la complicité d’une de ses nièces, a tenté de la réduire au silence pour toujours. « Un jour, pendant que nous pilions le mil avec d’autres femmes, sa nièce est venue nous aider. Alors que nous pilions ensemble, elle m’a soudainement frappée à la tête avec un pilon. Le sang a jailli et j’ai perdu connaissance », raconte-t-elle. Après cet incident, malgré le rejet de son père, elle est retournée chez lui, mettant ainsi fin à son mariage forcé.

Bastonnée à mort alors qu’elle était enceinte

Le féminicide est devenu courant dans notre pays ces dernières années, en particulier les actes d’assassinat de conjointes. De nombreuses associations féminines dénoncent ces actes odieux où les femmes sont poignardées, étranglées ou égorgées par leur mari.

Le cas d’une femme qui a échappé à la mort illustre cette réalité. Après des années de mariage paisible, le comportement du mari de Binta T. a changé après une fête à Markala. « Après cette fête, le malheur de Binta T. a commencé. Elle a été battue à coups de fouet, de bâtons et d’objets tranchants. La jeune femme a informé sa famille de la situation mais on lui a demandé de rester dans son foyer par respect pour la tradition. Son mari répétait souvent qu’un jour, il lui écraserait la tête. Malgré ces menaces répétées et brutales, elle est restée. Des années plus tard, après une dispute, son mari a pris une brique et lui a écrasé la tête. Binta est décédée de ses blessures », raconte Keïta Alty Diallo, Coordinatrice du Réseau des Jeunes Femmes Leaders du Mali, REJEFO.

En 2021, environ 45 000 femmes et filles à travers le monde ont été tuées par leur conjoint, partenaire ou d’autres membres de leur famille selon l’ONU. Cela illustre le cas d’une femme au foyer d’une trentaine d’années, dont l’histoire nous est racontée par Alty Keïta, militante de la cause féminine à Ségou.

Il s’agit de Koro D., une femme mariée à un homme polygame, un mécanicien à Ségou. Selon Alty, l’homme maltraitait ses deux femmes, qui cohabitaient ensemble et ne sortaient pas à cause de sa jalousie. Il s’occupait même du marché. K. D. était la deuxième épouse. Pendant sa grossesse, son mari la battait jusqu’au sang, entraînant la perte de son premier enfant. La même chose s’est produite lors de sa deuxième grossesse. Sa famille lui a conseillé de quitter son foyer, mais elle a refusé par peur de son mari, qui la menaçait de la tuer, elle et sa première épouse, si elles partaient.

Durant sa troisième grossesse, K. D. est retournée chez sa famille avec sa mère pour accoucher. Malheureusement, il était trop tard pour sauver l’enfant et sa mère, qui avaient été victimes d’une autre violente attaque de son mari. Traumatisée, elle n’arrêtait pas de mentionner le nom de son mari à l’hôpital, rappelant ses violences à chaque grossesse. Quelques heures plus tard, elle est décédée, entraînant la mort de son enfant à naître en raison de complications liées à la grossesse. La famille de la défunte a pris en charge les frais funéraires, sans porter plainte contre le mari.

Les autorités sont interpelées

Face au nombre croissant de survivantes de féminicide, les organisations de la société civile appellent les autorités compétentes à mettre en place un cadre juridique et institutionnel solide pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles, ainsi qu’à sensibiliser le public à ce fléau.

« Je demande au président du Conseil National de la Transition de prendre des mesures sévères contre ceux qui mettent fin à la vie de leur conjoint. La loi doit être impitoyable envers ceux qui ôtent une vie, en particulier celle de leur conjoint », exhorte Alty Diallo, le cœur meurtri.

Tall Kadidia Karim Diarra, Coordinatrice régionale du réseau national des Jeunes Filles et Femmes Rurales du Mali, RENAJFFERM, plaide également en faveur d’un cadre juridique pour punir les maris violents. « Tuer une femme, c’est contribuer à la destruction de l’humanité. Protéger les femmes contre toutes les formes de violences basées sur le genre, c’est contribuer à la sauvegarde de l’humanité », souligne-t-elle, appelant les autorités à mettre en place et à appliquer rigoureusement une loi pour punir les auteurs de féminicide.

Face au nombre croissant de survivantes et de victimes de féminicide, combien de temps faudra-t-il encore attendre pour l’adoption et l’application d’une loi ? L’urgence est clairement manifeste.

En attendant, des femmes continuent de mourir et les autorités sont interpelées !

Fatoumata Z. Coulibaly, correspondante à Ségou

2 mars 2024 0 comments
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Suspension de l'AEEM au Mali.
A la Une

Alerte rouge sur les campus : L’AEEM mis en quarantaine après des affrontements mortels

by Sahel Tribune 29 février 2024
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Au cœur du campus de Badalabougou, un calme apparent dissimule les tensions sourdes qui s’épanouissent entre les murs des amphithéâtres. Le 28 février 2024, cette quiétude est brutalement rompue par des affrontements meurtriers entre des factions estudiantines rivales. Le bilan est lourd : un décès tragique et plusieurs blessés graves.

À l’origine de cette escalade de violence, le « Collectif des candidats au poste de Secrétaire Général du Bureau de Coordination Nationale de l’AEEM » revendique une série d’agressions ciblées, dont celle visant le Secrétaire Général de l’AEEM, Siriman Seydou Niaré. Cet acte de violence gratuite s’est ensuite étendu au campus de Badalabougou, laissant dans son sillage la douleur et la désolation.

Dans une tentative de rationalisation, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique qualifie ces événements d’extrêmement graves et condamnables. Il souligne avec justesse que de telles actions, entre factions estudiantines en quête de pouvoir, portent atteinte à l’intégrité de l’espace universitaire et mettent en péril la sécurité de tous ceux qui le fréquentent.

Cependant, les mots de condamnation et de regret ne suffisent pas à effacer la douleur des familles endeuillées ni à guérir les blessures physiques et psychologiques des victimes. La violence, une fois enclenchée, laisse des cicatrices profondes dans le tissu social, compromettant la confiance et semant la méfiance au sein de la communauté estudiantine.

Restaurer le calme et rétablir la sécurité

Face à cette spirale de violence, le ministre annonce la suspension immédiate des activités de l’AEEM dans l’espace universitaire, une mesure drastique destinée à restaurer le calme et à rétablir la sécurité. Mais la question demeure : cette suspension suffira-t-elle à apaiser les tensions et à prévenir de nouveaux actes de violence ?

Loin d’être un incident isolé, ces affrontements reflètent les fissures profondes au sein de la jeunesse estudiantine malienne, exacerbées par des enjeux de pouvoir et des rivalités politiques. Pourtant, l’université devrait être un sanctuaire du savoir, un lieu d’échange et de dialogue, et non pas un champ de bataille où se règlent les différends à coups de poing et de couteau.

Il est temps que les responsables politiques, les autorités universitaires et les étudiants eux-mêmes prennent conscience de l’urgence de la situation et s’engagent résolument dans la voie de la paix et du dialogue. Car seule une véritable réconciliation entre les différentes factions estudiantines pourra garantir un avenir serein et prospère pour l’éducation au Mali.

Oumarou Fomba

29 février 2024 0 comments
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Le siège de la Banque nationale de développement agricole du Mali.
A la UneÉconomie

La BNDA dans la tempête : Quand la notoriété devient un fardeau

by Sahel Tribune 24 février 2024
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Au Mali, la Banque Nationale de développement agricole (BNDA), reconnu pour son excellence dans le secteur financier, se retrouve au cœur d’une polémique. Accusée par un collectif d’enseignants de la commune I à Bamako d’être responsable du retard de paiement de leurs salaires, la BNDA fait face à un défi majeur qui met à l’épreuve sa réputation.

La BNDA, institution bancaire de renom au Mali, est sous le feu des critiques. Un collectif d’enseignant dénonce des retards dans le paiement de leurs salaires et pointe du doigt la responsabilité de la banque. Une situation délicate qui met en lumière les défis auxquels sont confrontées les institutions financières réputées dans le pays.

Popularité légendaire

Il est indéniable que la BNDA jouit d’une popularité légendaire dans le secteur financier malien. Au fil des ans, l’institution a pu bâtir une solide réputation grâce à son engagement envers l’excellence dans ses services bancaires, son professionnalisme et sa gestion prudente des fonds et des ressources. Cette réputation de sérieux lui a permis de gagner la confiance du public, des entreprises et des organisations, renforçant ainsi sa position sur le marché. Cependant, cette popularité, cette réputation de sérieux et de fiabilité en tant qu’institution financière, semblent être transformées en un défi majeur auquel la BNDA fait face depuis quelques semaines.

Dans une lettre datée du 29 janvier 2024, adressée au Directeur général de la BNDA, le collectif des enseignants de la commune I du district de Bamako, affiliés à ladite institution, dénonçait le retard récurrent dans le traitement des salaires de ses membres. Décidés à faire entendre leur voix, ces enseignants menaçaient tout de même de changer de domiciliation bancaire.

Des retards explicables

En effet, le retard dans le traitement des salaires des enseignants peut être causé par divers facteurs tels que des problèmes de trésorerie au niveau de l’État, des erreurs administratives, des retards dans les transferts de fonds entre différentes institutions, ou des problèmes organisationnels au sein des établissements scolaires. En ce sens, il ne saurait être exclusivement de la responsabilité de la BNDA.

Il est donc important de ne pas nécessairement attribuer ce retard dans le paiement des salaires des enseignants à une seule et unique entité, mais de prendre en compte l’ensemble des facteurs pouvant influencer cette situation. Il s’agit de prendre en compte l’ensemble du processus de traitement des salaires, ainsi que les différentes parties impliquées, avant de pointer du doigt une entité en particulier.

Dans sa lettre, en réponse à celle du collectif des enseignants, la BNDA indique que ce « retard est imputable au délai d’encaissement des chèques qui accompagnent les états de salaire ». Selon les précisions de l’institution, « ce délai qui est de 72 heures ouvrées peut aller au-delà si le chèque revient impayé ».

Le nombre de chèques impayés

Le délai d’encaissement des chèques peut effectivement être une cause de retard dans le traitement des salaires. Par exemple, même si la BNDA reçoit les états de salaire accompagnés de chèques qui nécessitent un certain temps pour être encaissés, cela pourrait retarder la disponibilité des fonds nécessaires pour procéder aux paiements des salaires.

De plus, en raison de sa notoriété, la BNDA a un nombre de clients très élevé par rapport aux autres institutions financières du pays. Face à un volume important de chèques à encaisser, cela peut entrainer des retards dans le traitement des paiements. Surtout lorsque certains chèques peuvent être rejetés pour des raisons variées, notamment une provision insuffisante sur le compte de l’émetteur du chèque, une signature incorrecte, ou d’autres raisons similaires. Dans de tels cas, le processus d’encaissement peut prendre plus de temps, entrainant ainsi des retards dans le paiement des salaires, notamment lorsque le nombre de chèques impayés est important.

Travailler en collaboration pour identifier des solutions durables 

Au regard de tous ces aspects, la notoriété de la BNDA semble jouer contre elle. En tant qu’institution financière d’importance capitale, elle est souvent pointée du doigt lorsqu’il y a des problèmes dans le secteur financier ou des retards de paiement, comme c’est le cas dans le paiement des salaires des enseignants.

Par ailleurs, il est essentiel d’analyser de façon approfondie les causes de ce retard de paiement afin de trouver des solutions à long terme, tout en tenant compte de la complexité des processus impliqués. Plutôt que de blâmer une seule institution, il est peut-être plus constructif de travailler en collaboration pour identifier des solutions durables. Il est également important de noter que la BNDA reconnait l’impact de ces retards de paiement sur les enseignants et leur famille, et elle met tout en œuvre pour améliorer la situation et garantir un paiement rapide et ponctuel des salaires.

« La BNDA fournira ses meilleurs efforts pour raccourcir le délai de traitement : afin de vous donner satisfaction », peut-on lire dans sa lettre adressée au collectif des enseignants.

Bakary Fomba

24 février 2024 0 comments
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Ousmane Issoufi MAÏGA, Président du Comité de pilotage du Dialogue inter-malien.
A la Une

Vers la paix et la réconciliation : Les plans du dialogue inter-malien dévoilés

by Cheickna Coulibaly 21 février 2024
written by Cheickna Coulibaly 4 minutes read

Le Comité de pilotage du dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale a tenu une conférence de presse, mardi 20 février 2024, à la Maison de la presse, à Bamako, pour présenter ses objectifs, sa composition et son plan d’action. 

Dans un contexte marqué par des défis multiples, le Comité de pilotage du dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale dévoile ses objectifs lors d’une conférence de presse à Bamako. Initié par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, ce dialogue se veut un catalyseur de confiance et d’unité nationale, s’appuyant sur la participation de toutes les composantes de la société malienne.

Restaurer la confiance et consolider l’unité nationale 

Dans ses propos liminaires, le président du Comité, M. Ousmane Issoufi Maïga, qncien Premier ministre, a souligné l’importance de ce dialogue initié par le président de la transition pour restaurer la confiance entre les Maliens et consolider l’unité nationale. Le dialogue inter-malien, selon M. Maïga, vise l’implication de « l’ensemble de la population dans la recherche de solutions aux crises multidimensionnelles que traverse le pays, sans aucune ingérence extérieure ». 

Il a rappelé que le Comité de pilotage a été institué par le décret n° 2024 — 0053/PT-RM du 26 janvier 2024 et que ses membres, issus de diverses sensibilités, ont été nommés par le décret n° 2024 — 0062/PT-RM du 02 février 2024. Il a ajouté que le Comité a été installé le lundi 05 février 2024 par le président de la transition, lors d’une cérémonie solennelle au Palais de Koulouba. 

Devant les hommes de médias, le président du comité de pilotage du dialogue inter-malien assure que ce dialogue sera innovant avec la participation de tous les Maliens. « Tout sera mis sur la table et sans tabous. Tout sera dit, dans la convivialité et dans le respect sans que les gens ne s’insultent… Et nous irons dans toutes les communes à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour organiser ce dialogue entre les Maliens, que tout le Mali puisse travailler ensemble pour sortir le pays de cette crise », a-t-il assuré.

Les étapes du processus

M. Maïga a ensuite détaillé les différentes étapes du processus du dialogue inter-malien, qui a démarré le mardi 6 février au Centre international de conférences de Bamako. Il a indiqué que le Comité a mis en place trois commissions de travail chargées d’élaborer les termes de référence, le règlement intérieur et le plan de communication du dialogue. Il a également annoncé la création de cinq commissions thématiques, qui aborderont les questions relatives à la paix, à la réconciliation nationale, à la cohésion sociale, aux questions politiques et institutionnelles, à l’économie et au développement durable, aux questions sécuritaires et de défense du territoire, et à la géopolitique ainsi qu’à l’environnement international.

Le président du Comité de pilotage a également présenté les deux personnalités qui assureront la communication du dialogue inter-malien : le ministre Adama Samassékou, qui sera le porte-parole du Comité, et la ministre Aminata Dramane Traoré, qui sera le point focal des plateformes numériques. Il a précisé que la commission communication, qui avait déjà été mise en place, sera reconduite dans ses tâches. Aussi, il a indiqué que l’atelier de validation des termes de référence du dialogue inter-malien est prévu pour le lundi 26 février prochain.

L’appel aux médias et aux acteurs du dialogue

M. Maïga a enfin exprimé sa gratitude à l’égard des médias nationaux et internationaux, des nouveaux médias et des communicateurs traditionnels. Il les a invités à accompagner et à soutenir le dialogue inter-malien. Il a dit compter sur leur professionnalisme pour relayer la bonne information à l’ensemble des concitoyens. 

Il a également sollicité la participation active et constructive de tous les acteurs et de toutes les parties prenantes au dialogue, afin de faire de ce processus une opportunité historique pour le Mali de se réconcilier avec lui-même et de se projeter vers un avenir meilleur. « Ce processus nouveau nécessite l’accompagnement et l’implication de l’ensemble de la presse nationale et internationale, des nouveaux médias et des communicateurs traditionnels dans toute leur diversité », a-t-il conclu.

Soulignons que le Comité de pilotage du dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale est composé de 140 membres représentant divers secteurs tels que les Forces Armées maliennes, la magistrature, le barreau malien, les partis politiques, la presse, les arts et la culture, les confessions religieuses, les organisations de la société civile, les associations communautaires et le secteur privé, etc.

Dans un monde marqué par la division et les défis complexes, le dialogue inter-malien émerge tel un phare d’espoir, illuminant le chemin vers une nation réconciliée et unie. Avec une détermination sans faille et une vision commune, les Maliens s’engagent dans cette voie, convaincus que c’est ensemble qu’ils surmonteront les épreuves et traceront un avenir meilleur pour leur pays.

Cheickna Coulibaly

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Marché des panneaux solaires et des électrogènes
A la UneÉconomie

Électricité intermittente, fortunes permanentes : le bonheur des vendeurs à Ségou

by Sahel Tribune 17 février 2024
written by Sahel Tribune 6 minutes read

Dans la région de Ségou, les coupures intempestives d’électricité stimulent le marché des groupes électrogènes, des panneaux solaires ainsi des power Banks est en plein essor. Les vendeurs de ces outils prisés en période de délestage se frottent les mains. Quant à la population, elle ne lésine pas sur les moyens pour avoir de l’électricité pendant les heures de coupures.

Dans les ruelles plongées dans l’obscurité de Ségou, là où les ampoules se sont éteintes et où les fils électriques semblent tisser des énigmes nocturnes, émerge une lueur d’espoir : celle des vendeurs de groupes électrogènes, qui telles des étoiles dans la nuit, offrent aux habitants un chemin vers la lumière dans les ténèbres du délestage. 

Les délestages électriques sont devenus monnaie courante de jour comme de nuit. En cette période, l’électricité est accessible aux personnes ayant les moyens de s’offrir des groupes électrogènes ou ayant certains moyens de bord. Ceux qui ne disposent pas de ces moyens se conforment à la règle de l’EDM S.A.

Un groupe électrogène à cent-cinquante-mille francs CFA

Rappelons qu’à la sortie du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Bintou Camara, sur l’ORTM au mois d’octobre 2023, elle s’est expliquée sur le sujet des coupures d’électricité intempestives dans le pays. Elle a expliqué que cela est le résultat d’une mauvaise gestion au niveau de la société, EDM S.A., qui dispose des centrales thermiques pour assurer la fourniture d’électricité. « Les générateurs de ces centrales doivent normalement fonctionner avec du fioul moins coûteux et plus économique. Mais les responsables de la société ont toujours fait fonctionner les générateurs avec du gasoil », a-t-elle fait savoir au peuple malien.

Sur le même problème, son prédécesseur, le ministre Lamine Seydou Traoré s’est vu contraint d’adresser sa lettre de démission pour des raisons de perturbations électriques en mai 2023.

Si ce problème préoccupe autant les administrateurs, cependant, force est de reconnaître qu’il affecte tous les secteurs d’activité de la ville de Ségou. Ce délestage électrique impacte négativement la population.

Les personnes ayant les moyens essaient de trouver un palliatif afin d’atténuer les effets du délestage. Ainsi, plusieurs chefs de famille descendent sur le marché afin de se procurer un groupe électrogène ou une lampe solaire dont le marché est bien fourni en ce moment. « Je suis perdu dans cette situation de coupure incessante que nous vivons depuis un certain temps dans la ville de Ségou. Dans notre quartier, nous pouvons passer des heures voire une journée sans électricité. Lassé de ce délestage chaque jour et nuit, j’ai décidé de payer pour la famille un groupe électrogène. Je viens d’en acheter un à cent-cinquante-mille francs CFA », nous fait savoir Soumana Coulibaly.

L’électricité devenue un luxe

Si ce dernier a pu s’acheter un groupe, Amadou Diarra, père de famille, ne dispose pas des ressources nécessaires pour s’offrir cet engin qui n’est pourtant plus un luxe au Mali. « Je n’ai jamais vu un tel délestage à Ségou, il y a des années de cela. Avec cette allure, je risque de voir ma maladie récidiver puisque je n’ai pas les moyens de m’offrir un groupe électrogène. », craint M. Diarra.

Assise devant une boutique, la tête baissée sur son téléphone, on peut entendre murmurer cette jeune fille, Assitan Coulibaly : « À quand la fin de ce calvaire ? Depuis hier, je n’ai pas réussi à me connecter pour vendre mes articles en ligne. Mon téléphone est aussi presque déchargé. Ah, EDM-Mali. Ayez pitié de nous, Maliens ». « Avec cette coupure, nous sommes presque privés de connexion. Et nous sommes obligés d’acheter des Power Banks pour nos téléphones. », ajouta-t-elle tout en indiquant que l’électricité est devenue un luxe dans ce pays.

Si cette crise dans la fourniture d’électricité écœure des citoyens, il faut noter qu’elle fait le bonheur des vendeurs de groupes électrogènes à Ségou. C’est comme on le dit, à quelque chose malheur est bon.

Des lampes solaires à cinquante-mille francs CFA

Assis dans sa boutique électronique avec un sourire aux lèvres, Monsieur Diaby, avec ses six employés hommes, se frotte bien les mains chaque jour pendant cette coupure de courant. « En ce moment, le marché des panneaux solaires et des groupes électrogènes va bon train. Le prix des groupes varie selon les marques et le volume. Pour les groupes chinois, c’est à partir de soixante-mille francs CFA. Il y a les groupes électrogènes de marque Rato, le gros à partir de cent-quatre-vingt-mille francs CFA, le moyen à cent-dix-mille francs CFA », a-t-il expliqué tout en précisant qu’il peut vendre en moyenne trois à cinq groupes électrogènes, de marques différentes, alors qu’avant c’était même difficile de vendre un seul groupe électrogène par jour.

Le marché est bien garni en groupes électrogènes et de panneaux solaires et certains clients ne lésinent pas sur les moyens de s’offrir ce luxe actuel.

« Avec ce délestage, je peux vendre un gros groupe à deux-cent-mille francs CFA. Pour les panneaux et les lampes solaires, il y a tous les prix. Avec les bonnes lampes solaires, c’est à partir de cinquante-mille francs CFA. Il y en a aussi à seize mille francs. Les panneaux sont accessibles à partir de trente-mille francs CFA », nous explique Adama Traoré, vendeur de pièces électroniques sur la route de l’an 2000 de Ségou.

La recherche des solutions temporaires fait le bonheur de certains

Dans la commune de Pélégana, rencontré devant sa boutique de téléphones et de quincaillerie, Moussa Sissoko déplore la situation que vit actuellement la population, compte tenu des moyens dont disposent les uns et les autres. Nombreux sont ceux qui ne peuvent pas s’offrir des groupes ou des lampes. M. Sissoko se réjouit néanmoins de ses revenus quotidiens. « En tant que citoyen lambda, je regrette ce que nous subissons actuellement. Mais, en ce qui concerne mes marchandises électrogènes, avec ce délestage, mes revenus ont doublé voire tripler avec certains matériels comme les Power Banks, les lampes solaires. Avant, les clients ne les achetaient pas assez. Ils estimaient que c’était cher, mais maintenant, souvent, il y a même des ruptures de stock alors que les prix ont augmenté », a-t-il souligné.

Dans sa boutique, nous croisons Modibo Diallo, un vendeur de supermarchés qui vient d’acheter un nouveau groupe électrogène pour sa boutique et un panneau solaire pour sa famille. « Je suis venu acheter un groupe de 3 kVA à 220 000 francs CFA pour ma boutique afin de limiter les dégâts de la coupure d’électricité, et un panneau solaire à 50 000 francs CFA pour que les enfants puissent apprendre leurs leçons pendant la nuit », explique-t-il avec enthousiasme.

Alors que les habitants de Ségou luttent dans l’obscurité des coupures de courant, une lueur d’espoir se profile à l’horizon pour certains : celle des vendeurs de groupes électrogènes qui prospèrent dans cette période de crise énergétique. Pendant que certains s’efforcent de trouver des solutions temporaires à leurs besoins en électricité, d’autres profitent de cette situation pour faire prospérer leur commerce. Tandis que la ville reste plongée dans l’incertitude quant à une solution à long terme, une chose est sûre : pour certains, les ténèbres sont synonymes de lumière économique.

Fatoumata Z. Coulibaly

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Sortie de la deuxième promotion des élèves-commissaire de police.
A la Une

La toile sécuritaire du Mali : les nouveaux fils du maillage policier

by Chiencoro 16 février 2024
written by Chiencoro 2 minutes read

Dans une démarche résolue pour garantir la sécurité et la stabilité nationale, le Mali poursuit son engagement en renforçant le maillage territorial de sa police nationale. La prestation de serment de la deuxième vague de la promotion des commissaires de police, le 15 février 2024, marque une étape significative dans cette entreprise, symbolisant un pas de plus vers une présence policière renforcée à travers le pays.

Dans l’incessant labeur de tisser les fils de la sûreté et de l’équilibre, le Mali poursuit son épopée pour renforcer le réseau protecteur de sa police nationale. Cette semaine, tel un chapitre clef d’une saga en perpétuelle évolution, s’écrit l’assermentation de la deuxième vague de la promotion des commissaires de police à l’École Nationale de Police « Amadou Touré dit Ghandi ». Baptisée du nom évocateur du regretté Lieutenant-Colonel Tiékoro BAGAYOKO, cette promotion de 369 nouveaux commissaires dessine dans les méandres de la sécurité nationale un chemin vers la robustesse, une voie pavée d’engagement et de détermination.

Le Mali dispose d’une force plus étendue et mieux préparée

L’objectif est clair : élargir la présence des forces de l’ordre dans chaque recoin du territoire malien. Sous l’égide du directeur général de la Police nationale (DGPN), le Contrôleur général de Brigade Soulaïmane Traoré, cette initiative s’inscrit dans une vision globale de renforcement des capacités de sécurité du pays. Saluant les efforts constants du Président de la Transition, le DGPN exprime la gratitude de toute la police nationale pour le soutien indéfectible accordé dans cette entreprise.

Le contexte, bien que difficile, n’a pas freiné les ambitions sécuritaires du Mali. Au contraire, la police malienne s’est engagée à intensifier ses efforts, à former son personnel et à équiper ses effectifs en vue de faire face aux défis sécuritaires contemporains. Avec cette nouvelle promotion de commissaires de police, le Mali dispose désormais d’une force plus étendue et mieux préparée pour répondre aux besoins de sécurité de ses citoyens.

Le Mali se dote des moyens pour relever les défis sécuritaires

Ce renforcement du maillage territorial n’est pas seulement symbolique. Il se concrétise par l’ouverture de nouveaux commissariats et postes de police dans des régions stratégiques telles que Kidal, Kémacina, Yorosso, Kolokani, Yélimané, et d’autres encore en attente de déploiement. De plus, des postes supplémentaires de la Police de l’Air et des frontières ont été ouverts dans plusieurs villes depuis octobre dernier. Ces initiatives visent à étendre la présence policière là où elle était autrefois limitée, renforçant ainsi la sécurité et la protection des populations.

Cet investissement massif dans la sécurité démontre la priorité accordée par le Président de la Transition à la protection des citoyens maliens. En effet, la sécurité est un pilier fondamental du développement et de la prospérité d’une nation. En renforçant son maillage territorial de la police, le Mali se dote des moyens nécessaires pour relever les défis sécuritaires et assurer un avenir plus sûr pour ses habitants.

Chiencoro Diarra

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Victoire des Elephants à la CAN 2023
A la UneSport

De la défaite à la victoire : La renaissance des Éléphants

by Sahel Tribune 11 février 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Dans le feu de la finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, la Côte d’Ivoire a accompli un exploit magistral en surmontant le Nigeria pour conquérir le titre convoité. Ce triomphe, c’est bien plus qu’une simple victoire sur le terrain. C’est le récit captivant d’une équipe qui a puisé dans sa résilience et sa force intérieure pour s’élever des cendres de la défaite et embrasser la gloire.

Tel un éléphant majestueux dans les plaines africaines, la Côte d’Ivoire a tracé sa voie vers le succès avec une détermination inébranlable. Cette victoire retentissante résonne comme un cri de triomphe, un symbole éclatant de la puissance et de la détermination des Éléphants sur le terrain.

La campagne des Éléphants à la CAN 2023 a débuté avec un revers déconcertant contre la Guinée-Équatoriale. Cette défaite inaugurale a été un réveil brutal pour l’équipe ivoirienne, les contraignant à réévaluer leur approche et à puiser dans leurs réserves de détermination. Mais plutôt que de se laisser abattre, cette équipe a transformé cette défaite en une source de motivation, une étincelle qui allait allumer le feu de leur renaissance.

Fruit de la solidarité et l’unité

Le tournant décisif est survenu lors du match contre le Sénégal, où les Éléphants ont montré leur vrai potentiel. Dans un affrontement chargé d’émotion, ils ont non seulement remporté la victoire, mais ont également réaffirmé leur position parmi les prétendants sérieux au titre. Cette performance a servi de catalyseur, alimentant la confiance et ravivant l’esprit combatif de l’équipe.

La finale contre le Nigeria a été le point culminant de cette résurgence remarquable. Alors que les Super Eagles ont ouvert le score, les Éléphants ont refusé de s’avouer vaincus. Avec une détermination farouche, ils ont égalisé puis pris l’avantage, incarnant la quintessence du courage et de la persévérance. Chaque passe, chaque interception, chaque tir a été exécuté avec une précision chirurgicale, témoignant de la transformation de cette équipe en une force à craindre.

Cette victoire ne peut être attribuée à un seul joueur ou entraîneur. C’est le fruit d’un effort collectif, où chaque membre de l’équipe a apporté sa contribution, aussi modeste soit-elle, pour atteindre un objectif commun. La solidarité et l’unité qui ont prévalu au sein de l’équipe ont été les pierres angulaires de leur succès, leur permettant de surmonter les obstacles et de triompher contre toute attente.

Un héritage durable pour les futures générations

Au-delà du simple trophée, cette victoire représente une renaissance pour le football ivoirien. C’est un rappel puissant de la résilience et de la force intrinsèque qui réside dans le cœur de chaque joueur et de chaque supporter. C’est une source d’inspiration pour les générations futures, leur montrant qu’avec le travail acharné, la détermination et la foi, rien n’est impossible.

Les célébrations qui ont éclaté dans les rues d’Abidjan sont le témoignage vivant de l’impact profond de cette victoire sur toute une nation. Les supporters, vêtus de orange et vert, ont exprimé leur joie et leur fierté avec une intensité contagieuse. Pour la Côte d’Ivoire, cette Coupe d’Afrique des Nations 2023 marque le début d’un nouveau chapitre dans son histoire footballistique, un chapitre rempli de promesses et d’opportunités. Les Éléphants ont rugi vers la gloire, laissant derrière eux un héritage durable qui continuera à inspirer et à élever ceux qui suivent leurs traces.

Oumarou Fomba  

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Dévanture du ministère de la fonction publique
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Annulation du concours d’entrée dans la Fonction publique de l’État : une lueur d’espoir contre la fraude 

by Bakary FOMBA 8 février 2024
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

Dans un communiqué diffusé à la télévision nationale le lundi 5 février 2024, le ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social a annoncé l’annulation du concours d’entrée dans la Fonction publique de l’État, en raison de circonstances imprévues.

Un mois après la tenue du concours d’entrée dans la fonction publique de l’État au Mali (du 23 au 31 décembre 2023), exercice budgétaire 2023, le ministre en charge du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social a annoncé son annulation à travers un communiqué diffusé à l’ORTM. Selon ce communiqué, l’annulation de ce récent concours serait liée au démantèlement d’un « réseau de fraude » dans le processus du recrutement de ce concours. S’agit-il d’un premier pas significatif vers un changement positif au Mali ?

« Découverte d’un vaste réseau de fraude »

Il n’échappe à personne que la transparence et l’équité dans le recrutement constituent des éléments essentiels pour assurer la confiance du peuple dans le gouvernement et dans l’administration publique.

En effet, les circonstances qui ont conduit à l’annulation de ce concours de recrutement n’ont pas été spécifiées dans l’annonce du ministre. Mais il pourrait s’agir de divers facteurs tels que des problèmes logistiques, des irrégularités dans le processus de recrutement, ou toute autre situation imprévue qui compromettrait l’intégrité du concours.

Dans son communiqué, le ministre a toutefois annoncé la « découverte d’un vaste réseau de fraude » dans le processus. Il a ainsi promis d’organiser un autre concours « crédible » dans un bref délai.

Un pas vers le Mali Kura

En effet, cette annulation du concours de recrutement dans la fonction publique de l’État pourrait causer des désagréments pour de nombreux candidats qui s’étaient préparés pour ces concours. Elle pourrait également soulever des questions sur la transparence et l’équité des processus de recrutement dans la Fonction publique malienne.

Par conséquent, elle peut être considérée comme un premier pas vers un Mali nouveau, caractérisé par la lutte contre la corruption et la promotion de la transparence. Cela montre que des actions sont entreprises pour rétablir l’intégrité et l’équité dans les processus de recrutement au sein de l’administration publique malienne.

En prenant des mesures concrètes pour identifier les responsables de cette fraude, renforcer les procédures de recrutement et restaurer la confiance des citoyens, le Mali peut s’engager sur la voie d’une administration publique plus juste et transparente. Cela peut également être perçu comme un signal fort envoyé à l’ensemble de la population, démontrant la volonté des autorités de la transition de lutter contre les pratiques corrompues et d’établir un système fondé sur des principes d’équité et d’intégrité.

Prendre des mesures pour enquêter

Cet incident a suscité de vives réactions au sein de la population malienne, qui réclame des mesures fortes pour lutter contre la corruption et assurer l’intégrité des concours de la Fonction publique.

Cependant, il est crucial que les autorités prennent des mesures pour enquêter sur ces allégations et pour garantir que les processus de recrutement soient menés de manière juste et conforme aux normes éthiques et légales. Il est également important que des mécanismes de surveillance et de responsabilisation soient mis en place pour prévenir de telles irrégularités à l’avenir, d’autant plus qu’il est dans l’intérêt de tous les citoyens maliens que la gouvernance publique soit transparente et intègre.

Pour cela, il est essentiel de renforcer la criminalisation de la fraude, en adoptant des lois et des règlementations qui criminalisent spécifiquement la fraude dans les recrutements. Il est également important de sensibiliser et de former les candidats sur les conséquences de la fraude sur leurs chances d’obtenir un emploi et sur l’intégrité du système de recrutement.

En mettant en place toutes ces mesures, le Mali pourra progressivement éliminer la fraude dans les recrutements et assurer l’intégrité et la transparence des processus de sélection dans la fonction publique de l’État et des Collectivités territoriales.

Bakary Fomba

8 février 2024 0 comments
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Des festivaliers tout heureux au Festival sur le Niger.
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Ségou’Art — Festival sur le Niger : Un tremplin économique pour les femmes et les jeunes

by Sahel Tribune 7 février 2024
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À Ségou, chaque année, se déploie un festival sur le Niger, qui a célébré ses 20 ans de richesse culturelle et artistique, du 31 janvier au 4 février. Cette initiative de la Fondation Festival sur le fleuve Niger, qui transcende les frontières géographiques pour réunir les âmes en quête de culture, d’artisanat et de créativité, constitue un tremplin économique pour les femmes et les jeunes. 

Dans le cœur vibrant de Ségou, tel un fleuve tumultueux nourrissant la terre aride, le festival sur le Niger émerge tel un phare culturel, illuminant les horizons de l’Afrique de l’Ouest de ses récits colorés, de ses rythmes envoûtants et de ses trésors cachés, offrant ainsi un havre d’inspiration où se mêlent les passions, les traditions et les espoirs des peuples venus des quatre coins du continent.

Promotion de l’économie locale

Ce grand rendez-vous culturel de l’Afrique de l’Ouest a un impact positif et particulier surtout sur la région de Ségou. Il a accueilli deux-cent-cinquante-mille (250 000) visiteurs et 400 artisans et créateurs locaux, nationaux et internationaux pour sa foire artisanale, en provenance d’une trentaine de pays d’Afrique et d’ailleurs.

Célébré sous le thème « jeunesse et tradition », le festival sur le Niger de Ségou contribue depuis sa création en 2005 à la promotion de l’économie locale de la région. C’est ainsi que les organisateurs ont initié une foire artisanale et agricole visant à créer un pont entre la culture et l’économie locale.

Avec deux-cent-cinquante-mille (250 000) festivaliers de différents horizons et quatre-cents (400) artisanats, ce festival joue un rôle crucial dans le développement de l’économie, de l’industrie et dans la promotion de l’image du Mali, précisément de Ségou. L’affluence des festivaliers stimule l’industrie touristique locale et crée des opportunités d’emplois temporaires pour beaucoup de femmes, notamment les jeunes. Même les petites entreprises (restaurants, hôtels, marchés, etc.) ressentent les retombées pendant ce séjour culturel.

Ségou art booste l’économie de la région sur deux plans majeurs : la promotion de la culture et l’agroalimentaire.

« Chaque jour, je peux gagner 100 000 francs CFA »

Le festival sur le Niger joue un rôle culturel et social dans la ville de Ségou. Il apporte à la population ségovienne et au public venu d’ailleurs des spectacles inédits et des opportunités à saisir. Surtout avec la foire artisanale et agricole. Une foire qui impacte positivement chaque année la vie de beaucoup de femmes en termes de source de revenu et d’épanouissement.

Ce moment culturel permet à beaucoup de personnes de relancer leurs activités. Comme le cas de cette vendeuse de pagnes traditionnels Bogolan. Du haut de sa quarantaine d’années, Aminatou Coulibaly nous explique que son commerce était aux arrêts, mais qu’avec le festival, elle a tenu à relancer son activité de confection et vente de bogolan. « Dès que j’ai entendu les échos de la tenue du festival de Ségou, j’ai emprunté de l’argent pour relancer mon commerce. Et aujourd’hui, il y a du marché, les revenus ont augmenté. Chaque jour, je peux gagner 100 000 francs CFA et souvent plus. Mes clients sont en majeure partie des étrangers. Avec eux, pas trop de discussions sur le prix ».

Vente de pagnes sur un stand au Festival sur le Niger.
Vente de pagnes sur un stand au Festival sur le Niger. Fatoumata Z Coulibaly/Sahel Tribune.

Un peu devant, nous avons rencontré Awa Diallo sous un hangar. Elle a quitté le Sénégal pour venir vendre ses articles de femme. À l’entame, elle confirme qu’il est difficile pour elle de dire tous les bienfaits de ce festival de Ségou surtout sur le plan économique. « Je suis venue vendre des pagnes wolofs. Je me frotte bien les mains. J’ai fait des connaissances avec des étrangers qui ont fait des commandes que je livrerai après le festival. Chaque année, je réserve mon stand, car, j’en tire profit et j’invite les femmes de Ségou et d’ailleurs à se lancer dans les activités du festival. »

« Même si les organisateurs peuvent le prolonger, cela m’arrangerait »

Pour les associations féminines œuvrant dans la transformation de nos produits locaux, elles se réjouissent de cette opportunité qu’offrent les organisateurs de cet évènement à la population de Ségou. Ce festival permet non seulement de valoriser les produits locaux, mais aussi de promouvoir leurs produits agroalimentaires par les arrivants d’autres horizons.

Vente de bogolan sous un un stand au Festival sur le Niger.
Vente de bogolan sous un un stand au Festival sur le Niger. Fatoumata Z Coulibaly/Sahel Tribune.

Enthousiasmée sur ses marchandises de sacs à main à base des peaux d’animaux et bogolan, Mariétou Diarra une originaire de la région de Ségou s’exprime : « Avec mes articles, les comptes sont bons. En plus, j’ai eu des nouveaux et bons clients, même après le festival, on peut garder le contact afin qu’ils passent leurs commandes. Le festival m’a fait gagner de l’argent en si peu de temps. Même si les organisateurs peuvent le prolonger, cela m’arrangerait. »

La foire artisanale et agricole du festival a un impact positif sur l’économie de la ville de Ségou. Car, à travers cette foire, affirment les organisateurs, « nous visons la promotion de l’économie locale. La foire a apporté beaucoup à la ville de Ségou, car il y a les exposants locaux qui vendent leurs produits. En plus de cela, il y a les marchands qui vendent autour du site de la foire ».

Vente de bijoux sous un un stand au Festival sur le Niger.
Vente de bijoux sous un un stand au Festival sur le Niger. Fatoumata Z Coulibaly/Sahel Tribune.

Une opportunité de développement

Étant une aubaine pour les artisans, il en est une opportunité d’emploi temporaire pour les jeunes qui gagnent leur part du gâteau. Le festival offre un espace de promotion pour les jeunes talents émergents dans le domaine des arts visuels et d’autres domaines. Comme le cas d’Ali Sacko, un jeune homme qui ne manque pas ce rendez-vous important de l’Afrique de l’Ouest. « Je viens chaque année avec des sacs faits en peau d’animaux et ça marche très bien ».

Pendant le festival, des jeunes filles maliennes ont présenté leur créativité d’art au grand public comme la slameuse Maïmouna Traoré dite Maï mot de la cité des Balanzans avec ses mots contre les maux afin de conscientiser la jeunesse malienne, Bibata Ibrahim Maïga, une danseuse et chorégraphe malienne qui ne manque pas l’occasion chaque année de présenter ses pièces de danse symbolique. Ce fut des opportunités pour ces jeunes dames d’être connues davantage sur le plan local, national et international.

Interviewés, les responsables de la jeunesse ségovienne estiment que c’est une grande opportunité de développement pour la ville de Ségou. Ils ajoutent que l’évènement donne de la visibilité à la région tant sur le plan culturel qu’économique.

Valorisation et promotion des produits de l’artisanat et agroalimentaire

L’un des impacts positifs est que ce festival met en lumière chaque année les créativités maliennes. L’événement pousse des bailleurs à investir dans la localité et à s’y intéresser davantage.

Au-delà d’une simple célébration de la culture malienne, cet évènement historique et identitaire de Ségou contribue à l’accroissement de l’économie industrielle et artisanale de la région et ouvre la voie à de nombreuses opportunités pour beaucoup de personnes de tisser des liens entre des communautés d’ici et d’ailleurs venues pour le festival.

Ségou’Art — Festival sur le Niger de Ségou n’est-il pas le seul festival de l’Afrique de l’Ouest qui accueille des milliers de visiteurs et aussi le seul festival qui contribue à l’accroissement de l’économie industrielle et artisanale de sa localité ?

Nous pouvons dire sans risque de se tromper que le festival sur le Niger est l’un des rares évènements qui fait la valorisation, la promotion des produits de l’artisanat et agroalimentaire du Mali et de l’Afrique au bénéfice des acteurs économiques et des populations de Ségou.

Fatoumata Z. Coulibaly, envoyée spéciale à Ségou

7 février 2024 1 comment
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Repression préélectorale au Sénégal à quelques mois de l'élection présidentielle de février prochain.
Chroniques

Sénégal : élections en mode pause — le report qui fait monologue politique

by Chiencoro 3 février 2024
written by Chiencoro 3 minutes read

On dirait que Macky Sall a décidé de pimenter la vie politique sénégalaise en faisant un petit « plot twist » avec le report des élections présidentielles prévues pour le 25 février 2024. Laissant le pays dans un suspense digne d’un épisode de série télévisée, cette annonce a déclenché une série de spéculations hilarantes sur ce qui pourrait se passer dans les semaines à venir.

Dans un retournement de script aussi inattendu qu’un feuilleton télévisé à rebondissements, le Président Macky Sall a décidé de donner une pause dramatique à la politique sénégalaise en reportant les élections présidentielles prévues. Avec cette décision surprenante, le Sénégal se retrouve dans une situation digne d’une série comique, où les protagonistes politiques jonglent entre dialogues apaisants, contestations enjouées et l’émergence de nouveaux personnages politiques. Un épisode inédit s’annonce, et le public politique retient son souffle pour découvrir le dénouement de cette histoire politique inédite. Bienvenue dans le Sénégal Showtime, où même la politique peut avoir des moments de comédie inattendus !

Le report, c’est comme une invitation à une immense réunion de famille où tout le monde s’assoit autour d’une table pour discuter. On imagine déjà les discussions animées sur la corruption, la nationalité des candidats, et même sur la question existentielle de la participation des candidats dont les dossiers ont été invalidés. Tout ça dans l’espoir d’arriver à un scrutin plus détendu.

Mais bien sûr, dans toute bonne série, il y a toujours des personnages qui ne sont pas d’accord avec le scénario. L’absence d’un calendrier clair pour les nouvelles élections et le ressentiment palpable chez certains candidats et leurs partisans ? On s’attend presque à des manifestations façon « Sénégal’s Got Talent », avec des slogans accrocheurs et des chorégraphies bien rodées.

Du côté du pouvoir, le report, c’est un peu comme si on donnait une boîte à outils pour bricoler la politique. On imagine déjà les scènes où le pouvoir en place tente de consolider ses positions, et où les médias d’État deviennent les stars de la propagande politique. Macky Sall assure qu’il ne veut pas se porter candidat, mais on sait tous que les politiciens et leurs promesses, c’est un peu comme les vœux du Nouvel An : on y croit quand même un peu.

La période d’incertitude qui découle du report, c’est comme le moment dans un film d’horreur où la musique devient flippante et tout le monde sait qu’il va se passer quelque chose, mais on ne sait pas quoi. Les acteurs économiques et sociaux, eux, jouent le rôle principal de « l’attente angoissante », suspendant leurs investissements en attendant de voir si c’est un happy end ou un drame.

Mais au milieu de tout ce suspense, il y a toujours de l’espoir pour le renouveau. Le report offre une opportunité aux nouvelles figures politiques de faire leur entrée sur la scène, un peu comme des super-héros qui viennent sauver la situation. « Sénégal : Rise of the Political Avengers ».

En fin de compte, le report des élections présidentielles sénégalaises, c’est un peu comme une série TV à suspense où chaque épisode réserve son lot de rebondissements. La manière dont cette saga sera gérée dans les prochaines semaines sera cruciale pour l’avenir du Sénégal. On peut seulement espérer que le réalisateur, ou plutôt les acteurs politiques, ont un bon scénario en tête. Rendez-vous au prochain épisode !

Chiencoro Diarra 

3 février 2024 0 comments
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Assimi Goïta
A la UneÉconomie

Interview du président de la Transition après le lancement des travaux d’aménagement routier

by Sahel Tribune 1 février 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Dans un élan significatif en faveur du développement et de la modernisation, le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, a officiellement lancé les travaux d’aménagement routier à Kati. Saluant la mobilisation remarquable de la population et rendant grâce à Allah pour cette étape cruciale, le chef de l’État a souligné l’importance stratégique des projets, dont la réalisation en 2×2 voies vise à répondre aux objectifs de la Transition. Au-delà des inévitables désagréments temporaires, le président a appelé la population à accompagner activement ces travaux, assurant que leur finalité est d’assurer la fluidité des accès routiers et la sécurité des usagers, tout en ouvrant la voie à un potentiel de développement considérable pour les localités concernées. 

Lisons plutôt cette interview du chef de l’État accordée à la chaîne nationale (ORTM) après le lancement des travaux. 

Journaliste : Monsieur le Président, pouvez-vous nous partager vos impressions après le lancement des travaux d’aménagement routier à Kati ?

Président de la Transition : Avant tout, je tiens à saluer chaleureusement les autorités administratives, politiques et, surtout, la population pour leur mobilisation exceptionnelle et leur soutien constant à la Transition. Nous rendons grâce à Allah pour nous avoir permis de concrétiser ce jour le lancement des travaux d’aménagement, englobant la section Bamako-Koulouba-Kati, la route régionale RR9, la bretelle d’accès à l’hôpital du Point G, les voiries urbaines à Kati, et la section Pétro Bama -Samé-Kati, le tout en 2×2 voies. 

Journaliste : Comment ce projet s’aligne-t-il avec la vision et les objectifs de la Transition ?

Président de la Transition : Ce projet est totalement conforme à la vision de la Transition, qui vise à moderniser l’ensemble de nos villes et à doter celles-ci des infrastructures nécessaires pour répondre aux besoins de nos concitoyens. L’aménagement en 2×2 voies de ces axes routiers stratégiques est un pas significatif vers l’atteinte de ces objectifs.

Journaliste : Quels bénéfices attendez-vous de ces travaux d’aménagement pour la population malienne ?

Président de la Transition : Les travaux d’aménagement seront bénéfiques à plusieurs niveaux. Tout d’abord, ils amélioreront la fluidité des accès routiers, ce qui facilitera grandement les déplacements au sein de nos villes. Ensuite, la sécurité des usagers est une priorité, et ces projets contribueront à assurer des conditions de déplacement plus sûres. Enfin, le développement économique sera stimulé, avec des opportunités accrues dans le commerce et d’autres domaines, offrant ainsi un potentiel de croissance significatif pour nos localités.

Journaliste : Comment incitez-vous la population à participer et à soutenir ces travaux d’aménagement ?

Président de la Transition : Nous appelons la population à accompagner l’entreprise en charge de ces travaux. Leur soutien et leur compréhension sont cruciaux pour la réussite de ce projet d’envergure. Nous sommes convaincus que les agréments à venir surpasseront les éventuels désagréments pendant la période de travaux. C’est un investissement pour l’avenir de notre nation.

Journaliste : Un dernier mot, Monsieur le Président ?

Président de la Transition : Je tiens à exprimer ma profonde gratitude envers Madame la Ministre des Transports et ses collaborateurs, ainsi qu’à toute la population pour leur engagement et leur soutien. Ces projets sont le reflet de notre détermination à construire un Mali prospère et modernisé. Merci à tous.

Retranscrit par Sahel Tribune 

1 février 2024 0 comments
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Ousmane Issoufi Maïga, ex-Premier ministre, nommé président du comité de pilotage du Dialogue inter-malien.
A la Une

Mali: nomination du comité de pilotage du dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale

by Chiencoro 31 janvier 2024
written by Chiencoro 2 minutes read

Dans un moment historique empreint de volonté et de détermination, le Mali franchit une étape cruciale, ce mercredi 31 janvier 2024, vers la paix et la réconciliation nationale. La nomination des membres du Comité de Pilotage du Dialogue Inter-Maliens, dirigé par le Président Ousmane Issoufi Maïga, symbolise un engagement ferme en faveur d’un avenir pacifique. Au cœur de cette initiative inclusive se dessine la promesse d’un Mali uni, déterminé à surmonter les défis passés et à construire un avenir empreint de stabilité et de prospérité.

Après avoir dénoncé l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le Mali s’engage résolument sur la voie de la paix et de la réconciliation nationale avec la nomination des membres du Comité de Pilotage du Dialogue Inter-Maliens. À la suite du Décret N°2024-0061/PT-RM du 31 Janvier 2024, le président de la transition, le Colonel Assimi GOITA, annonce la composition de ce comité stratégique qui jouera un rôle essentiel dans le processus de reconstruction post-crise.

Un Comité pluridisciplinaire et inclusif

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts constants du Mali pour surmonter les défis liés à la paix et à la cohésion nationale. Ousmane Issoufi Maïga prend les rênes en tant que Président, épaulé par un ensemble diversifié de personnalités représentant différents secteurs de la société malienne. Le vice-président, Jean Bosco Konaré, et le rapporteur général, Boubacar Sow, apporteront leurs compétences variées pour soutenir cette mission cruciale.

Le Comité de Pilotage compte parmi ses membres des représentants de la société civile, des leaders religieux, des représentants des forces de défense et de sécurité, des acteurs politiques, des universitaires, des journalistes, et bien d’autres. Cette composition diversifiée reflète la volonté de créer un dialogue inclusif et de favoriser une participation active de tous les secteurs de la société malienne.

L’Enjeu de la réconciliation nationale

Le dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale est une étape cruciale dans la quête du Mali pour une stabilité durable. Le Comité de Pilotage aura pour mission d’identifier les points de convergence, de faciliter les discussions et de proposer des solutions consensuelles pour surmonter les divisions.

Cette nomination marque un pas significatif vers la restauration de la confiance et la construction d’un avenir pacifique pour le Mali. Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, souligne l’importance de l’unité nationale et de l’engagement collectif pour assurer la réussite de cette démarche.

Le Mali, à travers cette initiative, démontre sa détermination à surmonter les obstacles du passé et à tracer une voie vers un avenir plus stable et prospère. La composition équilibrée du Comité de pilotage incarne l’esprit de réconciliation et de coopération nécessaire pour bâtir un Mali fort et uni.

Chiencoro Diarra 

31 janvier 2024 0 comments
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Analyse philosophique des implications des décisions des pays de l'AES dans la sous-région sahélienne.
A la Une

[Tribune] Crise politique au Sahel : Regards philosophiques sur les retraits de la CEDEAO et la dénonciation de l’Accord d’Alger

by Fousseni TOGOLA 29 janvier 2024
written by Fousseni TOGOLA 5 minutes read

La décision du Mali de dénoncer l’Accord pour la paix et celle du Burkina Faso, du Niger et du Mali de se retirer de la CEDEAO au cours de la même semaine ont déclenché une crise profonde, marquant un tournant majeur dans la géopolitique de la région sahélienne. Ces évènements soulèvent des questions cruciales sur la nature de la démocratie, la légitimité de l’intervention militaire étrangère et le rôle des organisations régionales.

Les évènements récents soulèvent des questions fondamentales qui nécessitent une réflexion approfondie. Les philosophes, avec leur sagesse intemporelle, offrent des perspectives précieuses pour naviguer dans ces eaux troubles. Dans un monde en perpétuel mouvement, où la liberté individuelle, la souveraineté nationale et la coopération régionale semblent parfois entrer en conflit, la philosophie devient un guide essentiel pour comprendre les enjeux complexes et tracer la voie vers un avenir plus éclairé. 

Comme l’exprimait le philosophe des Lumières Jean-Jacques Rousseau, « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. » La décision des nations sahéliennes de revoir leurs alliances témoigne de la quête perpétuelle de la liberté et de l’autonomie, même au détriment d’accords établis. Cependant, la dénonciation de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger en 2015 soulève des inquiétudes quant à la stabilité régionale, rappelant ainsi la pensée de Thomas Hobbes sur la nécessité du « contrat social » pour prévenir le chaos.

Conflits des intérêts 

Le retrait de la CEDEAO par ces nations souligne les tensions entre l’individualisme national et l’idéal de solidarité régionale. Comme l’a souligné Emmanuel Kant, l’État de paix perpétuelle ne peut être atteint que par« une fédération d’États libres. » Le retrait de ces nations remet en question la viabilité de telles fédérations dans un monde où les intérêts nationaux semblent parfois prévaloir.

D’un autre côté, la décision de ces nations peut être interprétée comme un acte de résistance contre ce qu’Albert Camus aurait qualifié d’« absurde » — une situation où les aspirations nationales entrent en conflit avec les structures supranationales. « Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide », disait Camus, soulignant la gravité des décisions qui touchent à l’existence nationale.

Le principal argument qu’on pourrait retenir comme justificatif du départ de ces trois pays est que la CEDEAO a violé leur souveraineté en leur imposant des sanctions après les coups d’État qui ont renversé les régimes civils en place. Ces sanctions, qui comprenaient notamment la fermeture des frontières, la suspension des échanges commerciaux et la mise à l’écart des pays du Conseil des ministres de la CEDEAO, ont été perçues comme une violation de la souveraineté nationale et ont été jugées comme « illégales, illégitimes et inhumaines ».

Ces arguments rejoignent les réflexions de nombreux philosophes sur la nature de la démocratie et de la souveraineté. Pour le philosophe français Jean-Jacques Rousseau, la souveraineté est « le droit de faire les lois ». Ce droit est inaliénable et appartient au peuple. Les dirigeants politiques ne sont que des représentants du peuple et ne peuvent agir que dans le respect de la volonté populaire.

La CEDEAO, quant à elle, est une organisation régionale qui vise à promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest. Cependant, ses actions récentes ont été critiquées pour leur manque de respect de la souveraineté des États membres.

La légitimité de l’intervention militaire étrangère

Un autre argument avancé par les trois pays est que la CEDEAO ne leur a pas apporté l’aide nécessaire pour lutter contre le terrorisme. En effet, la région sahélienne est confrontée depuis plusieurs années à une insurrection djihadiste qui a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes.

Malgré l’existence d’une multitude de forces militaires étrangères, dont la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Barkane, Takuba, pour aider le Mali à lutter contre le terrorisme, la crise perdurait au Mali depuis plus d’une décennie. Cela reste de même pour le Burkina Faso et le Niger. Cependant, ces forces sont donc critiquées pour leur manque de résultats.

Les décisions des trois pays rejoignent les réflexions de nombreux philosophes sur la légitimité de l’intervention militaire étrangère. Pour le philosophe allemand Emmanuel Kant, l’intervention militaire étrangère est légitime uniquement si elle vise à protéger les droits humains fondamentaux.

Dans le cas de ces pays sahéliens, il est difficile de dire si l’intervention militaire étrangère est légitime. D’un côté, la situation humanitaire était catastrophique et les droits humains étaient gravement violés. De l’autre côté, l’intervention militaire n’a pas encore permis de mettre fin à l’insurrection djihadiste.

La CEDEAO est une organisation régionale qui joue un rôle important dans la stabilité de la région sahélienne. Cependant, ses actions récentes ont été critiquées pour leur manque de cohérence et leur manque de légitimité.

La coopération régionale 

Les décisions des trois pays incitent à des réflexions sur le rôle des organisations régionales. Pour le philosophe américain John Rawls, les organisations régionales doivent être fondées sur des principes démocratiques et doivent respecter la souveraineté des États membres.

Dans le cas de la CEDEAO, il est clair que les principes démocratiques ne sont pas toujours respectés. Les sanctions imposées aux trois pays après les coups d’État sont un exemple de cette violation des principes démocratiques. Car les chefs d’État qui s’octroient un troisième mandat en toute violation de la Constitution de leur pays n’ont jamais été sanctionnés. Pourtant, les coups d’État sont la conséquence des violations des principes démocratiques. 

La philosophie nous rappelle que l’équilibre entre la liberté individuelle et la nécessité de coopération est un défi constant. Comme l’évoquait Søren Kierkegaard, « La vie ne peut être comprise qu’en regardant en arrière, mais elle ne peut être vécue qu’en regardant en avant. » La dénonciation de l’Accord pour la paix et le retrait de la CEDEAO offrent ainsi une opportunité de réflexion sur la voie à suivre pour ces nations et pour la région dans son ensemble, dans un monde en constante évolution.

Les décisions du Mali et des trois nations sahéliennes appellent à une introspection profonde sur la démocratie, la solidarité régionale et le rôle des organisations internationales. La quête de réponses à ces interrogations philosophiques stimulantes est cruciale pour forger un chemin vers la stabilité et la prospérité dans cette région dynamique, mais tourmentée.

F. Togola 

29 janvier 2024 0 comments
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A la UneChroniques

Le régne Mamadi Doumbouya: Un enfer sans tombe (Par Tierno Monénembo)

by Sahel Tribune 27 janvier 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Pas d’eau, pas d’électricité, pas d’essence, pas d’Internet ! Vivre sous le règne de Mamadi Doumbouya, c’est débarquer directement en enfer sans passer par la tombe. Aux dernières nouvelles, un millier de Guinéens aurait demandé et obtenu l’asile à Gaza où, comparée à la nôtre, la vie ferait plutôt penser à l’Eden. 

Et voilà que notre colosse de légionnaire que les professionnels de la démagogie ont surnommé « colonel bâtisseur » (pour avoir barbouillé la façade de la mosquée Fayçal ou pour avoir creusé les fossés de Bambéto ?) vient de se bombarder Général d’armée, sans  doute pour se féliciter d’avoir aggravé nos supplices. Pas Général de brigade, pas général de division, tout droit Général d’armée alors qu’en France, il n’a jamais dépassé le grade de caporal !

Le pouvoir kaki de nouveau à la mode

Aujourd’hui, Général comme le fut Lansana Conté ; demain maréchal comme le fut Mobutu ; après-demain, empereur comme le fut Bokassa ! Ne rigolez pas ! Nous sommes en Afrique : c’est en décimant leurs propres peuples que nos militaires montent en grade. Ils ne connaissent pas d’autres faits d’armes.

Et comme par un revers spectaculaire de l’Histoire, le pouvoir kaki est de nouveau à la mode,  notre dictateur n’a même plus besoin de cacher son jeu. Après avoir coupé Internet (pourquoi au juste : pour capturer l’évadé Pivi ou juste pour se faire plaisir ?), il musèle la presse et pourchasse les journalistes comme dans les battues, on court après le gibier. Le message est clair même pour ceux qui ne sont pas dans le secret des dieux : la Transition dont il se gargarise n’est qu’une farce. Il n’y aura pas d’élection. Pour paraphraser Danton, notre lieutenant-colonel ou plutôt notre général tout neuf est là par la volonté de ses troupes et il ne partira que par la force des baïonnettes.

Voyons les choses en face, Guinéens, Mamadi Doumbouya s’en fout de la Transition. Cet homme n’est pas arrivé au pouvoir, les mains vides, il n’est pas venu sans arrière-pensées. Il est porteur d’un vieux projet, d’un projet mûrement réfléchi : instaurer une sixième dictature  encore plus cynique et plus meurtrière que celle de son mentor, Sékou Touré. Le pire, c’est qu’il est en train de la réussir sous nos regards impuissants. Cette Transition qu’il a pilotée tout seul, il l’a complètement dévoyée et mise au service de ses ambitions personnelles.

L’avenir est sombre

Il n’existe plus un seul rouage de l’Etat qui ne soit sous son contrôle. Il a interdit le FNDC, maté les manifestations de rue, exilé Cellou Dalein Diallo, Sydia Touré et Alpha Condé. Il ne subsiste aujourd’hui en Guinée, aucune trace de contre-pouvoir. Maintenant qu’il dispose de tous les moyens de l’Etat, il peut commencer la répression sanglante qu’il a planifiée. L’avenir est sombre. Si nous ne l’arrêtons pas tout de suite, ce Général de pacotille risque de  nous infliger le pire régime de notre histoire.

Mais à quelque chose malheur est bon, ce  tyranneau de village  offre  aux patriotes de ce pays l’occasion rêvée de se ressaisir, de se rassembler autour d’un projet unique qui doit fédérer tous les autres : aboutir à des  élections rapides, régulières et transparentes tout en préservant l’unité nationale. Redevenons Guinéens ! Jouons le même air et ne touchons plus une autre corde que celle du patriotisme ! Levons-nous comme un seul homme ! Tuons la peur qui est en nous ! Battons-nous pour sauver ce pays avant que les bourreaux et les médiocrates ne l’achèvent. Ne le faisons pas pour nous, faisons-le pour nos descendants !

Tierno Monénembo


Source: Le Lynx

Le titre et les inter-titres sont de notre rédaction

27 janvier 2024 0 comments
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accord de paix au mali
A la UneChroniques

Rupture d’une trêve : Les neuf années de l’Accord, neuf années de désillusions.

by Sahel Tribune 25 janvier 2024
written by Sahel Tribune 2 minutes read

En ce 25 décembre 2024, le Mali annonce avec une amertume palpable la fin officielle de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Un acte de décès signé neuf ans après sa naissance, marquant ainsi la conclusion d’une page de l’histoire malienne. Cet accord, qui avait suscité tant d’espoirs lors de sa conception, est aujourd’hui déclaré caduc. Un décès prévisible depuis la reprise en main de Kidal par l’armée malienne le 14 novembre 2023, dans le cadre du processus de retrait de la mission onusienne du pays.

La décision des autorités maliennes de la transition de mettre fin à cet accord n’est pas le fruit du hasard. Elle découle de l’attitude jugée défiante des groupes signataires, particulièrement depuis le déclenchement du processus de retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Les relations entre le Mali et l’Algérie, chef de file de la médiation, se sont également tendues ces derniers temps, ajoutant une dimension diplomatique à cette crise.

Accord d’Alger, neuf années d’efforts vains

La résiliation de l’Accord d’Alger sonne comme un échec retentissant, non seulement pour le Mali mais aussi pour la médiation internationale et sous-régionale. L’Algérie, qui a assumé un rôle central dans la médiation, se retrouve confrontée à un revers cuisant de ses efforts diplomatiques. Les tensions grandissantes entre les deux nations ne font qu’accentuer ce fiasco, mettant en lumière les limites de la diplomatie dans la résolution des conflits.

Neuf longues années de négociations et de tentatives infructueuses de mise en œuvre ont conduit à cette impasse. Malgré les espoirs initiaux, l’Accord pour la paix n’a pas réussi à apporter la stabilité et la quiétude tant attendues au Mali. Les racines du mal persistent, et la paix demeure une chimère lointaine pour un pays meurtri par l’instabilité politique et les conflits internes.

Le constat est amer : la médiation internationale et sous-régionale, engagée dans la quête d’une résolution pacifique, doit réévaluer ses approches et s’interroger sur les leçons à tirer de cet échec retentissant. La fin de l’Accord pour la paix au Mali laisse un vide qui appelle à une réflexion profonde sur les mécanismes de médiation et les moyens à mettre en place pour construire un avenir plus stable. L’histoire retiendra cette page sombre, espérant que les leçons tirées permettront de forger des solutions plus durables dans la recherche de la paix au Mali.

Oumarou Fomba

25 janvier 2024 0 comments
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Une graphique réalisée pour illustrer les édito sur notre site.
A la UneEdito

À la station Yara Oil, l’essence manque et la confiance s’évapore

by Bakary FOMBA 22 janvier 2024
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

La galère continue au Mali avec cette pénurie de carburant, et devine qui est sous les projecteurs ? Eh oui, notre vedette malheureuse, Yara Oil. Ça chauffe, mais pas dans le bon sens.

Les stations Yara Oil sont devenues des lieux de frustration, où les clients sont accueillis par des pompes qui ont décidé de faire la grève. Yara Oil, censée être la crème de la crème en matière de pétrole au Mali, est en train de se manger un sacré plat de désamour.

Alors que la crise fait rage, Yara Oil semble assise dans le coin à regarder la scène. Aucune action immédiate pour apaiser la colère de la clientèle, déjà secouée économiquement. Les clients, eux, ne cachent pas leur mécontentement.

Des propriétaires de véhicules et des motocyclistes, se sentant floués par une entreprise qui ne tient pas sa parole, montent au créneau. Certains comparent les tickets d’essence à des « chèques payables à vue », soulignant le côté absurde de payer pour un service qui fait la grève.

La situation ne fait qu’empirer, avec des clients qui ne cessent de témoigner, mettant en lumière l’incapacité de Yara Oil à résoudre efficacement cette crise. Face à cette inertie, la frustration des consommateurs atteint des sommets, transformant la pénurie de carburant en une rupture flagrante de la confiance et de la fidélité des clients.

Le service client de Yara est carrément sous le feu des critiques pour son manque de réponses convaincantes et de communication transparente. Les consommateurs réclament des explications claires sur les raisons des pénuries persistantes et veulent des garanties sur la disponibilité future du carburant pour lequel ils ont déjà dégainé leur argent.

La crise de confiance dans laquelle Yara Oil s’est embourbée est d’une gravité sans précédent. La boîte risque de voir une bonne partie de sa clientèle prendre la tangente, et ça, c’est un sacré coup dur.

Yara Oil risque non seulement de voir ses ventes chuter, mais aussi de se retrouver dans une sacrée galère financière. La confiance, une fois perdue, c’est pas facile à récupérer, hein.

Pour se sortir de ce bourbier, Yara Oil doit se secouer. Des réponses claires aux questions des clients, des garanties sur le futur approvisionnement en carburant, et une communication transparente sur la situation actuelle sont à l’ordre du jour.

L’entreprise doit aussi penser à des mesures concrètes pour regagner la confiance perdue. Des compensations pour les clients qui ont bavé à cause de cette pénurie, par exemple, ça serait un bon début.

La crise actuelle pourrait bien être l’occasion pour Yara Oil de faire un sérieux bilan et de montrer qu’elle peut redresser la barre. Si Yara Oil prend les mesures nécessaires, elle peut peut-être se sortir de cette crise en évitant la débâcle totale. Affaire à suivre…

Bakary Fomba

22 janvier 2024 0 comments
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Commémoration de la fête de l'armée malienne
A la UneSécurité

Au Mali, la mission est accomplie, mais le plus dur reste à faire

by Sahel Tribune 20 janvier 2024
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Dans l’éclat des célébrations du 63e anniversaire de l’armée malienne, présidées par le Colonel Assimi Goïta, le 20 janvier 2024, une aura de succès flotte dans l’air. La mission de reconquête territoriale est clairement marquée comme « accomplie », mais, comme l’a souligné le Président de la Transition lors d’une entrevue empreinte de réalisme, le plus dur reste à accomplir.

L’année passée a été témoin de la reprise stratégique de Kidal, Ber, Tessalit, et Aguelhoc, des succès militaires retentissants qui ont démontré la montée en puissance fulgurante de l’armée malienne. L’apothéose de cette série de victoires a été la reprise de Kidal le 14 novembre 2023, mettant un terme à une décennie d’occupation terroriste. Cet exploit a non seulement renforcé la confiance en l’armée, mais a également affirmé la volonté du pays de défendre son intégrité territoriale.

Le défi complexe était de protéger cette intégrité tout en préservant la souveraineté nationale. Une équation difficile que les Forces de défense et de sécurité ont résolue avec succès, établissant des partenariats stratégiques avec des pays prêts à soutenir le Mali dans cette entreprise cruciale. Ces alliances ont permis de moderniser l’arsenal de l’armée malienne, conférant à ses opérations une efficacité nouvelle.

Cependant, au-delà des festivités et des applaudissements, le président Goïta, dans un moment de lucidité, a évoqué le prochain chapitre : « Nous avons fait le plus difficile, maintenant nous devons faire le plus dur, qui est la stabilisation du pays. » C’est un appel à l’action, reconnaissant que la paix durable ne peut être instaurée par la seule puissance militaire. La synergie d’acteurs multiples, dont les autorités traditionnelles à travers le dialogue inter-malien, devient cruciale.

La stabilisation du Mali ne se mesure pas seulement en termes de sécurité physique, mais aussi en termes de réconciliation. Les forces armées se tourneront vers le nord du pays pour contrer les groupes terroristes, tandis que les autorités traditionnelles sont invitées à jouer un rôle essentiel dans le dialogue inter-malien, visant à réconcilier les cœurs et les esprits.

La mission est accomplie, mais la quête de stabilité et de réconciliation promet d’être un nouveau défi. Le Mali, guidé par une vision réaliste et empreinte d’espoir, écrit un nouveau chapitre de son histoire. 

Oumarou Fomba

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Image: Un graphique réalisé pour illustrer les chroniques du Mardi.
ActuChroniques

Le Mali à l’avant-garde pour la CAN 2023

by Sahel Tribune 9 janvier 2024
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Les Aigles du Mali ont démontré un niveau de jeu exceptionnel lors de leur match amical contre la Guinée équatoriale le 6 janvier 2024, remportant une victoire convaincante de 6 buts à 2. Cette performance remarquable agit comme un précieux indicateur de confiance, propulsant l’équipe en première ligne à l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023 en Côte d’Ivoire.

Le Mali a déployé une stratégie de jeu dynamique et tactiquement astucieuse, exploitant efficacement les faiblesses de la défense guinéenne pour conclure avec succès des actions de but. La première mi-temps s’est conclue sur un score de 3-2, témoignant de la détermination des Aigles à prendre le contrôle du match.

Une polyvalence offensive 

En seconde période, l’équipe a consolidé sa domination en ajoutant trois buts supplémentaires à son tableau de bord. Les sept changements judicieux effectués par le sélectionneur Éric Sekou Chelle ont permis à divers talents de briller sur le terrain, mettant en lumière la profondeur du banc et la compétitivité de chaque joueur.

Cette rencontre amicale revêt une importance cruciale en tant que préparation à la CAN 2023, qui débutera le 13 janvier en Côte d’Ivoire. Les Aigles envoient un message clair à leurs concurrents, affirmant leur préparation à rivaliser avec les meilleures équipes du continent.

Le sélectionneur Éric Sekou Chelle peut se féliciter de la polyvalence de son effectif et de la solidité de sa formation. La victoire contre la Guinée équatoriale témoigne de la préparation méticuleuse de l’équipe pour affronter les défis à venir. Les remplacements stratégiques en seconde période soulignent la profondeur du banc, une ressource cruciale dans les tournois internationaux.

Le rythme effréné du match a été marqué par l’ouverture précoce du score à la 10e minute grâce à Sekou Koïta. Bien que la Guinée équatoriale ait égalisé en fin de première mi-temps, le Mali a repris l’avantage à la 55e minute sur un but de Youssoufou Niakaté. L’équipe a ensuite ajouté trois autres buts, illustrant sa polyvalence offensive.

Un signal encourageant des Aigles du Mali pour la CAN 2023

Les Aigles du Mali se préparent maintenant à s’envoler vers la Côte d’Ivoire en fin de semaine, suscitant une ferveur croissante parmi les fans. Avec cette victoire convaincante, l’équipe a d’ores et déjà prouvé qu’elle possède les atouts nécessaires pour se distinguer dans cette compétition acharnée. Que l’aventure commence ! 

Les yeux du continent seront rivés sur les Aigles du Mali, prêts à déployer leurs ailes avec détermination et ambition sur la scène de la CAN 2023. La victoire contre la Guinée équatoriale constitue un signal encourageant pour la campagne à venir. L’équipe a démontré qu’elle possède la qualité et la profondeur nécessaires pour rivaliser avec les meilleures équipes du continent. Les supporters maliens peuvent nourrir de grands espoirs pour leur équipe à la Coupe d’Afrique des Nations.

Oumarou Fomba

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Idrissa se retrouve en prison en raison de la corruption. Les barreaux de la prison.
A la UneÉchos d'amour

[ Storytelling ] Corruption au Mali : la chute d’un bienfaiteur

by Chiencoro 7 janvier 2024
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Dans le tumulte de la vie d’Idrissa, du ministère des Finances à la direction d’une grande banque, la corruption a tissé son chemin, transformant un bienfaiteur en paria. Plongeons dans ce récit fictif captivant, entre humanisme, trahison et les conséquences dévastatrices de la corruption.

Imaginez une vie qui bascule du jour au lendemain. Idrissa, autrefois conseiller technique au ministère des Finances, a gravi les échelons pour devenir Directeur général d’une grande banque. Cependant, derrière cette ascension se cache une histoire de corruption, de déchéance sociale, et de la douloureuse réalité des ravages causés par l’appât du gain.

Les racines de la corruption

Idrissa, adulé dans son village après avoir généreusement soutenu ses proches, voit sa vie chuter brutalement avec le changement ministériel. Ses bienfaits sont vite oubliés, et il se retrouve sans emploi, vidé de son prestige. D’enfant béni, il se trouve être l’enfant maudit.

La perte de son emploi et de son prestige a eu un impact profond sur la mentalité d’Idrissa. Il se sentait humilié et rejeté. Il avait le sentiment de ne plus avoir de valeur.

La frustration et la colère l’ont rongé. Il se sentait perdu et désemparé. Il ne voyait pas comment il pourrait retrouver sa position sociale et sa vie d’avant.

Dans son désarroi, Idrissa a été attiré par la corruption. Il a vu la corruption comme une solution à ses problèmes. Il pensait qu’en s’enrichissant rapidement, il pourrait retrouver son prestige et sa place dans la société.

Le nouveau poste de Directeur général offrait à Idrissa une opportunité de s’enrichir illégalement. Il surfacture, détourne des fonds, et bâtit un empire personnel où seule compte sa famille. Mais cette fortune éphémère ne fait que masquer la solitude grandissante.

La corruption a également affecté la communauté dans laquelle vivait Idrissa. Les gens se méfiaient de lui. Ils le voyaient comme un homme corrompu qui n’hésitait pas à profiter des autres.

La chute inéluctable

La roue tourne pour Idrissa lorsqu’un accident de travail le laisse vulnérable. Son remplaçant, son adjoint, découvre ses malversations, mettant fin à sa carrière et exposant ses actes illicites. Incarcéré, ses biens saisis, Idrissa est abandonné de tous, même de ceux qu’il avait aidés. Sa réputation de bienfaiteur est éclipsée par celle d’un voleur. La chute est brutale, laissant derrière lui une famille démunie et une communauté déçue.

Aujourd’hui, Idrissa, jadis bienfaiteur, paie le prix de sa corruption. Ses erreurs ont laissé un village déçu et une famille brisée. Aucun de ses proches ne reconnait sa responsabilité dans sa chute.

La lutte contre la corruption, une responsabilité partagée

L’histoire d’Idrissa est une tragédie humaine qui montre les conséquences dévastatrices de la corruption. Elle nous rappelle que la corruption ne fait pas de distinction de statut social ou de loyauté familiale. Elle peut détruire des vies et des communautés entières.

La lutte contre la corruption est une responsabilité qui incombe à chacun d’entre nous. Nous devons tous faire des choix éthiques et refuser de nous laisser corrompre. Nous devons également soutenir les institutions qui luttent contre la corruption.

L’histoire d’Idrissa nous enseigne que l’honnêteté et la compassion sont les véritables richesses. Elles sont plus durables que la richesse matérielle et elles contribuent à la construction d’une société plus juste et plus équitable.

Chiencoro Diarra 


Idrissa est un nom d’emprunt.

7 janvier 2024 0 comments
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Promotion de l'écriture féminine. La présidente du Réseau des écrivaines maliennes et de la diaspora (RFEMD) s'exprime.
Actu

Rencontre littéraire au féminin : la 4e célébration de l’écriture féminine par le RFEMD

by Bakary FOMBA 5 janvier 2024
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Le samedi 30 décembre 2023, la Galerie Rama Design de Quinzambougou a accueilli la cérémonie de la 4e édition de la célébration de l’écriture féminine.

Après le succès de la 3e édition en 2022, le Réseau des écrivaines maliennes et de la diaspora (RFEMD) a célébré le 30 décembre 2023 la 4e édition de l’écriture féminine au Mali. Cette édition, axée sur la paix, la cohésion sociale et l’insertion sociale des femmes, a offert un moment de rencontre et d’échange entre les écrivaines et leur lectorat.

Ouvrage collectif pour promouvoir l’écriture féminine

Organisée annuellement par le RFEMD, la célébration de l’écriture féminine se veut un rendez-vous privilégié pour les écrivaines et leur public. Elle comprend des remises de distinctions, des expositions, des ventes (dédicaces), des cafés littéraires, ainsi que des remises de chèques et/ou de bourses.

Oumou Armand Diarra, présidente du Réseau des femmes écrivaines du Mali et de la diaspora, souligne l’importance de cette cérémonie pour « l’insertion de plusieurs femmes dans la communauté » dans un contexte où la paix, l’entente et la cohésion sociale sont cruciales.

Pour Salimata Togora, écrivaine malienne, cette journée revêt une signification particulière en favorisant la « promotion des écritures féminines ». Elle considère cet événement comme un « espace important qui mérite d’être encouragé ».

La 4e édition a mis l’accent sur la paix et la cohésion sociale à travers un ouvrage collectif traitant de ces thématiques. Cet ouvrage, composé de poèmes, d’essais, de récits et de lettres, donne la parole aux femmes, principales victimes de la guerre au Mali depuis plus d’une décennie.

Rôle des femmes dans la promotion de la paix

Le RFEMD, axé sur la promotion des femmes du Mali à travers l’édition, la publication, la diffusion et la distribution des œuvres littéraires, démontre sa détermination à faire des femmes des actrices reconnues et incontournables du rayonnement littéraire du Mali. Cette 4e édition, bien que n’ayant pas choisi un thème spécifique, a permis aux écrivaines de partager leurs opinions sur le rôle des femmes dans la promotion de la paix, de la réconciliation et de la cohésion nationale.

Au programme de l’événement figuraient une exposition-vente et dédicaces de livres ainsi qu’un café littéraire. La cérémonie a également inclus la remise de chèques à des jeunes filles poursuivant leurs études dans des universités prestigieuses au Mali.

La 3e édition de la célébration de l’écriture féminine s’était déroulée le 17 décembre 2022, à l’Hôtel Salam de Bamako, sous le parrainage de Daouda Diakité, Directeur général de TechnoLab ISTA. Elle avait comporté des conférences-débats, des expositions et ventes de livres, des dédicaces, des rencontres avec les écrivaines, sous le thème : « Littérature, société en temps de crise ».

Présidée par Oumou Armand Diarra, présidente du réseau des écrivaines du Mali et de la Diaspora, cette édition avait été l’occasion pour les écrivaines du Mali et de la diaspora de promouvoir l’écriture malienne et de contribuer à la résolution de la crise à travers la littérature.

Bakary Fomba

5 janvier 2024 0 comments
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Assimi Goïta
ActuPolitique

Le président Goïta : « au cours de l’année 2024, les efforts tendant à retourner à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé ne faibliront point »

by Chiencoro 1 janvier 2024
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À l’aube du Nouvel An 2024, le Mali se prépare à une nouvelle ère politique. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, annonce la poursuite des efforts pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Le 25 septembre 2023, les autorités maliennes ont annoncé un ajustement du calendrier électoral, reportant légèrement les élections présidentielles, initialement prévues en février 2024. Cette décision, présentée comme nécessaire, avait soulevé des questions cruciales sur l’impact sur la stabilité politique et le retour à l’ordre constitutionnel tant espéré.

Dans sa traditionnelle adresse à la nation, à l’occasion du Nouvel An, le 31 décembre 2023, le Colonel Assimi Goïta, Président malien de la Transition, a dévoilé une feuille de route ambitieuse, marquant le retour tant attendu à l’ordre constitutionnel. Un moment crucial pour un pays en quête de stabilité politique après des années d’instabilité. « Au cours de l’année 2024, les efforts tendant à retourner à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé ne faibliront point », a-t-il déclaré dans son intervention à la télévision nationale.

Retour a l’ordre constitutionnel: Vers une démocratie renforcée

Les « soubresauts politiques » du Mali ont dicté l’impératif de réformes. Les Assises nationales de la Refondation, en décembre 2021, ont été le point de départ. Le peuple malien, à travers un exercice de diagnostic, a insisté sur la nécessité de réformes politiques avant tout retour à l’ordre constitutionnel. Cette démarche a marqué une rupture avec le passé tumultueux du pays.

La vision collective était claire : établir un ordre constitutionnel différent, apaisant et sécurisé. La révision de la loi électorale, la création d’un organe unique de gestion des élections, et l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum ont façonné la 4e République du Mali. Ces actions concrètes ont renforcé les fondations de la démocratie, transcendant les échecs passés.

En 2024, les efforts persisteront pour consolider l’ordre constitutionnel. Les défis sont nombreux, mais la détermination à instaurer un environnement politique stable reste intacte. Les réformes en cours démontrent une volonté collective de bâtir un avenir où la gouvernance repose sur des bases solides et transparentes.

Renforcement des institutions électorales

La nouvelle Constitution, « fruit d’un processus participatif », incarne les aspirations d’un peuple en quête de stabilité. Ses contours redéfinissent les pouvoirs, les responsabilités et les droits, marquant une avancée significative vers une gouvernance équilibrée. Le texte fondamental devient le pilier inébranlable de la quatrième République.

Dans le cadre du renforcement des institutions électorales, il convient de mentionner également la refonte de la loi électorale. Une refonte qui vise à garantir des élections justes et transparentes. La création d’un organe unique de gestion des élections renforce l’intégrité du processus démocratique, offrant ainsi une plateforme équitable pour l’expression du choix populaire.

L’adoption de la nouvelle Constitution par référendum est un témoignage fort de l’engagement démocratique. Les Maliens ont eu l’occasion de se prononcer sur le texte fondamental qui guidera le pays vers l’avenir. Cet exercice démocratique renforce la légitimité de la nouvelle République.

L’avenir de la démocratie malienne 

Alors que le Mali s’engage sur la voie d’une nouvelle ère constitutionnelle, la stabilité et la sécurité demeurent des priorités constantes. Les défis sécuritaires internes et externes nécessitent à ce titre une gestion stratégique pour préserver les acquis démocratiques.

Le retour à l’ordre constitutionnel au Mali ne concerne pas seulement les Maliens, mais aussi la communauté internationale. Les décideurs politiques mondiaux jouent un rôle crucial en soutenant le processus de transition et en veillant à ce que la démocratie malienne prospère. Dans le même cadre, l’Alliance des États du Sahel, créée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger en septembre 2023, peut également jouer un rôle crucial dans ce sens. 

A l’orée de cette nouvelle année, le Mali s’apprête à tourner une page décisive de son histoire politique. Le retour à l’ordre constitutionnel, impulsé par des réformes majeures et l’adoption d’une nouvelle Constitution, ouvre une ère d’espoir et de stabilité. Les défis subsistent, mais la détermination à bâtir une démocratie solide persiste. Le peuple malien, par son engagement actif, façonne son destin démocratique. En 2024, le monde observe avec intérêt la transformation en cours au cœur du Sahel, un exemple tangible de la capacité d’un pays à renouer avec la démocratie et à construire un avenir prometteur. 

Cheincoro Diarra 

1 janvier 2024 0 comments
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Des citoyens maliens attendent avec impatience devant un bureau de vote, exprimant leur engagement civique lors des prochaines élections. La file s'étire, témoignant de la diversité et de l'unité du peuple malien dans son désir partagé de participer à la construction d'un avenir démocratique. Leur présence reflète l'importance accordée à ce moment crucial dans la refondation politique du pays, symbolisant l'espoir et l'aspiration à un Mali stable, réconcilié et prospère. Chaque électeur incarne un maillon essentiel de cette démocratie en marche, contribuant ainsi à façonner le destin collectif du Mali pour les années à venir.
ActuPolitique

Refondation politique au Mali : enjeux et perspectives des prochaines élections

by Sahel Tribune 29 décembre 2023
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Le Mali, en quête de renouveau politique depuis plus d’une décennie, se prépare à un moment charnière avec les prochaines élections. Les premières échéances du Mali Koura. Ces scrutins ont des enjeux cruciaux pour la refondation, la réconciliation et la consolidation démocratique, mais aussi des perspectives qu’offrent les scrutins à venir.

Au cœur du Mali en mutation, les prochaines élections se dessinent comme le pivot d’une refondation politique, ouvrant la voie à une ère nouvelle. Ce premier test des outils mis en place par la 4e République comporte des défis majeurs, qui révèlent la force des Maliens à bâtir un avenir empreint de réconciliation, de démocratie, et de prospérité économique.

Enjeux de la refondation politique

La refondation politique s’engage sur un terrain délicat avec la réconciliation nationale en toile de fond. Les séquelles des violences intercommunautaires exigent une action résolue. Les prochaines élections se posent en catalyseur, offrant une chance de recoudre le tissu social déchiré.

Dans cette quête, la consolidation démocratique émerge comme un impératif catégorique. La leçon du passé dicte la nécessité d’institutions robustes et durables. Chose comprise par les autorités maliennes de la transition, qui ont procédé, dès les premières heures de leur arrivée au pouvoir, à une vaste réforme politique et institutionnelle. Des réformes qui ont pour objectif la fortification des bases de la démocratie malienne victime de plusieurs maux depuis des décennies. 

Les prochaines élections deviennent une déclaration d’engagement envers une gouvernance démocratique, reléguant ainsi les fantômes des coups d’État au passé. Le Mali a enregistré 5 coups d’État depuis son indépendance de la colonisation française, le 22 septembre 1960. Un véritable coup contre la démocratie. 

Ces enjeux, les nouveaux outils mis en place dans le cadre des réformes politiques et institutionnelles doivent être en mesure de les surmonter. 

Au cœur de la transformation, le Mali, économiquement fragile et géographiquement enclavé, s’oriente désormais vers un développement inclusif et pérenne. La refondation politique a créé les conditions propices à l’émergence d’une économie florissante, jetant ainsi les bases d’un avenir radieux.

Perspectives des prochaines élections

Les prochains scrutins électoraux se profilent comme le baromètre de la refondation politique. L’adhésion des Maliens à ce nouveau cadre politique sera scrutée avec attention. Des élections transparentes et inclusives deviennent le ferment d’une démocratie consolidée, contribuant simultanément à la réconciliation et au développement économique.

Les autorités maliennes sont investies de la mission cruciale d’assurer des élections libres, équitables, transparentes, et sécurisées. La prise en compte des préoccupations des citoyens devient la pierre angulaire du succès de ce processus démocratique.

Le renforcement du dialogue intercommunautaire demeure également essentiel. Les autorités doivent œuvrer à l’unification des différentes communautés du pays, jetant ainsi les fondements d’une réconciliation durable.

À côté de tous ceux-ci, l’élaboration de politiques économiques axées sur la croissance, l’emploi, l’éducation, et la santé s’avère cruciale. Investir dans le bien-être des Maliens devient la clé pour ériger un avenir solide et durable.

La refondation politique au Mali s’étire sur un chemin complexe, tracé par les espoirs d’une nation en quête de renouveau. 

Les prochaines élections incarnent un moment décisif, évaluant les avancées réalisées et définissant les priorités à venir. Les regards des citoyens maliens, tout comme ceux des décideurs mondiaux, sont rivés sur ce tournant crucial. Le succès de ces élections dictera le cours de la refondation politique, sculptant ainsi le destin politique et économique du Mali pour les années à venir. Un avenir de stabilité, de démocratie, et de prospérité se dessine, reliant chaque citoyen à la destinée d’une nation en pleine métamorphose.

Oumarou Fomba 

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Poutine et Assimi Goita
AnalysesPolitique

Mali 2023 : une année de progrès et de défis

by Chiencoro 27 décembre 2023
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L’année 2023 a été une année importante pour le Mali, avec des évènements marquants à la fois positifs et négatifs.

Au cours de cette année qui s’achève, le Mali a fait des progrès dans la lutte contre le terrorisme, la croissance économique, et le développement social et politique. Cependant, le pays a également été confronté à des défis importants, notamment la fourniture d’électricité et la crise sécuritaire.

Lutte contre le terrorisme au Mali en 2023

L’armée malienne a fait des progrès considérables au cours de cette année qui s’achève. Cela grâce à l’amélioration des conditions de travail et de vie des militaires par les autorités de la transition. Plusieurs équipements ont été réceptionnés au profit de l’outil de défense. 

Après le départ unilatéral de la France, 2023 aura rempli toutes ses promesses avec le départ de la Minusma à la demande du Mali. Un départ qui a été acté par le Conseil de sécurité de l’ONU, le 30 juin 2023, et qui doit s’achever au plus tard le 31 décembre prochain. 

En septembre 2023, le Mali a annoncé la création d’une nouvelle coalition de sécurité régionale, l’Alliance des États du Sahel (AES), pour lutter contre le terrorisme dans la zone des trois frontières. Cette alliance composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger a fait son baptême de feu le 14 novembre 2023 avec la reprise de Kidal par l’armée malienne plus d’une décennie d’occupation djihadiste. 

Rebond de la croissance économique au Mali en 2023

Le PIB du Mali a augmenté de 5,2 % en 2023, grâce à la hausse des prix des produits de base, tels que l’or et le coton, mais aussi à maintes autres initiatives des autorités maliennes de la transition.

L’année 2023 a été marquée au Mali par une épopée économique fascinante, où les acteurs clés ont émergé de l’ombre pour redonner vie au tissu économique du pays. La Compagnie malienne pour le Textile (COMATEX) et l’Usine malienne de Produits pharmaceutiques (UMPP), autrefois en sommeil, ont connu une renaissance spectaculaire. La COMATEX a ranimé ses machines, tissant à nouveau les fibres de l’industrie textile malienne, tandis que l’UMPP a repris sa mission cruciale dans la production pharmaceutique locale. 

Les chemins de fer, jadis silencieux, ont repris leur symphonie industrielle. Les rails ont vibré de l’énergie renouvelée, transportant non seulement des marchandises, mais aussi l’espoir d’une connectivité accrue et d’un commerce florissant. Cet essor du transport ferroviaire s’est avéré être un catalyseur pour la reprise économique globale.

Au cœur de Bamako et dans d’autres régions du Mali, des centres de dialyse ont émergé comme des oasis de santé. Ce développement a apporté un soulagement significatif aux personnes souffrant de maladies rénales, démontrant l’engagement du pays envers la santé publique et l’accès aux soins médicaux de qualité. Les chantiers routiers ont joué un rôle crucial en fournissant une toile de fond au récit de renouveau économique. 

La construction et l’amélioration des infrastructures routières ne représentent pas seulement des voies physiques, mais des liens renforcés entre les régions, favorisant le commerce, le développement et l’inclusion.

Des réformes politiques et minières

Le Mali a également adopté une nouvelle constitution, qui renforce la souveraineté nationale. Le passage à la 4e République est bien plus qu’un changement formel ; c’est une affirmation de la volonté du peuple malien de définir ses propres normes et valeurs, consolidant ainsi la souveraineté nationale. 

La promulgation d’un Code minier et l’introduction d’un Contenu local substantiel a ajouté une dimension nationale à l’exploitation minière. Les entreprises opérant dans le secteur sont désormais appelées à favoriser l’emploi local, le développement des compétences, et à contribuer activement à l’économie nationale. C’est un pas de géant vers une exploitation minière plus inclusive et équitable. 

Le secteur minier émerge comme un domaine où la nation revendique son contrôle, tandis que la nouvelle constitution symbolise une déclaration d’indépendance politique. C’est une narration d’autodétermination, de fierté nationale et de la volonté du Mali de forger son propre destin.

Des défis 

Cependant, des zones d’ombre persistent, notamment dans le secteur énergétique. Les délestages récurrents soulignent un défi continu à surmonter. Alors que le Mali avance vers l’avenir, ces questions en suspens deviennent les points d’interrogation à adresser avec prudence pour assurer un avenir rayonnant et équilibré. 

Malgré les promesses du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Bintou Camara, les délestages ont persisté, apportant leur lot de défis au quotidien des Maliens.

Cependant, des accords ont été conclus avec la Russie dans plusieurs secteurs cruciaux, dont l’énergie. Ces partenariats visent à surmonter les obstacles énergétiques, avec des projets allant de la fourniture d’énergie nucléaire à la coopération dans les domaines des télécommunications, des transports, et même la création d’une compagnie aérienne et la construction de tramways. 

Ces accords, résultat du sommet Russie-Afrique de 2023, illustrent la volonté du Mali de diversifier ses partenariats et d’assurer un approvisionnement énergétique stable. Bien que les défis subsistent, la coopération avec la Russie éclaire un chemin vers un avenir énergétique plus stable et prometteur pour le Mali.

Le Mali a également été confronté à des défis politiques. Les élections législatives, qui devaient se tenir en février 2023, ont été reportées à une date ultérieure. Les élections présidentielles initialement annoncées pour février 2024 ont été reportées à une date ultérieure. 

L’année 2023 a été une année de contrastes pour le Mali. Le pays a fait des progrès dans certains domaines, mais il reste confronté à des défis importants. Le pays doit poursuivre ses efforts pour lutter contre le terrorisme, stimuler la croissance économique, et réduire les inégalités. Le pays doit également investir dans le développement social et politique pour améliorer le bien-être de sa population.

Chiencoro Diarra 

27 décembre 2023 0 comments
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Sur cette image, l'aérienne du Mali se dresse fièrement, symbole tangible de l'impact positif des réformes économiques initiées par le président Assimi Goïta. Les couleurs vives et dynamiques de la compagnie aérienne reflètent la vitalité retrouvée de l'économie malienne. Au cœur de l'image, le logo imposant de la BCEAO (Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest) se distingue, représentant la stabilité financière et la confiance des investisseurs. Sa présence bien visible évoque le rôle essentiel de cette institution dans le soutien aux politiques économiques favorables à la croissance. L'aérienne, avec ses ailes déployées, symbolise la croissance ascendante du Mali. Les réformes économiques, matérialisées par la BCEAO, ont permis à l'économie malienne de prendre son envol, marqué par des taux de croissance impressionnants. Cette illustration témoigne visuellement des réussites économiques du Mali, mettant en lumière l'influence positive des réformes sur la croissance et la prospérité du pays.
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Les réformes économiques d’Assimi Goïta : un début prometteur, mais encore des défis à relever

by Sahel Tribune 27 décembre 2023
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Les réformes économiques du président Assimi Goïta ont eu un impact positif sur la croissance du Mali en 2022. Le pays a enregistré une croissance de 4,5 %, contre 2,5 % en 2021.

La reprise des investissements étrangers est l’un des facteurs les plus importants de cette croissance. En 2022, les investissements étrangers directs (IDE) au Mali ont atteint 1,5 milliard de dollars, contre 1,2 milliard de dollars en 2021.

Cette reprise est due à plusieurs facteurs, notamment la création d’un climat des affaires plus favorable, l’amélioration de la stabilité politique et sécuritaire et la croissance économique du Mali, qui attire de nouveaux investisseurs.

Une croissance agricole de 3,5%

Les investissements étrangers se concentrent principalement dans le secteur minier, qui est un pilier de l’économie malienne. En 2022, les IDE dans le secteur minier ont atteint 1,2 milliard de dollars. Ces investissements étrangers contribuent à la croissance économique du Mali de plusieurs manières. Ils créent des emplois, stimulent l’activité économique et génèrent des recettes fiscales.

Le secteur agricole est un autre pilier de l’économie malienne. Il représente environ 30 % du PIB et emploie plus de 60 % de la population active. Le gouvernement malien a mis en place un certain nombre de mesures pour soutenir le secteur agricole, notamment l’augmentation des subventions aux intrants agricoles, la mise en place de programmes de formation pour les agriculteurs et l’amélioration des infrastructures agricoles.

Ces mesures ont contribué à la croissance du secteur agricole, qui a enregistré une croissance de 3,5 % en 2022.

La stabilisation de la situation sécuritaire est également un facteur important de la croissance économique du Mali. En effet, la violence liée au terrorisme a eu un impact négatif sur l’économie malienne, en dissuadant les investissements et en perturbant l’activité économique.

Depuis 2020, le gouvernement malien a déployé des efforts importants pour stabiliser la situation sécuritaire. Ces efforts ont permis de réduire la violence dans certaines régions du pays, ce qui a contribué à la reprise de l’activité économique.

Pour consolider les réformes économiques

Si les réformes d’Assimi Goïta ont porté leurs fruits, il reste encore du travail à faire pour consolider ces avancées. En effet, la croissance économique malienne reste encore fragile et dépend de facteurs externes, notamment la stabilité sécuritaire et les conditions climatiques.

Par ailleurs, les réformes économiques doivent être inclusives et profiter à tous les Maliens. Il est important de veiller à ce que les populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les jeunes, puissent bénéficier de ces réformes.

Pour poursuivre et consolider les réformes économiques, le président Assimi Goïta pourrait continuer à améliorer le climat des affaires, à renforcer le secteur privé, à développer le capital humain et à réduire les inégalités. Pour y arriver, le gouvernement malien doit procéder à des réformes visant à simplifier les procédures administratives, à lutter contre la corruption et à promouvoir la transparence. 

Aussi, il devra mettre en place des programmes de soutien aux entreprises, former les entrepreneurs et faciliter l’accès au financement. Il serait également important d’investir dans l’éducation, la formation professionnelle et la santé afin de créer une main-d’œuvre qualifiée et productive. Enfin, le gouvernement devrait mettre en place des politiques sociales ciblées, comme les transferts monétaires et les programmes d’insertion professionnelle, afin de soutenir les populations les plus vulnérables.

Les réformes économiques d’Assimi Goïta sont un début prometteur pour le Mali. Cependant, il reste encore du travail à faire pour consolider ces avancées et garantir une croissance économique durable pour le pays.

Oumarou Fomba

27 décembre 2023 0 comments
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Image : Bintou Camara, ministre de l'Energie et de l'Eau, rassurant les Maliens lors d'un discours sur la garantie de la fourniture d'énergie de qualité. Sa posture confiante témoigne de son engagement envers une énergie stable pour tous et la fin du délestage.
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Fourniture d’électricité au Mali : face au délestage, le ministère de l’énergie en action

by Sahel Tribune 12 décembre 2023
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Le ministère de l’Énergie et de l’Eau au Mali s’attaque aux défis de la fourniture d’électricité avec des mesures concrètes. Découvrez les actions entreprises pour surmonter le délestage.

Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, fait face à une « campagne médiatique diffamatoire« , masquant son engagement à redresser EDM S.A. et à assurer une fourniture stable d’électricité, a précisé dans un communiqué le département ce 12 décembre. Malgré les obstacles, le ministère prend des initiatives cruciales pour optimiser la gestion des combustibles, améliorer la transparence, et renforcer la stabilité énergétique nationale.

Délestage au Mali : les actions concrètes pour la fourniture d’électricité 

Depuis octobre 2023, le ministre, malgré une « cabale médiatique », maintient un devoir de réserve, concentré sur la mission de redressement d’EDM, indique le communiqué. Soutenue par les plus hautes autorités, elle s’engage à instaurer une gouvernance vertueuse, pilier d’une réforme profonde du secteur énergétique.

Des actions concrètes ont été prises pour assainir la gestion des combustibles. Un nouveau mécanisme d’approvisionnement, résultat d’une rencontre avec les opérateurs pétroliers, promet une fourniture ininterrompue. Des sociétés fiables ont été sélectionnées, et un système de gestion basé sur le « Fuel Management » est mis en place pour contrôler le dépotage de carburants.

Des vérifications financières et comptables sont en cours, assure le ministère, avec des dossiers transmis aux autorités judiciaires. Pour stabiliser la fourniture d’électricité, des travaux de réhabilitation des centrales hydroélectriques et des mesures spécifiques pour les hôpitaux sont entreprises. Les citernes sont désormais escortées pour assurer la sécurité des approvisionnements.

Optimisation de la gestion des combustibles et autonomisation des structures sanitaires 

Des opérateurs pétroliers ont généreusement offert des carburants pour assurer le fonctionnement des hôpitaux. Une démarche solidaire et intelligente entre les ministères de l’Énergie et de la Santé garantit l’autonomisation des structures sanitaires à travers le pays, précise-t-on dans le communiqué.

Un projet d’acquisition de batteries « Intelligent Power — M » vise à soutenir les petits métiers impactés par les coupures. Des batteries de 2,5 à 15 kWh seront distribuées, permettant aux artisans du secteur informel de maintenir leur activité.

Malgré les défis, le ministère de l’Énergie du Mali reste résolument engagé à surmonter les obstacles pour stabiliser la fourniture d’électricité. Les actions entreprises reflètent la détermination à instaurer une gouvernance transparente et à répondre aux besoins énergétiques du pays.

Malgré les obstacles, la ministre Bintou Camara s’excuse des coupures et assure les Maliens que la stabilisation de l’électricité est une priorité gouvernementale. Le redressement d’EDM, avec des mesures innovantes et un contrôle accru, est en marche. Cette période difficile ne fait que renforcer la détermination du ministère de l’Énergie à fournir une énergie stable et accessible à tous. La patience des citoyens sera récompensée par un secteur énergétique malien plus robuste et résilient.

La rédaction

12 décembre 2023 0 comments
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AUDIENCE SOLENNELLE DE RENTREE DES COURS ET TRIBUNAUX
A la UneAnalyses

Le Président Assimi Goïta : « La traque des délinquants financiers va continuer […] » 

by Chiencoro 8 décembre 2023
written by Chiencoro 3 minutes read

Dans son discours captivant lors de la Rentrée des cours et tribunaux 2023-2024 à la Cour suprême de Bamako, le 7 décembre dernier, le Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a tracé les contours d’une vision audacieuse pour une justice robuste et sans compromis au Mali. Il a prononcé un discours, riche en engagements concrets, en actions proactives nécessaires pour remédier aux lacunes du système judiciaire en vue de lutter efficacement contre la « criminalité » sous toutes ses formes.

Dans les méandres de la justice malienne, le discours du Président de la Transition résonne comme un appel tonitruant à l’action, une déclaration de guerre contre l’impunité. Au cœur de la Cour suprême de Bamako, la vision déterminée du leader dévoile un Mali prêt à renforcer ses fondations juridiques, à combattre la criminalité sous toutes ses formes et à ériger une forteresse impénétrable contre l’injustice. Une déclaration d’intention ? Non, un manifeste pour une justice inébranlable et une nation qui refuse de se plier devant l’impunité.

Croisade contre les pratiques criminelles

L’appel direct à la justice pour trouver des réponses juridiques nationales adéquates, mettant ainsi fin à l’impunité « dont jouissent certains criminels », marque le point de départ d’une entreprise visant à renforcer la confiance du public envers le système judiciaire. C’est une invitation à la responsabilité et à l’action, soulignant l’importance cruciale de mettre fin à l’impunité qui persiste.

Le soutien affirmé du Président et du gouvernement dans la croisade contre le terrorisme, la délinquance financière, la cybercriminalité et la criminalité transnationale établit clairement les priorités nationales en matière de sécurité. Cette volonté affichée d’en finir avec ces pratiques peu catholiques souligne la nécessité de rester en première ligne pour affronter les menaces modernes qui mettent en péril la stabilité du pays.

L’insertion continue d’instruments juridiques internationaux dans l’arsenal juridique du pays, qu’il s’agisse de « traités sur la traite des êtres humains, la cybercriminalité, les abus de biens sociaux, le blanchiment de capitaux », démontre l’engagement indéfectible du président malien de la transition à aligner les lois nationales sur les normes internationales. Il s’agit d’une exhortation à rester en phase avec les évolutions mondiales et de collaborer activement avec la communauté internationale pour lutter contre la criminalité transfrontalière.

Renforcer l’arsenal juridique

La focalisation sur la lutte contre les pratiques néfastes dans les marchés publics, avec l’annonce du renforcement par le biais du projet de code pénal et de code de procédure pénale en cours d’examen, dépeint une détermination à instaurer la transparence et l’éthique dans la gestion des affaires publiques. Le chef de l’État exhorte donc à une gouvernance intègre pour garantir la confiance des citoyens dans les institutions publiques.

Le discours du Président de la Transition est bien plus qu’une simple déclaration d’intentions. C’est un appel à l’action immédiate pour éradiquer l’impunité, renforcer la justice et lutter contre une gamme de crimes. C’est un appel vibrant à la construction d’une société où la responsabilité, la transparence et la justice prévalent, créant ainsi les fondements d’un Mali plus sûr et plus juste. « La traque des délinquants financiers va continuer aussi bien au niveau du Pôle judiciaire spécialisé qu’au niveau du cabinet d’instruction de la Cour suprême », a-t-il assuré.  

Chiencoro Diarra

8 décembre 2023 0 comments
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AUDIENCE SOLENNELLE DE RENTREE DES COURS ET TRIBUNAUX-27
A la Une

Rentrée des cours et tribunaux 2023-2024 : plaidoyer pour une justice équitable et une citoyenneté responsable au Mali 

by Sahel Tribune 7 décembre 2023
written by Sahel Tribune 3 minutes read

En ce jeudi mémorable du 7 décembre 2023, la Cour suprême du Mali s’est parée de solennité pour accueillir la Rentrée des Cours et tribunaux, un évènement présidé par le Colonel Assimi Goïta, Président du Conseil supérieur de la magistrature. La thématique choisie, « Justice et citoyenneté dans le Mali nouveau », résonne comme un écho de changement et de refondation pour le peuple malien.

Le décor majestueux de Banankabougou-Bolé, en commune VI du District de Bamako, s’est animé au rythme d’un défilé de voitures diplomatiques et d’un cortège de Pick-up, témoignant de l’importance de l’évènement. Les hommes en robe noire et rouge, symboles de l’autorité judiciaire, convergent vers la Cour Suprême, où l’Hymne national résonne, marquant l’ouverture de cette journée dédiée à la justice et à la citoyenneté.

Cris pour un Mali nouveau

Le discours du président de la Cour suprême, Fatoma Téra, a tracé les contours d’une année 2023 marquée par les défis et les succès de la justice malienne. La prédominance des litiges fonciers a été soulignée, mettant en lumière les enjeux concrets auxquels la justice est confrontée. Aristote, Sant-Thomas d’Aquin, et John Rawls ont été convoqués pour rappeler l’idéal de valeur sociale que représente la justice.

Cette Rentrée des cours et tribunaux est « une occasion pour les acteurs de la Justice de rendre compte de leurs activités, de privilégier la réflexion sur les préoccupation de l’heure, de magnifier la justice en tant que pilier de toute nation et en filigrane de rentrer en communion avec le peuple au nom de qui elle est rendue», a expliqué le président de la Cour.

Le Procureur général de la Cour suprême a plaidé pour le renforcement des bases du Mali Kura, mettant en exergue la nécessité d’un changement de mentalité et de sanctions judiciaires pour combattre la corruption et l’enrichissement illicite. Un appel à l’éthique et à la responsabilité a été lancé, résonnant comme un cri pour un Mali nouveau débarrassé des entraves à son développement.

Faire de l’éthique un bréviaire 

La parole du Bâtonnier de l’Ordre des avocats a été teintée de reconnaissance pour le décaissement des fonds en faveur de la maison des avocats. Il a salué l’engagement des autorités maliennes envers la refondation, soulignant la nécessité de faire de l’éthique un guide pour les acteurs de la justice. La lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite a été mise en avant comme un impératif pour un développement durable et harmonieux.

Dans son allocution, le Président du Conseil supérieur de la magistrature a souligné que la justice et la citoyenneté étaient au cœur des préoccupations des autorités publiques. Il a rappelé les recommandations des Assises nationales de la Refondation et a souligné les progrès accomplis jusqu’à présent, mettant en avant des mesures concrètes telles que l’adoption de la nouvelle constitution et la création du pôle de lutte contre la cybercriminalité.

Cette journée mémorable s’est conclue par la signature du plumitif par le Président de la Transition, symbolisant l’engagement envers une justice équitable et la refondation du Mali. La photo de famille qui a suivi a immortalisé ce moment d’unité et d’engagement en faveur d’un Mali nouveau, où la justice et la citoyenneté sont les piliers d’une société équitable et responsable.

Oumarou Fomba 

7 décembre 2023 0 comments
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Capitaine Ibrahim Traoré
ActuSécurité

Burkina Faso : ouverture d’une enquête après le drame de Nouna

by Sahel Tribune 10 janvier 2023
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Des supplétifs de l’armée burkinabè ont été accusés d’avoir tué 28 personnes à Nouna, à la veille du Nouvel An. Un massacre qui fait craindre un cycle de représailles entre communautés dans ce pays meurtri par la violence djihadiste depuis 2015.

Selon le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), « des civils armés se revendiquant être des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) se livre librement à des pillages organisés et à des exactions ciblées sur des populations civiles ».

Le gouvernement a indiqué dans un communiqué l’ouverture d’une enquête afin d’élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités.

Les autorités burkinabè de la transition appellent la population au calme en attendant que la lumière soit faite sur ces violences inacceptables.

La rédaction

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Installation des membres de l'AIGE
ActuPolitique

Gestion des élections au Mali : les membres de l’AIGE installés dans leur fonction

by Chiencoro 10 janvier 2023
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Les membres du Collège de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) ont été installés dans leur fonction, ce mardi 10 janvier 2023.

Trois mois après leur nomination par décret du président de la transition, les membres de l’organe unique de gestion des élections, dénommé l’Autorité indépendante de gestion des élections, ont été installés dans leur fonction, ce mardi 10 janvier 2023, au cours d’une cérémonie solennelle.

Créé le 24 juillet 2022, l’AIGE est chargée de l’organisation et de la gestion de toutes les opérations référendaires et électorales en République du Mali. Ses quinze membres, nommés pour un mandat de sept (7) ans non renouvelables, ont prêté serment devant la Cour suprême, en octobre 2022.

La confection des cartes d’identité biométrique

La création de cet organe était une demande forte de la classe politique malienne, mais aussi du peuple malien, à travers les Assises nationales de la refondation. Au cours de cette nouvelle « étape de la marche résolue du peuple malien vers la refondation », le président malien de la transition a rappelé le contexte de la création de l’AIGE. « Comme nous le savons tous, ces dernières années ont été marquées au Mali par des crises postélectorales, qui ont créé une instabilité chronique », a-t-il souligné tout en indiquant que c’est une telle situation qui a engendré une crise « sociopolitique permanente dont les conséquences ont été désastreuses pour notre système politique qui était cité comme un modèle de démocratie en Afrique ».

Cet organe unique de gestion des élections portera donc désormais une attention particulière au « fichier électoral, dont l’actualisation nécessitera une harmonisation des données de l’état civil et du fichier lui-même en vue de la confection des cartes d’identité biométrique d’une part, et à la configuration du fichier électoral conformément à la nouvelle réorganisation territoriale d’autre part ».  

L’installation des coordinations décentralisées

L’AIGE mettra également un accent particulier sur tout le processus électoral. À commencer par les campagnes électorales, le vote, le dépouillement, le recensement, la centralisation, la proclamation ainsi que la publication des résultats provisoires des scrutins par bureau de vote et la transmission des procès-verbaux afin d’assurer la transparence et la crédibilité des prochaines élections, a précisé Me Moustapha Cissé, président du Collège de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).

Au regard de son importance dans le processus électoral, « le choix a été fait de donner un caractère inclusif à cet organe à travers une composition faisant intervenir les pouvoirs publics, les partis politiques et la société civile », a indiqué le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, tout en rappelant que « l’organisation d’élections libres et transparentes est une aspiration du peuple malien et une condition sine qua non de la stabilité politique et institutionnelle ».

Dans les prochains jours, l’AIGE envisage l’installation de ses coordinations décentralisées en vue de l’opérationnalisation effective de l’autorité.

Chiencoro Diarra

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Arrivée des soldats ivoiriens
ActuPolitique

Libération des soldats ivoiriens : la diplomatie africaine a payé

by Mohamed Camara 10 janvier 2023
written by Mohamed Camara 3 minutes read

Dans l’affaire des soldats ivoiriens au Mali, graciés par le président Goïta le 6 janvier 2023, les pays africains ont donné une leçon diplomatique au reste du monde.

La diplomatie africaine a montré ses preuves dans l’affaire des soldats ivoiriens, détenus au Mali depuis juillet 2022. Après six mois de ballet diplomatique, conduit notamment par le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, les 46 soldats ivoiriens ont foulé le sol ivoirien, après un séjour de quelques heures à Lomé, au Togo, dans la soirée du samedi 7 janvier 2023.

Les vertus de la diplomatie

À leur descente d’avion, sur le tarmac de l’aéroport Félix Houphouët Boigny de Port-Bouët, ces ex-prisonniers ont été accueillis par le président Alassane Ouattara ainsi que leurs familles respectives. À cette occasion, le chef de l’État n’a pas manqué à louer les vertus de la diplomatie. Un chemin qui a permis d’atteindre « ce dénouement heureux » dans ce dossier brûlant entre ces deux pays voisins.

Le président Ouattara estime dans cette affaire, « il ne pouvait pas en être autrement, car le Mali est un pays frère ». Et de poursuivre en indiquant que « Quelles que soient les incompréhensions, les frères arrivent toujours à se comprendre et à se retrouver. Nos soldats sont aujourd’hui de retour. La diplomatie a payé. Nous avons préféré cela. Nous estimons qu’avec un pays frère et ami, il n’était pas nécessaire d’avoir d’autre voie autre que celle de la diplomatie. La voie diplomatique était la seule à emprunter. »

Nous avions des solutions à nos problèmes

Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, à l’issue d’une audience à Koulouba, le 9 janvier 2023, a indiqué que c’est l’une des rares fois où l’on voit, sur le continent africain, une diplomatie africaine entre trois États (le Mali, la Côte d’Ivoire et le Togo) donné un tel résultat. « Parfois, entre nous africains, nous avions des solutions à nos problèmes », a-t-il indiqué avant de se réjouir que « la solution à la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire ait pu été trouvé grâce à la détermination de nos Chefs d’État, et à la volonté des Africains à trouver une solution à cette crise ».

Le président togolais Faure Essozimna Gnassigbé, médiateur dans le dossier des soldats ivoiriens, a remercié le président Assimi Goïta , pour la libération de ces 46 soldats ivoiriens.

Pour l’apaisement

Selon Robert Dussey, la grâce présidentielle accordée aux Ivoiriens par le président Goïta est un événement grandiose. Car il devra « contribuer à la cohésion entre les peuples ivoiriens et maliens et surtout au maintien de la paix, de la sécurité et de l’entente dans la sous-région ».

Rappelons dans ce dossier ivoirien plusieurs chefs d’État avaient effectué des déplacements au Mali et en Côte d’Ivoire en vue de trouver une issue favorable. Le 29 septembre, le président gambien, Adama Barrow, ensuite le chef d’État du Ghana, Nana Akufo Ado qui était accompagné du médiateur de la Cédéao pour le Mali, Goodluck Jonathan, ont rencontré le colonel Goïta à Koulmouba. Le ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey ainsi que le président de la commission de l’Union économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa), Moussa Touré faisaient partie de cette délégation de haut niveau venue négocier la libération des « mercenaires » ivoiriens.

Le vendredi 30 septembre, le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, avait lui aussi effectué le déplacement au Mali pour tenter un rapprochement entre Bamako et Abidjan.

Pour l’apaisement de la tension entre les deux pays, dans l’affaire des 46 « mercenaires ivoiriens », le Mali et la Côte d’Ivoire sont arrivés à la signature d’un mémorandum d’accord, le jeudi dernier, dans l’après-midi, à Koulouba.  

Mohamed Camara

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Accident de circulation
ActuSécurité

Sénégal : 40 morts et une centaine de blessés dans un accident routier

by Bakary FOMBA 9 janvier 2023
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Dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 janvier 2023, un tragique accident routier a eu lieu au Sénégal, dans le département de Kaffrine, localité située à environ 250 km à l’est de la capitale Dakar.

Le dimanche 8 janvier, le peuple sénégalais s’est réveillé avec une triste nouvelle : un grave accident de la circulation s’est produit entre deux bus de transport en commun, causant une quarantaine de morts et une centaine de blessés graves. Ce terrible accident s’est passé dans la commune de Kahi, arrondissement de Gniby, dans le département de Kaffrine. Il s’agit d’un bus de transport public de voyageurs, qui a quitté sa trajectoire après l’éclatement d’un pneu, pour ensuite « heurté frontalement un autre bus venant en sens inverse », indique un communiqué du procureur, rapporte un média français.

Des messages de condoléances

Suite à cet horrible accident, les messages de condoléances se sont multipliés à l’endroit du peuple sénégalais.

Sur son compte Twitter, le président sénégalais, Macky Sall, s’est dit « profondément attristé par ce tragique accident routier ».

Tout en se prosternant devant la mémoire des disparus et priant pour le bon rétablissement des blessés, la coalition Yewwi Askan Wi, à travers un communiqué le même jour, présente ses condoléances aux familles des victimes ainsi qu’à toute la population sénégalaise. Toutefois, ce regroupement de l’opposition sénégalaise appelle « tous les compatriotes à aller massivement dans les structures sanitaires pour donner de leur sang afin de sauver des vies ».

Yewwi Askan Wi interpelle les autorités sénégalaises à plus de « responsabilité dans la prise en charge de la sécurité routière ». Elle invite tout de même la population à plus de « prudence, de vigilance et de responsabilité sur les routes », précise-t-on dans ce communiqué.

Au-delà des personnalités sénégalaises, plusieurs autres personnalités internationales ont manifesté leurs tristesses face à ce drame qui a profondément mis le pays sous le choc.

Ainsi, dans un tweet, l’ambassadrice de la France au Sénégal, Catherine Colonna, fait part de ses « sincères condoléances » à son homologue du Sénégal, tout en souhaitant prompt rétablissement aux blessés. De même, Mahamat Idriss Deby Itno, président tchadien de la transition, n’est pas resté indifférent face à cette situation douloureuse. « J’exprime mes compassions auxquelles j’associe mes souhaits pour un prompt rétablissement aux blessés », a-t-il indiqué sur son compte Twitter.

Deuil national et Conseil interministériel

Un deuil national de trois jours a été décrété par le président Macky Sall. Cela, à partir e ce lundi 9 janvier. Ce n’est pas tout. Le président Sall a également annoncé la tenue d’un Conseil interministériel à la même date, pour « la prise de mesures fermes sur la sécurité routière et le transport public des voyageurs », a-t-il précisé.

Pour rappel, cet accident reste l’un des plus meurtriers de ces dernières années dans ce pays ouest-africain.

Bakary Fomba

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La population dOgossagou village de la region de Mopti au Mali
ActuSécurité

Burkina Faso : des organisations de défense des droits humains condamnent la tuerie de Nouna

by Mohamed Camara 8 janvier 2023
written by Mohamed Camara 3 minutes read

À la suite de la tuerie survenue à Nouna, au Burkina Faso, le 30 décembre 2022, des organisations de défense des droits humains ont dénoncé des atteintes aux droits de l’homme. Elles lancent un appel aux autorités burkinabè.

Le Burkina Faso est engagé dans une lutte infernale contre le terrorisme depuis bientôt dix ans. Une situation qui a conduit à des changements extra démocratiques de pouvoir dans le pays, en 2022. L’apparition au pouvoir du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR II), a suscité un enthousiasme explosif dans le cœur des citoyens, en septembre 2022. Beaucoup voyaient un nouvel élan patriotique dans la lutte antiterroriste dans le pays des « hommes intègres ».

Dans son allocution d’investiture, le président de la Transition, capitaine Ibrahim Traoré, indiquait la réorientation de toutes les structures sociales vers un objectif exclusif et commun : reconquérir l’ensemble du territoire national.

Tuerie de Nouna

Force est de reconnaître qu’en dépit du dynamisme des Forces de Défense et Sécurité (FDS), la situation sécuritaire demeure tendue dans une bonne partie du pays. Des attaques terroristes continuent d’endeuiller les civiles. Ce qui entraîne des déplacements massifs.

« Il convient de relever qu’à ces attaques criminelles terroristes, vient s’ajouter un autre type de terrorisme qui se développe dans les régions et gagne progressivement le terrain. Il s’agit des civils armés se revendiquant être des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) », affirme le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des Communautés (CISC) dans son communiqué  

Dans son communiqué du 2 janvier 2022, le CISC constate que ces civils armés « se donnent librement à des pillages organisés et à des exactions ciblées sur des populations civiles sur un fond de délit de faciès et de stigmatisation. » Ce collectif évoque la tuerie du 30 décembre 2022 dans la commune urbaine de Nouna et qui a coûté la vie à 28 personnes, la plupart tuées par balles.

Sauvegarde des libertés individuelles et collectives au Burkina Faso

Dans leur communiqué, ces deux organisations de la défense des Droits humains, le CISC et le Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) évoquent donc des violations des droits de l’homme, le 30 décembre 2022 à Nouna.

« Des exécutions extrajudiciaires, d’enlèvement et disparitions forcées, d’expropriation de biens de citoyens qui impliquent d’une part des terroristes, mais aussi d’autre part, des civils armés considérés comme des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) », peut-on lire dans le communiqué du CISC.

Les organisations de défense des droits humains, membres de la Coalition citoyenne pour le Sahel, exhortent les autorités judiciaires à prendre leurs responsabilités pour la sauvegarde des libertés individuelles et collectives au Burkina Faso. Aussi, elles invitent les autorités à proscrire toute sorte de dérives des VDP dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, et de s’inscrire dans une démarche de renforcement permanente de la cohésion sociale.

Mohamed Camara

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Conférence de presse de l'URD
ActuPolitique

Crise au sein de l’URD : les précisions du Pr Salikou Sanogo

by Mohamed Camara 8 janvier 2023
written by Mohamed Camara 5 minutes read

Le Pr Salikou Sanogo, président intérimaire de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), était face à la presse, samedi 7 janvier 2023. Objectif : expliquer sa part de vérité dans la crise interne que traverse le rassemblement Vert-Blanc. C’était au Mémorial Modibo Keïta de Bamako.

Militants de l'URD
Des Militants de l’URD, lors de la conférence de presse du 7 janvier 2023, à Bamako. 📷Mohamed Camara/Sahel Tribune.

Accompagné de l’épouse de feu Soumaïla Cissé, président fondateur du parti l’Union pour la République et la Démocratie (URD), le Pr Salikou Sanogo a fait son entrée dans une salle pleine à cracker de militants du parti, venus lui témoigner leur soutien. De tous les côtés, on entendait des applaudissements, des cris d’admiration, avec le nom du Pr Sanogo sur toutes les lèvres.

Guerre de succession

Habillé dans un large boubou blanc, le vice-président et président par intérim de l’URD a commencé par remercier les militants. Ce fut le lieu pour lui d’exprimer ses vœux du Nouvel An à l’ensemble des militants du parti ainsi qu’au peuple malien, avant de dresser le tableau des difficultés auxquelles le pays a fait face au cours de l’année écoulée. Ce fut le lieu aussi de se prononcer sur la dure épreuve qui secoue le parti depuis une année.

« Le parti URD traverse ces temps-ci, la crise la plus grave depuis sa création », a déclaré le Pr Salikou Sanogo, qui a survolé cette crise qu’il juge très peu reluisante pour le parti. Selon ses explications, la mort de Soumaïla Cissé, en décembre 2020, a créé une guerre de succession au sein du parti.

Le vice-président et président par intérim de l’URD a rappelé que lors du 4e Congrès du parti en décembre 2019, feu Soumaila Cissé avait été élu, président du parti pour un mandat de cinq ans, et lui, il a été désigné par les militants vice-présidents.

Les ambitions présidentialistes

La mort de Soumaïla Cissé a marqué l’arrivée de certains cadres du pays au sein de l’URD, notamment l’ancien Premier ministre du régime IBK, Boubou Cissé, et l’ancien ministre de l’Économie, Mamadou Igor Diarra. « Les ambitions présidentialistes de ces deux hommes allaient faire surface et introduire dans le fonctionnement du parti, des pratiques aussi violentes que malsaines et contraires à tous les principes et à toutes les valeurs autour desquelles Soumaïla Cissé et ses camarades ont fondé l’URD », a affirmé Salikou.

Le Pr Salikou précise que ces deux hommes entendaient changer les règles de jeu au sein du parti en y introduisant l’argent. Un principe contraire aux règles en vigueur au sein de cette organisation politique malienne, dont le candidat est toujours choisi par le Bureau exécutif national. Mamadou Igor Diarra et Boubou Cissé souhaitaient que le candidat soit désormais désigné « par les sections qu’ils ont pris soin préalablement d’instrumentaliser », a-t-il expliqué.

Cette situation qui avait conduit à un congrès extraordinaire, selon M. Sanogo, qui rappelle qu’il a été finalement décidé de surseoir à l’organisation de tout congrès extraordinaire et de tout changement au sein de la direction du parti jusqu’au prochain congrès ordinaire prévu en 2024.

Un congrès sur la base de signatures non conformes

Le vice-président et président par intérim de l’URD explique que « le Congrès extraordinaire est bel et bien prévu par les textes de l’URD, mais à certaines conditions dont une est la demande par les 2/3 des membres du BEN ». Il précise que la pétition initiée par les protagonistes en vue de réunir la signature de ces 2/3, a été vaine. Ce qui a conduit les initiateurs de cette pétition, souligne Pr Salikou, à faire signer la pétition en utilisant des signatures non conformes.  

« Ces faux ayant été constatés lors de l’analyse du dossier de convocation de leur Congrès extraordinaire, nous avons tout simplement notifié aux demandeurs un défaut de quorum qui ne nous permet pas de convoquer la tenue dudit Congrès », a précisé M. Sanogo. Et de poursuivre que les protagonistes « sont passés outre et ont organisé le 16 janvier 2022 un Congrès au cours duquel le 14e Vice-président, Monsieur Gouagnon Coulibaly, a été choisi comme Président du parti tout en gardant sans changement le reste du bureau exécutif national ».

Confirmation de l’élection de Gouagnon Coulibaly

Ce conflit interne a amené la direction du parti à l’exclusion de 11 responsables, y compris Gouagnon Coulibaly, et à la suspension, pour 6 mois, de 18 responsables pour ces fautes graves. 

Selon le Pr Salikou, ce sont leurs protagonistes qui les ont toujours entraînés devant les tribunaux, contrairement à ce qu’ils tentent de faire croire. Selon ses précisions, « la seule fois que nous avons eu recours à la justice dans le cadre de ce dossier, c’était pour demander de ne pas permettre l’organisation d’un Congrès extraordinaire qui n’a pas été régulièrement convoqué ».

Au cours de cette conférence de presse de mis au point, le vice-président et président par intérim de l’URD, rappelle que Gouagnon Coulibaly a saisi le tribunal de la grande instance de la Commune 5, pour la confirmation de son élection en qualité de président. « Contre toute attente, à la date du 4 avril 2022, ladite juridiction a fait droit à sa demande, en annulant également les sanctions prises contre eux et en m’enjoignant de procéder à la passation de service à Gouagnon Coulibaly au bout de 72 heures à compter de la signification de la décision sous astreinte de 500 000 Fcfa par jour de retard », a-t-il indiqué dans son allocution.

Procédure controversée

Le Pr Salikou précise que « l’URD n’est pas un service. C’est un parti politique géré par des textes qui émanent de la loi portant charte des partis politiques ». À l’en croire, ni les textes de l’URD ni la charte des partis n’ont prévu « de passation de service ».

Me Alassane Diop, membre du collectif des avocats du parti défendant Salikou, estime que le droit doit être entendu dans cette affaire dont il juge la procédure controversée.

Mohamed Camara

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Des soldats ivoiriens
ActuSécurité

Mali : départ des 46 soldats ivoiriens pour leur pays

by Mohamed Camara 7 janvier 2023
written by Mohamed Camara 2 minutes read

La libération des soldats ivoiriens, détenus au Mali depuis juillet 2022, a été officialisée, ce samedi 7 janvier 2023. Les 46 militaires, accusés d’être des « mercenaires » par Bamako, ont quitté la capitale malienne vers 17 h, dans un vol à l’aéroport international Président Modibo Kéïta de Bamako-senau, à destination de la République du Togo, où le président Faure Gnassingbé devra les remettre officiellement au ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara. Celui-ci les ramènera ensuite dans leur pays.

Le vendredi dernier, dans un communiqué lu à la chaîne nationale (ORTM), le président malien de la transition a gracié les 49 Ivoiriens avec « remise totale de peines ». Cette décision vient de trouver son couronnement par le départ des 46 soldats restant et qui avaient été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle par la justice malienne, le 30 décembre 2022.

En dépit des différends qui opposent les deux pays, les autorités maliennes ont fait valoir les liens de fraternité entre les deux républiques sœurs, s’est réjoui, lors du départ des 46 militaires, Kouadio Konan, chargé d’affaires à l’ambassade de la Côte d’Ivoire au Mali. M. Konan a remercié aussi le médiateur Faure Gnassingbé, pour le rôle éminent qu’il a joué pour cette libération.

Il avait été reproché à ces militaires ivoiriens des crimes d’attentat et de complot contre le gouvernement ; d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État ; de détention, du port et du transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation et la terreur.

Cette libération « démontre » l’attachement du président Goïta à la paix, au panafricanisme, à la préservation « des relations fraternelles et séculaires avec les pays de la région », notamment la Côte d’Ivoire.

Cette grâce vient conforter la dynamique créée, suite à la signature à Bamako, le 22 décembre dernier, du Mémorandum d’accord entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Le départ de ces soldats a lieu moins de trois jours après la visite de Faure Gnassingbé au Mali puis en Côte d’Ivoire.

Mohamed Camara

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Des soldats ivoiriens
ActuSécurité

Mali : grâce présidentielle pour les 49 mercenaires ivoiriens avec remise totale de peines

by Sahel Tribune 6 janvier 2023
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La médiation togolaise, dans le dossier des mercenaires ivoiriens, détenus au Mali depuis juillet 2022, a finalement porté fruit. La décision tant attendue depuis des semaines est tombée ce vendredi 6 janvier 2023. Deux jours après la visite du président de la République de Togo, Faure Essozimna Gnassingbé, au Mali puis en Côte d’Ivoire, Assimi Goïta a décidé d’accorder la grâce présidentielle aux 49 soldats ivoiriens, dont le dossier empoisonnait les relations de bon voisinage entre les deux pays.

Le 30 décembre 2022, la justice malienne avait condamnés les 46 soldats ivoiriens à 20 ans de réclusion criminelle. Quant aux trois femmes, qui avaient bénéficié d’une liberté, elles avaient été condamnées à la peine de mort par contumace .  

Le chef de l’État malien a « accordé sa grâce avec remise totale de peines aux 49 Ivoiriens condamnés par la justice malienne pour les infractions suivantes : crimes d’attentat et de complot contre le Gouvernement ; atteinte à la sûreté extérieure de l’État ; détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

Selon le communiqué du gouvernement malien de transition, cette mesure « vient ainsi conforter la dynamique créée suite à la signature à Bamako, le 22 décembre 2022, du Mémorandum d’entente relatif à la promotion de la paix et au renforcement des relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage entre la République du Mali et la République de Côte d’Ivoire ».  

Ce geste démontre l’attachement du colonel Goïta à la paix, au dialogue, au panafricanisme, à la préservation des relations fraternelles et séculaires avec les pays de la région, notamment entre le Mali et la Côte d’Ivoire.

La rédaction

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Orphelin de guerre
ActuSécurité

Orphelin de guerre : « Je m’en souviens encore comme si c’était hier»

by Hawa Diaby 6 janvier 2023
written by Hawa Diaby 3 minutes read

Depuis 2012, le Mali est confronté à une situation sécuritaire, qui a fait des victimes à travers le pays. Une situation qui a fait de certains enfants des orphelins de guerre, suite à la mort de leurs parents. À l’occasion de la Journée mondiale des orphelins de guerre, sahel tribune évoque la situation de ces enfants dans ce reportage, en vue d’attirer davantage l’attention sur la dure condition de vie de ces orphelins.  

« Je m’en souviens encore comme si c’était hier. Un dimanche 27 mars, tout semblait normal, quand soudain, un après-midi, tout a basculé. Des cris, des tirs par balles retentissaient de part et d’autre. Toute personne qui essayait de se sauver était tuée sur le champ. Les corps d’innocents gisaient au sol », a expliqué M. K, un orphelin de guerre, âgé de 15 ans, qui a trouvé refuge dans la capitale malienne, alors qu’il avait 13 ans. Après la perte de ses parents dans une attaque, dans le centre du pays, il pensait que sa vie ne valait plus la peine d’être vécue. Un sentiment qui anime généralement la plupart des enfants qui subissent le même sort.

Une fuite hasardeuse

Laissés ni père ni mère, à la suite des années de conflits armés, nombreux sont les orphelins de guerre qui traversent de dures conditions de vie, en l’absence de leurs parents. Certains d’entre eux perdent souvent le repère et finissent généralement dans les rangs des groupes armés terroristes ou deviennent simplement des bandits professionnalisés dans le braquage sur les voies publiques.  

Malgré le désespoir et toutes les souffrances qu’il a dû subir, M.K a su remonter la pente grâce à l’accompagnement des personnes de bonne volonté. « Nous avons passé cinq jours de cauchemar en nous demandant si nous verrons un jour le soleil se lever. Notre fuite était des plus hasardeuses. Dès que l’occasion s’est présentée, nous l’avons saisie », explique-t-il en se ressouvenant de cette journée tragique au cours de laquelle il a perdu ses parents. Aujourd’hui, M. K vit dans une famille qui prend bien soin de lui. Il remercie le Tout-Puissant de lui avoir accordé cette chance que plusieurs de ses camarades, à l’époque, n’ont pas eue.

Protection des orphelins de guerre

L’Organisation des Nations Unies a choisi le 6 janvier pour attirer l’attention des États sur la situation des orphelins de guerre. Leurs droits doivent être respectés, même en période de guerre, car ils sont les plus touchés et il est difficile pour eux de se protéger.

Certains orphelins sont pris en charge par les autorités nationales ou locales, notamment en matière d’éducation, de santé voire dans une certaine mesure d’hébergement. Par contre d’autres n’ont pas ce privilège.

À l’avis de certains spécialistes, l’État doit protéger ces enfants jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de la maturité. M. M’baye Boubacar Kané, sociologue, indique que la perte soudaine de leurs parents peut être source de traumatisme chez certains de ces enfants. « Les orphelins de guerre doivent être pris en charge par l’État dès leur enfance jusqu’à ce qu’ils soient capables de se prendre en charge », souligne ce sociologue.  

Hawa Diaby

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Elections locales au Sénégal
ActuAnalyses

[Tribune] Démocratie en Afrique : comment faut-il expliquer la panne ?

by Sahel Tribune 6 janvier 2023
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Aux yeux du monde, c’est l’Afrique, surtout francophone, qui a plus de mal à intégrer la démocratie dans ses habitudes politiques, analyse Ezo Alliman, étudiant en 2e cycle de Philosophie, au Burkina Faso. Selon ses explications, les crises sociopolitiques, remarquées dans la plupart de nos États africains dits démocratiques, témoignent de cette panne de la démocratie sur le continent. Par contre, ailleurs, la démocratie se voit être flexible et convoitée par les populations.

Confrontés à des crises politiques intempestives, les pays démocratiques de la zone francophone d’Afrique ont beaucoup de mal à intégrer ce système politique importé. La démocratie, le modèle occidental s’adapte difficilement aux réalités de ces pays africains, qui en sont aujourd’hui de grandes victimes, en raison des nombreuses crises qui les éclaboussent à chaque fois qu’il est question d’élections ou d’une grande prise de décision touchant l’avenir de toute la nation.

Le sens étymologique du mot « démocratie » nous suggère les termes grecs démos, « le peuple » et Kratos, « le pouvoir ». Elle est née en Grèce au cours d’une insurrection populaire au Vème siècle av. J.-C. Le peuple de la cité athénienne désirait plus de justice, de liberté et d’égalité, de la part de leurs dirigeants monarchiques.

De l’autocratie à la démocratie

Par extension donc, la démocratie est un système politique de gouvernance électif avec un multipartisme à l’appui. Ceci permet donc au peuple d’exercer son pouvoir par l’entremise de ses représentants, gage de la direction qu’il aimerait donner à son destin.

Pour notre part, il ya de quoi à faire une brève genèse de la démocratie en Afrique, par lequel nous pourrons dresser par la suite, un bilan de la pratique démocratique sur ce continent.           

Il est généralement prêché que les années 1990 ont été un tournant décisif pour le continent africain, surtout en matière de politique. En effet, on a assisté à l’évangélisation et à la conversion de certains États africains, francophones pour la plupart, à la nouvelle croyance politique occidentale qu’est la démocratie.

On pourrait se rappeler le discours du président François Mitterrand à la Baule où au cours du sommet Françafrique du 20 juin 1990, il exhorte voire persuade ses homologues africains à se joindre au projet et au pari français : la valorisation des égalités dans le monde par la seule démocratie. Alors que dans les trente dernières années, le système politique africain était autocratique, administré par des leaders africains. Par exemple, Houphouët Boigny (en Côte d’Ivoire) et Ahmed Sékou Touré (en Guinée Conakry) étaient tous issus, dans leur pays respectif, de ce qu’on appelle le parti unique.

La paupérisation des valeurs cardinales africaines

Peut-on dire aujourd’hui que la démocratie a arrangé les Africains ? Il est triste de répondre à cette interrogation par la négative. La démocratie en Afrique, qui était censée valoriser l’égalité, la liberté entre les populations et par là, les conduire au développement, a plutôt divisé profondément les peuples et mis en péril leurs systèmes de développement.

Cette division des peuples s’est plus alimentée avec les diversités culturelles et ethniques qui minent ce continent. Pourtant toute diversité culturelle est une richesse à exploiter. Il va s’en suivre à travers le multipartisme, des élections tribales conduisant à des crises ethniques, fratricides du fait de leur caractère simulacre et basé sur la recherche effrénée des intérêts égoïstes.

À cet effet, l’on verra la paupérisation des valeurs cardinales africaines telles que l’entraide, le respect des anciens, la primauté de la famille élargie sur la famille nucléaire. Puisque par le suffrage universel, les coups de billets de banque et la soif du pouvoir se sont emparés des cœurs. Avec de telles circonstances, il est logique de ne pas espérer le développement de ces États.

Ayons le courage de jeter un coup d’œil sur les milliards de francs CFA qui sont déployés pour organiser simplement des élections dans ces États africains. Qu’avons — nous en retour le plus souvent ? Eh bien ! Ce sont les malheurs de guerres et de crises de tout genre que nous récoltons, tant bien même que les candidats favoris et toujours gagnants à ces élections sont connus de tous. On a d’un côté, une soi-disant expression des libertés du peuple et d’un autre côté, le gaspillage de milliards de francs CFA parfois mêmes emprunter aux bailleurs de fonds, à la communauté internationale. Alors que cet argent pouvait servir à améliorer énormément les conditions d’existence des populations.

Les crises sociopolitiques, connues dans certains des États africains sous l’égide des élections dites « démocratiques » expliquent ce gaspillage d’argent. À titre d’illustration, rappelons nous de la crise ivoirienne de 2010, qui a complètement plongé le pays dans la désolation après des élections organisées à coup de milliards : perte de vie humaine grandissante, blessés, déplacement forcé des populations, boycott du scrutin, asphyxie économique par la destruction des biens et infrastructures, la fissuration du tissu social, etc.

Un autre exemple, les heurts du 28 novembre 2017 entre la police et des sympathisants de l’opposition, qui ont eu lieu à Nairobi, la capitale du Kenya. Comme raison, les manifestants s’indignaient contre l’investiture du président Uhuru Kenyatta, réélu pour un deuxième mandat.

Conserver ses liens coloniaux avec ses colonies africaines

Au vu de ce qui précède, il n’est pas paranormal de dire que la démocratie en Afrique est une bombe à retardement. Une telle acceptation est rendue possible par un élan d’humilité et de lucidité de tout sujet raisonnable, désirant s’élever au-dessus de la dictature de la peur et des apparences de ce monde.

Dire que la démocratie en Afrique, est un personna non grata, ne voudrait pas dire qu’elle est mauvaise comme système politique. La preuve, elle marche bien ailleurs. Bien au contraire, nous sommes dans une perspective de critique spatio-temporelle. Autrement dit, ce n’est nullement la démocratie en tant que concept que nous décrions, mais la démocratie du point de vue de son application contextuelle par un peuple dont l’histoire politique ne cadre pas avec le modèle occidental, notamment la démocratie à la française.

C’est fort de cela que l’universitaire et diplomate, Pierre Jacquemot, soutient avec force que « la démocratie est un modèle imposé par l’Occident à la fin de la période coloniale », lit-on sur franceinfo. Pourquoi ? Sûrement que l’Occident ne pouvait s’empêcher de conserver ses liens coloniaux avec ses colonies africaines, par ce que le docteur Kwame N’Krumah appelle le néocolonialisme.

La dictature du peuple pour le peuple

Pour notre part, ce qui serait mieux pour l’Afrique, est un système politique ayant à sa tête des leaders qui ont une vision tout en étant « près ou loin du peuple dans une dictature du peuple pour le peuple », disait le président guinéen Ahmed Sékou Touré. Il est vrai que certains trouveront nos propos trop crus, acerbes et même machiavéliques. Mais qu’ils sachent que cette dynamique n’est pas aussi loin du credo tant convoité par la démocratie française : la notion d’égalité entre les êtres et la valorisation de leur dignité.

La dynastie qui dirige le Qatar, créée les conditions du bonheur et la valorisation des qatariens. Tout le monde y est heureux et certaines populations du tiers monde les envient. Ils ont énormément progressé aux yeux du monde. Il y a aussi le cas de la Chine, du Singapour, du Maroc…

En réalité, il serait bien aisé de reconnaître que l’Afrique a besoin des dirigeants rationnels et vertueux et non seulement des textes rationnels à vocation moralisatrice, sans quoi, son déclin approchera de plus en plus. L’Union africaine a donc de quoi se mettre sous les dents.

Ezo Alliman, étudiant en 2e cycle de Philosophie

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journee mondiale de la liberte de la presse celebration des lydialudiccom 2454097
ActuSécurité

Liberté de la presse : le Mali régresse face à ses voisins du Sahel

by Mohamed Camara 5 janvier 2023
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Le Mali perd sa place de 99e en 2021, pour se jauger un accablant classement de 111e sur 180 pays, dans le classement mondial 2022 de la liberté de la presse par le Reporter sans frontière. Beaucoup de ses voisins sahéliens restent résilients et dynamiques dans le cadre du respect de la liberté d’informer, même si le tableau est un peu sombre dans la sous-région.

Le Mali a fait son baptême de feu dans la pluralité des médias à partir de la chute du régime dictatorial de Moussa Traoré en 1991. Le pays concentre aujourd’hui plus de 120 journaux, 500 radios au moins, des dizaines de chaînes de télévision, y compris dans les régions. Ces organes de presse viennent rivaliser avec les médias publics, ORTM (audiovisuels) et ESSOR (Presse écrite).

« La dégradation de la situation sécuritaire, conjuguée au durcissement de la junte arrivée au pouvoir en 2020, compromet la sécurité et l’accès des journalistes aux informations », analyse le RSF dans son rapport.

Le Niger, premier rang sahélien

La région du Sahel, regroupant certains pays ouest-africains et une partie de l’Afrique centrale, peine toujours à desserrer l’étau du terrorisme qui l’annihile depuis presque une décennie. Marqué par une crise sécuritaire dramatique, l’exercice du métier de l’information est très compromettant. Ce qui s’illustre par le kidnapping du journaliste français Olivier Dubois, enlevé au nord du Mali depuis avril 2021, et qui se trouve toujours dans la geôle des jihadistes. Deux journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso (41e). Il s’agit de Claude Verland et son confrère. Ajouté à cela, la suspension de la Radio France Internationale (RFI) au Mali et au Burkina Faso, par les militaires au pouvoir.

Selon le classement RSF, le Burkina Faso, 37e en 2021, se positionne à la 41e place, alors que le pays des Hommes intègres était récemment considéré comme un champion du continent en matière de respect de la liberté de presse. Il régresse dans son rang, mais reste dynamique et résilient contrairement à son voisin malien qui a fait une chute spectaculaire en moins d’une année.

Tous deux dirigés par des militaires issus de coups d’État, le résultat du Burkina résulte de la montée de l’insécurité, et l’instabilité politique liée aux putschs qui font peser de sérieux risques en matière de sécurité et d’accès à l’information pour les journalistes.

Le Niger empoche le premier rang du classement sahélien en se positionnant de nouveau 59e en 2022. Malgré la baisse encourageante d’atteinte à la liberté de la presse, la crise sécuritaire qui sévit dans la région a un impact significatif sur la sécurité et l’accès à l’information pour les journalistes.

Le Tchad fait des progrès

Le Tchad, quant à lui, se positionne au 104e rang, alors qu’il occupait en 2021, le 123e. Il reste donc l’un des pays le plus résilient et dynamique dans la région sahélienne, nonobstant la situation politique et sécuritaire très instable, qui fait peser de sérieux ennuis à l’exercice du journalisme. La mort d’Idriss Deby Itno en avril 2021 n’offre pour l’instant aucune nouvelle issue pour la démocratisation du pays.

Malgré son statut d’État islamique, la Mauritanie aussi reste résiliente en matière de liberté de la presse, elle se classe 97e en 2022 en perdant sa place de 94e en 2021. Depuis la dépénalisation des délits de presse, il y’a une décennie, les journalistes peuvent travailler dans des conditions moins répressives, tout en vivant dans une grande précarité, comme au Mali.

Le Sénégal aussi régresse

La Côte d’Ivoire reste la plus dynamique parmi ses voisins ouest-africains, en progressant de la 66e place en 2021, à la 37e en 2022. Elle dispose d’un paysage médiatique parmi les plus politisés et polarisés d’Afrique de l’Ouest. Toutefois, certains journalistes ne sont pas épargnés par les attaques et agressions.

Le pluralisme des médias est bien réel en Guinée et les journalistes jouissent d’une certaine liberté de ton, contrairement à sa sœur malienne. Occupant le 109e rang en 2021, la Guinée progresse en 2022 pour occuper le 84e rang du classement mondial de RSF.

Le nouveau régime militaire issu également du coup d’État de septembre 2021 est fortement attendu au tournant sur les questions concernant la liberté de la presse.

Quant au Sénégal, qui est un modèle de démocratie, la plus stable en Afrique de l’Ouest francophone, il a perdu énormément au bout d’une année. Du 49e rang en 2021, il se retrouve au 73e en 2022. Un résultat moins encourageant. Cela résulte du pluralisme médiatique entiché par une domination farouche de la politique dans le traitement de l’information, notamment par les journaux.

Mohamed Camara

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Faure Gnassingbé au Mali
ActuPolitique

Mali-d’Ivoire : Faure Gnassingbé chez le colonel Assimi Goïta et Alassane Ouattara

by Chiencoro 5 janvier 2023
written by Chiencoro 2 minutes read

Le président togolais, Faure Gnassingbé, a commencé sa première visite diplomatique de l’année par le Mali et la Côte d’Ivoire.

Le président Assimi Goïta a reçu, ce mercredi 4 janvier 2023, la visite de son homologue de la République togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé, médiateur dans la crise ivoiro-malienne. Crise née de l’arrestation, puis l’inculpation et ensuite la condamnation de 49 soldats ivoiriens, accusés par Bamako d’être des « mercenaires ».

Le mémorandum d’accord

Accueilli à sa descente d’avion par le chef suprême de la diplomatie malienne, Faure Gnassingbé a eu des échanges avec les autorités maliennes. Mais rien n’a filtré de cette discussion.

Dans un communiqué, la présidence togolaise indique que cette visite d’amitié et de travail avait pour objectif de discuter de la coopération entre le Mali et le Togo ainsi que des sujets d’intérêt commun, notamment la paix, la sécurité et l’intégration sous-régionale.

Il faut noter que c’est la première fois, depuis le déclenchement de la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire, deux pays voisins, que Faure Essozimna Gnassingbé effectue, une visite officielle au Mali. Il avait toujours envoyé des émissaires, notamment son ministre des Affaires étrangères, pour faciliter le dialogue entre Abidjan et Bamako. Une médiation qui a abouti, le 22 décembre 2022, à la signature d’un mémorandum d’accord entre le Mali et la Côte d’Ivoire.

Les 46 regagneront bientôt la Côte d’Ivoire

La justice malienne a condamné à 20 ans de réclusion criminelle, les 46 soldats détenus à Bamako. Ils ont été déclarés coupables d’« attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté extérieure de l’État », « détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre (…) ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », selon le procureur général Ladji Sara cité dans un communiqué.

Grâce aux actions diplomatiques, trois soldats femmes ont été libérés en septembre dernier. À l’issue du procès dont le verdict est tombé, le vendredi dernier, elles ont été condamnées à la peine de mort par contumace pour les mêmes motifs que les 46 autres.

Dans son traditionnel message à la nation, à l’occasion du Nouvel An, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a rassuré de la libération très prochaine du reste de ses soldats, toujours en détention au Mali. « Les 46 autres soldats regagneront bientôt le sol ivoirien », a-t-il indiqué dans son allocution.

Faure Essozimna Gnassingbé aurait ainsi pris son bâton de pèlerin afin de tenter de concilier les deux pays pour une sortie rapide de cette crise, qui n’a que trop duré. Du Mali, il s’est rendu chez le président ivoirien Alassane Ouattara, avec lequel il a eu également des échanges sur les mêmes sujets que son homologue malien de la transition.

Chiencoro Diarra

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Noix de Cacao
Actu

Développement économique : 2022, une année de progrès pour la Côte d’Ivoire

by Bakary FOMBA 4 janvier 2023
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

Dans son traditionnel message à la Nation, à l’occasion du Nouvel An, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré, samedi 31 décembre 2022, que l’année 2022 a été une année de « progrès et de solidarité » pour la Côte d’Ivoire. Cela, malgré un contexte régional et international difficile.

Il n’échappe à personne que l’année 2022 a été́ marquée par un contexte difficile tant sur le plan régional qu’international. En plus des conséquences de la pandémie de Covid-19, le monde a dû faire face aux impacts négatifs de la crise en Ukraine. Toute chose qui a entrainé une réduction considérable du pouvoir d’achat des populations. Malgré tout, la Côte d’Ivoire semble avoir pu s’en sortir, en maintenant le pouvoir d’achat des populations. En tout cas, c’est ce que le président Ouattara a fait savoir dans son adresse à la Nation, à l’orée du Nouvel An. « Nous avons fait le choix d’être aux côtes de chacune et de chacun d’entre vous, en luttant contre la cherté́ de la vie, pour contenir le taux d’inflation dans notre pays à un niveau parmi les plus faibles dans le monde », a-t-il déclaré.

Le président Ouattara a également annoncé des mesures fortes allant dans ce sens pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens ivoiriens. Il s’agit notamment du plafonnement temporaire du prix de plusieurs denrées de première nécessité́ telles que l’huile, le sucre, la viande de bœuf ainsi que les subventions de l’État pour contenir les prix du carburant et du pain. Ce n’est pas tout. À travers une revalorisation salariale qui est effective depuis le mois d’août 2022, le chef de l’État ivoirien a aussi fait part de l’augmentation du pouvoir d’achat des « fonctionnaires » ivoiriens, y compris les forces de défense et de sécurité́. Selon ses précisions, ces agents recevront également, dès la première semaine de janvier 2023, une prime exceptionnelle de fin d’année.

Consolider le dispositif institutionnel et opérationnel

Tout en évoquant la prise de mesures d’augmentation des pensions des retraités des secteurs tant publics que privés, Alassane Ouattara a tout de même annoncé dans son discours, la hausse des prix du cacao ainsi que le maintien de celui de la noix de cajou.

Concernant les travailleurs du secteur privé, il a rappelé la revalorisation du SMIG, qui passera de 60 000 F CFA à 75 000 F CFA à compter de janvier 2023.

Pour rappel, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption figuraient au nombre des priorités des autorités ivoiriennes pour l’année 2022. Cependant, pour la consolidation du dispositif institutionnel et opérationnel de gouvernance en Côte d’Ivoire, le président Ouattara appelle à continuer sur cette lancée.

Bakary Fomba

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Reporter sans frontière
ActuSécurité

Liberté de presse : 1668 journalistes tués en 20 ans, dont 57 en 2022

by Mohamed Camara 4 janvier 2023
written by Mohamed Camara 4 minutes read

Dans un rapport publié en ce début d’année 2023, le Reporter sans Frontière dévoile le chiffre macabre des journalistes tués dans l’exercice de leur métier d’informer, courant ces deux dernières décennies (2003-2022).

1668 journalistes tués en 20 ans, soit 80 par an en moyenne, c’est le chiffre dévoilé par le Reporter sans Frontière dans son bilan des journalistes décédés au cours de ces deux dernières décennies. 20 ans singulièrement meurtriers pour ces hommes et femmes au service du droit d’informer.

Liquidation, meurtre, guet-apens, décès en zone de combats, blessure mortelle, d’après le RSF, bon nombre de journalistes ont subi ces atrocités au cours de ces deux dernières décennies. Avec un total de 1787 journalistes tués le RSF indique que l’année 2000 détient le triste record de chiffres de journalistes succombé au cours de l’exercice de leur métier.

« Derrière les chiffres, il y’a les visages, la personnalité, le talent et l’engagement de celles et ceux qui ont payé de leur vie, leur collecte d’information, leur recherche de la vérité et leur passion du journalisme », a déclaré M. Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

2012 et 2013, 2022 les années record de ces dernières décennies

Les années 2012 et 2013 ont été bouleversées par des chiffres records jamais atteints pendant la dernière décennie, notamment avec un chiffre accablant de 144 et 142 homicides de journalistes. Ce qui était lié particulièrement au conflit syrien. Une accalmie a progressivement suivi ces années endeuillées, jusqu’en 2019 où le chiffre le plus bas fut atteint.

D’après le bilan annuel de RSF, la défunte année 2022, a été la période la plus meurtrière de ces 4 dernières années, avec 57 journalistes tués.

Les endroits risqués et dangereux

Selon le bilan de ces deux dernières décennies, 80 % des victimes se répartissent dans 15 pays. 578 tués au total en 20 ans, l’Irak et la Syrie sont les pays où l’on énumère le nombre le plus élevé. Ils concentrent à eux seuls plus d’un tiers des reporters tués, devant l’Afghanistan, le Yémen et la Palestine. La Somalie pour l’Afrique.

La Russie détient le record macabre en Europe, avec le plus grand nombre des journalistes tués pendant ces 20 dernières années, d’après le RSF dans son bilan annuel. Le rapport précise que depuis l’accession de Vladimir Poutine au pouvoir, « les atteintes y compris mortelles à la liberté de la presse y ont été systématiques ». Ce qui peut être illustré par la liquidation emblématique d’Anna Politkovskaïa, le 07 octobre 2006.

La guerre en Ukraine se positionne en deuxième place de cette liste macabre européenne. D’après RSF, 8 journalistes ont été tués depuis l’invasion russe en Ukraine. La France n’est pas mise en marge de cette liste. Elle occupe le quatrième du rang, lié à la tuerie de Charlie Hebdo à Paris en 2015.

Zone de Guerre et zone de paix

La dernière décennie a été marquée par des conflits armés où les journalistes ont couru les plus grands dangers dans les zones où les armements lourds retentissaient. Sur 686 homicides commis en 2014, 335 sont effectués dans les zones de combats ( Syrie, Afghanistan, Yémen…) avec des années notamment meurtrières : 94 tués en 2012 ; 92 en 2013 ; 64 en 2014 ; 52 en 2015 ; et 53 en 2016.

Une statistique qui baisse en 2019, toujours selon le rapport annuel de RSF. La mortalité dans les zones de combat s’est stabilisée en dessous de 20 victimes par an. En outre, en raison de la baisse des conflits et des initiatives préventives des rédactions mise en œuvre.

« En deux décennies, il y’a plus de journalistes tués en zones de paix qu’en zones de guerre », selon le RSF.

Avec un chiffre de 47,4 au sommet de palmarès en 2022, le continent américain est actuellement l’endroit le plus dangereux pour les journalistes. Ce qui justifie la mise en place d’une politique de protection spécifique. Quatre pays de ce continent font partie des 15 pays les plus dangereux, notamment, le Mexique, le Brésil, la Colombie et le Honduras. Les Philippines sont en tête de liste des pays asiatiques, avec 100 journalistes tués depuis début 2003, suivies par le Pakistan avec 93 et 58 en Inde.

Les Femmes Reporters

Si le plus grand nombre des journalistes tombés dans l’exercice de leur fonction sont des hommes, il ressort de cela que leurs consœurs ne sont pas épargnées par cette épidémie. Depuis 20 ans, selon RSF, 81 femmes journalistes ont été tuées, soit 4,86 % des homicides de journalistes.

Depuis 2012, 52 ont été tuées, singulièrement après des enquêtes sur le droit des femmes. En 2017, 10 victimes féminines ont été enregistrées, contre 64 hommes tués. Un pourcentage record de 13,5 % de la mortalité totale.

Notons que dans son bilan annuel des exactions contre les journalistes dans le monde, le Reporter sans frontières (RSF) enregistre en 2022 un record de « 533 journalistes en détention. Le nombre de journalistes tués dans le monde, 57, repart à la hausse. En outre, 65 journalistes sont otages et 49 portés disparus ».

Mohamed Camara

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Camion rempli de céréales renversé
Actu

Interdiction de sortie de céréales : qu’en est-il du camion renversé ?

by Sahel Tribune 3 janvier 2023
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Un camion transportant 1000 sacs de mil, quittant le Burkina Faso pour le Sénégal, s’est renversé à Diboli, à la frontière Mali-Sénégal, la semaine dernière. Dans une vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux, des internautes font croire que le véhicule contenait des céréales d’origine malienne. Ils estiment qu’il s’agit d’une violation de l’interdiction de sortie des céréales en République du Mali.

Dans une circulaire en date du 21 décembre 2022, la direction générale des douanes du Mali a suspendu l’exportation et la réexportation des céréales. « En raison des difficultés d’approvisionnement des populations en denrées alimentaires, le gouvernement a décidé de la mise en œuvre de certaines mesures de sauvegarde, au nombre desquelles la suspension jusqu’à nouvel ordre de l’exportation et de la réexportation des céréales sur toute l’étendue du territoire national », lit-on dans la circulaire de la direction générale des douanes.  

Au Mali, selon des explications de la présidence du Mali, pour une production annuelle de 9 millions de tonnes, les besoins de consommation des Maliens se chiffrent à seulement quatre millions cinq cent mille tonnes. Le pays devrait donc être à l’abri de toute crise alimentaire. C’est pourquoi « Il est indispensable de mettre en place, avec tous les partenaires du domaine, un système efficace de gestion des stocks », indiquait la présidence dans une publication du 20 décembre.

La direction générale des douanes a donc précisé que le véhicule qui s’est renversé, « immatriculé AA461EB/TH1385K est rentré au Mali par le bureau des Douanes de Heremakono disant transporter 50 Tonnes de mil d’origine Burkina Faso à destination du Sénégal ». Les soldats de l’économie malienne ont tenu à préciser que la procédure réglementaire de transit a été scrupuleusement respectée et qu’il ne s’agit pas de céréales maliennes.

L.R

3 janvier 2023 0 comments
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Alassane Ouattara
ActuSécurité

Alassane Ouattara : « Les 46 autres soldats regagneront bientôt le sol ivoirien »

by Sahel Tribune 3 janvier 2023
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Alors que Bamako a prononcé son verdict contre les soldats ivoiriens, accusés d’être des « mercenaires », Abidjan essaie de calmer la tension. Dans son traditionnel message à la nation, à l’occasion du Nouvel An, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a rassuré de la libération très prochaine du reste de ses soldats, toujours en détention au Mali. « Les 46 autres soldats regagneront bientôt le sol ivoirien », a-t-il indiqué dans son allocution.

Pourtant, à la veille de ce discours, la justice malienne a annoncé, vendredi 30 décembre 2022, la condamnation de ces 46 militaires ivoiriens à 20 ans de réclusion criminelle.  

Ils ont été déclarés coupables d’« attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté extérieure de l’État », « détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre (…) ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », selon le procureur général Ladji Sara cité dans un communiqué.

Grâce aux actions diplomatiques, trois soldats femmes ont été libérés en septembre dernier. À l’issue du procès dont le verdict est tombé, le vendredi dernier, elles ont été condamnées à la peine de mort par contumace pour les mêmes motifs que les 46 autres.

Cette condamnation fait rater l’équation de ceux qui avaient vu dans la signature du mémorandum d’accord du 22 décembre 2022, entre la partie malienne et la partie ivoirienne, comme un signe avant-coureur de la fin de la crise ivoiro-malienne. Néanmoins, nombreux étaient désormais les observateurs qui gardaient un grand espoir sur le discours de Nouvel An du président malien de la transition, pour décanter la situation, à travers une grâce présidentielle.

En attendant, les « mercenaires » ivoiriens restent toujours détenus au Mali.

La rédaction

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Mobilisation au monument de l'indépendance
ActuPolitique

Refondation : le Mali institue le 14 janvier, « Journée nationale de la souveraineté retrouvée »

by Sahel Tribune 1 janvier 2023
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Dans son traditionnel discours de Nouvel An, le président de la transition, Col. Assimi Goïta, a institué le 14 janvier Journée nationale de la souveraineté retrouvée.

Le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali, la défense des intérêts du peuple malien dans les prises de décisions, voilà les trois principes qui guident désormais les relations de coopération du Mali.

Les autorités de la transition restent convaincues que « l’option de la reconquête de notre souveraineté est pour nous la seule [voie] possible si nous ne voulons pas être complices de la perpétuation du système de dépendance qui hypothèque notre avenir ». C’est pourquoi elles ont décidé d’instituer le 14 janvier comme « Journée nationale de la souveraineté retrouvée ». Cela en souvenir de la grande mobilisation des Maliens contre les « sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA ».

Le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, l’avait déjà rappelé, le 21 décembre lors du Conseil des ministres. Selon lui, l’objectif de cette journée est de faire graver dans la conscience collective le sentiment patriotique et la capacité de résilience du Peuple malien pour l’affirmation et la restauration de sa souveraineté nationale retrouvée.

Une année 2022 éprouvante

À l’appel des autorités de la transition, les Maliens ont pris d’assaut le Boulevard de l’indépendance, le 14 janvier 2022, pour dénoncer les sanctions de la Cédéao et soutenir les autorités de la transition. Le chef de l’État estime donc que « le peuple malien aura vécu une année 2022 éprouvante, mais riche en évènements d’importance majeure ».

Tout en saluant cette résilience du peuple malien face à l’adversité, le président Goïta a exhorté au renforcement de l’union sacrée autour de la patrie. « La réussite du Mali Koura dépendra de notre cohésion et de notre engagement. Nos labeurs individuels et collectifs en seront le levain », souligne le colonel Assimi Goïta tout en gardant confiance en l’avenir.

Toutefois, il ne se fait aucune illusion, « la voie que nous avons choisie sera parsemée d’embuches et nous aurons à faire face à de nombreuses difficultés ». Selon ses précisions, certaines de ces difficultés seront « réelles, car inhérentes à la complexité des questions à gérer, mais beaucoup d’autres seront l’œuvre de ceux qui ne veulent pas que nous recouvrions notre indépendance totale ». 

L.R

1 janvier 2023 0 comments
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Assimi Goïta, discours du 61ème anniversaire de l'armée nationale
Actu

Nouvel An : « Le Gouvernement est engagé sur plusieurs fronts », dixit le président Goïta

by Chiencoro 1 janvier 2023
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Au seuil du Nouvel An, le 31 décembre 2022, le président malien de la transition, comme à l’accoutumée, a adressé, dans un message télévisé, ses vœux aux Maliens. À cette occasion, il est revenu sur les efforts du gouvernement pour le bien-être des populations et le développement du pays.

Après une première phase consacrée à la sécurisation du pays et aux réformes politiques et institutionnelles, la transition malienne entend consacrer sa deuxième phase, « aux projets structurants, destinés à poser les bases d’un véritable développement ». Car il n’y aura pas de sécurité sans un développement durable, garant d’un mieux-être pour les populations.

Plusieurs fronts ouverts

Pour ce faire, les autorités maliennes de la transition ont initié plusieurs mesures de relance économique, a expliqué le président Assimi Goïta dans une allocution télévisée, à l’occasion du Nouvel An. Il s’agit entre autres, de la relance de la Comatex et de l’Usine malienne des Produits pharmaceutiques (UMPP) ainsi que du projet d’implantation de deux usines de filature de coton, à Bamako et à Koutiala.

À ces initiatives s’ajoutent la création de la Société de recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali ainsi que la relance du secteur ferroviaire.

Dans ce discours diffusé sur la chaîne nationale (ORTM), le président de la transition a laissé entendre que « le Gouvernement est engagé sur plusieurs fronts en vue de la satisfaction des besoins fondamentaux des Maliens ». Et de préciser que « le projet de création du complexe hospitalier de quatrième référence qui s’ajoute à l’hôpital militaire de même niveau, participe de cet esprit ».

Toujours en vue d’améliorer les conditions de vie des populations, les autorités maliennes de la transition ont adopté, au cours de l’année écoulée, plusieurs mesures en vue de contrer l’augmentation des prix des produits de première nécessité, a indiqué le colonel Goïta, qui explique cette hausse par « un contexte économique difficile pour l’ensemble des pays du monde ». Ces différentes mesures interviennent dans un « contexte de baisse des recettes de l’État due à l’insécurité ».

Nécessité d’une action tripartite

En vue de stabiliser les prix et augmenter le revenu des travailleurs, le gouvernement de transition, dirigé par Dr Choguel Kokalla Maïga, a accordé des subventions sur l’importation de plusieurs produits. Ce qui a « occasionné des manques à gagner à hauteur de 8 milliards de FCFA pour le sucre, 3 milliards pour le lait, 1 milliard de FCFA pour l’huile alimentaire et 132 milliards de FCFA pour les produits pétroliers », a précisé le chef de l’État. À ces mesures de stabilisation s’ajoute l’harmonisation de la grille salariale, « induisant une augmentation de salaire pour les travailleurs d’un coût annuel d’environ 200 milliards de FCFA », a-t-il expliqué.

Le locataire de Koulouba déplore toutefois que « certains acteurs ne jouent pas le jeu de la transparence ». D’où la nécessité d’instruire « une action globale contre la cherté de la vie, impliquant le Gouvernement, les opérateurs économiques et la population ». Selon ses précisions, « chacun devra jouer sa partition pour que les sommes importantes mobilisées pour cet objectif ne soient détournées et utilisées à des fins malsaines ».

Le président de la transition ne se fait aucune illusion, la voie empruntée par le Mali pour atteindre une véritable souveraineté « sera parsemée d’embuches et nous aurons à faire face à de nombreuses difficultés ». Néanmoins, il a exhorté les Maliens à l’union sacrée.

Chiencoro Diarra

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31 décembre 2022
Actu

Fête de fin d’année au Mali : les couleurs de l’insécurité et de la crise économique

by Hawa Diaby 30 décembre 2022
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L’année 2022 tire sa révérence pendant que la nouvelle année, 2023, pointe son nez. Ce passage de l’ancien au nouveau est un moment d’évaluation et de petites corrections pour un nouveau départ. Cette année, l’insécurité et la situation économique mondiale entacheront cette fête du 31 décembre au Mali.

Des décorations arborent des grandes avenues et artères de la capitale, Bamako, avec des jeux lumineux installés un peu partout. Donnant à la capitale malienne un nouveau visage, signe d’un nouveau départ en beauté. La saint Sylvestre, communément appelée au Mali, le « 31 décembre » est certes un moment pour faire le bilan des réalisations de l’année qui s’écoule, mais aussi une occasion de fête.

Entre amis, nombreux sont ceux qui organisent des sorties pour se rendre dans des endroits où des concerts, des soirées sont organisés durant toute la nuit, afin d’accueillir en joie cette nouvelle année qui s’annonce prometteur. « Le Nouvel An représente pour moi une réorientation de soi-même vers un chemin nouveau où il faudrait accroître encore plus ses efforts pour un niveau supérieur que le précédent », explique Moudjib.

« Mes parents m’ont interdit de sortir »

Depuis plusieurs années déjà, le Mali célèbre la fin d’année dans un contexte assez particulier, marqué par des contraintes sécuritaires, économiques, politiques et institutionnelles. Des situations qui ont rendu la vie difficile aux citoyens.

Dans ce pays du sahel, comme dans le reste du monde, l’année 2022 a été notamment marquée par une véritable crise économique due aux effets conjugués de la pandémie de Covid-19 et de la crise russo-ukrainienne. Ce qui risque d’entacher les festivités marquant généralement le Nouvel An.

Cette année, à Bamako, comme Aminata Téra, nombreux sont ceux qui entendent rester à la maison regarder des chaînes de télévision ou écouter de la bonne musique, en famille. « L’an passé, j’ai passé la fête de fin d’année avec mes amis. Cette année, vue la situation d’insécurité, mes parents m’ont interdit de sortir. Du coup, je fêterai en famille », explique Aminata, exaspérée, tout en indiquant que l’insécurité n’empêcherait pas les Maliens d’accueillir le Nouvel An dans la joie.

Toutefois, contrairement aux années précédentes, c’est dans l’espoir cette année que le Mali accueille la nouvelle année. L’espoir d’un Mali nouveau, Mali Kura, dont les jalons sont déjà posés, à travers des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales.

Hawa Diaby

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Ouverture de la phase nationale des Assises de la Refondation
ActuAnalyses

1er anniversaire des ANR : bilan de la mise en œuvre des recommandations

by Sahel Tribune 29 décembre 2022
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Une année après les conclusions des Assises nationales de la refondation, des réformes majeures sur le plan politique, institutionnel, économique sont mises en œuvre.   

Tenues en décembre 2021, sur l’ensemble du territoire malien, les Assises nationales de la refondation ont un an. Le Mali commémore ce premier anniversaire, marqué par la mise en œuvre de plusieurs recommandations, dont notamment, le Comité indépendant de suivi-évaluation de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (CINSERE-ANR).

C’est à travers le décret N° 2022 — 0242/PT-RM du 20 avril 2022 que le Président de la Transition a créé cet organe de veille sur les conclusions des ANRs.

Gouvernance vertueuse

Les Assises nationales de la refondation, qui ont réuni les Maliens, dans toutes les régions, cercles et communes du pays, sont une initiative qui visait à poser un diagnostic sans complaisance de la crise malienne en vue d’obtenir des solutions consensuelles et durables, à travers des réformes politiques et institutionnelles. Il s’agit en définitive de poser les jalons d’un Mali nouveau, le « Mali Kura », dotée d’une gouvernance vertueuse. C’est cette ambition des Maliens qui a conduit au renversement du régime de feu Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) en août 2020.

Un an après les ANRs, où en sommes-nous ? Quel bilan retenir ? Telles sont les questions qui ont été posées au coordinateur général du CINSERE-ANR, Me Amadou Tiéoulé Diarra, le 27 décembre dernier, à sa sortie d’audience avec le président de la transition, à Koulouba.

Créer des unités qui créent les richesses 

Me Diarra n’a pas manqué de réponse à ces interrogations. En plus de la mise en place du Comité qu’il dirige, plusieurs autres changements sont perceptibles. Au niveau institutionnel, il a expliqué que des changements interviennent dans les structures économiques, à travers notamment des législations qui créent des outils de productions de richesse. Il n’a pas d’évoquer la question des mines, des centres industriels, des hôpitaux. « Si vous avez la prétention d’aller loin, vous devez créer des unités qui créent les richesses », a-t-il indiqué tout en précisant que ce sont ces unités qui peuvent être les assises d’une politique de transformation économique, sociale, et même culturelle.       

En plus de la mise en œuvre de ces différentes recommandations, il convient aussi de noter l’instauration d’un service militaire obligatoire à partir de 20 ans, le déploiement des officiers supérieurs sur le terrain et non dans les ministères en passant par le développement de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires pour mieux défendre la souveraineté du Mali.

Dans le cadre de l’amélioration croissante de la situation sécuritaire dans le pays, les autorités maliennes, conformément aux recommandations des ANRs, ont lancé le processus de militarisation de la police nationale ainsi que de la protection civile.

Sentinelle de la Nation

Il convient par ailleurs d’évoquer la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). Ajoutés à tous ceux-ci, le lancement du processus de rédaction d’une nouvelle constitution en République du Mali.

Une année après leur adoption par le peuple malien, les recommandations des Assises nationales de la refondation connaissent des avancées notables dans leur mise en œuvre. Le processus de la refondation de l’État malien suit donc son petit bonhomme de chemin n’en déplaise aux détracteurs, dont la psychologie semble marquée par un déni constant des avancées de la Transition, à un moment où seule la survie du Mali doit compter.  

De par sa vocation, nous constatons que le CINSERE-ANR s’érige en sentinelle de la Nation, qui ne doit sous aucun alibi se lasser de veiller à la mise en œuvre des recommandations du peuple. D’où les précisions de Me Amadou Tiéoulé Diarra, coordinateur du CINSERE-ANR, qui estime que les membres du CINSERE-ANR sont « des surveillants de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales parce qu’il faudrait que ces recommandations servent à quelque chose […] ». Concluant ses propos, Me Diarra rassure : « Quand nous constatons que la volonté populaire n’est pas mise en œuvre, nous avons le devoir de le signaler, sans complaisance ».

L.R.

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Falaise de Bandiagara
ActuSécurité

Crise sécuritaire : interdiction de port d’arme à Bandiagara

by Hawa Diaby 28 décembre 2022
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Excepté les éléments des forces de défense et de sécurité ainsi que ceux de la Minusma, il est désormais interdit à tout autre individu de porter une arme à feu dans la ville de Bandiagara, a annoncé le gouvernorat de la région de Bandiagara dans une décision du 23 décembre, publiée sur sa page Facebook.

En vue d’assurer le respect de cette nouvelle mesure, les forces de défense ont été autorisées, au besoin, d’effectuer des fouilles systématiques de chaque véhicule et endroit suspect.

La dégradation de la situation sécuritaire dans cette région a entrainé des déplacements massifs de populations fuyant les exactions des groupes armés et autres acteurs présents dans la zone. La voie principale menant Bandiagara à Sévaré était devenue quasi-impraticable en raison de cette dégradation de la situation sécuritaire dans la région.

Hawa Diaby

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Kung-Fu
ActuSport

Mali : 1re édition de la compétition nationale en Kung-fu Wing Chun

by Sahel Tribune 27 décembre 2022
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Le samedi 17 décembre 2022 a eu lieu la première édition de la compétition nationale en Kung-Fu Wing Chun au Mali.

Aux mains nues, aux armes courtes, aux armes longues, aux Chi Sao, la 1re édition de la compétition nationale en Kung-Fu Wing Chun a réuni cinq écoles : le Centre de Formation Capitaine Soungalo Samaké, l’École Yip Man II, le Wing Chun Club II, le Club authentique de Wing Chun, le Centre HAMAWIYA. Organisée par le Centre Mamadou Diakité, de Kalaban Coura Sud, avec comme responsable de l’organisation Maître Enomck Camara, expert en Wing Chun authentique, cette activité avait pour but de tester la maîtrise et l’expérience des élèves et maîtres sur tous les « Taoûlus » traditionnels de Wing Chun au Mali.

Des médailles d’or, de bronze et d’argent

La journée a commencé avec les discours du président du centre, Dr Mamadou Diakité ; des représentants de la fédération, Maître Samakoun, maître Vamara Sanogo et Maître Abdoul Karim Bagayoko ; du parrain, M. Yacouba Diarra, et de la marraine Christine Monikata Kamissoko. Six (6) maîtres composaient le jury : Maître Ibrahima Dénou, pratiquant de Wing Chun et expert arbitre en wushu ; maître Moussa Kébé, pratiquant Wing Chun et expert international dans le domaine des arts martiaux ; maître Moussa Coulibaly dit MC, pratiquant et arbitre en wushu ; maître Abdoul Ongoïba, pratiquant de Wing Chun ; maître Salif Camara, pratiquant de Wing Chun ; maître Diakaridia Diallo, pratiquant de Wing Chun.

La compétition comprenait deux étapes : la compétition individuelle et collective (école). Elle a commencé par l’étape individuelle et terminé par celle collective. L’école Yip Man II a été la championne de cette première édition devant le Club authentique de Wing Chun, occupant la deuxième place. Le Centre de Formation Capitaine Soungalo Samaké a occupé la troisième place. Ce n’est pas tout. Les participants des différentes équipes, au-delà de leur trophée d’école, ont également reçu des médailles d’or, de bronze et d’argent selon leurs talents.

Abdramane Coulibaly

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Maison en location
Actu

Crise économique au Mali : contexte difficile pour les agences immobilières et les locataires

by Mohamed Camara 26 décembre 2022
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Les agences immobilières et les locataires de maisons traversent une période critique en raison de la crise économique que traverse le pays. La réaction de l’État est attendue.

La pandémie de Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne ont affecté les économies du monde entier. Au Mali, des mois d’embargo se sont ajoutés à ces phénomènes. Une situation qui a conduit le pays dans une crise économique profonde où tout est devenu cher sur le marché pendant que l’argent se fait rare dans la circulation.

Des mésententes

La cherté de la vie au Mali ne concerne pas que le panier de la ménagère. Tous les secteurs de la vie y sont concernés. En plus des denrées de première nécessité, le prix de location des maisons a pris l’ascenseur. Les pères de famille ainsi que les agences immobilières traversent une période assez critique.

Père de trois enfants (deux filles et un garçon), B. Diakité habite en location dans un appartement de trois pièces à Titibougou. Cet appartement, M. Diakité le squatte à 50 000 FCFA le mois. Mais en raison de la cherté actuelle de la vie dans le pays, ce père de famille, qui évolue dans la menuiserie, se trouve en difficulté de régler ses frais de location. Une situation qui crée de temps en temps une mésentente entre lui et son agent immobilier.

Se cacher ou mentir

« Actuellement je traverse une situation financière délicate. Cela est dû à l’explosion du prix de certains produits alimentaires », a indiqué B. Diakité avant de préciser que depuis trois mois, il n’arrive plus à s’acquitter de ses frais de location. « Je suis obligé de me cacher ou de mentir parfois à mon agent immobilier qui se dit être contraint de me mettre à la porte en fin d’année », marmonne-t-il tout en invitant les autorités maliennes à venir en aide aux locataires.

Cette cherté de la vie a conduit des agences immobilières, sous la pression des propriétaires des maisons, à augmenter les frais de location. S. Sangaré, gérant d’une agence immobilière à Moribabougou, explique que « ce sont les propriétaires des maisons qui fixent leurs prix et l’agence n’a que 10 % dans ce prix ». Un paradoxe qui ne peut qu’agacer les occupants de ces maisons.

Réguler le secteur immobilier

Selon Moussa Dembélé, gérant du Groupe Dembélé (agence immobilière), « certains de nos propriétaires ont demandé l’augmentation des frais de location. Nous n’avions pas accepté, compte tenu de la période difficile que nous traversons et connaissant bien la condition de vie de nos locataires ».

Cette situation a fini par devenir insupportable pour des agences qui avaient perdu leurs 10 %. Ce qui les a amenées à augmenter ce pourcentage sur les frais de location.

Cette inflation des prix en cette période de vache maigre dans le pays a amené certains à demander une réaction des autorités de l’État. Un locataire agacé estime que le secteur immobilier doit être régulé. L’État doit exiger le respect des textes.

Mohamed Camara

26 décembre 2022 0 comments
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Père noël
ActuOpinion

Fête de la nativité : au Mali, Noël, moment de communion entre communautés

by Hawa Diaby 24 décembre 2022
written by Hawa Diaby 2 minutes read

Demain, la communauté chrétienne célèbre la fête de la nativité. Au Mali, le Noël est un moment de communion entre différentes communautés.

Le Noël n’est pas que pour les chrétiens. Toutes les communautés participent à cette fête, aux côtés de leurs frères chrétiens. Les jouets et peluches en père Noël ornent et occupent les trottoirs et les marchés de Bamako. Le Noël est aussi présent dans de nombreuses familles musulmanes.

Cette fête offre une merveilleuse occasion de constater l’esprit de tolérance religieuse qui règne en république du Mali. Chrétiens et musulmans se réunissent pour célébrer la naissance de Jésus Christ. Les uns et les autres s’offrent de petits cadeaux en vue de passer la fête en beauté.

« Je suis animé d’un sentiment de joie. Le Noël est un moment qu’on passe en famille, avec nos proches et amis. C’est un moment aussi de partage et d’aide aux personnes démunies, surtout les enfants orphelins », explique Trionphe Gudja. Celui-ci organise généralement des sorties avec ses amis musulmans, en compagnie desquels, il partage des plats et des rafraîchissements et s’amuse bien, lors de cette fête.  

Le Noël fait bouger l’économie malienne

À cette veille de Noël, à Bamako, l’ambiance est donc au rendez-vous. Les commerçants de petits sapins, de jouets, ou de poupées père Noël, se frottent les mains.

« Chaque année, à cette période, je vends des jouets de Noël comme, papa Noël, des chapeaux, des guirlandes. J’ai beaucoup de clients et pas seulement les chrétiens, mais aussi les musulmans », nous confie Adama Koné, vendeur de jouets au grand marché de Bamako.

Au niveau des grandes artères de la capitale aussi, ils sont nombreux, les vendeurs ambulants, au niveau des feux de stop, à proposer des articles pour le Noël, fête de la nativité chez la communauté chrétienne.

Le Noël fait bouger l’économie malienne, au moins durant quelques jours.

Hawa Diaby

24 décembre 2022 0 comments
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Imouchaghs et alliés
ActuSécurité

Crise malienne : les Imouchaghs et alliés posent un diagnostic assorti de propositions  

by Mohamed Camara 23 décembre 2022
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Le bureau exécutif national du Collectif Intégrateur des Imouchaghs et Alliés de la région de Tombouctou a tenu une journée de réflexion dans la cité des 333 saints, le 18 décembre dernier. Plusieurs propositions sont sorties de ce cadre d’échanges.

Venus des cinq cercles de la région de Tombouctou, ils étaient nombreux à prendre part à cette Journée de réflexion, sur l’accompagnement de la transition, les inondations qui ont secoué la région, la situation des personnes déplacées internes et d’autres calamités naturelles. La paix et la cohésion sociale, faisaient également partie des points discutés au cours de ce cadre d’échange, conduit par le président du Collectif Intégrateur des Imouchaghs et Alliés de Tombouctou, Ibrahim Ag Nock.

« À l’issue de la rencontre, les participants venus des cinq cercles de la région de Tombouctou ont diagnostiqué et analysé les problèmes de l’heure et ont formulé des recommandations », lit-on dans le communiqué final de la réunion.

Former et informer sur le vivre-ensemble

Le collectif se dit prêt et engagé à accompagner le gouvernement de la transition pour la restauration de la souveraineté de l’État, qui selon les participants, « passe par la création des institutions solides et crédibles au plan national, régional, local, communal et communautaire ».

Pour les populations victimes des phénomènes naturels, notamment les inondations, les Imouchagh et alliés exhortent les autorités maliennes et leurs partenaires à apporter de l’aide humanitaire, notamment en vivres et non-vivres, à ces sinistrés, au moins pendant six mois.

Pour plus d’unité dans la nation, les participants à cette Journée de réflexion se disent prêts à éduquer « les masses à l’acceptation de l’autre et au respect de la différence ». Cela, pour le renforcement de la sécurité et de la paix.  

Le collectif projette d’organiser des rencontres avec les différentes couches afin de les sensibiliser, former et informer sur le vivre-ensemble, la cohésion sociale et l’initiation d’un projet local de la paix et du développement.

Mohamed Camara

23 décembre 2022 0 comments
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Mémorandum d'accord entre le Mali et la Côte d'Ivoire.
ActuSécurité

 Mali-Cote-d’Ivoire : signature d’un mémorandum d’accord

by Hawa Diaby 23 décembre 2022
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Entre le Mali et la Côte d’Ivoire, bientôt la fumée blanche! Après des mois de tractation, pour l’apaisement de la tension entre le Mali et son voisin la Côte d’Ivoire, dans l’affaire des 46 « mercenaires ivoiriens », détenus par Bamako, les deux pays sont arrivés à la signature d’un mémorandum d’accord, le jeudi dernier, dans l’après-midi, à Koulouba.  

Un tel exercice a pour but de promouvoir la paix et d’œuvrer au renforcement des relations d’amitié et de fraternité, mais aussi de bon voisinage entre les deux pays. Aussi, s’agit-il de converger dans une dynamique positive permettant de surmonter cette affaire de militaires ivoiriens.

À leur arrivée, la délégation ivoiro-togolaise, conduite par le ministre d’État, ministre de la Défense de la Côte d’Ivoire, Ibrahima Téné Ouattara, a été reçue en audience, dans le palais de Koulouba, par le président Goïta. La partie malienne et la délégation ivoirienne se sont ensuite retirées à l’ex-vice-présidence pour une séance de travail. À l’issue de laquelle un mémorandum d’accord a pu être signé.

 « Nous nous sommes compris et c’est l’essentiel », affirme le ministre de la Défense ivoirienne en faisant allusion du bon déroulement de la rencontre entre les deux parties. Malgré cet accord, les soldats ivoiriens sont encore en détention au Mali.  

Le médiateur togolais, Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères, était dans la délégation. Bientôt la situation entre les deux pays pourrait revenir à la normale.

Hawa  Diaby

23 décembre 2022 0 comments
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Des forces spéciales du BAFS-CA
A la UneSécurité

Armée malienne : le tout nouveau béret des forces spéciales

by Chiencoro 23 décembre 2022
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La cérémonie de présentation au drapeau des recrus du contingent 2021-2022 des Forces spéciales a eu lieu ce jeudi 22 décembre 2022, au Centre national d’aguerrissement de Samanko. Les forces spéciales ont reçu à cette occasion leur tout nouveau béret.

De couleur violette, le tout nouveau béret des Forces spéciales du Mali traduit la mélancolie, la tristesse, la peur, la mort, les ténèbres, la crainte ainsi que la jalousie. « La couleur du tout nouveau béret des forces spéciales […] est réservée à la noblesse et à la volonté. Elle est associée au contexte de mystère, de spiritualité, de pouvoir, de puissance, de connaissances, de créativité, de prospérité, de piété, de guerre, de paix, de sérénité, de secret, de magie, de catharsis et d’imaginaire », a expliqué le Commandant par intérim du bataillon autonome des Forces spéciales du centre d’aguerrissement (BAFS-CA) de Samanko.

« Une armée professionnelle, entrainée et dotée de moyens adéquats »

Ce contingent 2021-2022, au nombre de 439 recrus, issus de différents corps et de différents centres de formation, a prêté serment devant le Chef suprême des Armées et le peuple malien de servir et défendre les intérêts de la patrie. Selon le Commandant par intérim du bataillon autonome du Centre national d’aguerrissement de Samanko.

Le Commandant par intérim estime que « cette cérémonie est la preuve évidente d’une montée en puissance sans équivoque des forces armées maliennes ». À ses dires, c’est aussi « le témoignage inlassable des autorités de la Transition de faire de notre outil de défense une armée professionnelle, entrainée et dotée de moyens adéquats ». 

Cette cérémonie de présentation au drapeau a été l’occasion de présenter les trois premiers de la promotion. Le Soldat de 2e classe Youssouf Maïga, issu de l’armée de terre, a terminé major de promotion avec une moyenne générale de 17,91. Il est suivi par le soldat de 2e classe, Sibiri Doumbia, issu de l’armée de l’air, avec 17,68 de moyenne. Enfin, le soldat de 2e classe, Bréhima Traoré, également de l’armée de l’air, se retrouve 3e de la promotion, avec 17,58.

Des tirs

Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Colonel-major Daoud Aly Mohammedine, estime que « De par leur niveau d’aguerrissement et surtout de flexibilité, les forces spéciales constituent une composante décisive de l’outil de Défense dont le renforcement et l’adaptation aux menaces actuelles ont toujours été le souci majeur des autorités dès les premières heures de la Transition ». 

Cette cérémonie a pris fin par un défilé militaire, la coupure du ruban pour l’inauguration de bâtiments flambants neufs suivie de la visite des locaux et d’une séance de tirs par les jeunes recrus.

Chiencoro Diarra

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Avant-projet de Constitution de la République du Mali.
ActuPolitique

Projet de Constitution au Mali : création d’une Commission de finalisation de l’avant-projet (décret présidentiel)

by Bakary FOMBA 20 décembre 2022
written by Bakary FOMBA 1 minutes read

Dans le cadre de la rédaction d’une nouvelle Constitution en République du Mali, une Commission chargée de la finalisation de l’avant-projet a été créée le lundi 19 décembre 2022.

Au total, l’équipe de la Commission est composée de 54 membres (tous nommés par décret du président de la transition), dont un Coordonnateur, un Rapporteur et un Rapporteur adjoint. Elle comprend des « personnes-ressources choisies en raison de leurs compétences établies dans les domaines des sciences sociales », précise le décret présidentiel, signé ce lundi.

« Examiner et demander »

Durant 15 jours, l’équipe de la Commission tachera à « examiner et demander », le cas échéant, l’avant-projet de Constitution élaborée précédemment par la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution. Cela, en vue de « produire et de soumettre au Président de la Transition, chef de l’État, le projet de Constitution de la République du Mali ».

Ainsi, le Coordonnateur « planifie, dirige et coordonne » les activités de la Commission, peut-on lire dans ledit décret. Il est aussi chargé de rendre compte régulièrement au président de la transition de l’état d’avancement des travaux. De même, à défaut de consensus dans la prise des décisions, la Commission adopte ses décisions à la majorité absolue des voix des membres. Mais en cas de partage des voix, celle du Coordonnateur est « prépondérante ».

À la fin de sa mission, qui ne peut « excéder quinze (15) jours », la Commission remettra au président de la transition « le projet de Constitution et un rapport de fin de mission », précise l’article 9 de ce décret signé par le Colonel Assimi Goïta.

Cependant, les membres de la Commission sont tenus de « garder le secret des délibérations ».

Bakary Fomba

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CNPM et Conseil malien des chargeurs
Actu

Cherté de la vie : les assurances du CNPM et du Conseil malien des chargeurs

by Chiencoro 20 décembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

En vue de juguler l’inflation des prix sur le marché, le président malien de la transition a reçu, le 19 décembre dernier, deux organisations du secteur économique. Il ressort des échanges que des dispositions sont en cours afin de stabiliser le prix des produits de première nécessité.

La cherté de la vie est devenue le quotidien des Maliens. Depuis l’embargo imposé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africains (Uemoa), le panier de la ménagère souffre de la hausse du prix des produits de première nécessité. La levée de l’embargo n’aura pas permis de faire revenir les prix à la normale.

Un phénomène mondial

Cette hausse des prix est donc tributaire de la conjugaison de plusieurs facteurs, notamment la pandémie de la Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne. Face à cette inflation, les autorités maliennes de la transition ont initié plusieurs approches afin de minimiser l’effet de cette situation du marché international sur les ménages. Plusieurs produits de première nécessité ont été subventionnés tout en déployant des contrôleurs en vue de veiller au respect strict des mesures prises par les plus hautes autorités.

Dans la même dynamique de trouver des voies et moyens en vue d’accompagner les Maliens durant cette période difficile, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a eu des échanges, le lundi dernier, avec le Conseil national du patronat malien (CNPM). Au cours de cette rencontre, Mossadeck Bally, président du CNPM, a rassuré travailler avec les différents départements spécialisés sur la problématique de la cherté de la vie. « Nous sommes membres d’une commission mise en place par le Premier ministre, et qui s’est déjà réunie plusieurs fois en vue de parler de l’inflation, qui est essentiellement importée ».  

M. Bally explique que cette inflation n’est nullement la faute aux autorités maliennes. Elle est liée d’une part aux deux années de pandémie de Covid-19, et d’autre part à la guerre russo-ukrainienne. Une guerre qui constitue aujourd’hui la cause cardinale de cette inflation, a-t-il indiqué, avant de préciser que tous les pays du monde connaissent ce problème d’inflation, à commencer par les grandes puissances.

Le conseil malien des chargeurs

Toutefois, il rassure de l’existence d’un « vrai dialogue entre l’État et le secteur privé, notamment la Chambre de commerce, mais aussi le CNPM pour pouvoir juguler cette inflation ».

Le Conseil malien des chargeurs aussi travaille dans la même dynamique. Une délégation a été reçue par le chef de l’État, le 19 décembre dernier. Au cours des échanges avec le chef de l’État, Kissima Sylla, président de cette organisation professionnelle des chargeurs, a rassuré de leur engagement pour la stabilisation des prix sur le marché. Il a rassuré que dans le contexte actuel de la cherté du marché, des dispositions sont en cours, avec l’appui des opérateurs économiques, en vue de pallier les difficultés qui pèsent sur le pays.

L’objectif du Conseil malien des chargeurs est de rendre accessibles aux populations maliennes les produits de première nécessité et à moindre coût, a indiqué Kissima, à sa sortie d’audience.

Il convient de rappeler que durant la période de l’embargo, les opérateurs économiques maliens se sont battus en vue d’assurer l’approvisionnement du pays en produits de première nécessité.

Chiencoro Diarra

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Calendrier Coupe du Monde
#Mondial2022Sport

Calendrier Coupe du monde 2022 : le programme complet des matchs

by Sahel Tribune 18 décembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Nous vous fournissons le programme complet des huitièmes de finale, quart de finale, demi-finale et finale de la coupe du monde Qatar 2022.

CALENDRIER DES HUITIEMES DE FINALE

Samedi 3 décembre :

  • Huitième 1 :   ⃰Pays-Bas 3-1 Etats-Unis : 15h
  • Huitième 2 :   ⃰Argentine 2-1 Australie : 19h

Dimanche 4 décembre :

  • Huitième 3 :   ⃰France 3-1 Pologne : 15h
  • Huitième 4 :   ⃰Angleterre 3-0 Sénégal : 19h

Lundi 5 décembre :

  • Huitième 5 : Japon 1-1 Croatie  ⃰ : 15h
  • Huitième 6 :  ⃰Brésil 4-1 Corée du Sud : 19h

Mardi 6 décembre :

  • Huitième 7 :   ⃰Maroc 0-0 Espagne : 15h
  • Huitième 8 :   ⃰Portugal 6-1 Suisse : 19h

LE CALENDRIER DES QUARTS DE FINALE

Vendredi 9 décembre :

  • Quart 1 :   ⃰Croatie 1-1 Brésil : 15h
  • Quart 2 : Pays-Bas 2-2 Argentine ⃰ : 19h

Samedi 10 décembre :

  • Quart 3 :   ⃰Maroc 1-0 Portugal : 15h
  • Quart 4 : Angleterre 1-2 France ⃰ : 19h
  •  

DEMI-FINALES

Mardi 13 décembre :

  • Demie 1 : Croatie0-3 Argentine* : 19h

Mercredi 14 décembre :

  • Demie 2 : Maroc 0-2 France*: 19h
  •  

MATCH POUR LA 3E PLACE

Samedi 17 décembre :

  • Croatie 2-1 Maroc*: 15h

FINALE DU MONDIAL 2022

Dimanche 18 décembre :

  •  🏆Argentine 3-3 France  : 15h
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Argentine
#Mondial2022Sport

Mondial 2022 : l’Argentine de Lionel Messi sacrée Championne du Monde au terme d’une finale totalement folle

by Cheickna Coulibaly 18 décembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 2 minutes read

La finale de la Coupe du Monde Qatar 2022 qui se jouait rentre l’Argentine de Messi et la championne du Monde de 2018 s’est soldée par la victoire de l’Albiceleste aux tirs au but (4-2).

L’Argentine a désormais sa 3e étoile au terme de cette mondiale qu’elle a entamée sur une défaite contre l’Arabie Saoudite (1-2). Cette finale commence sous des chapeaux de roues pour coéquipiers de Messi qui a remporté la 1re mi-temps 2-0. D’abord sur un 1er but de l’homme providentiel de l’Argentine (23e) ensuite c’est au tour de Di Maria de marquer le but de 2-0 (36e).

Les prolongations

Au retour des vestiaires, alors que l’on pensait que l’Argentine allait remporter facilement sa 3e Coupe du Monde, le jeune attaquant du PSG, Kylian Mbappé, en moins de 2 minutes, a repoussé l’évidence avec un doublé dans les 10 dernières minutes du temps réglementaire synonyme de match nul (2-1 s.p., 81e et 2-2,82e). Tout était relancé dans ce match indécis après les 90 minutes du temps réglementaire.

À la 108e minute de jeu, Leonel Messi donne l’avantage aux siens (3-2) avant que l’équipe de France, portée par un Kylian Mbappé en feu réalise l’exploit de revenir encore au score, à 2 minutes de la fin des prolongations sur un nouveau penalty (3-3, 118e). Finalement, ce sont des bleus inexpérimentés qui s’inclinent aux séances des tirs au but (4-2).

Un triplé historique pour Kilyan Mbappé

En inscrivant deux penalties et une frappe croisée contre l’Argentine, Kylian Mbappé qui a perdu cette finale de la Coupe du monde malgré un triplé historique termine meilleur buteur de cette compétition avec 8 buts. Il est devenu le deuxième joueur à marquer un triplé dans une finale de la Coupe du monde. Précédemment, seul l’attaquant anglais Geoff Hurst avait réalisé cet exploit. Lors de la Coupe du monde 1966 où l’Angleterre s’est imposée, 4-2 contre la République fédérale d’Allemagne.

Pour rappel, après la petite finale qui s’est jouée entre le Maroc et la Croatie de Modric, hier samedi (2-1 pour la Croatie), la surprise de ce Mondial qatari termine 4e.

Le rendez-vous est pris en 2026 pour la 23e édition de la Coupe du monde de football qui se déroulera de juin à juillet 2026 et sera organisée conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Cheickna Coulibaly

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Minusma
Sécurité

Mali : nouvelle attaque «meurtrière» à Tombouctou

by Sahel Tribune 18 décembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Ce vendredi 16 décembre dernier, deux policiers nigérians de la mission onusienne au Mali ont été tués dans une attaque à Tombouctou, dans la partie septentrionale du pays. Ils menaient une patrouille de routine dans la ville lorsqu’ils ont été surpris par des tirs des assaillants.

En pleine ville de Tombouctou, un homme armé non identifié a lancé des tirs sur une patrouille de la Minusma, tuant deux policiers, un homme et une femme, tous du Nigéria. Quatre autres agents ont été blessés, dont un gravement.

Dans leur fuite, les assaillants ont croisé une patrouille de l’armée malienne. Un assaillant et un soldat malien sont morts lors des échanges de tirs, a-t-on appris.

Sur son compte Twitter, le Chef de la Minusma, M. El-Ghassim Wane, se dit « profondément choqué » par ce meurtre qu’il qualifie « odieux » après avoir condamné et souhaité « prompt rétablissement » aux blessés.

Une trentaine de minutes après l’attaque, une force de réaction rapide de la mission onusienne a été dépêchée sur les lieux en vue de sécuriser la zone.

La Rédaction

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Mayssa Ben Mrad
AnalysesArts et Culture

[Tribune] Le danger des nouvelles technologies sur les habitudes de lecture chez les jeunes

by Sahel Tribune 16 décembre 2022
written by Sahel Tribune 10 minutes read

Mayssa Ben Mrad, jeune lycéenne tunisienne, qui publie fréquemment des tribunes sur sahel tribune, s’adonne dans ce énième article, à une analyse comparative entre les médias modernes et la lecture de livres. Les nouvelles technologies constituent, à ses yeux, des dangers sur les habitudes de lecture chez les jeunes. Elle retient que rien ne peut se substituer aux livres physiques, en raison de leurs nombreux bienfaits.  

La lecture est un exercice des plus profitables, sous bien des aspects. Pourtant, il semble que cette excellente habitude soit menacée par les médias modernes.

Il existe, en effet un risque de voir la lecture supplantée par les médias modernes avec, pour première conséquence, une détérioration des facultés mentales et l’augmentation de l’illettrisme. Ce problème est d’autant plus grave que chez les jeunes, on ne s’en rend même pas compte.

Meilleur moyen pour l’apprentissage

Citons les propos d’un journaliste japonais : « D’une culture de lecteurs, nous dérivons vers une culture de spectateurs. », déplorant le rôle toujours plus grand des divertissements audiovisuels, télévision comprise. Le danger télévisuel existe-t-il ? Comment donner goût à la lecture, aux petits comme aux grands ?

À être émue, à rêver, à vivre « par procuration », mais aussi et surtout à entrer dans la vision du monde d’un autre, à découvrir les choses sous un autre angle, parfois même à être interloquée, déroutée, peut-on espérer plus ? Certains livres nous font plonger dans des réflexions sans fin, et c’est passionnant. D’autres laissent planer un mystère jamais percé, laissent alors place à de multiples interprétations.

Certains livres nous transportent par la puissance de leur réflexion sur le monde, sur les hommes, sur le sens de la vie. Rien de plus beau que de se laisser bercer par le rythme que nous transmet un texte ; que d’être transporté ailleurs par un magnifique ouvrage.

Lire c’est un apport certain, c’est aussi s’évader, et oublier ses soucis quotidiens connaître, une autre vie, parfois un autre soi. Lire c’est apprendre sur un genre, un style, une manière de s’exprimer, d’écrire, car chaque auteur est différent par son style et sa visée.

Ainsi, la lecture d’un roman, d’un classique, permet de réfléchir à un sujet, un thème, un problème que nous présente l’auteur tout en nous imprégnant de son époque, ou de celle qu’il tente de décrire.

La lecture n’a que des avantages. Elle est le meilleur moyen pour l’apprentissage, le développement mental et l’expression orale. Elle développe les fonctions cognitives dans des proportions étonnantes. Peut-on en dire autant de la télévision, du multimédia ?

Défaillance psychologique

Voyons quelques-uns seulement des bienfaits de la lecture, comparativement aux autres médias. Pour faire un parallèle classique, confrontons la lecture et la télévision sur les plans cognitif et psychologique.

Pour nous en convaincre, mentionnons les résultats d’examens réalisés avec un enregistreur d’ondes cérébrales. Devant un écran de télévision, le système montre une prédominance d’ondes alpha dans le cerveau. Ce sont les ondes typiques d’un état de relaxation. En d’autres termes, devant un téléviseur, on ne pense à rien ! Il n’y a bien que quelques documentaires de bout goût, en proportion, assez rare, qui limitent encore les dégâts. Mais il y a plus « grave ». Cet état est appelé état de fascination secondaire. Il implique une forme d’isolement sensoriel, et l’activité cognitive et sensorielle est réduite à sa plus simple expression, tendant vers zéro.

Des études signalent en effet que ceux, qui passent des heures devant un écran de téléviseur, développent une tendance à l’impatience — en lien avec la fébrilité passive acquise devant la télévision — et sont souvent agités ou agissent inconsidérément, comme sur des coups de tête. L’impact porte sur les relations sociales, professionnelles et familiales. En extrapolant à peine un peu, ce ne sont pas les jeux vidéos dits « d’action » qui vont inverser la tendance.

D’un point de vue seulement logique, c’est compréhensible. La télévision pense à notre place, en présentant, selon les intentions du metteur en scène ou de la production, les expressions, voix, décor, environnement, etc. Il n’est donc pas nécessaire de faire un quelconque effort d’imagination. Cette incapacité devient défaillance psychologique.

La lecture un atout nécessaire pour la réussite

La lecture, quant à elle, développe la patience. Neil Postman, spécialiste en communication, a écrit : « Les phrases, les paragraphes et les pages se déroulent lentement, à tour de rôle, et selon une logique qui est loin d’être intuitive ». Le lecteur doit nécessairement construire sa lecture, interprétant, comparant, évaluant et jaugeant chaque page et sa relation avec les autres. L’incroyable processus mental qui sous-tend la lecture insuffle persévérance, détermination et patience.

La lecture est dotée d’immenses bienfaits. Il n’y a en effet absolument pas d’autre moyen d’acquérir un vocabulaire étendu que de lire. Plus fort encore, la lecture est intrinsèquement liée à nos capacités orales.

La réussite d’un élève dépend énormément de son vocabulaire, autant dans ce qu’il comprend en lisant que dans sa manière de raisonner par écrit.

Certains avancent que des lecteurs « invétérés » finissent par se couper de leur environnement tant ils restent plongés dans leurs livres. C’est possible, mais c’est aussi le cas des jeux vidéo, et leurs pénibles dépendances.

Voyons encore comment les médias modernes peuvent être un frein au développement.

L’agressivité, la désensibilisation

Comme souvent, ce sont les jeunes gens qui restent les cibles privilégiées des vendeurs de temps — oui, ces divertissements semblent avoir l’incroyable faculté de créer du temps libre. Le risque qui nous intéresse, au-delà de faire un semblant de procès à l’industrie du jeu, du télévisuel, et du multimédia, est celui de générer une véritable indifférence à la lecture.

La lecture est une habitude qu’il convient de prendre très tôt. Les parents jouent donc un rôle important pour ce qui est d’amener leurs enfants à être de bons lecteurs réguliers. Des études extrêmement sérieuses livrent des conclusions impressionnantes. La télévision favorise d’abord les risques de sédentarité, avec ses répercussions sur la santé. Il faut aussi évoquer les images violentes, renforcées par les jeux vidéos, qui stimulent l’agressivité du spectateur et le désensibilisent, au fil du temps, à la souffrance d’autrui, étouffant toute empathie. Ces qualités sont pourtant vitales sur le chapitre des relations humaines.

Tout ceci pour souligner, par contraste, à quel point la lecture peut être bénéfique, utile et enrichissant pour peu qu’on la privilégie. Elle développe l’esprit critique constructif, à l’opposé de l’imprégnation passive engendrée par le petit écran.

Pour en conclure avec ces comparaisons écran/livre, disons qu’il est avantageux de faire le choix de limiter le temps passé devant la télévision (ou encore un écran d’ordinateur pour des raisons non professionnelles, une console de jeux) et de le remplacer par la lecture. Moyennant quelques efforts préliminaires, le plaisir de lire viendra ensuite.

Ne confondez pas la lecture avec un livre dans les mains et la lecture sur un écran d’ordinateur. Prudence, car la lecture sur écran, surtout un ordinateur, ne produit pratiquement pas de plaisir. L’ordinateur se prête bien à des recherches précises, à une approche courte et ciblée, au traitement de données.

Des avantages certains de la lecture

La lecture est encore le meilleur moyen d’acquérir de l’information, de l’assimiler confortablement, de se détendre, de marcher avec l’auteur d’un livre. La lecture entretient nos facultés cognitives comme aucune autre activité,

La lecture n’est pas un processus inné, mais bien le résultat d’une éducation, d’une formation, d’un apprentissage et, surtout de la pratique. L’illettrisme serait un problème méconnu et sous-estimé, un obstacle dans toutes les sphères de la vie familiale, citoyenne et professionnelle.

Dans une revue américaine (Fortune), Stratford Sherman donne une vision intéressante de cette probable tendance à la désaffection de la lecture : « Nous avons maintenant nos chaînes câblées, notre magnétoscope, notre console nintendo et notre walkman ; il y a bien moins de chances que l’on veuille se fatiguer à lire un livre qu’à l’époque où l’on menait une vie plus dépouillée. » Il est vrai que les médias électroniques ont puissamment influencé le paysage « culturel ». Actuellement, en France, le citoyen lambda passerait trois heures et vingt-cinq minutes chaque jour devant son téléviseur.

Quelles que soient nos habitudes en matière de lecture, il sera intéressant de faire le point sur ce qui nous dissuade de lire et sur les incomparables avantages de cette pratique, tant culturels que cognitifs. Il s’agit de comprendre à quel point elle peut enrichir notre vie et améliorer nos aptitudes et nos relations. Les bienfaits de la lecture sont immenses, dont voici les plus cités :

La lecture stimule le cerveau : un roman peut tout simplement nous transporter dans une autre dimension. Un article intéressant peut nous distraire.

Elle améliore les connaissances : elle nous équipe pour affronter de nouveaux défis.

Elle accroît le vocabulaire : s’exprimer de manière éloquente et précise est un précieux atout professionnel. Être capable de communiquer avec en ayant confiance en soi est un excellent moyen d’améliorer son estime de soi.

La lecture développe la mémoire : pour bien comprendre un livre, on doit se rappeler d’une multitude d’informations

Elle développe les capacités d’analyses : à chaque fois que l’on forme une nouvelle mémoire, on crée de nouvelles synapses.

La lecture améliore l’attention et la concentration : dans nos sociétés qui gravitent autour d’Internet et du « multi-tâches », notre capacité à nous concentrer est attaquée de toutes parts. Ce comportement hyperactif génère du stress et ralentit la productivité. Quand on lit un livre, toute notre attention est dirigée vers l’intrigue de l’ouvrage.

La lecture d’œuvres publiées et bien écrites va avoir un effet notoire sur notre propre style de rédaction. Observer la cadence, la fluidité, et le style d’autres auteurs va inévitablement influencer notre propre manière d’écrire.

Tranquillise l’esprit la lecture est synonyme de relaxation. Mais au-delà de cette qualité reconnue, la thématique d’un livre peut aussi nous apporter la tranquillité d’esprit et une paix intérieure considérable.

Améliore la rédaction : la lecture d’œuvres bien écrites va avoir un effet notoire sur notre propre style de rédaction. Observer la cadence, la fluidité, et le style d’autres auteurs va inévitablement influencer notre propre manière d’écrire.

« Un enfant qui lit sera un adulte qui pense »

La lecture est autrement plus riche. Il faut décider par nous-mêmes des visages, des genres, des lieux, etc. Ensuite, les dimensions de l’édifice seront variables, toujours selon les éléments du livre, jusqu’à former une représentation cohérente avec l’ensemble. Et cette implication met en œuvre une infinité de capacités cognitives, pour leur plus grand bien. Or, de l’avis de tous, seule une activité mentale soutenue et régulière peut développer nos facultés cognitives et surtout les préserver en cas de dégénérescences.

Il est vrai que la télévision reste excellente lors, par exemple, de présentations documentaires où les images renseignent sur certains aspects. Mais au-delà des seuls avantages visuels, le texte écrit reste la meilleure source d’informations et d’apprentissage.

Aujourd’hui, conscientes de l’importance de la lecture, « certaines émissions adaptent pour la télévision des livres pour enfants ou des thèmes scientifiques incitant les jeunes à se tourner vers des livres abordant ces sujets. », d’après The Encyclopedia Americana. Avec équilibre, il semble donc possible d’user intelligemment de ces moyens d’information. Reste que sur le plan cognitif, la lecture remporte tous les suffrages.

« Un enfant qui lit sera un adulte qui pense. »

Mayssa Ben Mrad

Élève Bac Maths Lycée Pilote Hammam Lif

16 décembre 2022 0 comments
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Kani Sissoko
Arts et CultureExclusif

Kani Sissoko : « L’œil du photographe est sensible aux faits sociaux qui l’entourent »

by Mohamed Camara 15 décembre 2022
written by Mohamed Camara 8 minutes read

Kani Sissoko est une photographe spécialisée à la photographie d’art, avec une expérience de près d’une décennie. Elle s’exprime sur ses vécus, les faits sociaux, notamment l’autonomisation des femmes, l’univers secret des femmes, le mariage forcé et tant d’autres sujets, qui l’ont propulsé aujourd’hui au sommet du 9e art malien.

Les projecteurs viennent de se braquer sur la 13e édition des Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie, le 8 décembre dernier, au musée national de Bamako.

« L’œil de Bamako »

Un événement majeur du 9e art malien, africain et mondial. Jusqu’en février 2023, les admirateurs de la photographie pourraient ainsi vivre au rythme des clichés, qui redonnent à la capitale malienne, sa légendaire renommée : ville de la photographie.

Très loin des époques de « l’œil de Bamako », le pionnier Malick Sidibé, sur sa bicyclette, immortalisa les euphories de l’indépendance. C’est le temps des « yéyés », « twist et des 45 tours ». Ces images respirent l’insouciance.

Portant toujours en bandoulière son joli bijou (appareil photo), Kani Sissoko fait partie de ces jeunes dames de la nouvelle génération de la photographie qui hisse le drapeau malien au firmament de la photographie mondiale.

Un outil de pouvoir d’expression

Toujours souriante, avec son visage ovale, Kani fait de la photographie un moyen un moyen pour raconter ses peines, angoisses, soucis. Grâce au 9e art, cette jeune essaie de peindre également les perspectives d’un monde meilleur pour les femmes dans un pays patriarcal. Le tout dans des images qui parlent en douceur.

« La photographie est pour moi, un outil d’exprimer sur des faits sociaux, de raconter mes propres histoires à travers les images. Et de défendre mes idéales », explique Kani Sissoko.

Le Mali a connu la photographie sous l’administration coloniale, plus précisément à la fin du 19e siècle. Depuis cette date jusqu’à l’orée des années 60, la photographie, tout comme le cinéma demeure « sous contrôle français », dans beaucoup de territoires africains, encore sous domination française. Une manière d’éviter de nuire aux intérêts de la France, la puissance colonisatrice.

C’est à partir des veilles des indépendances que la demande en photographie devient forte, essentiellement en portrait d’identité. Cela coïncide avec une période où les consultations électorales au suffrage universel s’enchaînent, suite à la promulgation de la loi-cadre Defferre en 1956.

« La photo ne peut nourrir personne »

Tout juste après les indépendances, notamment au Mali, les portraits et les œuvres des grands pionniers de cet art ont contribué à étaler l’histoire des euphories des populations notamment celles du Mali. Elle a permis d’immortaliser les balles de nuit dans les premiers « Night-club » de la capitale malienne, d’une jeunesse urbanisée.

La photographie malienne a parcouru le monde grâce au talent des inoxydables, Malick Sidibé, Alioune Bâ et Seydou Keïta, désignés par le monde de l’art comme les pères de la photographie africaine. Les héritiers ne se comptent plus du bout des doigts.

Diplômée de l’Institut national des Arts de Bamako, Kani Sissoko a débuté son stage au musée national, auprès du talentueux feu Alioune Bâ. « Nous étions huit étudiants envoyés par l’INA pour effectuer le stage en audiovisuel au Musée », précise-t-elle. C’est dans ce somptueux lieu, où tiennent chaque deux ans « les Rencontres de Bamako », qu’elle tombe sous la passion de la photographie, dans un pays où la place de la femme demeure le foyer. « On me répétait incessamment : la photo ne peut nourrir personne », évoque-t-elle en souriant.

L’œil du photographe

C’était mal connaître Kani, qui a aujourd’hui dans son compteur une vingtaine d’expositions à travers le monde, notamment au Mali, en Côte d’Ivoire, en France, en Allemagne, en Italie… Elle a également travaillé avec des Organisations non-gouvernementale canadienne, italienne, française et allemande. Celle qui se bat pour l’émancipation et l’autonomisation des femmes dans ses œuvres a exposé avec les grands renoms de la photographie malienne et internationale.

Elle travaille dans la structure Yamarou photo. Une organisation dans la promotion de la photographie au Mali à travers des projets citoyens et de formation à de jeunes aspirants photographes. « Kani est une star de la photographie malienne, elle est connue partout dans le monde. Mais c’est triste de voir que jusqu’à présent cet art est moins considéré au Mali », déplore Seydou Camara, le promoteur de Yamarou photo.

Yamarou Photo
Yamarou Photo. Kani Sissoko, à droite. 📷Kani.

Aujourd’hui au Mali, avec la révolution de la technologie, la photographie perd de plus en plus de l’attrait. Les smartphones ont presque remplacé les appareils à clics. Mais, selon Kani, « c’est des choses très différentes ». Les appareils photo sont pour les professionnels et « qui sait comment traiter, faire des portraits et des photos reportages. Il faut être formé et bien inspiré ».

Après son stage au côté de feu Alioune Bâ au musée national de Bamako, Kani est rentrée dans l’univers de la photographie en 2014. Sur ses démarches artistiques, elle explique : « L’œil du photographe est sensible aux différents faits sociaux qui l’entourent. Il doit à cet effet être le porte flambeau de la société à laquelle on ne peut nullement l’arracher, puisqu’il y est lié par les moyens de son art ».

La condition de la femme

Selon les précisions de la jeune photographe, il lui est quelques fois arrivé de prendre une pause et d’observer autour d’elle, en pleine marche. « Quand je vois des tas d’ordures dans la rue, ça me désole et mon instinct me pousse à appuyer sur le déclencheur. Chaque photo prise est un témoignage vivant qu’on garde soigneusement et qu’on partage des fois avec son entourage », indique Kani.

Elle fait et expose des œuvres comme « Quand les murs parlent ». Selon elle, « cette série souligne le lien qui existe entre les femmes et le mur, dans notre société. Depuis la nuit des temps, on parle des questions comme l’émancipation, l’autonomisation, les violences physiques comme psychologiques…, mais on ne montre généralement pas, la source de ces questions ou problèmes. La question de la condition des femmes dans nos sociétés est en fait profonde. ».

D’après Kani, « depuis le bas âge on inculque religieusement à la femme que son mari est comme son deuxième dieu. Que son salut ici et à l’au-delà dépend du degré de soumission et d’obéissance qu’elle aura envers son homme. De plus, que cette soumission serait pour les enfants la condition d’un meilleur avenir. Comme si la réussite, la vie et même le destin de la femme se résumeraient à un mariage dans laquelle elle doit tout accepter sans murmures ».

« Worotan »

Sa seconde œuvre est sa propre histoire mise en images. Une histoire sur ses vécus, l’immixtion de ses parents dans ses choix et sur sa vie. Une série qui s’intitule « Worotan ».

« Après avoir été sous l’emprise des parents durant ma jeunesse, toutes les décisions importantes me concernant appartenaient à mes parents. Ma scolarisation, mon excision et toutes les charges étaient gérées par mon père et ma mère ». Au fil du temps, une nouvelle porte s’ouvre pour la jeune Kany. Une porte que les sages nomment : la porte de la patience et la tolérance.

« Après avoir reçu les conseils des sages, une autre inquiétude s’est réveillée en moi. La chanson du célèbre chanteur Djélimady SISSOKO N° 2 a été une illustration des conseils à travers son titre “Worotan Be Mousso Ké djon yé” qui signifie que les 10 colas rendent la femme esclave (faisant allusion au Mariage) », explique Kani , qui n’a de cesse analyser cette affirmation.

Selon la jeune photographe, « dans notre tradition, une femme mariée doit obéir et accepter la volonté de son mari et de ses parents. Elle doit être une aiguille qui renforce les liens de la famille conjugale et non une lame, synonyme de division ». Notre héroïne de la photographie malienne continue d’égrener les maux de la société malienne en ce qui concerne surtout la condition de lafemme , qui « doit accepter le comportement de son mari, et les coups de sa belle-famille en s’armant de patience et de soumission. Son mari a le droit, selon les us et les coutumes, de se marier à 4 femmes ». Kani souhaiterait « entendre une autre forme de discours notamment celui de l’amour, de complicité, de protection et de respect ». Elle estime que « Woro tan » doit devenir plutôt le symbole de l’union, de l’amour et non de la privation de la liberté.

L’amour et la passion

Les œuvres de la photographe sont nombreuses. On y compte également la série « La folie nocturne », qui parle de la rupture d’une relation amoureuse, du chagrin et des mélancolies que cela installe. Aussi, faut-il noter « Décharge », qui évoque la protection de l’environnement au Mali, et « La Racine », qui démontre l’influence jusqu’à présent de la géomancie, jets de Cauris et toutes ces choses mystiques émanant des religions purement africaines.

Kani Sissoko, avec ce parcours prometteur dans la photographie, encourage « les jeunes à d’abord aimer la photographie avant de se lancer dedans. C’est un art basé sur l’amour et la passion. Il ne faut pas rentrer dedans pour juste avoir de l’argent. Je les invite aussi à se former davantage ».

Mohamed Camara

15 décembre 2022 0 comments
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Fousseni TOGOLA
Exclusif

Reconnaissance nationale : Fousseni Togola, médaillé du Mérite national avec Effigie Lion Débout

by Sahel Tribune 14 décembre 2022
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Le lundi 12 décembre 2022, la présidence de la République du Mali a organisé une cérémonie de décoration des récipiendaires du grade de Chevalier de l’Ordre national et de celui du Mérite national avec Effigie Lion Débout. Au total, 54 récipiendaires ont été élevés au premier grade et 37 au second.

Professeur de philosophie de formation, blogueur puis mondoblogueur, Fousseni Togola est écrivain. Il est auteur de quatre œuvres littéraires, dont Féminitude, L’homme sirène, La Société close et ses militants et Bintou, une fille singulière.

Journaliste, M. Togola est fondateur du site d’informations générales, d’analyses et d’enquêtes, saheltribune.com. Il travaille présentement à la Cellule de Communication et des Relations publiques de la Présidence de la République du Mali comme chargé de mission.

Lauréat en 2020

En raison de tout son dévouement envers la mère patrie, le Mali, Fousseni Togola a été décoré de la médaille du Mérite national avec Effigie Lion Débout, le lundi dernier.

L’Ordre de l’étoile-d’argent du mérite national avec Effigie Lion Debout, faut-il le rappeler, est une médaille qui récompense les bons et loyaux services rendus avec efficience, dévouement, initiative créatrice dans les domaines politique, administratif, militaire, économique, social ou artistique.

Il convient de noter qu’avant cette médaille, Fousseni Togola a remporté plusieurs autres distinctions, dont le « Prix de Reconnaissance des Médias « Restez à la Maison », dans la catégorie presse en ligne au Mali, en 2020. Un prix de la Fondation Merck et du Cabinet de la Première Dame du Mali, pour récompenser les meilleures productions dans le cadre de la campagne de lutte contre la Pandémie du Covid- 19.

En 2019, il a été nominé au Prix MAMA pour l’excellence dans les médias. Les Mali Media Award (MAMA) est un concours national, organisé annuellement par la fondation Tuwindi et ses partenaires. Il met en compétition les professionnels des médias, autour de sujets d’intérêt public et aussi des thèmes sur le genre.

« Aucun sacrifice n’est de trop »

À la suite de cette décoration, M. Togola s’engage à redoubler d’efforts pour l’accomplissement quotidien de ses devoirs. « C’est un honneur pour moi d’avoir reçu les reconnaissances de la nation. Ce geste ne fera que me stimuler davantage dans l’accomplissement quotidien de mes devoirs », a-t-il déclaré à la suite de cette distinction. Aussi, remercie-t-il, « le Président de la Transition, SE le Colonel Assimi GOÏTA, Chef de l’État et Grand Maître des Ordres nationaux du Mali. Mes remerciements vont aussi à l’endroit du Lieutenant-colonel Baba Cissé, Chef de la Cellule de communication et des Relations publiques de la Présidence ». Fousseni Togola estime que « pour l’avènement du Mali Kura, aucun sacrifice n’est de trop ».

Tout en le félicitant et l’encourageant de continuer dans cette dynamique, toute la rédaction de Sahel Tribune se dit fière de M. Togola pour cette magnifique décoration. Toute chose qui montre à quel point il exécute ses devoirs avec dévouement et abnégation.

Sahel Tribune est un site web d’informations générales, d’analyses, d’enquêtes et de vérifications des faits, basé à Bamako.

La Rédaction

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Ousmane Almoudou, porte-parole de la synergie syndicale de l'éducation
ActuÉducation

Mali : les Syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016 lèvent leur mot d’ordre de grève de 72 H

by Bakary FOMBA 14 décembre 2022
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

Suite à un accord avec le gouvernement, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève de 72 h, initialement prévu ce mercredi 14 au vendredi 16 décembre 2022, sur toute l’étendue du territoire national.

Les trois jours de grève des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 n’auront finalement plus lieu. Les syndicalistes ont pu s’entendre avec les autorités pour éviter une crise scolaire dans le pays. Dans une déclaration du mardi 13 décembre, la synergie syndicale des enseignants a annoncé la levée de son mot d’ordre de grève, qui devait commencer ce mercredi. « Au regard des avancées notoires sur le point des revendications, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève de 72 H, allant du mercredi 14 au vendredi 16 décembre 2022», peut-on lire dans le Procès-verbal de conciliation, signé le 13 décembre dernier.

Ce mouvement de grève protestait contre la non-application intégrale de la grille dite unifiée, adopté par ordonnance en juin 2021. Toute chose qui avait amené ce collectif de syndicats d’enseignants à engager une lutte pour demander l’application de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.

Signature d’un Procès-verbal de conciliation

Suite au dépôt du préavis de grève de 72 h, le 21 novembre dernier, le gouvernement avait engagé une série de négociations et de discussions avec les syndicalistes autour du seul point de revendication, celui de l’application immédiate de l‘article 39. Ainsi, ces multiples rencontres ont permis de signer le 13 décembre, un Procès-verbal de conciliation entre la synergie et la partie gouvernementale.

En lieu et place de l’article 39, les deux parties ont convenu de majorer la prime spéciale de responsabilité avec un montant global de « 12,300 milliards FCFA correspondant à 11 000 F par enseignant à compter du 1er novembre 2022 ». En plus de la création d’une « prime spéciale d’enseignants », les parties ont également convenu d’élaborer et examiner le document-cadre d’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants.

Pour rappel, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 avaient suspendu leur mot d’ordre de grève suite aux sanctions économiques et financières imposées au Mali, le 9 janvier 2022 par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).

Bakary Fomba

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Kenekanko
Actu

Mali : Kenekanko, une plateforme de lutte contre la corruption et la violation des droits de l’homme

by Bakary FOMBA 13 décembre 2022
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

Dans le cadre de son projet d’appui à la lutte contre la corruption et le monitoring des violations des droits de l’homme, la Fondation Tuwindi, en partenariat avec l’Association malienne des Droits de l’homme (AMDH), a organisé le lundi 12 décembre 2022, dans la Commune VI du district de Bamako, une session de sensibilisation autour de la bonne gouvernance, à l’endroit d’une vingtaine de jeunes.

Malgré la rupture annoncée par le pouvoir actuel, depuis son avènement en août 2020, certaines pratiques, comme la corruption et la violation des droits de l’homme, continuent d’avoir la peau dure en République du Mali. Plusieurs rapports d’organisations non gouvernementales (ONG) tirent la sonnette d’alarme sur la situation des droits humains dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Plus de 30 ans après l’avènement de la démocratie, le peuple malien est toujours confronté aux mêmes problèmes auxquels les gouvernants n’arrivent pas à trouver de solutions appropriées.

En vue de contribuer à la lutte contre ces fléaux, susceptibles de handicaper la marche du pays vers le renouveau, la Fondation Tuwindi et ses partenaires ont entamé une série de sensibilisations autour de la bonne gouvernance dans cinq (5) des six (6) communes du District de Bamako. L’étape de la commune VI du district de Bamako s’est déroulée le lundi dernier. Un événement auquel une vingtaine de jeunes ont pris part. L’objectif est de les former et sensibiliser sur les règles établies sur les bases de la bonne gouvernance afin d’être des moteurs de changement.

Présentes dans tous les secteurs

Au Mali, il n’échappe à personne que la corruption et la violation des droits de l’homme sont présentes dans tous les secteurs. Ces phénomènes ont tendance à « freiner considérablement le développement économique, politique, social, institutionnel, sanitaire, et s’étend jusqu’à l’ordre juridique ».

Pour la Fondation Tuwindi, il faut mettre en synergie les jeunes générations autour des règles établies sur les bases de la bonne gouvernance et les relations internationales afin de faire d’eux non seulement des leaders d’opinion, mais également des moteurs de changement. Toute chose qui justifie cette initiative de former des jeunes sur la bonne gouvernance.

Le but de cette série d’activités est surtout de sensibiliser les participants sur la lutte contre la corruption et la violation des droits de l’homme au Mali. Il s’agit aussi de les inculquer les mécanismes de lutte contre ces phénomènes et des méthodes d’intervention.

Au cours de ces sessions de sensibilisation, qui se tiendront dans 5 des 6 communes du District de Bamako, les participants assisteront à des panels sur la lutte contre la corruption et la violation des droits de l’homme.

Mobilisation autour de l’application « Kenekanko »

Au-delà de ces aspects, ces sessions visent à mobiliser ces jeunes (venus de tous bords) autour de l’application « Kenekanko ». Elles leur permettront de mieux comprendre et découvrir cette plateforme, une application mobile et une plateforme web servant à faire des alertes sur des cas de crimes économiques et de violation des droits de l’homme. L’application « Kenekanko » est utilisable partout à travers le monde. Les cas à dénoncer doivent concerner le territoire malien.

Bakary Fomba

13 décembre 2022 2 comments
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Coupe du monde 2022, Maroc
#Mondial2022Sport

Demi-finales Mondial 2022 : les Marocains héroïques à la porte d’une finale historique !

by Cheickna Coulibaly 12 décembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 4 minutes read

Les quarts de finale de la coupe du monde 2022 ont livré leur verdict. On connaît désormais les affiches des demi-finales du Mondial 2022. La formation française, après sa victoire sur l’Angleterre (2-1), rejoint la Croatie, l’Argentine, et le Maroc pour composer le dernier carré final de ce mondial agréablement surprenant.

Place aux demi-finales de la Coupe du monde Qatar 2022. Dès demain mardi soir, à partir de 19 heures GMT, la Croatie de Luka Modric, première nation à se hisser dans le dernier carré final sera opposé à l’Argentine de Leo Messi en match d’ouverture. Et mercredi dans la soirée à partir de 19 heures GMT également, le premier pays du continent africain à dépasser le stade des quarts de finales d’un mondial, le Maroc fera face à la France de Mbappé.

Le parcours de champion de la formation marocaine

La surprise de ce mondial qatari, le Maroc a créé l’exploit historique de se qualifier pour les demi-finales en éliminant au tour précédent le Portugal de Cristiano Ronaldo (1-0). Une première dans l’histoire du football pour un pays du continent africain.

Pour rappel, le Maroc a joué sa qualification pour ce mondial lors du 3e et dernier tour des éliminatoires en zone Afrique contre la RD Congo. Tenu en échec (1-1) à l’aller, le Maroc a obtenu au retour chez lui, son ticket pour Qatar en s’imposant sur un score de 4-1 contre la RDC.

Engagé dans le groupe F pour les phases de groupes avec le Canada, la Belgique, et la Croatie, le Maroc a su déjouer tous les pronostics pour finir à la surprise générale, 1er de son groupe avec 7 points (2 victoires, 1 match nul) devant la Croatie second avec 5 points ; de la Belgique, 3e avec 4 unités et le Canada, bon dernier avec 0 point. 

Si les lions de l’Atlas impressionnent autant, c’est en partie grâce à son sélectionneur marocain Walid Regragui, arrivé en août dernier. Artisant de la première qualification d’une équipe africaine en demi-finale de la Coupe du Monde, ce dernier avec son système de jeu assez défensif, a su tirer le meilleur d’un groupe de jeunes joueurs talentueux à l’image d’Hakimi ou encore de Ziyech pour venir à bout de la Belgique (2-0), en 2e journée des phases de groupes, de l’Espagne en huitièmes de finale (0-0, 3 t.a.b à 0), et du Portugal en quarts de finale (1-0).

Le 18 décembre prochain

« On devait écrire l’histoire de l’Afrique, on l’a fait. Ce n’est pas une question de respect, on avance avec nos qualités. On a perdu beaucoup de monde, on s’est accroché et on a créé un état d’esprit. L’Afrique est sur le devant de la scène. J’espère que j’ai ouvert la voie aux coaches africains, on travaille, on progresse. Je veux remercier tout le staff, mais ce n’est pas fini comme j’ai dit », a laissé entendre l’entraineur de 47 ans au micro de beIN Sports, après le match contre le Portugal, avant de revenir sur tout le travail effectué avec son groupe depuis son arrivée. « Impossible de rêver de ça, je suis arrivé en pompier de service il y a trois mois. J’ai beaucoup voyagé, j’ai beaucoup travaillé avec les joueurs, on a fait beaucoup de vidéo, de tactique, de travail pour qu’ils comprennent vraiment ce que je veux. On s’est même pris la tête avec certains, mais ils ont compris où je voulais aller. J’ai vu beaucoup de gens qui parlaient, alors je vais sortir un proverbe : la défaite est orpheline, mais la victoire se partage avec beaucoup de monde. »

Le continent africain aura les yeux rivés sur la seconde rencontre des demi-finales en espérant voir le Maroc désormais à la porte d’une finale histoire, s’imposer contre la France et s’offrir une finale mémorable, pourquoi pas brandir le trophée de Champion du Monde, le 18 décembre prochain.

Cheickna Coulibaly

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Coton
Actu

Apex Awards : la CMDT, meilleur exportateur de l’année

by Sahel Tribune 12 décembre 2022
written by Sahel Tribune 0 minutes read

Avec une exportation record de plus de 300 000 tonnes de coton, uniquement pour la campagne 2021-2022, la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) devient le meilleur exportateur de l’année.

Lors de la première édition de la Nuit de l’Exportateur, organisée par l’Agence pour la Promotion des Exportations du Mali (Apex Mali), le 9 décembre dernier, la CMDT a porté haut son trophée.

L’Apex Awards vise à rendre « un hommage grandiose à tous les acteurs impliqués dans le secteur de l’exportation ».

La rédaction

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Des corps découverts dans le désert
ActuSécurité

Tchad : 27 corps de voyageurs découverts dans le désert  

by Sahel Tribune 12 décembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Des corps sur le sable, autour et sous un pickup blanc, couvert du sable. Il s’agit des 27 passagers, dont quatre enfants et quatre femmes, disparus dans le désert tchadien, depuis le 26 juin 2021. Le véhicule Toyota de marque Hilux, avait quitté Moussoro pour Zouar, selon l’Agence anadolu. Dès lors, les passagers n’ont plus donné aucun signe de vie.

Des militaires en patrouille, le samedi dernier, ont retrouvé les 27 corps, qui ont été inhumés sur place. Le manque d’eau, lié à la panne de la voiture, serait la cause de ce drame, sur lequel les autorités tchadiennes n’ont pas encore réagi, précise notre source.

À la suite de leur disparition, le syndicat des chauffeurs et les autorités administratives, militaires et civiles avaient fait des recherches.

La rédaction

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Ismael Siby
Actu

Financial Afrik Awards: le Malien Ismaël Siby, CEO de Marena Gold, rafle le Prix de la meilleure PME d’Afrique

by Chiencoro 11 décembre 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Lors du traditionnel gala annuel du média panafricain spécialisé en économie et en finances, Financial Afrik, dont la cinquième édition s’est tenue le 8 décembre 2022 à Lomé, sous le thème de l’Afrique dans la finance verte, le monde de l’entrepreneuriat, notamment dans le secteur minier, a été honoré.

Reconnue pour avoir été la seule entreprise ouest-africaine qui œuvre avec succès dans la transformation de l’or, l’entreprise malienne Marena Gold, spécialisée dans le raffinage d’or et la fabrication de lingots d’or made in Mali, a porté haut le drapeau malien en remportant le Prix de la meilleure PME d’Afrique.

28 tonnes par an 

Marena Gold est une société à capitaux 100 % maliens. Ismael Siby, formé à Hongkong (en Chine) est le promoteur de cette jeune raffinerie d’or, qui existe seulement il y a une décennie.

Crée avec un capital de 2 milliards de francs CFA, Marena Gold Mali est la première raffinerie d’or du Mali. Un pays qui se positionne 3e producteur continental de ce métal précieux. Marena Gold ambitionne devenir le plus grand raffineur d’or d’Afrique de l’Ouest.

Dans une interview accordée à Financial Afrik, en septembre 2022, Ismaël Siby indiquait les capacités de cette société : « Marena Gold a une moyenne (en volume) de production annuelle d’environ 6 000 kg d’or raffiné, pour une capacité de 28 tonnes annuelle ». Grâce à son expertise et son professionnalisme, Marena Gold affine et produit jusqu’à 50 kilos de lingots d’or par jour.

Devenir comme Dubaï, Genève

En remportant ce prix de la meilleure PME, Ismaël Siby a exprimé toute la joie qui l’anime : « Je suis très heureux de remporter ce prix panafricain qui honore le Mali et l’ensemble des acteurs du secteur minier. La valeur ajoutée de mon entreprise est la transformation au Mali de l’or et cela permet au pays de capter davantage de revenus liés à l’or ».

Le patron de Marena Gold Mali est convaincu que pour que l’or brille pour les Maliens, il faut nécessairement le raffinage sur place pour permettre au Mali de « devenir également une place mondiale de vente d’or à l’image de Dubai, Genève… qui sont des pays qui n’en produisent même pas ! » Pour ce faire, il faut aussi l’accompagnement des autorités maliennes.  

Treize trophées ont été décernés à Lomé à des leaders de l’économie africaine au terme de cette 5e édition du Financial Afrik Awards.

Notons qu’en 2021, lors de la 5ème édition de la cérémonie de « Distinction des Meilleurs Acteurs, des Champions et des Bâtisseurs Africains de nos Etats’ », organisée par l’Observatoire Africain pour la Promotion de la Bonne Gouvernance (OAPBG),  le « Prix Panafricain du Meilleur Artisan pour la Valorisation, la Promotion et le Développement de l’Or du Mali », a été décerné à Ismaël Siby.

Chiencoro Diarra

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Des militaires français en déplacement
ActuSécurité

Sahel : Un humanitaire allemand détenu au Sahel, depuis quatre ans, enfin libre

by Mohamed Camara 11 décembre 2022
written by Mohamed Camara 1 minutes read

Jörg Lange, âgé de 63 ans, est un humanitaire allemand, détenu au Sahel comme otage depuis avril 2018. Sa libération a été facilitée par la médiation du Maroc, selon la presse allemande.

Jörg Lange fut enlevé le 11 avril 2018, à l’ouest du Niger, dans la frontière malienne, par des hommes armés circulant à moto. D’après la presse allemande, il aurait ensuite été revendu au groupe État islamique dans le Grand Sahara.

Après sa libération, Jörg Lange a été rapatrié en Allemagne à bord d’un avion de l’armée. Selon le magazine Der Spiegel, l’humanitaire de 63 ans « se porte bien, compte tenu des circonstances ».

« Nous remercions vivement toutes les personnes qui ont contribué à cette libération ou qui l’ont soutenue, en particulier la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères, la police criminelle et les autorités et amis au Mali, au Niger et dans les pays voisins », a commenté l’ONG Help, pour laquelle il travaillait, le samedi dernier.

La presse assure que le Maroc a joué un rôle majeur dans les négociations ayant abouti à sa libération. Pour obtenir la libération de l’humanitaire sexagénaire, Berlin aurait planifié une intervention militaire, avant d’y renoncer, en raison du danger que comportait cette opération.

Au moins quatre otages occidentaux sont encore détenus au Sahel, dont le journaliste français Olivier Dubois. Depuis fin novembre dernier, le prêtre allemand, Hans Joachim Lohre, victime d’un rapt vraisemblablement dans la capitale malienne, est jusque là introuvable.

Mohamed Camara

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Capitaine Ibrahim Traoré
ActuPolitique

Capitaine Ibrahim Traoré : « Le combat pour l’indépendance totale a commencé »

by Sahel Tribune 11 décembre 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

À l’occasion de la commémoration de l’accession du Burkina Faso, à sa souveraineté nationale et internationale, le président de la transition, capitaine Ibrahim Traoré, s’est adressé aux burkinabè, le 11 décembre, en livrant des messages d’espoir. Il rassure que le combat pour l’indépendance totale du pays des hommes intègres à commencer.

Le Burkina Faso n’a pas encore accédé à l’indépendance. Le combat pour une « indépendance totale » a commencé et va se poursuivre jusqu’à la victoire finale. C’est en tout cas ce qui ressort de l’adresse à la nation du capitaine Ibrahim Traoré, à l’occasion de la commémoration de l’accession du pays à l’indépendance.

Le redressement de l’économie

Dans son treillis militaire, le chef d’État de la transition burkinabè, habité par le slogan de feu Thomas Sankara, « La patrie ou la mort, nous vaincrons ! », estime que « l’heure n’est pas à la fête ». Pour cause, le pays de Thomas Sankara est en quête d’indépendance, « parce que nos terres sont occupées. Notre économie est balbutiante et nos mains sont liées », a-t-il indiqué dans son allocution lue à la télévision publique burkinabè (RTB).

Auteur du coup d’état du 30 septembre contre le colonel Paul-Henry Sandaogo Damiba, le capitaine président, qui a été acclamé et adulé par des milliers de burkinabè comme l’homme de la situation, rassure que la révolution suit son cours normal et « le combat pour l’indépendance totale a commencé ».

Le président burkinabè de la transition précise que ce combat « passe nécessairement par les armes, mais aussi par nos valeurs, nos comportements, le redressement de notre économie. La bataille contre l’ennemi, qui occupe nos terres est entrain de commencer. Cette bataille est à son préambule ».

« Notre espoir est encore plus grand »

L’espoir pour la victoire finale est permis, rassure le chef de l’État, en raison des nombreux chantiers de réformes enclenchés, parmi lesquels la lutte contre la corruption en vue d’assurer une stabilité économique. « Notre espoir est encore plus grand. Nous ne doutons aucunement de ce qui va se passer et de l’avenir de cette bataille », a-t-il indiqué.

Le locateur du palais de Kosyam explique qu’aucun des combats engagés ne s’arrêtera que lorsque « tous les enfants du Burkina Faso mangeront à leur faim et dormiront tranquillement dans leur pays ». Et de poursuivre : « Nous irons jusqu’au bout de ce combat pour l’indépendance totale ».

Le capitaine Ibrahim Traoré finit par exhorter les Burkinabè à l’union sacrée afin de relever les défis qui assaillent le pays.

Mohamed Camara  

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Des kilogrammes de sucre
Actu

Cherté de la vie : reprise de la subvention du sucre

by Mohamed Camara 10 décembre 2022
written by Mohamed Camara 1 minutes read

Dans un message public, le directeur général du Commerce et de la Consommation, Boukadary Doumbouya, a une fois de plus rassuré les Maliens sur le prix des produits de première nécessité. Il a indiqué que bientôt le sucre local malien sera sur le marché.

« Nous avons été dynamiques depuis le début de cette crise d’inflation. Nos contrôleurs de prix sont restés engagés pour observer les commerçants quant aux prix fixés par le comité de prix », a expliqué M. Doumbouya dans ses propos. Ces agents contrôleurs étaient composés de quatre équipes pour faire respecter les prix, dans les marchés, chez les importateurs, les grossistes et les semi-grossistes.

Le gouvernement a facilité l’importation des produits aux commerçants, en signant un protocole d’accord avec eux afin de fixer conjointement le prix de certains produits subventionnés, indique-t-on dans le message du DGCC.

Depuis un certain moment la subvention de certains produits s’est arrêtée, comme le riz et l’huile, précise le DGCC, qui précise que la subvention du sucre a repris pendant cette semaine. « Même sans la subvention, nos agents restent sur place pour faire des contrôles et recenser les difficultés des commerçants et d’empêcher que les prix galopent sur certaines marchandises de façon solitaire », a-t-il martelé.

Pour lui, les commerçants doivent tenir compte de la difficulté que le pays traverse. Selon ses précisions, « ce n’est pas le moment de faire de mauvais commerces et pouvoir à tout prix gagner un grand bénéfice ».

Mohamed Camara

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Comité de défense de la défense nationale
ActuSécurité

Sécurisation du pays : le président Goïta dénonce des actions de « manipulation » et de « diabolisation »

by Chiencoro 9 décembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

En vue de faire le point du processus de sécurisation du pays, les chefs d’états-majors et directeurs de services des armées, ont été reçus, ce jeudi 8 décembre 2022, à Koulouba. Cette session du Comité de défense de la défense nationale était présidée par le chef suprême des armées, Colonel Assimi Goïta.

Depuis son investiture, le 7 juin 2021, le chef suprême des armées maliennes s’est fixé comme priorité absolue la sécurisation du territoire national. Sa conviction est qu’il ne saurait y avoir de développement sans sécurité. « Cette priorité est justifiée par l’état de l’outil de défense, la dégradation de la situation sécuritaire dans notre pays, ainsi que la prise en compte des préoccupations fondamentales et des aspirations légitimes de nos populations », a expliqué le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Colonel Sadio Camara.

Un constat partagé par le général de division Oumar Diarra, chef d’état-major général des armées, qui explique qu’ « en septembre 2020, lorsque la hiérarchie militaire présente, arrivait aux commandes des forces armées maliennes, la situation du pays était difficile, avec un environnement complexe, ambigu et volatile, ayant ébranlé les fondements de la Nation et sa souveraineté au plan interne et international ».

Des manipulations

L’armée malienne ne cesse en effet de monter en puissance grâce à de  nouvelles acquisitions d’équipements sophistiqués. Ces matériels « ont rapidement permis aux forces de défense et de sécurité maliennes d’obtenir des résultats positifs malgré les contraintes et l’action néfaste de certaines puissances extrarégionales prêtes à tout pour nous isoler et exacerber les tensions avec certaines organisations de la région qu’ils instrumentalisent », déplore le ministre Camara.  

Dans son discours de clôture, après des heures d’échange avec les chefs d’états-majors et directeurs de services des armées, le président de la transition a fait un tour d’horizon des problèmes auxquels le Mali est confronté. Au cœur de ces problèmes, des campagnes de manipulation de la part de certains anciens partenaires mécontents de la dynamique enclenchée dans la stabilisation et le développement du pays.

Le chef suprême des armées estime que ces campagnes visent à saper le moral des troupes et remonter les populations contre leur outil de défense. Selon ses mots, des « communications de nos détracteurs font malheureusement le jeu [des] groupes criminels dans le but de ternir l’image des Forces de Défense et de Sécurité auprès de la population ».

« Le respect des Droits de l’Homme est un impératif »

Des détracteurs auxquels les démarches actuelles des autorités de la transition ne plaisent nullement. « Notre démarche pour la préservation de nos intérêts n’est pas forcément appréciée par d’anciens partenaires qui s’étaient habitués à la conduite d’une relation de coopération à sens unique au détriment des intérêts vitaux de notre pays », a souligné le président Goïta.

En même temps, le locataire de Koulouba indique qu’en permanence, dans les rapports et interventions, « des manipulations liées à la question des Droits de l’Homme, des actions de diabolisation de nos partenariats, des entraves dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger sans compter les initiatives insidieuses pour éroder la confiance du peuple dans la marche de la Transition » sont relevés.

Le chef de l’Etat invite l’armée malienne à résister à ces « tentatives regrettables et nous concentrer davantage sur nos objectifs de sécurisation, de pacification et de développement du Mali pour le bien des populations ». Il exhorte les FDS à « être essentiellement à l’écoute de notre peuple et être sensibles aux attentes de nos populations ». Le président Goïta estime que le respect des Droits de l’Homme est un impératif. 

Chiencoro Diarra

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Salif Sacko
ExclusifOpinion

Salif Sacko, enseignant-chercheur : « Le conflit est une négation des droits de l’homme »

by Hawa Diaby 8 décembre 2022
written by Hawa Diaby 4 minutes read

Le Mali traverse une période d’instabilité et de conflit depuis le coup d’État militaire de 2012 et l’occupation du nord par des groupes armés. La population continue d’être victimes « d’exactions et de préjudices », malgré la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Ager, en 2015.

Salif Sacko, enseignant-chercheur, consultant et président du collectif pour la promotion de l’état de droit, répond en exclusivité aux questions de Sahel Tribune, sur la situation des droits de l’homme au Mali.

Sahel Tribune : à quand remonte la notion des droits de l’homme au Mali ?

Salif Sacko : elle remonte à l’année des indépendances. Les exquises de droit de l’homme sont nées sous la première Constitution de la République du Mali. À partir de 1992, avec la constitution de la 3e république, nous avons pu constater la consécration juridique des droits de l’homme à travers le premier Titre de la Loi fondamentale intitulée « Droit et devoir de la personne humaine », qui garantit les droits de l’homme au Mali.

De nos jours, quelle est la situation de ces droits dans notre pays ?

La situation des droits de l’homme dans notre pays est alarmante et délétère depuis plus de 10 ans. En 2012, nous avons connu un conflit armé. Une guerre qui, au départ, ne concernait que le nord du pays, mais qui a vite embrasé le centre et le sud.

Cette insécurité grandissante remet considérablement en cause les droits de l’homme au Mali. Les droits fondamentaux, notamment les droits à la sécurité, à la vie, à la dignité, à l’éducation, sont bafouillés.

En période de conflit, comment parler de respect des droits de l’homme ?

C’est difficile d’en parler. Le conflit est une négation des droits de l’homme. En temps de conflit, la violation des droits de l’homme est très fréquente, car les personnes civiles sont massacrées, elles sont violées, torturées, leur dignité est bafouillée. Elles sont également privées de leur liberté de manière abusive. Les militaires aussi sont généralement victimes de violation des droits de l’homme en temps de conflit.

Quelles sont les formes de violations des droits humains que nous rencontrons généralement au Mali ?

L’insécurité en elle-même constitue une violation des droits de l’homme. Il faut ajouter à cela, les massacres, le viol, des privations abusives de liberté.

Au Mali, peut-on dire que le droit est garanti pour toutes les couches socio-professionnelles ?

Non. Aujourd’hui, nous ne pouvions pas affirmer cela. Certaines couches socio-professionnelles font objet de violation de leur droit fondamental. Je prends exemple sur la liberté d’expression au Mali. Il est très difficile de tenir certains propos à l’endroit de nos autorités sans s’attirer certains mauvais regards.

Au niveau des médias, certaines chaînes de télévision ont récemment été fermées sans véritable motif. Tous ceux-ci prouvent que les droits de l’homme ne sont pas garantis pour toutes les couches socio-professionnelles.  

En quoi la mise à mort des voleurs est-elle une violation des droits humains ?

Naturellement, cela constitue une violation des droits de l’homme. Car nul ne doit se rendre justice soi-même. De ce point de vue, mettre à mort un voleur constitue une violation flagrante des droits de l’homme.

Un voleur est avant tout un être humain et les droits de l’homme ont pour objectif de protéger toutes les catégories de personne, qu’il soit voleur ou pas.

Lorsqu’un voleur vole, il doit être mis à la disposition de la justice qui va le juger et condamner, en fonction de ces actes. Tué un voleur n’est donc pas une alternative et constitue une violation flagrante des droits de l’homme.

À quoi faut-il s’attendre en cas de non-respect des droits de l’homme ?

Bien évidemment, l’individu s’expose à des sanctions. C’est ce qui fait la beauté des droits de l’homme. Ils sont garantis constitutionnellement et sur le plan international.

Il convient de noter surtout que le non-respect des droits de l’homme peut entrainer aussi un manque de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Les gouvernants doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour que les citoyens puissent être en sécurité, recouvrer les droit fondamentaux.

Propos recueillis par Hawa Diaby

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Analyse clinique sur le traitement du paludisme
EnquêteSanté

Lutte contre le paludisme : un candidat-médicament bientôt en test au Mali et dans d’autres pays africains

by Fousseni TOGOLA 7 décembre 2022
written by Fousseni TOGOLA 5 minutes read

En vue d’éliminer rapidement l’infection paludéenne, y compris les souches résistantes et bloquer la transmission du parasite, des instituts de recherche se sont donné la main pour développer un candidat-médicament. Après la réussite de la deuxième phase clinique, ils s’apprêtent à engager la troisième phase, début 2023, au Mali et dans d’autres pays africains.  

En 2020, près de 241 millions de cas de paludisme ont été recensés dans le monde, avec 627 000 décès enregistrés, selon le dernier Rapport mondial sur le paludisme, publié en décembre 2021. Ce qui représente près de 14 millions de cas supplémentaires en 2020 par rapport à 2019, et 69 000 décès de plus. Selon l’institut Novartis, près des deux « tiers de ces décès supplémentaires (47 000) étaient liés à des perturbations dans la fourniture d’interventions de prévention, de diagnostic et de traitement du paludisme causées par la pandémie de Covid-19 ». 

Plus de six milliards FCFA sur cinq ans

L’écrasante majorité des cas et des décès surviennent en Afrique. Dans cette région, la résistance aux médicaments notamment à l’artémisinine est de plus en plus accrue. D’où l’urgence de faire recours à de nouveaux traitements. « La résistance au traitement représente la plus grande menace pour les progrès incroyables qui ont été réalisés dans la lutte contre le paludisme au cours des 20 dernières années. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre ; c’est pourquoi nous nous engageons à faire progresser la recherche et le développement de traitements de nouvelle génération », a déclaré Vas Narasimhan, PDG de l’Institut Novartis.

Pour ce faire, le Partenariat des pays européens et en développement sur les essais cliniques (EDCTP) a accordé un financement de 10 millions d’euros, soit plus de 6 milliards de FCFA, sur cinq ans en vue de soutenir les essais cliniques de stade avancé d’une combinaison antipaludique de nouvelle génération comprenant KAF156 (ganaplacide), peut-on lire dans ce communiqué, daté de 2019.

Le Mali, le Burkina Faso, le Gabon et le Niger ont été sélectionnés pour accueillir les essais cliniques, phase 3, de ce nouvel antipaludéen sans artémisinine, lit-on dans un communiqué de l’Agence africaine des médias (AMA), parvenu à Sahel Tribune.

En plus de ces quatre pays, d’autres pays d’Afrique subsaharienne pourraient être inclus dans l’avenir. Le nouvel antipaludéen (ganaplacide/ luméfantrine) est « une nouvelle association non artémisinine à large spectre d’activité qui a jusqu’à présent démontré sa sécurité et son efficacité chez les enfants et les adultes souffrant de paludisme aigu non compliqué », précise AMA.

Augmenter le nombre d’options disponibles

La deuxième phase de l’étude avait concerné 524 adultes et enfants atteints de paludisme aigu non compliqué. Cette troisième phase, plus large, permettra de mieux évaluer l’efficacité du traitement. « Si l’essai de phase 3 est concluant, cette nouvelle combinaison augmentera le nombre d’options disponibles pour les pays et contribuera à sauver la vie des enfants exposés à cette maladie dévastatrice », estime Dr Timothy Wells, conseiller scientifique principal, à Medicines for Malaria Venture(MMV).  

Le ganaplacide/luméfantrine est doté d’un nouveau mécanisme d’action, associé à une nouvelle formulation de luméfantrine optimisée pour une prise quotidienne unique. Selon les précisions du Dr Sujata Vaidyanathan, Chef de l’unité développement de la santé mondiale, à Novartis, « plus tôt nous disposons de nouveaux médicaments et plus vite le monde les adopte, plus nous avons de chances de vaincre la résistance. »

Des investigateurs du Burkina Faso, du Gabon, du Mali et du Niger sont impliqués dans l’exécution de cet essai, précise notre source au sein de l’Agence africaine des médias. Tous ces pays sont membres du consortium WANECAM2 (West African Network for clinical trials of antimalarial drugs, deuxième édition).

Cette nouvelle combinaison est le fruit d’une collaboration entre ce consortium, Medicines for Malaria Venture (MMV) et le Singapore Economic Development Board, avec l’Institut Novartis pour les maladies tropicales, l’Institut de génomique de la Fondation de recherche Novartis et l’Institut suisse de santé publique et tropicale Novartis, grâce au soutien de Wellcome Trust.  

« Besoin urgent de nouveaux médicaments antipaludéens »

Dr Bakary Fofana, investigateur d’études cliniques au centre de formation et de recherche sur le paludisme de Bougoula – Hameau, indiquait déjà en 2017 que « le paludisme est un problème de santé publique majeur au Mali – en particulier pour les enfants. Nous avons un besoin urgent de nouveaux médicaments antipaludéens ».

C’est pourquoi celui-ci se réjouissait de ce nouveau développement : « Étant donné qu’il s’agit d’une nouvelle molécule ayant le potentiel de traiter le paludisme, y compris les souches résistantes aux antipaludéens actuellement utilisés, nous sommes particulièrement motivés pour conduire l’étude clinique pour KAF156 sur notre site au Mali. »

Ce traitement a l’avantage non seulement d’éliminer l’infection palustre, mais aussi des souches résistantes à l’artémisinine, ainsi que de bloquer la transmission du parasite du paludisme.

Démarrage pour début 2023

Les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT), notamment l’artéméther-luméfantrine, ont toujours montré leur efficacité dans le traitement du paludisme. La première combinaison ACT à dose fixe a été introduite par Novartis en 1993. Depuis, plus d’un milliard de traitements antipaludiques ont été fournis. « En collaboration avec MMV, Novartis a mis au point une formulation dispersible au goût masqué de Coartem pour les enfants, qui a été utilisée pour traiter plus de 450 millions d’enfants, principalement en Afrique », a indiqué Novartis sur le site Capsud infos.

Cet essai de la troisième phase de développement du ganaplacide/luméfantrine débutera en 2023. Cette annonce fait suite à la publication récente de la toute première stratégie de l’OMS en matière de résistance aux antimicrobiens pour le paludisme, qui souligne le besoin urgent de nouvelles classes d’antipaludiques, « afin d’éviter un retour aux niveaux élevés de mortalité infantile observés dans les années 1990 ».

Fousseni Togola

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Une salle de classe vide a lecole de Dapchi au Nigeria
ActuÉducation

Mali : la synergie régionale de Sikasso ferme les classes de la région pour 72 H

by Bakary FOMBA 7 décembre 2022
written by Bakary FOMBA 1 minutes read

Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 de la région de Sikasso ont déclenché, le mardi 6 décembre 2022, une grève de 3 jours sur toute l’étendue de la région.

Dans la 3e région administrative du Mali, les classes resteront fermées pendant au moins trois (3) jours. Ce mouvement de grève intervient suite à des « irrégularités » perpétrées dans le processus des mutations locales et des nominations de directeurs d’école entre les communes du Centre d’animation pédagogique (CAP) de Kadiolo et les communes du Centre d’animation pédagogique (CAP) de Fourou, localité située dans la région de Sikasso.

« Le Dcap de Kadiolo s’est mis dans une posture de faire des mutations irrégulières entre les communes du Cap de Kadiolo et/ou les communes du Cap de Fourou », indique la synergie régionale de Sikasso dans un document de communication daté du 5 décembre dernier. Il s’agit de procéder à des mutations « sans commission de mutation locale » et à des nominations de directeurs d’école en « violation » du décret portant Plan de carrière du personnel enseignant.

Selon les syndicalistes de la région de Sikasso, cette situation rend difficile le fonctionnement des écoles desdites localités et « viole » tout l’arrêté N° 2011-3282 déterminant les conditions de mobilité et de mise en congé du personnel enseignant.

La rencontre entre la synergie et le directeur de l’Académie d’enseignement et celle avec le gouverneur de la région n’ont pas pu calmer le jeu.

Toutefois, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 de la région de Sikasso exigent « l’application des textes chèrement acquis » et qui régissent la corporation enseignante.

La Rédaction

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Samuel Eto'o
#Mondial2022Sport

Mondial 2022 : Eto’o s’excuse après avoir agressé un « supporteur » des Fennecs d’Algérie.

by Mohamed Camara 7 décembre 2022
written by Mohamed Camara 2 minutes read

Le Président de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o, s’est excusé de son altercation avec une « personne apparemment supportrice » algérienne, le lundi 05 décembre, au Qatar.

« Une vidéo montrant l’ancienne gloire du football camerounais Samuel Eto’o assénant un coup de genou au visage d’un youtubeur algérien est devenue virale sur les réseaux sociaux, le 6 décembre », a indiqué à RT France dans une publication, le mardi dernier.

Des invectives

L’actuel président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) n’a pas attendu pour s’exprimer sur la question. Dans un communiqué, l’ancien international des Lions indomptables du Cameroun, reconnait qu’« une altercation violente » lui a opposé à une « personne apparemment supportrice algérienne », à la sortie du match Brésil — Corée du Sud.

« Je regrette profondément d’avoir perdu mon sang froid et d’avoir réagi d’une manière qui ne correspond pas à ma personnalité. Je présente mes excuses au public pour cet incident regrettable », écrit-il dans cette note d’information, publiée sur son compte Twitter, le mardi dernier.

pic.twitter.com/ErqVrwsxi5

— Samuel Eto'o (@SamuelEtoo) December 6, 2022

Le double champion d’Afrique, Samuel Eto’o, a été accusé d’avoir porté la main sur un youtubeur en marge de la Coupe du Monde, « après que celui-ci l’a invectivé ».

Le fantôme du match Algérie — Cameroun

Depuis le match retour Algérie-Cameroun suite aux éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022, le 29 mars dernier, Eto’o martèle, d’être la cible « d’insultes et d’allégations de tricherie sans aucun fondement » de la part de supporteurs algériens.

Il précisait que pendant cette Coupe du monde Qatar 2022 « les supporteurs camerounais ont été harcelés et importunés par des Algériens sur le même sujet ». Alors que selon ses propres mots, il a tenu à rappeler que le scénario de l’élimination de l’Algérie « fut cruel, mais parfaitement conforme aux règles et à l’éthique de notre sport ».

Appel au calme

« Toutes les voies de recours introduites par la Fédération algérienne de Football auprès des juridictions compétentes ont été rejetées », explique-t-il dans son communiqué d’excuse.

Il a profité de l’occasion pour exhorter les autorités algériennes et « la fédération sœur d’Algérie » à prendre leurs responsabilités afin de mettre fin à ce « climat délétère avant qu’un drame plus grave ne se produise ». Aux supporteurs des Fennecs, il les a invités à essayer de surmonter la déception d’une élimination douloureuse.

Mohamed Camara

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Alioune, un handicapé amputé d'un pied.
ActuSécurité

Mali : A 6 ans, Alioune a été amputé de la jambe

by Sahel Tribune 6 décembre 2022
written by Sahel Tribune 6 minutes read

Un conflit armé n’épargne personne ! Il rend encore plus vulnérables ceux qui le sont déjà, en particulier les enfants. Il les blesse, les mutile et souvent, les tue. Alioune, 6 ans, encore insouciant et rêveur, a vu sa vie basculer lorsqu’il a été amputé de la jambe à la suite d’une blessure par balle.

Cette journée de mars 2015 avait commencé comme toutes les autres. Alioune jouait au ballon avec ses amis près de la concession de sa grand-mère chez laquelle il vivait. Soudainement, des tirs ont retenti.

« Pendant qu’on fuyait, une balle m’a atteint à la jambe. Mes amis pleuraient en me demandant de me relever, mais je n’y arrivais pas », détaille Alioune.

« Il a abandonné l’école à la 4e année »

La grande mère d’Alioune, fortement choquée par cette nouvelle, n’y a pas survécu. Quant à Alioune, il a été transporté d’urgence à l’Hôpital de Gao, dans le nord du Mali. Le verdict médical a été sans appel : « Les médecins nous ont dit que la jambe était irrécupérable, car les os avaient été broyés. Ils l’ont amputé », s’exprime tristement Hounedjata, la mère d’Alioune.

Une fois sorti de l’hôpital, Alioune est retourné chez ses parents à Mopti, sur l’île de Djenegadaga, puisque malheureusement, à cette époque, le Comité International de la Croix Rouge ne proposait pas encore à Gao de service d’appareillage et de rééducation physique destiné aux blessés de conflit.

À Djenegadaga, il a entamé sa nouvelle vie et a dû affronter de nombreux défis liés à sa condition de personne en situation de handicap. « Quand vous amputez une personne, vous lui enlevez une partie de son corps. Cela affecte le patient non seulement sur le plan physique, mais aussi psychologique », explique le docteur Kinta, directeur du Centre régional d’appareillage orthopédique et de rééducation fonctionnelle (CRAORF) de Mopti.

La première épreuve a été d’affronter les regards inquisiteurs et la stigmatisation, qui se sont avérés compliqués et compromettants pour son avenir.

« Il a abandonné l’école à la 4e année parce qu’on se moquait de lui à cause de son handicap. On le frappait et, souvent, on lui retirait la canne en fer qu’il utilisait. Il revenait continuellement en pleurant, de chagrin ; je pleurais avec lui », confie Hounedjata.

« Nous avons accumulé des dettes »

« Tu n’as qu’une seule jambe, me disaient-ils », confie Alioune.

Après avoir abandonné l’école, le garçon n’a pourtant pas baissé complètement les bras. Il voulait vivre dignement malgré son handicap. Travaillant aux côtés de son père, Alioune participe à la traversée en pirogue des passants de la rive de la ville de Mopti vers Djenegadaga, une petite île de pêcheur. Cette activité lui permet de soutenir ses parents. À ses heures perdues, il joue avec ses amis, qui ne le stigmatisent pas.

Soucieux du bien-être et de l’avenir de leur enfant, mais n’ayant pas les moyens financiers nécessaires pour prendre soin de lui, les parents d’Alioune se sont alors endettés. « Je fais du petit commerce et son père transporte les gens de part et d’autre de la rive à l’aide d’une pirogue. Nous n’avons pas assez de moyens, donc nous avons accumulé des dettes çà et là. Jusqu’à présent, nous ne sommes pas arrivés à les éponger », raconte sa mère.

En effet, la prise en charge de ce handicap nécessite des ressources financières importantes, puisque l’enfant aura besoin d’une nouvelle prothèse chaque année, jusqu’à la fin de sa croissance, ainsi que d’un suivi régulier dans un centre d’appareillage. Sous le poids du chagrin, ses parents avaient perdu tout espoir de le voir un jour sur pied.

L’espoir renait

La donne a changé quand Hounedjata et son mari ont appris l’existence du service d’appareillage et de rééducation physique proposé par le Comité international de la Croix-Rouge à Mopti. Dans l’espoir de le voir bénéficier d’une prothèse, la mère d’Alioune l’a amené dans ce centre. Le garçon est dorénavant pris en charge par le programme de la réadaptation Physique (PRP) du CICR. Il a obtenu une prothèse toute neuve et reçoit des séances de rééducation physique.

« Appareiller un patient, c’est lui restituer au moins sa physiologie. Cela lui apporte beaucoup de soutien psychologique. Et mieux que ça, c’est lui rendre ainsi sa motricité et son autonomie si ce sont des prothèses », explique le docteur Kinta.

Depuis 2021, le CICR facilite en effet l’accès aux services d’appareillage et de rééducation physique aux victimes du conflit et aux personnes vulnérables dans la région de Mopti. Cela grâce à un centre très bien équipé, moderne et répondant aux standards internationaux du service orthopédique.

Le centre de Mopti accueille des patients de tout bord et de tout horizon. Ils y sont hébergés et reçoivent de la nourriture en plus des soins et d’un accompagnement nécessaire.

« Comme les enfants de son âge, Alioune aime s’amuser. Alors à chaque fois qu’il vient, nous jouons ensemble à divers jeux. C’est un moyen de le rassurer, de lui montrer qu’on est avec lui, qu’on le soutient et qu’il peut tout faire. Nous mettons en place des mécanismes identiques avec chaque patient. Cela nous permet de créer un climat de confiance avec eux », déclare Aboubacar Sangaré, le chef de la division Orthoprothésiste du centre.

Le rêve d’Alioune

Aujourd’hui âgé de 13 ans, Alioune s’épanouit davantage dans son entourage notamment grâce à cette prothèse. À travers le volet d’inclusion sociale du programme de réadaptation physique, le CICR prendra dorénavant en charge ses frais de scolarité et financera un microprojet générateur de revenus pour sa maman. L’objectif c’est d’assurer un avenir à Alioune et renforcer la résilience de sa famille.

Malheureusement, l’histoire d’Alioune n’est pas un cas isolé. C’est pourquoi le CICR poursuit ses actions multidisciplinaires pour soulager la souffrance des personnes dans leurs chairs et leur esprit par le conflit. Ainsi, de janvier à juin 2022, grâce à son programme de réadaptation physique, le CICR a ainsi assisté plus de 7000 personnes dans les cinq centres orthopédiques qu’il soutient (Bamako, Gao, Tombouctou et Mopti) pour permettre à d’autres victimes comme Alioune de reprendre leur vie en main.

« Cette nouvelle jambe me permet de commencer une nouvelle vie, d’aller à l’école sans difficulté et de réaliser mon rêve », confie Alioune, les yeux lumineux. Quand on lui demande quel est ce rêve, Alioune répond en souriant : devenir médecin pour rendre service aux gens.

Source : CICR


Notre rédaction a apporté quelques modifications au texte.

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Inondations au Tchad
ActuSécurité

Tchad : les inondations à N’Djamena renforcent la crise humanitaire et font craindre l’apparition d’épidémies

by Sahel Tribune 6 décembre 2022
written by Sahel Tribune 5 minutes read

Depuis mi-août, le centre et le sud du Tchad sont frappés par des graves inondations, les dernières touchant la capitale, N’Djamena, où deux fleuves ont débordé, laissant des quartiers entiers submergés par les eaux.

L’organisation internationale médicale Médecins Sans Frontières (MSF) a mis en place une réponse d’urgence pour faire face aux besoins les plus pressants des personnes ne disposant que d’un accès minimal aux services essentiels, et exposés à des risques accrus d’épidémies.

« Les dernières inondations viennent aggraver une situation humanitaire déjà terrible, explique Alexis Balekage, coordinateur du projet d’urgence MSF à N’Djamena. Le Tchad connait chaque année des inondations, mais en 2022, un nouveau seuil est franchi. Les crues ont conduit à des déplacements de populations à grande échelle et ont engendré des besoins immenses dépassant largement la réponse actuelle, le tout dans un pays qui continue d’être quasi invisible sur la scène internationale. »

Plus de 155 000 habitants sans domicile

La récente et dramatique montée du niveau des fleuves Chari et Logone, qui ont atteint jusqu’à 8,14 mètres près de leur confluence à N’Djamena, et qui les a fait déborder, est attribuée à des chutes de pluies exceptionnellement fortes dans le sud du pays. Au 15 novembre, plus de 155 000 habitants de la capitale ont été forcés de quitter leur foyer à cause des inondations, selon les Nations Unies. Ces personnes ont trouvé refuge dans différents sites de déplacés officiels ou informels. Cela les éloigne davantage des services essentiels, ce qui les rend plus vulnérables à des risques de santé sérieux, en particulier dans un contexte de pic saisonnier du paludisme.

« Les personnes déplacées vivent dans des conditions précaires et parfois de surpeuplement, avec un accès restreint à l’eau potable, à la nourriture et à une hygiène correcte, continue Alexis Balekage. Les eaux stagnantes risquent de devenir un lieu de reproduction pour les moustiques, ce qui va probablement favoriser la transmission du paludisme, une des premières causes de mortalité au Tchad. Nous craignons également l’apparition et la propagation d’autres maladies hydriques et infectieuses si le niveau des eaux ne diminue pas rapidement et que la réponse humanitaire n’est pas renforcée afin de subvenir aux besoins des populations. »

Menace contre la production agricole et la sécurité alimentaire

Depuis plusieurs semaines, des maisons, des écoles, des structures de santé et des marchés sont complètement submergés par les eaux. Des personnes utilisent des canons pour rejoindre certains quartiers inondés, et ces embarcations sont perçues par les hippopotames comme des dangers qu’ils attaquent. En une semaine seulement, cinq personnes, dont une femme enceinte, ont perdu la vie pour cette raison.

Les inondations ont également touché des infrastructures vitales comme le réseau d’approvisionnement en eau et les routes, et entraînent des conséquences graves sur les moyens de subsistance d’une population dépendant grandement de l’agriculture. Plus de 465 000 hectares de plantations ont ainsi été endommagés et plus de 19 000 têtes de bétail sont mortes, occasionnant des inquiétudes quant à la production agricole et à la sécurité alimentaire.

« Notre maison a été inondée. Dans les chambres, l’eau a atteint 1,2 mètre, témoigne Doglessa, qui a trouvé refuge dans le site de Walia Hadjarai, à N’Djamena. Ma famille et moi sommes partis ensemble. Nous vivons maintenant dans une tente, exposés au froid, aux moustiques et à tous les autres dangers. Notre unique hectare de riz a été englouti par les eaux et je suis donc sans emploi. À cause des inondations, nous ne pouvons pas nous rendre rapidement dans un centre de santé pour y voir un docteur. De plus, la consultation n’est pas gratuite et cela pose des problèmes alors que je suis sans revenu. Mon plus grand souhait est que le niveau des eaux baisse au plus vite pour que nous puissions rentrer chez nous. »

À Toukra, dans le sud de la capitale, un centre de santé soutenu par MSF a été complètement inondé, obligeant le personnel à transférer les patients et les activités dans un autre centre de soins.

L’appui du MSF et du ministère de la Santé

Les équipes MSF, en collaboration avec le Ministère de la Santé, mènent des cliniques mobiles dans les sites d’accueil des sinistrés et appuient des centres médicaux existants à proximité, comme dans les sites de Toukra, Ngueli, Guilmey, Melezi, Digangali, Karkanjeri, Miskine, Walia-Hadjarai et le lycée de Walia. En plus des soins de santé générale, d’un soutien nutritionnel et vaccinal, elles fournissent des services d’eau et d’assainissement.

Durant les dernières semaines, les équipes MSF ont effectué plus de 15 500 consultations, principalement des cas de paludisme, d’infections respiratoires et de diarrhées. Au moins 80 patients ont également été transférés à l’hôpital pour des soins spécialisés et 345 bébés ont été vaccinés contre des maladies infantiles courantes. Les équipes ont également fourni de l’eau potable ainsi que des biens de première nécessité, incluant des kits d’hygiènes et des kits de prévention du paludisme, aux familles déplacées.

Depuis début 2022, le Tchad est victime de conditions météorologiques extrêmes en lien avec le changement climatique, et cela prend la forme de graves sécheresses et de précipitations irrégulières. Selon les autorités de santé locales, plus d’un million de personnes à travers 18 des 23 régions du pays ont été affectées.

« Si l’on observe en particulier la situation à N’Djamena, nous anticipons que les conséquences dramatiques des inondations perdureront de nombreuses semaines encore, confie Sami Al Subaihi, Chef de Mission pour MSF au Tchad. Comme le niveau des eaux baisse lentement, il n’y a malheureusement pas de raison de penser que la situation va s’améliorer dans un avenir proche, ni même que les personnes pourront retourner chez elles. La réponse d’urgence MSF a pour but de subvenir aux besoins immédiats des populations, mais il est impératif de mobiliser des fonds additionnels ainsi que de développer un programme à plus long terme qu’une réponse durable et adaptée à cette crise puisse voir le jour. »

Source : MSF

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Choguel Kokalla Maiga
ActuChroniques

La renaissance du phénix !

by Chiencoro 5 décembre 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Son absence avait fait couler beaucoup d’encres et de salives. Le doute était persistant, voire sceptique. Trop de conjectures avaient été émises. Même sa rencontre avec le chef de l’État n’avait pas réussi à rassurer les plus sceptiques. Le temps est meilleur juge, dit-on.

Tel un phénix, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga rebondit, toujours avec force, à chaque fois qu’on pensait qu’il serait chaos, que tout serait terminé pour de bon. Après des mois passés, hors circuit, en raison d’un accident vasculaire cérébral (AVC), il est prêt à reprendre les choses en main. N’eût été l’amour du pays dans le cœur, il allait choisir de sauver sa peau.

L’information est tombée ce dimanche 4 décembre 2022. Le président de la transition a abrogé le décret de nomination du Premier ministre par intérim, colonel Abdoulaye Idrissa Maïga, appelé désormais à assurer l’intérim à chaque fois que le Phénix sera empêché. Ce fut un véritable coup de pied dans la fourmilière.

Nombreux sont parmi ceux qui réclamaient le retour de Choguel ou formulaient des hypothèses, qui souhaitaient que son AVC marque la fin de l’ère de l’ex-patron de l’AMRTP. Celui qui leur coupe le sommeil et dont ils avaient réclamé à maintes reprises la démission, des mois avant sa maladie.

Choguel, c’est le mal-aimé parce que c’est le cauchemar des « ennemies » du Mali. C’est celui qui fait remuer ciel et terre en une seule prise de parole, en une seule sortie médiatique. C’est l’historien qui n’est point amnésique des faits et qui aime descendre jusqu’aux moindres détails. C’est un chercheur qui n’a point la langue dans la poche.

N’être à la charge de personne

Ce retour du phénix doit convaincre davantage les Maliens de la sincérité des autorités maliennes de la Transition, celles qui ont pris le pouvoir en mai 2021 en vue de rectifier la trajectoire de la transition. Le Mali Kura, c’est aussi la stabilité dans les services publics. C’est aussi savoir éviter les pièges de la division, mais aussi, et surtout c’est se taire en attendant de rebondir avec force et détermination.

Ce retour du phénix a été annoncé alors que les dirigeants ouest-africains annonçaient une éventuelle sanction contre le Mali, si les autorités ne libèrent pas les 46 « mercenaires » ivoiriens d’ici le 1er janvier 2023.

En attendant, méditons sur cette pensée de Bernard B. Dadié : « Le travail et après le travail, l’indépendance mon enfant, n’être à la charge de personne telle doit être la devise de votre génération ! »

Chiencoro Diarra

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Meeting du M5-RFP à Bamako après le coup d'Etat du 18 août 2020.
ActuPolitique

Mali : le M5-RFP charge le Cadre des partis et regroupements politiques

by Mohamed Camara 5 décembre 2022
written by Mohamed Camara 3 minutes read

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a répondu dans une note d’information, le 3 décembre dernier, à une déclaration du Cadre des partis politiques publiée, le 26 novembre 2022.

À la veille d’une mission du Médiateur de la Cédéao au Mali, Goodluck Jonathan (ancien président nigérian), le Cadre des partis et regroupements politiques avait publié un communiqué dans lequel il tirait à boulets rouges sur les autorités maliennes de la transition. Le M5-RFP n’a rien attendu pour répondre, le 3 novembre dernier, à cette déclaration du Cadre.  

« Le M5-RFP a suivi avec commisération la charge portée contre la Transition par le “Cadre des Partis et Regroupements politiques pour le Retour à l’ordre constitutionnel”, le 26 novembre, à la veille d’une mission du Médiateur de la CEDEAO à Bamako », lit-on dans un communiqué du M5.

Selon le Mouvement contestataire du régime déchu, cette déclaration prouve que des leaders du Cadre sont « en mission commandée » contre leur propre pays pour « des raisons inavouables ».

L’échec du régime déchu

Le M5-RFP estime que les « Maliennes et Maliens n’ont pas les mémoires si courtes » que les responsables du « Cadre » le croient.

Les membres du M5 ont rappelé que sous le régime déchu, « les massacres les plus horribles [ont été] perpétrés contre des civils désarmés avec des villages incendiés, des femmes éventrées, des vieillards tués, le bétail emporté, les greniers brûlés… ». Ce mouvement hétéroclite rappelle également la désertion d’une bonne partie du territoire national par l’administration, sous l’ancien régime. Une période durant laquelle des leaders du « Cadre » étaient à la tête du pays.

Sous le règne d’Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), les leaders du M5 pointent aussi du doigt l’aggravation de « la corruption et des détournements à ciel ouvert des fonds destinés à l’acquisition de matériels et équipements militaires comme l’attestent les fameuses affaires : de Paramount, des blindés en carton, des détournements des primes et salaires de militaires, des avions payés, mais jamais livrés… , des hélicoptères cloués au sol… »

Pour eux, ceux qui sont aujourd’hui en course pour récupérer « les privilèges jamais perdus » ont oublié leurs conflits « avec toutes les forces syndicales significatives de notre pays ». Une situation qui a provoqué, d’après le Mouvement hétéroclite, des fermetures d’écoles suite aux grèves de la synergie, des hôpitaux fermés suite au scandale de rénovation et d’équipements pour les hôpitaux ainsi que la fermeture de marchés.

Toujours dans le même élan, le communiqué charge contre l’affaire des engrais frelatés qui a compromis des campagnes agricoles. Pour eux, c’est ce qui a engendré « une faim à large échelle ». Cette situation a également conduit à « l’exposition des Maliens au Covid 19 avec les détournements des fonds dédiés à la lutte contre cette pandémie, au scandale de l’achat de l’avion présidentiel », raconte la note d’information du M5-RFP.

Demander pardon au peuple

Selon le M5-RFP, les mêmes qui jouent aujourd’hui le rôle d’opposants ont échoué à organiser le Forum social pour apaiser le climat social, à mettre en œuvre les recommandations du Dialogue national inclusif, mener à terme la révision constitutionnelle et l’organisation des élections crédibles.

« Aujourd’hui, au lieu de demander pardon au Peuple malien qui a décidé de reprendre son destin en main, le “Cadre” se met au service de puissances étrangères pour saborder les efforts de reconquête de notre souveraineté nationale », déplore le M5-RFP qui se dit être conscient des difficultés que vivent les Maliens, notamment le « lourd héritage légué par le régime défunt et du contexte international ». Le M5 se dit engagé pour la réussite de la Transition, pour un Mali, debout et prospère.

Mohamed Camara

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Calendrier Coupe du Monde
#Mondial2022Sport

Calendrier Coupe du Monde 2022 : les matchs de la phase de groupes

by Sahel Tribune 3 décembre 2022
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Nous vous fournissons le calendrier de la coupe du monde Qatar 2022, pour les matchs de la phase de groupes.

Calendrier Coupe du Monde 2022 : les matchs de la phase de groupes

Les rencontres du Mondial déjà Disputés

Dimanche 20 novembre :

  • 16h, Qatar 0-2 Équateur (Groupe A, 1ère journée)

Lundi 21 novembre 2022

  • 13h, Angleterre 6-2 Iran (Groupe B, 1ère journée)
  • 16h, Sénégal 0-2 Pays-Bas (Groupe A, 1ère journée)
  • 19h, États-Unis 1-1 Pays de Galles (Groupe B, 1ère journée)

Mardi 22 novembre 2022

  • 10h, Argentine 1-2 Arabie saoudite (Groupe C, 1ère journée)
  • 13h, Danemark 0-0 Tunisie (Groupe D, 1ère journée)
  • 16h, Mexique 0-0 Pologne (Groupe C, 1ère journée)
  • 19h, France 4-1 Australie (Groupe D, 1ère journée)

Mercredi 23 novembre 2022

  • 10h, Maroc 0-0 Croatie (Groupe F, 1ère journée)
  • 13h, Allemagne 1-2 Japon (Groupe E, 1ère journée)
  • 14h, Espagne 7-0 Costa Rica (Groupe E, 1ère journée)
  • 19h, Belgique 1-0 Canada (Groupe F, 1ère journée)

Jeudi 24 novembre 2022

  • 10h, Suisse 1-0 Cameroun (Groupe G, 1ère journée)
  • 13h, Uruguay 0-0 Corée du Sud (Groupe H, 1ère journée)
  • 16h, Portugal 3-2 Ghana (Groupe H, 1ère journée)
  • 19h, Brésil 2-0 Serbie (Groupe G, 1ère journée

Vendredi 25 novembre 2022

  • 10h, Pays de Galles 0-2 Iran (Groupe B, 2e journée)
  • 13h, Qatar 1-3 Sénégal (Groupe A, 2e journée)
  • 16h, Pays-Bas 1-1 Équateur (Groupe A, 2e journée)
  • 19h, Angleterre 0-0 États-Unis (Groupe B, 2e journée)

Samedi 26 novembre :

  • 10h, Tunisie 0-1 Australie (Groupe D, 2e journée)
  • 13h,Pologne 2-0 Arabie saoudite (Groupe C, 2e journée)
  • 16h, France 2-1 Danemark (Groupe D, 2e journée)
  • 19h, Argentine 2-0 Mexique (Groupe C, 2e journée)

Dimanche 27 novembre :

  • 10h, Japon 0-1 Costa Rica (Groupe E, 2e journée)
  • 13h, Belgique 0-2 Maroc (Groupe F, 2e journée)
  • 16h, Croatie 4-1 Canada (Groupe F, 2e journée)
  • 19h, Espagne 1-1 Allemagne (Groupe E, 2e journée)

Lundi 28 novembre :

  • 10h, Cameroun 3-3 Serbie (Groupe G, 2e journée)
  • 13h, Corée du Sud 2-3 Ghana (Groupe H, 2e journée)
  • 16h, Brésil 1-0 Suisse (Groupe G, 2e journée)
  • 19h, Portugal 2-0 Uruguay (Groupe H, 2e journée)

Mardi 29 novembre :

  • 15h, Pays-Bas 2-0 Qatar (Groupe A, 3e journée)
  • 15h, Équateur 1-2 Sénégal (Groupe A, 3e journée)
  • 19h, Pays de Galles 0-3 Angleterre (Groupe B, 3e journée)
  • 19h, Iran 0-1 États-Unis (Groupe B, 3e journée)

Mercredi 30 novembre :

  • 15h, Tunisie 1-0 France (Groupe D, 3e journée)
  • 15h, Australie 1-0 Danemark (Groupe D, 3e journée)
  • 19h, Pologne 0-2 Argentine (Groupe C, 3e journée)
  • 19h, Arabie saoudite 1-2 Mexique (Groupe C, 3e journée)

Jeudi 1er décembre :

  • 15h, Canada 1-2 Maroc (Groupe F, 3e journée)
  • 15h, Croatie 0-0 Belgique (Groupe F, 3e journée)
  • 19h, Japon 2-1 Espagne (Groupe E, 3e journée)
  • 19h, Costa Rica 2-4 Allemagne (Groupe E, 3e journée)

Vendredi 2 décembre :

  • 15h, Ghana 0-2 Uruguay (Groupe H, 3e journée) :
  • 15h, Corée du Sud 2-1 Portugal (Groupe H, 3e journée)
  • 19h, Cameroun 1-0 Brésil (Groupe G, 3e journée)
  • 19h, Serbie 2-3 Suisse (Groupe G, 3e journée)

Les Nations qualifiées pour les huitièmes de finale :

  • Pays-Bas, premier du groupe A
  • Sénégal, deuxième du groupe A
  • Angleterre, premier du groupe B
  • États-Unis, deuxième du groupe B
  • Argentine, première du groupe C
  • Pologne, première du groupe C
  • France, premier du groupe D
  • Australie, deuxième du groupe D
  • Japon, premier du groupe E
  • Espagne, deuxième du groupe E
  • Maroc, premier du groupe F
  • Croatie, deuxième du groupe F
  • Brésil, premier du groupe G
  • Suisse, deuxième du groupe G
  • Portugal, premier du groupe H
  • République de Corée, deuxième du groupe H
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Calendrier Coupe du Monde
#Mondial2022Sport

Coupe du Monde Qatar 2022 : l’Afrique peut compter sur le Sénégal et le Maroc !

by Cheickna Coulibaly 3 décembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 1 minutes read

Place aux huitièmes de finale. Après une très belle phase de groupes faite d’émotions, de surprises, et de désillusions, trois nations africaines sur les cinq présentes à cette 22eme Edition Coupe du Monde Qatar 2022, ont pris la porte. Ces trois nations sont la Tunisie, qui a fini 3ème  du Groupe C avec une victoire (1-0) lors de sa derrière sortie contre la France (1ere du groupe), le Cameroun, 3eme du Groupe G, a également fini sur une victoire historique (1-0) contre le Brésil (1ere du groupe), et le Ghana, dernier du groupe H avec 3 points.

Les deux dernières formations encore en course : le Sénégal et le Maroc vont devoir livrer bataille contre des nations huppées sur la scène internationale pour espérer être sacré champion du Monde 2022, le 18 décembre prochain.

En huitièmes de finale, dès demain, dimanche 4 décembre à 19h, les hommes d’Aliou Cissé (2ème Groupe A) affronteront l’Angleterre (1er Groupe B). Le Maroc (1er Groupe F) affrontera pour sa part l’Espagne (2ème Groupe E), le mardi 6 décembre à 15h.

Voici le tableau des huitièmes de finale

Tableau des huitièmes de finale

Cheickna Coulibaly

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Capitaine Ibrahim Traoré
Actu

Burkina Faso: le gouvernement suspend la diffusion des programmes de RFI

by Sahel Tribune 3 décembre 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

A la suite des autorités maliennes, le gouvernement de transition burkinabè a, dans un communiqué, ce 3 décembre 2022, suspendu la diffusion des programmes de la Radio France internationale (RFI) sur toute l’étendue du territoire nationale. Nous vous invitons à lire l’intégralité du communiqué ci-dessous:

Dans un reportage diffusé ce samedi 03 décembre 2022, Radio France Internationale (RFI) se fait le relai d’un message d’intimidation des populations attribué à un Chef terroriste.

Ce média contribue ainsi à une manœuvre désespérée des groupes terroristes en vue de dissuader les milliers de Burkinabè mobilisés pour la défense de la Patrie, ramant à contre-courant des actions en cours pour la restauration de l’intégrité de notre territoire.

A ce manquement grave s’ajoute la reprise hier vendredi 02 décembre dans la revue de presse, d’une information mensongère, indiquant que : « le Président de la Transition le capitaine Ibrahim Traoré assure qu’une tentative de coup d’Etat a visé son pouvoir ».

Le 03 novembre dernier, le Gouvernement avait déjà exprimé son indignation face à l’attitude tendancieuse des journalistes de ce média et leur propension à jeter un discrédit sur la lutte dans laquelle le Peuple burkinabè est engagé pour plus de liberté et de dignité.

Au regard de tout ce qui précède, le Gouvernement a décidé de la suspension immédiate jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion des programmes de Radio France Internationale sur toute l’étendue du territoire national.

Le Gouvernement tient par ailleurs à réaffirmer à l’opinion nationale et internationale, son attachement à la liberté de presse et d’opinion, mais également au droit du public à l’information.
Il invite cependant au respect des règles et principes édictés en la matière dans notre pays.

Source: Gouvernement burkinabè


Le chapô et le titre sont de la rédaction.

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Mohamedoun Ag Mohamed de AMPPT
Exclusif

Portrait : Mohamedoun Ag Mohamed, un modèle pour les personnes de petite taille

by Mohamed Camara 3 décembre 2022
written by Mohamed Camara 3 minutes read

Entrepreneur, activiste, prêcheur, Mohamedoun Ag Mohamed est un ressortissant de la partie septentrionale du Mali. Il est membre de l’Association malienne des Personnes de Petite Taille (AMPPT), pour qui le handicap ne constitue nullement un frein à l’épanouissement et l’autonomie.

Au volant de son véhicule « Eto’o », de couleur noire, drape dans un boubou vert, accompagné de son traditionnel caftan et d’un bonnet de couleur noire, Mohamedoun Ag Mohamed vient d’arriver à l’hôtel Meridiana, sur les berges du pollué fleuve Niger. Il doit prendre part à la Journée de l’intégration des personnes en situation de handicap, dans les secteurs publics et privés.

Malgré son handicap, Mohamedoun Ag Mohamed n’a jamais eu froid dans les yeux. Au ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, il a répété trois fois de suite les doléances de son organisation, ce lundi 31 octobre 2022.

Mohamedoun Ag Mohamed n’a jamais considéré sa petite taille comme une anomalie. Issu d’une famille maraboutique de Tonka, dans la région de Tombouctou. C’est là où il a vécu toute son enfance, en suivant parallèlement son éducation coranique et celle de l’école française.

Prêcheur convoité

Comme tous les autres enfants de cette région, il a appris le livre sacré de l’islam depuis à bas âge. Son maître était un éminent marabout de sa bourgade, Bakrène. « Que Dieu l’agrée et le comble de ses grâces », bénit-il.

Mohamedoun foule le sol de la capitale malienne, Bamako, en 2012, où il va poursuivre ses études secondaires et supérieures, alors que sa région était sous l’occupation terroriste.

Intrépide et dynamique, Mohamedoun fait de l’apprentissage de l’univers religieux islamique, son cheval de bataille. Ce qui lui vaut aujourd’hui le titre de prêcheur convoité dans le quartier de Kanadjiguila, dans la commune du Mandé.

Promoteur d’une entreprise agroalimentaire

Certifié Ingénieur de Finance à l’Institut de Formation en Administration des Affaires (IFAA) au Sénégal, l’année dernière, après un stage au sein de l’Institut national des statistiques du Mali (Instat). Il est aujourd’hui auteur de deux livres religieux : « Le Secret de l’islam », publié en 2020, et les « 66 Bienfaits du bonheur » en cours de publication.

Promoteur de l’entreprise « Almargha », spécialisé dans la gastronomie malienne, notamment celle du Nord, Mohamedoun ouvre bientôt sa seconde entreprise, selon les confidences d’un jeune homme, évoluant dans le domaine agroalimentaire et qui le connait bien.

Mohamedoun Ag Mohamed est le trésorier général de l’Association des personnes de petite taille du Mali. « Je suis fier de ce que je suis. Personne ne choisit d’où il viendra, ou ce dont il doit être. Je ne suis qu’une œuvre divine », a-t-il précisé.

Combat contre l’injustice et la corruption

Dans un monde noyé dans une mutation rapide, Mohamedoun inspire d’apporter « sa pierre à l’édifice national afin de prémunir les difficultés de cette époque ». Selon lui « nous sommes condamnés à contribuer au développement socio-économique de la nation ».

Il exhorte donc les jeunes de petite taille à se lancer dans l’entrepreneuriat, à «  se former et à travailler dans les mêmes conditions que les autres en vue d’aider la société à se développer ». Car le handicap n’est point une fatalité. Il faut se valoriser et après les autres le feront. Il les invite à éviter la sous-estimation afin de ne pas être des laissés-pour-compte, des marginalisés, des personnes toujours dépendantes des autres.

Mohamedoun Ag Mohamed exhorte toute la jeunesse malienne à combattre l’injustice, la corruption, le népotisme pour donner au Mali sa gloire d’antan.

Mohamed Camara

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Journée mondiale de lutte contre le Sida
ActuSanté

Lutte contre le Sida : vers une riposte nationale souveraine dans l’esprit du Mali Kura ?

by Chiencoro 2 décembre 2022
written by Chiencoro 7 minutes read

Partout dans le monde, le 1er décembre est consacré Journée de lutte contre le Sida. Cette date marque le lancement du mois de lutte contre la maladie au Mali. La cérémonie de lancement de l’édition 2022 a eu lieu, le jeudi dernier, à la Faculté de Médecine et d’odonto-stomatologie de Point-G.

Le thème retenu au plan national est « mettre fin aux inégalités en période de conflit ». Un thème qui s’inscrit pleinement, à l’aveu de Mariam Touré, présidente du Réseau malien des personnes vivantes avec le VHI-Sida (RMAP+), dans le contexte actuel du Mali.

 « Les personnes vivantes avec le VIH dans les zones de conflit, au nord et au centre du pays, ont souffert pendant un moment », des ruptures récurrentes de médicaments, des soins, en raison de la fermeture de certaines structures de santé, a déploré la présidente du RMAP+, après avoir fait observer une minute de silence en la mémoire des personnes disparues du fait de cette maladie.  

Des défis, des améliorations

Selon le représentant résident du système des Nations unies au Mali, cette commémoration est non seulement un moment de recueillement, mais aussi de célébration de l’espoir. Malgré de nombreuses difficultés, durant ces dernières années, dans la riposte contre le VIH-Sida, notamment la crise sécuritaire et la pandémie de Covid-19, le Mali a consenti d’énormes efforts en faveur de la lutte contre cette maladie. Il mentionne notamment la baisse de la tendance des nouvelles infections au Mali ainsi que dans les décès.

Le Rmap+ s’est réjoui aussi des efforts du gouvernement malien, appuyé par ses partenaires techniques et financiers, dans la lutte contre le Sida. Sa présidente a indiqué la reprise des activités dans toutes les régions du Mali grâce à l’amélioration de la situation sécuritaire.  

Le chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis au Mali estime que « le Mali joue un rôle essentiel dans la région dans la lutte contre toutes les maladies infectieuses ». Il a indiqué l’appui des États-Unis au Plan national de lutte contre le VIH sida du ministère de la Santé et du Développement social. Un appui qui entre dans le cadre de l’amélioration de la clinique des maladies infectieuses de l’hôpital de Point-G. Des améliorations qui rendront « l’espace plus confortable, confidentiel et sûr pour les patients et les personnels ». Ce qui est essentiel dans la lutte contre les inégalités, a-t-il indiqué.

Réajuster les stratégies de la riposte nationale

« Malgré les faibles prévalences du VIH au Mali, force est de constater avec amertume que la pandémie VIH-Sida reste encore un problème majeur de santé publique au Mali et que les nouvelles infections ont été plus nombreuses au Mali et touchant principalement les nouveau-nés, les mères séropositives et surtout les jeunes de 15 à 24 ans », a expliqué le secrétaire exécutif du Haut Conseil national de lutte contre le sida (HCNLS), Dr Ichaka Moumouni Koné.

Celui-ci mentionne d’autres difficultés, comme le retrait progressif de certains partenaires financiers, de certains financements extérieurs et la dégradation des mœurs dans notre société. « Le VIH sida est un problème de société pour lequel notre pays doit avoir sa propre vision de la lutte en tirant sa force dans ses valeurs morales, sociétales et confessionnelles », recommande Dr Koné.

Le secrétaire exécutif du HCNLS préconise une riposte nationale souveraine dans l’esprit du Mali Kura, en initiant des partenariats publics-privés au niveau national « en vue de mobiliser plus de ressources humaines et financières pour une lutte plus vigoureuse contre cette maladie ».

Aussi faut-il des solutions adaptées aux valeurs humaines, sociétales de notre pays et au contexte actuel de refondation de l’État du Mali. Il convient également de réadapter les nouvelles normes de sécurité et de santé pour réajuster les stratégies de la riposte nationale contre le VIH sida.  

Assurer la résilience des systèmes de santé publique et communautaire

Pour sa part, Mariam Touré, présidente du Réseau malien des personnes vivantes avec le VHI sida, exhorte les autorités maliennes à l’augmentation « des fonds dédiés à la lutte contre le sida afin que le pays soit moins dépendant des financements multilatéraux au nom de la souveraineté nationale ». Aussi invite-t-elle à l’amélioration de la prévention mère-enfant du VIH-Sida et au changement de la stratégie actuelle de dépistage en les rendant systématiques sur toutes les femmes enceintes « car aucune femme n’a le droit de décider que son enfant naitra séroposif ».

Outre ceux-ci, Mariam Touré invite le gouvernement malien ainsi que les partenaires techniques et financiers à non seulement assurer la résilience des systèmes de santé publique et communautaire, mais aussi à mettre en place une commission de veille et d’alerte pour la prise en charge des personnes vivantes avec le VIH.

Les Nations unies, durant ces dernières années, ont appuyé dans la mobilisation des ressources en faveur de la réponse au VIH. Ces appuis se traduisent par la décentralisation du dépistage et de la charge virale à travers l’installation d’unités mobiles de dépistage, le renforcement du dépistage chez les enfants malnutris. Aussi, par l’appui nutritionnel aux personnes vivantes avec le VIH ainsi que la sensibilisation et le dépistage du VIH à l’attention des forces de défense et de sécurité, en plus de la mise en place d’initiatives innovatrices, a souligné le représentant résident du système des Nations unies au Mali.

Le nouveau rapport de l’ONUSIDA, Inégalités dangereuses, révèle que « que les inégalités entravent la fin du sida ».

« Pas le choix de fédérer nos efforts »

Le secrétariat exécutif du Conseil national de lutte contre le VIH sera en mission dans les quatre prochaines années en vue d’interagir et commencer à collaborer avec tous les acteurs. Il s’agira de travailler à la réduction de nouvelles infections chez les jeunes et les nouvelles transmissions de la mère à l’enfant, à l’arrêt de la discrimination et de la stigmatisation pour toutes les personnes vivantes avec le VIH. Aussi s’agira-t-il de travailler à s’assurer que la subvention de l’État et les ressources financières qui seront mobilisées soient gérées de la façon la plus efficiente possible, dans la plus grande transparence par les acteurs de la lutte contre le VIH-Sida, à impliquer les universitaires dans tous les domaines.  

Le représentant de Mme la maire de la commune III du district de Bamako, quant à lui, en tant qu’élu local, « fonde espoir que la lutte contre le VIH-Sida sera gagnée grâce à la conjugaison des efforts ». D’après lui, « Nous n’avons pas le choix de fédérer nos efforts parce que les défis sont énormes ».    

« Utilisation rationnelle des ressources humaines et financières »

La représentante du président du Haut Conseil national de lutte contre le VIH-Sida, colonel Assa Badiallo Touré, a souligné la nécessité de cette synergie d’action dans la riposte contre cette maladie. « Le contrôle du SIDA à l’horizon 2025 et son élimination à l’horizon 2030 nécessitera de l’engagement et du leadership dans la constance aussi bien des décideurs que des organisations de la société civile », a expliqué la conseillère spéciale du président malien de la transition.

Pour une meilleure synergie d’action autour de cette maladie, la représentante du chef de l’État a lancé un vibrant appel aux acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH-Sida.

La conseillère spéciale du président de la transition a exhorté à faire « une bonne utilisation rationnelle des ressources humaines et financières déjà disponibles » et à une mobilisation des « ressources additionnelles internes et externes pour contrôler l’épidémie à court et moyen termes (Horizon 2025) » afin de l’éliminer en tant que problème de santé publique à long terme (Horizon 2030) au Mali.

La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2022, a expliqué : « L’égalité de l’accès aux droits, l’égalité de l’accès aux services, l’égalité de l’accès aux ressources, l’égalité de l’accès aux meilleures découvertes scientifiques et aux meilleurs médicaments. Ainsi, nous mettrons fin au sida ».

Chiencoro Diarra

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Joliba TV News
Actu

Suspension de Joliba TV News : la HAC a « procédé à la levée de la mesure »

by Mohamed Camara 2 décembre 2022
written by Mohamed Camara 1 minutes read

Dans un communiqué publié, le 1er décembre, la Haute autorité de la communication a décidé de ramener sa suspension à un mois contre la télévision privée Joliba.

La HAC a décidé de ramener sa suspension contre Joliba Tv à un mois. Alors qu’elle avait émis une suspension de deux mois contre la première télévision d’information au Mali, le 2 novembre 2022.

L’institution régulatrice des médias maliens, indique dans sa note d’information, qu’elle a été saisie par la télévision à travers un recours gracieux, le 3 novembre contre sa décision nº 2022-086/P-HAC du 2 novembre.

« Dans une lettre en date du 18 novembre 2022 Joliba Tv reconnaît que le ton et le verbe dans ses émissions manquent souvent de pondération » et « s’engage alors à prendre les mesures nécessaires pour renforcer au niveau de la chaîne la veille professionnelle sur les contenus diffusés dans l’émission “L’Éditorial” et donne des garanties suffisantes pour corriger les manquements relevés par la Haute Autorité de la Communication », explique-t-on dans le communiqué.

Après l’engagement de la télévision de tenir compte des remarques de la HAC, celle-ci a alors décidé de ramener sa suspension à un mois et a procédé « par conséquent à la levée de la mesure« .

Mohamed Camara

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Alousseni Sanou
Actu

Budget d’Etat 2023: la Loi de Finances pour l’exercice 2023 adoptée par le CNT

by Sahel Tribune 2 décembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Le CNT a adopté de la loi de Finances 2023 ce jeudi 1er décembre 2022 (1re partie et 2e partie). Présenté par le ministère de l’Économie et des Finances, il s’agit du sixième budget en mode programme.

Les prévisions de recettes budgétaires pour l’exercice 2023 s’élèvent à 2 199, 908 milliards de francs CFA contre 1 982,440 milliards de francs CFA dans la loi de finances rectifiée 2022, soit une augmentation de 217,467 milliards de francs CFA, correspondant à une hausse de 10,97%.

Les prévisions de dépenses budgétaires pour l’exercice 2023 s’élèvent à 2 895,903 milliards de francs CFA contre 2 647,028 milliards de francs CFA dans la loi de finances rectifiée 2022, soit une hausse de 248,874 milliards de francs CFA, soit une progression de 9,40%.

Le Budget 2023 présente un déficit global de 695,995 milliards de FCFA contre 664,588 milliards de FCFA dans la loi de finances rectifiée 2022, soit une augmentation de 4,73%.

A l’issue des travaux, le ministre de l’Economie et des Finances a remercié l’ensemble des acteurs du processus budgétaire pour les efforts consentis ayant abouti à l’adoption du projet de loi de Finances 2023.

Source: Gouvernement du Mali

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BMS
Actu

Partenariat BIDC-BMS : signature d’une convention de prêt de 15 milliards de FCFA

by Hawa Diaby 1 décembre 2022
written by Hawa Diaby 1 minutes read

Un partenariat financier qui liait la banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) et la banque Malienne de solidarité (BMS)  vient d’être renforcé par la signature d’une convention de prêt de 15 milliards de FCFA pour une durée de 7 ans. Les deux institutions se réjouissent en amont des avantages fructueux de cette coopération financière,  dont la levée de fonds permettra à la BMS-sa de développer le secteur industriel et d’autres secteurs productifs.

Par ailleurs,  elles ont remercié le ministre de l’Economie et des Finances, M. Alousseini Sanou, qui soutenait cette initiative pour le développement de notre économie national.  

Hawa Diaby

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Assimi Goïta à la rentrée des cours et tribunaux
A la Une

Rentrée des cours et tribunaux : « La justice malienne ne sera que ce que nous en ferons », dixit le col. Assimi Goïta

by Chiencoro 1 décembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Sous la présidence du colonel Assimi Goïta, chef de l’État, la rentrée solennelle des cours et tribunaux, pour l’année 2022-2023, s’est tenue, ce jeudi 1er décembre 2022, à la Cour suprême, en commune VI du district de Bamako.

Les défis auxquels la justice malienne est confrontée ainsi que la revalorisation de l’appareil judiciaire en vue de le rendre plus performant et efficace étaient au cœur des préoccupations au cours de cette session annuelle. Une année judiciaire qui se tient sous le thème : « Une justice plus proche du Citoyen : Problématique d’une bonne distribution de la justice au Mali ».

De 1,25 % en 2019 à 1,34 % en 2021

Le président du Conseil supérieur de la magistrature, le colonel Assimi Goïta, a rappelé que « face à la soif de justice du peuple malien, les discours ne sauraient suffire ». Il importe de poursuivre la réforme déjà entamée dans le secteur de la Justice. Le « changement tant souhaité doit être porté collectivement par une prise de conscience générale », a-t-il indiqué dans son allocution d’ouverture.

Selon le président de la transition, de nombreuses mesures d’accompagnement en vue d’impulser plus de changements dans le secteur de la justice sont déjà en cours. Il a cité, entre autres, l’augmentation progressive du budget alloué à ce secteur, l’amélioration du traitement salarial des acteurs de la justice ainsi que l’adoption de législations allant dans le sens de la bonne distribution de la justice.

En « dépit des urgences sécuritaires avec leurs impacts sur l’orientation des priorités budgétaires », le budget de la justice, de 1,25 % en 2019, est passé à 1,34 % en 2021, a expliqué le chef de l’État. « Cette évolution est certes modeste, mais ira crescendo », rassure le président Goïta.  

Promotion et distinction des mérites

Cette augmentation progressive du budget alloué au secteur de la justice devra permettre l’opérationnalisation de plus de juridictions déjà créées « théoriquement » par la loi de 2011, le recrutement de plus de personnel judiciaire, le renforcement de la formation continue d’acteurs de la justice, la création du centre de documentation de la Cour Suprême et des autres juridictions. Aussi, il devra conduire à l’opérationnalisation des bureaux d’accueil et d’orientation voire à la promotion d’une meilleure connaissance du droit.

Il reste clair aux yeux du président du Conseil supérieur de la magistrature que « certains défis liés à l’accès à la justice, à sa compréhension et à son acceptation par le citoyen ont leurs solutions entre les mains des acteurs mêmes de la justice ». Le chef de l’État estime « inconcevable » désormais « qu’un magistrat soit convaincu de corruption ou de comportements qui défient l’éthique et la déontologie de sa profession ».

Pour ce faire, il a engagé le ministre de la Justice, garde des Sceaux ainsi que le Conseil Supérieur de la Magistrature et l’Inspection des Services judiciaires à y veiller en permanence. En vue d’inciter au respect des bonnes pratiques, il les exhorte également à être regardants envers « les personnels exemplaires de la justice en termes de promotion et de distinction de leurs mérites ».

Avant de déclarer ouverte l’année judiciaire 2022-2023, le président de la transition, a tenu à préciser que « La justice malienne ne sera que ce que nous en ferons ».

Les syndicats de la magistrature avaient appelé, la veille, leurs militants à boycotter cette rentrée judiciaire pour motif de mot d’ordre de grève.

Chiencoro Diarra

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Malnutrition
ActuSanté

Malnutrition au Mali : comment adapter la stimulation psychosociale pour les enfants malnutris

by Chiencoro 1 décembre 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

En collaboration avec le ministère malien de la Santé et une ONG de développement social local, Médecin sans frontière (MSF) travaille à adapter la stimulation psychosociale pour les enfants malnutris au Mali.

Apporter des soins nutritionnels et un traitement médical aux enfants malnutris ne suffit pas. Il faut une stimulation psychosociale. L’ONG Médecin sans frontière travaille dans ce sens au Mali, à travers notamment une étude dénommée « StimNut » et qui vise à adapter cette approche de stimulation psychosociale au contexte malien et la mettre en œuvre.

Manque d’expertise et de moyen

Selon MSF, « la malnutrition aigüe seule ou en association avec d’autres pathologies — paludisme, diarrhées, maladies des voies respiratoires, infections dites opportunistes —, reste l’une des premières causes de mortalité des jeunes enfants au Mali ».

Les données de l’enquête nutritionnelle anthropométrique et de mortalité rétrospective de l’Institut national de la statistique (Instat), en 2021, font froid dans le dos. En 2021, « la prévalence de la malnutrition aigüe était de 10 % chez les enfants de moins de 5 ans et celle de la malnutrition aigüe sévère de 1,8 % », rapporte MSF dans un communiqué dont Sahel tribune a eu une copie.  

La stimulation psychosociale fait partie du Protocole de Prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe au Mali. Toutefois, elle est rarement proposée aux enfants et à leurs familles en raison non seulement d’un manque d’expertise et de moyens, mais aussi de protocoles adaptés, déplore le MSF.

Une étude à trois volets

Claire Bossard, épidémiologiste à Épicentre et coordinatrice de l’étude, explique : « Avec le soutien de MSF, du Ministère de la santé malien et d’une ONG de développement social local, nous allons adapter les interventions FUSAM au contexte malien et évaluer leur faisabilité et leur acceptabilité à Koutiala pour les enfants âgés de 6 à 23 mois atteints de malnutrition aigüe sévère ».

La première partie de cette étude consistait à décrire les facteurs clés, les perceptions, les normes et les pratiques influençant l’état nutritionnel et le développement précoce des jeunes enfants. « Fort de cet état des lieux, nous travaillons désormais à la deuxième partie de l’étude à savoir l’adaptation du protocole FUSAM, par une démarche de recherche participative impliquant des agents de santé, des gestionnaires de programmes nutritionnels, des parents, des tradipraticiens, des informateurs clés et les chercheurs impliqués dans l’étude », précise Dr Aissatou Diallo, coordinatrice de l’étude à Koutiala.

La troisième partie de l’étude — la mise en place de l’intervention de stimulation psychosociale adaptée — sera déployée auprès de 25 à 30 familles, en fin 2022. « Des séances hebdomadaires entre les parents ou accompagnants d’enfants sévèrement malnutris et des agents psychosociaux, formés pour accompagner les familles, seront dispensées dans les deux centres de santé sélectionnés pour l’étude et le service pédiatrique de l’hôpital MSF de Koutiala », a précisé le MSF.

Chiencoro Diarra

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Rentrée judiciaire 2021-2022
Actu

Rentrée des cours et tribunaux : les syndicats de magistrats appellent au boycott

by Mohamed Camara 1 décembre 2022
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La rentrée des cours et tribunaux, pour l’année 2022-2023, est prévue pour ce jeudi matin, à la Cour suprême de Bamako. Le thème retenu cette année est : « Une justice plus proche du Citoyen : Problématique d’une bonne distribution de la justice au Mali ».

À la veille de cette audience solennelle, dans un communiqué conjoint, le 29 novembre dernier, le Syndicat autonome de la magistrature et le Syndicat libre de la magistrature, ont annoncé un mouvement de grève.

En raison de ce mot d’ordre de grève, qui a « paralysé l’ensemble des juridictions de la République », les syndicats des magistrats ont demandé à leurs militants de boycotter cette audience solennelle de rentrée de cours et tribunaux.

Les deux grandes entités syndicales de la magistrature malienne rappellent leur indépendance et disent n’exiger autres que le retrait pur et simple du projet de loi « portant modification de la loi n° 2016-046 du 23 septembre 2016 portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour suprême » et la procédure suivie devant elle. Une loi que les entités jugent « séparatiste », « inéquitable » et « asservissant ». Selon les syndicats de la magistrature, l’objectif recherché derrière une telle loi n’est autre que la division des membres de la même corporation « en y proclamant, des privilégiés tout en caporalisant la justice ».

Tout en saluant « la discipline, l’engagement et la détermination de leurs preux militantes et militants », les syndicats de magistrats se disent néanmoins disponibles au dialogue. Cette grève doit prendre fin le 5 décembre prochain,

Mohamed Camara  

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Industrialisation
Enquête

Mali : l’industrialisation, l’une des priorités des autorités de la transition    

by Chiencoro 30 novembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Afin de lutter contre le chômage et propulser l’économie du pays, les autorités maliennes de la transition travaillent à l’industrialisation du pays. C’est l’une de leurs priorités. Cela se traduit par les nombreux projets en cours.  

Premier producteur de coton en Afrique, le Mali souffre d’un problème d’industrialisation en vue de transformer l’or blanc qu’il produit. Seulement 2 % du coton produit sont présentement transformés.

Pour un développement économique harmonieux, les industries viennent en appui aux activités rurales qu’elles valorisent. Dans ce pays sahélien, où le taux de production du coton s’élève à 700 000 tonnes par an, l’implantation d’industries solides demeure une urgence.

Dans son rapport annuel, Perspectives économiques en Afrique 2022, la Banque africaine de développement (BAD) indique : « L’industrialisation est la clé de la croissance économique à long terme et du développement durable ».

La Somafil

Les autorités maliennes de la transition semblent avoir compris le paradoxe dans leur pays et bien cerné l’importance de l’industrialisation. La semaine dernière, elles ont signé un protocole d’accord avec la société chinoise Qingdao pour l’implantation de deux unités de filature de coton : une à Koutiala et l’autre à Bamako. Les statuts de la nouvelle société malienne de filature (SOMAFIL) ont été signés, vendredi 25 novembre 2022, à la direction générale de la CMDT.

La première unité aura une capacité de production de 20 000 tonnes coton fibre à transformer en filet. La deuxième 25 000 tonnes par an, soit un total de près de 45 000 tonnes de coton fibre.

Ces usines, une fois installées, contribueront au développement socio-économique du Mali. Elles créeront 5000 emplois directs et 50 000 emplois indirects. L’usine de filature est la base de toutes les industries de textiles, a indiqué le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, sur les plateaux de l’ORTM.

L’usine Ciment Sahel Mali-SA

Au Mali, quatre (4) millions de personnes vivent du secteur coton, selon le ministre Sanou. La Somafil contribuera donc également à la relance de la COMATEX et de l’UMPP ainsi qu’à la création d’unités connexes au profit de notre pays et de nos populations.

Ces deux unités de filature viendront ainsi étoffer l’armature industrielle du Mali, qui souffre depuis des décennies d’un réel déficit d’industrialisation. D’ores et déjà, l’implantation de plusieurs industries est attendue dans ce pays sahélien en proie à une crise multidimensionnelle. Le 20 novembre dernier, la première pierre d’une usine de cimenterie a été posée à Nioro du Sahel. L’usine Ciment Sahel Mali-SA, avec une production annuelle estimée entre 4 et 6 millions de tonnes, sera la plus grande dans toute l’Afrique de l’Ouest.

Souveraineté économique

Toutes ces initiatives ont été précédées par la création d’une société de recherche et d’exploitation minière (SOREM) ainsi que la pose de la première pierre de l’usine de cimenterie Atlas à Dio Gare, localité située à quelques kilomètres de la ville garnison de Kati. Les autorités maliennes de la transition ont aussi annoncé la construction d’une nouvelle usine de raffinage de l’or, la relance des activités de l’UMPP et de la COMATEX. Toutes ces initiatives de développement économique viennent s’ajouter aux projets de lithium de Goulamina et de diamant à Bougouni.

Pour une véritable souveraineté, il faut une économie émergente. Cette émergence passe par une forte industrialisation, gage de réduction des exportations de matières premières et de lutte contre le chômage. Du coup, elle accompagne aussi les efforts pour le retour de la stabilité et de la paix dans le pays. Cela, les autorités maliennes semblent l’avoir bien assimilée.

En seulement deux ans de gestion, la transition malienne de la « rectification » a obtenu des résultats remarquables en matière d’industrialisation du pays et de rénovation d’industries. Dans plusieurs secteurs, l’industrialisation connaît un progrès notoire.

Chiencoro Diarra

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Route Zambougou Sanando copie
ActuSécurité

Sécurité routière : incivisme et mauvais état des routes, sources de dysfonctionnements

by Mohamed Camara 30 novembre 2022
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À Bamako, c’est un constat partagé à grande échelle par la population. Le mauvais état des routes combiné au manque d’entretien demeure un défi de taille. Embouteillages infernaux, retards endémiques au travail, l’incivisme. La circulation dans la capitale malienne est un véritable Calcio italien.

Ce matin du lundi 28 novembre, le tronçon quittant la place « Palestine » (Raildâ), pour traverser la commune I du district de Bamako avant de se fondre dans la RN27 de Koulikoro, est marqué par une file interminable de voitures et d’engins à deux et trois roues, à perte de vue. Cette voie complètement abîmée par des nids de poule, souvent géants, est quotidiennement affluente. La commune I reste un endroit densément peuplé à Bamako.

Sur ce tronçon, en état de désuétude, la poussière nous étouffe et limite notre champ de vision, faute de nettoyage.

« Chaque jour, c’est comme ça. Vous voyez vous-mêmes l’état de la route. Elle est délabrée et elle ne peut plus tenir face à l’accroissement des engins. Je pense qu’il est temps de la réaménager afin qu’elle réponde aux besoins », se désole M. Mamoutou Touré, habitant de Djelibougou.

De l’incivisme

À cet état délabré de la route s’ajoute l’incivisme.Les policiers sont presque souvent dans l’impossibilité de retenir les usagers.

« C’est un problème de citoyenneté. Presque tout se réunit sur cette petite route, des camions transportant le sable, des bus de transport, Sotrama, etc. », explique M. Oumar Diarra, banquier à la retraite. À son entendement, « Pour que nos routes puissent résister longtemps, il nous faut accepter certains sacrifices. Aucune autre solution n’existe dans la commune pour venir en appui à cette route très fréquentée. Si ce n’est que les usagers prennent conscience ».

De son côté, M. Cheick Oumar Berthé, usager de la route, a indiqué : « Il nous faut aussi être courtois dans la circulation. Chacun est pressé, mais vu l’insuffisance de routes dans la ville, nous devons être tolérants, et contrôler la vitesse pour éviter souvent le pire ».

À l’instar de cette autoroute de la commune I, plusieurs routes de la capitale sont confrontées à la même dure réalité, qui occasionne plusieurs incidents dans la circulation.

Des dysfonctionnements

Les embouteillages infernaux sont la source de beaucoup de dysfonctionnements dans les affaires. « À Bamako, nous sortons tous à la même heure. Ce qui donne souvent ce scénario de bouchon interminable. Vous quittez un autre pour vous perdre dans un autre. C’est agaçant et amer ! » marmonne M. Maïga dans sa voiture.

À rappeler que la semaine de la sécurité routière qui s’est achevée le week-end dernier s’est soldée sur des actions de sensibilisation sur le port du casque de protection et la limitation de vitesse sur les routes. Le constat de l’ANASER sur le taux des accidents de la circulation fait ressortir une hausse annuelle. Et Bamako paie un lourd tribut, avec cause principale, l’incivisme.

Mohamed Camara

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Quai d'Orsay
ActuSécurité

Mali : la France confirme l’arrestation de certains de ses ressortissants

by Sahel Tribune 30 novembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Le Quai d’Orsay a confirmé, mardi 29 novembre, l’arrestation de ressortissants français au Mali. « Nous avons été informés de l’arrestation de ressortissants français au Mali. Nous suivons la situation en lien avec l’ambassade de France à Bamako », a fait savoir le ministère des Affaires étrangères à l’Agence France-Presse. Selon le journal Le Monde, les autorités françaises n’ont fourni aucun autre détail sur cette arrestation.

Le lundi 28 novembre, le ministère malien de la Sécurité et de la Protection civile avait indiqué dans un communiqué qu’« une opération des forces de sécurité »,  avait eu lieu dimanche, « pour libérer des otages et appréhender les membres d’un groupe de criminels et de narcotrafiquants qui les détenaient » à Missabougou, à l’est de Bamako.

La rédaction

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Coupe du monde 2022
#Mondial2022Sport

Coupe du Monde 20222 : les Pays-Bas et le Sénégal qualifiés dans le groupe A

by Cheickna Coulibaly 29 novembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 3 minutes read

La troisième journée des phases de groupes de la Coupe du Monde Qatar 2022 a démarré cet après-midi avec logiquement le groupe A. A l’issus des rencontres jouées en simultané, les Pays-Bas ont facilement validé leur ticket pour les huitièmes de finale en l’emportant 2-0 contre le pays hôte, le Qatar (déjà éliminé). Tandis que les lions de la Teranga se sont imposés contre l’Equateur (2-1).   

On connait désormais le nom des deux nations qualifiées dans le groupe A au terme des matchs disputés en simultané. Le Sénégal et les Pays-Pays ont validé leur ticket pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde Qatar 2022.

Kalidou Koulibaly, l’homme providentiel

Le Sénégal a réalisé l’exploit 20 ans après, en venant à bout de l’Equateur (2-1) au terme d’une rencontre âprement disputée au stade Khalifa International. Le Premier pays africain qualifié pour les huitièmes, a aligné dans son onze de départ, le quatuor offensif Ndiaye-Gueye-Sarr-Dia. Cette formation très offensive des Sénégalais a fait la misère des défenses de la Tri en première période. D’ailleurs c’est Ismaila Sarr, qui a pris ses responsabilités pour ouvrir le score sur un penalty qu’il a lui-même provoqué (0-1, 44e). 

Il a fallu attendre l’égalisation des Sud-Américains par l’intermédiaire du milieu de terrain, Moisés Caicedo (1-1, 68e), pour voir le courageux défenseur et capitaine des lions de la Teranga, Kalidou Koulibaly crucifier le portier adverse à la 70eme minute à la suite d’un coup franc botté par Gueye (1-2). Le Sénégal repasse ainsi devant jusqu’à coup de Sifflet final mais sera privé de Gueye pour les huitièmes, averti à la 66e minute.  Il termine en conséquence 2e du groupe A avec 6 points derrière les Pays-Bas. Aliou Cissé a de quoi être fier de ses hommes bien que privé du 2eme au classement du Ballon d’Or 2022, Sadio Mané. 

Les Pays-Bas en maitre absolu

Les Pays-Bas, (premiers du groupe A avant leur rencontre) ont profité de leur victoire (2-0) contre la sélection qatarie pour s’envoler au classement avec 7 points, synonyme de qualification pour les huitièmes de finale.  La formation oranje emmenée par le Trio Memphis Depay- Klaassen-Cody Gakpo en attaque a effectué une promenade de santé devant le pays hôte déjà éliminé, avec 0 point et 1 seul but marqué. 

Coupe du monde 2022
Coupe du monde 2022

 Les Néerlandais mettaient très vite la défense adverse à contribution avec plusieurs actions dangereuses. Finalement, c’est le jeune attaquant du PSV Eindhoven, Cody Gakpo qui donnera l’avantage aux siens après un bon service de klaassen (1-0, 26e). Il marque au passage son troisième but lors de cette 22eme Edition de la Coupe du Monde.  Après la pause, la bande de Memphis Depay qui ne voulait pas trop se découvrir au risque de se faire rattraper au score, a marqué le but du 2-0 par l’intermédiaire du joueur de FC Barcelone Frenkie de Jong à la 49e minute. Un but du break qui scellait la rencontre.

Qualifiés respectivement en tant que premier et deuxième du groupe A, la formation oranje affrontera le deuxième du groupe B et la formation sénégalaise sera opposée au 1er du groupe B. 

Cheickna Coulibaly

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Remise du Rapport annuel 2021 du Vérificateur général
Actu

Lutte contre la corruption : remise du Rapport 2021 du Bureau du Vgal au chef de l’État

by Chiencoro 29 novembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Le Bureau du vérificateur général a remis, ce mardi 29 novembre 2022, son Rapport annuel 2021 au président malien de la transition. Ces vérifications offrent un tableau moins luisant de la gestion des administrations publiques du pays.

33 missions réparties entre vingt (20) vérifications financières et de conformité ; quatre (4) vérifications de performance ; huit (8) vérifications de suivi des recommandations ; une (1) évaluation de politique publique, telle est l’articulation du Rapport annuel 2021 du Bureau du Vérificateur général. Ces missions ont couvert les domaines de la santé, des transports, de l’éducation, de la décentralisation, de l’énergie et de l’eau, des mines, du développement rural, des technologies de l’information et de la communication.

18 dossiers transmis et 22 dénoncés

Selon le Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby, « Ces différentes vérifications et évaluation offrent un tableau moins luisant de la gestion des secteurs concernés ». Les irrégularités administratives devront faire l’objet de vérifications de suivi des recommandations par le Bureau du Vgal tandis que les irrégularités financières ont fait l’objet de transmission et de dénonciation aux autorités judiciaires.

M. Baby souligne qu’au cours de l’année 2021, 18 dossiers ont été transmis au président de la section des Comptes de la Cour Suprême. Parmi lesquels, quatre (4) ont été déférés au Parquet général de la Cour Suprême, 14 ont fait l’objet d’examen par les chambres compétentes.

Il convient également de noter que 22 dossiers ont été dénoncés aux Procureurs de la République près les Tribunaux de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako, de Kayes et de Mopti, chargés des Pôles économiques et financiers. Des suites judiciaires ont été données à ces dénonciations, selon le Vgal, qui estime que ce « résultat est le fruit de la forte synergie engagée entre les autorités judiciaires et le Bureau, suite notamment à l’adoption et à la promulgation de la nouvelle loi régissant le Vérificateur général ». Une collaboration que le président de la transition a saluée et encouragée.

S’inspirer de l’expérience du Rwanda

Prenant la parole après la réception du Rapport annuel 2021 du Bureau du Vérificateur général, le colonel Assimi Goïta a rappelé que « La lutte contre la corruption et la délinquance financière fait partie des priorités des autorités de la Transition ». Selon ses précisions, le peuple malien aspire « à plus de bonnes pratiques et de gestion efficiente au sein de nos structures et services publics ».

Le président Goïta a rassuré qu’il exploitera à souhait ce Rapport « pour que des actions décisives puissent être entamées dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière, particulièrement dans la gestion efficace des fonds et deniers publics ».

Le Vgal s’est réjoui de l’engouement que créent chaque année les rapports de vérification et d’évaluation de son instance. « Ces vérifications et évaluation de l’année 2021 sont largement inspirées des saisines. De 50 en 2020, les saisines reçues par le Bureau sont passées à 64 en 2021 », a-t-il expliqué.

Selon Samba Alhamdou Baby, ce rapport 2021 « est le fruit d’une analyse approfondie se fondant non seulement sur la cartographie des risques et l’importance des secteurs d’activités des entités, mais également sur les saisines reçues des citoyens, des organisations de la société civile et surtout du Gouvernement ».

Cette cérémonie de remise du Rapport annuel 2021 a enregistré la présence de l’Auditeur général du Rwanda, Alexis Kamuhire. Plusieurs analystes convergent sur l’expérience éprouvée du Rwanda en matière de pratiques de gestion des finances publiques.

Chiencoro Diarra

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Qatar 2022
#Mondial2022Sport

Coupe du Monde Qatar 2022 : le Cameroun presque éliminé, la Seleçao file en huitièmes, le Ghana relancé, Bruno Fernandes porte le Portugal !

by Cheickna Coulibaly 29 novembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 5 minutes read

Presque éliminé le Cameroun n’a plus son destin en main, le Brésil en huitièmes, ce doublé de Mohammed Kudus qui relance favorablement le Ghana, Bruno Fernandes qualifie le Portugal. Retrouvez tous les résultats des rencontres de la Coupe du Monde Qatar 2022 du lundi 28 novembre 2022 sur saheltribune.com. 

Cette journée du mondial 2022 a débuté avec la rencontre du Cameroun et de la Serbie comptant pour la 2e journée dans le groupe G. Lions indomptables et Aigles blancs (Battus lors de leur première sortie) se sont quittés sur un nul (3-3), dans une rencontre spectaculaire avec des rebondissements et surtout avec beaucoup de buts.

Le Cameroun presque éliminé

 Ce résultat (3-3) n’arrange aucune des deux nations avec un point chacune. Ce sont les Camerounais qui ont ouvert la marque par l’intermédiaire du joueur du FC Nantes à Jean-Charles Castelletto (1-0, 29e). Mais les Serbes ont vite réagi en renversant le score peu avant la pause grâce aux réalisations de Strahinja Pavlovic (1-1, 45e +1) et de Sergej Milinkovic-Savic (1-245e+3).

Après la pause, les Serbes s’offrent même un troisième but par l’intermédiaire d’Aleksandar Mitrovic (1-3, 53e). Choqué Rigobert Song décide d’injecter du sang neuf à son attaque avec l’entrée de Vincent Aboubakar. Ce dernier réduira le score (2-3, 64e) avant que Choupo-Moting ne mette les deux équipes à égalité (3-3, 66e). Score final. Avec 1 point chacune, les deux nations sont maintenant dos au mur pour la suite de la compétition.

Lors des dernières rencontres du groupe G qui se joueront dans la soirée du vendredi, les Serbes seront opposés aux Suisses, 2e au classement. Les Camerounais quant à eux devront battre le Brésil et espérer un faux pas des Suisses pour entrevoir les portes des huitièmes.

La Seleçao file en huitièmes de finale

Sans Neymar, sorti sur blessure lors de la 1re journée, le Brésil a validé son ticket pour les huitièmes de finale du Mondial en battant la formation suisse (1-0) grâce à la réalisation de l’ancien du Real Madrid, Casemiro en fin de rencontre. 

En première période, les quintuples champions du monde ont globalement dominé sans pour autant trouver la faille. Entre le système ultra défensif des Auriverdes et le manque de réalisme des joueurs offensifs de la Seleçao à l’image de la reprise du tibia de Vinicius Junior (27e) ou encore la frappe de Raphinha, captée par le portier suisse (31e), le premier acte s’achève sur un nul.

Au retour des vestiaires, les Brésiliens dans leur volonté de se qualifier dès maintenant pour éviter toute surprise déplaisante, ont accentué leurs dominations avec l’entrée en jeu de nouveaux joueurs offensifs. Finalement c’est le milieu de Manchester United, Casemiro, qui, d’une magnifique demi-volée de l’extérieur du pied droit dans la surface adverse, délivrera tout un pays (1-0, 83e).

Au classement, avec 6 points, les Brésiliens sont en tête du groupe G, les Suisses en comptent 3 points, les Camerounais 1 point (avec une meilleure différence de but) sont 3e à égalité de point avec les Serbes.                                                                                                          

Ce doublé de Mohammed Kudus qui relance le Ghana                                                                                                             

Dernier du groupe H, après sa défaite (2-3) lors de sa première sortie contre le Portugal, le Ghana d’André Ayew s’est relancé face à la Corée du Sud (3-2) au terme d’un match palpitant. Cette rencontre était primordiale pour les deux nations qui rêvent d’accéder aux huitièmes de finale. Les Back Stars se devaient de l’emporter puisqu’en cas d’une nouvelle déconvenue, ils risquaient l’élimination.

De son côté, la Corée du Sud, portée par sa star et capitaine Heung-min Son, avait l’occasion de prendre provisoirement la tête du groupe. Les choses ont tourné à la faveur des Ghanéens dès la 23e minute avec un but de Mohammed Salisu (1-0). Juste avant la mi-temps, Mohammed Kudus va marquer le but du 2-0.

Au retour de la pause, l’équipe « des Guerriers Taeguk » va revenir au score après le doublé de Gue-Sung Cho (2-1, 58e) et (2-2, 61e). C’est le moment choisi par Mohammed Kudus pour libérer les Black Stars avec son second but (3-2, 68e). Le score reste inchangé malgré de nombreuses tentatives des Sud-Coréens en toute fin de rencontre.  

Lors de sa dernière sortie en phase de poule, le Ghana, 12 ans après son échec en quart de finale du mondial 2010 affrontera son bourreau en occurrence l’Uruguay pour se qualifier pour les 8e. La Corée du Sud qui n’a plus son destin en main défiera le Portugal.

Bruno Fernandes porte le Portugal

Le match de clôture de la deuxième journée des phases de groupe du mondial a opposé le Portugal à l’Uruguay dans le groupe H. Au terme de la rencontre, le Portugal sorti victorieux sur un score de 2-0 grâce à un doublé de Bruno Fernandes, a validé son ticket pour les huitièmes.

Le Portugal à égalité de point le Ghana (3 points) avant le début de la confrontation, a profité de ce succès pour consolider leur place de leader du groupe H. De son côté, la sélection de Luis Suárez accrochée lors de la première journée (0-0) par les Sud-Coréens occupait la 3e place avec 1 point. Le premier acte de ce match était à l’avantage des coéquipiers de Cristiano Ronaldo qui comptaient 70 % de possession, mais perdaient leur défenseur latéral Nuno Mendes, victime d’une blessure, qui cède sa place à Raphaël Guerreiro (42e).

C’est en deuxième période que les Portugais trouveront la faille. À la 54e minute, Bruno Fernandes délivre tout un peuple sur un centre-tir qui termine sa course au fond des filets de l’Uruguay. Et le milieu offensif de Manchester United va doubler la mise sur penalty dans le temps additionnel (2-0, 92e) score final. Le Portugal rejoint ainsi les deux nations qualifiées à ce stade à savoir la France et le Brésil.

Au classement le Portugal est leader avec 6 points, en deuxième position on retrouve le Ghana avec 3 points, les nations de la Corée du Sud et de l’Uruguay sont respectivement 3e et 4e avec 1 petit point chacune.

Cheickna Coulibaly

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Coupe du monde 2022
#Mondial2022Sport

Coupe du Monde Qatar 2022 : le Costa Rica relance tout dans le groupe E, les lions de l’Atlas terrassent les diables rouges, la Mannschaft peut remercier Niclas Füllkrug !

by Cheickna Coulibaly 28 novembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 5 minutes read

Le Costa Rica relance tout dans le groupe E, les lions de l’Atlas terrassent les diables rouges, la Croatie élimine le Canada, Niclas Füllkrug sauve la Mannschaft. Retrouvez tous les résultats des rencontres de la Coupe du Monde Qatar 2022 du dimanche 27 novembre 2022 sur saheltribune.com. 

La première rencontre de journée du dimanche 27 novembre, a opposé, dans le groupe E le Japon au Costa Rica de Keylor Navas, qui, en toute fin de rencontre, est sorti vainqueur (1-0).

Au cours de cette rencontre comptant pour la deuxième journée du mondial 2022, le Japon auteur d’un exploit face à Allemagne pour son entrée en lice (2-1), n’a pas pu prendre le meilleur sur des Costariciens courageux (vaincus au tour précédent par l’Espagne 7-0).

Le Costa Rica relance tout dans le groupe E

Dans ce match peu spectaculaire au niveau du rythme, les ticos du Costa Rica se sont d’abord concentrés sur les tâches défensives avant de surprendre les Nippones à la 81e minute sur leur seul tir cadré, par l’intermédiaire de son défenseur latéral Keysher Fuller (1-0).

Cette Victoire des Centraméricains relance tout dans ce groupe où l’Allemagne était en mauvaise posture. Si le Costa Rica reste en vie dans cette Coupe du Monde, c’est bien grâce à un immense dernier rempart Keylor Navas. Le capitaine costaricien a fait parler son talent avec plusieurs parades décisives devant les assauts offensifs nippons. Pour la 3e et dernière journée, le Japon sera opposé à l’Espagne et les Costariciens feront face aux Allemands. 

Les lions de l’Atlas terrassent les diables rouges

Incroyable. Les lions de l’Atlas ont puni les Belges (2-0) lors de la 2e journée de la Coupe du Monde. Dans un stade Al-Thumama avec un public en partie supporter du Maroc, les joueurs marocains ont pris les trois points devant les Diables rouges d’Eden Hazard et se relancent, par la même occasion, dans la course aux huitièmes dans ce groupe F.

pendant ce match, dans un premier temps replié dans leur moitié de terrain, les Marocains se sont peu à peu découverts pour ouvrir le score au final par l’intermédiaire de l’entrant Abdelhamid Sabiri (73e, 1-0). Et le but du break a été marqué dans les arrêts de jeu par un autre entrant Zakaria Aboukhlal qui a converti une offrande de Zyech (92e, 2-0) devant un devant un Thibaut Courtois impuissant.

Ce coaching gagnant du sélectionneur Walid Regragui a permis de tout relancer dans ce groupe F. lors de la dernière sortie de la phase de groupe, qui jouera le jeudi, le Maroc doit impérativement l’emporter face au Canada (déjà éliminé) pour valider sa place en 8e. La Belgique va tenter de se réveiller contre la Croatie. 

La Croatie élimine le Canada

Dans ce second match du groupe F, qui s’est joué dans l’après-midi, la Croatie, menée par le Canada depuis la deuxième minute du jeu, a réussi à renverser la situation pour finalement l’emporter (4-1). 

Pour cette 2e sortie, tout avait bien débuté pour les Cannucks avec ce but matinal du joueur de Bayern Munich Alphonso Davies (1-0, 2e), le premier but d’ailleurs de l’histoire du Canada en Coupe du Monde. Avec ce mauvais départ, les Croates se sentant menacés ont vite réagi pour éviter de chuter dans le classement. Peu avant la mi-temps, tout bascule en faveur des coéquipiers de Modric.

À la 36e minute, l’attaquant Croate Andrej Kramarić recollait au score d’une belle frappe croisée (1-1). Suivi du but de 2-1 de Marko Livaja. Devant des Canadiens pas expérimentés, Andrej Kramaric s’offrait un doublé au retour des vestiaires, après une action collective (3-1, 70e). Avant que le Rennais Lovro Majer ne marque le but du (4-1, 90e).

Avec cette victoire, la Croatie profite de la défaite de la Belgique pour prendre les commandes au classement avec 4 points à égalité de point avec le Maroc, la Belgique est 3e avec 3 points. Le Canada avec 0 point recueilli après 2 journées est éliminé de cette compétions. La dernière journée du groupe F sera déterminante pour connaitre les deux Nations qui continueront l’aventure au Qatar.

Niclas Füllkrug sauve la Mannschaft

Le dernier match de cette journée a opposé dans le groupe E, l’Espagne à l’équipe allemande qui, battue au match précédent, a pu arracher le match nul (1-1) à quelques minutes de la fin pour se relancer.

La Mannschaft, quatre fois championne du monde, peut remercier son attaquant Niclas Füllkrug, qui découvre l’équipe nationale à 29 ans. Remplaçant au coup d’envoi, le joueur de Brême a su répondre à un but d’Alvaro Morata, entré lui aussi en jeu (1-1, 83e) pour repousser le risque d’une deuxième élimination consécutive au premier tour d’un Mondial, quatre ans après l’humiliation en Russie. Avec la défaite de la sélection japonaise face au Costa Rica, et le point du nul obtenu par les Allemands, les quatre équipes du groupe E peuvent toutes encore espérer se qualifier pour les huitièmes de finale. Au classement, l’Espagne mène la danse avec 4 points, le Japon 2e avec 3 points à égalité de point avec le 3e le Costa Rica et l’Allemagne est tout en bas avec 1 point.

Cheickna Coulibaly

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Maison de réfugiés dans un camp de la région de Mopti
ActuPolitique

Mali : des ONG annoncent la suspension de leurs activités

by Mohamed Camara 28 novembre 2022
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Suite au communiqué Nº 042 du gouvernement malien de la transition, annonçant l’arrêt sur son territoire, avec « effet immédiat », des activités de toutes les ONG financées ou appuyées par la France, certains organismes non gouvernementaux ont commencé à plier bagages et suspendre leurs financements dans le pays.

Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a tenu une réunion, le 22 novembre dernier, au cours de laquelle il a demandé aux ONG ayant des activités au Mali de suspendre « avec effet immédiat les activités financées sur des fonds publics français »

Le groupe AFD, qui finance un bon nombre de projets au Mali, se dit « contraint d’arrêter le financement » de ses activités au Mali, à compter du 25 novembre. Il va procéder « à la clôture des projets soutenus par le Groupe AFD (quelle que soit la source de financement ou le guichet dès lors que l’une des entités du Groupe finance le projet) ».

Il n’est pas le seul dans cette situation. Dans une note envoyée, le 24 novembre au gouverneur de Gao, le Médecin du monde Belgique (MDM), a indiqué avoir suspendu, temporairement, « ses activités dans la région par mesure conservatoire vu que nous étions bénéficiaires d’un financement français ». Elle a aussi indiqué la possibilité de poursuite de ses autres activités couvertes par d’autres financements.

Mohamed Camara

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Sommet des dirigeants États-Unis–Afrique
ActuPolitique

 Sommet des dirigeants États-Unis–Afrique : vers une coopération accrue sur les priorités mondiales communes 

by Chiencoro 28 novembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Le Sommet des dirigeants États-Unis–Afrique rassemblera, du 13 au 15 décembre 2022, des leaders de l’ensemble du continent africain à Washington. En prélude à cette rencontre, le Centre médiatique régional pour l’Afrique, du département d’État des États-Unis, a tenu un point de presse numérique, le 22 novembre 2022. Objectif : éclairer les médias sur les objectifs de ce sommet.

L’annonce avait été faite en juillet 2022. Joe Biden, le président des États-Unis a invité 49 chefs d’État africains et le président de l’Union africaine (UA) à Washington pour un sommet de trois jours. Participeront également à ce sommet les jeunes leaders africains et de la diaspora ainsi que la société civile. Les États-Unis entendent ainsi mettre en exergue l’importance de son partenariat avec les pays africains en vue de faire avancer les priorités communes, lit-on dans un communiqué.

Dana Banks, conseillère principale du Conseil de sécurité nationale pour le Sommet des dirigeants États-Unis–Afrique, explique que « Le sommet s’appuie vraiment sur la reconnaissance selon laquelle l’Afrique est un acteur géopolitique essentiel, qui façonne notre présent et influencera notre avenir ». Rappelant les propos du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, elle indique que « l’Afrique façonnera non seulement l’avenir des Africains, mais aussi celui du monde ».

Des fora

Le président américain reste convaincu que cette collaboration avec l’Afrique permettra de relever les défis communs et de saisir les opportunités, notamment l’augmentation de la production de denrées alimentaires durable, le renforcement des systèmes de santé, la lutte contre la pandémie de Covid-19 et la préparation aux futures pandémies. Aussi, permettra-t-elle d’apporter une réponse à l’aggravation de la crise climatique, à la mise en place d’une économie mondiale forte et inclusive tout en fournissant une aide humanitaire vitale. Le renforcement des normes démocratiques mondiales, des institutions et de l’État de droit figurent également parmi les préoccupations au cours de ce prochain sommet.

Selon les précisions du sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines, Robert Scott, plusieurs fora vont jalonner cette rencontre. Le premier jour sera marqué par un forum des jeunes leaders africains et de la diaspora, un forum de la société civile, un forum sur la paix, la sécurité et la gouvernance. Enfin, des discussions sur le climat ainsi que la santé.

Ce sommet est également une occasion pour les entreprises africaines et américaines de se réunir et de se rencontrer en vue de discuter des opportunités d’affaires. Le dernier jour sera consacré aux rencontres entre le président Biden et les chefs de délégation, les chefs d’État du continent concernés.

Ce sommet est donc une « occasion pour les gens de se rencontrer, quels que soient les rôles qu’ils jouent » Joe Biden avait déclaré en juillet : « Ce sommet démontrera l’engagement durable des États-Unis envers l’Afrique et soulignera l’importance des relations entre les États-Unis et l’Afrique et d’une coopération accrue sur des priorités mondiales communes ».

Chiencoro Diarra

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Forces de sécurité malienne
ActuSécurité

Bamako : 10 otages libérés des mains de quatre criminels

by Sahel Tribune 28 novembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

À Missabougou, en commune VI du district de Bamako, les forces de sécurité malienne ont fait une descente, ce dimanche 27 novembre 2022, dans la tanière d’un « groupe de criminels et de narcotrafiquants ». Plusieurs otages ont été libérés du joug de ces criminels, qui avaient trouvé refuge non loin de l’hôpital du Mali.

« Cette opération, menée sur la base de renseignements minutieusement exploités, a permis de libérer dix (10) otages, dont trois (3) femmes et six (6) enfants », lit-on dans un communiqué du ministère malien de la Sécurité et de la Protection civile, qui précise que quatre criminels, dont un franco-sénégalais, deux français et un franco-malien, ont été arrêtés.   

Sans donner de précisions sur le sort qui sera réservé à ces criminels, le gouvernement malien indique que les otages libérés sont membres d’une famille. Ils avaient été enlevés depuis le 18 novembre dernier. Leur libération avait été conditionnée au paiement d’une rançon de 900 millions de FCFA ou à la livraison d’informations permettant de localiser la cocaïne récemment interceptée par les douanes maliennes.

Les enquêtes sont toujours en cours en vue de démanteler ce « réseau criminel » ainsi que les complices.

Le 20 novembre 2022, un prêtre catholique, Hans-Joachim Lohre, de nationalité allemande, a été porté disparu au Mali, où il réside depuis une trentaine d’année et enseigne à l’Institut de formation islamo-chrétienne de Bamako.

La rédaction

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Coupe du monde 2022
#Mondial2022Sport

Coupe du Monde Qatar 2022 : la Pologne de Robert Lewandowski proche des 8e, l’Albiceleste revit grâce à Messi, les Tricolores déjà qualifiés !

by Cheickna Coulibaly 27 novembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 4 minutes read

La Pologne de Robert Lewandowski proche des 8e, l’Albiceleste revit grâce à Messi, l’Australie assure l’essentiel, Les Tricolores déjà qualifiés avec un Mbappé double buteur. Retrouvez tous les résultats des rencontres de la Coupe du Monde Qatar 2022 du samedi 26 novembre 2022 sur saheltribune.com. 

Dans le groupe C, la Pologne emmenée par le meilleur buteur de son histoire Robert Lewandowski a remporté (2-0) son premier match de la Coupe du monde 2022, face à l’Arabie saoudite, tombeuse de l’Argentine (2-1) au précédent tour.

La Pologne de Robert Lewandowski proche des 8e

 Bousculés physiquement par les faucons verts, les Polonais ont renversé la tendance dès la première période. Piotr Zielenski a profité d’un caviar de son capitaine Robert Lewandowski pour crucifier à bout portant le portier adverse (1-0, 39e). En toute fin de rencontre, la Pologne double la mise par l’intermédiaire de celui qui n’avait jamais marqué dans une Coupe du Monde (Robert Lewandowski).

Sur un pressing, la star barcelonaise récupère le ballon et trompe sans problème de dernier rempart des Saoudiens (2-0, 82e). Score final. La Polonaise leader de groupe C, va devoir livrer bataille contre l’Argentine de Messi, le mercredi prochain, pour une place en 8e de finale. Les façons vertes quant à eux joueront le Mexique.

L’Albiceleste revit grâce à Messi

Après avoir été surpris en première journée par l’Arabie Saoudite d’Hervé Renard (2-1), l’Albiceleste pour continuer à espérer au titre final devait prendre des points contre le Mexique lors de la 2e journée de ce Mondial 2022. Et le peuple argentin s’en est remis à son septuple Ballon d’or, Leo Messi pour l’emporter (2-0) et se relancer dans la course aux huitièmes de finale dans le groupe C. Pour le coup, le sélectionneur argentin Lionel Scaloni a effectué 5 changements par rapport au premier match.

Avec son armada offensive composée de Di Maria-Messi-Mac Allister-Martinez, l’Albiceleste a dominé les débats sans trouver la faille en 1re mi-temps. À l’heure du jeu, Messi, idéalement servi par Di Maria, expédie un tir croisé dans les filets d’Ochoa (1-0, 64e). Les Mexicains ont tenté de revenir au score, mais se font refroidir dans les dernières minutes de la rencontre. Avec une belle frappe enroulée le milieu de Benfica Enzeo Fernandez, servi par Messi scelle la précieuse victoire des siens (2-0, 87e).

Au classement la Pologne est 1re avec 4 points, l’Argentine 2e avec 3 points à égalité de point avec l’Arabie Saoudite, le Mexique ferme la marche avec 1 point. Tout se jouera donc dans ce groupe C lors la dernière journée.

L’Australie assure l’essentiel

La deuxième journée du groupe D s’ouvrait avec une affiche opposant l’Australie à la Tunisie. Cette rencontre curiale pour les deux Nations a vu les Socceroos de l’Australie l’emporter contre les Aigles du Carthage sur la plus petite des marges (1-0). Défaits (1-4) par les Bleus pour leur 1re sortie dans ce mondial, les Australiens ont rapidement mené au score par l’intermédiaire de Duke sur une belle tête lobée (1-0, 24e) face à des Tunisiens qui ont su accrocher le Danemark lors de la première journée.

De par cette victoire, les Socceroos restent dans le coup pour les 8e de finale. Pour cela, ils devront s’imposer ou tenir au moins le match nul contre au Danemark pour continuer l’aventure. Les Tunisiens, très proches de rentrer à la maison, auront fort à faire pour se débarrasser de l’équipe de France.

Les Tricolores déjà qualifiés, Mbappé double buteur

Dans la seconde rencontre du groupe D, pour sa deuxième sortie, l’équipe de France qui a disposé des dynamites danoises dans la douleur (2-1), grâce à un doublé de Kylian Mbappé, est déjà qualifiée pour les huitièmes de finale. Les hommes de Didier Deschamps particulièrement dominateurs, ont manqué de réalisme en première période comme atteste cette tête de Rabiot qui a buté sur le portier danois Schmeichel (21e) ou cette reprise manquée de Mbappé idéalement servi par Dembélé dans la surface (40e).

Au retour des vestiaires, la France se réveille enfin. À la 61e minute, Mbappé profite d’un relai avec Theo Hernandez, dans la surface adverse, pour ouvrir le score (1-0). Quelques minutes plus tard, le défenseur danois Christensen recolle au soccer sur une tête imparable pour le portier français (1-1, 68e). Avant que Mbappé ne donne définitivement l’avantage aux siens (2-1). Les tricolores avec deux victoires en autant de rencontres ont validé leur place en huitièmes de finale. Ils joueront leur troisième et dernière journée le mercredi prochain, contre la Tunisie.

Au classement dans le groupe D, après 2 journées, la France est en tête avec 6 points, secondée par l’Australie 3 points, le Danemark est 3e avec 1 point en égalité de point avec la Tunisie.

Checikna Coulibaly

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Manifestation du 22 septembre 2021 à Bamako, à la Place de l'indépendance
ActuAnalyses

[Tribune] Gouvernance : le mal-être de l’être-malien dans la gestion de la transition

by Mikailou Cissé 27 novembre 2022
written by Mikailou Cissé 3 minutes read

L’état du vécu d’un peuple est le reflet du pourvoir de l’exécutif. Et l’efficacité des mécanismes et procédures administratives mis en place entre le peuple et les décideurs se mesure dans la gestion de la transition.

Une nouvelle ère se profile à l’horizon au Mali avec une allure peu suspectée par les acteurs de la scène politique et des autorités de la transition. Ces hommes en kakis qui détiennent les leviers du pouvoir décisionnel et qui se réclament acteurs du changement.

Le mal-être accole l’être-malien

Les réactions que suscitent les discours et les pratiques des instances en charge des prises de décision laissent planer des doutes et du suspense sur la prise en compte des idéaux que renferme le concept « Mali-Kura ». Le mal-être qui est décrié depuis des décennies peine à faire place à un autre mode d’être-malien, dans la pratique de la gestion des affaires de la vie de la Nation.

La fierté aux autorités fait-elle place à la suspicion à leur égard ? Le ton employé dans le communiqué de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), le compte-rendu de la conférence de presse et les prises de position des leaders de l’Union nationale des travailleurs du Mali et syndicats affiliés, laissent transparaitre un divorce entre les tenants du pouvoir et les différentes corporations.

Ce qu’implique le concept de Mali Kura

Les motifs et les injonctions des préavis de grève, exposé sur la place publique, traduisent et manifestent que le deal convenu avec chaque corporation en vue de donner satisfaction à leurs doléances n’a pas été observé. C’est aussi la preuve que le langage des interlocuteurs de l’exécutif ne rassure plus. En effet, les différentes corporations avaient accepté un moment de faire balle à terre pour, disait-on, soutenir les autorités de la transition dans l’instauration du Mali Kura.

Un concept dépourvu de réalité perd sa place dans le concert des concepts. L’état de l’être-malien, qu’affichent les soutiens des actions des autorités maliennes, prouve que ces soutiens sont déconnectés de la réalité de « l’être-au-monde » du Malien. C’est aussi la preuve qu’ils n’ont aucune idée du concept Mali Kura.

Le Mali Kura, c’est surtout le changement dans la gestion des affaires publiques, avec à la clé la participation et la prise en compte des aspirations des Maliens ainsi que de leurs besoins vitaux. À cela s’ajoute la gouvernance du peuple avec le peuple sans entremise. Dans cette pratique de gouvernance, il convient de ne marginaliser aucune force, quelle qu’elle soit. Elles doivent être impliquées sur toutes les questions de la vie de la nation.

L’ouverture de plusieurs fronts

À cet effet, si l’on prend soin de scruter, avec un esprit calculateur et désaliéné, il est manifeste que l’optimisme béat qu’a prévalu chez les acteurs qui mènent la lutte sur le front social pour l’amélioration des conditions d’existence de l’être-malien se dissipe.

Cette situation favorise l’ouverture de plusieurs fronts et l’expression du mécontentement des « laissés-pour-compte » de la république ou de tous ceux qui se sentent marginalisés, menacés dans leur existence. Ne dit-on pas que le goût des plats d’un peuple est au sens propre du terme à l’image de celui de la vie ?

Mikailou Cissé


Les idées exprimées dans cet article ne sont pas forcément la vision de Sahel Tribune.

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Port du casque
ActuAnalyses

[Tribune] Mali : dans un pays miné par les maux, le port du casque n’est pas une priorité

by Sahel Tribune 26 novembre 2022
written by Sahel Tribune 5 minutes read

Abdoulaye dit Allaye Koita est le président du mouvement En Avant. Un mouvement créé suite à l’élection législative de 2017 à laquelle il a participé comme candidat indépendant à Mopti. Dans cette tribune, il aborde l’épineuse problématique du port obligatoire du casque. Si M. Koïta n’est pas contre cette pratique, il estime que le Mali est confronté aujourd’hui à d’autres priorités plus urgentes.

Après la démission de l’ex-président, feu Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), poussé à la sortie par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), soutenus par le numéro 10, Issa Kaou N’djim, et son autorité morale Imam Mahmoud Dicko, les Maliens espéraient sur les 5 colonels en vue de bâtir un Mali nouveau « Mali Koura ». Cet espoir est en train de s’estomper dans l’esprit de la plupart des Maliens.

Le Mali traverse sans doute une situation économique, politique, sociale et même religieuse et sécuritaire sans précédent. À celles-ci s’ajoute une crise économique mondiale engendrée par la guerre en Ukraine. Les populations payent un lourd tribut dans ces situations. Les produits de première nécessité ont connu une augmentation exponentielle. Le peuple peine à joindre les deux bouts.

Laissés de côté tels des épaves

Nombreux sont les Maliens qui tiennent les hommes politiques pour responsables de ces maux auxquelles notre jeune démocratie est confrontée. Pourtant, ce qu’on semble oublier de souligner est que sous la transition actuelle, les hommes politiques ont été laissés de côté, telles des épaves. Ils n’ont plus droit à la parole. Certains sont emprisonnés, d’autres sont même en fuite.

Personne n’ose émettre la moindre critique ou donner son avis ou point de vue sur une décision du pouvoir en place au risque d’être considéré comme un apatride ou un opposant à la transition. Les quelques téméraires qui osent s’en prendre à ce régime sont obligés plus tard d’aller sur les plateaux de télévision pour demander pardon ou plutôt donner des éclaircissements.  

Les réseaux sociaux sont ainsi devenus des armes de dénigrements des « opposants à la transition ». Le cas de Moussa Mara, fondateur du parti Yéléma-le changement en est une parfaite illustration. Son seul tort a été de dire son opinion sur le discours du Premier ministre à la tribune des Nations unies. On n’a donc plus droit d’avoir une opinion en République du Mali.

Le Mali isolé

À l’intérieur comme à l’extérieur, la situation de notre pays demeure lamentable. Il ne faut pas se voiler la face, le Mali est isolé. Cet isolement, nous l’avons cherché et nous devons en tirer les conséquences. La France déclare qu’elle va arrêter son aide au développement. Une aide qui ne nous a jamais permis d’ailleurs de nous développer, après 62 ans d’indépendance. Nous détenons 46 « mercenaires » ivoiriens. Nous avons un étranger comme président d’un pays voisin qui héberge nos anciens amis mécontents d’être chassés.

Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, nous a montré que ce que nous croyions être un sacrifice n’en est rien d’autre qu’un leurre. Lui, il se contentera de son salaire de capitaine. Il n’aura donc ni de salaire de président ni de primes.

On ne peut point finir d’égrainer les problèmes auxquels le Mali est confronté, et qui menacent son existence en tant qu’État. Mes chers colonels, le Mali va mal. Le peuple souffre et s’il l’accepte jusque-là c’est parce qu’il l’estime encore normal. Pour qu’un enfant marche, il tombe et se relève. C’est une loi de la nature. Ces souffrances comme sacrifice, pour avoir notre indépendance, sont normales, selon notre peuple. Mais ce qu’il ne comprendra jamais, c’est le fait de l’obliger à porter le casque pendant une telle période de disette. Certes, c’est une loi de la république qui recommande de porter le casque, mais combien de lois sont violées à longueur de journée.

Des routes mal entretenues

Les usagers ont des devoirs, mais n’ont-ils pas aussi des droits. Les routes ne sont pas entretenues, les traçages de lignes et de pointillés sont quasi inexistants. Les panneaux de signalisation n’en parlons pas. Les feux tricolores sont abandonnés dès leur installation. Les passages pour motocyclistes sont occupés par les vendeurs aux yeux et au su de tout le monde. En plus, les routes sont mal ou non éclairées. Des visites techniques sont octroyées à des véhicules qui n’ont souvent aucun phare ni de feux de stop.

Nous avons beaucoup de priorités. Cette décision des autorités maliennes de la transition ne fait pas partie de ces priorités du moment. Le port obligatoire du casque est très important. Il amoindrit les graves conséquences des accidents. Mais au lieu de s’attaquer aux conséquences des accidents, consacrons nos forces sur les causes des accidents et en chercher des solutions idoines.

Nos autorités, plus particulièrement l’ANASER, doivent s’atteler à la sensibilisation sur le port du casque et non aller à la répression et aux amendes, qui ne seront que contre-productives. Les tenants du pouvoir doivent comprendre que dans un pays miné par les maux, le port du casque n’est pas une priorité.

Abdoulaye dit Allaye KOITA, Président d’En Avant !


Les idées exprimées dans ce texte ne sont pas forcément celles de Sahel tribune.

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Coupe du monde Qatar 2022
#Mondial2022Sport

Coupe du Monde Qatar 2022 : les Dragons de Gareth Balle quasi éliminés, l’Angleterre freinée par les États-Unis, le Sénégal offre à l’Afrique sa première victoire !

by Cheickna Coulibaly 26 novembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 3 minutes read

Le Pays de Galles quasi éliminé, match nul entre l’Angleterre et les États-Unis, le Sénégal bat le pays organisateur 3-1 et offre à l’Afrique sa première victoire. Retrouvez tous les résultats des rencontres de la Coupe du Monde Qatar 2022 du vendredi 25 novembre 2022 sur saheltribune.com. 

La première rencontre de la journée a opposé le Pays de Galles de Gareth Balle à l’Iran, dans le groupe B, en match d’ouverture de la deuxième journée de la Coupe du Monde Qatar 2022, 22e Édition.

Les Dragons de Gareth Balle quasi éliminés

Au terme d’une rencontre riche en émotion, la brave équipe de l’Iran l’emporte face aux Dragons en manque d’inspiration (2-0) suite à l’expulsion du gardien gallois Wayne Hennessey sur une mauvaise sortie, à la 85e minute.

Durant tout le match le Pays de Galles ne parvenant pas à contenir les assauts de l’équipe adverse, va concéder l’ouverture du score dans le temps additionnel après avoir été réduit à dix. A la 90e +8, le joueur iranien Cheshmi d’un tir lointain débloque la situation (1-0), avant que Rezaeian ne marque le but du 2-0 une minute plus tard. Score final.

L’Angleterre freinée par les États-Unis

Dans le second match du groupe B, l’Angleterre après avoir atomisé l’Iran (6-2) lors de la première journée, affrontait les États-Unis. Dans un match assez terne au niveau de rythme, hormis la frappe soudaine de Christian Pulisic qui a fracassé la barre transversale des Anglais (33e), les deux Nations se sont quittées sur un match nul (0-0). Un résultat qui n’arrange personne puis qu’il leur faudra s’imposer lors de la 3e et dernière journée des phases de groupe pour espérer continuer l’aventure.

Avec 4 points, les Anglais de Gareth Southgate, 1er au classement, jouera, le mardi prochain le pays de Galles avec 1 point pris lors de la 1re journée. Quant à la Nation des USA, cette dernière, 3e avec ses 2 points, devra se défaire de l’Iran, 2e avec 3 points. La dernière journée sera décisive dans ce groupe B pour connaitre les deux Nations qui ont continueront l’aventure.

Le Sénégal offre à l’Afrique sa première victoire

Contraints de prendre les trois points après leur revers face aux Pays-Bas (0-2) lors de la première journée, sous peine de se voir disqualifiés prématurément, les hommes de Aliou Cisse ont battu le Qatar, le pays organisateur (3-1), lors de la 2e journée. Un succès, qui permet aux coéquipiers de Sadio Mamé, de prendre leur destin en main, et se relancer dans la course pour les huitièmes.

Côté sénégalais, les buts de ce match ont été inscrits par l’attaquant sénégalais Boulaye Dia, qui a profité d’une grossière erreur de relance de Boualem Khoukhi pour tromper le portier adverse Meshaal Barsham (41e), Famara Diédhiou d’une tête croisée (49e) et par l’entrant Bamba Dieng (84e). Et à la 78e minute, Mohammed Muntari a marqué le but le premier but de l’histoire du Qatar en Coupe du Monde. Résultat final de 3-1. Avec cette défaite, le pays hôte dit adieu à sa coupe du monde.

Dans le L’autre match du groupe A, le Pays-Bas et l’Équateur, qui ont tous deux gagné leur première rencontre, se sont quittés sur un nul (1-1). Ce sont les Néerlandais qui ont ouvert dès la 5e minute du jeu par l’intermédiaire de l’attaquant du PSV Eindhoven, Cody Gakpo 1-0. Avant qu’Enner Valencia n’égalise après la pause (1-1, 50e). Le score reste inchangé jusqu’au coup de sifflet final.

Au classement, le Pays-Bas et l’Équateur ont 4 points chacun, le Sénégal 3 points et le Qatar a 0 point, après la 2e journée. Le Sénégal devra battre l’Équateur pour continuer à faire vibrer l’Afrique.

Cheickna Coulibaly

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Coton malien
Actu

Cotonculture : le Mali annonce la création de deux unités de filature

by Chiencoro 25 novembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Dans le cadre de la promotion de la culture du coton au Mali et d’une véritable émergence économique, le Mali et la Chine ont signé, le 21 novembre 2022, un protocole d’accord pour l’installation de deux unités de filature, dont l’une à Koutiala et l’autre à Bamako. Ce projet sera réalisé par la société Qingdao de la Chine. Les statuts de la société ont été signés, ce vendredi 25 novembre 2022.

« Il est bon d’être premier producteur de coton, mais il serait mieux de le transformer sur place ». Ce cri de cœur du peuple malien a été entendu par les autorités maliennes de la transition. SOMAFIL, la Société malienne de filature, se chargera bientôt de la transformation du coton malien sur place.

Début du processus de transformation du coton malien

Selon le PDG de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), Dr Nango Dembélé, « le niveau filature capte environ 30 % de la valeur ajoutée de l’ensemble de la chaîne de valeur coton. Ce que nous perdons sur la vente de la fibre, à la filature, on le récupère en termes de plus-value en termes de marge bénéficiaire ».

Pour un capital de 200 millions, dont 85 % détenus par la CMDT et 15 % par le partenaire chinois, le Mali disposera bientôt de deux unités de filature de grande capacité de production. « La première unité sera installée à Koutiala avec une capacité de 20 000 tonnes coton fibre à transformer en filet. La deuxième unité sera installée à Bamako avec une capacité de 25 000 tonnes par an. Ce qui fait environ 45 000 tonnes de coton fibre », a précisé Dr Nango Dembélé. Ces unités industrielles permettront de rehausser le taux de transformation du coton malien de 2 % à près de 10 %.

La CMDT et le groupe chinois Qingdao Ruichang cotton industrial LTD ont signé, lundi 21 novembre 2022, le protocole d’accord pour l’installation de ces deux unités de filature. À Koutiala, 50 ha devront voir émerger cette unité industrielle. L’unité de Bamako sera installée sur une superficie de 70 ha.

5000 emplois et des unités connexes

Le PDG de la CMDT estime que cette initiative est une bonne proposition technique pour la filière coton du Mali. C’est le début du processus de transformation du coton malien.

« Il était temps pour le Mali de transformer le coton que nous produisons au lieu d’exporter l’emploi », a conclu Dr Nango Dembélé, qui souligne que ces deux usines créeront 5 000 emplois à Bamako et à Koutiala. Elles permettront de mettre en place plusieurs unités connexes pour faire des serpillères, des T-shirts, des chaussettes.

Après une visite de terrain à Koutiala, le mercredi dernier, en vue d’analyser l’espace aménagé pour accueillir le nouveau joyau industriel, la partie malienne et la partie chinoise ont procédé, ce vendredi 25 novembre 2022, à la signature des statuts de la nouvelle société malienne de filature (SOMAFIL), à la Direction générale de la CMDT. « Nous venons de signer les statuts de la nouvelle société de filature que nous avons mis en place avec le groupe chinois. Ces statuts créent officiellement la société. Nous allons parachever le reste des procédures juridiques », s’est réjoui le PDG de la CMDT. Cette signature matérialise et finalise la signature du protocole d’accord.

Baisse de la production

L’ambassadeur de la République populaire de Chine au Mali, Chen Zhihong, qui a été reçu, vendredi 25 novembre, par le chef d’État malien, estime que l’installation de ces deux unités permettra de renforcer la coopération entre son pays et le Mali. Une relation vieille de 62 ans.

M. Wang, PDG de la société Qingdao, a salué l’engouement des autorités maliennes autour de ce projet.

Dans trois mois, la première pierre de l’unité de Koutiala pourrait être posée.

Chiencoro Diarra

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Coupe du monde Qatar 2022
#Mondial2022Sport

Coupe du Monde Qatar 2022 : Le Cameroun n’y arrive pas, le Brésil s’en remet à Richarlison, Uruguay et la Corée du Sud se quittent dos à dos, un nouveau record pour CR7 !

by Cheickna Coulibaly 25 novembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 5 minutes read

Le Cameroun battu par la Suisse, le Brésil s’en remet à Richarlison et Neymar sort sur blessure, Uruguay et la Corée du Sud se quittent bons amis, un nouveau record pour CR7. Retrouvez tous les résultats des rencontres de la Coupe du Monde Qatar 2022 du jeudi 24 novembre 2022 sur saheltribune.com. 

Pour le 1er match de la journée, dans le groupe G, le Cameroun a perdu sur la plus petite des marges (1-0) contre la Suisse, sa première rencontre de la 22eme Édition Coupe du monde Qatar 2022.

Le Cameroun n’y arrive pas

Pourtant malmenée lors des 45 premières minutes par les hommes du sélectionneur Rigobert Song, la Suisse a pris le match à son compte à l’entame de la deuxième période. A la 48e minute, le milieu de terrain Suisse, Shaqiri, très sollicité en 1ere période, a expédié un centre à ras de terre dans la surface de réparation camerounaise, qui trouve l’attaquant de l’As Monaco Breel Embolo, étrangement esseulé, qui n’avait plus qu’à pousser le cuir dans les filets (1-0). Néanmoins le Natif de Yaoundé, par respect pour son pays d’origine, n’a pas célébré son but.

Durant tout le reste du match, le Cameroun abattu par cette ouverture de score, n’a pas été capable de recoller au score même après l’entrée en jeu de Vincent Aboubakar et de Georges-Kevin Nkoudou. Les lions indomptables domptés par les suisses lors de ce match, joueront leur 2eme match contre la Serbie.

Le Brésil s’en remet à Richarlison

Le Brésil, l’un des prétendants au titre a disputé son 1er match du groupe G contre la Serbie, au State de Lusail. Et la Seleção de Neymar alignée en 4-2-3-1, a défait les hommes du sélectionneur Dragan Stojkovic sur un score de 2-0. Dès l’entame du match, l’armada offensive du Brésilienne composée Neymar, Riphinha, Vinicius Jr et Richarlison à la pointe de l’attaque s’est butée au dernier rempart serbe Vanja Milinković-Savić. Soulignons, que le portier de la Suisse a été décisif en première période notamment sur un corner direct tenté par Neymar (14e), face à Casemiro (22e), Vinícius Júnior (27e) ou encore face à Raphinha (35e).

Le Brésil dominateur tout long de la première période, n’a jamais été inquiété sur le plan défensif. Au retour des vestiaires, la bande à Tite continue sur la même intensité. A l’affut sur une frappe de Vinicius, Richarlison débloquait la situation (1-0, 62e) avant de doubler la mise quelques instants plus tard. A la réception d’un centre de l’extérieur du droit du numéro 20 du Real Madrid, l’ancien attaquant d’Everton contrôle le ballon de la poitrine avant de l’envoyer d’une volée en pivot dans les cages de Milinkovic-Savic (2-0, 73e).

La Seleção conservera son avance jusqu’à à la fin du match pour prendre la tête du groupe G avant d’affronter la Suisse, deuxième du groupe, lundi prochain. On notera la sortie sur blessure de Neymar  à la 80e minute.

Uruguay et la Corée du Sud se quittent bons amis

L’Uruguay et la Corée du Sud se sont quittés sur un score de 0-0. Un match assez pauvre en occasions et partiellement dominé par les coéquipiers de Luis Suarez si l’on prend en compte les deux poteaux touchés par Diego Godin (43e) et Fede Valverde (89e). Ainsi la Corée du Sud de la star de Tottenham Heung Min Son, a tenu en échec la formation sud-américaine, arrivée avec un groupe assez rajeuni par rapport aux derniers Mondiaux, à l’image de Darwin Nunes et Fede Valverde, qui avait à cœur de prendre les 3 points.

Le match s’est conclu sans but, et les deux équipes prennent un point. L’Uruguay rencontrera le Portugal pour le tour et la Corée du sud fera face aux Blacks Star de Ghana.

Un nouveau record pour CR7

5 c’est le nombre de but marqué lors de la dernière rencontre de la première journée de ce mondial. Une rencontre qui a vu le Portugal l’emporter au forceps 3-2 face aux Black Star du Ghana. Ce match indécis à la première mi-temps, s’est vite décanté au retour des vestiaires.  Aligné en pointe de l’attaque portugaise, l’ancien de Manchester United, Cristiano Ronaldo a obtenu un penalty à l’heure du jeu, qu’il transformera lui-même (1-0, 64e). Avec ce but, le quintuple ballon d’or est devenu au passage le seul joueur de l’histoire à marquer dans 5 Coupes du Monde différentes. Pour autant, le Ghana n’avait pas abdiqué.

À la 73e minute du jeu, le joueur de l’Ajax Amsterdam, Kudus s’échappe côté gauche et centre pour André Ayew, qui a profité une déviation de Danilo pour inscrire le but de l’égalisation (1-1). Dans la foulée, le Portugal reprenait l’avantage par l’intermédiaire de João Félix, lancé en profondeur (2-1, 78e). Et Rafael Leão entré en jeu à la 77e, marque le but qui assure la victoire aux Portugais (3-1, 80e). Dans les ultimes minutes du jeu (90e), le Ghanéen Bukari, entré en à la place de Kudus, inscrit le but du 3-2. Score final. C’est dans la difficulté, que la Seleção a atteint son objectif, avant de défier l’Uruguay le 28 novembre.

Cheickna Coulibaly

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Choguel Kokalla MAÏGA
ActuPolitique

Gouvernement de transition : le retour de Choguel Kokalla Maïga annoncé

by Chiencoro 25 novembre 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a été reçu, ce vendredi 25 novembre 2022, par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Le retour du Premier ministre à la tête du gouvernement de transition est attendu dans les prochains jours. 

Il avait été remplacé par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, le 21 août 2022. En septembre dernier, ses amis et soutiens sur les réseaux sociaux avaient annoncé son retour à la maison. Et depuis, la question de son retour à la Primature alimente la polémique. 

Premier ministre Choguel Kokalla MAÏGA
Premier ministre Choguel Kokalla MAÏGA, reçu à Koulouba pour son retour. 📷 Présidence du Mali.

« Nous sommes dans la reprise » 

Choguel Kokalla Maïga, le Premier ministre de la « rectification de la transition », après des mois d’absence, ne connait pas de rides dans ses convictions : « Un peuple vit d’espoir, il a besoin d’espérance. Le président a su donner cet espoir au peuple malien. Nous sommes condamnés à réussir. Nous n’avons pas d’autres choix. Quand on décide de prendre sa souveraineté en main, il n’y a pas de demi-mesure ; il n’y a pas de marche arrière », a-t-il expliqué, à sa sortie d’une rencontre avec le chef de l’État.

« Mon état de santé est parfait aujourd’hui », a-t-il rassuré tout en remerciant le président Goïta et toute son équipe « pour le travail colossal qui a été abattu. Les quatre derniers mois ont été très difficiles ». Dr Maïga se dit déterminer aux côtés du colonel Goïta à conduire l’action qu’il l’aura confié, que les Maliens l’auront confié, jusqu’au bout.

« C’est presque la reprise. Dans quelques jours, nous allons décider. Mais le simple fait de venir le [le président de la transition] saluer montre que nous sommes dans la reprise ». 

Dans quelques jours, la fin de l’intérim sera annoncée. Ce qui marquera le retour de Choguel Kokalla Maïga aux affaires.

En août dernier, le Premier ministre malien avait été placé en « repos forcé » suite à un accident vasculaire cérébral. 

Chiencoro Diarra

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De l'humanitude
ActuArts et Culture

« De l’humanitude » : un livre pour construire un monde de tolérance et de paix

by Sahel Tribune 25 novembre 2022
written by Sahel Tribune 5 minutes read

« De l’humanitude : La culture de la paix ou la fin de l’espèce humaine » est une œuvre du jeune auteur Abdramane Coulibaly, parue en 2022 au Prostyle éditions. Après lecture, Fousseyni Koïta, professeur de philosophie au secondaire, nous donne ses impressions sur le livre.

« Celui qui veut la paix ne prépare pas la guerre. Quand on veut la paix, on la prépare avec des moyens de paix, pas avec des moyens de violence. Celui qui prépare la paix par des moyens de la guerre prépare naturellement une autre guerre, tôt ou tard », Abdramane Coulibaly, p.21.)

« De l’humanitude : La culture de la paix ou la fin de l’espèce humaine » d’Abdramane Coulibaly est un ouvrage philosophique. Un livre qui nous permet de cerner les enjeux du monde actuel dont la caractéristique est du moins pour le moment la violence.

Racisme versus non-violence

Ce second livre, composé de quatre articles, Abdramane Coulibaly fait la promotion de la culture de la paix, c’est-à-dire du vivre ensemble entre les individus et entre les États. Et cela en va de la survie de l’espèce humaine. L’auteur met en lumière les valeurs de solidarité, de partage et de pardon qui caractérisent la culture malienne. À propos de cela, Guida Seyo WAIGALO dans la préface écrit : « Cultiver la paix, c’est favoriser le dialogue et l’écoute. Cultiver la paix, c’est promouvoir la tolérance au quotidien. Cultiver la paix, c’est également comprendre que la paix est une conquête de tous les jours ».

Abdramane Coulibaly prend en exemple le Sinankunya pour résoudre nos différends. Et d’après lui, la tolérance et le pardon, qui sont inclus dans le Sinankunya, nous permettent d’avoir une identité plurielle éclairée et non aveugle.

Dans le premier article (Le racisme versus la non-violence dans le monde), l’auteur pose le racisme comme l’expression de la haine entre les hommes. « Ainsi, notre joyeuse planète est confrontée à un fait qui ne peut être qu’une des manifestations de la haine entre les humains, celui du racisme » (Abdramane Coulibaly, p.25.) Il prend en exemple les auteurs comme Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, Hegel, Arthur de Gobineau (il pense que la race blanche est supérieure aux autres, il est considéré comme le « grand-père du racisme »)et le scientifique James Watson qui ont professé des idées racistes et voire même facilité la colonisation.

La tolérance et l’acceptation dans la différence

D’après Coulibaly, pour un monde a -raciste, il faut la voie de la tolérance entre les hommes et cela par le biais de l’éducation. « … Dans l’esprit de lutter contre le racisme dans le monde, nous pensons qu’il faut une éducation à la culture de la tolérance : tolérance entre les races, entre les religions et entre les ethnies pour escompter un monde de lendemain paisible » (Abdramane Coulibaly, p.34-35). Donc, les hommes doivent pouvoir s’accepter malgré la différence. Ainsi écrit-il « … Le racisme doit être combattu en cultivant l’amour du prochain pour un monde de paix et de compréhension mutuelle » (Abdramane Coulibaly, p.38).

C’est dans la tolérance et l’acceptation dans la différence que nous pourrions parler de paix et de développement. D’ailleurs, c’est cette même idée qui est exprimée dans l’article 2 (Le ciment épistémo-logique : Un horizon indépassable ?). Il s’agit de la nécessité de la cohabitation des différentes sciences puisqu’elles se rapportent tous à l’homme et à l’univers. Donc, il faut dépasser l’épistémologie classique pour aller vers l’épistémologie non classique. Car, « l’épistémologie classique est radicale » (Ibid., p.47). Elle empêche tout dialogue entre les sciences.

Abdramane Coulibaly prend l’exemple sur le lien entre la politique et la religion. Malgré qu’on a voulu séparer les deux domaines, d’après l’auteur de « De l’humanitude : La culture de la paix ou la fin de l’espèce humaine » ; c’est aberrant. Car, elles cherchent toutes à promouvoir la culture du vivre ensemble, le dialogue et l’acceptation de l’altérité. Il écrit : « De surcroît, il va de soi d’affirmer, sans se contrecarrer, que la politique et la religion sont ouvertes et “tolérantes” » (Ibid., p.50.).

Pour dépasser « la diversité de sexes, d’ethnies, de langues, de races, de religions, de conditions de vie, de traditions ou de visions politiques » (Ibid., p.52),Abdramane Coulibaly, dans Afrique : Comment développer la culture de la paix dans l’esprit des hommes, propose la revalorisation du « cousinage à plaisanterie pour assurer la culture de la paix dans l’esprit des hommes » (Ibid., p.57). Et l’État à un rôle primordial a joué. Car, c’est par l’éducation que cela serait possible. « L’introduction de l’enseignement du cousinage à plaisanterie dans les systèmes éducatifs africains permettra une initiation des générations futures » (Ibid., pp.61-62).

La « démocratisation de la culture de la tolérance »

D’après lui, pour contenir les conflits intercommunautaires, l’éducation des futures générations au jeu du Sinankunya est un moyen très fiable. Il suffit de l’intégrer dans le système éducatif. Mais il faudra aussi mettre l’accent sur l’impartialité de l’État. Car, la faiblesse de l’État dans le domaine de la justice réduise toutes les chances « d’inculquer la culture de la paix dans l’esprit des hommes » (Ibid., p.63). D’ailleurs, c’est ce qui explique les évènements de mars 1991, c’est-à-dire la faillite de l’État (Le 26 mars au Mali : Un devoir de mémoire) qui a abouti à la violence faisant plusieurs morts. Il faudra tout faire pour que le cycle ne se répète pas. Et pour cela, l’auteur met l’accent sur le rôle du philosophe pour la culture de cet esprit de tolérance dans le monde. Donc pour un monde de paix, il faut la « démocratisation de la culture de la tolérance » (Abdramane Coulibaly, p.19.).

Cependant dans un monde de guerre, de violence, de haine et du racisme, n’est-ce pas un moyen de chercher la paix en se préparant pour la guerre ? L’équilibre des forces de défense n’est-elle pas aussi un moyen d’avoir, de consolider et de préserver la paix ?

Par Foussseyni KOITA, Professeur de philosophie

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Coupe du monde 2022
#Mondial2022Sport

Coupe du Monde Qatar 2022 : Le Maroc frappe un joli coup, la Belgique assure l’essentiel, la Mannschaft surprise par le Japon, l’Espagne atomise le Costa Rica 7-0 !

by Cheickna Coulibaly 24 novembre 2022
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Le Maroc tient en échec la Croatie et frappe un joli coup, la Belgique assure l’essentiel devant le Canada, la Mannschaft surprise par le Japon, l’Espagne en démonstration de force. Retrouvez tous les résultats des rencontres de la Coupe du Monde Qatar 2022 du mercredi 23 novembre 2022 sur saheltribune.com.

Dans le match comptant pour la 1ère journée dans le groupe F du Mondial-2022, le finaliste malheureux du dernier Mondial en Russie, la Croatie croisait le fer, mercredi au stade Al-Bayt d’Al-Khor, avec le Maroc. Et la vieillissante équipe croate de Luka Modric n’est pas parvenue à se défaire des lions de l’Atlas incroyablement solides en défense.  

Le Maroc tient en échec la Croatie et frappe un joli coup

Les deux Nations se sont donc quittées bons amis (0-0). Le Ballon d’or 2018, Luka Modric qui dispute certainement sa dernière coupe du monde à 37 ans, n’a pas su sortir son équipe de l’impasse marocaine. Ce n’est pas faute d’essayer à l’image de son infiltration fulgurante dans la surface de réparation Marocaine (15e) ou encore sa frappe puissante du pied gauche qui passe au-dessus des montants du gardien Yacine Bounou (45e).

Tout au long des 90 minutes, les deux équipes se sont rendues coup pour coup sans parvenir à trouver la faille. Un fait marquant du jeu, la sortie sur blessure du défenseur Marocain, Noussair Mazraoui, évoluant au Bayern Munich (60e). Ce résultat (0-0) fait plus les affaires des Marocains que des Croates, favoris du groupe F avec la Belgique.

La Belgique assure l’essentiel

Pour ce second match du Groupe F, la Belgique pour son entrée en lice dans cette compétition, s’est imposée par le plus petit des scores face au Canada, sur la pelouse du stade Ahmed bin Ali de la banlieue nord-ouest de la capitale Doha. Le seul but de la rencontre a été marqué par l’ex joueur de Chelsea Michy Batshuayi après une longue ouverture d’Alderweireld (1-0, 44e).

Le Canada qui est à sa deuxième participation à un Mondial, 36 ans après, a dominé cette rencontre sans être efficace en attaque car confronté au dernier rempart du Real Madrid, Thibaut Courtois. Ce dernier a fortement œuvré à la victoire des siens particulièrement en détournant un penalty tiré par Alphonso Davies (10e). Avec ce succès, la Belgique prend la tête de sa poule. Le Canada, quant à lui, tentera de se relancer face aux Croates, le 27 novembre prochain, pour espérer rester dans la course aux huitièmes.

La Mannschaft surprise par le Japon

Nouvelle surprise de taille dans ce Mondial après la défaite de l’Argentine contre l’Arabie Saoudite. Dans le groupe E, les Allemands et leurs armadas offensives, ont été battus (2-1), hier en début d’après-midi, par une équipe japonaise combatives, au Khalifa International Stadium. Une rentrée en lice difficile pour la Mannschaft, qui pourtant avait ouvert le score sur un penalty transformé par son milieu de terrain Gündogan (1-0, 33e).

Les hommes du sélectionneur Hans Flick, ont fait certainement preuve d’un excès de confiance alors qu’ils menaient 1-0 et dominaient largement avec l’alignement d’une équipe très offensive car Musiala, Müller, Gnabry et Havertz ont démarré ensemble. C’est au retour des vestiaires que la révolte des japonais a sonné. A force de ne pas marquer les allemands se sont exposés à un retour des japonais, qui ont marqué le but égalisateur par l’intermédiaire de leur attaquant Ritsu Doan (1-1, 75e) après que le gardien allemand, Neuer a mal renvoyé le ballon dans l’axe.

Le Japon renverse complètement la situation à 10 minutes de la fin avec le but sublime de Takuma Asano (2-1, 83e). Une désillusion grande pour Müller et ses coéquipiers qui feront face à l’Espagne, le 27 novembre pour le compte de la 2eme journée.

L’Espagne atomise le Costa Rica 7-0

L’Espagne a réussi son entrée en lice en atomisant le Costa Rica de Keylor Navas (7-0) dans un match à sens unique. La Roja n’a pas mis longtemps à prendre le match à son compte. Dès la 11ème minute Dani Olmo a ouvert le score (1-0). Marco Asensio a doublé la mise quelques minutes plus tard (21e, 2-0). Déjà à 30 minutes du jeu, les joueurs de Luis Enrique menaient déjà 3-0 grâce à un penalty convertit par Ferran Torres, qui s’est par la suite offert un doublé (4-0, 53e).

Le jeune milieu de terrain barcelonais Gavi a inscrit le but du 5-0 d’une belle reprise avant que les entrants Carlos Soler et Alvaro Morata ne marquent respectivement le 6e et 7e but. Score final 7-0. À la différence de buts, les Espagnols sont premiers de leur groupe devant le Japon, avec trois points chacun. Le Japon jouera le Costa Rica lors de la 2eme journée de cette compétition.

Cheickna Coulibaly

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Cancer du sein
Santé

Cancer du sein : « J’avais peur que mon mari m’abandonne »

by Hawa Diaby 24 novembre 2022
written by Hawa Diaby 3 minutes read

Au Mali, comme dans le reste du monde, nombreuses sont les femmes qui souffrent du Cancer du sein. Une femme sur 9 sera atteinte de cette maladie au cours de sa vie et 1 femme sur 27 en mourra. Malgré qu’elle soit une maladie de bon pronostic lorsqu’elle est diagnostiquée tôt, le combat contre elle est assez rude.

« Mes deux seins ont été enlevés. Je l’ai vraiment vécu mal. J’avais peur que mon mari m’abandonne. Mais il est resté auprès de moi. Cela m’a donné la force et m’a permis de garder espoir », a expliqué Mme F.D, qui a été diagnostiquée du cancer du sein en 2019. Au micro de Sahel tribune, Mme F.D souligne que les traitements du cancer du sein sont une épreuve difficile. Elle a également indiqué les effets secondaires pénibles de la maladie, notamment la perte de ses cheveux et de ses seins.

Le risque pour une femme d’Afrique subsaharienne de développer un cancer est de 14,1 %.

Les facteurs de risque

Au cours des cinq dernières années, plus de 7 millions de femmes ont été diagnostiquées pour le cancer du sein, explique l’Organisation mondiale de la santé. En 2020, on a enregistré plus de 2 millions de femmes atteintes de cette maladie contre 685 000 décès dus à ce fléau.

Malgré l’ampleur du phénomène dans le monde, nombreuses sont les femmes qui ne connaissent pas cette maladie. Sadio Sissoko, habitante de Touréla, quartier périphérique de Kabala, connait, quant à elle, le cancer du sein, mais déplore l’ignorance de cette maladie par maintes femmes. Elle exhorte les médias à accentuer les sensibilisations autour de ce fléau.

Plusieurs facteurs, liés aux habitudes de vie notamment, multiplient le risque du cancer du sein. Les plus fréquents sont entre autres : la consommation d’alcool, le tabagisme, le surpoids, la sédentarité, la prise d’une hormonothérapie substitutive à la ménopause, l’utilisation de la pilule contraceptive.

Le cancer du sein chez les hommes

Cette maladie ne touche pas seulement les femmes. Le risque de développer un cancer du sein pour homme augmente avec l’âge. Cette maladie est fréquemment diagnostiquée chez les hommes de plus de 60 ans. Les hommes, dont un parent proche a eu un cancer du sein risquent davantage d’être atteints de cette maladie. Le risque augmente en fonction du nombre de parents proches concernés par ce cancer.

Selon Dr Mohamed Kaba Diakité, fondateur de l’hôpital Kabala, à Kalaban-Coro Koulouba, le cancer est la « présence de cellules anormales qui se multiplient de manière incontrôlable ». Dans le cas du cancer du sein, « les cellules peuvent rester dans le sein ou se répandre dans le corps par les vaisseaux sanguins », précise-t-il. Généralement, « la progression d’un cancer du sein prend plusieurs mois et même quelques années ».  

 Le cancer du sein est un adversaire redouté. Il est très souvent vaincu par ceux qui n’abandonnent pas le combat.  

Hawa Diaby

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Siriman Seydou Niare secretaire general du bureau de coordination de lAEEM
ActuÉducation

Grève de 120 h : le repli stratégique de l’Aeem

by Hawa Diaby 24 novembre 2022
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L’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) a suspendu, mercredi 23 novembre 2022, son mot d’ordre de 120 h, qui avait été déclenché lundi dernier.

Cette suspension, qui concerne uniquement l’enseignement fondamental intervient à la suite des nombreuses avancées enregistrées dans les doléances au cours des discussions avec les autorités maliennes.

Le syndicat estudiantin dénonçait les conditions de vie et d’étude des étudiants. Le retard du cycle universitaire, des bourses, le manque ou l’aménagement des salles de classe sont entre autres des problèmes auxquels les universités maliennes sont confrontées. Depuis des années, l’État n’arrive pas à trouver des solutions pérennes à ces difficultés.

Avec la suspension du mot d’ordre, l’enseignement fondamental reprend les cours ce jeudi 24 novembre 2022 tandis que les lycées et les universités devront observer le mot d’ordre jusqu’à l’acquisition de plus d’avancées dans les négociations. L’association estudiantine effectue donc un repli stratégique.

Hawa Diaby

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Coupe du monde
#Mondial2022Sport

Coupe du Monde Qatar 2022 : l’Arabie Saoudite surprend le Monde, le Danemark et la Tunisie dos à dos, la France surclasse l’Australie !

by Cheickna Coulibaly 23 novembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 2 minutes read

Une valeureuse équipe d’Arabie Saoudite surprend l’Argentine de Leonel Messie (2-1), le Danemark et la Tunisie dos à dos, la France surclasse l’Australie avec un doublé de Giroud. Retrouvez tous les résultats des rencontres de la Coupe du Monde Qatar 2022 sur saheltribune.com.

Une brave équipe d’Arabie Saoudite défait l’Argentine de Leonel Messi, dans le groupe C, 2-1, hier mardi au nord de Doha. C’est sûrement la plus grosse surprise de cette 22e édition au Qatar.

L’Arabie Saoudite surprend le Monde

Pourtant, tout avait bien commencé pour l’Albiceleste, qui a rapidement pris les devants sur penalty transformé par Messi (1-0, 10e). C’est au retour de la pause que les hommes de Herve Renard ont su créer l’exploit en marquant leur premier but par l’intermédiaire de Saleh Al Shehri, d’une frappe croisée (1-1, 47e).

Ils prendront définitivement l’avantage de quelques minutes plus tard avec une frappe enroulée d’Al Fawsari qui vient se loger dans la lucarne (2-1, 53e) score final. L’Argentine qui jouera le 26 novembre prochain contre le Mexique devra vite se ressaisir pour éviter une plus grosse déception.

Math nul entre le Mexique et la Pologne

Dans le second Match du groupe C, le Mexique futur adversaire de l’Argentine croisait le fer avec la Pologne de Robert Lewandowski. Cette rencontre a donné lieu à un résultat nul vierge (0-0). On retiendra néanmoins le penalty manqué par la star du FC Barcelone, Robert Lewandowski à la 58e minute du jeu, même si les Mexicains ont globalement dominé les débats. Au classement, dans le groupe C, c’est donc l’Arabie Saoudite qui occupe la plus haute marche après cette première journée.

Le Danemark et la Tunisie dos à dos dans le groupe D


Pour les résultats du groupe D, le Danemark et la Tunisie se sont quittés sur un score nul et vierge (0-0). Au finish, Les Aigles de Carthage ont effectué une bonne opération, en contenant les attaques des Vikings tout le long du match avant de jouer l’Australie lors de la 2e journée.

La France surclasse l’Australie

Dans l’autre rencontre, l’équipe de France a dominé l’Australie sur un score de 4-1. Même si ce sont les australiens qui ont ouvert le score à la 9e minute par Craig Goodwin (1-0), c’est bien la France qui a dominé cette rencontre notamment avec les buts d’Adrien Rabiot (27e, 1-1) synonyme d’égalisation, de Kylian Mbappé (68e) et le doublé d’Olivier Giroud (32e ; 71e). 4-1 scores finals.

En absence du Ballon d’or 2022, Karim Benzema, la France termine cette première journée en tête du classement du groupe D. Elle affrontera le Danemark, le 26 novembre, à 16 h.

Cheickna Coulibaly

23 novembre 2022 0 comments
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Port du casque
Sécurité

Sécurité routière : ce que pensent les Maliens du port obligatoire du casque 

by Mohamed Camara 23 novembre 2022
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À partir de janvier 2023, le gouvernement malien entend rendre obligatoire le port du casque pour les motocyclistes. Cette décision est diversement appréciée par les Maliens, en cette période de grande inflation des produits de première nécessité.

La 18e édition de la Semaine nationale de la sécurité routière s’est tenue cette année sur le thème : « Respect de la limitation de vitesse et le port du casque, une nécessité vitale ». Le ministère des Transports et des Infrastructures routières explique que ce thème vise à inciter à la réflexion et à l’action. Aussi, s’agit-il, d’un « véritable cri de cœur lancé aux utilisateurs d’engins motorisés à 2 ou trois 3 roues pour qu’ils se familiarisent avec le port du casque de protection et une invite à tous les conducteurs d’automobiles à respecter la limitation de vitesse ».

Les accidents de la circulation, liés aux engins à deux ou trois roues se sont multipliés ces dernières années, avec un impact réel sur la population, notamment la frange juvénile. En 2021, selon les statistiques des autorités en charge de la sécurité routière, 400 motocyclistes ont été victimes de traumatisme crânien, au Mali, en raison des accidents de la circulation.

Une application des textes

La stratégie nationale de sécurité routière, élaborée pour la période 2021-2030, révèle que les collisions impliquant les conducteurs d’engins à deux roues, considérés comme usagers vulnérables, ont entraîné plus de 76 % des victimes (tués et blessés graves).

Le Code de la route, en son article 21, alinéa 1 est formel : « Le port du casque est obligatoire pour les conducteurs et les passagers de motocyclettes et vélomoteurs de cylindre supérieur ou égale à 100 cm3 ».

Selon le Ministère des Transports et des Infrastructures, la décision de rendre le port du casque obligatoire est motivée par le constat macabre de la recrudescence des accidents de la circulation routière liés aux engins à deux et trois roues. Mais l’avis des Maliens diverge sur le sujet.

Sauver des vies

Harouna Dairra, usager routier, déplore l’augmentation du prix des casques par les vendeurs depuis l’annonce de cette décision gouvernementale.M. Diarra exhorte donc les autorités maliennes à mettre en place des stratégies en vue de maintenir le prix des casques à un niveau plus supportable par le portefeuille des citoyens, qui est confronté à plusieurs autres difficultés.

De son côté, Abdoul Nasser Maïga, entrepreneur, estime que cette initiative contribuera à sauver des vies, et à faire rechuter le taux d’accident, qui grimpe quotidiennement dans nos grandes villes. Mais pour arriver à sa mise en œuvre, les autorités doivent être appuyées par les organisations de la société civile, à travers des actions citoyennes d’information et sensibilisation des usagers sur la nécessité du port des casques.

Korotoumou Diarra, étudiante, salue cette initiative des autorités maliennes. Une initiative qui vise le bien-être des populations, notamment des jeunes. Elle invite donc ses camardes jeunes à faire de cette initiative une habitude en vue de sauver des vies.

Le moment a été mal choisi

Mariam Camara, citoyenne, est catégorique : « Je ne vais pas le porter parce que les casques qu’on nous vend ne sont pas appropriés », indique-t-elle avant de préciser qu’en les portant, les usagers n’entendent rien. Elle rappelle au gouvernement malien que cette initiative a toujours échoué au Mali.

Issoufou Maïga, juriste, ne partage pas cette décision du gouvernement qui intervient à une période où les populations souffrent de plusieurs maux. « Cette initiative n’est pas mauvaise en soi, mais c’est le moment qui a été mal choisi pour la mettre en application ».

Mohamed Camara

23 novembre 2022 0 comments
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Des militaires tchadiens en patrouille
ActuSécurité

Tchad : une dizaine de militaires tués dans l’ouest du pays

by Sahel Tribune 22 novembre 2022
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Ce mardi 22 novembre 2022, une unité des Forces de défense et de sécurité tchadienne a fait l’objet d’une attaque « surprise », menée par des éléments de la « secte Boko Haram », indique un communiqué du gouvernement tchadien de transition.

Il s’agit d’une unité, dépêchée en précurseur pour installer le poste avancé de l’Armée nationale du Tchad dans l’île de Bouka-Toullorom. Localité située entre gouboua et Kaïga (Province du Lac Tchad), précise ce communiqué gouvernemental.

Le bilan de cette énième attaque fait état d’une dizaine de soldats tchadiens tués et de plusieurs blessés, lit-on dans le communiqué.

Selon le gouvernement tchadien, cette énième attaque « surprise » vient confirmer la présence « encore active de la nébuleuse Boko Haram » dans le bassin du Lac Tchad. De même, elle donne raison au président Mahamat Idriss Déby Itno, qui justifiait, il y a une semaine, sa descente.

Cette attaque reste la plus sanglante depuis l’arrivée du régime de Mahamat Idriss Déby Itno il y a près de 2 ans, à la suite de la mort du Maréchal Idriss Déby Itno.

La Rédaction

22 novembre 2022 0 comments
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Sénégal au Mondial 2022
#Mondial2022Sport

Coupe du Monde Qatar 2022 : Le Sénégal sans Mané défait, l’Angleterre pulvérise l’Iran, les USA et le pays de Galles se neutralisent !

by Cheickna Coulibaly 22 novembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 3 minutes read

Le Sénégal, le premier représentant de l’Afrique n’y arrive pas face aux Pays-Bas, l’Angleterre dicte sa loi à l’Iran, pas de vainqueur entre les États-Unis et le pays de Galles de Gareth Bale dans le groupe B. Retrouvez tous les résultats et stats des matchs de la Coupe du Monde Qatar 2022.

Après le succès inaugural de l’Équateur contre le pays hôte (2-0) dans le groupe A du Mondial Qatar 2022, Les Pays bas défiaient le Sénégal, le premier représentant de l’Afrique à entrer en lice dans la compétition, hier lundi à 16 heures.

Le Sénégal sans Mané défait

La sélection de Frenkie de Jong, décevante ces dernières années sur la scène internationale, se devait de réagir face aux Lions de la Teranga, orphelins de l’excellent Sadio Mané.

D’entrée de jeu, la formation néerlandaise, conduite par Bergwijn et Janssen en attaque, a lancé les hostilités face à une équipe sénégalaise vaillante sur le plan défensif, mais impuissante offensivement. 0-0 à la pause. Au retour des vestiaires, on assistera à des occasions de buts ratées de part et d’autre. Il a fallu attendre les derniers instants du jeu pour voir le score évoluer.

À la 84e minute, l’attaquant du PSV Eindhoven, Cody Gakpo plaçait une tête dans les cages gardées par Eduard Mendy, à la suite d’un centre de Frenkie De Jong (1-0). Le Sénégal ne parviendra pas à revenir au score malgré plusieurs tentatives infructueuses et va même prendre un 2e but dans les arrêts de jeu. But marqué par le nouvel entrant le milieu de terrain Davy Klaassen (2-0, 90+9e). Score final 2-0. Au classement, les néerlandais reviennent à hauteur de son prochain adversaire l’Équateur et le Sénégal affrontera le Qatar le 25 novembre prochain.

L’Angleterre pulvérise l’Iran

Dans le premier match de la journée du 21 novembre, l’Angleterre a montré toute sa capacité offensive en écrasant l’Iran sur un score de tennis (6-2). Demi-finaliste du Mondial 2018 et finaliste de l’Euro 2020, la sélection anglaise, considérée comme un candidat sérieux au titre, a répondu aux attentes dans un match à sens unique. Grâce notamment à un doublé de Bukayo Saka, « les Three Lions » ont pulvérisé la modeste formation iranienne par une victoire sans appel de 6 buts à 2. Buts marqués respectivement par Bellingham (35e), Bukayo Saka (43e ; 62e), Sterling (45+3e), Rashford (71e), Jack Grealish (90e). Côté iranien, Mehdi Tameri (65e ; 90+12e sp.).

Lors de la 2e journée, les coéquipiers d’Harry Kane vont en découdre avec la formation des États-Unis. Les Iraniens tenteront de se défaire du Pays de Galles pour espérer continuer l’aventure.

 Les USA et le pays de Galles se neutralisent

Dans l’autre match du groupe B, les États-Unis absents du dernier Mondial en Russie affrontaient le pays de Galles de l’ancien attaquant du Real Madrid Gareth Bale. L’objectif pour chacune des deux équipes était bien évidemment de l’emporter avant d’aborder le match contre le favori du groupe : l’Angleterre. Durant les 90 minutes, chaque équipe a eu son temps fort pour un score final de 1 but partout.

Les 2 buts de la rencontre entre le team USA et les Gallois ont été marqués par Weah (1-0, 36e) et l’inévitable Gareth Bale qui a sauvé les siens sur un penalty transformé à la 82e minute (1-1) score final. Au classement, l’Angleterre est naturellement en tête dans ce groupe B, les USA et le Pays de Galles à égalité de point et l’Iran ferme la marche.

Cheickna Coulibaly

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Avant-projet de constitution
ActuPolitique

Avant-projet de constitution : les observations du parti Adema

by Hawa Diaby 22 novembre 2022
written by Hawa Diaby 1 minutes read

Le Mali est à sa quatrième tentative de révision de la Constitution du 25 février 1992. Sous la transition actuelle, la question de la révision constitution a refait surface et un avant-projet a été présenté aux forces vives de la Nation, après sa remise au président de la transition. Ce qui devra conduire ce pays d’Afrique de l’ouest, en proie à une crise multidimensionnelle, à la quatrième République.

Après un « examen approfondi » de cet avant-projet, le parti africain pour la solidarité et la justice (Adema PASJ) a décidé de partager ses observations sur le nouveau projet. Le Comité exécutif de l’Adema-PASJ estime que « l’Avant-projet de texte constitutionnel actuel, tel que rédigé, ne répond que partiellement, aux attentes du peuple malien, maintes fois exprimées lors des différentes tentatives de révision constitutionnelle et des foras nationaux ».

Tout en saluant des avancées, le parti africain pour la solidarité et la justice déplore l’introduction de certaines innovations, qu’il juge « problématique ». Or, ce processus devrait conduire, selon l’Adema-PASJ, à la mise en place des leviers de la réconciliation nationale, de la pacification de la société, de l’unité nationale et de la cohésion sociale. Pour y arriver, l’Adema exhorte les autorités maliennes à la mise en place d’un « cadre de dialogue politique élargi à toutes les contributions positives ». Il invite le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, « à renoncer à la poursuite du processus de rédaction d’une nouvelle constitution ».

Hawa Diaby

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Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim
ActuPolitique

Relations Bamako-Paris : le Mali interdit les activités d’ONG opérant sur financement français

by Chiencoro 21 novembre 2022
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Après la fin de sa coopération militaire avec la France, en août 2022, avec le départ du dernier soldat de l’opération « Barkhane », le Mali décide d’interdire, toutes les activités menées par les ONG « opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire ».

Le 16 novembre, la France a annoncé la suspension de son aide publique au développement « au profit de populations en situation de grande pauvreté ». Paris a invoqué les relations entre Bamako et « l’organisation paramilitaire russe Wagner ».

Selon les dirigeants maliens, cette décision « n’est qu’un subterfuge destiné à tromper et manipuler l’opinion publique nationale et internationale aux fins de déstabilisation et d’isolement du Mali ». Depuis février 2022, la France a notifié par voie diplomatique la « suspension de sa coopération au développement en faveur du Mali ».  

Les autorités maliennes de la transition estiment que cette « aide déshumanisante pour notre Peuple » est utilisée comme moyen de « chantage des gouvernants et d’autre part dans le soutien actif aux groupes terroristes opérant sur le territoire malien ».

Dans un communiqué lu à la télévision nationale (ORTM), ce lundi 21 novembre 2022, le gouvernement malien indique que cette suspension contribuera à la « restauration de notre dignité bafouée par une junte française ».

Des ONG avaient déjà tiré la sonnette d’alarme arguant que « La suppression de ces financements entraînera l’arrêt d’activités essentielles, voire vitales […] au profit de populations en situation de grande fragilité ou de pauvreté ». 7,5 millions de Maliens ont besoin d’assistance, « soit plus de 35 % de la population ». Ces ONG avaient donc demandé à la France de revoir ses copies.

Chiencoro Diarra

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Manifestation à Paris contre la coupe du monde
Actu

Mondial 2022 : manifestation à Paris contre la compétition au Qatar

by Sahel Tribune 21 novembre 2022
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À paris, des défenseurs des droits de l’homme ont dénoncé, dimanche 20 novembre 2022, jour d’ouverture de la coupe du monde de football 2022 au Qatar, les violations des droits de l’homme. À la France, les manifestants ont reproché d’avoir attribué le mondial à l’Émirat.

Les organisateurs de la Coupe du monde sont accusés des mauvaises conditions de travail imposées aux ouvriers migrants chargés de construire les stades. Dans une enquête mondiale d’Amnesty International, il est clairement indiqué que « Les restrictions de la liberté d’expression se sont accrues à l’approche de la Coupe du monde de la FIFA de 2022 ».  

La rédaction

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Une salle de classe vide a lecole de Dapchi au Nigeria
ActuÉducation

Mali : l’AEEM ferme les classes pour 120 H, les enseignants déposent un préavis de trois jours  

by Bakary FOMBA 21 novembre 2022
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

Le bureau de coordination nationale de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) a déclenché, ce lundi 21 novembre 2022, une grève générale de 5 jours renouvelable, pendant que la synergie syndicale des enseignants dépose un préavis de grève de 72 h.

Au Mali, du primaire au supérieur, les classes resteront fermées pendant au moins cinq (5) jours. Après deux sorties de 72 h, chacune au niveau supérieur, l’Association des élèves et étudiants du Mali, est passée à la vitesse supérieure après une trêve de 72 h. Elle a décrété une grève de 120 h, à compter du 21 novembre 2022. Cette sortie n’épargne aucun ordre d’enseignement au Mali.

Rénovation des infrastructures

Dans son préavis de grève, l’AEEM formule plusieurs revendications à l’endroit du gouvernement. Il s’agit notamment du paiement intégral des allocations financières des étudiants (trousseaux, bourses, frais de stage, de mémoire et de réquisition), de la mise à disposition de l’internet au niveau du campus universitaire, de l’éclairage de l’espace universitaire ainsi que de l’évacuation des ordures au niveau de la colline de Badalabougou.

En plus de la participation des détenteurs de Licence du système Licence-Master-Doctorat (LMD) aux concours de la Fonction publique, l’AEEM exige l’intégration directe des élèves professeurs de l’École normale supérieure (ENsup) à la Fonction publique des collectivités.

L’Association estudiantine réclame également la rénovation des amphithéâtres préfabriqués de la Faculté de droit privé (FDPRI) et de la Faculté de sciences économiques et de gestion (FSEG). Elle affiche son opposition à la reprise des bacheliers 2022 dans les Institutions d’enseignement supérieur si les conditions ne sont pas réunies pour « apporter des solutions quant aux infrastructures pouvant les accueillir pour des conditions d’études dignes de ce nom ».

Préavis de grève des enseignants

Le Bureau de coordination nationale de l’AEEM exhorte les autorités maliennes à mettre fin aux difficultés auxquelles les étudiants sont confrontés en matière de transport et aussi à la sécurisation de l’espace universitaire, « toujours en proie à l’insécurité grandissante ».

Le syndicat estudiantin invite les autorités de la transition à travailler au retour en classe des élèves dans les zones affectées par le conflit, notamment le Nord et le Centre du pays. À la fin de l’année scolaire 2021-2022, plus de 1 700 écoles étaient fermées au Mali.

Pendant le même temps, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 déposent sur la table du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue un préavis de grève de 72 h, allant du 14 au 16 décembre 2022. Ils exigent l’application immédiate de l’article 39.

Bakary Fomba

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Coupe du monde Qatar 2022
ActuEn temps réelSécurité

Qatar 2022 : Al-Qaïda appelle au boycott de la Coupe du monde

by Sahel Tribune 20 novembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

À la veille de la coupe du monde, Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA) a exhorté les musulmans à boycotter la compétition. « Nous exhortons nos frères musulmans à ne pas suivre cet événement ou d’y assister », annonce l’organisation dans un communiqué du 19 novembre, selon RT France.

La branche yéménite de l’organisation terroriste accuse l’émirat d’avoir « amené des personnes immorales, des homosexuels, des semeurs de corruption et d’athéisme dans la péninsule arabique ». Il estime que les pays du Golfe sont coupables de « travailler à la solde des croisés pour éloigner les musulmans de la péninsule de leur foi ». Cette branche d’Al-Qaïda déclare que cette compétition avait servi à détourner l’attention de « l’occupation des pays musulmans et leur oppression ».

La rédaction

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Manifestation en Tunisie lors du sommet de la francophonie
ActuPolitique

Tunisie : des manifestants dispersés près du lieu du sommet de la Francophonie

by Sahel Tribune 20 novembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Plusieurs centaines de manifestants se sont regroupés, le 19 novembre 2022,  à l’entrée de l’île de Djerba, où se tient le VIIIème sommet de la Francophonie. Les protestataires, dispersés par la police, réclament que le gouvernement tunisien fasse la lumière sur la disparition, dans la nuit du 20 au 21 septembre 2022, d’une embarcation qui transportait 18 migrants.

A la suite de la disparition de  cette embarcation de fortune partie de Zarzis, ville du sud-est de la Tunisie, huit corps avaient été retrouvés, le 10 octobre par des pêcheurs. Le président tunisien, Kaïs Saïed, avait ordonné l’ouverture d’une enquête afin de faire toute la lumière sur la situation et permettre aux Tunisiens de connaître «toute la vérité et que les responsables de ces drames affrontent les conséquences de leur négligence ».

Le 18 octobre, 3 000 à 4 000 personnes ont manifesté à Zarzis, pour réclamer l’intensification des recherches des corps. Certains dénonçaient un « crime d’Etat ».

La rédaction

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XVIIIe Sommet de la francophonie
ActuPolitique

Francophonie : le XVIIIe Sommet se tient dans un contexte de bouleversement

by Chiencoro 20 novembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Les travaux du XVIIIe Sommet de la francophonie ont débuté le 19 novembre 2022, à Djerba, en Tunisie. Plusieurs chefs d’État et de gouvernements francophones ont effectué le déplacement. Le lieu de faire le bilan et de se projeter vers l’avenir.

Après deux reports, le XVIIIe sommet de la francophonie s’est finalement ouvert, samedi 19 novembre 2022, à Djerba, île de la mer Méditerranée située à l’est de la côte orientale tunisienne. L’ouverture des travaux a été marquée par la présentation du rapport de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) aux chefs d’État et de gouvernement. Un rapport mettant en lumière la transformation que la patronne de l’organisation a engagée depuis son arrivée à la tête, en 2019.

Des défis

« L’évolution de la gouvernance, le resserrement de l’action autour de projets phares à forte valeur ajoutée et les actions d’influence et de plaidoyer », sont entre autres des éléments mettant en lumière le visage d’une « organisation renouvelée, plus performante, plus pertinente, plus utile à nos populations, en particulier aux jeunes et aux femmes », une organisation plus stratégique, explique la secrétaire générale de l’OIF dans la préface de son rapport.

Les défis à relever sont nombreux : « l’éducation de qualité à laquelle aspire légitimement notre jeunesse, la coopération économique que l’appartenance à l’espace francophone peut et doit renforcer, la révolution numérique qui devrait pleinement profiter à toutes nos populations, le développement durable dont nous sommes redevables aux générations futures », souligne Louise Mushikiwabo.

Il convient de noter que ce XVIIIe sommet a lieu au moment où l’avant-projet de nouvelle constitution du Mali fait renaître le débat sur le statut du français comme langue officielle. Ce nouveau texte qui devra être soumis au référendum en 2023 ouvre la voie vers l’officialisation de l’une des treize langues nationales reconnues dans le pays.

Ce rapport de la secrétaire générale fait ressortir également les premiers résultats atteints par les projets phares de l’OIF : le projet de mobilité des enseignants, la radio jeunesse Sahel, l’initiative sur l’état civil, ou encore les programmes de formation aux métiers du numérique, et de soutien aux jeunes entreprises.

Trois grands objectifs

Cette cérémonie d’ouverture a été marquée aussi par la passation de pouvoir entre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, dont le pays a abrité le précédent Sommet en 2018, et le président tunisien Kaïs Saïed, désormais président en exercice du Sommet de la Francophonie.

Louise Mushikiwabo a salué l’engagement de la Tunisie dans la Francophonie, et ce, dès sa genèse à la fin des années 1960, à travers le rôle visionnaire d’un de ses pères fondateurs, le président tunisien Habib Bourguiba, « convaincu des bienfaits de la politique interculturelle, adepte de l’éducation bilingue, engagé pour le progrès du statut de la femme (..), qui restent des piliers de la coopération francophone ».

Selon la secrétaire générale, trois grands objectifs devront marquer la Francophonie à l’issue de ce Sommet : l’action pour les jeunes et les femmes autour de projets à fort impact, l’influence sur la scène internationale et l’attractivité, notamment en termes économiques et culturels.

Le sommet de la francophonie se réunit chaque deux ans. Cette Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage est l’instance suprême de la francophonie.

Chiencoro Diarra

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GenMove
ActuÉducationSanté

Qatar 2022 : GenMove, plus de 50 jeux vidéo pour stimuler l’activité physique et aider les enfants

by Chiencoro 19 novembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

En vue de stimuler l’activité physique et aider les enfants à bouger, l’Organisation mondiale de la santé, le ministère de la Santé publique du Qatar et la FIFA ont lancé, ce samedi 19 novembre 2022, une nouvelle application de jeux, qui restera gratuite pendant la Coupe du Monde.

À la veille de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022, l’Organisation mondiale de la santé, le ministère de la Santé publique du Qatar et la FIFA lancent une nouvelle application numérique conçue pour aider à accroître l’activité physique et à améliorer la santé et le bien-être de millions de jeunes.

Des sports populaires

« GenMove Season1 est une application de jeux qui utilise la technologie du suivi avancé des mouvements, combinée à l’intelligence artificielle, pour proposer aux 8-15 ans une expérience de jeu vidéo pleine d’énergie», explique l’Organisation mondiale de la santé dans un communiqué. Il contient plus de 50 jeux. « Chaque famille de jeux a six niveaux de compétence, inspirant les enfants à continuer à bouger et à terminer tous les mouvements », lit-on dans une description de ce jeu vidéo.

« L’activité physique régulière présente des avantages majeurs tout au long de la vie pour la santé physique et mentale et est essentielle pour que les enfants grandissent en pleine santé », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Le patron de l’Organisation mondiale de la santé se réjouit donc du lancement de cette application : « Ce type d’innovation numérique peut être un outil puissant pour atteindre les jeunes et les faire bouger, en particulier les enfants qui ne font peut-être pas de sport régulièrement ».

Les jeux GenMove sont construits autour de sports populaires tels que le football et, pour y jouer, il faut sauter, s’étirer et donner des coups de pied pour renforcer la confiance et le plaisir des enfants à bouger. Les jeux peuvent être joués à l’intérieur ou à l’extérieur et n’ont besoin que d’un téléphone portable ou d’une tablette (IOS ou Android) et un petit espace pour faire bouger les enfants, précise le communiqué de l’OMS.

Le coût de l’inactivité physique

GenMove, Season1 est conçu en vue de soustraire les enfants et les adolescents de leur plus grande passivité. Ceux-ci passeraient plus de 8 heures de leur journée d’éveil à être sédentaires et inactifs. Un « comportement associé à une mauvaise condition physique, à une prise de poids et à une réduction du sommeil », selon l’OMS qui déplore que plus de 80 % des adolescents ne fassent pas en moyenne 60 minutes d’activité physique aérobique d’intensité modérée par jour, y compris des activités qui renforcent les muscles et les os au moins 3 fois par semaine.

Tout en se réjouissant du lancement de cette innovation importante pour les enfants à la veille de la Coupe du Monde de la FIFA, le ministre qatari de la Santé publique, Dr Hanan Mohamed Al Kuwari, rassure de l’engagement de son pays « à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour accroître l’activité physique et améliorer la santé des jeunes ici au Qatar et dans le monde entier ».

Selon les explications de Dr Fiona Bull, chef de l’Unité de l’activité physique à l’OMS, « Le coût de l’inactivité physique pour les systèmes de santé publics est très élevé ». D’où l’importance « d’amener les enfants à aimer être actifs et à adopter des habitudes quotidiennes pour prévenir de futures maladies non transmissibles, telles que les maladies cardiaques, le surpoids, l’obésité, l’hypertension, le diabète et de nombreux cancers ».

GenMove Saison 1 est déjà disponible en téléchargement gratuit. Il est disponible pour n’importe quel téléphone ou tablette (iOS ou Android).

Chiencoro Diarra

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Black AD
ActuArts et Culture

Musique : la Malienne Black AD, sacrée lauréate du « prix découvertes RFI » 2022

by Mohamed Camara 19 novembre 2022
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Sa chanson intitulée « Mali » a fini par séduire le public et le jury, présidé cette année par l’artiste interplanétaire nigériane, Yemi Alade. Hawa Diallo, alias Black AD a été désignée, vendredi 18 novembre dernier, lauréate du « prix Découvertes RFI » 2022. 70 000 personnes ont voté. La lauréate bénéficiera d’une tournée africaine, et d’un concert en France, et obtiendra 10 000 €, soit plus de 6 millions de FCFA.

C’est en chaude larme que la mère de la nouvelle rossignole de la musique malienne a accueilli sa consécration. Avec sa voix perçante, magistrale à la fois et son style très orignal, Black AD est désormais parmi les panthéons de la musique malienne et africaine à travers ce prestigieux prix qui a jadis récompensé des renommés de la musique sur le continent.

« Que des émotions, je suis vraiment contente. Merci à vous ! Merci au Mali », martèle Black AD, lors de la délibération des résultats en Skype vidéo sur la RFI.

Black AD dans le cercle des grands

Étudiante en Licence 2 au Conservatoire des Arts et Métiers multi média Balla Fasseké Kouyaté de Bamako, Hawa Diallo a été élevée dans une famille de quatre enfants, dans laquelle on ne compte pas de musiciens. C’est depuis à l’âge de 12 ans qu’elle s’aventure dans la musique tout en bénéficiant du soutien de sa famille. Ses idôles demeurent la Malienne Oumou Sangaré ou la Sud-Africaine Nomceba.

Cette consécration au « Prix Découvertes RFI » 2022 la propulse dans le cercle des grands, comme Amadou et Mariam, Boubacar Traoré dit Kar kar, Habib Koité, Idrissa Soumaoro, Nahawa Doumbia, Rokia Traoré et Mbouyé Koité.

Reconnaissance internationale de la richesse culturelle du Mali

Cette consécration de la jeune chanteuse de 19 ans, a été saluée par le gouvernement malien de transition qui a publié un communiqué pour souligner que Black AD, à travers ce prix, a honoré toute la culture malienne.  

« Cette distinction traduit à la fois la reconnaissance internationale de la richesse de la culture malienne et le génie créateur malien, un motif de fierté pour le peuple malien », affirme le communiqué du Ministère en charge de la culture.

Sur sa page Facebook, la chanteuse a remercié ses fans et tous les Maliens auxquels il attribue ce prix, qui « représente tellement pour moi« . Elle précise qu’ils étaient plus de 2100 Candidats, venus de toutes les régions d’Afrique, en compétition.

Cette distinction de la Radio France Internationale a été créée en 1981 en vue de faire la promotion des nouveaux talents musicaux du continent africain. Ce prix a déjà récompensé divers artistes tels que Tiken Jah Fakoly, Mav Cacharel, Didier Awadi.

Mohamed Camara

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Adama Ben Diarra s'exprime sur l'augmentation du budget de la présidence du Mali.
ActuAnalyses

Ben le Cerveau : la bataille perdue et la fin d’un mythe

by Sahel Tribune 18 novembre 2022
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Le meeting du samedi 12 novembre, organisé au Palais de la culture par Yèrèwolo Debout sur les Remparts et dont l’animateur était Adama Diarra dit Ben Le Cerveau, a été un flop magistral.

C’est en effet dans une salle quasi vide que le mouvement et l’orateur ont fait face à un public, sinon médusé, du moins surpris et étonné par le peu d’intérêt accordé par les Maliens à cette rencontre annoncée comme celle de la vérité au nom de laquelle tous les malfrats du Mali, singulièrement au plus haut sommet de l’État, la présidence de la République et le Conseil National de Transition (CNT) en particulier, seront mis à l’index, dénoncés comme il faut afin que le Mali Koura soit. Mais ce fut un exercice qui est revenu à la figure de Ben Le Cerveau comme un boomerang. Yèrèwolo Debout sur les Remparts est apparu au mieux comme une force populiste et non point de frappe.

Ben L’écervelé, Ben Sans Cerveau

L’évènement-communication grandeur nature a montré que, malgré des problèmes, les citoyens croient encore en Colonel Assimi Goïta et aux autorités de la transition, et non pas au leadership d’un esprit agitateur. Adama Diarra dit Ben Le Cerveau est désormais couvert de sobriquets peu enviés : Ben L’écervelé, Ben Sans Cerveau, Ben le Troubadour. Ils sont nombreux nos concitoyens qui lui demandent de tirer les conséquences de sa sortie ratée en démissionnant du CNT ; d’autres exigent tout simplement qu’il soit vite démis par le Président de la transition qu’il a voulu traîner dans la boue, comme ce fut le cas pour un certain Issa Kaou N’Djim.

On était vendredi 11 novembre, jour de la première édition de la célébration de la Journée nationale des Légitimités traditionnelles et coutumières instituée au Mali par Décret présidentiel N° 2022 — 0128/PT-RM du 04 mars 2022. Des Rois et dignitaires africains, dont le grand Sérigne de Dakar, invité d’honneur de l’évènement, étaient dans nos murs. Adama Diarra dit Ben Le Cerveau, sûr de sa popularité et de son ascendant politique sur les citoyens, fend l’air d’un appel-vidéo invitant les Maliens à venir nombreux, en grappes, au Palais de la culture le lendemain samedi 12 novembre, pour entendre la dénonciation des malfrats tapis non seulement dans les lambris dorés de la République, à Koulouba, mais aussi au CNT, encore et encore.

Sans fioritures, c’est un assaut décisif sur les plus hautes autorités de la transition qu’il annonçait ainsi. Sa verve enflammée disait tout simplement qu’il en avait marre, avec son mouvement, de trop d’inconduites de ceux qui ont actuellement en charge la gestion du pays, lesquels ont failli et méritent qu’on les dégage pour promouvoir de bien meilleurs patriotes soucieux du pays. Ben Le Cerveau n’a en tout cas pas fait dans la dentelle.

Une détermination guerrière clamée du reste avec emphase, qui tranche avec la loyauté qu’il notifiait il n’y a pas si longtemps à l’égard de colonel Assimi Goïta. Sa nouvelle posture de soldat de la transparence et de la bonne gouvernance, du moins comme il voulait paraître, ne souffrait d’aucune ambiguïté. Les jours qui ont précédé le samedi dernier, il avait, en effet, sur le plateau de la radio Peace FM, tiré à boulets rouges sur la gestion des autorités de la transition, notamment le Président de la Transition, Chef de l’État, clé de voûte de toutes les institutions de la République. Ses accusations ont été sans limites en la circonstance, comme ce fut le cas en plusieurs autres occasions durant les dernières semaines. Sa charge du samedi dernier a lamentablement échoué, ce fut une bataille perdue qui montre qu’il ne peut pas gagner une guerre contre la transition. C’est surtout la fin du mythe Ben, même s’il garde sa langue.

Questions intrigantes

Quelle mouche l’a-t-il piqué, se demandaient beaucoup, étonnés de son discours martial et de ses énergiques philippiques décochées tous azimuts contre Assimi Goïta et les siens ? Avait-il soudainement découvert que son aura était désormais telle qu’il était devenu la coqueluche des masses qui propulsent au sommet ? Un oracle lui avait-il assuré que son étoile brillait si fort au firmament et que l’occasion était trouvée pour lui de passer de vendeur de cartes téléphoniques à chef de l’État ? Ou est-ce parce qu’il se sentait si bien couvert par l’humilité parlementaire en tant que membre du CNT qu’il pouvait tout se permettre ?

Les questions continuent à fuser, toutes intrigantes les unes que les autres. En tout cas, Ben faisait feu de tout bois. Sans doute parce qu’il avait la certitude que le peuple fera confiance en ses dénonciations et que chaque manquement qu’il pointera contre le Président Goïta, ses collaborateurs et contre le CNT fera mouche. Il n’arrêtera pas d’enchaîner coup sur coup.

Sans être expert rompu aux questions budgétaires, il vitupère contre l’augmentation du budget de la présidence qui, de 16 milliards F CFA, devrait passer à 22 milliards. Lui, qui n’a aucune qualification pour débattre des questions techniques de gouvernances, va jusqu’à qualifier la gestion de l’État par les autorités de la Transition d’amateurisme alors même que ce sont des cadres de haut niveau qui officient auprès du chef de l’État et dans les sphères décisionnelles à tous les niveaux. Ben était incapable de comprendre que les 22 milliards ont été atteints à la suite du Collectif budgétaire, qui est en réalité une mise à jour du budget à mi-parcours et en tenant compte des urgences signalées courant l’exercice. Autrement dit, le budget de la Présidence est toujours de 16 milliards pour l’année 2023. En plus, des réajustements sont encore toujours prévus dans l’exécution du budget.

Démagogue parfait

Bref, Adama Diarra dit Ben a voulu déshabiller la Transition aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale. Cela ne lui a pas réussi. Toutes ses accusations ont été déclarées non recevables par les Maliens, en tout cas ces derniers préfèrent encore garder leur confiance au Président de la Transition qui a une haute idée de la patrie et agit pour le mieux.

Ben intrigue, c’est le moins que l’on puisse dire. N’est-ce pas lui qui a clamé sur tous les toits qu’il a renoncé à ses émoluments au niveau du CNT ? Ce qui est invraisemblable, à moins qu’il sorte pour jurer, la main sur le cœur, que les précieux émoluments n’atterrissent pas chaque mois dans son compte. Mais attention alors à la traçabilité bancaire ! Ben apparaît désormais comme le parfait démagogue.

A Kati, sa ville, des mouvements de protestation sont organisés contre ses prétentions. C’est une déchéance. Dans nos colonnes (journal Le National), il y a quelques mois, nous attirions l’attention sur lui : « En s’opposant bec et ongle à certains positionnements phares de la brillante équipe de la transition qui lui a été reconnaissante en lui octroyant une place au sein du Conseil National de la Transition, Ben Le Cerveau suit les traces de son héros, Dr. Oumar Mariko, pour attiser chez nos concitoyens la haine de la France, l’allié traditionnel du Mali, partenaire logique de la transition, avec qui il faut discuter avec responsabilité que d’entretenir un bras de fer contreproductif… Ben et ses comparses ont même créé un mouvement très peu connu du grand public, le MPDM, pour créer davantage de confusion. Heureusement, ce peuple malien n’est plus dupe et cette équipe de la transition s’avère très intelligente pour ne pas tomber dans le piège maléfique des grands destructeurs.

Selon certaines indiscrétions, Adama Diarra de Kati aurait joué le rôle de cinquième colonne dans le mouvement contestataire M5-RFP pour le compte de l’ancien chef des services de renseignements, général Moussa Diawara. Il dit maintenant renoncer à ses émoluments du CNT. Peut-être qu’il ira plus loin en démissionnant pour revenir à ses premières activités. Et continuer sa croisade contre la France. »

Galo Sow

Source : journal Le National, n° 493 du mercredi 16 novembre 2022.

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Journée africaine de la statistique
Actu

Journée africaine de la statistique : la 32e édition sous le signe de la souveraineté alimentaire

by Fousseni TOGOLA 18 novembre 2022
written by Fousseni TOGOLA 3 minutes read

À l’instar de la communauté statistique africaine, le Mali célèbre, ce vendredi 18 novembre 2022, la 32e édition de la Journée africaine de la statistique (JAS). Occasion pour le gouvernement malien de souligner le rôle important de la statistique dans tous les aspects de la vie économique et sociale sur le continent.

« Renforcer les systèmes de données en modernisant la production et l’utilisation des statistiques agricoles : comment mieux accompagner les politiques et améliorer la résilience de l’agriculture, la nutrition et la sécurité alimentaire en Afrique », tel est le thème de l’édition 2022 de la Journée africaine des statistiques (JAS). Un thème qui cadre avec celui de l’Union africaine, « 2022, année de la nutrition : renforcer la résilience en matière de nutrition et de sécurité alimentaire sur le continent africain ». C’est un appel à la « modernisation des systèmes de données pour la production, la diffusion et l’utilisation des statistiques agricoles ».

« Réduire et endiguer l’extrême pauvreté »

La JAS vise à sensibiliser l’opinion publique, notamment les décideurs, les partenaires, les producteurs et utilisateurs de données, les chercheurs et le grand public sur le « rôle important de la statistique dans tous les aspects de la vie économique et sociale sur le continent ».

Dans une déclaration à l’occasion de la célébration de cette Journée, le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a expliqué que la problématique alimentaire reste « une question cruciale dans le registre du bien-être des populations ». Surtout qu’en 2030, près de 670 millions de personnes souffriront de la faim, soit 8 % de la population mondiale, selon un communiqué que Sahel Tribune a pu consulter.  

Le thème de cette 32e édition met donc un accent particulier sur le secteur e l’agriculture, notamment la problématique de la sécurité alimentaire et de la nutrition. « Le développement du secteur agricole est l’un des leviers sur lequel il est important d’agir pour réduire et endiguer l’extrême pauvreté dans le monde », précise le ministre Sanou.

« Garantir la souveraineté alimentaire »

En 2021, le secteur primaire, avec ses sous-secteurs tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche, la pisciculture, l’aquaculture, l’apiculture, la foresterie, la cueillette, représentait 35,1 % du Produit intérieur brut, au Mali. Ce secteur emploie plus de deux tiers de la population active. Pourtant, «  il reste insuffisamment couvert par les services de la statistique ».

La célébration de la Journée africaine de la statistique est une occasion pour les acteurs du Système statistique national de « réfléchir à la meilleure façon de corriger cette insuffisance », estime le ministre de l’Économie et des Finances tout en précisant que c’est déjà le souci des autorités maliennes de la transition. « L’option est de garantir la souveraineté alimentaire et de faire du secteur agricole le moteur de la croissance en vue d’assurer le bien-être des populations », a-t-il souligné.

La mise en œuvre du Recensement général agricole (RGA) devient une impérieuse nécessité, selon le ministre Sanou.

La Journée africaine de la statistique a été adoptée en mai 1990 lors de la seizième réunion de la Conférence des ministres africains chargés de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique. Elle est célébrée le 18 novembre de chaque année.

Fousseni Togola

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Auxiliaires d'élevage.
Actu

Santé animale au Mali : campagne de vaccination au profit de 100 000 ménages

by Sahel Tribune 17 novembre 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Les maladies infectieuses sont l’une des principales menaces qui pèsent sur les communautés vivant essentiellement de l’élevage. Déjà confrontées au conflit et aux aléas du changement climatique, elles sont fréquemment contraintes à se déplacer avec leurs animaux en dépit des dangers.

Pour soutenir ces éleveurs, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en partenariat avec le gouvernement malien a lancé, pour la douzième année consécutive, la campagne de vaccination du bétail dans les régions du centre et du nord du Mali. Cette opération de vaccination, dont le lancement a eu lieu à Gao, s’étendra de novembre 2022 à mars 2023. Elle permettra d’immuniser près de 4 000 000 de têtes d’animaux, dont 3 000 000 de petits ruminants et 1 000 0000 de bovins contre la Péri Pneumonie Contagieuse Bovine (PPCB), et la Peste des Petits Ruminants (PPR), selon un communiqué du CICR dont Sahel tribune a pu consulter une copie.

Plus de 100 000 ménages profiteront de cette campagne de vaccination. Selon Antoine Grand, chef de la délégation du CICR au Mali, « Il est vital pour les communautés de renforcer la résilience de leur cheptel contre la sécheresse, les inondations, les maladies infectieuses et les conséquences du conflit et des changements climatiques. Pour eux, protéger leurs animaux est une question de survie, car ils constituent leur principal moyen de subsistance ».

En 2022, « les programmes d’appui à la production agricole et à l’élevage du CICR ont bénéficié à plus de 622 000 personnes parmi les communautés d’éleveurs et d’agriculteurs les plus affectées par le conflit », précise l’organisation onusienne.

Grâce au partenariat entre le CICR et le ministère malien du Développement rural, chaque année les communautés vulnérables sont appuyées dans l’accès aux services de base de santé animale.

La rédaction

17 novembre 2022 0 comments
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Augmentation du prix des produits de première nécessité
Actu

Vie chère au Mali : le calvaire des consommateurs

by Hawa Diaby 17 novembre 2022
written by Hawa Diaby 4 minutes read

La cherté du marché est une réalité dans le quotidien des Maliens. Aucun produit ni aucun secteur n’échappe au phénomène. Si les produits de première nécessité ne deviennent pas rares, leurs prix les rendent inaccessibles au pouvoir d’achat des consommateurs maliens, qui peinent à avoir les moyens de s’en procurer. Face à cette situation, des solutions d’urgence et des mesures à long terme doivent être prises.

La levée de l’embargo, qu’avaient imposée la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sur le Mali, entre janvier et juillet 2022, ne semble pas atténuer le calvaire des Maliens. La descente aux enfers de la population, en matière d’acquisition des produits les plus élémentaires pour leur survie, se poursuit.

L’alvéole d’œuf passe à 2600 FCFA

Sur le marché malien, le prix de tous les produits prend l’ascenseur. Cette situation pèse lourd sur les femmes. Aujourd’hui, le prix du kilogramme de farine est passé de 400 FCFA à 600 FCFA. Quant au sucre, le kilogramme est vendu à 600 FCFA contre 500 F précédemment. Le litre d’huile est acheté sur le marché malien à 1200 FCFA contre 900 F, il y a quelques mois. Le prix de l’alvéole d’œuf est passé de 2000 f à 2600 f.

Le panier de la ménagère souffre de cette augmentation du prix des produits de première nécessité. « Auparavant, avec seulement 1000 FCFA tu pouvais cuisiner pour toute la famille. Mais de nos jours, même 3000 FCFA ne suffit plus. Car tout est devenu cher : la viande, la farine, le mil, le riz, l’huile et même le charbon », se désole Fatoumata Diarra. Cette femme au foyer poursuit en lançant un appel aux vendeurs : « Il faudrait aussi que les commerçants respectent les prix définis par l’État. J’insiste surtout sur le fait que l’État doit mettre en place un protocole afin que chacun vende aux prix qui leur sera indiqué ».

« Nous n’y sommes pour rien »

En décembre 2021, le gouvernement malien avait adopté certaines mesures d’atténuation de la flambée du prix des produits de première nécessité sur le marché. Il s’agit entre autres : la baisse de 50 % de la base taxable à l’importation des produits du sucre, de l’huile alimentaire, du lait et du riz ; la subvention du prix de la viande bovine ; l’homologation du prix des hydrocarbures ; le soutien aux minoteries à travers l’abandon de la presque totalité des droits et taxes à l’importation du blé ; la suspension du paiement de la TVA à l’achat et à l’importation de la graine de coton, entre autres.

Cette situation sur le marché malien est surtout tributaire de l’augmentation des prix sur le marché international, due à la guerre entre l’Ukraine et la Russie ; mais aussi de la situation sécuritaire que connait le pays. La stabilité et le retour de la sécurité sur l’ensemble du territoire semblent être les priorités des autorités maliennes de la transition.

Toutefois, il convient aussi de noter la mauvaise foi de certains commerçants, surtout quand il s’agit de l’augmentation du prix des produits locaux. Selon des consommateurs, sur le marché, des commerçants font une inflation volontaire dont la seule motivation est de se faire plus de gains. Contre cette accusation, les commerçants se défendent : « Les produits locaux connaissent une inflation impressionnante. Mais nous n’y sommes pour rien », se justifie Seydou, commerçant au marché de Kalaban-Coro Koulouba.

Des mesures d’atténuation

Aujourd’hui, « le sac du riz local (Gambiaka) est cédé entre 20 000 et 21 000 francs CFA » contre 17 000 et 17 500 FCFA, il y a quelque temps. L’année dernière, à la même période, les fleurs d’hibiscus (dabléni) étaient vendues à 500 francs CFA le Kg. Cette année, elles sont cédées à 2 350 francs le kilogramme. « Si nous baissons nos prix, nous ne pourrions plus subvenir aux besoins de nos familles. Les clients doivent comprendre que nous sommes tous victimes de ce phénomène », explique Seydou, le commerçant.

« Cette situation est très mauvaise » pour le Mali, en tant que pays en développement, dont la majeure partie de la population vit dans la pauvreté. Cette cherté du marché va plus l’impacter les personnes les plus vulnérables, aux dires de Salimata Diallo, femme au foyer.

Les plus hautes autorités sont donc interpellées. Le peuple souffre et attend de son gouvernement des mesures importantes pour atténuer sa souffrance. Pour ce faire, l’état malien doit subventionner les produits de première nécessité, baisser les frais de dédouanement sur ces produits, accroitre la surveillance sur les commerçants en vue de les obliger au respect des prix fixés.

Hawa Diaby

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Forage
ActuPlanète

Changement climatique au Mali : « On a foré très profond, on n’a rien trouvé »

by Sahel Tribune 16 novembre 2022
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Le Mali, comme d’autres pays du Sahel, est en proie à un conflit armé dont les conséquences sont aggravées par les effets du changement climatique. Si les populations sur le terrain ont montré une résilience hors du commun, leur vulnérabilité grandissante inquiète. En attendant que la communauté internationale réunie au sommet de la COP27 transforme en action ses engagements envers les pays concernés, la situation s’aggrave, comme dans la région nord du Mali.

Cette journée d’octobre 2022 était particulière aux yeux des 300 habitants du village de Tin Tanzan. Pour ces éleveurs et leurs familles, une époque allait s’achever : celle où il fallait braver l’insécurité et le climat pour s’approvisionner en eau dans des puisards et des petits oueds loin des maisons. Désormais, ils auront l’eau à proximité. C’est du moins ce qu’ils espéraient.

L’engouement n’aura duré qu’un court instant. Bien que les études géophysiques aient montré la présence d’eau dans le sous-sol, l’équipe d’ingénieurs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) doit constater qu’il n’en est rien : le forage ne donne rien.

Papa Amadou Gueye, de l’équipe du CICR, est amer : « On a foré très profond, on n’a rien trouvé. On voit une population qui espère avoir de l’eau grâce au forage car leurs activités et leur survie en dépendent. Mais au bout du compte, le sous-sol est trop sec pour donner quoi que ce soit de significatif. C’est très frustrant et inquiétant. »

Les forages négatifs se multiplient

Deux tiers de la surface du Mali sont entièrement désertiques. Les effets du changement climatique, avec notamment une diminution des précipitations, l’avancée du désert ou encore la perte des moyens de subsistance des populations, se font durement sentir.

Dans le nord du pays, ce sont les populations les plus vulnérables qui sont les plus impactées. Malgré tous les efforts entrepris, les premières tentatives de forage se soldent de plus en plus souvent par un échec.

« Depuis des années, les pluies sont rares et le rechargement de la nappe phréatique devient problématique, d’autant plus que cette dernière est surexploitée dans certaines zones », poursuitPapa Amadou Gueye.« La qualité de l’eau en souffre aussi. On constate souvent une forte concentration de nitrate de sodium dans le sol. Des précipitations habituelles réguleraient directement cette concentration. Mais comme elles sont faibles, l’eau devient impropre à la consommation. »

Le village de Zig Zig fait face à ce problème. Une fois le test chimique effectué, l’équipe du CICR s’est rendu compte que la qualité de l’eau ne répond pas aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle est impropre à la consommation humaine. Dans de telles situations, la population n’a pas beaucoup de solutions : soit elle utilise cette eau pour abreuver le bétail et irriguer les cultures — quitte à continuer à chercher de l’eau potable dans les villages environnants, soit elle se déplace en quête d’une terre moins aride.

Chaque jour au Mali, des milliers de femmes et d’enfants marchent des kilomètres pour ramener de l’eau. Le parcours est périlleux, il expose à des risques d’agression, d’explosion d’engins improvisés ou encore de braquage.

Et quand il s’agit de partir à la recherche d’une autre terre, le voyage peut s’avérer tout aussi risqué en raison de l’insécurité. Les routes sont dangereuses et personne n’est certain d’arriver à destination sain et sauf ou avec le bétail. Et rien n’assure qu’il soit possible de trouver de l’eau ailleurs.

Plus le sable avance, plus les dangers augmentent

L’avancée du désert est une autre conséquence de la raréfaction de l’eau. Une sous-alimentation de la nappe et une importante évaporation des eaux de surface favorisent l’assèchement du sol. Les arbres meurent et les dunes remplacent la végétation.

En 2021, la sécheresse a fait chuter la production céréalière de 10,5 pour cent au Mali, mettant à mal les moyens de subsistance de plus de trois millions de personnes. De nombreuses surfaces maraîchères sont abandonnées, les pâturages se réduisent, les bâtiments et les habitations disparaissent dans les sables, les pêcheurs abandonnent des lacs asséchés.

La déforestation, qui s’est aggravée ces dix dernières années, a aussi une origine humaine. Les arbres sont abattus pour être transformés en charbon. Ce dernier revendu permet de générer un revenu quand l’élevage et l’agriculture ne suffisent plus pour survivre.

De l’eau pour tous grâce à l’énergie solaire

Face à ces bouleversements environnementaux, le CICR adapte ses programmes et ses techniques afin de soutenir la population concernée et renforcer sa résilience.

Cette adaptation passe par la mise à disposition des communautés de points d’eau supplémentaires, comme des puits à grand diamètre, mais aussi de barrages servant à stocker les eaux de ruissellement dans les oueds.

Quand l’équipe d’ingénieurs tombe sur des forages négatifs, elle poursuit malgré tout ses recherches jusqu’à trouver de l’eau. Heureusement pour la population de Tin Tanzan, le troisième essai s’est révélé fructueux : l’eau a enfin jailli à dix kilomètres du premier forage. Les installations construites au grand bonheur de tous fonctionnent à l’énergie solaire afin de limiter l’émission de gaz à effet de serre.

Le CICR met aussi en place des comités de gestion de points d’eau et forme des techniciens de maintenance locaux afin d’assurer l’utilisation correcte de ces infrastructures et leur viabilité sur le long terme.

Le village d’Innabel était confronté à un manque criant d’eau. Jusqu’à l’installation d’un château d’eau.« Nous sommes heureux d’avoir ce réservoir. Avant, on quittait la maison à cinq heures du matin pour aller rejoindre des mares lointaines. On ne revenait qu’aux environs de midi pour ensuite s’occuper des autres tâches ménagères. Aujourd’hui, on prend le petit-déjeuner avec nos enfants et on a accès à l’eau à moins de quinze minutes de marche. Nous ne courons plus de danger en cherchant de l’eau ailleurs. C’est un vrai bonheur », témoigne avec un large sourire Fati Walet, une habitante du village.

Ces différents systèmes hydrauliques permettent de boire, cuisiner, abreuver leurs animaux, mais aussi d’exercer et d’accroître les activités de maraîchage à des fins commerciales.

Fixer les dunes pour protéger les communautés

Également, le CICR, en collaboration avec les communautés, s’attelle à la fixation des dunes.

Cette action de lutte contre l’ensablement vise non seulement à protéger les moyens d’existence, les habitations et infrastructures (école, centre de santé, zones de pâturage, terres agricoles…), mais aussi à améliorer les revenus des familles les plus vulnérables. En effet, ce sont elles qui mènent cette activité en contrepartie d’une compensation financière. Cet argent leur sert à satisfaire des besoins essentiels, se nourrir notamment, payer les charges sociales, agropastorales, de santé, ou encore rembourser un emprunt.

Sidi Abdoulaye Zeida, responsable de projets au CICR, explique les deux techniques de fixation des dunes :« Le but est de freiner le mouvement du sable. On peut utiliser la fixation mécanique, qui consiste à ériger des palissades en carré avec les branches mortes d’un arbuste commun qu’on appelle leptadenia pyrotechnica. La végétation peut ainsi reprendre du terrain dans ces espaces. »La seconde technique est la fixation biologique par la plantation de haies vives.« Nous plantons en ligne des arbres ou des herbes sur les dunes. Le plus souvent, on utilise des nymes, des prosopis juliflora, des euphorbes », ajoute-t-il.

Action climatique maintenant

Ces nouvelles pratiques novatrices et respectueuses de l’environnement ne sont pas les seules que le CICR développe avec la Croix-Rouge du Mali et d’autres partenaires. En font aussi partie la production hydroponique de fourrage ou encore l’insémination bovine, dont l’objectif est d’améliorer la productivité. Tout cela avec l’idée de renforcer l’autonomie de la population, tout en préservant son environnement fragilisé.

Mais il reste tant à faire.

« Parmi les 25 pays les plus vulnérables au changement climatique, 14 sont aussi en proie à un conflit », souligne Antoine Grand, chef du CICR au Mali. « Plusieurs pays du Sahel, dont le Mali, figurent malheureusement sur cette triste liste. » Pour lui, il est vital que les acteurs locaux, nationaux et internationaux travaillent ensemble au renforcement de la résilience des populations. « Aujourd’hui, certaines communautés ne peuvent plus compter sur leurs mécanismes d’adaptation traditionnels, mis à mal par l’action combinée du conflit et du changement climatique. Il est en ce sens impératif que les dirigeants mondiaux réunis à la COP27 prennent des mesures et des engagements concrets pour rapprocher l’action climatique au plus près des communautés les plus vulnérables, comme celles du Mali. »

Source : CICR

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Le camp des déplacés de Faladiè
ActuSécurité

Mali : camp des déplacés de Faladiè, dures conditions d’accouchement pour des femmes

by Mohamed Camara 16 novembre 2022
written by Mohamed Camara 3 minutes read

Au centre du Mali, de nombreuses personnes, dont des femmes et des enfants ont fui les conflits pour trouver refuge, pour la plupart, dans les nombreux sites aménagés à Bamako pour les accueillir. Dans ces camps de déplacés, des femmes donnent naissance sans avoir les moyens de recourir à des services médicaux.

L’accès à l’emploi, à des services socio-sanitaire appropriés, à de l’eau potable et même à la nourriture ou à une éducation de qualité, demeure des défis pour de nombreux déplacés internes. À Faladiè, en commune VI du district de Bamako, ces déplacés de guerre sont dans l’impasse. Ils vivent dans des conditions inquiétantes.

Selon la Direction nationale du Développement social (DNDS), au 31 juillet 2021, le Mali comptait 381 529 personnes déplacées internes regroupées au sein de 66 377 ménages. 55 % de cette population étaient des femmes contre 64 % d’enfants âgés de moins de 17 ans.

Centre de santé

Un monde dont la gestion s’avère difficile pour les différents acteurs travaillant à leur bien-être.

En raison des difficultés financières, nombreuses sont les femmes de ce site de Faladié à accoucher sans assistance médicale. « Nos femmes accouchent, sur place ici, dans le camp. Nous avons peur de les conduire dans les hôpitaux, qui sont extrêmement chers pour nous », explique A. Sidibé, chef d’un ménage de six enfants, âgés de 2 à 14 ans.

Les dons des personnes de bonne volonté ainsi que de certaines Organisations non gouvernementales (ONG) ou de la société civile n’arrivent pas à combler les besoins.

À ces déplacés, la croix rouge malienne apporte généralement son soutien à travers des consultations et des dons de médicaments. En raison de la forte demande, les déplacés demandent l’aménagement d’un centre de santé sur leur site en vue d’améliorer leur accès à la santé, recommande Rebecca, déplacée de guerre, émigrée de Bandiagara il y’a 2 ans.

Une école sans enseignants

Au dernier recensement, ce camp des déplacés internes, situé en plein cœur du marché des bétails de Faladiè, dans la capitale malienne, comptait 240 ménages, composé de 122 hommes, 200 femmes, 257 filles et 227 garçons répartis, vivants dans des conditions très précaires. Face à l’accroissement des ménages, les déplacés avaient demandé la construction d’une école.

Aujourd’hui, si un établissement scolaire a pu y être aménagé, le problème d’enseignants se pose et les enfants de ces familles sont dans l’obligation de fréquenter la grande école publique de Faladiè.  

« Nous n’avons ni eau ni de nourriture »

Cette population souffre également de problème d’intégration professionnelle. Âgé de 54 ans, A. Sidibé est un déplacé de guerre du cercle de Bankass. Avec son barbe grisâtre, ce vieil homme est à la recherche d’un travail décent. Dans son activité de ramassage de déchets, il a du mal à subvenir aux besoins de sa famille, avec les maigres revenus qu’il gagne : « Depuis près de 3 ans, je suis là, mais je n’arrive pas à trouver un emploi propice pour faire face aux dépenses de ma famille », a-t-il confié. Une situation pécuniaire qui impacte considérablement l’éducation de ses enfants.

A. Tamboura, jeune déplacé de guerre venu de Douentza et qui travaille également sur un dépotoir d’ordure comme trieur, estime que le chômage qui frappe les déplacés est en grande partie liée au problème des langues. Beaucoup de ces déplacés ne parlent pas le bambara, a-t-il fait savoir. Ce jeune homme vit dans ce camp de Faladié depuis près de 4 ans.

Néanmoins, si certains déplacés peinent à tenir les deux bouts, force est de reconnaitre que d’autres, comme Rebecca, s’en sortent assez bien et arrivent à tirer leur épingle du jeu. Cette jeune dame vend des légumes et des condiments sur le site de Faladiè. Mais cela ne l’épargne pas des difficultés. Car ces déplacés souffrent également de crise alimentaire. « Nous n’avons ni eau ni de nourriture », déplore-t-elle avant de souligner le contexte de la cherté de la vie que traverse présentement le Mali.

Mohamed Camara

16 novembre 2022 0 comments
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Des soldats ivoiriens
ActuSécurité

Minusma : après le Royaume-Uni, la Côte d’Ivoire

by Chiencoro 15 novembre 2022
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Le ministre ivoirien délégué aux Affaires étrangères avait déjà donné le ton le 28 octobre lors de son entretien avec le secrétaire général des Opérations de paix, Jean Pierre Lacroix. Ce 15 novembre 2022, la Côte d’Ivoire passe à la vitesse supérieure et annonce, le retrait progressif de ses militaires et policiers engagés au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Dans cette correspondance adressée au Bureau du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies à New York, les autorités ivoiriennes n’ont pas expliqué les raisons de ce retrait progressif de leurs troupes du Mali.

Depuis l’arrestation des « 49 militaires » ivoiriens à Bamako, le 10 juillet, a tension entre le Mali et la Cote d’ivoire reste vive. Pendant que les autorités ivoiriennes rassuraient, que « ces militaires sont régulièrement inscrits dans l’effectif de l’Armée ivoirienne et se trouvaient au Mali, dans le cadre des opérations des Éléments Nationaux de Soutien (NSE) », la partie malienne les a qualifiés de mercenaires et mis sous mandat de dépôt.

Les autorités ivoiriennes précisent que « la relève de la compagnie de protection basée à Mopti ainsi que le déploiement des officiers d’état-major (MSO) et des officiers de police (IPO), prévus respectivement en octobre et novembre 2022, ne pourront plus être effectués », lit-on dans la correspondance.

Le Royaume-Uni a, lui aussi, annoncé, le lundi dernier, le retrait anticipé de ses forces de la Minusma. Un retrait qui a été justifié par le recours de Bamako a désormais aux services « des mercenaires russes », qui est de nature à porter atteinte à la stabilité. Ce contingent britannique composé de 300 soldats stationné au Mali partira plus tôt que prévu, selon le secrétaire d’État britannique à la Défense, James Heappey.

Chiencoro Diarra

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Contraceptifs
ActuSanté

Planification familiale : de nouvelles recommandations pour guider les décisions

by Sahel Tribune 15 novembre 2022
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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié, mardi 15 novembre 2022, un mis à jour de son manuel de planification familiale. Ce guide livre des recommandations afin d’assurer la continuité des services de planification familiale, même en période de crise sanitaire.

Durant les phases initiales de la pandémie de Covid-19 en 2020, près de 70 % des pays ont signalé des perturbations des services vitaux. Une situation qui a intensifié les risques de grossesses non désirées ainsi que des infections sexuellement transmissibles.

En vue d’éviter la reproduction d’un tel phénomène dans l’avenir, l’Organisation mondiale de la santé a mis à jour son manuel de planification familiale, avec pour objectif de soutenir la continuité des services de planification familiale pendant les épidémies.

Donner un accès plus large aux contraceptifs auto-administrés, distribuer directement des contraceptifs par l’intermédiaire des pharmacies, prendre des mesures pour soutenir l’accès continu aux contraceptifs même lorsque la mobilité physique est réduite, telles sont les recommandations de l’OMS aux professionnels de la santé.

Quatrième édition

Selon Dr Mary Gaffield, scientifique et auteur principal du manuel, explique que « les recommandations mises à jour dans ce manuel montrent que presque toutes les méthodes de planification familiale peuvent être utilisées en toute sécurité par toutes les femmes et que, par conséquent, toutes les femmes devraient avoir accès à une gamme d’options qui répondent à leurs besoins et objectifs uniques dans la vie ». Et d’ajouter : « Les services de planification familiale peuvent être fournis de manière sûre et abordable afin que, quel que soit l’endroit où ils vivent, les couples et les individus puissent choisir entre des services sûrs et efficaces, les méthodes de planification familiale ».

Dr Pascale Allotey, directeur du Département Santé et droits sexuels et reproductifs de l’OMS, souligne que « Ce manuel de planification familiale mis à jour est une ressource vitale, aidant les agents de santé à aider les utilisatrices de contraceptifs du monde entier à faire des choix éclairés sur les options contraceptives qui leur conviennent. »

Ce manuel de planification familiale de l’OMS est à sa quatrième édition. C’est le guide de référence le plus largement utilisé sur cette question dans le monde, avec plus d’un million d’exemplaires distribués ou téléchargés à ce jour. Cette édition a été publiée lors de la Conférence internationale sur la planification familiale à Pattaya, en Thaïlande. 

La rédaction

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Atelier de formation des journalistes
A la UneSécurité

DIH et reportage en période de conflit : l’attitude à adopter par les journalistes

by Cheickna Coulibaly 13 novembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 4 minutes read

En vue de promouvoir le droit international humanitaire (DIH), le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr), en partenariat avec la Croix-Rouge malienne (CRM), a initié un atelier de renforcement de capacités d’une vingtaine de journalistes reporters (presse écrite, presse en ligne, Bloggeurs). Cette session de formation s’est tenue du 08 au 10 novembre 2022, à l’hôtel Millenium de Bamako.

« Outiller les spécialistes des médias sur le Droit international humanitaire ou droit de la guerre et sur le reportage en période de conflit et autres situations de violence pour un meilleur traitement de l’information en relation avec le conflit », tels sont les principaux objectifs de cette formation initiée par le Cicr et la Crm.

Durant 3 jours, les échanges ont porté sur le rôle des médias dans les situations de crises et d’urgence humanitaire ; les risques liés à la profession de correspondant en situation de guerre. Tous ceux-ci pour une meilleure compréhension du conflit et mieux communiquer.

Des médias suspendus

Cette formation a été une occasion pour les représentants des faitières de la presse malienne de s’exprimer sur le bien-fondé de cette rencontre. Le coordinateur de Benbere, Abdoulaye Guindo, a rappelé la situation actuelle du pays, touché par une multitude de crises depuis plus de deux décennies. Une situation qui rend difficile le reportage pour les journalistes. En 2022, deux médias français ont été suspendus de diffusion au Mali. Un journaliste du magazine Jeune Afrique a été empêché de mener des enquêtes. Le cas le plus récent est celui de la suspension de Joliba TV. Pour l’année 2022, le Mali a perdu son rang de 99e sur 180 pays dans le classement annuel de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières (RSF). Il s’est classé 111e sur 180 pays évalués.

Conscient du travail colossal du CICR et de la CRM dans la protection des populations victimes des effets néfastes des violences et du changement climatique, le coordinateur de la plateforme Benbere a invité les participants à profiter de cette opportunité pour « se familiariser avec les notions de DIH et par la même occasion, se former sur les techniques de reportages en milieu de conflit. »   

Modibo Fofana, le président de l’Association des professionnels de la Presse en Ligne au Mali (APPEL Mali), a précisé que la surabondance informationnelle des médias sociaux causée par l’essor fulgurant du numérique, conduit parfois des hommes de médias à tomber dans le piège de la désinformation, des infox, pouvant aboutir à l’aggravation d’une situation de crise. Pour y remédier, le patron de Appel Mali a invité les journalistes « à plus de rigueur et de professionnalisme dans le traitement des questions sensibles surtout celles liées à des situations humanitaires. »  

Rôle de médiateur

Selon le représentant de la maison de la presse, Mahamadou Talata Maiga, la crise multidimensionnelle que connait le Mali depuis 2012, interpelle toute la profession à jouer son rôle d’informateur dans le respect du Code déontologique. « En temps normal nous informons, nous divertissons, mais en temps de confit, nous avons le rôle de médiateur (…) Cette situation requière de nous d’être la solution et non le problème », avance-t-il tout en louant les efforts du Cicr à aider les professionnels des médias à prendre connaissance avec le DIH.

Le chef de la délégation du CICR au Mali, Antoine Grand, a indiqué la place stratégique qu’occupent les médias dans la diffusion d’informations relatives à la situation humanitaire, au sein de son organisation. Selon lui, il est très difficile de jouer pleinement son rôle de journaliste dans un monde où règnent les médias sociaux. Il estimera également que « des discours de haine, des fake news », relayés sur la toile, souvent par des non-journalistes, sont à la base des complications de certaines crises humanitaires à travers le monde. D’où la nécessité d’aider et former les professionnels de média.                               

Avant de prononcer l’ouverture officielle des activités, la présidente de la Croix-Rouge malienne, Mme Assitan Coulibaly, a salué le CICR pour les avoir associés à cette importante formation. Elle n’a pas manqué d’encourager les participants à s’informer et se former sur « les pratiques journalistiques à adopter avec des outils de vérifications des faits nécessaires » en vue de produire des papiers et reportages à hauteur de souhait.

Les hommes de médias ainsi que les facilitateurs du CICR, de la CRM ont saisi l’occasion pour échanger sur les origines et missions des deux structures humanitaires appartenant au plus important regroupement d’organisations humanitaires au monde à savoir « le mouvement international de la Croix-Rouge et du croissant-Rouge ».          

Cheickna Coulibaly

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Cyberharcèlement
A la UneSécurité

Lutte contre la Cybercriminalité: le Mali opte pour la création d’un « Pôle judiciaire spécialisé »

by Sahel Tribune 12 novembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

L’essor des Technologies de l’Information et de la Communication favorise le développement économique, industriel et social des pays. Il favorise la production et l’amélioration de la qualité des prestations de service. Leur utilisation malveillante entraîne des conséquences très graves. Les réseaux sociaux « sont devenus un espace où nul n’est à l’abri des attaques contre sa personne et sa propriété, de l’escroquerie et d’autres infractions du genre« , explique le gouvernement malien dans le communiqué final du Conseil des ministres du vendredi dernier. 

L’évolution rapide de la cybercriminalité rend difficile l’appréhension des malfaiteurs. Les « cyber-délinquants adaptent leur manière d’opérer à l’évolution des nouvelles technologies, de telle sorte qu’ils ont une avance réelle sur les services classiques de détection et de répression de la criminalité« , indique-t-on.

Face à ces nombreuses derives, le gouvernement malien a décidé de sévir. À l’instar des Pôles économiques et financiers en matière de lutte contre la corruption et du Pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, le gouvernement de transition a opté pour la création d’un « Pôle judiciaire spécialisé en matière de Lutte contre la Cybercriminalité ». Le projet de texte relatif à sa création, son organisation et ses modalités de fonctionnement, a été adopté, vendredi dernier, lors de la session ordinaire du Conseil des ministres. 

Ce projet de textes permettra de déterminer les modalités de poursuite, d’instruction et de jugement dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité ; de préciser les compétences de la brigade spécialisée et des assistants en matière de lutte contre la cybercriminalité ; et d’apporter une meilleure cohérence et une plus grande efficacité dans la lutte contre la cybercriminalité.

La rédaction 

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Les réseaux sociaux
ÉducationExclusif

Réseaux sociaux : une addiction à surveiller chez les jeunes

by Hawa Diaby 11 novembre 2022
written by Hawa Diaby 4 minutes read

L’avènement des réseaux sociaux a révolutionné le monde et a fait des jeunes ses fidèles serviteurs. Les parents d’enfants ou d’adolescents n’osent souvent pas aborder le problème, qui se résume à une phrase : l’addiction aux réseaux sociaux de leurs progénitures.

WhatsApp, Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter: le monde des médias sociaux ne cesse de s’agrandir et les jeunes les apprécient particulièrement, car ils aiment faire partie d’une communauté virtuelle. Ils taguent, aiment, postent, partagent, des informations personnelles ou publiques.

Plus de 2 milliards d’utilisateurs Facebook

Le phénomène est ainsi passé du stade individuel, familial, pour devenir un problème de société. Nous constatons une mauvaise utilisation de ces réseaux sociaux par cette jeunesse. Pourquoi cette dépendance des jeunes des réseaux sociaux ? Quand faut-il commencer à s’inquiéter et comment peut-on les protéger du risque ?

De nombreuses études concluent que la dépendance aux médias sociaux est réelle. Les chiffres sont assez parlants : plus de 2 milliards d’utilisateurs Facebook dans le monde, près de 500 millions de tweets sont envoyés quotidiennement sur twitter, 95 millions d’images sont téléchargées tous les jours sur instagram et sur YouTube, plus de 400 heures de vidéo sont téléchargées par minute.

Ces chiffres prouvent la dépendance aux réseaux sociaux. Aminata Téra, journaliste de la presse écrite Les Échos, n’en dément pas : « Tous les médias sociaux créent une dépendance du fait de leur conception. Maximiser l’engagement fait partie de leur modèle économique, car plus vous passez de temps à faire défiler et à cliquer, mieux vous faites fonctionner leurs affaires ». Cette journaliste malienne explique que « le besoin d’être connecté et d’interagir avec les autres est universel. Le sentiment d’appartenance est quelque chose dont nous rêvons en tant qu’êtres humains ».

Les enfants et les familles en danger

Les réseaux sociaux, certes, permettent aux jeunes de faire, dans un espace virtuel, ce qu’ils aiment faire dans la vie réelle comme nouer des contacts, trouver des amis, partager leurs centres d’intérêt avec d’autres personnes, échanger et appartenir à un groupe. Cette jeunesse se voit donc envouter de son charme irrésistible et est toujours tentée de s’en emparer davantage. Ce qui peut être dangereux.

Selon Cheick Traoré, informaticiens, les réseaux sociaux peuvent être très dangereux pour les adolescents. Car « des cyberprédateurs aux publications sur les réseaux sociaux peuvent remonter à la surface et les hanter plus tard. Les risques sont énormes ». Cet informaticien précise que « Sans le vouloir, les enfants peuvent également exposer leur famille aux dangers d’internet, par exemple en téléchargeant accidentellement un programme malveillant qui peut permettre à des cybercriminels d’accéder au compte bancaire de leurs parents ou à d’autres informations sensibles ». En plus de tous ces dangers, M. Traoré ajoute que les enfants et adolescents peuvent également être « exposés à des images choquantes, à des tentatives d’escroquerie ».

De bonnes pratiques

Nous devons garder notre vie personnelle en vue de nous préserver, au maximum, de ces dangers, affirme Hawa Santara, étudiante. « Pour éviter le danger, nous devons protéger nos informations personnelles. Car personne n’a besoin d’avoir accès à certaines de nos données comme notre âge, adresse, numéro de téléphone, nos photos, le nom de notre école ». Elle poursuit en donnant plus de précisions : « Le danger, c’est évidemment que ces informations personnelles permettent à des individus malintentionnés de vous trouver ».

Hawa Santara finit par livrer quelques bonnes pratiques à adopter pour minimiser les dangers que représentent pour nos vies les réseaux sociaux. Elle propose de « bien choisir ses identifiants, créer des mots de passe compliqués en mélangeant des lettres et des chiffres, rester méfiants des rencontres en ligne, et aussi utiliser les paramètres de confidentialité. »

L’étudiante estime que les parents ont également une grande responsabilité, notamment dans la protection des enfants. Ils doivent faire un suivi régulier des enfants en vue de surveiller leurs publications, leurs fréquentations sur ces plateformes, voire combien de temps ils passent connecter, a-t-elle indiqué.

Les réseaux sociaux, certes, peuvent nous permettre d’être plus à la « mode », comme l’estime la jeunesse, mais cette utilisation doit être suivie et sécurisée afin d’éviter certaines dérives.

Et vous, pensez-vous que la dépendance aux réseaux sociaux peut être considérée comme une maladie ?

Hawa Diaby

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Des exportations de blé
Actu

Crise alimentaire en Afrique : sortir des dépendances, revenir aux fondamentaux

by Sahel Tribune 11 novembre 2022
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Sécheresses, instabilité, insécurité et manque de vision politique alimentent la dépendance des pays africains vis-à-vis des importations de céréales, à commencer par le blé. Les répercussions de la guerre entre l’Ukraine et la Russie n’expliquent pas tout. En attendant que l’Afrique reprenne son destin en main, la Russie est en position de force pour imposer ses conditions.

« La région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest fait face à une nouvelle crise alimentaire et nutritionnelle majeure. Environ 38,3 millions de personnes seront sous pression pour la période de juin-août 2022 », alertait le RPCA (Réseau de prévention des crises alimentaires) au printemps dernier. Et elles l’ont été, sous pression. Aux crises habituelles — sécheresse, insécurité — sont venues s’ajouter les conséquences de la guerre en Ukraine et du blocage des exportations de céréales ukrainiennes.

L’Afrique du Nord violemment touchée

Certains pays ont déjà payé le prix fort, à cause de leur trop grande dépendance au blé de la Mer Noire. Surtout en Afrique du Nord. Par exemple, la Tunisie importait 47,7 % de son blé d’Ukraine. Le robinet fermé au printemps dernier a mis Tunis devant un dilemme pour éviter des émeutes de la faim. Au point d’amener le président Kaïs Saïed à lâcher du lest et à s’attirer les bonnes grâces d’Alger en s’alignant sur la position algérienne dans le dossier du Sahara Occidental. L’Égypte elle aussi s’est cassé les dents sur son approvisionnement en céréales, étant largement en tête des pays importateurs de produits agricoles ukrainiens, devant l’Indonésie, le Pakistan, le Bangladesh et le Liban.

Depuis, la tension s’est légèrement relâchée du côté des ports de la Mer Noire : un accord entre Kyiv et Moscou est intervenu le 22 juillet dernier, sous l’égide de la Turquie, afin de laisser sortir les céréales en souffrance dans les silos ukrainiens. Deux mois plus tard, début septembre, le président russe Vladimir Poutine a tapé du poing sur la table, considérant que les cargaisons de céréales exportées durant l’été avaient surtout bénéficié à l’Europe et aux pays riches. Selon le chef du Kremlin, seuls 2 navires sur 87 auraient livré leur cargaison « aux pays pauvres », soit 3 % seulement. Info ou intox ?

Intox, principalement destinée à séduire les pays africains, car les chiffres sont bien différents. Selon le Centre de coordination conjointe (CCC) d’Istanbul qui supervise les exportations ukrainiennes depuis juillet, l’Union européenne a reçu 36 % de ces céréales, la Turquie (20 %) — grand hub céréalier et meunier pour la zone MENA —, la Chine (7 %) et les pays africains (17 %).

La bataille Russie/Ukraine antérieure à la guerre

Mais la guerre en Ukraine n’explique pas tout. Comme le souligne Middle East Eye, « les craintes légitimes des effets de la crise sur l’approvisionnement en céréales de l’Afrique du Nord coïncident avec les perspectives d’une chute de la production de blé russe en 2021-2022, conséquence des mauvaises conditions climatiques, en particulier des étés chauds et secs ». Résultat, pour la saison 2021/2022, la Russie a exporté son plus faible volume total de blé en cinq ans. A contrario, l’Ukraine avait enregistré une « saison record » en 2021. Avant la guerre des armes, l’Ukraine et la Russie se livraient déjà un bras de fer monumental sur le marché des matières premières agricoles. En bloquant l’appareil productif ukrainien, la Russie s’est donc imposée sur le marché pour alimenter ces fameux « pays pauvres ».

Les pays africains, eux, subissaient déjà de plein fouet cette guerre économique entre les deux géants. Selon l’ONU, 25 pays du continent importent plus d’un tiers de leur blé de Russie et d’Ukraine, certains étant même dépendants à 100 % comme la Somalie et le Bénin. Avec les conséquences socio-économiques et les famines que l’on sait, des régions comme l’Afrique de l’Ouest voyant qui plus est leur production céréalière baisser de 20 %.

L’ONU ne cesse de tirer la sonnette d’alarme face à cet « ouragan de famines » qui pourrait toucher de nombreux pays en 2023, dont le Burkina Faso, l’Égypte, la République démocratique du Congo, la Libye, la Somalie ou encore le Soudan. Le Programme alimentaire mondial (PAM) souligne également l’impact de l’augmentation des prix (+70 % pour l’huile, +30 % pour le riz, +67 % pour la farine de blé) et alerte sur des pays en situation critique comme la République centrafricaine, victime d’un conflit armé interne prolongé, d’une insécurité persistante et de la détérioration de la sécurité alimentaire, comme le précise Tomson Phiri, porte-parole du PAM : « Au-delà de ces chocs, il existe des facteurs structurels tels que la forte croissance démographique, la pauvreté généralisée, le sous-emploi et la dégradation de la base de ressources agroécologiques qui contribuent à une détérioration progressive des moyens de subsistance et de la sécurité alimentaire. » Et la proximité du pays avec la Russie, très présente sur la scène sécuritaire et politique centrafricaine, ne semble en aucun cas arranger les choses : le pays est au bord de l’effondrement.

Moscou alimente la dépendance alimentaire des pays africains

Dans ce contexte de bras de fer international, l’Afrique s’est retrouvée dans le collimateur commercial de Moscou : en août dernier, le ministère de l’Agriculture russe a énoncé sa stratégie visant neuf pays du continent, comme l’Angola, le Cameroun ou le Ghana : « Le continent africain est une zone intéressante et prometteuse pour le développement des exportations alimentaires russes, a expliqué Dmitry Krasnov du Centre fédéral pour le développement des exportations agroalimentaires. Toutefois, il est important de tenir compte d’un certain nombre de facteurs tels que l’instabilité politique dans certains pays ou encore la réglementation des prix d’un certain nombre de marchandises afin de déterminer les pays prioritaires et de cibler les produits. » Une stratégie qui ne relève donc d’aucune forme d’altruisme, mais s’inscrit davantage dans ce qui s’apparenterait presque à un chantage d’État à État, la Russie monnayant son appui alimentaire contre des votes à l’Onu : mi-octobre, dans le cadre de la condamnation des annexions russes de quatre régions ukrainiennes, 22 pays africains se sont abstenus, 9 ont voté contre : l’Algérie, le Burundi, le Congo, la République centrafricaine, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Gabon, le Mali et le Zimbabwe. Un hasard ? Pas vraiment : la diplomatie des matières premières — chère au président Poutine — fonctionne à plein régime, pour le gaz comme pour le blé. Certains États africains n’ont tout simplement pas le choix et cèdent à la pression.

L’exemple du Mali est significatif : pourtant producteur de blé et de fonio, le pays a dû se résoudre à s’aligner et à importer du blé russe au début de l’été 2022, ainsi que des fertilisants. Selon Alousséni Sanou, ministre de l’Économie et des Finances du Mali, en visite à Moscou, « le commerce mondial est totalement perturbé. Le prix du blé, entre janvier 2021 et mai 2022 a presque été multiplié par cinq. Le Mali importe environ 47 000 tonnes de blé chaque mois. L’approvisionnement des pays n’est plus assuré, ce qui fait qu’aujourd’hui, chaque pays doit chercher à s’ajuster et à équilibrer ses comptes ».

Dans ce contexte de crise, c’est donc la Russie qui tire son épingle du jeu. Car derrière l’apparente posture de souveraineté affichée par le ministre affirmant : « Il faut échanger d’État à État, afin d’obtenir des prix sur le blé. C’est ce que nous avons obtenu grâce à des accords pour engager rapidement l’approvisionnement à partir de la Russie ». Une relation d’égal à égal semble hautement hypothétique, tant le Mali dépend dorénavant pour tout, sécurité, relations diplomatiques et, donc, alimentation, du nouvel allié exclusif dont la junte l’a affublé.

Et à la crise de l’approvisionnement en blé vient à présent s’ajouter celle de l’approvisionnement en maïs et en riz, venu d’Asie. Pour sortir de ces multiples dépendances, les pays africains devraient revenir à leurs fondamentaux : la production de cultures vivrières locales comme le mil, le fonio, le manioc et le sorgho. Et investir massivement dans l’appareil de production agricole, plutôt que de payer grassement des bateaux venus des ports russes ou asiatiques.

Fatim Ouattara

11 novembre 2022 0 comments
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Adama Ben Diarra s'exprime sur l'augmentation du budget de la présidence du Mali.
ActuPolitique

Mali: que cherche Ben le cerveau ?

by Sahel Tribune 10 novembre 2022
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Couvert par l’humilité parlementaire, Adama Diarra alias Ben le Cerveau, membre du Conseil national de Transition (CNT) et Président du Mouvement de la société civile « Yèrèwolo débout sur les Remparts », emprunte la voie d’Issa Kaou Djim, cet autre membre du CNT suspendu pour ses prises de position déloyales à l’endroit des autorités de la transition et non conformes à son statut de Conseiller national de la transition.

Augmentation du budget de la présidence

Récemment sur le plateau de la radio Peace FM, Ben le cerveau a tiré à boulets rouges sur la gestion des autorités de la transition, notamment le chef de la première institution. Il a tenu des déclarations infondées tout en accusant le pouvoir en place.

Adama Diarra annonce l’augmentation du budget de la présidence, qui de 16 milliards devrait se retrouver à 22 milliards, au cours de la nouvelle année budgétaire. Une décision que « Ben le Cerveau » trouve injustifiable et incompréhensible. Il va plus loin. Selon ses explications, rien de sérieux ne se fait par les autorités actuelles au pouvoir. « On dirait de l’amateurisme », vocifère-t-il. Ce que le Conseiller national Ben ignore, c’est que les 22 milliards ont été atteints à la suite du Collectif budgétaire, qui est en réalité une mise à jour du budget à mi-parcours et en tenant compte des urgences signalées courant l’exercice. Donc, contrairement aux affirmations de Ben le Cerveau, les 22 milliards sont bien de 2022 et non prévisionnels pour 2023. Le budget de la Présidence est toujours de 16 milliards pour l’année 2023. Étant l’existence des fonds communs, ces réajustements sont toujours prévus dans l’exécution du budget.

Budget du CNT

À l’entendre s’exprimer, on se demande quel mirage a enveloppé l’esprit de ce jeune homme, qui se dit animé des idéaux panafricanistes. Que se passe-t-il dans sa tête ? Cherche-t-il à être éjecté comme Kaou Djim pour se faire passer en victime ? N’eût été l’humilité parlementaire, Adama Ben Diarra ne se serait-il pas exposé à des poursuites judiciaires ? 

En tout cas, cette affirmation gratuite ne lui fait nullement honneur. Lui, qui est connu pour son engagement social, sa grande capacité de mobilisation.

Il convient donc de rappeler au bouillant Ben le cerveau que de la même manière que l’augmentation du budget au niveau du CNT est justifiable, celle de la présidence l’est également. En tant que membre de l’organe législatif de la transition, faut-il vraiment lui rappeler que la prise en charge de la Commission de Rédaction de la Nouvelle Constitution et celle du Comité indépendant de suivi-évaluation des ANR (CINSERE-ANR) ont été prélevées sur le budget de la présidence.

Ben a-t-il renoncé à ses émoluments ?

De toutes les façons, la gestion financière du Colonel Assimi Goïta ne doit point être objet de ce genre controverse. Aucun président n’a mieux fait que lui au cours de son mandat. Plus de 200 forages, des tonnes de kits alimentaires et des milliers de kits scolaires et bien d’autres matériels, ont été remis aux populations démunies du Mali depuis son arrivée au pouvoir. Des dons issus de son fonds de souveraineté dont il a renoncé volontiers aux 2/3 pour le bien-être des Maliens.

Il convient donc de rappeler à ce Conseiller national de la transition que les affirmations gratuites sont une source de démobilisation de subversion. Adama Diarra doit alors s’abstenir de ces genres de comportements qui ne constituent que du populisme sans aucune valeur ajoutée. Il aurait dents contre les autorités maliennes de la transition pour n’avoir pas réussi à faire nommer des proches lors de l’élargissement récent du Conseil national de Transition. Si chacun devait balayer devant sa porte, l’opinion pourrait demander à Ben le Cerveau de faire le point de la situation de ses émoluments auxquels, il avait publiquement dit avoir renoncé. Est-ce vraiment le cas ? Peut-il informer l’opinion si ces avantages n’ont jamais atterri dans son compte bancaire ? Si oui, est-ce normal et qu’en a-t-il fait ou qu’en fait-il ? L’Opinion serait bien intéressée d’en savoir davantage.

La rédaction

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Des professeurs d'université
ActuPolitique

Transition malienne : regard de professeurs d’université

by Bakary FOMBA 10 novembre 2022
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

Le samedi 5 novembre 2022, le grand bâtiment du Complexe scolaire « Chaine grise » de Niamakoro, a servi de cadre à la célébration de la 11e édition de la Journée culturelle et artistique du bureau exécutif de l’Union des étudiants en philosophie (UEP). « La transition politique au Mali et l’affirmation de soi » était au centre des débats philosophiques.

En collaboration avec le département de philosophie, la 11e édition de la Journée culturelle et artistique de l’UEP s’est tenue le 5 novembre dernier. Professeurs d’université, anciens et actuels étudiants en philosophie et sympathisants, tous étaient venus en grand nombre pour prendre part à cette activité annuelle.

Acquérir plus de choses sur la transition

Au menu de cette 11e édition, une conférence-débat, animée par des professeurs d’université et modérée par Dr Mamadou Soumbounou, professeur au département de philosophie. « La transition politique au Mali et l’affirmation de soi » était l’intitulé de cette conférence, tenue dans l’amphithéâtre de la Chaîne Grise, sis à Niamakoro, en commune VI du district de Bamako.

C’est une tradition pour l’Union des étudiants en philosophie (UEP), d’organiser chaque année universitaire, une conférence autour d’un sujet d’intérêt commun du Mali voire d’Afrique. Il s’agit notamment de contribuer à la résolution des crises auxquelles le Mali est confronté. Cette 11e édition a servi d’occasion pour les professeurs de philosophie de se prononcer sur la situation actuelle du pays, tout en proposant des pistes de solution.

Pour Oumou Bah, actuelle secrétaire générale de l’UEP, cette activité s’inscrit dans le cadre de la « promotion et la valorisation de la philosophie dans l’espace scolaire et universitaire malien, afin d’exposer sa scientificité ». Il s’agit aussi de « participer à la formation des étudiants et étudiantes ». Elle reste convaincue que l’avis des professeurs compte énormément dans la résolution des crises auxquelles le Mali fait face. « Par leur lumière, nous pouvons acquérir plus de choses sur la transition, leurs critiques nous semblent intéressantes, sans parti pris », a-t-elle souligné.

Prioriser le Mali

Dr Belko Ouologuem, Dr Drissa Fofana, Dr Souleymane Keita ainsi que Dr Fodié Tandjigora, chacun en ce qui le concerne, est intervenus autour de la thématique, qui rime avec l’actualité malienne.

Au cours de leurs différentes interventions, il ressort que la transition actuelle a deux missions : sauver la souveraineté du Mali et l’identité des Maliens. Pour ces professeurs de l’enseignement supérieur, ces missions amènent les autorités de la transition vers d’autres partenaires avec lesquels le Mali sera respecté, et avec lesquels ce pays d’Afrique de l’Ouest peut entreprendre des voies réelles d’un développement durable.

Dans son intervention, Dr Souleymane Keïta a souligné la nécessité d’accompagner la transition actuelle au Mali. « La transition, nous la vivons. Il est de notre devoir de la faire vivre ». Ce professeur de la Faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation (FSHE), département de philosophie, rappelle néanmoins que « toutes les transitions que nous avons vécues ont échouées ».

Toutefois, les conférenciers recommandent aux autorités de la transition et aux Maliens de prioriser le Mali.

Bakary Fomba

10 novembre 2022 0 comments
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Feux de foret
A la UnePlanète

COP 27 en Égypte : La santé doit être au centre des négociations sur le changement climatique

by Fousseni TOGOLA 6 novembre 2022
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À la veille de la 27e Conférence des parties sur le changement climatique (Cop27), qui s’ouvre ce 6 novembre, en Égypte, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) exhorte à mettre la santé au cœur des négociations critiques.

La crise climatique continue de rendre les gens malades et de mettre des vies en danger.La déforestation, l’agriculture et certains changements dans l’utilisation des terres ainsi que l’urbanisation galopante, menacent les écosystèmes desquels dépend la santé.  

À travers leurs activités, les humains empiètent profondément sur les habitats des animaux et augmentent ainsi les possibilités pour les virus nocifs pour l’homme de faire la transition depuis leur hôte animal, souligne l’OMS dans un communiqué que Sahel Tribune a pu consulter.

Les quatre objectifs

Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, entre 2030 et 2050, « le changement climatique devrait causer environ 250 000 décès supplémentaires par an dus à la malnutrition, au paludisme et à la diarrhée et le stress thermique ».

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a expliqué : « Le changement climatique rend des millions de personnes malades ou plus vulnérables aux maladies dans le monde entier et le caractère destructeur croissant des phénomènes météorologiques extrêmes affecte de manière disproportionnée les communautés pauvres et marginalisées ». Le patron de l’OMS exhorte donc les dirigeants et les décideurs à mettre la santé au cœur des négociations, lors de la COP27.

Cette 27e Conférence des parties sur le changement climatique, qui se tient à Charm el-Cheickh, en Égypte, du 6 au 18 novembre 2022, est une occasion cruciale pour le monde de se rassembler et de s’engager à maintenir l’objectif de l’Accord de Paris de 1,5 °C, souligne l’OMS. Ce 30e anniversaire de l’adoption de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques devra se conclure, au souhait de l’Organisation mondiale de la santé, par des progrès sur les quatre objectifs clés que sont l’atténuation, l’adaptation, le financement et la collaboration pour faire face à la crise climatique.

L’engagement et la participation communautaire

À l’exclusion des coûts dans les secteurs déterminants pour la santé tels que l’agriculture, l’eau et l’assainissement, les coûts directs des dommages du changement climatique pour la santé sont estimés entre 2 et 4 milliards de dollars par an d’ici 2030.

L’Organisation mondiale de la Santé invite donc à une prise de conscience collective des dangers et à un engagement communautaire pour faire face aux menaces climatiques sur la santé. « L’amélioration de la santé humaine est quelque chose à laquelle tous les citoyens peuvent contribuer, que ce soit par la promotion d’un plus grand nombre d’espaces verts urbains, qui facilitent l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci tout en réduisant l’exposition à la pollution atmosphérique, ou par des campagnes pour les restrictions locales de circulation et l’amélioration des systèmes de transport locaux », précise l’OMS. Cet engagement communautaire sur le changement climatique est un facteur important dans le renforcement de la résilience et du renforcement des systèmes alimentaires et sanitaires.  

Le président de la République arabe d’Égypte, Abdel Fattah El-Sisi, garde espoir cette 27 COP sera « le moment où le monde est passé de la négociation à la mise en œuvre et où les paroles se sont traduites en actes, et où nous nous sommes collectivement engagés sur la voie de la durabilité, d’une transition juste et, à terme, d’un avenir plus vert pour les générations futures ».

Fousseni Togola

6 novembre 2022 0 comments
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Des leaders religieux du Mali
A la UneSécurité

Mali : contre des propos « blasphématoires », des milliers de personnes protestent à Bamako

by Sahel Tribune 5 novembre 2022
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Pour dénoncer des actes blasphématoires à l’encontre de l’Islam et ses valeurs, une forte mobilisation a eu lieu à Bamako, vendredi 4 novembre 2022, à l’appel du Haut conseil islamique du Mali. Plusieurs milliers de fidèles ont répondu à l’appel de l’organisation islamique. C’était en présence de plusieurs leaders religieux, dont Ousmane Cherif Madani Haidara et l’Imam Mahmoud Dicko.

Les manifestants sont venus nombreux sur la place de l’indépendance de la capitale malienne, Bamako. Une foule considérable. Plusieurs milliers des personnes ont répondu présentes à l’appel du Haut conseil islamique du Mali.

Le dimanche 30 octobre, une vidéo, dans laquelle un homme tient des propos virulents sur l’islam, est devenue virale sur les réseaux sociaux. Cela a provoqué un déferlement de colère chez les Maliens. Pour montrer leur exaspération vis-à-vis de ces propos dits « diffamatoires », les fidèles musulmans du Mali ont décidé d’organiser un meeting de « protestation contre les phénomènes blasphématoires à l’encontre de l’Islam et ses valeurs ».

Sur les pancartes des manifestants, nous pouvions lire certains propos comme « le coran est sacré » ; « nous détestons celui qui déteste le prophète (PSL) » ; « nous aimons celui qui aime le prophète (PSL) » ; « le prophète est notre guide ». D’autres scandaient : « plus jamais ça au Mali ».

Mobilisation à Bamako
Mobilisation des fidèles à Bamako, le 4 novembre 2022.📷Ibrahim Djitteye/Sahel Tribune.

L’implication des pouvoirs publics

Au cours de la manifestation, les responsables du Haut conseil islamique du Mali ont condamné, « avec la dernière énergie, ces actes et propos blasphématoires, blessant dans leur foi tant de fidèles musulmans à travers le monde et qui constituent des menaces pour la paix et la stabilité sociale ».

L’organisation islamique du Mali dit apprécier « hautement » les déclarations de condamnation des autorités de « ces actes » et « la promptitude avec laquelle des pouvoirs judiciaires ont engagé des poursuites contre l’auteur et ses complices ».

Elle exhorte les pouvoirs publics à mettre « rapidement » un terme aux activités de toute personne ou groupe de personnes jugées « blasphématoires contre la religion, et généralement menées au nom d’une compréhension erronée de la liberté de la presse et de la laïcité ».

En outre, le secrétaire général du haut conseil islamique, Mamadou Diamoutani a, au nom de l’organisation, appelé les musulmans à la retenue, au respect de l’autorité religieuse dans la gestion d’une telle situation, conformément à l’enseignement de l’Islam. Il a appelé les fidèles au calme tout en les rassurant de la détermination du HCIM à suivre de près l’évolution du dossier judiciaire.      

Six personnes en détention

Six personnes ont été placées, jeudi 3 novembre, en détention provisoire au Mali pour « délit à caractère religieux pouvant causer des troubles à l’ordre public ». Il s’agit notamment de l’écrivain Doumbi Fakoly, de l’ami intime et d’un jeune frère de l’auteur des propos dits « blasphématoires » et trois autres personnes plus ou moins proches de lui.

Notons que l’homme qui a tenu ces propos est toujours en fuite. Il serait adepte du Kémitisme, mouvement spirituel inspiré de l’Égypte antique. Les six personnes en détention seraient issues de ce mouvement souvent qualifié de secte. Il a comme leader, Doumbi Fakoly.  

Ibrahim Djitteye

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Passation de service à la tête de l'OMVS.
Actu

OMVS : le Mauritanien Mohamed Abdel Vetah, le nouveau patron de l’organisation

by Chiencoro 4 novembre 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Le Malien Hamed Séméga a passé le témoin au Mauritanien Mohamed Abdel Vetah, qui devient ainsi le 8e Haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Le nouveau patron de l’organisation a été reçu, ce vendredi 4 novembre 2022, par le président malien de la transition.

Âgé de 45 ans, Mohamed Ould Abdel Vetah prend la tête de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). La passation de service a eu lieu, jeudi 3 novembre 2022, à Dakar, au siège de l’organisation.  

Le nouveau haut-commissaire de l’OVMS est docteur en Informatique. Il a dirigé de grandes entreprises nationales dans son pays. Il a ensuite occupé, pendant plusieurs années, le poste de ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie de la République islamique de Mauritanie.

Avancer dans les différents projets

Au lendemain de sa prise de fonction, le nouveau patron de l’OMVS a été reçu par le président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation, le colonel Assimi Goïta, président malien de la transition.

Mohamed Abdel Vetah, après avoir remercié le chef d’État malien ainsi que ceux de la Guinée, du Sénégal et de la Mauritanie, a reçu des orientations pour la réussite de sa mission durant ses quatre (4) de mandat. « Le Président a été clair : il faut avancer dans les différents projets, surtout la navigation. Il m’instruit d’en faire une priorité », a expliqué le nouveau Haut-commissaire de l’OMVS, qui souligne que cette organisation « est un outil formidable d’intégration régionale et africaine ».

Mohamed Abdel Vetah, qui a eu à présider le Conseil des ministres de l’OMVS, a une pleine conscience de ses responsabilités à la tête de cette organisation.

« Le monde aujourd’hui fait face à des changements profonds, des changements climatiques, qui impactent notre ressource commune. Si cette ressource est impactée, tous nos projets actuels et futurs seront impactés », a-t-il alerté, à sa sortie d’audience au palais de Koulouba.

Selon ses explications, avec l’orientation des chefs d’État et de gouvernement, du Conseil des ministres, des partenaires de l’OMVS, il convient de faire de cette organisation, créée en mars 1972, une organisation résiliente face à ces changements. Les projets actuels de l’organisation demeurent la production d’hydroélectricité, la navigation.

Lors d’une visite au Mali, en septembre dernier, le Président en exercice du Conseil des ministres de l’OMVS, Serigne Mbaye Thiam, ministre sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement, avait indiqué que le Haut-commissaire sortant de l’organisation « avait exprimé le souhait de ne pas voir son mandat renouvelé pour des convenances personnelles ».

Chiencoro Diarra

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Alousséni Sanou, ministre de l'Economie et des Finances
Actu

Budget d’État 2022 : les recettes budgétaires s’élèvent à 1 982 milliards 440 millions de francs CFA

by Sahel Tribune 4 novembre 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Le projet de loi portant modification de la loi n° 2021-071 du 23 décembre 2021 portant loi de Finances pour l’exercice 2022 a été adopté, à l’unanimité par le Conseil National de Transition (CNT), jeudi 3 novembre 2022, lors de sa séance plénière.

Présentée par le ministre de l’Économie et des Finances M. Alousseni Sanou, cette Loi rectificative modifie la loi de finances pour l’exercice 2022 tenir compte :

– du ralentissement de l’activité économique et de la baisse des recettes fiscales suite aux sanctions économiques et financières imposées à notre pays par la CEDEAO et l’UEMOA ;

– de la hausse des prix due aux perturbations dans le fonctionnement de l’économie sur le plan international et national.

La croissance économique en 2022 initialement prévue à 5,2 % ressortirait à 4,2 %. Cette croissance est davantage impulsée par les efforts du Gouvernement de Transition dans le soutien aux secteurs productifs malgré un contexte socio-économique sécuritaire et politique difficile.

Adopté par le CNT

En dépit des mesures prises par le Gouvernement dans le cadre de la réduction des taxes sur certains produits de première nécessité et la subvention d’autres, le niveau général des prix, mesuré par le taux d’inflation moyen projeté, devrait se situer en moyenne à 6 % reflétant ainsi le renchérissement des prix au niveau mondial.

Dans le domaine des finances publiques, la nécessité de renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, la prise en charge de l’incidence financière de la grille unifiée et de certaines priorités du Plan d’Actions du Gouvernement de Transition, combinées à une baisse attendue des recettes fiscales ont entraîné un déséquilibre budgétaire et financier de la loi de finances initiale 2022.

Ainsi, dans la loi de finances rectificative, les recettes budgétaires s’élèvent ainsi à 1 982 milliards 440 millions de francs CFA contre 2 130 milliards 721 millions de francs CFA dans la loi de Finances initiale, soit une diminution de 148 milliards 281 millions de francs CFA. Quant aux dépenses, elles se chiffrent à 2 647 milliards 28 millions de francs CFA contre 2 748 milliards 285 millions de francs CFA dans la loi de Finances initiale, soit une diminution de 101 milliards 257 millions de francs CFA.

Ce projet de loi a été adopté par le Conseil national de la transition par 109 voix pour, 00 contre et 00 abstention. Cette loi de finances avait été adoptée en Conseil des ministres, le 17 août 2022.

Source: Gouvernement du Mali


Notre rédaction a apporté des modifications au texte.

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Un camp de déplacés
ActuSécurité

Comment des habitants déplacés perdent leur indépendance

by Sahel Tribune 3 novembre 2022
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Quand les ballent sifflent, la panique et la peur s’installent. Au milieu de l’agitation, des familles se dispersent souvent en quelques minutes. Celles qui ont de la chance se déplacent ensemble. Cependant, beaucoup de membres d’une famille se dispersent. Alors commence le tourment d’une immense incertitude quant à leur sort. À cela s’ajoute les défis liés au déplacement et à leur nouvelle vie. Afin de mettre en lumière les défis auxquels les personnes déplacés sont confrontés, le CICR a échangé avec beaucoup d’entre eux.

La réalité du conflit armé au Mali est brutale : en quelques minutes, des familles se dispersent dans le bruit des affrontements, la peur au ventre. Safia, originaire de Gao, a été ainsi séparée de sa mère. D’autres, comme Mohamed, qui a fui la même région, ont eu plus de chance et se déplacent avec leurs proches. Quel que soit le parcours de chacun, il faut continuer sa vie dans un camp de fortune.

« J’étais terrorisé en quittant chez moi. Le bruit des armes nous a tenu compagnie durant des heures. Comme tout le monde, on avait peur d’être touché par les balles. Personne n’osait parler ou même pleurer », confie tristement Safia*.

Âgée de 27 ans, la jeune femme vient de la région de Gao. Fille unique et sans père depuis l’enfance, elle a vécu avec sa mère. Elles étaient inséparables avant cette journée de dimanche où tout a changé.

« On a retrouvé la même psychose », affirme un réfugié

C’était en février dernier, lorsque des hommes armés ont attaqué son village. Les survivants ont été obligés de quitter leur domicile et d’abandonner travail et sources de revenus. À l’aide de camionnettes, des centaines de personnes ont pris la fuite et, durant ce voyage, Safia et sa mère ont été séparées.

« En cours de route, j’ai remarqué que la voiture dans laquelle se trouvait ma mère n’était plus derrière nous », se souvient la jeune femme en larmes.

Mohamed vient du même village que Safia. Contrairement à elle, il a eu la chance durant sa fuite de ne pas avoir été séparé de sa famille. À 54 ans, avec sept enfants et trois femmes, il en est à son troisième déplacement depuis 2012.

« En 2012, quand les affrontements ont commencé dans mon village, nous avons fui pour aller au Burkina. Nous avons vécu là-bas en tant que réfugiés pendant neuf années », explique Mohamed.

Au Burkina Faso, lui et sa famille vivaient dans un camp de réfugiés et ont pu y survivre grâce à l’aide humanitaire. Hélas, ils ont dû quitter les lieux après des menaces répétées d’hommes armés. Mohamed et sa famille ont alors bénéficié de l’aide d’une organisation humanitaire pour revenir au nord du Mali. De retour, ils croyaient retrouver un peu de paix, mais, là encore, ils n’étaient pas au bout de leur peine.

« On a retrouvé la même psychose, les mêmes craintes, les mêmes intimidations », affirme Mohamed.

Un nouvel habitat, un semblant de nouvelle vie

À Bawa, à cinq kilomètres de la périphérie de la ville de Gao, Mohamed, Safia et d’autres déplacés ont alors enfin trouvé refuge. Un énième site de déplacés internes y a été construit. Même si le climat et l’environnement semblent être les mêmes que dans leur village d’origine, ils savent qu’ils ne sont pas chez eux. Ils ont dû tout reprendre à zéro en commençant par trouver un nouveau moyen de gagner leur vie.

Avant son départ forcé, Safia faisait du tricot et de la poterie. Elle confectionnait des coussins, des nattes traditionnelles et des vases.

« Maintenant, je ne fais rien. Quand je tombe malade, les gens cotisent pour me soigner. Ils me donnent aussi à manger. Je dépends totalement des autres et c’est frustrant », déplore-t-elle.

Mohamed, quant à lui, était éleveur.

« L’élevage est pratiqué chez nous depuis toujours. On avait des vaches, des moutons et des chèvres. Ça nous permettait de manger, d’avoir un revenu, de nous prendre en charge tout simplement », explique-t-il.

Ces activités leur assuraient à tous les deux une autonomie financière, mais depuis leur arrivés à Bawa, ils dépendent alors de la bienveillance de la communauté hôte et d’une organisation humanitaire. Celles-ci leur ont fourni de la nourriture et des abris.

« On avait construit des abris de fortune avec ce dont nous disposions. Ça ne nous protégeait même pas contre le soleil. Les hôtes nous ont apporté leur aide pour qu’on puisse avoir des tentes », explique Safia.

Mais, leur situation financière étant déjà instable, les hôtes n’ont pas pu continuer à les aider. Et l’organisation non plus, car il y a d’autres familles, d’autres sites de déplacés qui attendent aussi une assistance.

De l’eau potable disponible immédiatement

En plus d’un problème d’accès à la nourriture, l’eau est restée longtemps une préoccupation majeure des habitants du camp de Bawa, en particulier pour les femmes et les enfants.

« Ici, ce sont les femmes qui sont chargées de rapporter de l’eau. Le fleuve est à environ une heure de marche. A l’époque, nous y allions deux fois chaque jour. Le premier voyage était fait très tôt le matin. A notre retour, nous faisions la cuisine. Après le déjeuner, nous effectuions le second voyage », déclare Safia.

Par ailleurs, l’eau du fleuve n’étant pas traitée, elle rendait malades les gens qui la buvaient, et particulièrement les enfants.

Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a réalisé en urgence un forage afin de couvrir les besoins en eau potable, minimiser les risques de maladies hydriques et réduire ceux liés au transport lointain de l’eau pour les femmes et les jeunes filles.

« Maintenant, nous avons un temps de repos. Nous consommons de l’eau à hauteur de souhait et buvons jusqu’à plus soif et les enfants ne sont plus malades à cause de l’eau », explique Safia.

Le forage fonctionne à l’énergie solaire. Il fournit quotidiennement 40 000 litres d’eau. Un comité de gestion formé par le CICR assure le bon fonctionnement des équipements.

Devenir autonome pour survivre

Si les communautés touchées par le conflit armé au Mali ont une capacité remarquable à faire face aux crises, les moyens de survie traditionnels peuvent ne plus suffire. En dépit des efforts déjà effectués, le millier de familles sur le site de déplacés ont encore des difficultés à accéder aux services sociaux de base.

Même si le site dispose d’une école primaire, mais, il faut se rendre dans la ville de Gao pour étudier au secondaire ou au lycée.

« Le matin on se réveille à cinq heures pour aller à l’école et on y passe toute la journée. Une fois les cours terminés, on revient à la maison un peu après 19 heures. On fait une marche d’environ six heures par jour », détaille Rachid, 14 ans.

Ces personnes déplacées sont encore dépendantes de l’aide humanitaire. C’est pourquoi elles sont plus que jamais désireuses de générer des revenus, en ouvrant un petit commerce ou en se lançant dans le maraîchage. Il en va ainsi de leur survie d’être financièrement autonomes. Les différentes aides dont elles bénéficient ne seront pas éternelles (voir l’encadré).

Des besoins toujours plus grands   Actuellement, l’assistance humanitaire est compromise par des financements insuffisants, alors que les besoins et les fonds requis ont augmenté. Une hausse de 13 pour cent des déplacements internes a été observée au cours des six premiers mois de 2022 seulement, en raison de la détérioration de la situation. Plus de 400 000 personnes se sont désormais déplacées à l’intérieur du pays, contraintes de laisser derrière elles maisons, animaux et moyens de subsistance. Il est ainsi essentiel de mobiliser des financements afin de poursuivre et étendre l’assistance d’urgence à plus de personnes ciblées. Il est important de trouver des solutions à long terme, qui peuvent aider les populations à s’adapter aux changements rapides et à assurer leur autonomie.

Besoin humanitaire des déplacés

*Nom d’emprunt

Source : CICR

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Capitaine Ibrahim Traoré
ActuPolitique

Lutte contre le terrorisme : le Mali et le Burkina veulent renforcer leur coopération militaire

by Chiencoro 3 novembre 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Au Mali pour son premier déplacement à l’étranger depuis son arrivée au pouvoir, le capitaine Ibrahim Traoré s’est entretenu avec le colonel Assimi Goïta sur les voies et moyens pour renforcer la coopération militaire entre les deux pays frères. Cela en vue de mieux sécuriser les civils qui payent un lourd tribut dans cette guerre contre le terrorisme.

Le Mali et le Burkina Faso partagent les mêmes frontières et sont confrontés à une crise sécuritaire faisant de nombreux morts et des déplacés. Une situation qui a entraîné une augmentation des besoins humanitaires dans ces pays. Selon des chiffres du gouvernement burkinabè, en avril 2022, 1,5 million de personnes étaient déplacées à l’intérieur du territoire en conséquence aux violences, dont 900 000 enfants.  » Plus de 455 000 personnes ont été contraintes au déplacement entre janvier et août 2022« , lit-on dans une note de la Commission de l’Union européenne.

Dans le Mali voisin, où on assiste depuis quelques jours à un combat sanglant entre différents groupes terroristes, le nombre de déplacées interne est passé de 350 000 à 397 000 dans le centre et le nord du pays et plus de 175 000 Maliens ont trouvé réfuge dans les pays voisins, d’après le dernier rapport de la Minusma.

Face à cette situation, les deux jeunes chefs d’État entendent se donner la main. Pour gagner le pari de cette lutte contre l’hydre terroriste, le nouvel homme fort du Burkina Faso appelle les populations burkinabè et maliens à se donner la main, à plus de solidarité.

Après plus de deux heures d’entretien au palais présidentiel de Koulouba, le président malien de la transition a raccompagné son homologue burkinabè à l’aéroport international Modibo Kéïta de Bamako-senou, au début de la soirée.

Chiencoro Diarra

3 novembre 2022 0 comments
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Le capitaine Ibrahim Traoré et le Colonel Assimi GOÏTA
A la UnePolitique

Burkina Faso : le capitaine Ibrahim Traoré reçu par le Colonel Goïta

by Sahel Tribune 2 novembre 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Pour son tout premier déplacement à l’étranger, depuis son arrivée au pouvoir, en octobre 2022, le jeune capitaine Ibrahim Traoré, président burkinabè de la transition, rend visite, ce mercredi, au colonel Assimi Goïta, son homologue malien de la transition. 

C’est à 15h25 minutes que l’avion transportant le nouvel homme fort du Burkina Faso s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international président Modibo Kéïta de Bamako-senou. A sa descente, le jeune capitaine a été accueilli par son homologue malien de la transition, auteur de deux putschs. Le jeune Traoré a eu droit à tous les honneurs de celui que les panafricanistes considèrent aujourd’hui comme l’espoir de tout un continent. 

Après un court entretien dans le salon VIP du pavillon présidentiel, les deux chefs d’État, à bord d’un même véhicule, se sont rendus directement au palais de Koulouba, où ils auront un tête-à-tête puis un entretien élargi aux autres membres des deux délégations. La crise sécuritaire, notamment la coopération avec la Russie, pourrait être le principal sujet de discussion entre les deux hommes en kaki. La présidence du Faso précise sur sa page Facebook que « le Président Ibrahim TRAORE discutera des questions sécuritaires qui préoccupent les deux pays depuis quelques années ». Outre cela, indique la presidence du Faso:  » Cette visite d’amitié et de travail vise à renforcer l’axe Ouagadougou-Bamako et à intensifier la lutte contre les groupes armés terroristes qui endeuillent les deux nations ». 

En effet, les burkinabè attendent beaucoup du capitaine Ibrahim Traoré. Pour plus de sécurité, plusieurs voix se sont levées ces derniers temps pour réclamer le rapprochement du pays de Thomas Sagara de la Russie des grands révolutionnaires. La Russie qui est aujourd’hui un partenaire « sûr  » du Mali. Pour combler l’espoir de son peuple voire de toute l’Afrique, le nouveau président burkinabè a besoin de se faire conseiller par son homologue malien de la transition. 

Au Burkina Faso comme au Mali, tout est urgent. Les deux chefs d’État se doivent donc de parler le même langage afin de relever les nombreux défis auxquels leur pays respectif sont confrontés. 

La rédaction 

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Capitaine Ibrahim Traoré
A la UnePolitique

Burkina Faso : pour son premier déplacement à l’étranger, le capitaine Ibrahim Traoré rendra visite au colonel Assimi Goïta

by Chiencoro 1 novembre 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Le nouveau président burkinabè de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, est annoncé au Mali, mercredi 2 novembre, pour sa première visite à l’étranger. 

Fraîchement investi président de la transition de la République du Burkina Faso, le 23 octobre 2022, après un coup d’État contre Paul Henry Sandaogo Damiba, le 30 septembre dernier, le capitaine Ibrahim Traoré a réservé son premier déplacement à son homologue malien de la transition, le colonel Assimi Goïta. 

De la divergence à la convergence des vues 

Le nouveau président burkinabè est annoncé au Mali pour une visite d’amitié et de travail au cours duquel, il s’entretiendra avec son homologue malien de la transition sur les sujets d’intérêt commun : stabilité politique, sociale et économique, la situation sécuritaire. Ce renforcement de la coopération bilatérale avait été parmi les préoccupations du président déchu, Damiba, lors de sa visite du 3 septembre dernier au Mali. 

S’il y avait une divergence de vues entre Damiba et les autorités maliennes de la transition, il convient de noter que le nouvel homme fort du pays des hommes intègres semble trouver refuge dans la vision révolutionnaire et panafricaniste du chef d’État malien. 

Dans son discours d’investiture, le capitaine Ibrahim Traoré n’a-t-il pas évoqué la nécessité d’un recadrage de la transition dans son pays, en lieu et place de la rectification, prononcée par les autorités maliennes. Outre cela, si Damiba avait refusé de donner à son putsch la dénomination de révolution, le jeune capitaine, quant à lui, n’hésite point à considérer sa lutte comme une révolte. 

Le bloc des trois pays 

À l’instar des autorités maliennes, le nouveau président burkinabè de la transition a également exhorté ses populations à une mobilisation patriotique et populaire afin de vaincre l’hydre terroriste qui, « depuis quelques années, ne fait que déchirer le tissu social au Burkina Faso et nous empêche de vivre ».

Depuis ce second putsch, en l’espace de huit mois, les burkinabè ne cessent de demander une diversification du partenariat militaire, en allant notamment vers la Russie. La tentative de contre-putsch du lieutenant-colonel Damiba a suscité une mobilisation violente de jeunes portant des drapeaux russes et accusant la France de s’être arrangée du côté du président déchu. 

Dans un tel contexte, le nouvel homme fort du Faso doit savoir prendre le taureau par les cornes. Ce déplacement pourrait entrer dans ce cadre. Une visite au cours de laquelle, il va s’imprégner des expériences de son homologue malien et renforcer la coopération entre les deux pays, comme l’a fait Doumbouya de la Guinée. Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso vont-ils former un bloc de trois pays contre les crises sécuritaires et humanitaires ainsi que les sanctions des organisations sous-régionales et organismes internationaux ? 

Chiencoro Diarra 

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Mme Mirjana Spoljaric, présidente du CICR
ActuSécurité

Situation humanitaire au sahel: retour sur la visite de la présidente du CICR au Mali

by Cheickna Coulibaly 1 novembre 2022
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Fraichement nommée à la présidence du Comité international de la Croix rouge (CICR), il y a quelques semaines, Mme Mirjana Spoljaric Egger a effectué sa toute première mission, du 22 au 26 octobre, au Mali. À la fin de sa visite dans la région de Gao, la présidente du CICR a partagé ses impressions, le 26 octobre dernier, dans les locaux de l’organisation à Bamako. L’occasion pour les hommes de médias de s’imprégner de la situation humanitaire au Sahel.

Nommée présidente du Comité international de la Croix rouge, le 1er octobre 2022, Mme Mirjana Spoljaric Egger a effectué sa toute première visite au Mali pour prendre la température de la situation humanitaire au Sahel. Elle a, au cours de cette visite de 4 jours au Mali, rencontré les autorités locales et nationales et aussi les collègues de la croix rouge malienne. Elle a également participé à l’inauguration d’une nouvelle maternité construite et équipée par le CICR au sein de l’hôpital de Gao. De retour à Bamako, elle s’est entretenue avec des médias.

Selon la nouvelle présidente du CICR, ces 4 jours passés à l’intérieur du Mali, précisément à Gao, lui ont permis de se faire une idée du mandat et du travail effectué par son service dans les régions du Sahel. « J’ai commencé ma mission à Gao parce que cette région reflète la dure réalité dans tout le sahel. Je voulais apprendre le plus vite possible. Et c’est pour cela principalement que j’ai choisi le Mali pour ma première mission », indique-t-elle.

La situation des déplacés

Mme Mirjana Spoljaric Egger a souligné son inquiétude par rapport à la situation des déplacés dans le Sahel. Dans les régions du sahel, on dénombre 4,5 millions de déplacés, dont 10 % au Mali, a-t-elle indiqué.

Cette visite a été marquée par une série d’entretiens avec des groupes de déplacés qui ont exposé leurs quotidiens en tant que déplacés à la nouvelle patronne du CICR. « La grande partie de cette population vit de l’agriculture et de l’élevage. J’ai été confronté à des personnes qui ont dû quitter leur terre. Ils ont perdu leurs bétails, ils ont perdu la possibilité de générer des ressources dont ils ont besoin pour survivre. Donc il se retrouve des fois même […] sans accès à l’eau, sans nourriture, sans école pour les enfants, sans aucune occupation », a déploré Mme Mirjana Spoljaric Egger.

Une situation particulièrement difficile pour les femmes, qui se trouvent dans des endroits, sans aucune protection. Avec la sécheresse, l’impact du changement climatique, et la malnutrition, « la situation de ces populations ne peut que s’aggraver », déplore la présidente du CICR.

Malgré l’implication de quelques organisations humanitaires, comme le CICR et aussi la population locale, la situation de ces populations reste précaire. 

Antoine Grand, chef de la délégation du CICR au Mali, a expliqué la coordination des efforts en vue de venir en aide aux déplacés. « Dès qu’il y a de nouveaux déplacements, on cherche à vouloir assister ces personnes déplacées avec ce dont ils ont besoin principalement. On le fait en coordination avec les autres acteurs humanitaires […] », a-t-il défendu.

Rencontres avec des autorités maliennes

Les rencontres avec les autorités maliennes de la transition étaient l’un des objectifs de cette visite. La présidente du CICR s’est dite satisfaite de ces rencontres qu’elle trouve constructives. Si à Gao, elle a rencontré les autorités traditionnelles, coutumières, le gouverneur et le commandant des FaMa, à Bamako, c’est plutôt le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères qu’elle a rencontrée. « La coopération avec les autorités [maliennes] reste positive dans la mesure où on est d’accord et on partage le souci pour la situation et la nécessité pour les investisseurs d’être présents dans ces régions et de faire [tout] le possible pour soutenir les déplacés », a-t-elle développé tout en mettant l’accent sur l’engagement de longue date du CICR à assister et à protéger les victimes de conflits armés et d’autres situations de violence au Mali.

Pour conclure, Mme Mirjana Spoljaric a exhorté les parties au conflit au respect du droit international humanitaire. Aussi a-t-elle appelé à l’adoption de mesures en vue d’épargner la vie des civils et des infrastructures. « Cette visite m’a permis aussi de voir les défis dans le contexte de notre travail. C’est un contexte qui est très complexe (…) Un choix impossible entre l’impact du changement climatique et la sécheresse [ainsi que] le conflit armé », a-t-elle laissé entendre.  

Cheickna Coulibaly

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Fournitures alimentaires
A la UneEnquête

Fournitures alimentaires : les 400 000 000 de la présidence du Mali

by Chiencoro 1 novembre 2022
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La publication, dans le N° 19753 du quotidien national Essor, du mercredi 19 octobre, d’un avis général de passation des marchés pour l’année budgétaire 2023, au compte de la présidence de la République du Mali, donne lieu à des interprétations décousues sur les réseaux sociaux ainsi que dans certains journaux.

Capture d’écran de la publication de l’appel d’offres dans le quotidien national Essor.

Dans ledit avis, il est annoncé un montant prévisionnel de quatre cents millions de francs CFA (400 000 000), au titre des « fournitures de produits alimentaires pour le compte des services de la présidence de la République ». Plutôt que voir le côté transparence dans les procédures, ledit marché fait malheureusement l’objet de commentaires ostentatoires, dont l’unique but n’est que, d’une part, de salir le nom, voire la réputation de la première institution, qui a ouvert un vaste chantier de lutte contre la corruption. D’autre part, d’essayer de mettre la pression sur le chef du service financier de la présidence à leur octroyer des marchés.

Des captures d’écran sur l’affaire des 400 000 000 de la présidence de la République du Mali.

Respect des procédures

Cet appel d’offres a été publié conformément aux législations en vigueur en République du Mali. En effet, l’article 33 du Décret du 25 septembre 2015 portant Code des marchés publics et des délégations de service public précise que les « plans prévisionnels annuels de passation doivent être communiqués à l’organe chargé du contrôle des marchés publics et des délégations de service public, au plus tard le 30 septembre de l’année précédant l’année budgétaire considérée, pour approbation et publication dans un délai fixé par arrêté du ministre chargé des finances ».

En son article 5, l’arrêté N° 2015 du 22 octobre 2015 fixant les modalités d’application du décret du 25 septembre 2015 recommande, sur la base des plans prévisionnels annuels de passation des marchés publics, la publication, par les autorités contractantes, chaque année, au plus tard le 30 novembre, d’un « avis général indicatif faisant connaître les caractéristiques essentielles des marchés qu’elles prévoient de passer par appel à la concurrence durant l’exercice budgétaire auquel se rapportent les plans […] ».

S’il était frauduleux ou si des intentions malsaines s’y cachaient, cet appel d’offres allait se passer sous silence sans aucune publication par voie de presse et en violation de toutes les dispositions ci-dessus citées. En outre, il convient de noter que ces fournitures concernent tous les services de à la présidence, y compris le cabinet des anciens présidents de la République ainsi que la prise en charge du Conseil des ministres. À ces charges, s’ajoutent celles des cérémonies présidées par le Président et les subventions des cantines au profit du personnel de la Présidence. 

Le soldat de la transparence

Se saisir de cette somme et essayer d’en faire une arme contre les autorités de la transition, en l’occurrence la première institution, c’est vraiment faire preuve de mauvaise foi. Pour rappel, la Direction administrative et financière (DAF) de la République du Mali a réussi de hauts faits dans le cadre de la réduction du train de vie de l’État, ainsi que dans la lutte contre la corruption innovée depuis le début de la Transition.

Dans le 4e numéro du « Courrier de la Transition », le magazine bimensuel de la Présidence du Mali, un article avait déjà exposé la nouvelle vision du DAF en matière de gestion des ressources de l’État. D’où la réduction des montants de tous les marchés et contrats à hauteur de 35 %.

À l’arrivée de l’équipe actuelle, le budget alloué aux contrats d’entretiens était excédentaire de 30 %. Ce qui mettait chaque année, la Présidence en incapacité de payer les prestataires à temps utile. Cet état de fait avait provoqué une accumulation d’arriérés de plusieurs milliards depuis 2016. Toute chose qui avait engendré des refus récurrents de la part des fournisseurs face aux sollicitations de la Présidence.

En bon soldat de la transparence, le Lieutenant-Colonel Cheick Mamadou Chérif Tounkara, a beaucoup assaini la gestion financière et des ressources humaines de la Présidence. De par l’efficacité de sa méthode, il a mis fin au traitement des travailleurs fictifs, coupé des lignes téléphoniques, des compteurs d’électricité et des fibres optiques aux coûts excessifs et ne relevant plus de la responsabilité de la DAF de la Présidence de la République.

Montant insuffisant

« Réduire le train de vie de l’État demeure notre priorité absolue, car, de notre point de vue, l’exemple doit venir de la première institution », assure le DAF, avant de rappeler que le Président de la Transition n’a pas dérogé à la règle pour avoir renoncé aux 2/3 de ses fonds de souveraineté en les consacrant aux œuvres sociales destinées aux populations vulnérables.

Un homme qui se bat pour la rationalisation des ressources publiques depuis son arrivée va-t-il vouloir se salir dans une telle affaire ? En plus, ce genre de marché n’est attribué qu’au mieux-disant.

Ce montant a d’ailleurs toujours été insuffisant étant donné que la Présidence se voit, chaque année, dans l’obligation d’éponger les arriérés. C’est donc dire que le débat autour du marché de fournitures alimentaires manque de consistance. Restons donc concentrés pour mener à bon port le bateau Transition.

Chiencoro Diarra

1 novembre 2022 0 comments
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Hyundai Algérie
Actu

Algérie : Après deux ans d’arrêt, Hyundai Algérie reprend ses activités

by Sahel Tribune 29 octobre 2022
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Après Renault Algérie, l’usine d’assemblage automobile TMC (Hyundai) reprend ses activités en Algérie. L’annonce a été faite le jeudi dernier. Elle a arrêté sa production en 2020, suite à la condamnation de son patron, Mahieddine Tahkout, qui écope d’une prison de 16 ans, pour « obtention de privilèges, d’avantages et de marchés publics en violation de la législation » et « blanchiment d’argent ».  

Le nouveau directeur général de l’usine d’assemblage du constructeur sud-coréen Hyundaï, Khaled Djaballah, nouveau propriétaire de l’usine Hyundai, a rassuré à l’occasion de la réouverture de cette usine de production : « Nous avons rappelé 158 collaborateurs pour relancer deux lignes de montage dans un premier temps. Nous avons un programme pour remettre en marche cinq autres lignes de production, ce qui nécessitera le rappel de 780 salariés (…) Ces derniers ont bénéficié d’une formation de la part du partenaire Hyundai. Ils travaillaient dans cette usine », a rapporté l’agence anadolu.

Cette usine va démarrer avec la matière première disponible pour l’assemblage de 2 344 voitures, pour une durée de trois mois à une année, a précisé également le nouveau patron de Hyundai qui indique que la deuxième phase sera lancée en janvier prochain. Les autres lignes seront ouvertes progressivement afin d’atteindre son record de production annuelle de 70 000 véhicules, à travers la relance de tous ses sept lignes de production.

Rappelons que Renault Production Algérie a également annoncé, la reprise prochaine des activités de son usine en Algérie, après la suspension de sa production depuis 2020.

Entre 2014 et 2020, l’Algérie avait lancé une expérience de production de véhicules de plusieurs marques étrangères, dans le but de mettre en place « une véritable industrie automobile », a rappellé AA.

Oumarou

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El-Ghassim Wane
Politique

Situation au Mali : « Il y a des motifs d’espoir raisonnables », dixit El-Ghassim Wane

by Chiencoro 29 octobre 2022
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Pendant deux jours, les chefs de mission de paix de l’ONU en Afrique de l’Ouest et centrale ont échangé à Bamako, sur la situation globale de la région sahélienne, dans le cadre de leur réunion annuelle de haut niveau.

Tenue à Dakar, au Sénégal, le 15 novembre 2021, la réunion annuelle de haut niveau des présences des Nations unies en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale se tient cette année à Bamako. Les travaux ont débuté le 27 octobre pour s’achever le 28 octobre. Cette 37e réunion de haut niveau, qui devait se tenir en mai 2022, vise à renforcer la coordination entre les présences des Nations unies, dans le domaine de la paix, de la sécurité ainsi que du développement. Cela en vue de soutenir plus efficacement les efforts des pays de la région, en étroite collaboration avec les organisations internationales africaines compétentes. 

Une délégation onusienne, participant à cette rencontre, a été reçue par le président malien de la transition, ce vendredi 28 octobre 2022. Les échanges ont porté sur la situation régionale et la vision du Mali sur les voies et moyens en vue du renforcement de l’efficacité de l’appui de la communauté internationale aux efforts de stabilisation conduits par les pays de la région.

Volonté politique forte

Selon les précisions du chef de la délégation, El-Ghassim Wane, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali et chef de la Minusma, il s’agissait d’informer le président Goïta « du contenu de nos discussions [lors de la réunion de haut niveau] mais également l’entendre articuler sa vision de la sécurité régionale, des priorités du Mali ». Car, « plus nous en sommes mieux imprégnés, mieux nous sommes en mesure de nous mobiliser en appui à l’agenda malien, en appui aux orientations que les Maliens ont fixé, y compris dans le contexte des Assises nationales de la refondation ».

Les défis que connait le Mali, mais aussi d’autres pays de la région, sont régionaux de nature, globaux, d’une dimension sécuritaire, économique et environnementale, a expliqué le chef de la Minusma, qui souligne la détermination de son organisation « à persévérer dans l’action qu’est la nôtre en appui au Mali ».

En raison des avancées majeures, notamment dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, l’adoption d’une stratégie pour la stabilisation des régions du centre, « il y a des motifs d’espoir raisonnables ». Le Mauritanien El-Ghassim Wane reconnait également l’existence d’une volonté politique forte d’aller de l’avant pour que le Mali puisse enfin retrouver la paix à laquelle aspire si intensément son peuple.

C.D

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Des populations de GAO
ActuPlanèteSécurité

Sahel : changement climatique et conflits poussent les communautés au désespoir

by Sahel Tribune 28 octobre 2022
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Le 01 octobre 2022, pour la première fois de son histoire, une présidente a pris la tête du CICR. Pour sa première visite, Mme Mirjana Spoljaric est venue au Mali. De Bamako, elle s’est rendue à Gao pour s’enquérir de la condition des victimes du conflit et autres situations de violence. Au cours de cette visite, la présidente Spoljaric a rencontré des membres des communautés et discuté des effets du conflit et du changement climatique. Elle appuie sur la sonnette d’alarme.

La combinaison fatale des conflits et de la crise climatique fait souffrir des millions de personnes au Mali et dans toute la région du Sahel. Prises en étau entre l’avancée du désert, les aléas climatiques et les violences, des communautés entières n’ont d’autre choix que de fuir en laissant derrière elles leurs maisons, leurs troupeaux et leurs moyens de subsistance.

Crise sécuritaire

Lors de sa première visite de terrain en tant que présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric a mis en garde contre la pression croissante qui s’exerce au Sahel aussi bien sur les personnes déplacées que sur les communautés qui les accueillent et doivent partager avec elles leur eau, leur nourriture et leurs terres. Cette pression doit être atténuée, ou le ressentiment s’accumulera jusqu’à rompre les liens existant entre les communautés.

« Ces familles aspirent désespérément à une vie meilleure. J’ai parlé avec des femmes qui ont dû enterrer leurs enfants pendant leur fuite. Beaucoup ont perdu leur mari, leurs frères… L’aide humanitaire est limitée et ces personnes n’entrevoient aucune échappatoire. Nous devons briser ce cercle vicieux de changement climatique et de violence qui les force à abandonner leurs terres », a déclaré Mme Spoljaric.

Bintou, dont le mari est mort de soif pendant la fuite de la famille, vit aujourd’hui dans un camp de fortune rudimentaire à proximité de Gao avec cinq de ses enfants. Les cinq autres sont dispersés dans la région.

« Nous n’avons plus connu la paix depuis la crise de 2012 », a-t-elle témoigné. « Les attaques meurtrières récentes nous ont obligés à fuir notre village. Des combattants armés ont tué tous les hommes — nos maris, nos fils — et nos filles, et ont violé certaines des femmes. »

Les violences ont contraint 4,5 millions de personnes à quitter leur foyer au Mali, au Niger et au Burkina Faso, soit une augmentation de 200 % en l’espace de deux ans. Alors que 80 % de la population du Sahel dépend de l’agriculture pour survivre, les déplacés se retrouvent privés d’accès à leurs terres et à leur bétail.

S’adapter aux évolutions rapides

Le changement climatique fait partie de la réalité quotidienne au Mali. Des lacs entiers, comme le lac Faguibine, se sont asséchés, anéantissant les écosystèmes locaux et forçant les communautés à s’en aller. La désertification gagne du terrain et le niveau des nappes phréatiques ne cesse de baisser, ce qui met les agriculteurs sous pression. La sécheresse a fait perdre au Mali 90 000 hectares de récoltes en 2021, mettant à mal les moyens de subsistance de plus de 3 millions de Maliens et entraînant une baisse de 10,5 % de la production céréalière du pays.

La Croix-Rouge malienne, dont les volontaires sont chaque jour à pied d’œuvre auprès des communautés dans tout le pays, est au cœur de l’action humanitaire déployée au Mali. Si l’on ne peut que saluer ces volontaires pour leur motivation, leur dévouement et la contribution qu’ils apportent, il n’en reste pas moins que les défis à relever sont immenses.

« En cette période marquée par l’instabilité mondiale et l’augmentation des besoins humanitaires, nous devons veiller à ce que les pays du Sahel ne soient pas oubliés », a indiqué Mme Spoljaric. « S’il est essentiel de répondre aux situations d’urgence en cours, des investissements ciblés sont aussi nécessaires pour aider les populations à s’adapter aux évolutions rapides causées par le changement climatique, ainsi qu’à se libérer de leur dépendance à l’aide humanitaire. »

 Source : CICR


Notre rédaction a apporté des modifications au texte.

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Mahamadou Issoufou
Sécurité

Sécurité-développement : Mahamadou Issoufou prend son bâton de pèlerin pour la réussite de sa mission

by Chiencoro 28 octobre 2022
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Une délégation du Panel indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement au sahel, conduite par l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, a été reçue, jeudi 27 octobre 2022, à Koulouba, par le président malien de la transition, colonel Assimi Goïta.

Les défis institutionnels, climatiques, démographiques, humanitaires et le défi du développement économique et social, avec les questions de pauvreté et d’inégalités, constituent les principaux problèmes qui se posent au Sahel et à certains pays du Sahara et du golfe de Guinée.

Encourager l’engagement international

Engagés par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour une mission d’évaluation des différentes stratégies mises en œuvre ou en cours actuellement pour faire face à ces différents défis, les membres du Panel indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement au sahel multiplient les rencontres. Une délégation de ce Panel a été reçue, jeudi 27 octobre 2022, par le président malien de la transition, colonel Assimi Goïta, autour de ces défis et de la mission à lui, confiée par le secrétaire général des Nations unies, en rapport avec l’union africaine, la CEDEAO et le G5 Sahel.

Lors de la 5e Conférence annuelle entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine, le 1er décembre 2021, Antonio Guterres et le président de la Commission de l’UA ont convenu du principe de la mise en place de ce Panel indépendant de haut niveau sur la Sécurité et le Développement au Sahel. Cela en partenariat avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Groupe des cinq pays pour le Sahel (G5-Sahel). Ce groupe de haut niveau a la charge d’évaluer la situation au Sahel et de faire des recommandations sur les moyens d’encourager l’engagement international et de définir des réponses aux défis complexes de la région.

Une vingtaine de pays

Du 17 au 22 octobre 2022, le Panel a tenu, à Niamey (capitale du Niger), une réunion des experts indépendants sur la situation au Sahel. La première réunion consultative, qui a regroupé plusieurs experts et des personnes-ressources en plus des membres du panel. Cette réunion a marqué le démarrage de la mission du Panel. Une mission qui concerne une vingtaine de pays.

À l’issue de sa rencontre avec le président Goïta, Mahamadou Issoufou, président du Panel, a indiqué qu’il s’agit pour le panel « de faire cette évaluation et de faire des propositions et des recommandations afin d’agréger les efforts de tous les acteurs, les États comme leurs partenaires, pour être plus efficace en vue d’apporter des réponses plus pertinentes face aux défis que rencontre notre espace commun ».

Chiencoro Diarra

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La politique linguistique du Mali
ActuPolitique

Promotion des langues nationales : l’avant-projet de constitution rouvre le débat

by Chiencoro 24 octobre 2022
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L’un des sujets polémiques dans l’avant-projet de Constitution est bien la question de l’officialisation des langues nationales. La nouvelle loi fondamentale en gestation laisse entrevoir la possibilité d’ériger des langues nationales en langues officielles. Cette disposition alimente les débats alors que cet avant-projet reconnait la diversité linguistique dès le préambule.

De la limitation du nombre de membres du gouvernement à l’introduction de la question environnementale dans les Institutions en passant par la création du Haut Conseil de la Nation et de la Cour des comptes, la réduction du nombre d’Institutions, la limitation du nombre de mandats du président de manière irrévocable ainsi que des changements dans le mode de désignation des membres de la Cour constitutionnelle et de la Cour suprême, l’avant-projet de Constitution prévoit un véritable changement dans la gouvernance étatique. À travers ces innovations majeures, cette nouvelle constitution, une fois adoptée, entend propulser le Mali au-devant de la scène régionale et internationale.

La langue et la culture

Au lieu de saluer les aspects innovants de cette nouvelle Constitution, en gestation, certains préfèrent s’enfermer dans du nihilisme intégral, en s’appuyant sur de petits détails et refusant ainsi de voir la vérité en face ou d’en croire. Dans la plupart des cas, il s’agit d’individus qui ne croyaient nullement à la possibilité d’élaboration de cet avant-projet dans le délai imparti par les autorités de la transition. À eux s’ajoutent ces dogmatiques qui pensent que toute initiative prise et réalisée sans leur implication totale est mauvaise. Mais qu’ils se décident vite à prendre le train en marche !

Depuis sa remise au chef de l’État et sa publication par la présidence, l’avant-projet de Constitution défraie la chronique nationale et internationale. Chacun y va de son bon vouloir, des experts aux pseudo-spécialistes. Parmi les nombreux commentaires, celui qui mérite une attention toute particulière demeure la question des langues.

En son article 31, cet avant-projet précise que les « langues parlées au Mali par une ou plusieurs communautés linguistiques font partie du patrimoine culturel » et qu’elles ont le statut de langues nationales et vocation à devenir langues officielles, à travers l’adoption d’une loi par l’État.

Cet article de l’avant-projet de constitution, qui fait une ouverture vers la possibilité d’adopter n’importe quelle langue nationale, reconnue, comme langue officielle, est mal interprété et vu comme contenant les germes d’un nouveau conflit au Mali, notamment identitaire et culturel.

13 langues nationales reconnues

En juillet 1982, les autorités maliennes, dans l’article 1 du décret n° 159 PG-RM, avaient déjà reconnu treize (13) langues comme nationales au Mali : le bamanankan (bambara), le bomu (bobo), le bozo, le døgøsø (dogon), le fulfulde (peul), le hasanya (maure), le mamara (miniyanka), le maninkakan (malinké), le soninké (sarakolé), le søõøy (sonrhaï), le syenara (sénoufo), le tàmàsàyt (tamasheq) et le xaasongaxanno (khassonké).

La promotion et l’utilisation des langues nationales ont toujours été au centre de la préoccupation des différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’État malien. L’État étant une continuité, les autorités maliennes de la transition ont bien connaissance des textes antérieurs en la matière, qu’elles ne balayeront pas d’un revers de la main. Tout ce qu’elles peuvent faire si besoin en était, ce serait plutôt de les réviser afin qu’ils prennent en compte de nouvelles évolutions qui se seraient opérées.

« La promotion de toutes les langues nationales est une nécessité pour un développement endogène et une véritable décentralisation », lit-on dans le communiqué final du Conseil des ministres du 3 décembre 2014. La politique linguistique repose sur « des principes selon lesquels les langues nationales constituent le socle de l’identité culturelle nationale, le respect de la diversité linguistique, le droit pour tout citoyen de parler et d’être éduqué dans sa langue maternelle », précise la même source. Cette politique linguistique vise entre autres : à renforcer la participation active des populations au développement local ; à développer un environnement lettré en langues nationales permettant l’accès de la majorité des populations aux connaissances scientifiques technologiques et culturelles modernes susceptibles de contribuer à leur développement.

Toute Constitution, objet de contestations, de critiques et de controverses

Cette politique linguistique est-elle une émanation des autorités maliennes de la transition ? Seulement puisque les différents gouvernements ont échoué dans la promotion de ces langues et la mise en œuvre de cette politique, les autorités maliennes de la transition se sont engagées à le faire, surtout que la recommandation a été expressément formulée par les citoyens maliens lors des Assises nationales de la refondation. De ces recommandations, il ressort clairement la demande « d’éditer et publier le document de politique linguistique du Mali adopté par le Conseil des ministres du 03 décembre 2014 » et aussi l’adoption d’une loi portant « officialisation des langues nationales conformément à l’esprit du document de politique linguistique » et aussi de « renforcer l’utilisation des langues nationales dans tous les ordres d’enseignement ».

Les débats autour des langues nationales, surtout leur officialisation, évoquée dans l’avant-projet de Constitution, relèvent donc du non-sens. La transition devra-t-elle trahir la volonté populaire en faisant table rase de toutes les dispositions antérieures et présentes ? Ce qui serait du non-sens puisque ne relèverait que d’un véritable désordre.

Le Président de la commission de rédaction de la nouvelle Constitution (CRNC), Fousseyni Samaké, a toutefois bien prédit ces polémiques. C’est pourquoi il a prévenu le chef de l’État, lors de la remise de l’avant-projet, sur le fait que toute Constitution sera objet de contestations, de critiques et de controverses. Aussi a-t-il rappelé que la qualité et la durabilité d’une Constitution se révèlent dans la pratique. Cette nouvelle Constitution demeure malgré tout un marqueur important du processus de refondation de l’État malien.

Chiencoro Diarra

24 octobre 2022 0 comments
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Avant-projet de constitution
ActuAnalyses

Refondation au Mali : une nouvelle constitution pour un nouveau départ

by Chiencoro 22 octobre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

En vue de trouver des solutions appropriées aux problèmes qui gangrènent le Mali depuis des décennies de mauvaise gouvernance, les autorités maliennes de la transition ont lancé un vaste chantier de refondation parmi lequel la rédaction d’une nouvelle constitution, dont l’avant-projet est en restitution. Une fois adoptée par référendum, cette constitution devra assurer au Mali un nouveau départ et faire de ce pays la meilleure des terres possibles.

« La vie cherche un monde meilleur ». Cette affirmation du penseur britannique Karl Popper trouve sa lettre de noblesse dans la situation politique que traverse le Mali, depuis des décennies. Pour faire face à ces énormes crises qui l’assaillent, ce pays sahélien a lancé un vaste chantier de refondation. Un avant-projet de Constitution est déjà en restitution aux forces vives de la nation.

Interdépendance des problèmes

Cette loi fondamentale, appelée à remplacer celle de 1992 ayant mis fin au régime dictatorial du Général Moussa Traoré, n’a pas su combler les attentes du peuple souverain, qui était animé par le slogan « An tè kôrôlen fè fô kura » (traduit en français par « on ne veut plus de l’ancien, mais du nouveau », lors de la révolution de 1991.

Cette constitution de 92, encore en vigueur, avait donné l’espoir d’un renouveau, d’un nouveau départ pour le Mali, d’un changement de paradigme dans la gouvernance.

Ce monde meilleur, idéalisé par la constitution de 1992, n’a été qu’un leurre et non plus une lueur d’espoir. Les crises politiques, avec à la clé des coups d’État intempestifs entraînant des dysfonctionnements institutionnels et par ricochet une crise multidimensionnelle, justifient la volonté manifeste du peuple malien de cheminer vers un monde meilleur, un pays débarrassé des injustices socio-politico-économiques.

Depuis des années, la corruption, la délinquance financière, le favoritisme, le népotisme ont caractérisé l’État malien. Cette situation a conduit à une véritable instabilité politique lorsque chaque corporation revendiquait ses droits, où des partis politiques ne faisaient plus confiance aux résultats des élections organisées par la majorité au pouvoir.

La mauvaise gouvernance semble être à l’origine de la quasi-totalité de ces maux qui gangrénaient la nation malienne. Cette interdépendance des problèmes exige donc des solutions d’ensemble.

Redevabilité

Tous ces phénomènes ont montré la nécessité d’une réforme profonde dans le fonctionnement des institutions républicaines en vue d’arriver à un monde meilleur où les dirigeants se verraient beaucoup plus redevables à leurs citoyens. C’est ce qui explique l’ouverture de ce vaste chantier de refondation par l’État malien. La rédaction d’une nouvelle Constitution, dont l’avant-projet est en restitution par la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution [CRNC], en est un des piliers majeurs. 

Lors de la cérémonie de remise officielle de cet avant-projet de constitution et du rapport de fin de mission de la CRNC, le 11 octobre 2022, le président malien de la transition, le colonel Assimi Goïta, a déclaré : « Après de longues années de soubresauts politiques, il nous faut repartir sur de nouvelles bases afin de créer les conditions d’instauration d’une démocratie réellement représentative, dans un cadre social apaisé et convivial ».

Cette nouvelle constitution en plan n’est-elle pas une recommandation du peuple souverain du Mali, dans sa quête effrénée de changement, de monde nouveau et plus meilleur.

Pour l’accès à ce monde meilleur où ses profondes aspirations seront désormais prises en compte et non celles d’un groupe d’individus ou d’une famille privilégiée, le peuple doit faire du référendum le moment historique où le « oui » remportera. Les phases de restitution qui sont ouvertes depuis le 17 octobre dernier et qui se poursuivront jusqu’au 25 octobre sont le moment idéal pour une meilleure appropriation du contenu de cet avant-projet qui pose les jalons d’un Mali nouveau et meilleur. Un pays qui sera de nouveau un modèle dans la sous-région. Car les Maliens vivent sur la meilleure des terres possibles.

Chiencoro Diarra

22 octobre 2022 0 comments
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Police nationale 1 1
A la UneSécurité

Militarisation de la police : Comment comprendre ce projet de loi adopté par le CNT

by Chiencoro 21 octobre 2022
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Dans le but d’accompagner les forces de défense et de sécurité dans leurs efforts de nettoyage du pays de l’hydre terroriste, les autorités maliennes ont adopté un projet de loi portant militarisation de la police et de la protection civile. Ledit projet a été adopté par le CNT.

Réunis en Conseil des ministres, le mercredi 5 octobre 2022, le gouvernement malien de transition a adopté un projet de loi portant militarisation de la police nationale et de la protection civile. Cette décision est une mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR), tenues les 27, 28, 29 et 30 décembre 2021 sur l’ensemble du territoire malien.

Selon le Conseil national de transition (CNT), réuni en sa session ordinaire d’octobre, le jeudi dernier au Centre international de conférence de Bamako (CICB), « Ce projet de loi constitue […] une opportunité de soutien à l’effort de guerre qui prédispose la population à appuyer les Forces de Défense et de Sécurité en acceptant de mettre plus de ressources humaines et matérielles à leur disposition ».

Des conclusions exécutoires

Cette militarisation répond en effet aux besoins liés à la situation sécuritaire et aux défis multiples auxquels les forces de défense et de sécurité aussi bien que les populations et les administrations publiques sont confrontées. « Pour les besoins de la lutte contre le terrorisme, la sécurité et la défense du territoire, le Président peut prendre un décret en fonction des pouvoirs que la constitution lui donne pour mobiliser les forces paramilitaires pour la défense de la patrie », lit-on dans les Conclusions des Assises nationales.

Notons que ces Assises avaient mis sur la table une crinière de recommandations, dont certaines ont déjà été mises en œuvre, dans le cadre de l’amélioration croissante de la situation sécuritaire dans le pays. De l’instauration d’un service militaire obligatoire à partir de 20 ans au déploiement des officiers supérieurs sur le terrain et non dans les ministères en passant par le développement de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires pour mieux défendre la souveraineté du Mali, le président de la transition honore un engagement pris devant le peuple malien et la Communauté internationale. Lors de l’ouverture de la phase nationale de ces Assises, le chef de l’État avait rassuré que les conclusions de cette rencontre allaient être « exécutoires ».

Assurer la sécurité et empêcher le retour des forces du mal 

À ces recommandations, il faut ajouter la construction de logements sociaux pour les militaires ainsi que la création d’un fonds spécial pour la prise en charge des femmes et des enfants des militaires tombés au front.

Selon le communiqué du Conseil des ministres, « cette militarisation permettra de déployer la Police nationale dans les zones reconquises par l’Armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens et empêcher le retour des forces du mal ». La même source précise que cette mesure est « étendue à la Protection civile qui constitue le deuxième segment du Ministère de la Sécurité et de la Protection civile avec la Police nationale pour permettre de couvrir les arrières des forces engagées au combat en vue de préserver les acquis et sécuriser l’Administration et les populations ».

Ces raisons avancées par les autorités maliennes justifient le bien-fondé de cette recommandation du peuple. Une recommandation qui contribuera sans nul doute à soutenir et maintenir la montée fulgurante des forces de défense et de sécurité en puissance. Surtout que la police dispose du plus grand effectif de tout le corps armé.

Adoption par le CNT

Selon le CNT, « Cette militarisation de la Police Nationale et de la Protection Civile concourent à la réalisation des objectifs de la refondation de l’Etat telle qu’indiquée dans les recommandations pertinentes des Assises Nationales de la Refondation et confirmée dans le Plan d’Action Stratégique de la Refondation à travers les actions prioritaires du Gouvernement ». 

Il est à rappeler que le Mali ne sera pas le premier à prendre une telle disposition. Aux États-Unis aussi bien qu’en Europe, on retrouve cette initiative de militarisation. La Côte d’Ivoire ainsi que le Burkina Faso sont des exemples dans la sous-région ouest-africaine.

Ce projet de loi a obtenu l’unanimité des membres de l’organe législatif de la transition malienne, qui étaient présents à cette séance plénière du jeudi 20 octobre, soit 111 voix pour.

À travers l’adoption de ce projet de loi, le président Goïta tente encore une fois de plus de lier l’acte à la parole.

Chiencoro Diarra

21 octobre 2022 0 comments
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Restitution des travaux au Gouvernement
ActuPolitique

Avant-projet de Constitution : début de la restitution

by Sahel Tribune 18 octobre 2022
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Remis au président de la transition, le 11 octobre dernier, l’Avant-projet de Constitution de la République du Mali est entré dans une nouvelle phase le 17 octobre 2022. La Commission de rédaction de la nouvelle constitution, mise en place par le colonel Assimi Goïta, le 10 juin 2022, s’attèle à la restitution de ses travaux. Celle-ci a commencé avec les Institutions de la République, notamment le gouvernement, le 17 octobre, la Cour constitutionnelle et la Cour suprême, le 18 octobre.

Le rapporteur général de la CNRC, Wafi Ougadeye, a succinctement présenté l’Avant-projet de Constitution en faisant ressortir les innovations majeures qu’il contient. Une manière de prouver la nécessité de cette initiative du chef de l’État. De ses explications, des changements dans le mode de désignation des membres de la Cour constitutionnelle et de la Cour suprême, la limitation du nombre de membres du Gouvernement, la création du Haut Conseil de la Nation et de la Cour des Comptes, ressortent clairement.

Restitution des travaux à la Cour suprême et à la Cour Constitutionnelle
Restitution des travaux de la CRNC à la Cour suprême et à la Cour Constitutionnelle, le 18 octobre 2022. ©Présidence du Mali.

Le projet de nouvelle Constitution accorde également une importance particulière à l’environnement en intégrant cette question dans une institution. Le Conseil économique, social et culturel doit devenir le Conseil économique, social, culturel et environnemental.

Des exemplaires de l’avant-projet ont été remis au président de la Cour suprême et au représentant du président de la Cour Constitutionnelle, qui ont apprécié la qualité du travail accompli tout en laissant ouverte la porte à des améliorations auxquelles les deux institutions se disent disponibles à accompagner la Commission, dont la mission devra prendre fin à la fin de ce mois.

Le Premier ministre par intérim, Colonel Abdoulaye Maïga, a salué les innovations contenues dans ce document et qui permettront de revitaliser le système politique malien. Ce document, a-t-il rassuré, sera soumis à un examen avant d’être amendé au besoin. Le référendum est annoncé pour mars 2023.

La rédaction

18 octobre 2022 0 comments
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Avant-projet de Constitution de la République du Mali.
A la UnePolitique

Avant-projet de Constitution de la République du Mali: version finale

by Sahel Tribune 13 octobre 2022
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L’avant-projet de Constitution de la République du Mali et le rapport de fin de mission de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution (CRNC) ont été remis au président de la transition, le 11 octobre 2022. Ci-joint la version finale du projet accompagnée d’un communiqué de la Commission.

Avant-Projet-Constitution_octobre_2022Télécharger
13 octobre 2022 0 comments
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Avant-projet de constitution
A la UnePolitique

Refondation : au Mali, l’avant-projet de constitution attend la décision souveraine du peuple

by Chiencoro 11 octobre 2022
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L’avant-projet de la Constitution du Mali et le rapport de fin de mission de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution (CRNC) ont été remis au président de la transition, ce mardi 11 octobre 2022.

« Après de longues années de soubresauts politiques, il nous faut repartir sur de nouvelles bases afin de créer les conditions d’instauration d’une démocratie réellement représentative, dans un cadre social apaisé et convivial », a déclaré le président malien de la transition lors de la cérémonie de remise officielle de l’avant-projet de constitution et du rapport de fin de mission de la CRNC.

Remise officielle de l'avant-projet de nouvelle constitution
Cérémonie de remise officielle de l’avant-projet de constitution au président de la transition, le 11 octobre 2022. 📷Présidence du Mali.

Répondre aux besoins de gouvernance de l’État

Nommés par décret du président de la transition, le 29 juin, les membres de la CRNC avaient été installés dans leurs fonctions, le 12 juillet 2022, par le chef de l’État pour une durée de deux mois. Ce délai avait été prolongé jusqu’à la fin du mois d’octobre. Cette Commission avait été créée le 10 juin 2022 avec pour mission « d’élaborer un avant-projet de loi portant Constitution de la République du Mali, dans le cadre de la refondation de l’État ».

Selon le président Goïta, l’objectif de ce processus est de doter le Mali d’une nouvelle Constitution en vue d’avoir des institutions fortes et stables, répondant aux besoins de gouvernance de l’État.

Deux étapes ont marqué le processus d’élaboration de cet avant-projet de Constitution : la consultation des forces vives de la nation en vue de répondre à l’exigence d’inclusivité et la rédaction de l’avant-projet et du rapport de fin de mission, a expliqué Fousseyni Samaké, président de la Commission.  

Ce processus répond aux aspirations profondes du peuple malien exprimées lors des Assises nationales de la refondation, a rappelé M. Samaké avant de préciser que cette nouvelle constitution est un marqueur important du processus de refondation.

Le référendum

La Commission a salué l’élan de patriotisme des Maliens et la qualité des contributions reçues.

Désormais, « sur l’avant-projet de Constitution que vous venez de me remettre à l’instant, repose notre espoir commun d’une démocratie rénovée, ainsi que d’un État mieux organisé et à la hauteur des défis nationaux et internationaux », a laissé entendre le président malien de la transition tout en gardant espoir que cet avant-projet permettra « un jeu politique équilibré dont les règles sont clairement définies et l’émergence d’un État qui doit être fort sans écraser les citoyens ». Selon lui, « en adoptant la nouvelle Constitution, c’est l’acte juridique de fondation du Mali Kura que le peuple aura souverainement pris ».

Il revient au peuple souverain du Mali de se prononcer sur le document lors du référendum.

Chiencoro Diarra     

11 octobre 2022 0 comments
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Couverture du livre
Arts et Culture

Livre : « Royaume des mots » ou l’espoir d’une renaissance africaine

by Bakary FOMBA 10 octobre 2022
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Publié chez les Éditions Gafé, « Royaume des mots » de Mohamed H Coulibaly est un recueil de poèmes qui interpelle la jeunesse africaine à prendre conscience de son destin. C’est un ouvrage présentant une nouvelle image de l’Afrique.

Composé de 73 pages, ce recueil de poèmes glisse dans l’Art contemporain. Il se veut aussi un outil de réflexion, un réservoir de mots pour inciter la jeunesse à se réarmer pour faire face à son destin, ses responsabilités, ses devoirs vis-à-vis de soi, de son pays voire de l’Afrique, selon les mots de son auteur.

De par sa présentation innovante, son approche pédagogique, mais aussi par des outils dignes d’ateliers de coaching pour accompagner la jeunesse dans son cheminement de prise de conscience, cette œuvre reste une contribution dans l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire de l’Afrique contemporaine.

L’immigration, le sens de la responsabilité, la tradition, le mariage forcé, la pollution, l’art et l’hommage sont entre autres les thématiques abordées dans ce recueil d’une vingtaine de poèmes. Il se présente aussi comme un hymne à la bravoure et à l’honnêteté des enseignants et des femmes.

L’homme veut détruire la Terre

À travers cet ouvrage, qui constitue un bréviaire pour la jeunesse consciente, l’auteur essaye de « détruire l’image de l’Afrique des jeunes enfants soldats des maquis qui ne pensent qu’à s’entretuer ». Traduisant le rêve d’afficher une autre image de l’Afrique, ce recueil de poèmes incite la jeunesse à prouver qu’elle peut et vaut mieux que l’on ne l’imagine. Il s’agit pour l’auteur de mettre en exergue la face cachée de l’Afrique, « l’autre jeunesse de l’Afrique ».

« Il faut vite que nous comprenions que nous ne sommes pas forcément destinés à être des figurants en acceptant le rôle qui nous est attribué dans un scénario monté de toutes pièces par autrui », peut-on lire dans l’avant-propos de cet ouvrage. A en croire Mohamed H Coulibaly, « il n’est pas trop tard pour être, pour pouvoir nous faire accepter, avec notre originalité, malgré nos différences et nos rudiments de savoirs, comme d’autres le pensent ».

Il ne fait pas de doute que l’avenir du continent africain appartient à sa jeunesse. Ainsi,tout doit concourir à conscientiser cette jeunesse au regard de sa responsabilité : devoir impératif d’assumer son destin de bâtisseur d’une Afrique debout et prospère.

Tout en dénonçant les mauvais actes de l’homme contre la nature, l’auteur invite à ce qu’on réfléchisse à l’« essence de nos actes » et à leurs conséquences sur la terre et nos mers. « On peut dire que milliers de nos maux sont nos fruits », déplore M. Coulibaly. De même, « les cataclysmes ont jusqu’alors/ Détruit sur terre les espèces. L’homme, lui, veut détruire la terre/ Effets de serre menacent nos mers/ Glaciers, comme nous, veulent se mouvoir/ Océan en furie face à nos terres pour les ronger/ Climat de plus en plus complexe pour pollution ».

Actrice incontournable du changement

À travers « Royaume des mots », l’auteur enseigne comment les Africains peuvent transformer leurs quêtes en fructueuses démarches de conquêtes. Il invite surtout la jeunesse africaine à se charger de sa responsabilité, en vue d’être indépendante tant sur le plan économique que politique.

Malgré la situation claire/obscure, l’auteur invite cette jeunesse à penser positivement, en vue de se débarrasser des idées négatives véhiculées au fil de l’histoire. Il s’agit pour cette jeunesse de voir les choses autrement. Il faut qu’elle devienne actrice et non simple spectatrice de son destin.

Dans son combat pour une renaissance africaine, Mohamed H Coulibaly suggère de « commencer le dépistage de solutions à notre problème crucial par la détermination de notre part de responsabilité dans ladite situation en vue de l’affronter ».

À travers la lecture de ce recueil de poèmes, il appartiendra ainsi à chacun de scruter sa conscience et son environnement afin d’identifier son chemin. Car, faut-il le dire, le levier de l’Afrique d’aujourd’hui et de demain reste la jeunesse, qui constitue l’actrice incontournable du changement plus que toute autre couche sociale.

Royaume des mots est le second ouvrage de Mohamed H Coulibaly. Il vient après Sanglots de joie.

Bakary Fomba

10 octobre 2022 0 comments
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Carte d'insécurité Burkina Faso
Sécurité

Burkina Faso : 27 militaires et 10 civils tués dans une attaque (communiqué)

by Sahel Tribune 6 octobre 2022
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Le bilan de l’attaque du convoi de ravitaillement, le 26 septembre 2022, dans la localité de Gaskindé, région du Sahel burkinabè, est de 27 militaires et 10 civils tués, a indiqué l’État-major général des armées burkinabè dans un communiqué du 5 octobre 2022.

On note également 29 blessés, dont 21 militaires, 7 civils et 1 dans le rang des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), lit-on dans le même communiqué. Cet attentat a aussi occasionné la disparition de 3 personnes. Il a également entraîné des dégâts matériels importants.

Ce convoi de ravitaillement, à destination de la ville de Djibo, était escorté par le 14e régiment interarmes de l’armée burkinabè.

Malgré la multiplication des attaques, ces derniers temps, et les pertes cruelles qu’enregistre l’armée burkinabè, les Forces de défense et de sécurité du « pays des hommes intègres » semblent être plus que jamais prêtes à « poursuivre le combat pour reconquérir les zones occupées par les groupes terroristes ».

La Rédaction    

6 octobre 2022 0 comments
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Meeting du M5-RFP à Bamako après le coup d'Etat du 18 août 2020.
AnalysesPolitique

Coups d’État récurrents : comment faut-il comprendre ce sort de l’Afrique ?

by Bocar Harouna Diallo 3 octobre 2022
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L’Afrique est le seul continent au monde qui a subi et n’a cessé de subir des malheurs et conflits sanglants depuis des millénaires voire des siècles. Des conflits dus généralement à des instabilités politiques, selon Bocar Harouna Diallo. Quel triste sort pour l’Afrique ! Qu’a-t-elle fait pour mériter autant de maltraitances ?

L’Afrique a vécu l’hémorragie de la traite négrière, la colonisation et d’autres malheurs connexes. Des années 1960 à nos jours, ce continent a été le théâtre de plus de 82 coups d’État très dévastateurs entrainant ainsi l’insécurité, l’instabilité, le bafouillage des droits de l’homme, la corruption, le vol et le pillage des ressources naturelles, de la corruption et de la pauvreté extrême.

Retour à la mauvaise époque de la mauvaise gouvernance militaire

Les coups d’État en fonction de leur fréquence semblent être des virus contagieux, car un coup d’État réussi augmente considérablement la probabilité de plusieurs autres surtout dans les pays limitrophes. L’exemple de la bande sahélienne (Mali, Côte-d’Ivoire, Burkina, etc. et s’y ajoute les Guinée aussi)

La récente vague de coups d’État en Afrique subsaharienne est un signal fort voire une mauvaise nouvelle. Paradoxalement les pays les plus pauvres, mais riches en ressources naturelles (exemples Mali [deux fois], Tchad, Guinée, Soudan, Tunisie et, sans doute, Algérie et Burundi) et en transition démocratique sont les plus touchés par ce phénomène. Et la liste est encore élastique.

Mais le constant majeur est que le phénomène s’intensifie depuis 2013 et le pourcentage des pays ayant vécu ce cancer est assez représentatif.

Le continent risque donc de retourner à la mauvaise époque de la mauvaise gouvernance militaire qui sera effectivement une période d’inquiétude, de fuite des cerveaux, de récession économique. Un temps perdu économiquement.

On peut donc affirmer que l’Afrique est naturellement malheureusement et terre de conflits.

Enjeux géopolitiques et stratégiques

Ce tas de conflits au 21e siècle s’explique par divers enjeux géopolitiques, stratégiques et économiques. La course vers le développement et l’exploitation des réserves de biens naturels est un facteur majeur. L’intérêt personnel pour avoir une main mise sur plusieurs opportunités encourage les putschs.

Sans finir d’essuyer les larmes du Colonel DAMIBA, le Burkina pleure encore en recevant de plein fouet un coup de plus. Le Burkina, un pays d’une richesse énorme avec des patriotes animés de bonne foi, qui était sur le bon chemin vers l’opulence, se plonge pleinement dans le gouffre des conflits et coups d’État inutiles et répétitifs qui lui font brouiller le noir.

Les enjeux géopolitiques et stratégiques ne cessent de morceler notre Afrique qui portant aujourd’hui est considérée comme le futur du monde en matière de développement durable. Mais hélas, les diverses opinions terroristes utilisées pour décimer le monde, en particulier l’Afrique, sont l’arme fatale pour accéder aux intérêts particuliers.

À ces coups d’État, s’ajoute le syndrome de la boulimie du pouvoir par des présidents africains qui est devenue une réalité voire même une identité africaine.

Prôner une nouvelle armature territoriale cohérente

Dans certains pays africains, en particulier francophones et anglophones, les présidents par leur gourmandise des délices du pouvoir ont réussi à tripatouiller, à volonté, la constitution de leur pays juste pour rester aussi longtemps que possible aux commandes. On peut citer en exemple, le célèbre président Camerounais Paul BIYA, qui a accédé au pouvoir depuis 1982. Malgré l’âge, les contestations et les conflits entre les peuples francophones et anglophones, il parvient à diriger le pays avec une main forte. Son homologue équato-guinéen, depuis 1979 jusqu’à 2020, a considéré le pays comme sa propre maison où le père de famille n’a aucun opposant capable de changer la donne. OBAMA disait : « Quand un dirigeant essaie de changer les règles au milieu de la partie, simplement pour rester en poste, il s’expose à l’instabilité et à la discorde ».

L’Afrique doit connaitre une nouvelle ère avec de nouveaux dirigeants capables de hisser notre continent au sommet. Des dirigeants qui mettront l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Des dirigeants visionnaires capables de prôner une nouvelle armature territoriale cohérente et qui ont une élégance républicaine. L’Afrique en a marre des coups d’État sanglants. Notre chère Afrique mérite des hommes d’État de valeur et d’éthique qui mettent en avant les intérêts du peuple et qui respectent la république (pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple).

Bocar Harouna DIALLO

3 octobre 2022 0 comments
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Des soldats ivoiriens
A la UnePolitique

« Mercenaires ivoiriens » : ballet diplomatique au Mali depuis le sommet de la Cédéao

by Bakary FOMBA 2 octobre 2022
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Après la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), tenue à New York le 22 septembre 2022, en marge de la 77e tribune des Nations unies, l’on assiste à un véritable ballet diplomatique au Mali. Au menu des échanges, la question des « soldats » ivoiriens détenus au Mali.

Lors de son sommet en dehors des terres africaines, la Cédéao avait dénoncé le « chantage exercé par les autorités maliennes » dans l’affaire des 46 « militaires ivoiriens » et demandé la libération sans condition de ces hommes, arrêtés au Mali depuis le 10 juillet dernier. L’organisation sous-régionale avait par la même occasion annoncé l’envoi incessant d’une mission de haut niveau, composée de chefs d’État.

Le 29 septembre, les atterrissages se sont suivis à l’aéroport international Modibo Kéïta de Bamako-Senou. D’abord, le président gambien, Adama Barrow, ensuite le chef d’État du Ghana, Nana Akufo Ado qui était accompagné du médiateur de la Cédéao pour le Mali, Goodluck Jonathan. Le ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey ainsi que le président de la commission de l’Union économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa), Moussa Touré faisaient partie de cette délégation de haut niveau venue négocier la libération des « mercenaires » ivoiriens.

Faire face aux défis de développement   

De leur entretien avec le président malien de la transition, le colonel Assimi Goïta, rien n’a filtré. Mais au lendemain de leur visite, vendredi 30 septembre, le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a été reçu par le chef d’État malien. Après un échange d’expériences avec son homologue malien qui, selon lui, traverse la même situation qu’il a eu à traverser dans son pays, la Sierra Leone, Julius Maada Bio a également abordé l’épineuse question des 46 « mercenaires ivoiriens ».

Pour le président Sierra léonais, il faut très rapidement résoudre ce problème et faire face aux défis de développement dont le Mali et la Côte d’Ivoire font face. « Nous avons échangé [sur ce problème des militaires ivoiriens]. Nous avons [examiné] dans quelle mesure on peut résoudre cette question très rapidement », a-t-il souligné.

Au regard des difficultés que traverse le monde, il reste nécessaire de travailler ensemble afin de relever les multiples défis, a-t-il expliqué. De même, il a souhaité que le processus de transition en cours au Mali se passe dans la paix. Toute chose qui conduira à une élection transparente amenant au pouvoir un civil.

Bakary Fomba     

2 octobre 2022 0 comments
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Chute de Damiba
A la UnePolitique

Burkina Faso : retour sur le second coup d’État

by Bakary FOMBA 2 octobre 2022
written by Bakary FOMBA 4 minutes read

Le Burkina Faso a connu, vendredi 30 septembre 2022, un second coup de force, en l’espace de huit mois. Le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch, le 24 janvier dernier, a été démis de ses fonctions par des militaires. Le capitaine Ibrahim Traoré l’évince et s’accapare du pouvoir et devient désormais le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

À son arrivée au pouvoir le 24 janvier dernier, le Col. Damiba avait promis de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis plusieurs années par de sanglantes attaques terroristes. Mais celles-ci se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans le nord du pays. Ce pourrissement du climat sécuritaire dans le pays semble avoir provoqué des frustrations au sein de l’armée.

« Idéal commun trahi »     

Dans une déclaration lue à la télévision nationale, les nouveaux maitres du Faso invoquent « la dégradation continue de la situation sécuritaire » dans le pays. « Nous avons décidé de prendre nos responsabilités, animés d’un seul idéal, la restauration de la sécurité et de l’intégrité de notre territoire », ont-ils indiqué. À en croire ces militaires, « notre idéal commun de départ a été trahi par notre leader en qui nous avions placé toute notre confiance ». De même, « loin de libérer les territoires occupés, les zones jadis paisibles sont passées sous contrôle terroriste », ont-ils également affirmé dans leur déclaration.

Par ailleurs, ces nouveaux éléments ont promis de convoquer « incessamment les forces vives de la Nation » afin de désigner un « nouveau président du Faso, civil ou militaire ».

Les nouveaux maîtres du Faso, issus du camp du président déchu, ont immédiatement adopté de nouvelles mesures : la suspension de la Constitution, la dissolution de la charte de la Transition, la dissolution du gouvernement, la dissolution de l’Assemblée législative de Transition, la suspension de toute activité politique et la suspension de toute activité des organisations de la société civile. Quant à la fermeture des frontières terrestres et aériennes pour compter du 30 septembre 2022 à 0 h, des exceptions ont finalement été retenues. Le couvre-feu de 21 h à 5 h du matin a également été levé.

L’indignation de la communauté internationale   

Suite à ce nouveau coup d’État dans ce pays sahélien, la communauté internationale a exprimé son indignation. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à travers un communiqué du 30 septembre, n’a pas manqué de manifester son opposition totale à « toute prise ou maintien du pouvoir par des moyens non constitutionnels ».

Tout en condamnant avec la « plus grande fermeté » cet acte, qui vient de s’opérer au Burkina Faso, l’organisation sous-régionale trouve « inopportun ce nouveau coup de force au moment où l’ordre des progrès ont été réalisés », lit-on dans ce communiqué.

Cependant, la CEDEAO « exige le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les Autorités de la Transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au plus tard le Ier juillet 2024 ». De même, l’institution ouest-africaine « met en garde toute institution, force ou groupe de personnes qui par des actes empêcheraient le retour programmé à l’ordre constitutionnel ou contribueraient à la fragilisation de la paix et la stabilité du Burkina Faso et de la Région ».

L’Union Européenne (UE) et l’Union Africaine (UA) ont réagi à ce coup d’État, le 1er octobre 2022. Ces deux organisations ont condamné ce nouveau putsch survenu huit mois après un précédent coup d’État qui avait renversé Roch Christian Koboré. « L’Union européenne en appelle au respect des engagements pris, qui ont été à la base de l’accord trouvé avec la Cédéao le 3 juillet dernier, afin d’accompagner le Burkina Faso vers un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 », a déclaré l’UE. 

« Éviter une guerre fratricide »

Samedi 1er octobre, dans la soirée, la présidence burkinabè a attribué à Damiba un message d’appel au calme. « Peuple du Burkina Faso, les évènements tragiques que traverse notre pays en ce moment sont à l’origine de diffusion d’informations mensongères, savamment orchestrées et distillées dans le but de manipuler les populations en les instrumentalisant pour des causes étrangères et au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation ». Le colonel Damiba dément l’information faisant croire qu’il s’était réfugié dans une base française et il exhorte le capitaine « Traoré et compagnie à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n’a pas besoin dans ce contexte ».

Les secrétaires généraux (SG) des ministères, chargés de l’expédition des affaires courantes en « attendant la nomination d’un nouveau gouvernement », sont convoqués ce dimanche 2 octobre 2022 à la salle de conférence de Ouaga 2000 par les nouveaux militaires.

Bakary Fomba

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Carte d'insécurité Burkina Faso
ActuSécurité

Burkina Faso : onze militaires tués et plus de cinquante civils portés disparus (communiqué)

by Sahel Tribune 28 septembre 2022
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Le terrorisme a encore fait des ravages dans le « pays des hommes intègres ». Le lundi 26 septembre 2022, un convoi de ravitaillement a fait l’objet d’une attaque terroriste près de la localité de Gaskindé (Province du Soum, région du Sahel), informe dans un communiqué du 27 septembre 2022, le Porte-parole du gouvernement burkinabè. Ce convoi, à destination de la ville de Djibo, était escorté par le 14e régiment interarmes, précise la même source gouvernementale.

Le bilan de cette énième attaque fait état de 11 militaires tués, de 28 blessés, dont 20 militaires, 1 dans le rang des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), et 7 civils. De même, faut-il noter, cet attentat a occasionné la disparition d’une cinquantaine de civils, causant tout de même d’énormes dégâts matériels.

Malgré la multiplication des attaques, ces dernières semaines, et les pertes cruelles qu’enregistre l’armée burkinabè, les Forces de défense et de sécurité du Faso se disent prêtes à rester « debout, unies et solidaires pour libérer » leur pays.

La Rédaction    

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Ballan Diakité, politologue
AnalysesExclusifPolitique

Affaires des 46 soldats ivoiriens : « L’option diplomatique demeure la plus efficace », selon le politologue Ballan Diakité (interview)

by Cheickna Coulibaly 28 septembre 2022
written by Cheickna Coulibaly 6 minutes read

La crise diplomatique entre le Mali et la Côte d’Ivoire, née le 10 juillet dernier suite à l’arrestation de 49 militaires ivoiriens, continue de susciter de nombreux commentaires de part et d’autre. Les deux pays s’attaquent continuellement à travers des communiqués officiels au point que le dialogue devient de plus en plus difficile pour la libération des soldats détenus à Bamako. Sur la question, le politologue-chercheur, M. Ballan Diakité, a livré son point de vue. C’était au cours d’une interview accordée à Saheltribune.com que nous vous proposons de lire.

Sahel Tribune : l’arrestation, le 10 juillet 2022, des 49 soldats ivoiriens à Bamako a créé une tension diplomatique entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?

Ballan Diakité : l’affaire des 49 soldats ivoiriens découle d’une situation de conflit entre le Mali et certains États africains, vus comme les figures emblématiques de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), notamment la Côte d’Ivoire et le Sénégal. On a assisté à cette affaire parce que tout simplement du côté malien, il y avait cette idée déjà préconçue sur la Côte d’Ivoire vue comme une amie ou une complice de la France. Ce n’est pas un secret en diplomatie, l’ami de mon ennemi est vu comme mon ennemi.

La proximité de la Côte d’Ivoire avec la France ou tout simplement d’Alassane Ouattara avec Emmanuel Macron a été déterminante dans la complication de ce dossier. Sinon on aurait pu gérer cette affaire sans pour autant en faire toute une montagne.

Grâce à la médiation togolaise, trois soldates parmi les 49 ont été libérées le 3 septembre dernier. Les autorités maliennes conditionnent la libération des soldats restants à l’extradition des politiques maliens en exil en Côte d’Ivoire et poursuivis par la justice. Pensez-vous que la voie diplomatique réussira à éteindre ce feu entre ces deux pays ?

On n’a pas le choix. Il faut miser sur la voie diplomatique parce qu’on sait que le Mali est engagé dans une guerre depuis 2012 et qui ne peine à prendre fin. Une guerre contre une rébellion qui, par la suite, a été atténuée par la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Nous savons que cette rébellion touareg n’était pas le seul facteur déterminant dans la crise malienne. Le pays fait face aussi à cette guerre contre le terrorisme.

Ces faits permettent d’expliquer pourquoi le Mali n’a pas d’autre choix que d’aller vers la voie diplomatique. Nous sommes engagés déjà sur plusieurs fronts, à travers la lutte contre le terrorisme et les groupes armés. Et nous avons d’autres problèmes nationaux comme la lutte contre la pauvreté et le chômage.

Dans une telle situation, il faut savoir bien gérer ses efforts. L’option diplomatique est donc la plus fiable et déterminante dans la gestion de cette crise diplomatique que nous avons avec la Côte d’Ivoire.

Les acteurs qui sont impliqués dans cette crise, à savoir la Côte d’Ivoire et le Mali, doivent essayer de mettre de l’eau dans leur vin, en cheminant sur la voie de la négociation ou du dialogue en vue de permettre une sortie de crise apaisée.

Au cours d’une réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité, le mercredi 14 septembre 2022, les autorités ivoiriennes ont décidé de saisir la Commission de la Cédéao pour traiter cette situation. Que faut-il craindre finalement de cette crise ivoiro-malienne ?

La crise est de plus en plus diplomatique et je pense que c’est ce qu’il faut craindre parce que la diplomatie devrait être la solution. Mais si on voit une extrapolation de la crise, qui au départ était judiciaire, devenir diplomatique, il faut vraiment craindre des débordements. Parce qu’à la base, lorsque les 49 soldats ont été arrêtés au Mali, ils ont été mis à la disposition de la justice malienne. Ce qui est effectivement la voie la plus juste et la plus légale. En matière de justice, nous sommes engagés sur des actes communautaires qui font que le Mali et d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et les autres pays de la Cédéao sont liés par le traité à la Cour de justice de la Cédéao. Cet organe juridictionnel de la Cédéao a une mission qui transcende la compétence des juridictions nationales. Cette juridiction a une compétence supranationale qui fait que les décisions qui sont prises au niveau de cette juridiction communautaire sont censées s’appliquer de manière directe dans les différents pays membres de l’organisation.

Aujourd’hui, on peut effectivement espérer que, avec la saisine de la Cédéao, des voies juridiques peuvent être mobilisées pour permettre à la justice malienne d’être flexible sur le dossier des 49 militaires. Mais je demeure convaincu que l’option diplomatique demeure la plus efficace. Et c’est sur cette voie que les États doivent plus travailler.

Quel impact peut avoir la tension entre ces deux pays voisins, notamment sur le plan sécuritaire, économique et même social ?

Je dirais que l’impact peut être majeur sur le plan économique, surtout parce qu’on sait que le Mali est un pays enclavé et dépendant énormément de l’extérieur en termes d’importations. Nous importons plus que nous exportons. Compte tenu de notre situation géographique et de notre privation à un débouché sur la mer, nous sommes obligés de faire des transactions avec les États voisins qui nous entourent et qui ont des débouchés sur la mer, notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Guinée.

Aujourd’hui, si la crise s’envenime, cela peut effectivement avoir un impact sur les relations commerciales entre les deux États. Mais on sait bien évidemment que le Mali n’est pas le seul qui soit dépendant de ses voisins. Les autres voisins aussi sont dépendants du Mali en termes d’exportations de bétail par exemple, et même de viande. Le Mali fournit beaucoup de viande à la Côte d’Ivoire.

Nous demeurons donc aussi un État qui a beaucoup à apporter à ses voisins. Quoi qu’il en soit, le moment est mal choisi pour les deux États de faire le choix de laisser cette tension, une crise diplomatique, entraîner des crises économiques et même de défense. L’intérêt suprême des deux États réside dans l’apaisement des relations. Entre le Mali et la Côte d’Ivoire, nous sommes liés par l’histoire. Nous sommes liés par la culture.

C’est dans l’apaisement des relations que les deux États peuvent espérer sur le développement de leurs relations.

En tant que chercheur, que recommandez-vous concrètement pour tourner cette sombre page et faire régner plus de paix dans la sous-région, en l’occurrence entre le Mali et la Côte d’Ivoire ?

Il ne faut pas rompre le dialogue. Une crise, peu importe l’intensité, tant que les calanques demeurent, on peut toujours espérer. Le plus important, c’est de ne pas rompre le dialogue, c’est de travailler en sorte que les intérêts des deux États puissent être préservés et en même temps faire en sorte que les deux États puissent justement travailler ensemble dans la préservation non seulement de leurs intérêts nationaux, mais aussi dans la préservation de l’intérêt des autres États qui les entourent. Je veux parler bien évidemment de l’intérêt communautaire qu’il ne faudrait surtout pas oublier, parce qu’entre les peuples de la CEDEAO, nous sommes les mêmes. Nous sommes des frères et des sœurs.

Propos recueillis par Cheickna Coulibaly

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Amadou Konaté, directeur général des douanes maliennes
A la Une

Douanes maliennes : la nation reconnaissante encourage les efforts de l’Inspecteur général Amadou Konaté

by Chiencoro 27 septembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Malgré des crises multiformes, l’économie malienne se porte bien. Cette bonne santé est tributaire, en grande partie des sacrifices consentis par les douanes maliennes, sous le leadership de son directeur général, l’Inspecteur général Amadou Konaté. Un engagement qui lui a valu des reconnaissances de la nation.

Le travail bien fait, au bon moment et au bon endroit, force la reconnaissance, dit-on généralement. Le directeur général des douanes maliennes, l’inspecteur général Amadou Konaté, en est un bon témoignage. En un mois, deux distinctions. Le 19 septembre 2022, lors de l’inauguration de la direction générale des douanes, il a reçu des mains du président de la transition, le colonel Assimi Goïta, la Médaille d’honneur des douanes. Dans les jours à venir, il sera décoré Chevalier de l’Ordre national par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.

Quoi de plus normal après tant d’efforts louables à la tête de cette structure, poumon de l’économie malienne. Malgré un contexte difficile, marqué par une insécurité multidimensionnelle, la crise de la pandémie du Covid-19, les douanes maliennes sont restées mobilisées en 2021. Elles ont réalisé « 657, 880 milliards F CFA sur des prévisions annuelles de 656 250 milliards F CFA, soit un taux de 100,24 % », selon le DG des douanes maliennes.

Des saisis et des réformes

Dans la lutte contre les trafics illicites et la fraude, les soldats de l’économie malienne ont effectué des saisies spectaculaires en 2021 et 2022. Au total, on note également 437 kg d’or, 873 954 dollars, 991 510 euros, 30 000 000 F CFA de faux billets, ont été saisis ainsi que 2 tonnes 633 kg de chanvre indien, 7 499 munitions de guerre, 30 unités de détonateurs, 6 202 unités d’explosifs et 20 tonnes de produits précurseurs. Il faut noter aussi la saisie de 3 armes de guerre, de 57 tonnes 964 kg de viandes avariées, de 76 759 374 comprimés de faux médicaments et de 159,5 Kgs de cocaïne.

À tous ces acquis des douanes maliennes, sous le leadership de l’Inspecteur général Amadou Konaté, directeur général, il convient de mentionner aussi des réformes phares. « Sur vingt-deux (22) réformes programmées, une dizaine est mise ou en phase d’être mise en œuvre », a indiqué le DG des douanes maliennes dans son allocution lors de l’inauguration du nouveau siège de sa structure.

Sous le leadership de l’actuel DG, les douanes maliennes ont poussé leur engagement au-delà des frontières maliennes, en organisant la troisième bilatérale entre les administrations des douanes du Mali et de la Guinée à Bamako. D’autres perspectives sont également attendues, dans les prochains mois à venir, dans les relations bilatérales douanières avec l’Algérie et la Mauritanie.

Les reconnaissances de la nation témoignent donc de tout cet engagement et de cette abnégation dont l’inspecteur général Amadou Konaté fait montre dans l’accomplissement quotidien des tâches qui lui sont confiées.  

Chiencoro Diarra

27 septembre 2022 0 comments
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Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim
ActuPolitique

Tribune des Nations Unies : réaction des partis politiques et mouvements syndicaux au discours d’Abdoulaye Maïga  

by Bakary FOMBA 27 septembre 2022
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

A la suite du discours historique, prononcé samedi 24 septembre 2022, par le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, à la tribune de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, plusieurs partis politiques et mouvements syndicaux du Mali ont réagi par des communiqués.

Le secrétaire général des Nations unies, le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), le Chef d’État nigérien, la politique française au Mali ainsi que le président ivoirien, tous les partenaires récalcitrants à la vision souverainiste du Mali ont eu leur dose dans le discours du col. Maïga à la tribune des Nations unies. Un discours de rupture dans la pratique et la vision du Mali, qui aspire au renouveau.

Cette sortie a été un grand soulagement pour les Maliens à travers le monde.

« Discours mémorable et patriotique »

Dans un communiqué conjoint, publié dimanche 25 septembre 2022, les Comités exécutifs nationaux du Syndicat autonome des administrateurs civils (CEN-SYNAC) et le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (CEN-SYLTMAT) ont indiqué leur « satisfaction » de ce « discours historique du Premier ministre par intérim ». Ce « discours mémorable et patriotique réaffirme une fois de plus, la volonté inébranlable de nos autorités à redorer le blason de notre chère Patrie en rendant au digne Peuple du Mali toutes ses lettres de noblesse », précise-t-on.

Tout en saluant le courage et l’engagement patriotiques des autorités actuelles, à faire du Mali, un pays qui « impose le respect de ses valeurs sociétales », les CEN-SYNAC et SYLTMAT « font sienne de l’intégralité de ce discours et apporte tout son soutien aux autorités de la Transition dans l’édification d’un Mali nouveau, souverain et apaisé », lit-on dans ce communiqué conjoint.

« L’œuvre de reconstruction nationale »

De son côté, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) (y compris l’ensemble de ses structures nationales, régionales, locales et leurs membres) dit se retrouver dans « tous les aspects de la déclaration du Mali ». La centrale syndicale du Mali réaffirme également son « adhésion et soutien total à l’œuvre de reconstruction nationale entreprise par la Transition », précise-t-on dans ce document.

« L’espace privilégié »

Dans un communiqué du lundi 26 septembre 2022, l’Adéma-Parti africain pour la Solidarité et la Justice (Adéma-PASJ) se « réjouit » du discours du Premier ministre par intérim. La tribune des Nations Unies étant « l’espace privilégié pour exposer les priorités nationales, les réponses locales et sa vision du monde », cette grande formation politique n’a pas manqué de féliciter le Premier ministre Maïga, pour son discours, rappelant ainsi les trois principes qui guident l’action publique au Mali. Il s’agit notamment du respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et des partenaires ainsi que la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien.

Bakary Fomba

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Moussa Dadis Camara
PolitiqueSécurité

Massacre du 28 septembre 2009 : Moussa Dadis Camara en Guinée  pour comparaître devant la justice

by Bakary FOMBA 26 septembre 2022
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

Treize ans après le massacre du 28 septembre 2009, le procès sur le carnage, au cours duquel des cas de violation des droits humains ont été commis, s’ouvre mercredi 28 septembre 2022 à Conakry. L’ancien Président Moussa Dadis Camara est rentré dans le pays, pour répondre devant un tribunal, avec dix autres accusés, de sa responsabilité présumée dans cette affaire.

Le 28 septembre 2009, alors que le Forum des forces vives de Guinée, un regroupement composé d’ONG et de partis d’opposition organisait un rassemblement dans le principal stade de Conakry pour manifester contre la candidature de Moussa Dadis Camara, à l’élection présidentielle de janvier 2010, l’intervention des militaires a transformé cette manifestation en carnage. Des militaires ont tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes. Treize ans plus tard, ce procès historique s’ouvre dans un contexte sociopolitique assez tendu dans ce pays.

Un signal fort    

Ce massacre avait suscité l’émotion de la communauté internationale. Le parlement européen avait qualifié cet acte de « crime contre l’humanité ». Lors de ce procès tant attendu, l’ancien Président, Moussa Dadis Camara comparaitra, avec dix autres accusés.

Selon des internautes avertis, l’ouverture de ce procès reste un signal fort, démontrant ainsi la volonté des autorités actuelles de la Guinée, de placer le respect des droits humains et la lutte contre l’impunité au centre de leurs préoccupations.

Dans une lettre ouverte, adressée au Président du Comité national pour le rassemblement et la démocratie (CNRD), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), l’Organisation guinéenne des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) et l’Association de victimes parents et ami des événements du 28 septembre 2009 (AVIPA) ont accueilli positivement la décision d’ouverture de ce procès, prévu le 28 septembre prochain.

D’aucuns estiment que la tenue de ce procès permettrait finalement, aux victimes de ces tragiques et douloureux événements et leur ayant droit, d’obtenir justice, vérité, reconnaissance de leur statut et réparation.

Pour rappel, Moussa Dadis Camara est arrivé au pouvoir en 2008, à la faveur d’un coup d’État militaire, avant d’être contraint à l’exil au Burkina Faso.

Bakary Fomba

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Dépôt de gerbe de fleurs au monument de l'indépendance
ActuPolitique

22 septembre 2022 : retour sur 24 h de commémoration

by Bakary FOMBA 24 septembre 2022
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La République du Mali a 62 ans. Les Maliens ont célébré, jeudi 22 septembre 2022, le 62e anniversaire de l’indépendance du pays. À Bamako, notamment au niveau de la présidence malienne, cette commémoration a débuté depuis le mercredi soir.

Placé sous le signe de l’« Union dans la Souveraineté retrouvée », ce 62e anniversaire de l’accession du Mali à son indépendance revêt un caractère assez particulier dans un contexte politique singulier, marqué par un rapprochement plus accru avec le peuple frère de la Guinée, qui connait comme par coïncidence, les mêmes développements politiques que le Mali.

La présence en terre malienne du Colonel Mamadi Doumbouya, le président de la transition guinéenne, invité d’honneur de la présidence du Mali, qui a choisi Bamako pour son premier déplacement hors de la Guinée, depuis sa prise de fonction, le 5 septembre 2021, reste un véritable signe de rapprochement des « deux poumons dans un même corps ».

« Un jour de méditation sur nos devanciers » 

Un dépôt de gerbes de fleurs au pied du monument de l’indépendance, la prise d’armes au 34e bataillon militaire du génie militaire de Kati, l’exécution de l’hymne national et le défilé militaire ont été les temps forts de cet événement dans la capitale malienne.

Dîner offert par le président Goïta à son homologue guinéen
Dîner offert par le président Goïta à son homologue guinéen de la transition, le 21 septembre 2022. 📷Saheltribune.

Aussi faut-il noter la décoration du président guinéen, élevé à la dignité de Grand-croix de l’ordre national du Mali, à titre étranger, par son homologue malien. Autres temps forts de cette commémoration ont été le dîner offert à Doumbouya par Goïta et la remise des clefs de 35 ambulances au ministère malien de la Santé et du Développement social par les deux présidents. Un sabre a également été remis par le Col. Assimi Goïta à son homologue guinéen. Le sabre est un symbole de la droiture dans la tradition des officiers.

Au regard des progrès enregistrés dans plusieurs domaines, avec l’avènement des autorités actuelles, beaucoup de Maliens ont exprimé leurs satisfactions, affirmant que le pays retrouve de plus en plus sa souveraineté nationale.

Remise des clefs d'ambulances
Remise des clefs d’ambulances, devant la salle des banquets de Koulouba, le 22 septembre 2022. 📷Saheltribune.

« C’est un jour symbolique pour la Nation malienne. Un jour de méditation sur nos devanciers qui se sont battus pour l’indépendance de notre Nation, en l’occurrence le Président Modibo KÉÏTA et ses fidèles compagnons », a déclaré le colonel Assimi Goïta, au dépôt de gerbe de fleurs au monument de l’indépendance. À en croire le Col. Goïta, « la défense de la souveraineté, le respect de la souveraineté reposent nécessairement sur la défense des intérêts du peuple malien. Cela est un combat de générations pour chaque Malienne et Malien, pétri de patriotisme, d’intégrité et de loyauté ».

Les quatre piliers de la refondation

Toutefois, le Chef de l’État a lancé un « appel solennel à tous les Maliens de faire l’union sacrée autour des idéaux de la refondation ». Selon ses précisions, le processus de la refondation repose sur quatre piliers. Le premier est l’homme. Il faut avoir un Malien patriote, intègre, engagé pour la défense des intérêts du peuple malien. Le deuxième pilier, l’armée. Il faut bâtir une armée solide, plus agressive, capable d’intervenir en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance. Le troisième pilier est l’État. Avoir un État bien gouverné, un Mali débarrassé de la corruption, de l’injustice, un Mali développé. Le quatrième et dernier pilier est la cohésion sociale, l’union autour des idéaux de la refondation, a expliqué le chef de l’État malien, dans une interview accordée à la presse nationale et transmise en direct sur la télévision nationale.

Pour rappel, dans son discours à la Nation du mercredi soir (21 septembre), le Col. Goïta a appelé « les Maliens à ne pas succomber dans les démos de la division malgré les actions de manipulation et les campagnes médiatiques mensongères à but subversif visant à saper le moral de nos vaillants soldats et à créer la confusion au sein de notre peuple ».

Bakary Fomba

24 septembre 2022 0 comments
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Le président Doumbouya et Goïta
A la UnePolitique

Mali-Guinée : le Colonel Mamadi Doumbouya à Bamako pour le 22 septembre

by Sahel Tribune 21 septembre 2022
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Ce mercredi 21 septembre 2022, le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a accueilli, à l’aéroport international Président Modibo Keïta de Bamako-Senou, le Président de la Transition de la Guinée. Le colonel Mamadi Doumbouya prendra part aux festivités du 22 septembre.

À bord de l’avion présidentiel de la République du Mali, le Président guinéen de la transition a atterri à l’aéroport international de Bamako, à 16h45 minutes. Il a été accueilli et accompagné au Palais de Koulouba par son homologue malien avec lequel il aura des entretiens.

Certes depuis des années, le Mali commémore son accession à l’indépendance. À l’instar des années précédentes, elle ne sera pas célébrée avec faste en raison de la situation sécuritaire et politique du pays, mais la réception de Doumbouya la donne à une ambiance particulière.  

Notons que depuis l’embargo imposé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africains (Uemoa), le Mali et la Guinée rapprochent de plus en plus leur position. Les deux militaires à la tête de ces deux États travaillent à renouer les liens historiques entre les deux pays. « La Guinée et le Mali constituent deux poumons dans un même corps », a rappelé le président guinéen à sa descente d’avion.  

L’unité africaine et la pleine souveraineté

Du refus de fermer ses frontières avec le Mali à l’invitation d’une délégation malienne à prendre part à son Conseil des ministres, la Guinée prouve à travers des gestes l’unité des deux pays. Le transport du président Doumbouya à bord du Boeing présidentiel du Mali est aussi une preuve palpable de ce rapprochement des deux pays et de leur vision commune et partagée. À sa descente d’avion, le colonel Doumbouya n’a-t-il pas d’ailleurs prononcé à son accueil par son homologue malien, « Mbra môgô » (traduit en français ma famille).

Dans une courte interview accordée à la presse, à sa descente d’avion, le président guinéen de la transition a indiqué être au Mali en vue d’accompagner « le peuple malien, qui est un peuple frère ». Selon ses explications, il lui était « important d’être à Bamako pour fêter l’indépendance du Mali avec les frères maliens ».

Le Président Doumbouya prendra donc part demain aux festivités consacrées à la commémoration de l’accession du Mali à l’indépendance. Un geste hautement symbolique dans la marche des deux pays vers l’unité et la pleine souveraineté. Ce 62e anniversaire est placé sous le signe de l’union dans la souveraineté retrouvée.

F.T

21 septembre 2022 0 comments
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Dépôt de gerbes de fleurs au Monument de l'indépendance
Opinion

62e anniversaire d’indépendance : « Le Mali recouvre petit à petit sa souveraineté » (micro-trottoir)

by Bakary FOMBA 21 septembre 2022
written by Bakary FOMBA 5 minutes read

À l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de l’indépendance de la République du Mali, le site web d’informations générales, d’analyses, et d’enquêtes, Saheltribune.com, a réalisé un micro-trottoir. Des Maliens se prononcent sur le bilan des autorités actuelles de la transition. Nombreux sont les citoyens interrogés qui se montrent optimistes et estiment que le Mali reconquiert de plus en plus sa souveraineté.

Au Mali, le 62e anniversaire d’indépendance est placé sous le signe de l’union dans la souveraineté retrouvée. Nombreux sont les Maliens qui se disent satisfaits de la gouvernance actuelle et estiment que le colonel Goïta se trouve sur la voie tracée par le premier président Modibo Kéïta.  

Bassirou Traoré, professeur d’anglais au lycée Bocar Cissé de Niafunké

Bassirou Traoré
Bassirou Traoré, professeur d’anglais au lycée Bocar Cissé de Niafunké. 📷Saheltribune.

« Concernant la gestion actuelle du Mali, je suis très satisfait. Malgré le complot international orchestré à l’encontre de notre pays, les autorités de la transition sont en train de tout mettre en œuvre pour satisfaire le peuple. Cette transition bénéficie du soutien populaire. Les Forces de défense et de sécurité ont été mieux équipées en matériels de guerre très sophistiqués.

Je peux vous assurer que le Colonel Assimi Goïta est sur le chemin de Feu Président Modibo Keïta, premier Président de la République du Mali. C’est ce qui explique la bonne coopération bilatérale avec la Fédération de Russie aujourd’hui.

Nous n’avons pas besoin de célébrer ce 62e anniversaire de façon grandiose, avec à l’appui des démonstrations gigantesques. Nous devons nous concentrer sur notre lutte farouche contre les forces du mal.

Nous devrons accepter de souffrir pour atteindre notre objectif final. Celui d’accéder à notre vraie indépendance ».

Badié Cissé, vieux cultivateur basé à Dioïla

Badié Cissé
Badié Cissé, vieux cultivateur basé à Dioïla. 📷Saheltribune.

« Les autorités actuelles sont sur la trace du Président Modibo Keïta. Ce qui explique les actes qu’ils posent pour le bonheur du peuple malien. Avec ces dirigeants, je reste optimiste qu’on aura notre vraie indépendance ».

Yaya Dabo, écrivain et professeur de philosophie au Lycée Technique de Ségou (LT-SEG)

Yaya Dabo
Yaya Dabo, écrivain et professeur de philosophie au Lycée Technique de Ségou (LT-SEG). 📷Saheltribune.

« Je suis épris de joie, et animé d’un sentiment de patriotisme aigu. Modibo Keïta était un patriote engagé. Il avait épousé l’esprit du socialisme en mettant un accent particulier sur l’autosuffisance alimentaire, l’industrialisation grâce à laquelle, les jeunes diplômés étaient embauchés, ce qui réduisait le taux de chômage. Sur le plan militaire, Modibo avait choisi comme partenaire privilégié la Russie. Le Mali n’avait rien à envier aux autres pays de la sous-région sur ce plan.

Nous étions indépendants politiquement et économiquement. Pendant son règne (8 ans), il avait rehaussé l’image du Mali. En ce qui concerne la formation des cadres, l’école malienne était une référence. Aujourd’hui, Assimi Goïta est en train de redonner cette image du Mali, qui était devenu la risée des autres.

Avec le Président GOÏTA, je suis convaincu que nous redevenons maîtres de notre destin (économiquement, politiquement, militairement). Le Col. Goïta a été l’homme providentiel pour tout un peuple. Il a osé braver la France, la Communauté internationale, l’Union européenne (UE), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)… 

J’étais pessimiste avec l’arrivée des militaires au pouvoir, car les Maliens ont un mauvais souvenir du régime militaire. À la longue, j’ai commencé à avoir confiance en eux grâce à la montée en puissance de notre armée, leur bonne gestion des deniers publics. Je suis satisfait de leur bilan. Le Mali recouvre petit à petit sa souveraineté ».

Je garde espoir pour un nouveau Mali. Si les dirigeants donnent de bonnes leçons, le peuple est condamné à les suivre. La transition ne peut pas tout régler, mais peut poser les jalons du développement. Les multiples réformes de l’État, notamment la réécriture de la Constitution, le Code électoral, la Réforme de l’Armée et de l’Éducation, seront sans nul doute, des socles du développement du Mali dans le futur ».

Idrissa Coulibaly, chauffeur basé à Kalaban Coro, quartier du sud-est du district de Bamako

Idrissa Coulibaly
Idrissa Coulibaly, chauffeur basé à Kalaban Coro, quartier du sud-est du district de Bamako. 📷Saheltribune.

« Modibo Keïta était un panafricaniste et un tiers-mondiste convaincu. Mais son indépendance était partielle à cause de la non-valorisation de la langue nationale comme langue officielle.

Pour moi, il y a une très grande ressemblance entre le régime Modibo Kéïta et celui d’Assimi Goïta. Ils ont les mêmes visions : lutter pour l’indépendance et l’unité africaine. À l’allure où vont les choses, je suis optimiste quant à la naissance du Mali Kura ».

Porteur d’uniforme à la retraite

« Ce régime est une référence. Dès leur arrivée à la tête du pays, les militaires ont commencé par mener des actions prioritaires consistant à relever les multiples défis auxquels le Mali fait face depuis plusieurs années. Il s’est frayé un chemin permettant de s’auto-développer sans compter sur le monde extérieur, notamment les colons.

Ce jeune militaire a impressionné toute la planète par sa détermination pour la même cause que Modibo Keïta, en défendant l’indépendance du Mali et l’unité africaine.

Je lance un appel au peuple malien et aux pays africains à l’aider dans ses œuvres pour l’acheminement de cette noble lutte à bon port ».

Vendeuse d’habits au marché de Banconi, commune I du district de Bamako

« Malgré les multiples critiques à l’encontre de ce régime, il représente pour moi, le meilleur des régimes que j’ai vus passé (de l’avènement de la démocratie à celui d’avant le coup d’État du 18 août 2020). Je note plus de points positifs que négatifs. Toutefois, j’appelle à l’union sacrée autour des autorités actuelles afin de quitter l’indépendance nominale et accéder à la vraie souveraineté ».

Bakary Fomba

21 septembre 2022 0 comments
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Lancement de Kenekanko
Actu

Kenekanko : un nouvel instrument contre la corruption et les violations des droits humains au Mali

by Bakary FOMBA 21 septembre 2022
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Dans le cadre de la lutte contre la corruption et les violations des droits humains, la Fondation Tuwindi et l’Association malienne des Droits de l’Homme (AMDH), ont lancé officiellement, mardi 20 septembre 2022, au Grand Hôtel de Bamako, une application et une plateforme web.

Kenekanko, une application et aussi une plateforme web qui donne désormais aux citoyens maliens de l’intérieur comme de la diaspora la possibilité de dénoncer des cas de corruption et de violation des droits de l’homme dans leur pays. Des dénonciations qui sont ensuite vérifiées par les médias partenaires de cette initiative de la fondation Tuwindi.

Susciter des poursuites judiciaires

Ce Projet permet de faire le monitoring des cas de corruption et de violations des droits humains. Il s’agit de produire des articles d’investigation basés sur des alertes recensées sur cette plateforme technologique. Des articles pouvant susciter des poursuites judiciaires contre des présumés corrompus.

Parmi les défis qui fragilisent les institutions démocratiques et plusieurs fonctions clés de l’État malien figurent la corruption et la violation des droits humains. Malgré les efforts consentis par l’État à travers la mise en place des institutions spécialisées de prévention de la lutte contre la corruption et les violations des droits de l’homme, ces pratiques continuent d’avoir la peau dure en République du Mali. Plusieurs rapports d’organisations non gouvernementales (ONG) tirent la sonnette d’alarme sur des cas de corruption et la situation des droits de l’homme dans ce pays sahélien.

Ces phénomènes demeurent des facteurs susceptibles de handicaper le développement du pays. Le Projet d’appui à la lutte contre la corruption et le monitoring des violations des droits de l’homme, « Kenekanko », a vu le jour en vue de réduire les méfaits de ces pratiques.

« Premier frein au développement du pays »

« La corruption constitue le premier frein au développement du pays sachant que les fonds détournés [peuvent] servir à améliorer les secteurs phares » du pays notamment la santé, l’éducation, l’agroalimentaire ou encore la culture, les services publics et l’environnement, déplorent les initiateurs de ce projet d’appui à la lutte contre la corruption et les violations des droits de l’homme.

Selon les rapports annuels présentés par le bureau du vérificateur général, de 2013 à 2017, « l’État malien a perdu plus de 300 milliards de francs CFA (457 millions d’euros) à cause de la fraude et de la mauvaise gouvernance », ont rappelé les organisateurs de la cérémonie de lancement de Kenekanko. Le classement international de la corruption de 2022 « place le Mali à la 71e position des pays les plus corrompus ».

Concernant la violation des droits de l’homme, le Mali enregistre également un nombre assez élevé, notamment avec l’augmentation du nombre de personnes tuées, qui a « connu une hausse exponentielle de 324 % ».

Selon un article publié sur ONU info, du 1er janvier au 31 mars 2022, la Minusma a « recensé 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire au Mali », a-t-on indiqué.

Bakary Fomba

21 septembre 2022 0 comments
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Camp de réfugiés dans la région de Mopti
Sécurité

De Ménaka à Kidal : en quête de sécurité

by Sahel Tribune 20 septembre 2022
written by Sahel Tribune 5 minutes read

À Ménaka, au Mali, la dégradation de la situation sécuritaire a contraint environ 54 000 personnes à quitter les lieux. Vivant principalement d’élevage et de maraîchage grâce à la marre de la ville, elles affluent pour la plupart vers la commune voisine de Kidal, une région pastorale de plusieurs milliers d’habitants où les conditions de vie restent rudes.

Sous sa tente de fortune, en plein dans le Sahara malien, Almouner observe l’engouement des siens autour de la distribution d’aide en espèces en cours, organisée par le Comité international de la Croix-Rouge. Tous sont ravis car, avec cet appui, ils vont pouvoir acheter de la nourriture, des nattes, des couvertures et quelques ustensiles de cuisine. Le regard lointain, nostalgique de son Ménaka, ce grand-père de 80 ans n’aurait jamais pensé devoir fuir sa région pour une autre sans moyens de subsistance et où l’avenir s’annonce autrement difficile.

Apeurés et paniqués

« On ne sait pas de quoi demain sera fait. Nous avons dû laisser nos biens et notre bétail derrière nous, et il faut prendre soin des enfants », confie-t-il.
Habituée à l’afflux de nouveaux arrivants depuis plusieurs semaines, ici, la population hôte d’Achibagho partage avec ces personnes déplacées le peu qu’elle a. Cependant, tous le savent, cette situation n’est pas tenable.
« De nos jours, les temps sont durs pour les communautés et leurs bétails. Nous manquons d’eau, de nourriture, de pâturage et beaucoup d’autres choses. Il est très difficile pour nous de supporter une pression supplémentaire », affirme Ibrahim, un habitant.

Arrivés à Achibagho, à Kidal, avec pour unique bien les vêtements qu’ils portaient, Almouner et sa famille, comme des milliers d’autres personnes déplacées, sont dorénavant dépendants de la bonne volonté des hôtes et de l’aide humanitaire. C’est avec un traumatisme que l’octogénaire se souvient de cette triste nuit où tout a changé pour eux.

« Nous avions à peine entamé notre dîner quand les tirs d’armes ont retenti à l’entrée du camp, raconte-t-il. Apeurés et paniqués, nous nous sommes faufilés à travers les arbustes. Quand nous avons constaté une certaine accalmie, nous avons réalisé que Fatima, ma belle-fille, avait disparu. Désemparés et tourmentés, on a marché 30 kilomètres avant d’atteindre un campement. Grâce à deux ânes que nous avons reçus là-bas, nous avons pu rejoindre le cercle d’Achibagho quelques heures après. »

Fatima, qui avait suivi un autre groupe de personnes déplacées jusqu’à Achibagho, a retrouvé sa famille deux semaines après au grand bonheur de tous. Cependant, à Kidal, d’autres défis les attendent.

Une région d’accueil aride et fragilisé

La commune de Kidal s’étend sur 260 000 km2 du Sahara au Sahel et est entièrement désertique avec des conditions de vie très rudes. On y retrouve des acacias, des balanites et d’autres arbustes typiques de la région de l’Adrar des Iforas. En cette période d’hivernage, la pluie tombe pour la quatrième fois sur la ville et les températures varient entre 45 et 46 °C. Ici, on compte approximativement 21 000 personnes déplacées de Ménaka.
Autrefois foyer des tensions, la région est entièrement située dans la zone agroclimatique saharienne, où les moyens de subsistance des populations sont, pour l’essentiel, l’élevage, le commerce et un peu de maraîchage. Ces activités sont aujourd’hui mises à mal. La région est relativement calme maintenant, mais les vestiges laissés par le conflit passé restent importants et affectent des milliers de personnes. À ceci s’ajoutent les aléas dus au changement climatique.

Le Mali fait en effet parti des 25 pays les plus fragiles face au changement climatique, d’après l’indice ND-Gain. Ce phénomène vulnérabilise davantage les populations en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle, d’accès à l’eau et à la protection.

« La pluviométrie est déficitaire, le tarissement des puits est de plus en plus précoce et les écarts de température sont importants. Ces états ont engendré une diminution importante des zones de pâturage et de la masse fourragère disponibles, provoquant ainsi des migrations précoces des populations vers des endroits plus propices pour survivre. On remarque une concentration autour des points d’eau existants (marres, puits, forages, etc.), ce qui peut provoquer des tensions. Et c’est pareil sur les sites d’accueil », explique Fatogama Traoré, délégué au programme Eau et Habitat du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

À ces problèmes s’ajoute encore l’accès restreint aux services sociaux de base. Les centres de santé communautaire sont tous déserts : un seul centre de référence fait office d’hôpital pour toute la région. En outre, la plupart des écoles sont non fonctionnelles. Des milliers d’enfants
n’ont jamais eu la possibilité d’aller à l’école et des milliers d’autres sont déscolarisés.

Surmonter les épreuves pour reconstruire un avenir

Malgré toutes ces contraintes, pour Almouner et les autres personnes déplacées, il est pour l’heure inimaginable de retourner à Ménaka. Entre se retrouver au cœur des affrontements ou vivre à Kidal, le choix est vite fait. Il faut désormais faire avec les défis de ce nouvel environnement et espérer s’en sortir.

Actuellement, ces populations font paître les bétails de leurs hôtes en contrepartie de lait ou encore de denrées. Cette activité leur permet de gagner en autonomie, car il est impossible pour elles d’envisager de rester dépendantes de l’aide humanitaire. Elles réfléchissent ainsi aux voies et moyens pour se reconstruire, en espérant un jour s’affranchir complètement de l’aide extérieure.

Alléger la souffrance des populations grâce à l’aide humanitaire

Pour réagir face à ces difficultés qui pèsent sur ces populations, le Comité international de la Croix-Rouge développe plusieurs activités pour les soutenir. Nonobstant les réponses apportées, beaucoup reste à faire. L’espace humanitaire rétrécit de plus en plus alors que les besoins s’intensifient à mesure que les déplacements augmentent. C’est pourquoi le CICR appelle toutes les parties au conflit à favoriser l’acheminement de l’aide humanitaire et leur demande d’encourager à soutenir les activités humanitaires.

Source : CICR


Notre rédaction a apporté quelques modifications au texte

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Nouveau siège des douanes
Actu

Douanes maliennes : inauguration de la nouvelle direction générale à Samanko II

by Chiencoro 19 septembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Les douanes maliennes disposent désormais d’un siège ultramoderne, situé dans la commune du mandé. Cet immeuble, qui abritera la direction générale des douanes, a coûté au budget national plus de quatre milliards de F CFA. La coupure du ruban de ce joyau architectural a été faite par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, ce lundi 19 septembre 2022.

Coupure de ruban
Coupure de ruban du siège de la direction générale de la douane par le président de la transition, le 19 septembre 2022. 📷Saheltribune.

Réalisé en cinq niveaux (R+4) et comprenant cent quarante-sept bureaux, le nouveau siège de la direction générale des douanes du Mali est situé sur la route de Siby, dans la commune du mandé, région de Koulikoro. Ce joyau architectural comporte deux salles de conférence, deux ascenseurs, une salle multimédia, deux escaliers de secours, une salle d’archives et un réfectoire pour cent convives situé sur la terrasse supérieure, selon les précisions de l’inspecteur général des douanes Amadou Konaté, directeur général des douanes.

Une première dans l’histoire

Cet immeuble, bâti sur une superficie de 30 hectares, abritera les bureaux du directeur général des douanes et de son adjoint, les quatre services en staff auprès du directeur général des douanes, cinq des sept directions centrales de la douane, le service de sécurité et le service d’entretien. Ces trente hectares abriteront également le Centre de formation des douanes ainsi que les futures infrastructures du Centre d’expertise technique, du centre de formation militaire des agents des douanes, des logements d’astreinte pour le personnel en service et un parking de trois cents (300) places, a expliqué le patron des douanes.

Le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a précisé que « […] c’est la première fois, depuis 1960, que l’Administration des Douanes du Mali disposera d’une infrastructure construite spécialement pour abriter les services centraux de la Direction générale des Douanes ». Aussi est-il une première « dans l’Histoire de notre pays qu’un service central de l’État se trouvera loger en dehors des limites territoriales du District de Bamako », a précisé également le ministre Sanou.

Hommage aux martyrs

Entre 2011 et 2022, « dix-huit agents des douanes, tous grades confondus, ont perdu la vie dans l’exercice de leur fonction sous les balles du terrorisme. Vingt-cinq (25) agents des Douanes ont été blessés sur la même période », a rappelé le ministre Sanou.

Dépôt d'une gerbe de fleurs
Dépôt d’une gerbe de fleurs au monument des martyrs par le président de la transition. 📷Saheltribune.

Dans la cour de cette structure administrative est érigé un monument en hommage à ces agents tombés pour la patrie. Au pied de ce monument, au cours de cette cérémonie d’inauguration, le président de la transition a déposé une gerbe de fleurs en vue de rendre hommage à ces martyrs.

La réalisation de cette infrastructure, aux dires du ministre de l’Économie et des Finances, a coûté au budget national 4 531 198 197 F CFA. C’est « un véritable joyau architectural, spacieux et fonctionnel, à la dimension des attentes du pays à l’endroit de notre administration », s’est réjoui l’inspecteur général Amadou Konaté, directeur général des douanes.

Chiencoro Diarra

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Adama Diarra
Exclusif

Économie locale : ULPK-Dioïla, une Union agroécologique qui promeut la politique genre [Interview]

by Bakary FOMBA 16 septembre 2022
written by Bakary FOMBA 5 minutes read

Adama Diarra est détenteur d’un Master en gestion de projet et d’une maîtrise en géographie aménagement. Après plusieurs fonctions au sein des Organisations non gouvernementales (ONG), il est actuellement le Coordinateur technique de l’Union locale des productrices de beurre de karité de Dioïla (ULPK-Dioïla). Une union agroécologique qui promeut la politique genre.

Cette Union est composée de 45 coopératives productrices de beurre de karité. Au sein de laquelle, le jeune Diarra s’occupe notamment du management administratif, technique, organisationnel et institutionnel. En plus de la recherche de financement, de gestion des contrats de partenariat et de la suivie du respect des clauses contractuelles, M. Diarra conçoit également des projets et programmes de développement de cette jeune entreprise, basée dans la capitale du Baniko (Dioïla).

Dans cette interview, accordée à Sahel Tribune, il évoque entre autres : le fonctionnement d’ULPK-Dioïla, évoluant dans la production du beurre de karité bio et conventionnel ainsi que de plusieurs gammes de savon à base de ce beurre. Il indique aussi l’application de bonnes pratiques agroécologiques par cette union, en vue de réduire l’impact de leurs activités sur l’environnement. Aussi M. Diarra souligne-t-il la contribution d’ULPK-Dioïla dans la réduction du chômage dans la région de Dioïla. Nous vous invitons à lire notre entretien exclusif.

Les femmes récoltent des amandes de Karité
Les femmes récoltent des amandes de Karité. 📷Saheltribune.
Sahel Tribune : pourquoi l’Union locale des productrices de beurre de karité bio et équitable (ULPK-Dioïla) ? Pourquoi bio ?

Adama Diarra : ULPK-Dioïla produit le beurre de Karité bio. Il s’agit du beurre naturel, sans mélange d’autres ingrédients ou produits. ULPK-Dioïla a un champ de Karité d’environ 362 hectares. Dans ce champ, on ne cultive pas, on ne coupe pas de bois, pas de pulvérisation de poisons (ni herbicides ni insecticides), ni feux de brousse). Les amandes sont collectées dans cette parcelle pour être transformées en beurre naturel qui sera certifié après analyse aux laboratoires par Ecocert (organisme certificateur de beurre bio), qui donne à ULPK-Dioïla : le certificat Bio.

Pourquoi alors équitable ?

Le beurre équitable est le beurre conventionnel dont les amandes sont collectées dans tout type de champs. En commerce équitable, on respecte le droit des productrices, le droit des enfants. Pour produire le beurre équitable, les femmes qui collectent les amandes sont dotées de codes. Ce code est écrit sur le sac de noix depuis au niveau village avant l’envoi à ULPK-Dioïla. Ce code permet de connaître le promoteur de chaque sac. Aussi, après la vente de beurre, les productrices perçoivent une ristourne.

Depuis combien d’années vous menez cette activité ?

ULPK-Dioïla est dans la production de beurre bio et équitable, il y a 3 ans. Car on tire un revenu monétaire intéressant. Actuellement, nous avons les deux certificats : Certification Biologique et Certification fair for live (équitable). Les Européens (France, Belgique, Canada, Allemagne, Italie, les États-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni) sont les acheteurs de beurre équitable et même bio.

Comment faites-vous pour accéder aux matières premières entrant dans vos productions ?

Nous trouvons nos matières premières auprès de nos membres, au niveau village. ULPK-Dioïla a mis en place 45 coopératives dans 45 villages, répartis dans 7 communes. Chaque coopérative collecte les amandes pendant l’hivernage et les stocke dans leur magasin. Elle nous informe de la quantité disponible et on part l’acheter. ULPK-Dioïla a également un champ de Karité pour le bio.

Quand nous parlons de karité ou de beurre de karité, nous voyons généralement les femmes. Quelle est la contribution des femmes dans la production au sein de l’ULPK-Dioïla ?

Les femmes sont chargées de la collecte d’amandes, le triage de noix de qualité, du séchage de noix, de la mise en sac, de la production de beurre et du battage de pattes. Elles sont également chargées de la mise de beurre en pots et emballage ou étiquetage.

Alors quelles sont les activités qui reviennent aux hommes ?
Les femmes ULPK
Les femmes ULPK ramassent des amandes de Karité.📷Saheltribune.

Au sein d’ULPK-Dioïla, les femmes sont chargées des activités simples : suivi baratte électrique, production beurre, conditionnement et la mise en pot. Les hommes s’occupent des travaux physiques : chargement des sacs, pesage de noix et de beurre, chargement et déchargement des camions en noix ou beurre brut, conduite de moto tricycle, conduite de moulin de mouture et moulin de concassage. Ceux-ci s’occupent également du nettoyage régulier des matériels d’exploitation ainsi que l’animation des formations pratiques sur le terrain.

Quelles sont les gammes de produits disponibles à ULPK-Dioïla ?

Concernant les gammes de savon, nous avons : le savon Sanya, le savon Kokadjé, le savon Kabacourouni.

Concernant le beurre : nous avons le Beurre Bio et Beurre Fair for life.

Savon ULPK
Une gamme de produits, du savon, fabriqué par ULPK-Dioïla. 📷Saheltribune.
Quelle est votre capacité annuelle de production ?

La capacité annuelle de production de beurre de Karité brut certifié biologique et commerce équitable chez ULPK-Dioïla s’élève à 311 tonnes.

En quoi peut-on dire que l’ULPK-Dioïla contribue à réduire le taux de chômage dans la région de Dioïla ?

À travers la création d’emplois directs et indirects, ULPK-Dioïla contribue à la réduction du taux de chômage dans la région de Dioïla. En 2019, nous avons engagé cinq animatrices terrain, un chef de production et deux agents de sécurité. En 2021, nous avons également recruté un contrôleur interne, un moulinier, un agent commercial et deux stagiaires venant de l’université de Ségou, pour leur mémoire de fin de cycle.

En plus des emplois indirects créés (postes de revendeurs de savon et de beurre de Karité, revendeur de crèmes de pommades, transporteurs de nos produits de Dioïla à Bamako, chargeurs-déchargeurs, consultants), 438 femmes membres ont également des revenus mensuels au sein d’ULPK-Dioïla.

Comment faites-vous pour réduire l’impact de vos activités sur l’environnement ?

Pour réduire l’impact de nos activités sur l’environnement, nous plantons chaque année 1000 jeunes plants de Karité et 100 pieds de baobabs ou de moringa. Nous transformons aussi nos résidus ou déchets de production en compost organique en tas (engrais organique), qui fertilise les champs ou périmètres maraichers des femmes.

Nous appliquons de bonnes pratiques agroécologiques telles que les cordons pierreux, les pare-feu, le greffage de Karité, la régénération naturelle assistée (RNA) et l’application d’autres technologies de l’économie de gestion environnementale.

Propos recueillis par Bakary Fomba

16 septembre 2022 0 comments
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Semaine nationale de la réconciliation
A la UnePolitique

Réconciliation nationale : le Mali lance la 1re édition de la Senare

by Chiencoro 15 septembre 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Les travaux de la 1re édition de la Semaine nationale de la réconciliation (Senare) ont démarré, ce jeudi 15 septembre 2022, au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Le lancement des travaux était présidé par le chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta. 

« Que chacun puise dans ses ressources les plus profondes afin d’avoir la force de pardonner aux autres à mesure de se faire pardonner. Car pardonner, c’est retrouver la paix intérieure, c’est tout simplement vivre en paix. » C’est en ces termes que le président malien de la transition a déclaré ouvert les travaux de cette 1re édition de la Senare, dont le thème est : « Faisons de la diversité un atout pour la cohésion sociale au Mali ».

Renforcer la réconciliation et le pardon

Cette Semaine est une aubaine pour les Maliens de chasser « les démons de la division et de la terreur afin que germent les perspectives de développement ».

En organisant cette Semaine, explique le chef de l’État du Mali, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix, Col-Major Ismaël Wagué, donne un « écho favorable » à une demande du peuple malien. Demande dont la finalité est de trouver des solutions endogènes aux problèmes nationaux, et qui avait été formulée lors de la Conférence d’entente nationale en 2019.

Lors du point de presse de lancement des préparatifs de cette Semaine, le ministre Wagué avait précisé que les conclusions de cette conférence ont été endossées par la Loi n° 2019-042 du 24 juillet 2019 portant Loi d’entente nationale, dont l’objectif est de « renforcer la réconciliation et le pardon entre les Maliens ». Une loi qui institue en son article 7 cette « Semaine de la Réconciliation nationale ».

Panser les plaies et prévenir d’autres blessures

« C’est en application de cette disposition que nous avons décidé, à travers l’Arrêté n° 2021-5480/MRPCN-SG du 27 décembre 2021 de fixer la date du 15 au 21 septembre de chaque année, comme Semaine de la Réconciliation nationale », a expliqué le ministre de la Réconciliation, qui se montre confiant que ce cadre permettra de relever les défis du vivre ensemble à travers des activités de sensibilisation devant se tenir dans chaque région du pays.

Le président Goïta a exhorté les Maliens à donc développer « l’esprit de pardon et de réconciliation en se focalisant sur ce qui nous rapproche plutôt que de ce qui nous éloigne les uns des autres ». Il estime que la tenue de cette Semaine, dédiée à la réconciliation, est « une grande opportunité que les filles et les fils du Mali mettront à profit pour panser les plaies malheureusement causées par l’incompréhension, et prévenir d’autres blessures ».

La tenue de cette Semaine nationale de la réconciliation, du 15 au 21 septembre, est assez symbolique « car elle précède la commémoration de la fête d’Indépendance du Mali, symbole d’unité nationale et de souveraineté ».

Chiencoro Diarra

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Engins explosifs improvisés
ActuSécurité

Engins explosifs au Mali : plus de 200 victimes civiles enregistrées depuis janvier

by Sahel Tribune 12 septembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Au Mali, les engins explosifs (EE) demeurent une véritable menace pour la population civile. Au 31 août 2022, 239 civiles étaient victimes de ces engins, dont 72 tuées et 167 blessées, contre 400 victimes (103 tuées et 297 blessées) en 2021, selon les chiffres du Service de l’action contre les mines des Nations Unies (UNMAS).  

Cartographie des EE
Cartographie de la présence des engins explosifs improvisés (EEI)/mines à travers le pays. 📷Ocha Mali.

Depuis le début de l’année, le nombre d’incidents liés à l’utilisation des mines était estimé à 134 contre 245 en 2021. La région de Mopti demeure la plus touchée par les engins explosifs improvisés (EEI)/mines (37 %). Elle est suivie par Ségou (25 %), Tombouctou (13 %), Gao (10 %), Kidal (8 %), ensuite Koulikoro (4 %), Sikasso (2 %) et Kayes (1 %). Une extension du phénomène vers le sud du pays continue d’être observée dans les régions de Koulikoro, Sikasso et Kayes, indique la même source.

« Parmi les groupes de personnes qui courent un risque élevé d’être exposées à ces engins figurent les personnes effectuant des mouvements transfrontaliers, les enfants, les femmes et les jeunes filles à la recherche d’eau et de bois de chauffe », lit-on dans un nouveau rapport de Ocha Mali.

En plus du risque de décès, de blessures et de leurs séquelles, ainsi que des dommages psychologiques et des handicaps, la présence d’engins explosifs entraine des difficultés d’accès aux moyens de subsistance pour les personnes vulnérables.

La rédaction

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ÉducationSécurité

Insécurité/Afrique occidentale et centrale : plus de 12.400 écoles fermées l’an dernier

by Chiencoro 8 septembre 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

L’insécurité persistante et croissante dans la région africaine du Sahel, dans le bassin du Lac Tchad et en République démocratique du Congo a contraint des milliers d’écoles dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et centrale à fermer leurs portes ou à cesser de fonctionner, selon une organisation onusienne.  

« À la fin de l’année scolaire 2021-22, plus de 12.400 écoles ont été fermées au Burkina Faso, au Cameroun, en République centrafricaine (RCA), en République démocratique du Congo (RDC), au Mali, au Niger et au Tchad », a précisé le fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), dans un nouveau rapport publié le 7 septembre. Ces fermetures d’écoles en Afrique de l’Ouest et Centrale sont la conséquence directe de la recrudescence des attaques et des menaces de violence contre les écoles, les élèves et les enseignants dans toute la région.

« Soit les enseignants ont fui, ne laissant personne pour enseigner, soit parce que les parents ont trop peur pour envoyer leurs enfants à l’école ou sont eux-mêmes dans un processus de déplacement forcé à répétition vers des zones plus sûres », a indiqué le fonds onusien.

Le Burkina Faso en tête

C’est au total, 57 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes qui sont ainsi privés d’école dans ces deux régions. Ce qui  représente près d’un enfant non scolarisé sur quatre dans le monde. « Ce chiffre est d’autant plus alarmant qu’il représente le double de la part de la région dans la population mondiale des enfants de l’âge correspondant (6 à 18 ans – 12,05%) », a souligné l’Organisation des Nations unies.

Le Burkina Faso demeure le pays le plus touché, avec près de 4.258 écoles fermées. Il est suivi par  le Cameroun (3.285), le Mali (1.730), la RCA (999), le Nigéria (934), le Niger (890), la RDC (307) et le Tchad (10).

Le rapport onusien précise que dans les pays du Sahel central, Burkina Faso, Mali et Niger, les fermetures d’écoles attribuables aux attaques et aux menaces de violence ont été multipliées par six en un peu plus de deux ans à peine.

Les Nations Unies invitent les gouvernements, toutes les parties au conflit et la communauté internationale « à prendre des mesures concertées pour mettre fin aux attaques et aux menaces contre les écoles, les étudiants et le personnel scolaire en Afrique de l’Ouest et Centrale ».

C.D

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Goïta et Doumbouya
A la UnePolitique

Mali-Guinée : Goïta et Doumbouya regardent dans la même direction

by Chiencoro 8 septembre 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Animés par un élan panafricaniste, les présidents maliens et guinéens de la transition travaillent à redynamiser les relations entre leurs pays. Les deux chefs d’État regardent dans la même direction.

« Le Mali et la Guinée sont deux poumons dans un même corps », avait déclaré Ahmed Sékou Touré, père de l’indépendance guinéenne et premier président de la Guinée indépendante. Un passage qui témoigne de la vitalité des relations de bons voisinages qui ont toujours existé entre ces deux États.  

Depuis leur arrivée au pouvoir, à travers des coups d’État, les présidents Goïta et Doumbouya travaillent à redynamiser cette relation historique, dans « l’intérêt de leurs peuples ».

L’élan panafricaniste  

« Avant la CEDEAO, l’Union africaine, les Nations Unies, il y a ce qu’on appelle le voisinage immédiat. La Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Sénégal sont des pays à voisinage immédiat », a expliqué Morissanda Kouyaté, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération internationale, de l’intégration africaine et des Guinéens de l’Étranger. Et de rassurer en ajoutant : « Les deux présidents veulent redynamiser, dépoussiérer ces relations et les mettre au service de nos peuples ».

Le 4 août 2022, au palais Mohammed V de la Guinée, cinq ministres maliens avaient pris part au Conseil des ministres, présidé par le colonel Mamady Doumbouya. Une session qui était placée sous le signe du renforcement de l’axe de coopération guinéo-malienne.

Les deux colonels à la tête de ces pays sont animés par cet élan panafricaniste. « Nos deux chefs d’État se situent dans l’héritage historique de l’engagement panafricain qui a été tissé entre nos deux pays », a précisé Addoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, lors d’une visite de son homologue guinéen au Mali, le 7 septembre, au palais de Koulouba.

Domaines de coopération

Si depuis 2012, des contingents guinéens participent aux côtés des militaires maliens dans la lutte contre le terrorisme, il convient de souligner aujourd’hui que la coopération entre les deux pays dans le domaine sécuritaire se renforce davantage. Ils se donnent la main en vue de mieux contrôler leurs frontières.

Les colonels Goïta et Doumbouya ainsi que les gouvernements maliens et guinéens ont donc la responsabilité de donner un contenu économique concret aux échanges entre ces deux peuples afin de permettre d’avoir des projets structurants, exhorte M. Diop.

Le diplomate guinéen rassure que d’ores et déjà il y a un immense chemin sur lequel les deux pays peuvent s’engager : les routes, les chemins de fer, les voies aériennes et même le transport fluvial.

Parmi les pays membres de la Cédéao, la Guinée était le seul à refuser de fermer ses frontières avec le Mali, lorsque celui-ci subissait les sanctions de cette organisation ouest-africaine.

Grâce à la vision de ces deux soldats, la Guinée et le Mali se réveillent et mettent en œuvre la volonté des pères des indépendances.

Chiencoro Diarra

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Collectif de la société civile burkinabè
Politique

Ouagadougou : un Collectif déclare la « mort de l’emblème français » en Afrique

by Sahel Tribune 7 septembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Ce mercredi 7 septembre 2022, lors d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou (capitale burkinabè), le Collectif des organisations de la société civile pour le Sahel (COSC-Sahel) a, à travers un coq agonisant, annoncé la « mort de l’emblème français » en Afrique, rapporte Faso7.

Pour annoncer ce décès, indique notre source, ce collectif de la société civile burkinabè a brandi la dépouille mortelle d’un coq, dont le plumage est peint aux couleurs du drapeau français.

« Le COSC-Sahel, présente au monde entier la dépouille mortelle de cet emblème qui se change en prédateur des emblèmes des pays africains », a déclaré Larda Lompo, porte-parole du collectif, en montrant un coq mort. Lorsque la France intervient dans la défense d’un pays africain, estime M. Lompo, son emblème (coq) change et prend le nom du prédateur de l’emblème du pays africain concerné.

Pour le COSC-Sahel, la « force d’entrée de la France en tant qu’État prédateur se trouve dans le nom qu’il donne » à ses forces d’intervention dans les pays africains. À titre d’exemple, le collectif cite notamment le cas de la Libye, avec « Harmattan », et celui du Mali « Serval et Barkhane ».

Au cours de cette conférence, faut-il rappeler, le COSC-Sahel n’a pas manqué de manifester son mécontentement face à la lenteur de la tenue de la réunion d’urgence du Conseil de Sécurité des Nations Unies, demandée par le Mali.

La Rédaction

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Mobilisation au monument de l'indépendance
Opinion

Patriotes, soyez bénis ! (Éditorial)

by Sahel Tribune 7 septembre 2022
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Défendre la patrie est un devoir sacré opposable à tous les citoyens. Les Maliens, dans leur écrasante majorité, sont admirables. S’ils ne s’étaient pas levés résolument, leur pays serait encore sous les rênes courtes et prédatrices des sectes politiciennes successives qui l’ont précipité dans un cul-de-sac d’une profondeur abyssale d’où il n’aurait jamais pu remonter.

Pour ne considérer que la dernière oligarchie carnassière qui a fait saigner la patrie plus que tout, non seulement nous risquions tout ce qui restait de notre pays, mais il était fort probable que le nom Mali devienne même une pièce à rechercher dans les musées de l’histoire, en dépit du glorieux empire qu’il a incarné. Dieu merci, les Maliens ont l’amour de leur pays vissé à l’âme. Le pronunciamiento du 18 août 2020 leur a permis, depuis deux ans, à reprendre l’initiative historique inscrite dans l’exigence de recouvrer la souveraineté totale et entière de leur pays. La marche est irrésistible, on le voit à longueur de temps, malgré les crocs-en-jambe sans fin.

Bonne nouvelle pour une école performante

L’Armée nationale a relevé la tête, elle se dote régulièrement d’équipements efficaces propices à l’accomplissement de ses missions de défense du territoire, des populations et de leurs biens; elle traque les forces du mal, qui voient le spectre de leurs crimes se rétrécir. Le Mali s’est doté d’une vraie école de guerre, d’un hôpital militaire haut de gamme en construction.

Dans cinq ans, nous aurons notre Complexe numérique à Dialakorobougou et il sera comme la Silicon Valley, en tout cas pas si loin. Pour la première fois, nous allons disposer d’une société pour la recherche et l’exploitation des ressources minérales de notre pays, avec la particularité de l’État comme actionnaire unique. Le 11 mai 2022, le conseil des ministres a annoncé l’audit des mines du Mali, qui permettra à l’État d’empocher désormais des milliards qui lui échappaient du secteur durant des décennies.

Quant aux examens du DEF et du Baccalauréat de cette année, ils ont donné l’occasion de savoir que les fraudes en milieu scolaire ne sont pas des monstres invincibles, bonne nouvelle pour une école performante apte à produire des citoyens bien formés et moralement aptes.

A la fois de l’Économie et des Finances

Ce n’est pas tout, mais la liste ne peut pas être exhaustive. Malgré un embargo injuste, illégal, illégitime, cruel et criminel qui lui a été imposé par les instances sous régionales, africaines et internationales, le pays n’a pas croulé, preuve de la résilience des nôtres. Bref, l’avenir, si les tendances actuelles sont maintenues et renforcées en dépit du rebondissement cyclique des tares d’hier, s’annonce radieux.

Pour en arriver à ces bons comptes, il a fallu l’émergence des patriotes que le Ciel en sa magnanimité a permise pour sauver le pays martyrisé. De jeunes officiers, conscients de leur devoir, témoins sur les théâtres d’opération des perfidies multiples et inadmissibles des cliques de gouvernants inconscients, ont pris les rênes de l’État. Mais l’affaire n’est pas que militaire. Des patriotes de bonne moralité ont fait preuve d’intelligence et d’engagement.

Gouverner, c’est prévoir, c’est aussi agir pour préserver les intérêts de la patrie. Dès que les premières opérations militaires d’envergure ont commencé contre les terroristes couverts par l’ennemi pour, dit-il, nous sortir des difficultés, Alousséni Sanou, ci-devant ministre de l’Économie et des Finances, avec l’intelligence du banquier, a vu venir les sanctions. Il a conséquemment réussi à retirer une importante partie de nos avoirs à la BCEAO. L’on comprend pourquoi, le 10 juin dernier, au cours de l’enregistrement de l’émission « Mali Kura Taasira« , Dr. Choguel K. Maïga, a dit de lui que c’est la première fois dans notre pays qu’un ministre chargé de ce portefeuille fait à la fois de l’Économie et des Finances.

« Plus dures seront les épreuves »

Hommage singulier qu’il convient de relever. Le ministre Sanou, qui a réussi à épurer les créances du Mali vis-à-vis des débiteurs moins de 45 jours après la levée des sanctions, se trouve présentement à Lomé avec Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, dont les prouesses ne tiendront dans ce modeste éditorial, afin de lever des écueils que posent la BCEAO et l’UEMOA à certaines de nos opérations financières.

On peut multiplier les bons exemples avec les ministres Sadio Camara, Lamine Seydou Traoré, général Daoud, etc. Patriotes maliens, soyez bénis ! Le Mali vaincra, nous dit dans cette édition le colonel à la retraite Ousmane Bakary Diarra, patriote jusqu’à la moelle de ses os. Mais il nous dit ceci : « Retenons toujours que plus notre peuple s’approche de la victoire, plus dures seront les épreuves ».

Amadou N’Fa Diallo

Source : journal Le National, n° 483 du mercredi, 07 septembre 2022.

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Assimi Goita et Damiba
A la UnePolitiqueSécurité

Lutte contre le terrorisme : le Mali devient-il un modèle en Afrique de l’Ouest ?

by Chiencoro 4 septembre 2022
written by Chiencoro 5 minutes read

Dans le cadre de la conjugaison des efforts pour la lutte contre le terrorisme, plusieurs pays de la région Afrique de l’ouest entament des démarches auprès des autorités maliennes de la transition. À la suite de la Guinée et du Sénégal, le Burkina Faso aussi fait son entrée à l’école du colonel Assimi Goïta, président de la transition. Le Mali et le Faso souhaitent renforcer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme. Le Mali devient de plus en plus un modèle dans la lutte contre le terrorisme dans la région.

Victimes de l’hydre terroriste ou craignant simplement une invasion, les pays d’Afrique de l’Ouest multiplient les démarches pour le renforcement de leur ceinture de sécurité. Parmi ces initiatives figurent en bonne place les partenariats régionaux pour le contrôle des frontières pour ainsi mettre un terme à la porosité de ces zones sensibles.  

Depuis l’annonce du retrait de la force française du Mali et sa réarticulation dans la zone des trois frontières (Mali-Niger-Burkina Faso) ainsi que le retrait du Mali du G5 Sahel et de sa force conjointe, c’est le ballet diplomatique au Mali.

Après le président sénégalais, Macky Sall, le 15 août dernier, c’est autour de celui du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul Henry Sandaogo Damiba, de fouler le sol malien. C’est au Mali avec lequel son pays partage près de 1400 km de frontière que le chef d’État du « pays des hommes intègres » a décidé d’effectuer sa première visite à l’étranger depuis son accession au pouvoir.

Les défis des transitions

Vers 14 h 30, ce samedi 3 septembre, l’avion du successeur de Roch March Christian Kaboré s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international président Modibo Kéïta de Bamako-Senou. Le président Damiba est accueilli par son homologue malien de la transition, col. Assimi Goïta. Les deux hommes en kaki militaire obéissent d’abord aux traditions en se prêtant au devoir patriotique du chant des hymnes nationaux (celui du Burkina et ensuite celui du Mali), avant de procéder à la revue des troupes et à la salutation des corps diplomatiques et consulaires. La diaspora burkinabè au Mali était également sur place en plus du Premier ministre malien par intérim accompagné des membres de son gouvernement.

Cet accueil a été couronné par un premier entretien entre les deux délégations dans les halles du pavillon présidentiel de l’aéroport de Bamako-Senou. Ensuite le président Goïta a accompagné son hôte du jour au palais de Koulouba, où les deux chefs d’État ont eu un tête-à-tête, qui a été ensuite élargi aux membres des deux délégations.

Au cœur des échanges, les défis auxquels les transitions dans ces deux pays sont confrontées. Selon les précisions de l’auteur de « Armées ouest-africaines et terrorisme : réponses incertaines ? », les questions sécuritaires ont occupé une place centrale dans les discussions. Le Burkina entend surtout renforcer ses liens avec le Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Car Damiba expliquait ces violences terroristes et extrémistes comme émanant en partie de la « faiblesse des États à contrôler leur territoire ».

À la fin de sa visite au Mali, il a confié à la presse : « Nous entendons dans les jours à venir mieux renforcer les partenariats militaires qui existent entre nous [le Burkina Faso et le Mali] en vue de relever davantage les défis sécuritaires auxquels nos peuples sont confrontés ».

Libération de certains soldats ivoiriens

Ces deux pays sont confrontés, depuis quelques années, à des attaques terroristes meurtrières et destructrices, dont les civils paient le plus lourd tribut. Pour rappel, le 23 avril dernier, une délégation du président Damiba était venue en précurseur au Mali. Cette délégation, conduite par le commandant des opérations du théâtre national, le lieutenant-colonel Yves-Didier Bamouni, avait été reçue à Koulouba par le président malien, Assimi Goïta autour de cette nécessité de renforcement de la coopération entre les deux pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. « Le Mali et le Burkina Faso ont en partage [près de 1400 km] de frontière et sont engagés dans la lutte contre des groupes armés terroristes », avait indiqué la présidence du Faso.

S’agissant de la question des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali, le président burkinabè de la transition n’a pas souhaité communiquer sur le dossier. Toutefois, il est à noter que le chef d’État du « pays des hommes intègres » est attendu en Côte d’Ivoire, le 5 septembre prochain, pour une visite d’amitié et de travail au cours de laquelle il aura des entretiens avec le président Ouattara sur des sujets d’intérêts communs. Il faut aussi rappeler que parmi les 49 militaires ivoiriens, trois ont été libérés, le 3 septembre, par les autorités maliennes, qui se disent disponibles à poursuivre les discussions pour une issue plus favorable.

La « montée en puissance » de l’armée malienne

Ce rapprochement du Mali de ses voisins, notamment de la Guinée, du Sénégal et maintenant du Burkina Faso, est assez révélateur en matière de lutte contre le terrorisme et le banditisme. Les autorités maliennes de la transition ont fait du combat contre l’insécurité une priorité nationale. C’est pourquoi elles n’hésitent pas à diversifier leur partenariat dans le respect des principes de souveraineté, des choix stratégiques et des partenariats gagnant-gagnant, comme aime le rappeler le président Goïta.

Avec cette « montée en puissance » de l’armée malienne, les pays voisins se voient dans l’obligation de renforcer leur coopération avec le Mali en vue d’éviter que leurs frontières ne soient pas un nid pour les terroristes fuyant la puissance de feu de l’armée malienne et de ses nouveaux partenaires.

C’est vers 20 h que l’avion du lieutenant-colonel Paul Henry Sandaogo Damiba a décollé de l’aéroport international de Bamako-Senou pour Ouagadougou.

Chiencoro Diarra

4 septembre 2022 0 comments
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Une ecole fermee au centre du Mali
ActuÉducation

Écoles maliennes : une rentrée scolaire en deux étapes

by Sahel Tribune 1 septembre 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

La rentrée scolaire 2022-2023, au Mali, se fera en deux étapes. C’est l’annonce faite par le ministère en charge de l’éducation nationale, ce jeudi 1er septembre 2022, au cours d’un point de presse.

La rentrée administrative et pédagogique est annoncée pour le 16 septembre prochain. Le gouvernement exhorte les directions d’écoles, les académies d’enseignement (AE) ainsi que les différents Centres d’animation pédagogique (CAP) à baliser le terrain pour une rentrée scolaire effective et sans perturbation.

Sidibé Dédéou Ousmane, ministre de l’Éducation nationale, a indiqué au cours de ce point de presse que la reprise effective des cours aura lieu le 3 octobre 2022. D’ici là, les maires ainsi que les différents comités de gestion scolaire (CGS) sont invités à mettre toutes les dispositions en place.

Le gouvernement avait annoncé à la télévision nationale (ORTM) que la rentrée des classes pour le préscolaire, le fondamental, l’enseignement secondaire général et normal, allait avoir lieu le 16 septembre 2022. Cette annonce avait fait couler beaucoup de salives. La décision avait été jugée inopportune, par certains acteurs clés de l’école.

La Rédaction

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la force conjointe du G5 Sahel dans la zone des trois frontieres
AnalysesSécurité

[Tribune] Sahel : L’été meurtrier malgré tout 

by Sahel Tribune 1 septembre 2022
written by Sahel Tribune 9 minutes read

Neuf ans après leur arrivée au Mali, les derniers soldats français de la force Barkhane ont quitté le sol malien le 15 août dernier. Depuis l’annonce de ce retrait en février par le président français Emmanuel Macron, la situation sécuritaire ne s’est malheureusement pas améliorée dans toute la région. Au Mali comme au Faso, au Nigeria ou au Tchad, les jihadistes continuent de terroriser les populations. 

A Bamako, les communiqués des autorités militaires se suivent et se ressemblent. Les FAMa réussissent enfin là où les militaires étrangers de Barkhane ou de la MINUSMA ont échoué : mettre en déroute les groupes jihadistes, au nord comme dans le centre du pays. Du 10 au 20 août dernier par exemple, plusieurs opérations ont été couronnées de succès, avec la neutralisation de 76 terroristes [i] par les valeureux soldats maliens ! On ne peut que s’en féliciter. Mais voilà, les jihadistes sont comme les fourmis rouges : vous soulevez une pierre, une centaine de nouveaux surgissent ! Et ce qui est valable au Mali l’est aussi dans tous les pays voisins : au Faso, au Niger, au Nigeria, au Tchad… La liste des exactions est longue ! 

Des attaques meurtrières 

Doit-on ici dresser la liste macabre de l’été 2022 ? Les Maliens ont payé le plus lourd tribut, jugez plutôt : après les 132 civils tués du 20 au 22 juin [ii] à Diallassagou, Diaweli et Dessagou, le mois de juillet a vu plusieurs opérations simultanées emporter civils, militaires et policiers comme celle du poste de contrôle de Zantiguila, sur la route de Ségou le 14 juillet [iii], ou celle du 21 juillet [iv] à Douentza, Koro, Thy, Bapho, Ségou et Kolokani dans le centre du pays. Ou encore celle du 27 juillet [v] durant laquelle les terroristes n’ont pas hésité à s’en prendre directement aux FAMa à Kalumba et à Sokolo !  

Le pire, c’est que le mois d’août n’a guère été plus calme… Le 6 août [vi], comble de l’horreur, les terroristes ont piégé des cadavres avec des explosifs. Bilan : 12 morts à Ouakan dans le centre du pays. Le lendemain 7 août [vii], les soldats ont été la cible d’un massacre abominable : 42 soldats et 4 civils sont tombés à Tessit. Le colonel Assimi Goïta, président de la transition, a immédiatement décrété 3 jours de deuil national. Malgré les annonces du pouvoir militaire promettant d’éradiquer la menace, d’autres attaques ont eu lieu dans les jours suivants : le 12 août [viii], 20 civils du village d’Assaylal ont péri, le 15 août [ix], 4 mercenaires russes de Wagner seraient même tombés eux aussi dans une embuscade… Tout ça, seulement au Mali où plusieurs groupes terroristes continuent encore de faire régner la terreur : le Groupe État islamique au grand Sahara (EIGS) ou le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ne semblent pas connaître la crise ! 

Et que se passe-t-il par-delà les frontières maliennes ? La même chose. Au Faso, l’été a débuté par le massacre sanglant de Seytanga le 11 juin [x] où 86 civils ont été lâchement assassinés. La liste complète des attaques serait trop longue à dresser ici, mais en voici quelques exemples : 4 policiers tués le 12 juin [xi] à Yakouta, 15 civils le 4 juillet [xii] à Bourasso, pillages et kidnappings ont aussi été le lot des villageois. Le 9 août [xiii], 15 soldats burkinabè sont tombés à Namssiguia… Trois jours plus tard, le ministre de la Défense nationale et des anciens Combattants, le général Aimé Barthélemy Simporé, a annoncé la prochaine organisation d’une Journée nationale de refus du terrorisme [xiv], comme « le point de lancement de la remobilisation nationale pour une intensification de la lutte dans toutes ses dimensions ». Espérons que les forces de sécurité burkinabè arriveront à endiguer le fléau terroriste mieux qu’au Mali. Et mieux aussi qu’au Nigéria (50 morts dans une église le 5 juin [xv], 30 morts le 25 juillet [xvi]), au Tchad (2 soldats tués le 14 août [xvii])… N’en jetez plus ! 

Climat délétère au Mali 

Tous les pays de la région subissent le même sort : les terroristes jihadistes ne connaissent pas les frontières et se rapprochent dangereusement du Golfe de Guinée. Si les soldats loyalistes payent le prix fort dans leur chair, les populations civiles semblent bel et bien abandonnées à leur triste sort. Surtout au Mali, où les forces gouvernementales ne contrôleraient plus que 25 % du territoire ! À l’issue de sa récente tournée dans le pays, l’expert indépendant Alioune Tine [xviii] (président d’Afrikajom Center) n’a pas caché sa grande inquiétude : « Il règne [au Mali] un climat délétère marqué par la suspicion, la méfiance avec un rétrécissement continu de l’espace civique, le durcissement des autorités maliennes de la transition et un malaise qui n’épargne pas les partenaires internationaux, notamment les tensions diplomatiques exacerbées par les effets pervers du contexte de forte polarisation géopolitique internationale. Plusieurs dizaines de milliers de personnes déplacées en provenance de ces cercles sous contrôle des groupes extrémistes violents ont trouvé refuge dans la ville de Ménaka. A la date du 5 août 2022, la ville de Ménaka comptait plus de 50 000 personnes déplacées. » 

Si les hommes forts au pouvoir à Bamako revendiquent des victoires significatives contre les jihadistes, la situation sur le terrain semble donc différente pour tous les observateurs. On assiste surtout à une guerre de l’information : les médias à Bamako n’ont plus d’autres choix que de relayer les informations fournies par les militaires, et mettent en scène régulièrement les manifestations anti-françaises au son de « Barkhane dégage », tandis que les populations civiles au nord et au centre déplorent une situation sécuritaire aujourd’hui plus instable qu’avant le départ des soldats français. Qui dit vrai ? 

L’apport « négligeable » des Russes 

Exit les Français donc, dont une partie des forces s’est dirigée vers le Niger. Bienvenue aux Russes de Wagner, pour épauler les militaires au pouvoir à Bamako. Malheureusement, les soldats privés venus de Moscou ne semblent pas mieux armer que ceux de nos ancêtres les Gaulois pour régler le problème, comme l’explique l’analyste malien Alexis Kalembry [xix] : « De façon conventionnelle, les forces étrangères internationales, les Russes notamment, s’efforcent de tracer les communications, de retrouver les gens avec les téléphones, mais les djihadistes restent dans le traditionnel. Les communications sont interpersonnelles, on déplace les gens pour dire les choses, très peu passent par les moyens modernes de communication. Ça complique énormément la tâche. Et si en plus vous ajoutez le fait que les Russes ne parlent pas les langues nationales, ne savent pas décoder les coutumes et les comportements, vous verrez que de ce côté, leur apport sera vraiment négligeable. Les Russes peuvent aider pour ce qui est opérationnel, mais tout ce qui est tactique et stratégique, ça va être difficile. » Quant aux Français, même s’ils ne sont clairement plus en odeur de sainteté au Mali, ils ont tout de même mis hors d’état de nuire un dirigeant et plusieurs cadres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) le 8 août [xx] dernier, alors qu’ils étaient en train de plier bagage de Gao.  

Comment sortir de la spirale infernale du terrorisme, au Mali comme ailleurs ? L’approche militaro-sécuritaire actuelle — déjà reprochée au temps du mandat de la force Barkhane — n’est pas la panacée. Les forces du mal continuent de prospérer sur la pauvreté et le manque de développement des régions reculées, loin des capitales. C’est évidemment en poussant le développement économique et social de ces régions que les gouvernements réussiront à décapiter définitivement l’hydre jihadiste. 

Amadou Fall


[i] https://www.aa.com.tr/fr/afrique/mali-larm%C3%A9e-annonce-avoir-neutralis%C3%A9-76-terroristes-au-centre-et-au-nord-du-pays/2665834 

[ii] https://www.africaradio.com/mali-plus-de-cent-civils-tues-en-trois-jours-par-des-jihadistes-presumes-elus-locaux  

[iii] https://www.francelive.fr/teaser/ouest-france/mali-une-rare-attaque-pres-de-bamako-fait-six-morts-dont-deux-gendarmes-et-un-policier-7524991/  

[iv] http://french.china.org.cn/foreign/txt/2022-07/22/content_78336005.htm  

[v] https://malivox.net/urgent-attaques-simultanees-contre-les-fama-a-kalumba-sokolo-et-sevare/  

[vi] https://lefaso.net/spip.php?article115233  

[vii] https://sahel-intelligence.com/28551-mali-deuil-national-de-trois-jours-pour-les-42-soldats-tues-a-tessit.html  

[viii] https://www.aa.com.tr/fr/afrique/mali-attaque-contre-assaylal-le-bilan-s-alourdit-%C3%A0-20-civils-tu%C3%A9s/2662213  

[ix] https://www.seneweb.com/news/Afrique/mali-un-groupe-jihadiste-affirme-avoir-t_n_385819.html  

[x] https://lefaso.net/spip.php?article114059  

[xi] https://lefaso.net/spip.php?article113976  

[xii] https://lefaso.net/spip.php?article114500  

[xiii] https://infowakat.net/bam-au-moins-une-quinzaine-de-soldats-tombes-a-namssiguia/  

[xiv] https://lefaso.net/spip.php?article115343  

[xv] https://www.courrierinternational.com/article/vu-du-burkina-faso-carnage-dans-une-eglise-catholique-au-nigeria-l-hydre-terroriste-reprend-du-poil-de-la-bete  

[xvi] https://www.premiumtimesng.com/news/headlines/545586-attack-on-presidential-guards-nigerian-military-counterattacks-terrorists-kills-30-official.html  

[xvii] https://beninwebtv.com/tchad-boko-haram-mis-en-deroute-par-larmee/  

[xviii] https://www.seneplus.com/societe/une-situation-securitaire-et-humanitaire-deletere  

[xix] https://www.seneplus.com/international/malgre-les-promesses-de-la-junte-linsecurite-croit-au-mali  

[xx] http://www.opex360.com/2022/08/08/mali-la-force-barkhane-a-neutralise-un-cadre-jihadiste-lors-dune-operation-au-nord-est-de-gao/  

1 septembre 2022 0 comments
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Livraison de médicaments
Santé

Gao : après des mois de rupture, une première livraison de médicaments annoncée

by Sahel Tribune 31 août 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Depuis mai 2022, les groupes armés terroristes avaient imposé un blocus sur l’axe Douentza-Hombori. Une situation qui avait entraîné une pénurie de médicaments dans les pharmacies et centres de santé de référence tributaires de ce tronçon. Les populations de Gao, Kidal et Ménaka étaient affectées par ce blocus.

Avec l’appui des partenaires du ministère malien de la Santé et du Développement social, la pénurie de médicaments dans ces localités du nord du pays devient un mauvais souvenir. Après une première livraison de 500 kg de médicaments à Kidal, le Comité international de la Croix rouge (CICR), a annoncé, le 30 août, une première livraison de 500 kg à Gao, ce vendredi 2 septembre 2022.

3 hôpitaux et 25 CSCOM

« D’autres vols seront organisés dans les prochaines semaines pour soutenir le Ministère de la Santé dans ses efforts d’acheminement de ces médicaments vers les populations qui en ont besoin », rassure le CICR dans un communiqué du 30 août, consulté par Sahel Tribune.

L’acheminement de ces médicaments du ministère de la Santé et du Développement social, destinés aux pharmacies et centres de santé, de Gao et de Kidal, s’effectue grâce à une assistance logistique du CICR.

« Le manque de médicaments et de matériels médicaux met à très rude épreuve le système de santé et le personnel médical dans ces régions », a précisé Antoine Grand, chef de la délégation du CICR au Mali.

Le CICR se dit toujours disponible « à soutenir le ministère de la Santé et les structures sanitaires du Mali dans leurs efforts pour venir en aide aux populations ».

Notons que cette institution humanitaire fournit un appui régulier à 3 hôpitaux et 25 centres de santé communautaire à travers le pays. Elle soutient également les hôpitaux de Gao, Mopti, le centre de santé de référence de Kidal.

La rédaction

31 août 2022 0 comments
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Image poignante : un soldat de la MINUSMA abaisse le drapeau de l'ONU, symbolisant la fin d'une mission au Mali. Un moment historique marquant un changement majeur dans le paysage sécuritaire.
AnalysesSécurité

Mali : Fallait-il renouveler le mandat de la Minusma ?

by Sahel Tribune 30 août 2022
written by Sahel Tribune 10 minutes read

Le 29 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de renouveler pour une année supplémentaire le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Créée en avril 2013, cette mission, forte de 13 000 soldats, avait pour objectifs, entre autres, de faciliter l’application de l’accord de paix issu du processus d’Alger, signé entre l’État malien et les groupes représentant la rébellion touareg déclenchée l’année précédente, de renforcer l’autorité de l’État dans le centre du Mali et de protéger les civils. Neuf ans plus tard, il n’est pas certain que ces objectifs aient été atteints.

La Minusma dans le viseur d’un mouvement malien pro-junte et pro-Russie

Le mouvement panafricaniste et pro-russe « Yèrèwolo, debout sur les remparts » est conscient de ces faiblesses et pourrait être sur le point de faire regretter sa décision au Conseil de sécurité.

Moins d’un mois après le renouvellement du mandat, le 20 juillet 2022, son « sulfureux » porte-parole Adama Ben Diarra – qui est par ailleurs membre du Conseil national de transition, l’organe législatif de la transition malienne – s’était déplacé en personne au quartier général de la Minusma afin de remettre à ses responsables une lettre leur demandant de quitter le Mali avant le 22 septembre, date commémorative de l’Indépendance du Mali.

Le 5 août 2022, le mouvement a tenu un meeting à Bamako pour réitérer sur ses revendications.

Ces développements n’auraient pas eu une grande importance, ni retenu notre attention, si le mouvement Yèrèwolo (qu’on pourrait traduire du Bambara par « dignes fils ») ne nous apparaissait pas comme ayant été le fer de lance de la dénonciation de la présence militaire française au Mali.

Cette dynamique a donné lieu à ce que beaucoup ont appelé un « sentiment anti-français » qui s’est étendu à d’autres pays de la région ouest-africaine et qui s’est soldé par la fin prématurée de l’opération Barkhane (commencée en 2014, comprenant 5 100 soldats) et la task force Takuba au Mali (commencée en 2020, comprenant 900 soldats). En conséquence, les relations franco-maliennes s’en sont trouvées très fortement détériorées.

D’où la question suivante : face à l’opposition populaire, et aux contraintes qui lui sont imposées par le gouvernement malien, était-il raisonnable de renouveler le mandat de la Minusma ? Ou bien la mission de maintien de la paix des Nations unies est-elle sur le point d’être la proie de Yèrèwolo, comme l’ont été les opérations militaires françaises ?

L’influence de Moscou au Mali

Il est important de rappeler que Yèrèwolo a été formé en 2019 dans le but explicite de pousser la France hors du Mali et de laisser la place à la Russie. Depuis le sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en octobre 2019 à Sotchi, il aurait reçu des fonds pour soutenir la propagande russe dans le pays.

Il a notamment cherché à le faire en organisant régulièrement des manifestations anti-françaises (et pro-russes). Dès janvier 2019, Diarra a remis à l’ambassade de Russie au Mali une pétition qui aurait recueilli 9 millions de signatures, réclamant l’intensification de la coopération militaire entre son pays et la Russie. Lors des manifestations qu’il organisait, il a également vendu à son public l’idée très séduisante que les Russes étaient les seuls à pouvoir mettre fin à la guerre au Mali en six mois.

À l’époque, les revendications de Yèrèwolo – qui relevaient quelque peu de l’utopie – n’étaient pas assez prises au sérieux. Il reste à savoir si le rapprochement actuel avec la Russie résulte réellement d’une volonté stratégique de réorientation du partenariat dans le domaine de la sécurité et la défense ; ou s’il est le résultat de la pression populaire, à un moment où le soutien de la population apparaissait comme la seule ressource politique dont dispose la junte malienne face à une classe politique nationale, et à une Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) hostiles au maintien au pouvoir des militaires.

Le gouvernement pousse-t-il les partenaires occidentaux hors du Mali ?

Suite au « coup d’État dans le coup d’État » du 24 mai 2021, et après que la décision de concrétiser le partenariat militaire avec la Russie a été actée par la junte, il semble que cela ne pouvait s’appliquer qu’en poussant définitivement la France – devenue dès lors encombrante – hors du Mali.

Le gouvernement de transition a cherché à atteindre cet objectif par une série d’actes inamicaux à l’égard de la France, parmi lesquels : l’expulsion de l’ambassadeur français, l’expulsion de journalistes français, l’interdiction pour un avion-cargo allemand transportant des soldats de Takuba de survoler le territoire malien, l’expulsion du contingent danois venu également dans le cadre de Takuba et l’interdiction des chaînes de radio (RFI) et de télévision (France 24) françaises accusées d’être des instruments de propagande contre la junte.

Nous voyons très bien que les conditions du maintien de Barkhane et Takuba n’étaient plus réunies, d’où la décision contrainte de la France et ses partenaires européens de déclarer leur fin.

La question des droits de l’homme

L’indésirabilité’ de la Minusma serait en partie due à la différence profonde de lecture entre celle-ci et le gouvernement malien sur la question cruciale des droits de l’Homme, et du droit international humanitaire, à un moment où la stratégie militaire malienne sur le terrain a changé en devenant beaucoup plus offensive. Il s’agit là d’une importante remarque que l’on a pu faire à partir de la fin 2021, depuis l’arrivée des soldats russes au Mali (sans égard au fait qu’ils soient mercenaires ou instructeurs de l’armée régulière).

Des rapports de témoins ont par ailleurs confirmé que les deux partenaires opèrent ensemble sur le terrain, et cela a visiblement conduit à un changement de doctrine, sans que l’on sache toutefois clairement comment il se traduit en des résultats concrets.

Par exemple, nous savons que les soldats maliens n’attendent plus passivement dans leurs camps, en position défensive, que les djihadistes viennent les attaquer.

Dans plusieurs cas, ils sont à l’origine d’opérations visant à débusquer les djihadistes, comme celles de Maliko, Kèlètigui, et Farabougou Kalafia. Les autorités militaires ont qualifié ces opérations de « montée en puissance » des Forces Armées Maliennes (FAMA). Elle se traduit par des opérations souvent très meurtrières contre des personnes présentées comme djihadistes par les FAMA, mais que la Minusma et les organisations de défense des droits de l’homme qualifient souvent de civils.

Dans de telles situations, il incombe à la Minusma d’entreprendre des enquêtes sur d’éventuelles violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ce à quoi la junte s’oppose systématiquement lorsque les accusations portent sur l’armée.

En outre, le gouvernement a refusé à la Minusma l’autorisation de patrouiller dans certaines localités et, depuis l’arrivée des Russes, lui a imposé une vaste zone d’exclusion aérienne. Cela fait que la force onusienne ne peut faire voler ses avions sans demander l’autorisation et sans préavis, ce qui complique ses opérations.

Le 20 juillet 2022, le gouvernement de transition est allé jusqu’à expulser le porte-parole de la Minusma pour des commentaires qu’il avait faits sur le réseau social Twitter au sujet de l’arrestation par le Mali de 49 soldats ivoiriens le 10 juillet. Cette décision a été immédiatement suivie de la suspension immédiate de « toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la Minusma, y compris celles déjà programmées ou annoncées ».

Plus récemment, en août 2022, malgré « d’intenses négociations entre les ministres de la Défense allemand et malien », le gouvernement malien a de nouveau refusé d’autoriser la Bundeswehr à effectuer un vol devant acheminer dans le nord du Mali « une solide unité d’infanterie de montagne » pour protéger l’aéroport de Gao, dont la sécurisation incombait auparavant à Barkhane. Cette énième manifestation d’hostilité poussa le gouvernement allemand à suspendre la mission de la Bundeswehr au Mali le 13 août 2022.

Selon le journaliste français Wassim Nasr, le gouvernement malien est allé jusqu’à demander à la Minusma de ne pas communiquer publiquement sur l’aide qu’elle apporte aux FAMA, notamment en matière d’évacuation des blessés de guerre. Une manière de ne pas afficher l’utilité de la mission onusiennne auprès du public malien.

Une telle hostilité envers la Minusma n’est guère surprenante. Lors des discussions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement du mandat, l’ambassadeur du Mali auprès de l’ONU, Issa Konfourou, a été très clair, expliquant que son « gouvernement ne pouvait pas garantir la liberté de mouvement des Casques bleus qui se déplacent dans le pays pour enquêter sur les violations des droits de l’homme… Le Mali ne permettrait pas à la mission renouvelée de remplir son mandat ».

Le Mali pourrait-il (immédiatement) se passer de la Minusma ?

En tout état de cause, un retrait prématuré et désordonné de la Minusma aurait un impact négatif sur la vie de nombreux Maliens vivant dans les zones où elle est déployée. En effet, les recherches que nous avons menées montrent que si la majorité des habitants estiment que la force de maintien de la paix est inefficace dans la protection des civils, ils la trouvent utile dans son implication dans des projets socio-économiques et de développement.

Par exemple, les projets à impact rapide destinés aux groupes vulnérables, mais surtout les programmes d’insertion professionnelle pour les jeunes, permettent d’éviter que ces derniers ne soient tentés de rejoindre les groupes armés moyennant rétribution. À travers ces actions, la Minusma remplit des fonctions que l’État malien seul ne semble pas pouvoir assurer à court terme.

En conclusion, il apparaît insensé d’avoir renouvelé la mission sans obtenir au préalable la garantie du gouvernement malien qu’il travaillerait en étroite collaboration avec la Minusma. Maintenant que le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas réussi à le faire, l’avenir de la mission semble très précaire.

Deux hypothèses principales émergent : soit le gouvernement de transition malien souhaite mettre fin à la Minusma, soit sa stratégie consiste à transformer la Minusma en quelque chose de plus sobre, moins pointilleux sur les questions de droits de l’homme et de droit international. Idéalement, une mission qui serait vidée des partenaires occidentaux plus regardants sur ces questions.

Au-delà de l’influence de Yèrèwolo, il convient de chercher à savoir qui cherche en définitive à affaiblir ou à évincer la Minusma. Ces décisions du gouvernement de transition sont-elles souveraines ou dictées de l’extérieur, notamment par le nouveau partenaire russe ? Si l’on considère la façon dont les relations avec les partenaires occidentaux se sont détériorées avec l’arrivée d’individus russes qui ont été présentés par le gouvernement de la junte comme des instructeurs militaires et par la communauté internationale comme des mercenaires de Wagner, la deuxième option ne semble être qu’une possibilité trop réelle.

Boubacar Haidara, Chercheur sénior au Bonn International centre for conflict studies (BICC) ; Chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM), Sciences-Po Bordeaux., Université Bordeaux Montaigne

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation
30 août 2022 0 comments
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Exploitation forestière illégale
PlanèteSécurité

Afrique : comment l’exploitation illégale des forêts affecte-t-elle la sécurité ?

by Fousseni TOGOLA 28 août 2022
written by Fousseni TOGOLA 2 minutes read

L’exploitation forestière illégale affecte la sécurité en Afrique. La pratique est pourtant encouragée par de hauts fonctionnaires dans les pays concernés.

En Afrique, chaque année, les États perdent près de 17 milliards de dollars à cause de l’exploitation illégale des forêts. Selon le Centre d’étude stratégique de l’Afrique, « Cela fait partie d’un marché mondial dont la valeur économique se situe entre 30 et 150 milliards de dollars ».

Corruption et exploitation illégale

L’exploitation illégale des forêts, qui constitue une caractéristique essentielle de la criminalité transnationale organisée en Afrique, est souvent facilitée par la collusion de hauts fonctionnaires. La corruption du gouvernement et l’exploitation illégale des forêts se renforcent mutuellement, explique notre source. « Étant donné que l’exploitation forestière fait appel à des équipements lourds et à des réseaux de routes forestières, l’exploitation illégale dépend de la collusion des pouvoirs publics à haut niveau pour perdurer. Les flux financiers illicites provenant du trafic de bois renforcent à leur tour la position de ces hauts fonctionnaires et les incitent à abuser du pouvoir public à des fins privées ».

Pourtant, cette pratique d’exploitation forestière a des répercussions considérables sur la sécurité des pays concernés. « […] Le commerce illicite du bois peut alimenter les conflits et l’instabilité en fournissant des ressources aux acteurs violents et en propageant la corruption ».

Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique cite plusieurs exemples, parmi lesquels nous retenons le cas du Sénégal. « Au Sénégal, où une insurrection de faible intensité sévit depuis 1982, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) a soutenu ses opérations presque entièrement grâce aux profits de l’exploitation illicite du bois de rose », rapporte notre source.

L’exploitation sexuelle et le travail des enfants 

En dehors de tous ces aspects, dans son éclairage, le centre d’études stratégiques de l’Afrique souligne que « l’exploitation illégale des forêts réduit les possibilités de subsistance des citoyens ordinaires » parce qu’elle contribue à la déforestation. Ce qui expose les communautés à la dégradation de l’environnement et aux difficultés économiques. « Sans options légales viables pour gagner leur vie, les communautés peuvent être davantage incitées à s’engager dans l’exploitation forestière illégale ». Par ricochet, la pratique, en raison de sa nature clandestine au niveau local, peut « accroître la vulnérabilité à la traite des êtres humains, aux systèmes de servitude pour dettes, à l’exploitation sexuelle et au travail des enfants ».

Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique estime qu’il faut s’attaquer aux interactions entre l’exploitation illégale des forêts et la sécurité en améliorant la coordination transfrontalière, interagences et nationale-locale entre les responsables de la sécurité, de la justice et des forêts.

Fousseni Togola

28 août 2022 0 comments
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Accident de circulation
ActuÉducationSécurité

IFM de Kangaba : 30 élèves-maîtres victimes d’un accident de circulation

by Sahel Tribune 27 août 2022
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À Badougou Djoliba, sur la route de Kangaba, s’est produit un accident entre un car de transport de la compagnie « Air Sélingué » et une voiture de marque Toyota 4×4, ce samedi 27 août 2022, dans la matinée, a indiqué la direction de la protection civile de Koulikoro (DRPC). Selon les précisions de l’académie d’enseignement de Kati, le bus était en provenance de Kangaba.

Selon le bilan de la DRPC, cet incident a fait 58 victimes, dont 30 élèves-maîtres de l’Institut de formation des maîtres (IFM) de Kangaba. Cet accident a également coûté la vie à huit (8) personnes, dont un enfant de quatre (4) ans, 19 blessés graves et 31 blessés légers.

Les victimes ont été évacuées aux hôpitaux Gabriel Touré, de Kati et du Mali.

« La Protection civile exhorte les usagers des routes à plus de prudence et un changement de comportement », lit-on dans le communiqué de la DRPC.

La rédaction

27 août 2022 0 comments
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FNDC Guinée
Politique

Guinée : « dissous », le FNDC suspend ses manifestations du 29 août et 4 septembre (communiqué)

by Sahel Tribune 27 août 2022
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Initialement prévues pour le 29 août et 4 septembre prochain, les manifestations du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ont été suspendues, a annoncé le FNDC dans un communiqué du 26 août 2022.

Cette décision intervient suite à l’entretien avec de « hauts dirigeants de la Cédéao et certains Présidents de la Conférence des Chefs d’État sur la situation sociopolitique » dans ce pays, depuis quelques jours, précise-t-on dans ce communiqué. Il s’agit notamment de « donner une énième chance à la médiation de la Cédéao, afin qu’elle puisse trouver une issue » à l’apaisement du climat sociopolitique dans ce pays ouest-africain.

Outre ce paramètre, faut-il noter que les « appels des fidèles chrétiens » ont poussé ce groupement à surseoir à cette série de manifestations. Car, indique-t-on, « les jours de prières pour les fidèles chrétiens » seraient impactés par ces mouvements.

Toutefois, le groupement « dissous » par un arrêté ministériel, le 8 août dernier, appelle à une grande mobilisation, le 5 septembre prochain. Date qui coïncide avec l’an 1 de la chute du régime d’Alpha Condé. Il s’agit de « réclamer la libération des détenus » lors des dernières manifestations « et le retour à l’ordre constitutionnel » dans ce pays où l’histoire politique a plutôt été mouvementée.

La Rédaction

27 août 2022 0 comments
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exploitation de mines a ciel ouvert
ActuSécurité

Burkina : des civils tués dans l’attaque du convoi d’une société minière

by Sahel Tribune 26 août 2022
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Ce vendredi 26 août 2022, un convoi d’approvisionnement de la mine de Boungou, dans la région est du Burkina Faso, a fait l’objet d’une attaque terroriste, rapporte le journal régional, Gulmu Info. Il s’agit d’un convoi de plusieurs véhicules, qui avait quitté le 19 août dernier, la ville de Fada N’gourma, capitale de la région est, pour prendre la destination de la mine.

Le bilan de cette attaque fait état de sept morts (tous chauffeurs), et de plusieurs blessés, précise ce journal.

En novembre 2019, rappelle-t-on, l’attaque d’un convoi du personnel de la société minière Semofo, est du Burkina, avait fait 37 morts et une soixantaine de blessés.

La Rédaction

26 août 2022 0 comments
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Ibrahim Harane Diallo
Sécurité

« Ce sera très tôt […] de faire une évaluation» de la coopération du Mali avec la Russie , Ibrahima Harane Diallo.

by Chiencoro 20 août 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Après environ une décennie de présence au Mali, les « derniers militaires » français ont quitté le Mali, le 15 août 2022, en transférant leur base de Gao à l’armée malienne. Ibrahima Harane Diallo, chercheur à l’Observatoire sur la prévention et la gestion des crises et conflits au sahel, nous livre son analyse.

« En raison des choix des autorités en place, jugés incompatibles avec notre action, les derniers militaires français ont quitté le Mali et franchi la frontière nigérienne, après 9 années d’opérations menées sans relâche », lit-on dans un communiqué du 15 août de l’opération Barkhane. Une date « historique » dans la coopération entre le Mali et la France. Elle marque le départ du « dernier soldat » français du territoire malien, à un moment où les forces armées maliennes mènent une lutte « implacable » contre les groupes armés terroristes.  

En vue d’analyser les défis et les perspectives du départ de cette force, le journaliste et politologue Ibrahima Harane Diallo, était l’invité de Jean-Roger Bion de la VOA, le 16 août dernier. Ce chercheur à l’Observatoire sur la prévention et la gestion des crises et conflits au sahel, estime que « le départ total de cette force […] va laisser un vide ». Car il a lieu à une période où le Mali fait face à une insécurité multiforme.

Observer cinq à dix ans

Malgré tout, Ibrahim Harane Diallo reste confiant. Sous le régime de l’ancien président malien, feu Ibrahim Boubacar Kéïta, l’armée malienne était confrontée à « des difficultés structurelles en matière de lutte contre l’insécurité ». Avec l’avènement de la transition et la nouvelle coopération avec la Russie, des changements remarquables ont été opérés, notamment grâce à la dotation de l’armée en équipements de combat et de transport.

À ce titre, avant de porter un quelconque jugement sur cette nouvelle coopération avec la Fédération de Russie, le chercheur invite d’abord à observer au moins une période de cinq à dix ans, comparativement au nombre d’années que l’armée française a passé au Mali. Depuis 2012, les forces françaises sont dans ce pays. « Ce sera très tôt de porter un jugement ou de faire une évaluation de l’apport de la coopération russe », a-t-il laissé entendre sur les ondes de la radio VOA.

Le journaliste politologue malien ne fait aucun doute que dans cette coopération avec les Russes le respect du droit international humanitaire, du droit dans la guerre demeurera une exigence aussi bien de la communauté internationale que des autorités maliennes. « Je suis persuadé que la communauté internationale et le pouvoir malien ne vont pas laisser ces forces [Russes] commettre des exactions en violation de l’ensemble des droits qui régissent les conflits armés », conclut Ibrahima Harane Diallo.

Chiencoro Diarra

20 août 2022 0 comments
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Chicha
OpinionSanté

Interdiction de la chicha : comment les Maliens apprécient-ils la décision ?  

by Bakary FOMBA 19 août 2022
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

L’interdiction de la consommation et de la commercialisation de la chicha en République du Mali défraie la chronique, depuis quelques jours. Cette décision du gouvernement est diversement appréciée par les Maliens.

À travers un arrêté interministériel, les autorités maliennes ont annoncé, le 15 août 2022, l’interdiction de la consommation et de la commercialisation de la chicha (narguilé) sur toute l’étendue du territoire national. Les contrevenants à cette mesure s’exposent à un emprisonnement de 1 à 10 jours et d’une amende de 300 à 18 000 FCFA, précise ce document gouvernemental.

Des importateurs et distributeurs mécontents

« Il est interdit l’importation, la distribution, la vente et l’usage de la chicha (narguilé) ou tout autre appareil similaire sur toute l’étendue du territoire national », stipule l’article 1 de cet arrêté interministériel. Dans ce document, le gouvernement donne un délai de six mois aux importateurs, distributeurs et consommateurs à se conformer à cette décision. Une décision mal perçue par certains citoyens, dont l’activité principale est l’importation et la distribution de ce produit.

« Nous avons été surpris par cette décision qui n’a fait l’objet d’aucune information au préalable. C’est sur les réseaux sociaux que nous avons appris la nouvelle », déplore Sidiki Ballo, distributeur de la chicha à Djélibougou, commune I du district de Bamako. Partant dans le même sens, Karim Diarra, importateur du produit, déplore le caractère « unilatéral » de cette décision. « J’ai investi plusieurs millions dans cette activité, en m’endettant auprès des banques. Si cette décision venait à être appliquée dans les six prochains mois, ce sera un sérieux problème », laisse entendre ce jeune qui évolue dans cette activité depuis près de quatre ans.

Une « décision très salutaire »

Cette interdiction de la chicha est par contre largement saluée par bon nombre de Maliens, qui estiment que la consommation de ce produit pousse les jeunes à s’adonner à des pratiques peu catholiques.

« Je trouve cette décision très salutaire. Car beaucoup d’adolescents chôment les cours à l’école, se réfugiant dans les chichas clubs », déplore Bassirou Traoré, professeur d’anglais au Lycée Bocar Cissé de Niafunké. Selon ce professeur de l’enseignement secondaire, le gouvernement ne doit pas « se limiter à l’interdiction. Il faut mettre en place des équipes de patrouilles pour l’exécution correcte de cette décision ».

Fousseyni Koné, imam à Yirimadio, estime pour sa part que « c’est une décision responsable de la part de nos dirigeants. Car, la consommation de ce produit dégrade le comportement de nos enfants et les conduit très souvent, à des pratiques indignes ». Toutefois, ce leader religieux invite les autorités à l’« application correcte de la décision ».

Pour rappel, le 3 juillet 2019, la mairie de la commune IV du district de Bamako avait interdit la vente et la consommation de la chicha ainsi que du tramadol, jugés comme des produits poussant la jeunesse à la violence. Toutefois, l’application de cette mesure draconienne ne semble jamais avoir été effective dans la mesure où les « chichas house » ou les « chichas clubs » restent toujours ouverts dans cette localité du district de Bamako.

Bakary Fomba

19 août 2022 0 comments
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Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
ActuSécurité

Contre des « actes d’agression » français, le Mali « se réserve le droit de faire usage de la légitime défense »

by Sahel Tribune 17 août 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Accusant la France d’« actes d’agression », le Mali a saisi le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), à travers une lettre du 16 août. Le Mali dit qu’il « se réserve le droit de faire usage de la légitime défense » si les « activités considérées comme de l’espionnage » et des tentatives « d’intimidation » de la France persistent.

Dans cette lettre, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, dénonce les « violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien malien par les forces françaises et les vols d’appareils français. Selon les précisions du chef de la diplomatie malienne, son pays dispose « de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions ».

Le gouvernement malien précise « disposer de preuves et être prêt à les présenter au Conseil de sécurité ». Le Mali a donc demandé une réunion d’urgence pour faire cesser ces «  actes d’agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté aux groupes jihadistes et d’espionnage.

Ces accusations interviennent au lendemain du départ des militaires français de l’opération Barkhane du Mali.

La rédaction

17 août 2022 0 comments
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Macky Sall
A la UnePolitique

Dialogue national inclusif : l’appel de Macky Sall aux groupes rebelles tchadiens

by Chiencoro 17 août 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Alors en visite bilatérale au Tchad, le président en exercice de l’Union africaine a lancé un appel aux groupes rebelles tchadiens, qui n’ont pas encore signé l’accord de paix de Doha. Il les invite à rejoindre le dialogue national inclusif, qui s’ouvre le 20 août 2022, pour « donner le maximum de chance de parvenir à une paix inclusive, globale et durable ».

À quelques jours de l’ouverture du dialogue national inclusif, le Tchad vit une semaine de ballet diplomatique. Au lendemain de l’arrivée du commissaire, paix et sécurité de l’Union africaine (UA), l’ambassadeur Bankole Adeoye, le 14 août, le président en exercice de l’UA, le chef d’État sénégalais, Macky Sall, a bouclé une visite de travail et d’amitié dans ce pays d’Afrique centrale, le 16 août 2022. Au cours de ce déplacement, les questions de coopération bilatérale, la situation politique et sécuritaire dans ce pays sahélien, ont été au menu des échanges.

Le président sénégalais Macky Sall à gauche et le président tchadien de la transition Mahamat Idriss Déby Itno à droite. ©Présidence du Tchad.

« Choix pour la paix et le développement »

Le président tchadien de la transition a souligné que son pays se trouve « dans un tournant historique qui appelle à la solidarité des pays frères au rang desquels, la République sœur du Sénégal ». Il a donc sollicité l’appui du « Président sénégalais, pour la poursuite de l’accompagnement politique de l’Union africaine au processus de transition, mais également son soutien personnel pour être le catalyseur dans la mobilisation des ressources requises afin de parachever les étapes restantes de la transition, en vue de déboucher sur un dénouement heureux, attendu, voulu et espéré de tous ».

En dépit du contexte économique et sécuritaire difficile, le président de l’Union africaine a noté un progrès dans la conduite du processus de transition dans le pays de Toumaï. Tout en réitérant le soutien de l’Union africaine à cette transition, il a demandé aux partenaires d’apporter également leur appui financier pour l’organisation des élections libres et transparentes à la fin de ce processus.

Le président Macky Sall a félicité le général Mahamat Idriss Déby pour le « développement positif » de l’accord de paix de Doha, signé entre les mouvements rebelles tchadiens et le gouvernement de transition. Il a encouragé le chef de l’État tchadien à poursuivre dans cette dynamique parce que « c’est le meilleur choix, le choix pour la paix et le développement ».

« Parvenir à une paix inclusive, globale et durable »

S’adressant aux groupes rebelles tchadiens, n’ayant pas encore signé l’accord de paix de Doha, le président du pays de la Teranga les a invités à rejoindre le dialogue national inclusif afin que les conclusions de cette rencontre prévue le 20 août prochain soient « les meilleures pour le Tchad, les meilleures pour l’Afrique et nous donner le maximum de chance de parvenir à une paix inclusive, globale et durable ».

Selon Macky Sall, il faut une mutualisation des moyens pour répondre à la menace terroriste dans le Sahel. Une menace qui s’étend dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest.

Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’organisation intergouvernementale, devra représenter l’Union africaine à l’ouverture du dialogue national inclusif, le samedi.

Notons que le chef d’État sénégalais est arrivé au Tchad, dans la soirée du 15 août, en provenance du Mali, où il a eu un entretien avec le chef de l’État, le Colonel Assimi Goïta, sur le processus de transition en cours dans ce pays ainsi que la question des 49 soldats ivoiriens, placés sous mandat de dépôt.

Après le Tchad, le président Macky Sall s’est rendu au Gabon, où il prend part, ce 17 août, au 62e anniversaire de l’indépendance du pays d’Ali Bongo.

Chiencoro Diarra

17 août 2022 0 comments
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Installation des membres de la Commission de rédaction de la Nouvelle Constitution du Mali
ActuPolitique

Refondation : une nouvelle constitution pour un nouveau Mali

by Sahel Tribune 6 août 2022
written by Sahel Tribune 6 minutes read

Les autorités maliennes de la transition ont décidé de rédiger une nouvelle Constitution pour le pays. Ce projet répond à l’aspiration du peuple malien au Mali Kura, exprimée lors des Assises nationales de la refondation.

La décision prise par les autorités de la Transition de doter notre pays d’une nouvelle Constitution vise à traduire la volonté exprimée par une large partie de la population de faire prendre au Mali un nouveau départ en matière de gouvernance d’un Etat aujourd’hui fragilisé par une crise multidimensionnelle sans précédent.

Le choix d’aller à une nouvelle Constitution dans le cadre de la refondation de l’Etat tient à la place éminente qu’occupe la Loi fondamentale dans l’ordre juridique au Mali.

La Constitution, fondement juridique de l’Etat

Le Mali, comme tout Etat, se compose d’une population, d’un territoire et d’une autorité politique souveraine connue sous le vocable de Gouvernement ou plus largement de pouvoirs publics.

La Constitution, appelée également Loi fondamentale, Loi suprême ou Norme suprême, est le socle sur lequel repose l’Etat. Elle est au sommet de l’ordre juridique ; ce qui signifie que les lois et tous les autres actes pris par les pouvoirs publics dans l’Etat ont l’obligation de  respecter la Constitution.

Dans son contenu, la Constitution détermine les organes chargés de gouverner le pays, fixe les modalités de leur accession au pouvoir, les compétences qu’ils peuvent exercer et les conditions dans lesquelles ils peuvent les exercer. Elle comporte aussi des dispositions relatives aux libertés, droits et devoirs des citoyens ainsi qu’à l’organisation du territoire et aux relations avec d’autres Etats.

Tout Etat a sa Constitution, écrite ou coutumière. C’est la Constitution qui lui donne son assise juridique et son identité.

C’est pourquoi, le 22 septembre 1960, l’Assemblée Nationale de la République du Mali a proclamé la République du Mali et adopté à l’unanimité une nouvelle Constitution, la première du Mali indépendant.

La refondation de l’Etat appelle le changement de Constitution

La refondation de l’Etat serait un travail de ravalement de façade si de nouvelles fondations ne sont pas posées. En d’autres termes, la refondation de l’Etat passe par l’adoption d’une nouvelle Constitution reflétant les valeurs et les attentes du peuple malien.

D’ailleurs, dans le cours de l’histoire des Nations, les changements de constitution font généralement suite à des circonstances de crises qui affectent la société et l’Etat.

 Le Mali ne fait pas exception à cette règle. En effet, les deux changements de Constitutions qui ont donné naissance à la Constitution du 2 juin 1974 et à la Constitution du 25 février 1992 sont intervenus pour instaurer un nouvel ordre constitutionnel à la fin de la période d’exception instaurée après le coup d’Etat militaire du 18 novembre 1968 d’une part et de la période de transition établie après la révolution démocratique du 26 mars 1991 d’autre part.

Les évènements du 18 août 2020 sont la résultante d’une grave crise multidimensionnelle sans précédent dans l’histoire du Mali.

La refondation de l’Etat vise à doter le  Mali des leviers pouvant lui permettre de se relever et de retrouver la plénitude de ses attributs d’Etat tourné vers le développement économique, social et culturel

Le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, dans son adresse à la Nation à l’occasion du premier anniversaire du 18 août 2020 a déclaré à cet égard :

« Bien qu’étant un aboutissement, le 18 août est également un nouveau départ. Un chantier gigantesque nous interpelle : comme l’a dit le poète, tout est à refaire, y compris l’homme, car il s’agit de réussir ce à quoi tout le monde aspire : la refondation de l’Etat ».

Une nouvelle Constitution est un marqueur important d’un Mali nouveau. C’est pourquoi, les Assises Nationales de la Refondation (ANR), tenues du 11 au 30 décembre 2021 ont recommandé d’« élaborer une nouvelle Constitution »

Le processus participatif d’élaboration de la nouvelle constitution

Dans son discours de clôture des Assises Nationales de la Refondation, le Président de la Transition, Chef de l’Etat avait déclaré en substance : « C’est le lieu d’assurer le peuple malien  de notre engagement quant à la mise en œuvre des résolutions issues de ces assises souveraines qui ont prouvé l’adhésion des Maliennes et des Maliens au projet de refondation de notre Etat. »

Pour traduire cet engagement en acte, le Président de la Transition, Chef de l’Etat a pris le décret N°2022-0342/PT-RM du 10 juin 2022 portant création, mission, organisation et fonctionnement de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution « chargée d’élaborer un avant-projet de loi portant Constitution de la République du Mali, dans le cadre de la refondation de l’Etat ».

Les membres de la Commission ont été nommés par un décret en date du 29 juin 2022 et la cérémonie d’installation de la Commission s’est déroulée le 12 juillet 2022.

Dans le cadre de l’exécution de sa mission d’élaboration de la nouvelle Constitution, il a été prescrit à la Commission de consulter « l’ensemble des forces vives de la Nation ».

Pour ce faire, la Commission a mis en œuvre les mécanismes de consultation ci-après :

1. La saisine des partis politiques et des organisations de la société civile par lettre pour les inviter à lui faire parvenir leurs contributions par écrit. Chaque lettre est accompagnée d’un canevas indicatif qui sert de référence pour la formulation des propositions.

2. L’organisation de visites de courtoisie aux institutions et à certaines autorités pour des échanges sur les missions de la Commission et la démarche d’inclusivité adoptée par celle-ci.

3. L’organisation de séances d’écoutes avec notamment les partis politiques, les organisations de la société civile et les acteurs dans les territoires.

4. La création d’un site Web (www.cnrc.ml) pour délivrer les informations sur les activités de la Commission et surtout pour recueillir les contributions des groupes et des citoyens.

Ces mesures sont destinées à permettre l’expression de toutes les sensibilités autour des problématiques institutionnelles qui trouvent leur source dans la Constitution et à susciter une large  adhésion  de la population  au projet de nouvelle Constitution pour le Mali.

Source : La Commission de Rédaction de la nouvelle Constitution (CRNC)


La rédaction a apporté de petits changements au texte

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Dialoguer avec les terroristes
ExclusifSécurité

Multiplication des attaques terroristes au Mali : quel avenir pour les pourparlers de paix avec le GSIM ?

by Sahel Tribune 5 août 2022
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Ibrahima Harane Diallo est chercheur à l’Observatoire sur la Prévention et la Gestion des Crises et Conflits au Sahel. Face à la multiplication des attaques terroristes au Mali, il s’interroge dans cette tribune, sur le sort réservé aux conclusions des pourparlers de paix entre le gouvernement du Mali et les groupes radicaux violents lors de la Concertation nationale en 2020 et du Dialogue national inclusif en 2019.

Le Mali connait une recrudescence de l’insécurité depuis le début du dernier trimestre. Le mois de juillet a été, particulièrement, marqué par des attaques sanglantes à l’endroit des forces de défense et de sécurité, mais aussi à l’égard de la population civile, notamment, des collaborateurs des forces de défense et de sécurité. Une dizaine d’attaques ont eu en l’espace d’une semaine et faisant près d’une vingtaine de militaires tués et de nombreux blessés. Les plus illustres ont eu lieu, par exemple, contre une installation de la direction du matériel, des hydrocarbures et des transports des armées de la ville garnison de Kati ; du poste de péage de Zantiguila[1] ; de Koloni ou encore de Sevaré.

Ces attaques ont eu lieu bien après d’autres coordonnées contre le camp militaire de Bapho[2] dans la région de Ségou ; de Niono et de Sevaré faisant, également, des pertes en vies humaines et en matériel de guerre. Il est important de noter les dernières attaques contre les forces de défense et de sécurité à Sevaré ; Sokolo et Kalumba le 27 juillet ayant occasionné des pertes énormes du côté des forces armées maliennes.

Deux messages

Des messages importants sont à décoder par cet activisme des groupes radicaux violents avec le référentiel musulman au Mali. Le premier message s’inscrit dans une stratégie de communication de la part de ces radicaux. S’attaquer à une des zones les plus sécurisées du Mali[3], fin juillet, à travers une opération de nature complexe, est une tentative de démonstration de force[4].

Ce message de haut niveau de communication vise d’une part à donner espoir aux hommes qui sont dans leurs rangs et d’autre part à séduire les potentiels adhérents, les indécis. Le deuxième message est orienté, directement, contre le discours de montée en puissance de l’armée malienne. Ces attaques consistent à remettre en cause cette « supposée montée en puissance » des FAMA.

En effet, depuis fin 2021, une nouvelle campagne de communication est entreprise par l’élite militaire au pouvoir sur l’acquisition des nombreux moyens militaires tels que des avions de combats, de transport des troupes ou encore des munitions[5]. En s’attaquant avec une telle puissance de force aux positions militaires, spectaculairement, consiste à créer du doute chez la population et entretenir toujours le sentiment d’insécurité chez elle par la mise en évidence de l’incapacité des FAMA à assurer la sécurité des hommes et des biens.

La raison d’État

C’est au regard de ce contexte d’atrocité en matière d’offensive que de nombreuses questions se posent chez les observateurs des questions sécuritaires et stratégiques en particulier : les pourparlers de paix entre le gouvernement du Mali et les groupes radicaux violents avec le référentiel musulman seraient-ils encore possibles ? Le gouvernement du Mali va-t-il rejeter l’idée du dialogue, dont la concrétisation est assez attendue du peuple malien, émise lors de la Concertation nationale en 2020[6] et du Dialogue national inclusif en 2019[7] ?

À l’analyse, l’écartement de l’idée de la négociation semble être l’hypothèse la plus probable. En effet, les douloureux évènements en cours dans le pays montrent à quel point la fissure est profonde. L’armée malienne s’est, également, inscrite dans une dynamique de confirmation de sa « montée en puissance » qui va davantage se caractériser par des offensives systématiques contre les mouvements armés tandis que ces mouvements armés sont, également, dans une logique de remise en cause de la capacité des forces armées maliennes à tenir.

Il est, toutefois, important de noter qu’en écartant l’idée de la négociation, l’État malien prend le risque de se mettre en déphasage avec une des résolutions du peuple qui revient deux fois dans les concertations nationales. Ainsi l’unique moyen de recours qui reste à sa portée est la raison d’État qui pourrait être évoquée afin de continuer avec la belligérance.


Ibrahima Harane Diallo, Journaliste-Politologue, chercheur à l’Observatoire sur la Prévention et la Gestion des Crises et Conflits au Sahel


[1] Localité située à 50 km de Bamako.

[2]Localité située à 15 km de Ségou, la quatrième région du Mali.

[3] Le camp Soundjata Keita de Kati. Ce camp abrite le QG du Président de la transition.

[4] Les actions spectaculaires sont une caractéristique essentielle des actions opérationnelles des groupes islamistes. C’est le même objectif de communication par la démonstration de force qui était visé par Alqaida de Ossama Ben Laden en s’attaquant aux USA en septembre 2001.

[5] Ces moyens militaires ont été acquis grâce à la coopération militaire entre le Mali et la Russie. Selon une interview du Ministre de la défense accordée à la télévision nationale, une partie de ce matériel a été achetée sur financement du budget national et une autre offerte par la Russie à l’armée malienne.

[6] Cette rencontre nationale est une initiative du gouvernement de la transition à l’issu de laquelle une charte nationale a été adoptée.

[7] Ce dialogue a eu lieu sous le magistère du Président Ibrahim Boubacar Keita à l’issu duquel un gouvernement d’union nationale a été formée.

5 août 2022 0 comments
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Baniko Abou Flow
Arts et Culture

Aboubcar Sidibé alias Baniko Abou Flow: « En période de crise, le rappeur doit éviter les messages de haine »

by Bakary FOMBA 3 août 2022
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Aboubacar Sidibé, connu sous le nom de Baniko Abou Flow, est originaire de Diotigué, dans la commune rurale de Massigui, région de Dioïla. C’est un jeune artiste, chanteur, rappeur et compositeur, très attaché aux valeurs intrinsèques de Baniko.

Dans cette interview, accordée à Sahel Tribune, le jeune rappeur évoque entre autres : ses débuts dans le monde musical, ses objectifs ainsi que son ambition. Il lance aussi un appel pressant à tous les rappeurs. Nous vous invitons à lire notre entretien.

Sahel Tribune : Comment êtes-vous arrivé dans la musique ?

Aboubacar Sidibé alias Baniko Abou Flow: je n’ai pas été à une école, encore moins suivi une formation. J’ai aimé la musique et je m’y suis lancé. En faisant des sons, j’ai produit des singles que les gens ont appréciés. J’ai quand même participé à des compétitions auxquelles j’ai été récompensé par des attestations, des tableaux d’honneur et de félicitations.

Dans vos chansons, vous évoquez toujours les maux dont souffre la région de Dioïla. Expliquez-nous pourquoi.

Effectivement, dans mes musiques, je parle toujours de la région de Dioïla. Je trouve cela normal, parce que je viens de cette localité, et cela reste une fierté pour moi. Les Bambaras disent que, « si tu sais d’où tu viens, tu sauras où aller ». Donc je sais déjà d’où je viens et je sais où je dois aller.

À travers vos chansons, pensez-vous pouvoir relever les défis dont souffrent les Banikois depuis plusieurs années ?

Je peux bien sûr relever les défis. C’est d’ailleurs mon objectif, le but principal de ma musique. Je souhaite rendre les Banikois fiers d’eux-mêmes et promouvoir, dans le monde entier, les valeurs de cette région. Je suis convaincu que je peux bel et bien le faire.

Que représente Baniko pour vous ?      

Baniko représente tout pour moi. C’est ma source d’inspiration. Parce que c’est un lieu très riche en culture. Or la culture joue un rôle capital dans la vie de l’homme.

Le rap est-il une passion ou une profession pour vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je peux dire que le rap est une profession pour moi. Parce que c’est dans le rap que je vis.

Quel appel lancez-vous aux autorités et à vos frères et sœurs rappeurs maliens ?

D’abord, j’invite les autorités à plus de considérations pour les rappeurs. Il faut qu’ils tiennent compte du rôle que jouent ces artistes dans le progrès du pays, notamment dans la consolidation de la paix. Même si tout le monde n’est pas sur le bon chemin, les autorités doivent faire en sorte d’accompagner ceux qui œuvrent pour le progrès du pays.

Les rappeurs aussi doivent synthétiser les mots avant de les lancer. Il ne faut pas qu’ils rappent comme ils le veulent. Ils doivent plutôt tenir compte de ce qu’ils disent. C’est-à-dire, ce qui est nécessaire. En période de crise, le rappeur doit éviter les messages de haine. Il doit plutôt faire passer des messages de sensibilisation.

Avez-vous pensé à faire un album ?

Je pense faire un album, sinon des albums. Mais pour l’instant, je ne peux donner aucune autre précision. Ce qui est sûr, bientôt il y aura un EP (Extended play, qui est composé de 4 ou 5 titres) en comparaison à un album qui contient le plus souvent 15 et 20 titres).

Propos recueillis par Bakary Fomba

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Résultat du DEF
A la UneÉducation

Résultats DEF 2022 : 100 374 admis sur 209 705 candidats présentés

by Sahel Tribune 28 juillet 2022
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Un mois après les examens du Diplôme d’études fondamental (DEF), le gouvernement malien s’apprête a proclamé les résultats, demain vendredi avec un taux d’admission de 47,86 %, soit 20,81 % de moins que la session de l’année 2021, a indiqué le ministre de l’Éducation nationale au Conseil des ministres de ce mercredi. Selon le communiqué de cette session, « les taux de réussite filles et garçons sont respectivement de 47,39 % et 48,31 % ».

Pour rappel, cette année, le Mali comptait au total 223 244 candidats inscrits, contre 209 705 candidats présentés le jour des épreuves. Parmi ces présents, 100 374 ont été admis, selon le communiqué du Conseil des ministres, qui annonce que les résultats seront proclamés officiellement, le vendredi 29 juillet 2022.

Ce résultat est avancé comme une preuve de la bonne organisation de ces examens de fin d’année qui a bénéficié « de la mobilisation des membres du gouvernement de tous les segments de l’administration des syndicats d’enseignant, de la Fédération nationale des parents d’élèves, des associations des élèves et étudiants, de toute la communauté éducative », a précisé le même communiqué.

La rédaction  

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Découverte de pétrole en Côte d'Ivoire
Actu

Côte d’Ivoire : nouvelle découverte de pétrole brut et de gaz naturel

by Bakary FOMBA 28 juillet 2022
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

Après une « découverte majeure » de pétrole et de gaz naturel en 2021, au large du pays, la Côte d’Ivoire vient d’enregistrer une seconde découverte de pétrole brut et de gaz naturel dans le bloc CI-802 du bassin sédimentaire offshore.

L’annonce de cette nouvelle découverte a été faite ce jeudi, dans un communiqué du ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly. Elle reste un grand pas pour ce pays côtier de la sous-région ouest-africaine de devenir un producteur important de pétrole et de gaz à l’image des autres grandes puissances de la région.

Accroitre les réserves d’environ 25 %

« Une seconde découverte de pétrole brut et de gaz naturel vient d’être faite par la société pétrolière italienne ENI et son partenaire PETROCHI Holding, dans le bloc CI-802 du bassin sédimentaire offshore de la Côte d’Ivoire », a écrit dans son communiqué, le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie.

Selon ses précisions, le CI-802 est adjacent au bloc CI-101 dans lequel une première découverte a été faite en 2021, par le même consortium. Il explique également que cette nouvelle découverte, qui confirme l’extension du gisement Baleine dans le bloc CI-802, accroit d’environ 25 %, les réserves initialement annoncées dudit gisement qui passent ainsi de 2 à 2,5 milliards de barils de pétrole brut et de 2 400 à 3 300 milliards de pieds cubes de gaz naturel.

Cette nouvelle découverte valorise encore le potentiel du bassin sédimentaire ivoirien. Aussi, faut-il noter, le consortium ENI et PETROCI rassure être « engagé pour la mise en production accélérée du gisement Baleine au premier semestre de 2023, soit environ un an et demi après la première découverte ».

À titre de rappel, la Côte d’Ivoire est un modeste producteur africain de pétrole avec près de 5 5000 barils par jour, selon les données de 2018.

Bakary Fomba  

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Contributions de la société civile au projet de nouvelle constitution en République du Mali
Politique

Projet de nouvelle Constitution : la société civile apporte sa contribution à la CRNC  

by Chiencoro 28 juillet 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

La Commission de rédaction de la nouvelle Constitution (CRNC) en République du Mali était à l’écoute, ce jeudi 28 juillet 2022, de la société civile malienne, au Centre international de Conférences de Bamako (CICB). Les organisations de la société civile ont apporté leurs contributions à la CRNC.  

Les consultations dans le cadre de la rédaction de la nouvelle Constitution se poursuivent au Mali. Après les partis politiques, le mardi dernier, la Commission mise en place par le président de la transition, Col. Assimi Goïta, le 10 juin 2022, a rencontré les organisations de la société civile, ce jeudi 28 juillet 2022.

Des domaines de préoccupation

Ces consultations des forces vives de la nation sont une recommandation du président Goïta aux membres de cette Commission. Car la Constitution est l’affaire de tous les Maliens, a précisé Fousseyni Samaké, président de la CRNC.

À en croire ses explications, la situation du Mali nécessite le passage à une nouvelle Constitution, en vue de donner un nouveau départ au pays. M. Samaké, dans la logique d’impliquer tous les Maliens à ce projet, a rassuré que plusieurs mesures ont été prises, parmi lesquelles la création et mise en ligne d’un site web, en vue de permettre à tous les citoyens, de faire des propositions à la Commission.

Plusieurs suggestions ont été faites par la société civile, dans maints domaines, dans le cadre de cette politique de refondation de l’État. L’éducation, la question des langues, l’environnement, la justice, la santé ainsi que le fonctionnement des institutions républicaines, ont été évoqués au cours des discussions.

La société civile malienne a justifié la pertinence de ce projet par le fait que l’ancienne Constitution ne répondait plus à l’aspiration du peuple malien. Selon elle, si plusieurs tentatives de révision ont déjà échoué, c’est parce que des « volontés malsaines » s’y cachaient derrière.

Des précisions ont été apportées aux différentes préoccupations des participants.

La phase régionale

Ces différentes rencontres seront suivies, le 2 août prochain, par la phase régionale, qui se passera dans 5 chefs-lieux de régions. Les régions de Kayes, de Nioro et de Kita se retrouveront à Kayes pour leurs consultations. Quant aux régions de Ségou, San, Sikasso et Koutiala, les écoutes auront lieu à Ségou. Les régions de Mopti, Bandiagara, Tombouctou, Taoudéni et Douentza se retrouveront à Mopti. En ce qui concerne les régions de Gao, Ménaka et Kidal, les consultations sont prévues pour se tenir à Gao. Au niveau du district de Bamako, les régions de Koulikoro, Dioïla, Nara et Bougouni s’y retrouveront, en plus du district, pour leurs consultations, selon un document de la Commission, dont Sahel Tribune a obtenu une copie.

Chiencoro Diarra

28 juillet 2022 0 comments
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Concertation des partis politiques
Politique

Rédaction d’une nouvelle constitution au Mali : trois mécanismes, pour plus d’inclusivité

by Sahel Tribune 26 juillet 2022
written by Sahel Tribune 3 minutes read

En vue d’obtenir plus d’inclusivité dans le processus de rédaction de la nouvelle Constitution du Mali, la Commission mise en place par le chef de l’État a démarré les consultations. Pour être à l’écoute de toutes les forces vives de la nation, elle a priorisé trois mécanismes.

« Rédaction d’une nouvelle constitution pour le Mali : la Commission à l’écoute des partis politiques » ; « La transition : une opportunité pour le changement » ; « La refondation pour un Mali nouveau » ou encore « Une nouvelle constitution pour des institutions fortes et un jeu politique sain », pouvait-on lire sur des banderoles accrochées au mur dans la salle de 1000 places du Centre International de conférences de Bamako (CICB). Aussi, il était possible de lire : « Rédaction d’une nouvelle constitution : un vœu ardent du peuple malien » ou tout simplement « L’heure de la décision populaire a sonné pour un Mali souverain ».

« Changer de constitution et non changer la constitution »

Installés dans leurs fonctions, le 12 juillet 2022, les membres de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution ont démarré les consultations afin d’obtenir plus d’inclusivité dans ce processus déterminant de la vie de la nation malienne.

Trois mécanismes sont ainsi mis en avant afin de faire participer à ce projet d’élaboration d’une nouvelle constitution en République du Mali, toutes les couches socio-professionnelles. D’abord des correspondances ont été adressées aux partis politiques, avec des canevas indicatifs, pour leurs contributions à ce processus. Ensuite, la phase des écoutes visant enregistrer les préoccupations de toutes les forces vives de la nation et y apporter des précisions a été ouverte. Enfin, la mise en ligne d’un site internet dans le but de donner la possibilité aux citoyens de donner leurs avis et faire des contributions pour la réussite de ce projet.

Dans son discours inaugural, le président de la Commission a indiqué que les formations politiques sont les premiers acteurs consultés dans le cadre de la rédaction de ce processus visant à « changer de constitution et non de changer la constitution ».

Fousseyni Samaké dit espéré sur l’apport des acteurs politiques dans ce processus déterminant dans la gouvernance de l’État.

Des dysfonctionnements

Cette démarche a été largement saluée par les partis politiques présents à cette rencontre et qui ont assuré que leurs contributions ne feront pas défaut. Des suggestions ont été faites pour la réussite du processus, qui est une aspiration profonde du peuple malien, comme l’a indiqué le chef de l’État lors de l’installation des membres de cette Commission. « En raison de la détermination du peuple malien à dénoncer la mauvaise gouvernance et l’injustice sociale, les institutions démocratiques ne devraient aucunement servir d’alibi pour dénigrer les besoins essentiels de la population au sein de laquelle est vivement ressenti un besoin de réformes institutionnelles, gage d’un lendemain démocratique meilleur et source d’apaisement socio-politique durable », avait déclaré Assimi Goïta.

Après les visites aux institutions et l’écoute des acteurs politiques, la Commission rencontrera la société civile, le jeudi 28 juillet 2022. Elle élargira ensuite les concertations au niveau des régions ainsi que du District de Bamako. Ces consultations se tiendront le 2 août prochain.

Au niveau régional, cinq chefs-lieux de régions accueilleront les consultations : Kayes, Ségou, Mopti et Gao et le District de Bamako.

Le locataire de Koulouba a justifié le bien-fondé de ce processus par le fait que « la pratique institutionnelle a révélé des dysfonctionnements, qui se sont soldés par des ruptures de l’ordre constitutionnel » poussant ainsi à s’interroger quant à la solidité des différentes institutions, le rapport entre elles et le fonctionnement du système institutionnel de manière générale.

La rédaction

26 juillet 2022 0 comments
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Assimi Goïta, discours du 61ème anniversaire de l'armée nationale
Politique

Colonel Assimi Goïta aux gouverneurs : « Vous êtes la voix par laquelle l’État existe, s’affirme et se réalise … »

by Chiencoro 26 juillet 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Dans le but de connaitre les difficultés auxquelles les différentes régions sont confrontées et y apporter les solutions appropriées, une rencontre de deux jours s’est ouverte, ce lundi 25 juillet 2022, à Koulouba, entre le président de la transition et les différents gouverneurs.

Depuis 2012, le Mali traverse une crise multidimensionnelle qui perdure avec des impacts sur l’activité économique. Dans un tel contexte difficile, le gouvernement est à pied d’œuvre en vue de mobiliser les ressources nécessaires pour la stabilité, la paix et le développement socio-économique du pays.

« Pierre angulaire des actions de l’État »

Plusieurs réformes ont été initiées à travers les Assises nationales de la refondation (ANR). Le chef de l’État a noté des avancées notables dans la mise en œuvre de ces recommandations, notamment à travers la fixation de la durée de la transition, l’adoption et la promulgation de la nouvelle loi électorale, la publication du programme des réformes politiques et institutionnelles. Des avancées qui s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de la transition, a précisé le président malien de la transition, dans son allocution d’ouverture des travaux.

Rencontre entre les gouverneurs et le président de la transition
Rencontre entre les gouverneurs et le président de la transition, le 25 juillet 2022. Présidence du Mali.

« Administrer le pays, c’est d’abord assurer la sécurité des concitoyens dans le but de préserver la cohésion et la paix sociale », a rappelé le locataire de Koulouba pour qui les gouverneurs constituent « la pierre angulaire des actions de l’État ».

Chargés de préserver les intérêts nationaux, de veiller aux respects des lois et règlements ainsi que des institutions de l’État ; d’assurer l’information permanente du gouvernement sur la vie politique, économique, sociale, et culturelle de leur circonscription administrative ; les gouverneurs, durant ces 48 h de travaux, exposeront les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Les membres du gouvernement apporteront ensuite des solutions aux différentes préoccupations soulevées. « […] vous êtes la voix par laquelle l’État existe, s’affirme et se réalise au quotidien », a indiqué le chef de l’État.

Nomination de préfets et de sous-préfets

A l’ouverture des travaux de cette session, le président malien de la transition a rassuré que le gouvernement travaille au retour de l’État et à l’établissement des services sociaux de base. C’est dans ce cadre qu’il faut placer les récentes nominations de préfets et de sous-préfets dans les circonscriptions administratives où l’État était absent, a-t-il expliqué avant d’inviter ces administrateurs régionaux à plus d’initiatives, d’anticipation et d’engagement pour la réussite des missions qui leur sont confiés.

Chiencoro Diarra

26 juillet 2022 0 comments
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Attaques terroristes au Mali
A la UneSécurité

Attaques contre FAMa : plusieurs chancelleries expriment leur solidarité

by Sahel Tribune 23 juillet 2022
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Des attaques terroristes complexes et coordonnées ont visé plusieurs positions des forces armées maliennes [FAMa], les 21 et 22 juillet 2022, au centre et dans la région administrative de Koulikoro. Plusieurs chancelleries occidentales et organisations internationales, présentes à Bamako, ont condamné ces multiples attaques, exprimant ainsi leur solidarité au peuple malien et à leur État.

Dans la matinée du vendredi 22 juillet, les populations de Bamako et environs se sont réveillées avec les échos d’une attaque terroriste contre la ville garnison de Kati. Dans lequel camp militaire où sont domiciliés le président de la transition Assimi Goïta et son ministre de la défense Sadio Camara.

Cet incident de Kati a été précédé, dans la matinée du 21 juillet, par plusieurs autres « attaques complexes et simultanées dans les localités de Douentza, Koro, Thy (Sevaré), Bapho, Segou, et Kolokani ». L’état-major a indiqué dans différents communiqués que c’étaient « des tentatives désespérées et coordonnées des terroristes de la Katibat Macina » d’Amadou Kouffa.

COMMUNIQUÉ N°049 DE L'ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL DES ARMÉES DU JEUDI 21 JUILLET 2022. pic.twitter.com/rdKiEYCimU

— Forces Armées Maliennes (@FAMa_DIRPA) July 21, 2022

Plus tard dans la journée, après le communiqué de l’état-major malien sur l’attaque contre la caserne de Kati, plusieurs chancelleries occidentales et organisations internationales présentes au Mali ont tenu à exprimer leur solidarité au peuple malien.

Sur son compte Twitter, l’ambassade d’Espagne au Mali (et au Burkina Faso) a condamné « énergiquement ces récentes attaques contre les Forces Armées maliennes [et] exprime sa solidarité dans la lutte contre l’extrémisme violent ». La France aussi n’est pas restée en marche. Son ambassade a déploré et condamné ces attaques. « Nous manifestons notre soutien au peuple malien », a tweeté sa représentation diplomatique au Mali.

La @FranceauMali déplore et condamne les attaques contre les @FAMa_DIRPA 🇲🇱 au cours de ces derniers jours. Nous manifestons notre soutien au peuple malien et présentons nos condoléances aux familles des victimes. Prompt rétablissement aux blessés.

— La France au Mali (@FranceauMali) July 22, 2022

Minusma, USA et UE

Au nom de la mission onusienne au Mali [Minusma], le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, M. El-Ghassim Wane, a condamné « vigoureusement les attaques terroristes ayant visé les Forces Armées maliennes, les 21 et 22 juillet 2022 […] »

Le diplomate sénégalais a par la suite présenté ses condoléances « au gouvernement et au peuple malien, ainsi qu’aux familles et proches des soldats tombés sur le champ d’honneur ». Dans le même communiqué de presse, la Minusma rappelle qu’elle réitère ses engagements, selon son mandat, « à appuyer et accompagner les efforts des autorités maliennes visant à restaurer durablement la paix et la sécurité ».

A travers leur ambassade à Bamako, les États-Unis (USA) « condamnent avec les termes les plus forts les multiples attaques armées contre les Forces Armées maliennes ». Avant d’ajouter : « Des organisations extrémistes violentes continuent de cibler les FAMa afin de déstabiliser davantage l’Etat malien. Les États-Unis dénoncent de telles actions et continuent à travailler avec nos partenaires maliens de toutes les manières possibles pour restaurer la paix et la stabilité pour le peuple malien. »

Le Chef de la délégation de l’Union européenne au Mali, le diplomate Bart Ouvry, a également tenu à dénoncer ces attaques terroristes contre les forces armées maliennes. « Ces groupes armés [qualifiés de djihadistes] à déstabiliser le Mali. L’UE maintient ses efforts pour la paix et la stabilité du pays. », a-t-il tenu à rassurer leurs partenaires maliens.

Même éloigné du Mali je tiens à dénoncer avec vigueur les attaques de hier & aujourd'hui contre les FAMA. Les victimes parmi les forces de l'ordre sont en mes pensées. Ces groupes armés visent à déstabiliser le Mali. L'UE maintient ses efforts pour la paix & la stabilité du pays. https://t.co/vR0uxjGdwi

— Bart Ouvry (@BartOuvry) July 22, 2022

La rédaction

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Auxiliaires d'élevage.
Actu

Mali : des auxiliaires d’élevage pour soutenir des communautés

by Mohamed Camara 21 juillet 2022
written by Mohamed Camara 3 minutes read

Au Nord et au Centre du Mali, la fuite des vétérinaires et des professionnels de la santé animale en raison de la crise sécuritaire et des aléas climatiques a créé un vide. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) travaille à appuyer ces régions en mettant à leur disposition des axillaires d’élevage.

Au Mali, 85 % de la population pratiquant l’élevage sont des agriculteurs. Cette activité procure de la nourriture et de l’économie à plus de 3 % de la population. Mais, le conflit et les effets secondaires du changement climatique rendent les éleveurs de plus en plus vulnérables. Aussi le manque de professionnels en santé animale provoque la circulation des maladies et des épizooties occasionnant des pertes de bétails. Une situation qui entraîne des crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes, visant les populations et aggravant leur niveau de pauvreté.

Plus de 140 auxiliaires depuis 2013

Afin de soutenir ces communautés d’éleveurs, le CICR en partenariat avec le ministère du développement rural a adopté plusieurs initiatives d’appui parmi lesquels la santé animale à travers la vaccination, la formation et le recyclage des auxiliaires d’élevage, souligne le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué.

« Depuis 2013, plus de 140 auxiliaires d’élevage venant du nord et du centre ont bénéficié d’une formation initiale et près de 143 ont pu bénéficier d’une formation de recyclage, mais aussi du kit de démarrage », a rappelé le CICR.

Dans le cadre d’un partenariat avec le ministère de l’élevage, près de 4 millions d’animaux ont été vaccinés en 5 mois. « Grâce à cette vaccination, nous avons contribué à préserver la principale source de revenus des éleveurs en réduisant les risques d’épidémies. », se réjouissait le CICR en avril 2022.  

Cohorte de 19 jeunes

Originaire de Taoudeni, âgée de 29 ans, Nana Fatouma fait partie des quatre jeunes dames de la cohorte de 19 jeunes auxiliaires d’élevage de cette année 2021-2022. Ils viennent principalement des régions de Mopti, Ménaka, Gao, Kidal, Tombouctou et Taoudeni.

Taoudeni, une localité située à 750 km au nord de Tombouctou. Cette région du grand Sahara est bouleversée par le conflit armé depuis des années, elle est également l’une des plus arides du Mali. Le départ timide des vétérinaires et les répercussions sur le bétail, a amené Nana à songer à l’appui d’une tierce aux éleveurs, afin de sauver leurs animaux. D’où sa décision de devenir auxiliaires d’élevage.

« J’ai appris l’existence de cet accompagnement du CICR grâce à une connaissance qui en avait bénéficié l’année passée. Intéressée, j’ai adhéré à la formation qui tombait à pic pour moi. », raconte Nana. Elle poursuit : « De retour chez moi, je vais servir ma communauté. Je conseille aux jeunes de s’intéresser à l’élevage, car nous ne pouvons pas nous passer des animaux. »

Initiation des 19 apprenants à Ségou

Durant quatre mois, le Centre de formation de l’École secondaire d’agro-pastoral de Ségou a abrité l’initiation de 19 apprenants aux connaissances de base sur l’anatomie des animaux, la parasitologie, la microbiologie, les maladies infectieuses, la pathologie médicale, l’alimentation des animaux, l’entrepreneuriat.

Cette formation a pris fin en juin 2022, en présence des autorités administratives, des corps professoraux et des médias. Les lauréats ont obtenu des attestations de participation, qui les permettront d’exercer leur profession avec un mandat bien spécifique. Également, ils ont reçu des kits composés de médicaments et de matériels vétérinaires d’une valeur de six cent mille francs CFA.

Mohamed Camara

21 juillet 2022 0 comments
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Comite indépendant de suivi-évaluation
A la UnePolitique

Transition malienne : les membres du CINSERE-ANR installés dans leurs fonctions

by Chiencoro 20 juillet 2022
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La mise en place du Comité indépendant de suivi-évaluation des Assises nationales de la refondation (CINSERE-ANR) est désormais effective. Ses membres ont été installés dans leurs fonctions, ce mardi 19 juillet 2022, lors d’une cérémonie organisée à Koulouba.

Dans les termes de référence des Assises nationales de la refondation (ANR), tenues à Bamako, les 27, 28, 29 et 30 décembre 2021, Il est annoncé la mise en place d’un comité indépendant de suivi-évaluation des recommandations des ANR. Il s’agit du CINSERE-ANR, qui « reflètera la configuration des participants ». Il est mentionné dans ces TDR que les missions et les attributions de ce comité seraient définies. Sa mise en place a été annoncée lors du Conseil des ministres du 20 avril 2022.

Cette annonce a été suivie par un décret du 20 avril du chef de l’État portant création, organisation et fonctionnement du CINSERE-ANR, auprès du président de la transition, qui est aussi chargé de désigner par décret ses membres pour cinq (5) ans renouvelables une seule fois. Ce 19 juillet, il a procédé à l’installation des membres du ce comité indépendant. Dans sa composition, il est pluridisciplinaire : composé de juristes, d’experts, de planificateurs, d’anciens ministres et diplomates, ainsi que d’enseignants à la retraite.

Missions

Selon Me Amadou Tioulé Diarra, avocat et coordinateur général, à travers cette cérémonie d’installation, le président Goïta, vient de manifester l’intérêt qu’il portait non seulement aux travaux des Assises nationales de la refondation, mais aussi aux suites qu’il souhaiterait donner à ce grand dialogue, qui a réuni plusieurs Maliens, venus d’horizons divers et lointains. Il a rappelé que de toutes les questions débattues lors des Assises nationales, celle qui a le plus passionné et retenu l’attention des participants, apparue dans les principaux discours, est la question des fondements et de la légitimité culturelle du nouvel État. « Au moment où certains s’éloignent des valeurs africaines, les Assises nationales de la refondation » ont incité à la redécouverte des valeurs positives traditionnelles du Mali, a affirmé Me Diarra.  Ces valeurs positives traditionnelles sont, selon lui, le dialogue, la tolérance et  le « maya » — pouvant se traduire par l’essence de la personne humaine dans la tradition bamanan.

J’ai invité, ce matin, les membres du Comité indépendant de suivi-évaluation des Assises Nationales de la Refondation (ANR) à évaluer rigoureusement les actions qui seront menées par le Gouvernement dans le cadre de la refondation de l’État. pic.twitter.com/rQaG38tNEz

— Colonel Assimi GOITA (@GoitaAssimi) July 19, 2022

Dans son allocution, le président de la transition a tenu à rappeler leurs missions : collecter des informations, gérer les bases de données, suivre les indicateurs de résultat, produire et publier des rapports. « Chaque pas que nous franchissons constitue un pas décisif, car porteur d’un idéal commun de changement et de réalisation de notre destin en tant que peuple qui aspire à sa pleine souveraineté », a laissé entendre Assimi Goïta. Il a aussi rappelé que le gouvernement a adopté un cadre stratégique de la refondation et un plan d’action. « Ce document constitue désormais une référence pour l’action gouvernementale, articulé autour de cinq axes stratégiques en convergence avec le cadre stratégique pour la relance économique et le développement », a-t-il expliqué. Avant de leur rassurer de soutien effectif dans l’accomplissement de leurs missions, dont la réussite sera celle de la transition.

Chiencoro Diarra

20 juillet 2022 0 comments
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La population dOgossagou village de la region de Mopti au Mali
AnalysesExclusif

Tribune : la crise malienne, c’est aussi une crise de la pensée ou de la pensée appliquée ?

by Sahel Tribune 19 juillet 2022
written by Sahel Tribune 6 minutes read

Chercheur à l’Observatoire sur la Prévention et la Gestion des Crises et Conflits au Sahel, Ibrahima Harane Diallo se demande dans cette tribune si la crise malienne n’est pas aussi une crise de la pensée ou de la pensée appliquée. Avant de lancer un plaidoyer auprès des décideurs et responsables politiques pour qu’ils prêtent plus d’attention au monde de la recherche, notamment, endogène.

Avant de trouver les pistes de réponse par rapport à la question posée, j’estime pertinent de procéder, préalablement, par une analyse sémantique ou conceptuelle pour permettre de mieux appréhender la nature du système conflictuel auquel le Mali fait face depuis 2012.

La qualification de la crise s’impose à partir du moment où, il a été constaté une inexactitude en matière du qualificatif utilisé dans certaines littératures décrivant la situation sécuritaire du Mali. Ce constat est le même en ce qui concerne les discours de certains intellectuels à travers des débats ou d’autres interventions publiques. C’est pourquoi j’estime qu’il est important dans un premier temps de corriger la confusion conceptuelle dans cet article qui se veut être une contribution à l’étude des conflits armés en Afrique francophone.

Pas de guerre au Mali

De prime abord, le Mali n’est pas en guerre. Il n’y a pas de guerre au Mali, mais plutôt un conflit armé. Ces deux terminologies sont différentes à plusieurs égards tant du point de vue de la nature des belligérants, c’est-à-dire les acteurs aux conflits que le mode opératoire utilisé par les parties aux conflits ou encore des considérations juridiques au regard, notamment, du droit international. Les conventions de Genève d’août 1949, l’article 3 commun aux conventions et leurs protocoles additionnels de juillet 1977[1], textes de référence mondiale, aujourd’hui, en milieu conflictuel eux-mêmes ont connu une évolution et une réadaptation régulière au cours de l’histoire pour être en phase avec les contextes conflictuels dans lesquels ils s’appliquent selon que le contexte soit celui de guerre ou encore des conflits armés.

On parle de guerre lorsque le champ conflictuel est animé par les forces armées et de défense des États indépendants. Ce type de conflictualité a opposé de nombreux pays dans la décennie 1990. Il s’agit, notamment, du conflit ayant opposé le Nigeria au Cameroun[2]. Quant à l’État du Mali, il a aussi connu une guerre l’ayant opposé à l’État du Burkina Faso à deux reprises d’ailleurs, en 1974 et en 1985[3]. Cependant, on parle de conflits armés lorsque la violence est portée par des groupes armés rivaux organisés sur un territoire national donné ou encore lorsque les affrontements opposent les éléments d’un groupe armé organisé aux éléments des forces de défense et de sécurité d’un État. La situation du Mali relève de ce dernier cas de figure qui est la situation opposant les forces de défense d’un État aux éléments d’un ou des groupes armés organisés.

Crise de la pensée ?

Cette équivoque ayant été levée, il est important de noter que, de l’avis de certains acteurs de l’espace public, la crise malienne est aussi une crise de la pensée[4] dans la mesure où il y aurait un déficit sérieux en matière de travaux scientifiques dans bien de domaines. D’autres vont très loin en estimant que la crise perdure ou n’a pas eu des réponses appropriées depuis 2012 parce qu’il y aurait un déficit de réflexion. Après un diagnostic rigoureux de la situation, il ressort que des nombreuses publications ou productions scientifiques ont été faites sur la crise. Des contributions majeures sur l’analyse de la situation sécuritaire du pays assorties des recommandations font flores. Le problème apparait comme n’existant pas, fondamentalement, au niveau des productions scientifiques. Il se trouve plutôt au niveau de la valorisation de l’expertise endogène, l’exploitation du savoir local en matière de gestion des crises.

En effet, la culture de la pensée appliquée est moins développée au Mali. Sous l’égide du Ministère de la Sécurité et de la Protection civile, le Gouvernement du Mali a organisé en 2005 les États généraux de la sécurité. Des recommandations pertinentes sont issues de cette rencontre dont l’élaboration d’une politique nationale de sécurité adoptée depuis 2010, qui n’a pas encore son décret d’application. Le dossier serait toujours au ministère de la Sécurité et de la Protection civile[5]. Cette réalité est dans une certaine mesure celle des nombreux pays d’Afrique au Sud du Sahara. Certains observateurs mettent l’accent sur deux aspects pour l’expliquer. Il s’agit d’une part d’un système de complexe face aux productions locales et d’autre part d’un déficit de neutralité, de la distanciation critique des chercheurs.

Illustration par le cas Wade

On se rappelle encore du cas Wade. Lors de la crise politique au Sénégal, liée notamment à la question de la légalité de la candidature du président Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de 2012, de nombreuses réflexions produites par des universitaires et chercheurs sénégalais étaient disponibles. Le constat : Abdoulaye Wade ou le camp présidentiel les considérait, tout simplement, comme étant des analyses d’adversaires politiques ou idéologiques. Dans le même sillage, le président Wade avait, par conséquent, fait recours aux avis d’un collège d’experts des pays étrangers invités à Dakar dont le brillant avocat et homme politique Me Mountaga Tall du Mali[6]. Cette méfiance des tenants du pouvoir envers le savoir appliqué pose en même temps toute la problématique de la distanciation axiologique ou de la neutralité des productions.

En définitive, la crise malienne est aussi plus une crise de la pensée appliquée qu’une crise de la pensée et surtout dans la mesure où, généralement, le premier aspect conditionne, toutefois, le deuxième. Le paradigme actuel du développement est que l’avenir appartient aux seules sociétés de savoir. Autrement dit, toute société qui ne s’investit pas dans la science est appelée à disparaitre. Les responsables politiques doivent davantage prendre les dispositions pour non, seulement, prêter plus d’attention au monde de la recherche, notamment, endogène, mais aussi doter les structures de recherche publiques comme privées des moyens adéquats pour qu’elles soient en mesure de faire des productions de qualité afin de mieux servir les problématiques sécuritaires, économiques ou stratégiques qui se posent avec acuité à nos sociétés politiques.


  • Ibrahima Harane Diallo est Journaliste-Politologue, Chercheur à l’Observatoire sur la Prévention et la Gestion des Crises et Conflits au Sahel. Adresse e-mail : diaharane1987@gmail.com.

[1] Ces conventions englobent le droit dans la guerre, différent du droit à la guerre, selon Élisabeth Sogoba, CICR-Mali lors d’une séance de diffusion à l’Université Bazo, Sotuba, juin 2022.

[2] La guerre pour le contrôle de la péninsule de Bakassi, en 1993. Cette guerre a été résolue sur la base d’un arrêt de la Cour internationale de justice en 2022.

[3] Guerre de la bande d’Agacher, aussi appelée guerre de Noel.

[4] Moussa Mara, 8 aout 2019, la tribune.

[5] Konaté Mariame Sidibé, synthèse des études sur les défis locaux en matière de sécurité dans les régions de Kayes, Mopti et Gao, CERM, 2021.

[6] Mountaga Tall est également un acteur majeur du mouvement démocratique. Un mouvement politique ayant été à la base de l’avènement de la démocratie au Mali en 1991-1992.

19 juillet 2022 3 comments
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Remise d'insignes et de certificats aux chefs de quartier
ActuPolitique

Reconnaissance : des insignes et certificats remis à des chefs coutumiers de Bamako

by Chiencoro 18 juillet 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Dans la journée du lundi 18 juillet, le Centre international de conférence de Bamako (CICB)  a servi de cadre au lancement de la remise des insignes et des certificats aux autorités coutumières pour revaloriser le statut. Reconnaissance.

C’est le 11 novembre 2021 que le président de la transition avait annoncé la revalorisation des légitimités traditionnelles et coutumières. Notamment les chefs de fraction, de village et de quartier, conformément à l’Arrêté déterminant les modalités de leur nomination indiquant qu’ils « sont autorisés, dans l’exercice de leurs fonctions officielles, à hisser dans la cour de leur domicile l’emblème national et à porter un insigne distinctif ».

Aux dires d’Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation : « Les symboles tendant à valoriser les chefs de village, de fraction et de quartier dans l’exercice de leur fonction sont conformes aux dispositions statutaires applicables à ces autorités locales. »

Porteur d’espoir

La décision du chef de l’État avait été confortée par une communication du Conseil des ministres du 15 juin 2022. Celle-ci précise : « Les cérémonies de remises de ces insignes et certificats aux chefs de village, de fraction et de quartier seront organisées sur l’ensemble du territoire suivant un chronogramme détaillé ».

Ce 18 juillet, le Centre international de conférence de Bamako (CICB) a accueilli le lancement de cet événement dit « historique ». Au total, 60 chefs de quartier du district de Bamako ont reçu leur certificat, leur insigne, ainsi qu’un drapeau national à faire flotter au-dessus de leur maison, des mains du président de la transition.

Pour Mme Djiré Mariam Diallo, maire de la commune III du district de Bamako, ce geste est porteur d’espoir et traduit l’intérêt des autorités maliennes pour les légitimités traditionnelles et coutumières. Lesquelles, poursuit-elle, occupent une place importante dans la stabilisation et la paix dans le pays.

Dans toutes les régions

De son côté, Assimi Goïta a expliqué que cette cérémonie, dont l’un des objectifs est la valorisation des légitimités traditionnelles et coutumières, « entre dans le cadre de la refondation de notre État ».

Dans son intervention, l’actuel homme fort de Bamako  a déclaré  qu’en tant que relais de l’administration, elles aident l’État non seulement dans la gestion des affaires publiques, mais aussi dans la cohésion sociale, la stabilité et le vivre ensemble. « Dans le cadre de la prévention et de la gestion des conflits dans nos différentes localités, ils interviennent beaucoup », a-t-il souligné.

Pour finir, il a voulu rassurer que ces activités vont se poursuivre dans toutes les régions. Elles seront effectuées sous la houlette des gouverneurs, des préfets et des sous-préfets.

Chiencoro Diarra

18 juillet 2022 0 comments
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Abdoulaye Diop et Robert Dussey
A la UnePolitique

Mali : la médiation du Togo demandée dans l’affaire de 49 soldats ivoiriens arrêtés

by Sahel Tribune 18 juillet 2022
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Ce lundi 18 juillet, le ministre togolais des Affaires étrangères et de l’intégration régionale, Robert Dussey, était en visite de travail et d’amitié au Mali. Il était question des soldats ivoiriens arrêtés par Bamako.

Arrêtés et interpellés à leur descente d’avion à l’aéroport international de Bamako, les 49 soldats ivoiriens se trouvent toujours entre les mains des autorités maliennes. Celles-ci, pour rappel, les ont considérés comme des « mercenaires », envoyés pour déstabiliser le pouvoir de transition en cours dans ce pays.

Pour éviter une éventuelle escalade des tensions entre les parties concernées, la facilitation de Faure Gnassingbé, président du Togo, a été demandée. « Le président de la transition a souhaité que le Togo mène une mission de bons offices entre les parties concernées », a indiqué le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. C’était au cours d’un point de presse, tenu dans son département, à Koulouba, ce lundi 18 juillet.

Esprit de fraternité

« Je voudrais vous confirmer la disponibilité du président [du Togo] d’aider et d’user de ces bons offices pour résoudre définitivement ce problème entre nos deux pays », a voulu rassurer le ministre Robert Dussey au cours du même point de presse. « Pour le Togo et le président [togolais], la paix au Mali [et] en Côte d’Ivoire, c’est la paix dans toute la région et dans notre pays, le Togo », a-t-il ajouté.

Cette rencontre des deux ministres avec la presse, est intervenue après une audience que leur a accordée le président de la transition, Assimi Goïta, autour de ces questions bilatérales d’intérêt commun et sous-régional. Le chef de l’État malien s’est dit ouvert au « dialogue et disposé à œuvrer, conformément à l’esprit de fraternité et d’excellentes relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire, à un dénouement heureux de cette situation, y compris par voie diplomatique, dans le strict respect de la souveraineté du Mali ».

Deux visites en un mois

Mali : Robert Dussey a rencontré les autorités maliennes pour les féliciter de la levée des sanctions de la #CEDEAO.
Le #Togo toujours aux côtés du peuple malien. Bravo @GouvMali @rdussey @DiplomatieTogo pic.twitter.com/EKFEBn4A9d

— Afro News (@afrocandoit) July 8, 2022

Depuis le déclenchement de la crise malienne avec la Cédéao, le Togo s’est toujours porté aux côtés du Mali. Cette visite est la seconde du ministre togolais en l’espace d’un mois. Au début de ce mois de juillet, il avait été reçu par l’actuel chef de l’État, ainsi que son homologue des Affaires étrangères. Au cours  de cette visite, le ministre Robert Dussey estimait que la lutte du « peuple » et du gouvernement malien est une lutte juste. D’où son soutien aux autorités maliennes.

Selon ses propos, il s’agit d’une lutte non seulement pour le Mali, mais aussi pour tout le continent africain. Robert Dussey avait saisi la même occasion pour féliciter le chef de l’État malien « pour sa vision pacifiste et sa détermination à conduire la transition à bon port ».

Réactiver le GST-Mali

Échanges féconds avec le MAÉ du Togo ⁦@rdussey⁩ sur les avancées de la Transition & sommes convenus en consultation avec ⁦l’UA de⁩ tenir en Septembre à Lomé la réunion du Groupe de Soutien à la Transition pour mobiliser la communauté Intle. ⁦@_AfricanUnion⁩ pic.twitter.com/jdr5FbWybh

— Amb. Abdoulaye Diop (@AbdoulayeDiop8) July 7, 2022

Avec son homologue malien, lors de la première visite, ils ont « souligné la nécessité de réactiver le Groupe de Soutien à la Transition au Mali (GST-Mali) après la levée des sanctions, en vue de mobiliser à nouveau les acteurs régionaux et internationaux, notamment les partenaires techniques et financiers, autour du processus de Transition ».

C’est dans ce cadre que « les deux parties, en concertation avec l’Union africaine, ont décidé de tenir la prochaine réunion du Groupe de Soutien à la Transition au Mali (GST-Mali) dans la première quinzaine du mois de septembre de l’année 2022 à Lomé ». Toujours pour rappel, pour la levée des sanctions, Faure Gnassingbé a joué un rôle salué par Bamako.

La rédaction

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Mahmoud Dicko
ActuPolitique

Mali : l’influent Imam Mahmoud Dicko livre des messages d’apaisement

by Mohamed Camara 16 juillet 2022
written by Mohamed Camara 3 minutes read

En hommage aux victimes du 10, 11, 12 juillet 2020, la CMAS de l’influent Imam Mahmoud Dicko a organisé, ce samedi 16 juillet à Badalabougou, une journée de lecture du Coran couplée d’un point de presse.

Les images sombres de la manifestation du 10, 11 et 12 juillet 2020, organisée par le mouvement hétéroclite M5-RFP, sont toujours dans les mémoires populaires des Maliens. Autrefois « autorité morale » de ce vaste mouvement, Imam Mahmoud DICKO a convié ce samedi 16 juillet l’ensemble de ses fidèles à une journée d’hommage aux victimes de cette manifestation appelant à la « désobéissance civile » contre le défunt régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta.

Sous les balles présumées des forces de l’ordre, une vingtaine de jeunes y ont sombré, plus d’une centaine de blessés, à en croire certains responsables du mouvement. Officiellement, le dossier est désormais dans les mains des autorités judiciaires du pays. « C’est un devoir pour moi, aujourd’hui, de rendre un hommage à ces jeunes qui ont été des boucliers volontaires pour sauver ma vie. J’ai une dette envers eux jusqu’à ma mort », a déclaré Imam Mahmoud DICKO.

Tout est parti d’un appel retentissant du mouvement du 05 juin, qui a été à la base de la chute du régime IBK, à la désobéissance civile et pacifique afin de contraindre feu Ibrahim Boubacar Keita à la démission. Selon certains proches de l’Imam, « cette manière de faire ne plaisait pas à l’Imam à l’époque ». Or, ce jour-là, tous les ténors du mouvement étaient au rendez-vous au Boulevard de l’indépendance, épicentre des manifestations à Bamako.

Responsabilité partagée

Pendant trois jours, la capitale malienne a vécu un bras de fer presque total entre les manifestants et les forces de l’ordre. Les administrations étatiques et les lieux publics furent pris d’assaut par les manifestants, brûlés, saccagés et dépouillés de leurs objets.

Ensuite, la résidence et la mosquée de l’Imam à Badalabougou furent la cible d’une attaque des « forces de l’ordre » pendant deux jours. Pour protéger l’autorité morale du mouvement hétéroclite, des jeunes manifestants se sont portés volontiers. Certains y ont perdu la vie.

Depuis ce jour, aucune lumière n’a été émise sur cette affaire qui a défrayé toutes les chroniques, sauf une enquête de la Minusma publiée en septembre 2020. Cette enquête partage les responsabilités entre les organisateurs et l’État malien. Jusqu’à présent les familles des victimes attendent avec impatience l’issu sur cette affaire.

Messages d’apaisement

Nonobstant ses réserves sur la conduite de la phase 2 de la transition, l’influent Imam Mahmoud Dicko appelle toujours à l’union autour du Mali. « Nous avons fait la révolution, le parachèvement, la rectification et il reste le redressement qui se fera avec l’ensemble du peuple malien. Ce redressement ne se fera pas avec un individu ou groupe d’individus, mais avec tout le peuple malien. Il nous faut un minimum de consensus », a déclaré Imam Mahmoud Dicko lors du point de presse cet après-midi.

Pour lui, la refondation doit prendre en compte les valeurs fondamentales du pays. « Il faut qu’on implique tout le monde dans cette voie du Mali-Kura [Mali nouveau, qui] n’est pas possible sans perpétuer l’histoire, conseille-t-il. Personne ne se souvient plus du premier président démocratiquement élu du Mali. »

Par ailleurs, Imam Dicko s’est également exprimé sur le sujet d’actualité concernant l’arrestation des 49 soldats ivoiriens. Pour lui, il faut laisser « les autorités des deux pays frères et voisins gérer cette situation » Il poursuit : « Evitons d’envenimer le débat avec des messages haineux. Ne les mettez pas de pression. »

Mohamed Camara

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Des élèves officiers de l'école militaire de Koulikoro
A la UneSécurité

Ecole militaire : formation initiale réussie pour 68 élèves officiers d’EMIA

by Chiencoro 16 juillet 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Au Mali, une nouvelle promotion de l’école militaire interarmes de Koulikoro (EMIA) vient de terminer sa formation initiale. Les 68 élèves officiers de cette 44e promotion sont issus de neuf pays africains. Leur baptême a eu lieu ce vendredi 15 juillet.

Après le chant de l’hymne national et la revue des troupes par le chef de l’État, les officiers de la 44e promotion ont pris place devant l’auguste assemblée. Tout en chantant en la mémoire des grands hommes que le Mali a connus, comme les généraux Abdoulaye Soumaré et Amadou Toumani Touré (ATT) ou encore le président Modibo Kéïta.

Le nom donné à cette 44e promotion est « Equipage du Super Tucano Tango Zulu O4 Charlie », en la mémoire des deux pilotes maliens : feus commandant Moussa Maïga et lieutenant Mamadou Boubacar Traoré, décédés le 7 avril 2020. C’était suite au crash de l’avion de chasse Super Tucano TZ 04 C. Un incident survenu à Sévaré alors qu’ils venaient d’accomplir « avec perfection » une mission dans la zone de Tombouctou.

Acte de reconnaissance et de mérite

Le choix du parrain, selon le chef suprême des armées, « est un acte de reconnaissance et de mérite ». Car ces deux jeunes officiers, engagés, ont perdu la vie au cours d’une mission commandée, a-t-il rappelé. Avant de demander aux promus à défendre les valeurs qui ont impacté la vie de ces jeunes officiers comme la loyauté, le dévouement et le sacrifice suprême.

« Vous constituez les poutres sur lesquelles reposent les efforts d’une armée en pleine montée en puissance et fermement en guerre contre le terrorisme », leur a fait savoir le colonel Joachim Famangan Cissoko, commandant de l’École militaire interarmes de Koulikoro. Il estime qu’en « choisissant comme parrains les membres de l’équipage du Super Tucano Tango Zulu 04 Charlie, [le président de la transition vient] encore une fois de plus d’illustrer [son] engagement à galvaniser les troupes pour le sacrifice ultime ».

Respecter les droits

Le général de division Oumar Diarra, chef d’État-Major des armées, les a invités à la rigueur et à la droiture dans le travail, mais aussi à placer les intérêts des armées et du peuple au-dessus de tout. Aussi leur a-t-il demandés de toujours faire preuve de discernement, de respecter le droit international humanitaire ainsi que le droit des conflits armés.

Au cours de leur baptême, les jeunes officiers ont reçu chacun un sabre, des épaulettes, marquant ainsi la fin de leur vie d’officier stagiaire. Ce qui s’est traduit également par une prestation de serment par les officiers de cette 44e promotion. Le colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne, les a invités à rester fidèles à leur serment. « La prestation de serment est un engagement pour tous les officiers de servir la patrie avec honneur, loyauté et dévouement jusqu’au sacrifice suprême », a-a-t-il déclaré.

Major de sa promotion

Ils sont au total 68 élèves officiers, issus de neuf (9) pays africains : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée Conakry, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. C’est le sous-lieutenant Alhousséïni Maïga du Mali qui a été le Major de sa promotion — avec une moyenne de 17, 226/20. C’est une fierté pour le Mali, estime le colonel Assimi Goïta, en exhortant les officiers à mettre en pratique leur savoir-faire tactique et technique pour la réussite de leur mission.

A noter que ces officiers devront encore effectuer une formation de six (6) mois à l’école d’application des officiers pour parfaire leurs connaissances et assurer la reconstitution de l’armée malienne.

Chiencoro Diarra

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MINUSMA
ActuSécurité

Minusma : les autorités suspendent les rotations de contingents en attendant

by Sahel Tribune 14 juillet 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Dans un courrier du ministère malien des Affaires étrangères, en date du 14 juillet, les autorités maliennes de transition annoncent la suspension temporaire de toutes les rotations de contingents militaires et policiers de la Minusma « y compris celles déjà programmées ou annoncées ».

Dans cette note adressée exclusivement à la mission onusienne au Mali, la partie malienne annonce l’organisation d’une réunion de coordination entre les deux parties. Cela « dans le cadre d’une gestion efficiente de la rotation des effectifs des contingents militaires et policiers déployés au Mali au compte de la Force onusienne ». Le ministère malien des Affaires étrangères explique que « cette rencontre vise essentiellement à dégager un plan optimal permettant de faciliter la coordination et la réglementation de la rotation des contingents opérant au sein de la Minusma ».

Dans le courrier, on justifie cette décision de suspension enclenchée par des raisons liées au contexte de sécurité nationale. La diplomatie malienne rassure cependant que « la partie malienne travaillera de manière diligente en vue de réunir les conditions propices à la levée de cette mesure suspensive de la rotation ». Ce « qui constitue, selon les autorités maliennes, une phase essentielle permettant aux contingents déployés d’assurer une bonne mise en œuvre du mandat de la Minusma.»

Des antécédents

Pour rappel, cette décision intervient après l’arrestation de 49 soldats ivoiriens devant travailler indirectement avec la mission onusienne au Mali, à travers l’entreprise privée allemande Sahel Aviation Services. En d’autres termes, ils sont considérés par certaines parties concernées comme des Éléments Nationaux de Soutien (NSE) qui « sont des effectifs nationaux de soutien déployés par les Pays Contributeurs de Troupes ». Le 11 juillet dernier, le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, a informé dans une série de tweets qu’ils œuvrent « à ce que les relèves de contingents originaires d’Afrique de l’Ouest puissent intervenir au plus tôt ».

Dans un communiqué, publié ce mardi 12 juillet 2022, le Conseil national de la Sécurité de la République de Côte d’Ivoire a appelé Bamako à « libérer, sans délai, les militaires ivoiriens injustement arrêtés ». https://t.co/CVtdNcgCMk

— saheltribune.com (@Saheltribune) July 13, 2022

Toujours pour rappel, lors de l’adoption du nouveau mandat de la mission onusienne au Mali, l’Ambassadeur Représentant permanent du Mali à l’ONU, Issa Konfourou a déclaré que, « pour des impératifs de  respect de la souveraineté du Mali, de coordination et de sécurité, les mouvements de la Minusma ne peuvent se faire qu’avec l’accord des autorités compétentes maliennes ». Par la suite, les États-Unis ont lancé un avertissement aux autorités maliennes.

Sahel Tribune

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Installation des membres de la Commission de rédaction de la Nouvelle Constitution du Mali
Politique

Mali : les membres de la commission de rédaction de la nouvelle constitution installés

by Chiencoro 14 juillet 2022
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Au cours d’une cérémonie, organisée ce mardi 12 juillet, sous la présidence du colonel Assimi Goïta, les membres de la commission de rédaction de la nouvelle constitution du Mali sont officiellement installés dans leurs fonctions.

Nommés par décret du président de la transition, les membres de la commission de rédaction de la nouvelle constitution du Mali ont été installés dans leurs fonctions. C’était ce mardi 12 juillet 2022 au cours d’une cérémonie présidée par l’actuel patron  de Koulouba.

« En raison de la détermination du peuple malien à dénoncer la mauvaise gouvernance et l’injustice sociale, les institutions démocratiques ne devraient aucunement servir d’alibi pour dénigrer les besoins essentiels de la population au sein de laquelle est vivement ressenti un besoin de réformes institutionnelles, gage d’un lendemain démocratique meilleur et source d’apaisement socio-politique durable », a déclaré Assimi Goïta. Il indique que ces réformes ont commencé avec l’adoption d’une nouvelle loi électorale. Une dynamique qui se poursuit avec les travaux d’une nouvelle constitution.

Identité de l’État

Pour le président de la commission, Fousseyni Samaké, la constitution définit l’identité de l’État, en tant qu’organisation politique et juridique de la société à l’intérieur d’un territoire donné. Elle « reflète les valeurs et les attentes de la société tout en ne perdant pas de vue que l’État et la société évoluent dans un monde globalisé », a-t-il expliqué. Il rassure que la commission est composée par une « équipe pluridisciplinaire ». Ce qui est, selon lui, porteur de richesse dans les approches en termes de rédaction de la constitution ainsi que du contenu de cet acte fondamental.

Pour sa part, le président de la transition a souligné également que « l’élaboration d’une nouvelle constitution dans le contexte de la refondation de l’État ne doit pas être considérée comme une affaire des seuls juristes. C’est pourquoi le choix a été fait de mettre en place une équipe pluridisciplinaire. Aujourd’hui, il s’agit d’un projet de portée nationale qui touche aux intérêts de toutes les couches socio-professionnelles ».

Selon les précisions du chef de l’État, « La diversité de la composition de [cette] équipe et [leurs] expertises respectives constituent des atouts qui [les] aideront assurément pour la réussite de la noble mission qui [leur] est confiée ». Ce projet « devra faire appel à l’histoire, à nos valeurs sociétales, humanistes et de justice sans oublier les préoccupations de développement économique ». Il s’agit de tenir compte des aspirations profondes du peuple malien.

Justifications

La nomination des membres de cette commission, ainsi que leur installation ne sont qu’une suite logique des Assises nationales de la refondation (ANR). Pour justifier le bien-fondé de ce projet de nouvelle constitution, le colonel Goïta a rappelé d’abord le contexte de l’avènement de la constitution de 1992 pour ensuite évoquer les nombreux dysfonctionnements institutionnels qui poussent aujourd’hui à s’interroger sur la solidité de cette loi fondamentale.  

« Pendant plusieurs années, le Mali était cité comme un exemple de démocratie en Afrique. La pratique institutionnelle a révélé des dysfonctionnements, qui se sont soldés par des ruptures de l’ordre constitutionnel », a expliqué le président malien de la transition. D’où des interrogations quant à la solidité des différentes institutions, le rapport entre elles et le fonctionnement du système institutionnel de manière générale, a-t-il précisé.

Délai de deux mois

Pour donner corps à ce projet, le président de la première institution a décidé de créer cette commission de rédaction de l’avant-projet de la constitution. Dont les membres ont été choisis selon des critères de « compétences, d’engagement patriotique, et d’impartialité ». Les membres de cette commission ont désormais un délai de deux mois pour présenter l’avant-projet de la nouvelle constitution afin de permettre au peuple de prendre leur décision souveraine à travers un référendum.

Le président de la transition a exhorté les membres de cette commission à être à l’écoute des différents « groupes socio-professionnelles et des différentes sensibilités politiques. Je ne doute point qu’en adoptant une démarche participative, vous nous proposerez à la fin de votre mission un texte à la mesure des attentes du peuple et qui sera le socle d’institutions fortes et d’un jeu politique sain et équilibré entre les différents acteurs institutionnels. » Les membres de la commission rassurent le président de la transition de leur engagement total à tout mettre en œuvre pour accomplir cette noble mission.

« La décision d’établir une nouvelle constitution est un marqueur important de la volonté politique de faire prendre à notre pays un nouveau départ », a précisé le président de la commission.

Chiencoro Diarra

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Des soldats ivoiriens
A la UneSécurité

Mali : vers une énième crise diplomatique après arrestation des soldats ivoiriens ?

by Sahel Tribune 12 juillet 2022
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Au Mali, une nouvelle affaire défraie la chronique depuis le dimanche soir : 49 soldats ivoiriens arrêtés à l’aéroport international de Bamako. Les sources militaires ivoiriennes, citées dans les journaux, parlent d’un contingent de l’armée régulière ivoirienne. Bamako les considère comme « des mercenaires », entrés « illégalement » dans le pays.

Tout le débat est parti des « alertes tendancieuses », lancées sur les réseaux sociaux, par certains « web-activistes videomen ». Après plusieurs versions relayées dans les médias, le communiqué tant attendu est tombé un peu plus de 24 heures après l’arrestation annoncée des soldats ivoiriens à l’aéroport international de Bamako. Ces 49 militaires ivoiriens sont considérés par les autorités maliennes comme des  « mercenaires » tels que définis par la convention de l’OUA sur l’élimination du mercenariat en Afrique, a déclaré le gouvernement malien de transition par la voix de son porte-parole, le colonel Abdoulaye Maïga. Le communiqué affirme qu’ils seront mis à la disposition des autorités judiciaires compétentes, sans donner plus de précisions.

Venus dans « deux aéronefs immatriculés ZS-BBI et UR-CTH, en provenance de la République de Côte d’Ivoire […], avec leurs armements et munitions de guerre, ainsi que d’autres équipements militaires […] », ces 49 soldats ivoiriens seraient « sans ordre de mission ni autorisation officielle », fait  croire Bamako. Il leur est reproché également de dissimuler leurs identités bien qu’ils soient arrivés en tenues militaires. Il est écrit sur la plupart de leurs passeports, affirme encore le communiqué de la partie malienne, « étudiants, chauffeurs, maçons, mécaniciens, vendeuses, électriciens, vigiles, peintres ».

Autres décisions du gouvernement malien de transition : « mettre aux arrêts avec effet immédiat aux activités de protection de la compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services » par des forces étrangères », exigeant ainsi leur départ immédiat du Mali. Par conséquent, les autorités maliennes invitent la compagnie « à confier dorénavant sa sécurité aux forces de défense et de sécurité malienne ».

Dossier 49 militaires ivoiriens arrêtés ce dimanche à Bamako, le gouv malien de transition donne sa version et annonce ses décisions prises. #mali #cotedivoire pic.twitter.com/FMGKnO6AnT

— Sagaïdou Bilal (@Sag_Bi) July 11, 2022

D’autres versions ?

Un peu plutôt dans la journée du lundi 11 juillet, d’autres versions sont déjà tombées. A en croire l’état-major ivoirien, cité par un média étranger, ces soldats arrêtés sont du 8e détachement du NSE [National Support Element], venus remplacer à Bamako le contingent précédent. Ils « sont censés sécuriser des sites de la Minusma [mission onusienne au Mali], notamment à l’aéroport de Bamako, mais aussi dans des entrepôts ». Toujours selon les mêmes sources, ils sont détachés auprès de Sahel Aviation Services (SAS), une entreprise privée allemande de sous-traitance de la Minusma et travaillant également pour des ONG et des groupes miniers (cf. Site internet SAS). SAS et une sources diplomatique ivoirienne, citéses par TV5 Monde, soutiennent que les soldats en question sont au Mali sur la base d’une convention.

Mieux, à en croire les explications du porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, bien qu’ils ne fassent partie de l’un des contingents de la mission onusienne au Mali, ces soldats sont déployés dans le pays depuis plusieurs années, dans le cadre d’un appui logistique au compte d’un de leurs contingents. « Les éléments nationaux de soutien (NSE) sont des effectifs nationaux déployés par les pays contributeurs de Troupes, en soutien en leurs contingents », précise-t-il sur Twitter.

Les soldats interpellés hier dimanche à l’aéroport de #Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la #MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au #Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. 1/6

— Olivier Salgado (@olivier_salgado) July 11, 2022

Par ailleurs, cette affaire des soldats arrêtés fait penser d’aucuns à un autre incident diplomatique : le retrait exigé des forces spéciales danoises par Bamako, qui avait estimé à l’époque qu’elles ne sont pas arrivées au Mali sur des bases légales (cf. Mali : les forces danoises étaient présentes sur des bases légales, mais Bamako veut plus — Sahel Tribune). En attendant la version officielle de la partie ivoirienne dans ce nouveau dossier, certains observateurs avisés émettent déjà des craintes, évoquant ainsi la possibilité d’aller vers une nouvelle crise diplomatique avec…la Côte d’Ivoire voisine… après la Cédéao, la France et ses partenaires européens de Takuba, le G5 Sahel…

Sagaïdou Bilal / Mohamed Camara


  • En rapport avec cette affaire de 49 soldats ivoiriens arrêtés, le Commissaire spécial de la police de l’air de l’aéroport de Bamako, Lassina F Diarra, est aussi sanctionné par sa hiérarchie. Le document évoque ces motifs : « manquements au devoir de réserve, de discrétion et de secret professionnel ». D’après nos recherches, il y a des fortes chances qu’il ait répondu aux sollicitations de certains de nos confrères qui l’ont cité en ces termes : « […] un responsable de la police de l’aéroport de Bamako sous couvert d’anonymat [ou encore] un responsable à l’aéroport de Bamako ».
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A la Une

Tabaski 2022 : la cherté des aliments bétails impacte toujours le marché de moutons

by Mohamed Camara 8 juillet 2022
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Ce samedi 9 juillet, la communauté musulmane du Mali et d’ailleurs célèbre la fête de Tabaski. Le jeudi 7 juillet, nous nous sommes rendu au marché de bétails de Moribabougou, à Bamako. Les prix restent toujours coûteux pour nombre de clients comme lors de la fête du ramadan dernier.

Situé à proximité du commissariat de la police de Moribabougou, le minuscule marché de bétails de cette localité a 20 ans d’existence. « Le plus bas prix de nos bétails est de 80 000 fcfa et le plus élevé 250 000 fcfa », explique Amadou Kendé, président du Garbal de Moribabougou. Mais chez Alfousseni Touré, un autre vendeur célèbre au Garbal de Moribabougou, les prix de ses moutons varient entre 120 000 fcfa à 300 000f cfa. A notre passage, il se dit satisfait de ses ventes.

Cependant, nombreux sont les clients qui ont des difficultés à s’entendre avec les vendeurs. « Les prix restent chers. Cela me fait trois jours que je fais des aller-retour dans ce marché, témoigne Boubacar Diakité, client. Mais je n’arrive pas à me mettre d’accord sur un prix approprié avec eux. »

Des arguments

Comment expliquer ces difficultés ? Les vendeurs ne manquent pas d’arguments pour justifier cette cherté. Le président du Garbal de Moribabougou, Amadou Kendé, explique : « Nos grandes difficultés sont liées à l’alimentation des bétails. Ce qui est extrêmement cher aujourd’hui. Je suis dans ce Garbal depuis 2002, mais je n’ai jamais vu une telle difficulté liée aux prix d’aliments bétails. »

Outre cette difficulté liée à l’alimention, il y a également la question de l’insécurité grandissante dans le pays. Beaucoup de zones de cheptels au Mali sont confrontées à des conflits armés depuis plusieurs années. « Nous transportons nos bétails à partir du nord et du centre du pays, et de Nioro du Sahel. Nous avons dû rebrousser chemin vu l’accroissement des attaques armées et vols des bétails, ajoute Kendé. Dans le contexte actuel du pays, nous avons laissé ces zones. Nos bétails viennent maintenant de Sirakola et au Drale de Kati ».

Mohamed Camara

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Plan national de réponse contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition
A la Une

Sécurité alimentaire : à Nioro du Sahel, remise de plusieurs tonnes de céréales

by Chiencoro 6 juillet 2022
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Dans le cadre du lancement de la 2e édition du Plan national de réponse contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition au Mali, le colonel Assimi Goïta s’est rendu ce mardi 5 juillet à Nioro du Sahel. Plusieurs tonnes de céréales et d’aliments bétails ont été remises aux populations vulnérables des trois localités.

Située à 241 km au nord-est de la ville de Kayes et près de 500 km de Bamako, la ville de Nioro est à proximité de la frontière mauritanienne. C’est dans cette région au climat sahélien que le président de la transition s’est rendu, ce 5 juillet 2022, dans le cadre du lancement de la 2e édition du Plan national de réponse contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition au Mali.

À l’aéroport Cheick Ahmada Hamahoulla Chérif de Nioro du Sahel, c’était la ronde des avions. Vers 9 h, l’avion du président du Conseil national de transition (CNT), Malick Diaw, a atterri sur le tarmac. Il sera suivi par celui du chef de l’État, trente minutes plus tard.

Dans son treillis, le président Goïta, une fois descendu de la Gaza TZ-12T, après un salut du drapeau, a procédé à la revue des troupes et à la salutation des officiels — parmi lesquels des ministres arrivés dans les deux Gaza — ainsi que des diplomates, arrivés dans un vol spécial, quelques minutes avant les autorités maliennes.

« Nous constatons que la crise alimentaire et nutritionnelle s’aggrave », a déclaré le diplomate Bart Ouvry, représentant les partenaires du Commissariat à la sécurité alimentaire. Le diplomate Ouvry, également chef de la délégation de l’Union européenne au Mali, indique que 1,8 million de Maliens seront en insécurité alimentaire aiguë durant la période de soudure qui débute, soit une augmentation de 41 % par rapport à l’année dernière.

Trois localités

En vue d’atténuer la souffrance des populations, selon le Commissariat à la sécurité alimentaire, 34 147 tonnes de céréales ont été ainsi remises pour une distribution gratuite à l’intention de la région de Kayes, Kita et Nioro, durant les 3 mois de soudure (juillet – août et septembre). 6700 tonnes d’aliments bétail ont également été remises.

Pour la région de Nioro du Sahel, ce sont 2452 tonnes de céréales qui seront distribuées à 90 817 bénéficiaires. Et 500 tonnes d’aliments bétails aux éleveurs de cette région. En ce qui concerne Kayes, ce sont 500 tonnes de céréales qui sont remises contre 289 tonnes de céréales pour la région de Kita.

De son côté, le président malien de la transition a déclaré que « les éleveurs aussi bien que les pécheurs et les agriculteurs bénéficieront de cette distribution d’aliments bétails ». Selon ses propos, « le gouvernement se donne pour devoir de venir en aide aux plus nécessiteux chaque fois que le besoin se fait sentir ».

Après la cérémonie de lancement de cette deuxième édition, le colonel Assimi Goïta et sa délégation ont rendu des visites de courtoisie aux notabilités traditionnelles et leaders religieux de la ville. Notamment au Chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, et à d’autres familles religieuses, mais aussi au coordinateur des chefs de quartiers de Nioro.

Pour rappel, c’est la région de Mopti qui avait accueilli, en juillet 2021, la première édition de ce Plan national de réponse contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition au Mali. Une opération d’assistance aux personnes les plus vulnérables.

Chiencoro Diarra

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Aminate guérrie
SantéSécurité

[Récit] L’appui du CICR au centre de santé de Kidal sauve la petite Aminate

by Mohamed Camara 5 juillet 2022
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Dans la région de Kidal, au Mali,  le CICR apporte son appui au seul centre de Santé de référence faisant office d’hôpital dans la ville. Témoignage d’Aïcha qui, pour soigner sa fille Aminate, a dû faire face à une odyssée sinistre.

Aïcha est native de Talahandak, une bourgade saharienne située à 250 kilomètres de Kidal, cercle d’Abeibara. Elle est âgée de 31 ans et mère d’une fillette de 2 ans, Aminate. A l’aurore d’un jeudi matin, Aminate est frappée à son réveil par la fièvre. La médecine traditionnelle n’a donné aucun résultat significatif. Sa maman n’a plus d’autre choix que de l’amener dans un hôpital. Mais comment et où trouver un centre de santé dans ce milieu en proie  à l’insécurité ? Rares sont les moyens de transport disponibles pour relier les centres urbains, les routes pas faciles à parcourir et le personnel soignant est en nombre insuffisant en raison de la situation sécuritaire.

« J’ai passé plusieurs semaines à chercher un moyen pour rejoindre un centre de santé pour traiter ma fille. En dépit de l’insécurité, j’ai pris le courage de sortir du village, car il s’agissait de la santé de mon enfant », raconte Aïcha.

A Kidal, l’accroissement de la violence et l’insécurité grandissante ont entraîné l’abandon de services des personnels soignants dans la région. Ce qui a occasionné un arrêt total des soins au niveau des centres de santé communautaire (CSCOM). C’est uniquement un centre de santé de référence qui est opérationnel. Celui-ci prend la place d’un hôpital pour la délivrance de services de soins plus lourds que le personnel soignant comptabilisé en place. Ce qui s’est soldé par des graves conséquences sur l’accès au soin de santé  des communautés vulnérables.

Appui du CICR

Depuis 2015, CICR, en partenariat avec les autorités sanitaire, appuie le centre de santé de Kidal. Tenant compte du caractère particulier de la zone et du contexte humanitaire, les interventions du CICR se sont étendues progressivement de la chirurgie initiale à toutes les autres composantes des services médicaux (santé maternelle et infantile, etc.).

« Au début, on intervenait seulement dans ce centre pour la prise en charge de blessés de guerre, des enfants de zéro à cinq ans, des femmes enceintes et des urgences. Vu la situation humanitaire, nous avons décidé de soutenir le comité de gestion du centre pour faire fonctionner tous services médicaux et assurer un meilleur accès aux soins de santé », fait savoir Diere Badji, chef du projet santé du CICR à Kidal.

Mais, il manque un service aux offres du centre, celui de la pédiatrie. Le bâtiment réservé à ce service est resté longtemps inachevé. Ainsi, en 2021, le CICR a terminé la construction du bloc et offert des équipements nécessaires pour son fonctionnement au grand bonheur des enfants et des parents comme Aïcha.

« J’étais angoissé et inquiète »

Portant son enfant au dos, ses bagages sur la tête, à moto sur une piste minée d’insécurité, Aïcha se rend à Tenzouatane à l’exploration de services de santé pour sa fille. Peine perdue, les conflits armés ont laissé des marques macabres sur cette bourgade, plus de structure sanitaire susceptible à donner de soins à la petite Aminate.

« J’étais angoissé et inquiète. Je ne savais plus quoi faire. Dans ma quête de recherche de solutions, j’ai appris qu’un nouveau service de pédiatrie a été ouvert à Kidal alors je n’ai pas hésité à reprendre les routes », relate Aïcha, désespérée.

Néanmoins, elle garde espoir, surtout à son arrivée dans la ville de Kidal. L’unique centre de santé de la région a déjà un nouveau service de pédiatrie, équipé de matériel ultramodernes. Aminate a immédiatement été prise en charge, et une pneumonie est diagnostiquée. « Dès notre arrivée, une équipe s’est chargée de traiter ma fille. Elle a reçu les soins gratuitement et aujourd’hui, elle se porte bien. Je peux retourner chez moi avec l’esprit tranquille », se réjouit Aicha.

À Kidal, à l’instar de toutes ses interventions, le CICR se charge de former les personnels soignants, offre des matériels médicaux, des médicaments et consommables pour rendre les soins gratuits pour les patients vulnérables dont les enfants de 0 à 5 ans.

Mohamed Camara

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Sommet extraordinaire de la CEDEAO du jeudi 3 février 2022
ActuPolitique

Mali : la Cédéao lève ses sanctions économiques et financières avec des réserves

by Sahel Tribune 4 juillet 2022
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Comme attendu, les chefs d’État de la Cédéao ont décidé ce 3 juillet de lever les sanctions économiques et financières contre le Mali. Cela, compte tenu des avancées réalisées ces deux dernières semaines par les autorités maliennes : une Loi électorale amendée et adoptée par le CNT (organe législatif de la transition), puis promulguée par le président de la transition, et un chronogramme électoral publié. Cependant, les sanctions individuelles contre les membres du CNT et du gouvernement, à l’exception du président de la transition et du ministre des Affaires étrangères, sont maintenues. La Cédéao exige également la non-participation des autorités actuelles aux élections présidentielles prévues en 2024, rapportent les journalistes de Djoliba TV News qui ont couvert le sommet à Accra. Sommet où le président bissau-guinéen, Umaro Embalo Sissoco, est désigné par ses homologues comme nouveau président en exercice de l’Organisation ouest-africaine.

Heureux d'avoir été élu à la présidence de la @ecowas_cedeao. C’est un grand honneur et une marque de confiance à l'endroit de la Guinée-Bissau. Remerciements chaleureux à l'endroit de mes pairs. Les défis sont importants et nous devons donner le meilleur de nous. pic.twitter.com/oixLTql8LW

— Umaro Sissoco Embaló (@USEmbalo) July 3, 2022

La rédaction

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Accident sur la route nationale 6 du Mali
A la UneSécurité

Sécurité routière : l’OMS annonce une déclaration politique de réduction de 50%

by Chiencoro 1 juillet 2022
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Pour réduire de 50% le nombre de décès et blessés sur les routes d’ici 2030, une nouvelle déclaration politique sera adoptée par les États du monde, a annoncé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Dans un communiqué du 30 juin 2022, l’OMS livre des chiffres qui font froid dans le dos. Dans le monde, les accidents de la route tuent près de 1,3 million de personnes chaque année, soit plus de 2 personnes par minute. Plus de 90 % de ces décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, indique-t-on. « Les accidents sont le plus grand tueur d’enfants et de jeunes dans le monde », souligne l’OMS.

Depuis l’invention de l’automobile, plus de 50 millions de personnes sont morts sur les routes du monde. Plus que le nombre de décès de la Première Guerre mondiale ou de certaines des pires épidémies mondiales, indique l’Organisation mondiale de la santé.

« Chaque jour, nous quittons nos maisons pour emprunter des routes qui nous mènent à nos emplois, à nos écoles et pour répondre à nos besoins vitaux quotidiens. Pourtant, nos systèmes de transport restent bien trop dangereux », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS à l’occasion d’une réunion qui se déroule du 30 juin au 1er juillet 2022. Sous le thème « L’horizon 2030 pour la sécurité routière : assurer une décennie d’action et de réalisation ». Selon le patron de l’OMS, la sécurité routière concerne tout le monde et aucune mort ne devrait être acceptable sur nos routes.

Dr Étienne Krug, directeur du département des déterminants sociaux de la santé à l’OMS, juge important de « placer la sécurité au cœur de nos systèmes de mobilité » et d’en faire un impératif sanitaire, économique et moral urgent.

Déclaration politique

Au cours de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la sécurité routière mondiale, il sera adopté par les États membres une déclaration politique visant à réduire de 50 % le nombre de tués et de blessés sur les routes d’ici 2030. Une déclaration qui appelle à l’élaboration et au financement de plans nationaux et locaux avec des objectifs et un financement clairs.

Pour l’OMS, il s’agit d’une étape importante pour la sécurité routière et la mobilité durable. Le patron de l’Organisation mondiale de la santé estime qu’« Il faudra un leadership transformateur de la part des plus hauts niveaux du gouvernement pour agir sur la Déclaration politique afin de faire de cette vision une réalité ».

À travers cette déclaration, les gouvernements du monde entier s’engagent à « assurer le leadership et la coordination au plus haut niveau du gouvernement pour s’assurer que toutes les composantes de la société sont incluses pour agir sur la sécurité routière et s’engagent à renforcer les politiques et les actions visant à réduire les décès et les blessures », explique l’OMS.

Chiencoro Diarra

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Une jeune fille triste
Opinion

[Billet] « Mon chemin vers l’amour » ? (2)

by Sahel Tribune 27 juin 2022
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Dans ce billet, notre lectrice nous relate sous anonymat la suite de son histoire pour, dit-elle, « briser le silence et ne pas laisser [sa] dernière mauvaise décision prendre le dessus sur [sa] vie ».

Aux reprises des cours, on se voyait presque tous les jours au sein de l’établissement — dans le bureau des étudiants. La seule chose qui nous unissait à cette époque-là était juste les salutations, les taquineries et rien de plus. Quelques mois après la reprise, c’était au tour de notre promotion de prendre les commandes du bureau des étudiants, mais cela ne pourrait se faire qu’après une élection que nos aînés académiques doivent organiser. Cela pour désigner un premier responsable de l’ensemble des étudiants de ladite école.

Pour éviter tout désagrément, il fallait que ce soit à nous, les étudiants de la même promotion, de désigner un d’entre nous qui pouvait déposer sa candidature au niveau du bureau de la grande coordination. Cela pour que les élections se fassent en toute discrétion possible et surtout pour une école performante et paisible.

Après son élection

Après tant de tracasseries, la promotion a fini par désigner celui dont je vous parle comme premier responsable et les élections ont lieu dans ce sens sans aucun bruit. Malgré que le jour des élections, il s’était confronté à un autre frère de la même promotion qui voulait aussi avoir la même place, tout s’est fort heureusement bien passé pour lui puisque toute la promotion le soutenait et même le bureau sortant.

Après son élection, quand il est venu me voir pour solliciter mon accompagnement au sein de son bureau qu’il devait mettre en place pour la bonne cause, je n’ai pas pu lui refuser mon soutien. « Je serai toujours là à tes côtés, à te soutenir et à t’épauler, et cela jusqu’à la fin. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là, je t’aiderai autant que je pourrais », ai-je voulu lui rassurer.

Me voici encore obligée de travailler avec lui main dans la main pour la réussite du mandat de notre promotion, de son mandat en tant que secrétaire à l’organisation du nouveau bureau. Et c’est là que la nouvelle aventure commence.

Malgré mes heures de travail en tant que fonctionnaire, mes heures de cours dans mon lieu de stage, les préparatifs de mon mémoire de fin de cycle [de l’École normale supérieure de Bamako], j’avais du temps pour m’occuper de mes tâches dans le comité. Ensemble dans le bureau entre camarades de promotion avec nos jeunes frères académiques, c’était de la fraternité. On était devenu une famille avec tant de complicité entre nous. C’était juste merveilleux et extraordinaire. J’avoue qu’au début, aucun de nous ne pouvait imaginer que notre mandat allait se passer dans une telle ambiance.

« Un jour, à ma grande surprise »

Nous concernant, lui et moi, je me sentais obligée de le respecter. J’avais du mal à croiser son regard, j’étais toujours heureuse quand il venait au bureau. Je faisais mon possible pour l’éviter, je disais oui à tout ce qu’il me demandait pour éviter une discussion avec lui. J’accomplissais correctement mes obligations au bureau, d’un côté par amour pour lui et d’un autre côté parce que c’était mon devoir. Je faisais tout ce qui était à mon pouvoir pour que chacun se sente à l’aise dans le bureau, dans un environnement sain. Une manière de dire que j’étais prête à tout pour que personne n’ait à se plaindre de lui : tout faire pour le soutenir, le voir réussir son mandat.

Au fil du temps, on a fini par nourrir un grand sentiment l’un envers l’autre, du moins, c’était ce que je pensais. Ni lui ni moi ne pouvions cacher ses sentiments envers l’autre, mais c’était aussi difficile de l’avouer. Car il y avait un grand respect entre nous, une grande entente. Et pour moi, c’était largement suffisant sauf que l’amour n’est pas un fardeau qu’on peut porter seul.

Un jour, à ma grande surprise, il m’a écrit un message pour me demander pourquoi j’ai tant de respect pour lui et j’ai répondu en ces termes : « Je croyais que tu le savais ». Mais avant ce jour-là, son ami, son grand-frère m’avait avoué que son jeune frère est amoureux de moi et qu’il ne cesse de parler de moi à la maison. Ces jours-ci, on a beaucoup discuté. Lors de nos conversations, il a fini par m’avouer ses sentiments et me dire qu’il savait déjà pour moi, qu’il aurait aimé que je sois la première cette fois-ci à lui parler de mon amour. Il m’a dit, ce jour-là, qu’il a tant attendu que je fasse le premier pas, mais sans succès, sauf que moi aussi j’attendais qu’il fasse un retour vers moi. Mais au moins après tant de temps, nos chemins ont fini par se recroiser, je dirai cette fois-ci.

« On était obligés de vivre notre relation en cachette »

On était loin de savoir que notre aventure allait être douloureuse. On était obligé de vivre notre relation en cachette. On ne pouvait le dire à personne et, de mon côté, j’étais obligée de le voir côtoyer toutes les filles sans dire mot. Au début, c’était très difficile pour moi, mais avec le temps il a fini par me convaincre que j’étais la femme de sa vie et qu’il avait des responsabilités à assumer envers tous les étudiants et étudiantes et mêmes ceux et celles d’ailleurs. Je lui ai ainsi accordé ma confiance. Une confiance aveugle ?

Quelques évènements ont fini par dévoiler aux autres ce qu’on voulait garder pour nous deux à savoir notre relation et un autre voyage d’intégration sur Abidjan a fini par tout dévoiler aux autres camarades. Puisqu’on ne pouvait plus le cacher donc il fallait affronter la nouvelle situation ensemble, là aussi ce n’était pas facile, mais au moins on avait le soutien de nos amis.

Pour lui, j’étais prête à tout, pour lui j’ai tout accepté, pour lui j’ai tout donné. À ses côtés, plus rien n’avait de l’importance, il était tout pour moi. Mais comme tout homme qui veut utiliser la femme juste pour de passage, juste pour surmonter un temps, il a fini par me montrer son vrai visage.

Avant que je ne sache ce qu’il voulait réellement de moi, je lui ai tout donné, tout ce qui était à moi était à lui, je ne pouvais pas lui dire non quand il me demandait quelque chose. Je pensais, à mon avis, que c’était juste un moyen pour l’aider du peu que je pouvais. Quand on sortait pour s’amuser, pour changer de l’air, j’avais du plaisir à gérer la facture [Elle travaille en tant que fonctionnaire parallèlement à ses études, salariée donc, ndlr]. Je voulais à tout prix qu’il sache que j’étais prête à tout surmonter avec lui. Et cela, peu importe les difficultés. Tout ce qu’il avait à m’offrir, c’était son amour. C’était largement suffisant, car c’est tout ce que je voulais.

Après quelques mois passés ensemble, j’ai fini par voyager pour les vacances auprès des parents. Malgré tant de tentatives de sa part de me dissuader de partir loin de lui, j’ai fini par le convaincre de me laisser partir passer quelque temps auprès des miens. Après mon départ, on s’appelait tous les jours, chaque matin, c’était soit son message soit son appel qui me réveillait, il était toujours attentionné et pressé que je revienne à ces côtés.

« Je découvre un homme nouveau »

Quelque temps après, je suis revenue à Bamako et c’est là que je découvre un homme nouveau, un homme avec un boulot, son propre appartement, un homme qui se croit meilleur que tout, en tout cas meilleur que moi. Meilleur que celle qui lui a aidé pendant un temps à tout surmonter, à faire face à tout et la tête haute.

Cet homme qui était toujours attentionné à mon égard, qui cherchait à me voir, qui voulait à chaque fois qu’on passe du temps ensemble — il ne me suffisait que de demander qu’on se voit pour qu’il me dise oui — ce même homme ne répondait plus à mes messages, ne décrochait plus mes appels, ne voulait plus me voir. Cela malgré tant de tentatives de ma part sans suite.

Il a fini par mettre mes numéros sur répondeur [liste noire, ndlr]. Je n’avais plus aucun moyen de le contacter et c’est là que prend fin notre aventure. Mon aventure sans aucune explication, sans aucun reproche, juste comme ça. Il n’a même pas pris la peine de me laisser un simple message pour me dire que tout est fini. Il s’est juste contenté de me laisser.

Je considère que je n’ai pas eu de la chance, car la plupart des relations amoureuses de nos jours n’ont pas une fin heureuse et pour je ne sais quelle raison. Le « karma » ne m’a pas aussi épargnée, il m’a laissé de profondes blessures. Mais une chose m’aide à aller de l’avant : briser le silence et ne pas laisser ma dernière mauvaise décision prendre le dessus sur ma vie.


  • Vous pouvez (re) lire aussi la première partie : « Mon chemin vers l’amour » ? (1).
27 juin 2022 2 comments
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Une jeune fille triste
A la UneOpinion

[Billet] « Mon chemin vers l’amour » ? (1)

by Sahel Tribune 24 juin 2022
written by Sahel Tribune 6 minutes read

Billet. Une lectrice de Sahel Tribune a bien voulu nous soumettre une contribution dans laquelle elle évoque son histoire amoureuse contractée à l’École normale supérieure de Bamako. Nous publions sous anonymat son texte en deux parties. Voici la première.

Tout a commencé quand j’ai eu l’occasion de poursuivre des études supérieures après ma maîtrise. C’était il y a quatre ans à l’École normale supérieure. C’est à peine arrivée dans cette prestigieuse école, deux ou trois mois après le début des cours, qu’il m’a abordé avec enthousiasme, sourire et son sens d’humanité. Il avait surtout l’envie de réunir les nouveaux venus autour d’un seul objectif. Objectif qui était, sans nul doute, autour d’une association estudiantine.

Quelques semaines après, on était devenus des très bons camarades. Le plus fou d’ailleurs dans tout cela est que j’ignorais encore son nom. Je n’avais pas eu le courage de lui demander ou, du moins, je me sentais mal à l’aise de le faire. Surtout étant donné qu’il connaissait déjà mon nom, ma filière d’étude, la salle dans laquelle je prenais mes cours et même mes fréquentations. Tout ce que je savais de lui est qu’il a deux amis avec qui il est tout le temps.

Juste quelques minutes

Il était 17 heures, ce soir-là, quand il est venu me retrouver dans le parking, prête à rentrer à la maison, pour me demander de lui accorder juste quelques minutes. Avant d’accepter sa proposition, et étant si étonnée de le voir seul, je lui ai demandé où est sa « bande » — en référence à ses deux amis. Souriant, il m’a répondu qu’ils vont bien, mais qu’il veut me parler tête-à-tête. J’ai donc accepté de l’écouter afin de savoir ce qu’il avait à me dire.

On s’est assis sur ma moto. Après les salutations d’usage et tant de tournures autour de l’essentiel, il a fini par m’avouer qu’il avait des sentiments pour moi. Cela m’a surpris, surtout de sa part. Je ne m’attendais pas à cette déclaration. Alors j’ai joué à la timide. Comme je n’avais pas de réponse à lui donner sur le coup, il m’avait fait promettre de prendre le temps de réfléchir à sa proposition afin de lui répondre ultérieurement. Chose promise, on s’est donné au revoir et chacun a pris son chemin.

Longues heures à réfléchir

Arrivée à la maison, j’ai passé de longues heures à réfléchir et méditer sur sa demande. À mon avis, toute relation amoureuse doit avoir pour but le mariage si réellement l’amour, le respect et la confiance y sont. Mais, dans mon cas, il manquait une pièce du puzzle : la confiance qui était indispensable à mes yeux. Pendant plus d’un trimestre, une série de questions ne cessaient de me tarauder l’esprit : « Ses sentiments sont-ils vraiment sincères ? M’aime-t-il réellement comme il me le fait croire ? Est-ce qu’il a des projets à long terme avec moi ? Dans tout ça, et moi dans l’histoire, qu’est-ce que je veux, qu’est-ce que j’attends de lui ? Suis-je capable de tout sacrifier par amour, jusqu’où suis-je capable d’aller pour lui ? Ainsi de suite. »

Au moment où j’étais là à réfléchir à tout ce qui peut arriver, à trouver une réponse à toutes ces questions, il s’est lassé de se battre. Chose dont je n’ai jamais cessé de faire, car c’était la première fois qu’un homme m’intéresse. Quand je me suis rendue compte qu’il ne me parlait plus d’amour ni de ses sentiments pour moi alors je n’avais plus de raison d’y penser. J’ai eu la sagesse de mettre une croix sur cette phase de ma vie malgré que je n’ai cessé d’y penser. J’étais persuadée que c’était fini, cette histoire. Mais je me trompais : les choses ne faisaient que commencer.

Voyage d’intégration sur Dakar

Après tant de mois passés, ladite association dont j’ai adhéré par estime pour lui a organisé un voyage d’intégration sur Dakar. Un voyage que je n’oublierai jamais. Un voyage que j’ai surnommé mon chemin vers l’amour. Le fameux jour où j’ai décidé de prendre part à ce voyage, j’étais inquiète, abasourdie, mais heureuse en même temps, car mon amoureux faisait partie des participants. Il fut la première personne que j’ai informée de ma participation à ce voyage. Et, à ma grande surprise, il m’avait répondu qu’il y serait aussi. Ce voyage de Bamako-Dakar n’a duré que deux jours, mais son enthousiasme, son sens de l’humour, sa vivacité pendant ces 48 h ont été largement suffisants pour me faire tomber follement amoureuse de lui.

Les quelques jours passés ensemble dans notre logement à Dakar, précisément dans le quartier de Médina, ont renforcé davantage tout ce que je ressens pour lui. On se voyait à chaque instant. Je pouvais sentir sa présence, qui me rendait si heureuse et vivante en même temps, malgré qu’il ignorait encore mes sentiments pour lui. Je ne pouvais pas lui dévoiler mes sentiments, du moins verbalement. Je n’avais pas cette force, ce courage qu’il avait eu en un moment donné. Alors j’ai décidé de faire à ma manière. Cela m’a pris du temps, des mois de sacrifice, de souffrances, mais il a fini par se rendre compte de mon amour à son égard.

Retour au pays

L’envie m’a effleurée plusieurs fois de lui parler de mon amour, mais je me suis tue. Après une très bonne semaine passée à Dakar en compagnie des amies, des camarades, des connaissances, nous sommes revenus au pays. C’était les vacances et chacun est rentré chez lui. Pendant ces vacances, il m’avait contactée une fois, et juste en tant qu’ami, mais cela m’a permis de savoir qu’il ne m’avait pas oubliée : que je comptais pour lui. Après son appel, pour la première fois, j’ai parlé de lui à mes sœurs. J’ai pu extérioriser avec elles ce que j’avais à l’intérieur depuis tant de mois.

Je ne pouvais parler de lui qu’à ma sœur ainée et à notre benjamine. Et les instants passés à parler de lui étaient si merveilleux. Pendant toutes les vacances, je n’avais aucune nouvelle de lui après cet appel. Mais les souvenirs que j’avais de lui étaient largement suffisants pour me rendre heureuse. Et bien évidemment, les vacances n’ont duré que deux mois et il fallait retourner à Bamako.

24 juin 2022 0 comments
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ActuSécurité

Mali : plus de 84 000 réfugiés rapatriés, 70 000 accueillis, environ 685 000 PDI retournés

by Cheickna Coulibaly 21 juin 2022
written by Cheickna Coulibaly 4 minutes read

Ce lundi 20 juin, le HCR Mali et partenaires ont célébré à Bamako la Journée mondiale du Réfugié. Sahel Tribune vous livre les grandes lignes des différentes interventions.

Au niveau mondial, cette journée dédiée aux réfugiés a été célébrée pour la première fois le 20 juin 2001 lors du 50e anniversaire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Le thème retenu par l’ONU pour l’édition 2022 est : « chacun, partout, tout le temps, toute personne a droit à la sécurité ».  A l’instar des autres pays, le Mali l’a célébrée, lundi 20 juin. Organisée à l’hôtel Azalaï de Bamako, cette cérémonie commémorative a donné lieu à des prestations artistiques  des réfugiés, la remise symbolique de certificat de nationalité et des prix aux réfugiés.  

Les représentants des différentes structures présentes ont saisi l’occasion pour attirer l’attention sur la nécessité de protéger les personnes contraintes de fuir leurs localités à la recherche de sécurité.  C’est dans ce cadre que le président de l’Union des réfugiés du Mali, Patrice Mvuama, a plaidé pour la cause des réfugiés forcés auprès des décideurs. Au cours  de son intervention, il a sollicité une sécurité alimentaire, documentaire, d’habitation, physique pour tous les réfugiés dans le besoin. 

Actions entreprises 

À sa suite, le Représentant du HCR, Mouhamed Touré, a exprimé la gratitude de son organisation au  gouvernement et au peuple du Mali, notamment pour leur hospitalité légendaire à l’égard des milliers de personnes réfugiées et demandeurs d’asile. Dont certains depuis plus de trois décennies. Parmi les actions entreprises par le HCR [Haut commissariat pour les réfugiés] en vertu de son mandat, l’on peut noter l’aménagement en cours de grandes surfaces dans les régions de Gao, Ménaka, Tombouctou et Mopti, pour accueillir les personnes déplacées de force.  

« Ces sites d’une superficie de 10 hectares par site et en cours de réalisation offriront aux réfugiés et aux personnes déplacées internes des conditions de vie dignes, à travers des abris durables, des infrastructures hydrauliques, sanitaires et scolaires », estime-t-il. Selon ses dires, outre l’accès aux services sociaux de base, les bénéficiaires pourront y exercer des activités génératrices de revenus leur permettant de subvenir à leurs besoins et faciliter leur inclusion socioéconomique. 

Autre action notable menée par le HCR : des initiatives numériques récemment mises en place pour permettre aux déracinés d’avoir une communication fluide et constante avec l’organisation afin de recevoir des réponses rapides à leurs besoins. Ces initiatives concernent entre autres l’ouverture d’une ligne téléphonique gratuite, la mise en place d’un projet pilote « un ménage, un téléphone » et l’ouverture des espaces vidéo directs communautaires, dotés de connexion internet.

Des chiffres 

Le Coordinateur humanitaire Alain Noudéhou, aussi représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU au Mali, s’est également prononcé sur le cas des réfugiés.   Selon lui, compte tenu de la crise actuelle à l’échelle mondiale, le nombre des déplacements forcés en 2022 a atteint un chiffre record de « 100 millions de personnes » à travers le monde. Il poursuit son intervention en indiquant que les femmes et les enfants, les plus exposés aux violences et représentant l’écrasante majorité des personnes déplacées, ont droit à la « protection collective ». 

Pour sa part, le ministre malien de la Justice et des droits de l’homme, Gardes des Sceaux, Mahamadou Kassogué, a évoqué l’engagement du gouvernement malien à « poursuivre ses efforts en vue d’offrir protection et assistance aux réfugiés de différentes nationalités » ayant choisi le Mali comme pays d’asile. 

« À la date d’aujourd’hui, le Mali a accueilli environ 70 000 réfugiés sur son territoire, principalement dans les régions de Gao, Ménaka, Tombouctou et Kayes », a indiqué le premier responsable du département malien de la Justice.  Ce chiffre, ajoute-t-il, risque de connaître une augmentation tant que la situation sécuritaire dans la sous-région reste précaire. Au nom du gouvernement, le ministre Kassogué a salué les efforts du HCR et ses partenaires. Lesquels efforts ont abouti au « rapatriement volontaire dans la sécurité et la dignité de plus de 84 000 réfugiés maliens et le retour d’environ 685 000 [personnes] déplacé(e)s internes [PDI] ». 

«  Les personnes ayant fui la guerre ou les persécutions doivent avoir la possibilité de se soigner, de se former, de travailler et de s’épanouir conformément à la Convention de Genève relative au statut des réfugiés et au Pacte mondial sur les réfugiés. », a plaidé le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU au Mali, Alain Noudéhou. Avant de remercier les acteurs engagés dans la cause des réfugiés dans le pays, notamment le HCR pour le soutien constant au gouvernement malien dans la réponse aux besoins des réfugiés et des demandeurs d’asile. 

Cheickna Coulibaly

21 juin 2022 0 comments
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Remise de tracteurs dans la commune de Mandé
Actu

Mali : 225 tracteurs subventionnés remis aux agriculteurs de la commune de Mandé

by Mohamed Camara 21 juin 2022
written by Mohamed Camara 2 minutes read

Ce lundi 20 juin, lors d’une cérémonie organisée à Samanko, présidée par le président intérimaire Assimi Goïta, l’État malien a remis 225 tracteurs subventionnés à des producteurs agricoles. Compte-rendu.

Ce lundi 20 juin courant, le président de la transition s’est rendu à Samanko, dans la commune de Mandé, une zone typiquement agricole située à quelques kilomètres de la capitale malienne, pour la remise symbolique de 225 tracteurs aux producteurs agricoles.

« Je tiens d’abord à féliciter tous les acteurs du secteur agricole pour les résultats obtenus pour la campagne agricole 2021 », a dit le colonel Goïta après une minute silence à la mémoire des victimes des attaques terroristes survenues ce week-end dans le cercle de Bankass.

A l’en croire, « la remise de ces 225 tracteurs entre dans le cadre de la subvention à hauteur de 50% de matériels agricoles et équipements par l’État. Cela vise à atteindre deux objectifs : pousser la mécanisation du secteur agricole [et] assurer l’autosuffisance alimentaire ».

Élaborer des nouvelles stratégies

Ces initiatives viennent s’ajouter à d’autres actions réalisées par le gouvernement de la transition malienne, notamment la subvention des intrants agricoles, a indiqué le ministre du Développement rural, Modibo Keita. Il précise que toutes ces actions gouvernementales constituent une aide inestimable au secteur agricole dans un contexte actuellement tendu au Mali.

De son côté, le porte-parole des bénéficiaires, Sanoussi Bouya Sylla, a remercié les autorités pour leurs efforts abattus dans le secteur de l’agriculture. Cette remise des machines agricoles, dont les bénéficiaires ont été sélectionnés selon des critères établis, permettra d’améliorer la productivité. Ce sera aussi une occasion privilégiée aux paysans de bien nourrir leurs cheptels, a ajouté le porte-parole des bénéficiaires.

Assimi Goïta a laissé entendre qu’il instruira au gouvernement d’élaborer des nouvelles stratégies pour non seulement maîtriser la consommation, mais aussi les stocks de sécurité et les exportations. « Quand on regarde la production agricole 2021, qui s’élève à 9 millions de tonnes contre une consommation annuelle de 4 millions de tonnes, il n’est pas acceptable que notre pays soit confronté au problème d’approvisionnement », a déclaré le président intérimaire.

Par ailleurs, le maire intérimaire de la commune de Mandé, Nouhoum Kelepily, a profité de l’occasion pour exposer à la délégation du président de la transition d’autres défis auxquels sa commune est confrontée en cette période hivernale. Notamment dans le secteur de la santé où il a demandé des équipements, des dispensaires ainsi la mise en marche des ambulances voire.

Mohamed Camara

21 juin 2022 0 comments
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Bac Guinée
ActuÉducation

Guinée : le préfet de Siguiri limogé pour avoir « coiffé » un candidat au Bac

by Sahel Tribune 20 juin 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Brève — Guinée. La vidéo fait le tour des réseaux sociaux depuis le 17 juin dernier. Ciseaux en main, le préfet de Siguiri, le lieutenant-colonel Ibrahima Douramoudou Keïta, s’est permis de couper les cheveux d’un candidat au baccalauréat. Cette attitude du représentant local de l’Etat a suscité de nombreuses indignations sur les réseaux sociaux. Certains internautes ont même appelé à ce qu’il soit relevé de son poste. 

Dans un entretien accordé à Africa Guinée, le lendemain de son acte, le préfet a laissé entendre que c’était « pour suivre la bonne éducation des enfants ».   Il a poursuivi en précisant avoir au préalable « instruit le délégué de lui dire de se faire coiffer sinon, il n’entre pas en classe ». A l’en croire, l’enfant aurait « dit qu’il préfère perdre [que de] se faire coiffer ». Le préfet Kéïta a indiqué également qu’il n’a pas agit  « en tant que préfet, mais en qualité de papa parce que [le garçon a] le même âge que [son] premier garçon ».

Ces explications n’ont pas suffi. Le samedi soir, la nouvelle est tombée au journal télévisé  : « Le lieutenant-colonel Ibrahima Douramoudou Keïta, matricule 18342G, précédemment préfet de Siguiri, est relevé de ses fonctions et mis à la disposition de l’état-major général des armées », selon un décret signé par le colonel Doumbouya, président de la transition guinéenne.

La rédaction

20 juin 2022 0 comments
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5ème recensement général de la population et de l'habitat
Politique

Démographie au Mali : comprendre le dénombrement RGPH

by Bakary FOMBA 19 juin 2022
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

Au Mali, la phase de dénombrement du 5e Recensement général de la Population et de l’Habitat (RGPH5) a été lancée, mercredi 15 juin 2022. Une opération qui permet de mieux orienter les décideurs politiques.

« Pour mettre en œuvre des politiques ciblées de lutte contre la pauvreté, les décideurs politiques ont besoin d’informations géographiques désagrégées aux niveaux les plus fins du découpage administratif du pays. Cependant les profils de pauvreté sont habituellement élaborés sur la base des enquêtes sur les ménages dont les résultats ne peuvent aller à ces niveaux géographiques en raison des contraintes de budget et de temps », indique-t-on dans ce rapport de l’Institut national des statistiques (INSTAT) sur le 4e recensement général de la population et de l’habitat.

Mobilisation nationale

Selon les précisions de cet institut, cette opération, qui doit se tenir chaque 10 ans, a pour objectif de connaître entre autres : l’effectif total de la population malienne et sa répartition entre les régions, cercles, communes, villages sédentaires et nomades, milieu urbain et rural ; la structure de la population par sexe et par âge ; le nombre total de naissances et le nombre total de décès au cours des douze derniers mois ; les disponibilités en logements pour les ménages et leurs conditions de vie en matière d’habitation. Elle permet également d’apporter des renseignements sur les caractéristiques démographiques (sexe, âge, mortalité, natalité, migrations…), économiques (profession, activité principale…) et socioculturelles (situation matrimoniale, nationalité, alphabétisation, langue parlée…) de la population.

La première opération s’est déroulée du 1er au 16 décembre1976, avec la participation active des Nations Unies et une grande mobilisation nationale. Le 4èmeRGPH, le dernier au Mali, remonte à 2009.

Le 13 juin dernier, l’Institut National de la Statistique a organisé dans ses locaux, une conférence de presse pour mobiliser les hommes de médias autour du 5e RGPH. Il s’agit d’expliquer aux journalistes les défis et les enjeux de cette opération, dont la réussite est vivement souhaitée par les autorités actuelles.

« C’est l’opération civile qui mobilise le plus d’individus au même moment », a souligné au cours de cette conférence de presse, le directeur général de l’INSTAT, le Dr Arouna Sougané. À ses dires, « des tablettes numériques » ont été mises à la disposition de ces agents recenseurs en vue de « garantir davantage la fiabilité des données collectées ».

Précieux instrument

26 327 agents recenseurs, 4 504 chefs d’équipe et 866 contrôleurs TIC seront déployés durant trois semaines pour cette opération, indique le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseni Sanou, dans une déclaration en date du 14 juin dernier.

Dans sa déclaration, le ministre Alousseni Sanou a invité également les populations à faciliter la tâche de ces agents recenseurs, en leur fournissant les informations demandées. Celles-ci concernent plusieurs aspects de leurs vies, notamment l’état civil, l’éducation, la santé, l’emploi, la mobilité et les caractéristiques de l’habitat.

Pour la réussite de cette opération, notamment par la collecte et l’acheminement de données reflétant fidèlement les réalités socio-démographique de notre pays, le gouvernement engage les agents recenseurs à se mobiliser. Ces derniers ont bénéficié d’une formation théorique et pratique, du 05 au 25 mai 2022, sur les outils et la méthodologie du dénombrement afin de bien mener les travaux sur le terrain.

Afin de disposer de données socio-démographiques actualisées, nécessaires au cadrage des politiques de développement, les Nations Unies recommandent aux pays membres de réaliser leur RGPH tous les dix ans. Ainsi, au regard de l’importance des données statistiques pour le développement et conformément à cette disposition, le Mali a pris une loi pour institutionnaliser la tenue d’un Recensement général de la Population et de l’Habitat (RGPH), tous les 10 ans.

Bakary Fomba

19 juin 2022 0 comments
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Des déplacés à Ménaka
Sécurité

[Témoignages] Ménaka : « Ils ont détruit les habitations et d’autres bâtiments pour nous chasser »

by Sahel Tribune 19 juin 2022
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Dans un communiqué de presse, publié le 15 juin dernier, Amnesty International déplore la violation des droits humains dans les attaques de l’EIGS survenues dans la région de Ménaka, en mars 2022. Témoignages.  

Au mois de mars 2022, L’EIGS [État Islamique au Grand Sahara] a mené des attaques meurtrières contre certains villages de la région de Ménaka, au Mali. Il s’agit notamment des affrontements entre les combattants de l’EIGS et certains groupes armés signataires de l’Accord d’Alger [Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) et le Groupe Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (GATIA)].

« Dans la région de Ménaka, des milliers de personnes fuient leur domicile, car l’EIGS prend délibérément pour cible les civil·e·s, détruit les habitations et les points d’eau, et confisque le bétail, a déclaré Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. L’État islamique doit cesser de commettre ces crimes de guerre et toutes les parties au conflit doivent respecter le droit international humanitaire, notamment en protégeant la population civile. »

Amnesty International a recueilli les témoignages de 15 personnes vivant à Menaka, composé des personnes déplacées internes (PDI), leurs familles d’accueil, des militants de la société civile et des travailleurs humanitaires.

« Les tirs se sont poursuivis jusqu’à la tombée de la nuit »

« Les gens affluent en continu à Ménaka depuis mars. Beaucoup de mes proches sont arrivés d’Anchawadi, mais plus de 70 habitants de mon village sont portés disparus depuis les attaques de l’EIGS, raconte Khalil [anonymat], qui a fui Anchawadi. Ils ont détruit les habitations et d’autres bâtiments (magasins, etc.) pour nous chasser d’Inékar et d’Émis-Émis. Ils contrôlent les puits et les points d’eau et prennent le bétail comme bon leur semble. »

D’après le communiqué d’Amnesty International, produit sur la base des témoignages directs, les villages de Tamalat et d’Inchinane ont été pris pour cible lors de ces attaques de l’EIGS.

Adnane, un responsable local de Tamalat, se trouvait dans le village quand des combattants de l’EIGS envahissaient celui-ci en mars. Selon lui, ils ont attaqué sa localité un mardi, entre les prières de Dohr (14 heures) et d’Asr (16 heures). Dès leur arrivée, ils ont immédiatement commencé à tirer sur les civils. « Les tirs se sont poursuivis jusqu’à la tombée de la nuit. J’ai réussi à m’enfuir avec plusieurs villageois, mais de nombreux autres sont toujours portés disparus, se souvient le nommé Adnane. Nous avons entendu dire que les combattants avaient continué d’attaquer d’autres hameaux et points d’eau près de Ménaka. »

Au mois de mars dernier, plus de 703 foyers de Tamalat ont été accueillis à Ménaka, juste après les attaques. La ville est envahie des déplacés actuellement, et un bon nombre de civils sont toujours dispersés dans la nature, ajoute Ahmad, un autre originaire de Tamalat, qui aide les personnes déplacées.

Ibrahim, un autre rescapé de cette attaque, abonde dans le même sens : « Les assaillants sont arrivés dans l’après-midi et ont commencé à tirer, tuant sans distinction femmes, enfants et personnes âgées. Des groupes armés [le MSA] ont tenté de les combattre, mais ils ont été submergés, car les combattants de l’EIGS étaient plus nombreux. Ces derniers ont pris tout notre bétail et tout ce qui leur semblait utile ; de nombreux habitants ont fui à Ménaka, et d’autres en Algérie. Par la suite, nous avons appris que les combattants de l’EIGS étaient postés près des points d’eau, empêchant les gens d’y accéder et confisquant tout le bétail qu’ils pouvaient prendre. »

Protéger la population civile

Mubarak, membre d’une organisation de la société civile, déplore l’insuffisance de l’aide humanitaire aux personnes déplacées. Il précise qu’il y a eu des attaques au cours desquelles des civils ont été tués et des biens saccagés. Pour ses dires, lui aussi, bon nombre des habitants ont rejoint Ménaka alors que d’autres sont jusqu’à présent éparpillés dans le désert ou essaient de trouver refuge au nord.

Le communiqué de presse précise que les villageois, qui avaient été obligés de fuir, ont perdu tous leurs biens dans ce conflit. De ce fait, ils sont en manque d’assistance humanitaire, surtout que les organisations humanitaires sont débordées.

« L’EIGS doit cesser d’attaquer les civil·e·s et de détruire leurs habitations. Nous adressons le même appel à toutes les parties au conflit. Tous les groupes armés, ainsi que les forces armées maliennes et les forces de maintien de la paix de la MINUSMA (ONU), doivent protéger la population civile. Les autorités maliennes et leurs partenaires doivent également coordonner l’aide humanitaire aux personnes déplacées à Ménaka, ainsi qu’à celles qui sont bloquées à Andéramboukane et à Inékar, afin que la population civile dispose d’un accès satisfaisant à l’eau, à la nourriture et à des abris », a déclaré Samira Daoud.

La rédaction


  • Les noms cités ont été modifiés.
19 juin 2022 0 comments
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Lancement de la campagne de vaccination en Cote dIvoire
Santé

Covid-19 en Afrique : l’OMS exhorte les États à intensifier la vaccination des groupes à haut risque

by Sahel Tribune 18 juin 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Alors qu’une augmentation « marginale » du nombre de nouveaux cas de Covid-19 a été observée la semaine dernière, après une baisse soutenue pendant trois semaines, l’OMS exhorte les pays africains à intensifier la vaccination des groupes à haut risque. 

L’Afrique totalisait 11 millions  713 mille 285 cas positifs confirmés de Covid-19, jeudi 16 juin 2022, estime le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), qui précise que cette pandémie a causé 253 mille 719 décès dans les 55 pays membres du bloc, tandis que 11 millions  073 mille 375 patients ont été guéris de cette maladie sur le continent.

Les données de juin 2022, provenant de 31 pays sur la vaccination contre la Covid-19 des groupes à haut risque, « montrent une nette amélioration de la situation par rapport à fin décembre 2021, où seulement 33 % des travailleurs de la santé et 10 % des personnes âgées étaient entièrement vaccinés ».

L’agence de l’Union africaine (UA) spécialisée dans les services de santé souligne que « près de 50 % des travailleurs de la santé et des personnes de plus de 60 ans sont entièrement vaccinés contre le virus dans les pays qui ont communiqué des données à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ».

Jeunesse de la population africaine

Avec 45 % de la population du continent âgée de moins de 18 ans, l’Afrique a une démographie majoritairement jeune. La plupart des pays ciblent leurs populations adultes pour une utilisation stratégique des vaccins. Selon le CDC, la « couverture vaccinale des personnes de plus de 18 ans sur le continent est estimée à 34 % » contre 18 % pour la population générale.

L’OMS exhorte les pays où la couverture vaccinale est faible de se concentrer sur les groupes hautement prioritaires — notamment les travailleurs de la santé, les personnes âgées et les personnes présentant des comorbidités. Cette organisation recommande une couverture vaccinale de 90 % pour les travailleurs de la santé et de 80 % pour les personnes âgées de plus de 60 ans.

Selon les propos de Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, tenus lors d’une conférence en ligne animée par APO Group [16 juin dernier], « la jeunesse de la population africaine a aidé le continent à surmonter la pandémie de COVID-19 ». Elle poursuit : « S’il est primordial de protéger les jeunes exposés à un risque élevé de contracter la COVID-19, le fait de concentrer les efforts sur la vaccination des personnes âgées, des travailleurs de la santé et des autres populations vulnérables nous permettra de garder une longueur d’avance sur le virus ».

Pour rappel, l’Afrique du Sud, le Maroc, la Tunisie et la Libye figurent parmi les pays africains qui comptent le plus de cas sur le continent, selon le CDC Afrique qui indique que l’Afrique Centrale est la région la moins affectée du continent. 

La rédaction

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exportations de céréales
Actu

Guerre ukrainienne : la Banque mondiale invite à s’abstenir des interdictions d’exportation

by Chiencoro 17 juin 2022
written by Chiencoro 4 minutes read

Le conflit russo-ukrainien a eu de lourds impacts sur les marchés des produits de base, les chaînes d’approvisionnement. Il a entraîné une inflation mondiale élevée, qui a été accompagnée d’une croissance instable, rappelant celle des années 1970. La Banque mondiale invite à s’abstenir des interdictions d’exportation.

« En venant s’ajouter aux dégâts causés par la pandémie de Covid-19, l’invasion russe de l’Ukraine a accentué le ralentissement de l’économie mondiale, qui entre dans ce qui pourrait devenir une période prolongée de croissance faible et d’inflation élevée », selon les dernières Perspectives économiques mondiales de la Banque mondiale (juin 2022). De 5,7 % en 2021, la croissance mondiale devrait chuter à 2,9 % en 2022, soit moins que les 4,1 % prévus en janvier dernier, selon un communiqué de l’institution financière internationale.

Dynamique de croissance

En Afrique subsaharienne, « après un rebond de 4,2 % en 2021, la croissance […] s’est ralentie cette année en raison de tensions intérieures sur les prix ». En raison de divers facteurs conjugués, les échanges commerciaux et financiers directs avec l’Europe et l’Asie centrale ont été limités dans la région, précise-t-on dans les prévisions régionales du rapport. Toutefois, « la dynamique de croissance s’est poursuivie en Angola et au Nigéria, où les cours élevés du pétrole, la stabilisation de la production pétrolière et la reprise des secteurs non liés aux ressources naturelles ont soutenu l’activité pendant le premier semestre de cette année », note la Banque mondiale.

Bien que « certains des effets de la guerre en Ukraine sur l’économie de l’Afrique subsaharienne » aient pu être contenus, le ralentissement de la croissance mondiale et « les pénuries de nourriture et de carburant liées à la guerre créent de fortes turbulences dans la région, et encore plus dans les pays qui dépendent des importations de blé de Russie et d’Ukraine », notamment la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Madagascar, la Tanzanie.

La croissance en Afrique subsaharienne devrait atteindre 3,7 % en 2022 et 3,8 % en 2023, selon le rapport de la Banque mondiale, qui précise que cela correspond aux projections établies au mois de janvier dernier. « Néanmoins, une fois exclues les trois plus grandes économies, la prévision a été revue à la baisse de 0,4 point de pourcentage pour 2022 et 2023 », précise-t-on avant de poursuivre : « Bien que la hausse des cours des matières premières soit de nature à soutenir la reprise dans les industries extractives, la progression de l’inflation dans de nombreux pays tendra à éroder les revenus réels, affaiblir la demande et accentuer la pauvreté ».

D’énormes risques  

Selon les projections de l’institution monétaire internationale, cette région de l’Afrique « devrait rester la seule région émergente et en développement où les revenus par habitant ne retrouveront pas leur niveau de 2019, même en 2023 ». En conséquence, d’énormes risques sont liés à cette situation dans la région subsaharienne du continent. « Une perturbation prolongée du commerce mondial des céréales et des engrais à la suite de la guerre en Ukraine dégraderait considérablement l’accessibilité financière et la disponibilité des aliments de base dans toute la région », déplore-t-on. Ce n’est pas tout, « l’insécurité et la violence pourraient également assombrir les perspectives de croissance, en particulier dans les pays à faible revenu, tandis que l’augmentation rapide du coût de la vie risque d’envenimer les troubles sociaux ».

La situation actuelle est comparable à celle des années 1970. Cela à trois titres, précise l’édition de juin des Perspectives économiques mondiales. Des perturbations persistantes de l’offre qui alimentent l’inflation, précédées d’une période prolongée de politique monétaire très accommodante dans les principales économies avancées ; des projections de ralentissement de la croissance ; des économies émergentes et en développement vulnérables face à la nécessité d’un durcissement de la politique monétaire pour maitriser l’inflation, précise ce rapport.

Recommandation

Le président de la Banque mondiale, David Malpass, explique que « les marchés regardent vers l’avenir [et qu’] il est donc urgent d’encourager la production et d’éviter les restrictions commerciales ». Selon le patron de l’institution monétaire internationale, les « changements dans les politiques budgétaires, monétaires, climatiques et d’endettement sont nécessaires pour remédier à l’affectation inappropriée des capitaux aux inégalités. »

Pour maitriser les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’économie mondiale, le rapport recommande des interventions à l’échelon mondial pour limiter le préjudice subi par les personnes touchées par la guerre, en vue d’amortir le choc de la flambée des prix du pétrole et des denrées alimentaires, pour accélérer l’allégement de la dette et pour accélérer la vaccination dans les pays à faible revenu. « Dans le contexte difficile d’une montée de l’inflation, d’une croissance plus faible, d’un resserrement des conditions financières et d’une marge de manœuvre budgétaire limitée, les gouvernements devront réorienter en priorité leurs dépenses vers une aide ciblée aux populations vulnérables », recommande la Banque mondiale en invitant les responsables publics à s’abstenir d’appliquer des mesures génératrices de distorsions telles que les politiques de contrôle des prix, les subventions et les interdictions d’exportation.

Chiencoro Diarra

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Rapport de la coalition citoyenne pour le sahel
A la UneSécurité

[Rapport] Sahel : huit civils tués chaque jour dans des violences, note la Coalition citoyenne

by Mohamed Camara 17 juin 2022
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Dans son nouveau rapport de suivi, publié jeudi 16 juin, la Coalition citoyenne pour le Sahel révèle l’ampleur de la crise sécuritaire dans la région et appelle à une approche radicalement différente basée sur les besoins des population.

Qu’est-ce qui a changé au Sahel ? « Ces 18 derniers mois [depuis avril 2021], le Sahel central a connu de nombreux bouleversements, constate Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center. Un gouvernement de transition en a remplacé un autre au Mali. Un président élu a été renversé au Burkina Faso. La région est devenue un terrain d’affrontement géopolitique avec le redéploiement en cours des forces française Barkhane et européenne Takuba du Mali vers le Niger notamment, et l’arrivée des Russes au Mali. »

Lancé officiellement ce jeudi 16 juin, à l’hôtel Casino du Cap-Vert à Dakar et en visio-conférence, ce nouveau rapport de 40 pages et de quatre piliers essentiels propose des solutions pour répondre plus efficacement à des défis n’étant pas seulement de l’option sécuritaire, mais également d’une profonde crise institutionnelle, politique, sociale et humanitaire — qui frappe les trois pays du centre du Sahel et qui commence à s’étendre dans toute la sous-région.

Cette étude, fruit d’un travail collectif inédit de 49 organisations de la société civile sahélienne et ouest-africaine, soutenues par des ONG internationales, apporte ainsi un éclairage nouveau sur l’ampleur de la crise sécuritaire au Sahel central et l’échec à enrayer la spirale de la violence des stratégies de lutte contre le terrorisme menées depuis dix ans.

Protection des civils

Dans le premier volet de son nouveau rapport, la Coalition citoyenne pour le Sahel déplore les attaques contre les populations civiles : « chaque jour 8 civils ont été tués en moyenne entre avril 2021 et mars 2022 dans des exactions au Sahel central ».

Le rapport ajoute : «2901 civils ont été tués au Mali, au Niger et au Burkina Faso pendant cette période, en hausse de 18% par rapport à l’année 2020. À titre de comparaison, les forces de défense et de sécurité (FDS) ont également payé un très lourd tribu avec 1514 membres tués en opération dans la même période (+37% par rapport à 2020); il y a donc le double de victimes civiles. »

Selon le rapport de suivi 2022, le nombre de civils tués par les Forces de Défense et de Sécurité a diminué de 11% sur la période avril 2021-mars 2022 : «Les décès de civils ou suspects non armés attribués à des membres des forces de défense et de sécurité (FDS) ont chuté de 71% en 2021, avant de repartir dramatiquement à la hausse dans les trois pays début 2022. Sur la période avril 2021-mars 2022, la baisse n’était plus que de 11% par rapport à l’année 2020 ». Malgré cette baisse des exactions des FDS, en partie grâce à la mobilisation des sociétés civiles par des actions de veille citoyenne et de sensibilisation sur le respect des droits humains, les forces militaires déployés dans la région restent cependant soupçonnées d’être responsables de 27% des morts civils entre avril 2021 et mars 2022 contre 35% en 2020. Ces progrès sont en deçà des attentes de la Coalition citoyenne pour le Sahel, qui appelait, en avril 2021, à une baisse d’au moins 50% des attaques contre les civils par les FDS [d’avril à octobre 2021].

Le déchiffrement de nombre de civils tués dans des attaques attribuées à des groupes dits d’autodéfense a chuté de 49% depuis 2020. Ce qui répond aux recommandations de la Coalition, qui avait demandé en avril 2021 une baisse d’au moins 20% des attaques contre les civils par les groupes d’autodéfense d’avril à octobre 2021. Cela peut s’expliquer par la reprise de contrôle de certaines localités par les FDS au Mali ou par une structuration de ces groupes au sein des Volontaires pour La Défense de la patrie au Burkina Faso, ou encore par des lacunes dans la documentation des exactions. À l’opposé de cette tendance régionale, le Niger a connu une augmentation de 185% de décès de civils imputables aux groupes d’autodéfense.

Stratégies politiques

« Au Burkina Faso, au Mali comme au Niger, les autorités ont clairement réaffirmé leur priorité à l’option militaire pour faire face à l’insécurité endémique et à la progression des groupes dits extrémistes, en renforçant les capacités de leurs forces de défense et de sécurité et en intensifiant les opérations militaires. Cependant, la négociation et le dialogue comme solution politique à la crise sont de plus en plus sérieusement envisagés comme une option complémentaire, voire indissociable de l’intervention armée », indique le nouveau document de la Coalition.

Selon un responsable communautaire impliqué dans les efforts de la médiation dans le centre du Mali, cité par le New Humanitarian et repris par le rapport de suivi, « la meilleure chose à faire est que le gouvernement cesse de se battre et entame un dialogue. Les responsables devraient impliquer les chefs religieux et bien sûr nous inclure ». Ces propos illustrent l’ambition des gouvernements de dialoguer avec les groupes radicaux, notamment au Mali, où le premier ministre de la première transition, Moctar Ouane avait évoqué lors d’un point de presse l’ambition du gouvernement malien de négocier avec les groupes armés qualifiés de djihadistes.

« La négociation et le dialogue comme solution politique à la crise sont de plus en plus sérieusement envisagés comme une option complémentaire, voire indissociable de l’intervention armée au Burkina Faso avec la création de « comités locaux de dialogue », mais aussi au Niger. Au Mali, c’est également l’orientation qui avait été définie lors du Dialogue national inclusif en 2019 et de la Conférence nationale d’entente en 2017, a déclaré Niagalé Bagayoko, présidente de l’African Security Secteur Network. Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact de ces annonces sur les niveaux d’insécurité – mais cela va dans le sens des préconisations de la Coalition citoyenne. Nous appelons l’Union africaine et la CEDEAO, ainsi que l’ensemble des partenaires internationaux, à encourager et à soutenir ces efforts en faveur de solutions négociées. »

Transparence et urgences humanitaires

Toujours dans sa nouvelle étude, la Coalition citoyenne pour le Sahel a identifié « les détournements dans le secteur de la défense et de la sécurité constatés dans les trois pays du Sahel central […] comme emblématiques de la profonde crise de gouvernance dans la région, qui nourrit la perception par les populations d’un État plus prédateur que protecteur ».Ainsi, pour la Coalition, « l’enjeu ne consiste pas seulement à restaurer les capacités de l’État et à redéployer ses services dans l’ensemble des territoires sahéliens, mais à refonder sa légitimité ».

Elle note aussi un certain nombre de progrès enregistré sur le front de la transparence dans la gestion des ressources affectées au secteur de la défense et de la sécurité depuis la publication du rapport Sahel : ce qui doit changer. « La lutte contre la corruption a été érigée en priorité par les autorités des trois pays du Sahel central, les enquêtes sur des détournements de fonds ont progressé, le rôle des autorités administratives indépendantes de contrôle a été réaffirmé et des audits ont été annoncés, note-t-elle. Cependant, le risque d’instrumentalisation de procédures judiciaires a été constaté dans les trois pays ».

Par ailleurs, la Coalition invite à répondre également aux urgences et financements humanitaires pour assurer l’accès humanitaire aux populations dans les trois pays du Sahel. « Je lance un appel urgent aux bailleurs, a déclaré Clémentine Tarnagda, directrice de l’Organisation pour de nouvelles initiatives en développement et santé (ONIDS), basée au Burkina Faso. Vous avez la possibilité de sauver des vies. Ne vous détournez pas de notre région, malgré les nombreuses autres crises, comme en Ukraine. »

Mohamed Camara et Sagaïdou Bilal

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Les autorités traditionnelles, coutumières et religieuses du Mali
A la UnePolitique

Mali : le gouvernement décide de donner des insignes aux autorités traditionnelles

by Chiencoro 16 juin 2022
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Au Mali, il a été décidé, en conseil des ministres, de remettre des insignes et certificats aux chefs de villages, de fractions et de quartiers. C’est la concrétisation d’une promesse du chef de l’État.

Le président malien de la transition s’est engagé à octroyer aux chefs des villages,« dans un avenir très proche, en plus d’un macaron, un drapeau que chacun fera flotter en un endroit visible de sa maison, de préférence à la porte d’entrée ou au milieu de la cour ». Cette information avait été accueillie par un tonnerre d’applaudissements, le 12 novembre 2021, lors de la réception, à Koulouba, des  légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses du Mali autour des défis et enjeux socio-politiques auxquels le Mali est confronté.

Près de huit mois après, le chef de l’État malien a décidé de joindre l’acte à la parole. En effet, les chefs de villages, de fractions et de quartiers auront bientôt leurs insignes et drapeaux. « Les cérémonies de remises de ces insignes et certificats aux chefs de village, de fraction et de quartier seront organisées sur l’ensemble du territoire suivant un chronogramme détaillé », rassure-t-on dans le communiqué du Conseil des ministres du 15 juin 2022.

Attachement

Dans ce communiqué, le gouvernement rappelle que l’Arrêté déterminant les modalités de nomination des chefs de village, de fraction et de quartier, précise que « les chefs de village, de fraction et de quartier sont autorisés, dans l’exercice de leurs fonctions officielles à hisser dans la cour de leur domicile, l’emblème national et à porter un insigne distinctif ».

Cette décision prise en Conseil des ministres prouve, pour certains, l’attachement des autorités maliennes à la refondation de l’État. « La valorisation des légitimités traditionnelles, parmi lesquelles figurent les autorités administratives des villages, fractions et quartiers, est un des objectifs majeurs de la Politique de Refondation de l’Etat », indique le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 15 juin 2022.

Chiencoro Diarra

16 juin 2022 0 comments
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Audience de la CVJR
ActuSécurité

Mali : retour sur la cinquième audience publique de la CVJR

by Bakary FOMBA 13 juin 2022
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Au Mali, la cinquième audience publique de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) s’est tenue le samedi 11 juin, au Centre International de Conférences de Bamako (CICB).

Cette cérémonie d’ouverture, dont le thème retenu est  « Femmes victimes de violences sexuelles et enfants victimes de conflits », a été présidée par le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, en présence de plusieurs membres du gouvernement. Il s’agit de donner la parole à ces couches (femmes et enfants), considérées comme les plus touchées pendant les conflits, de partager leur douleur avec l’opinion publique malienne.

Essentiellement consacrée aux témoignages des victimes, la 5e audience a permis de saisir douze victimes, dont dix femmes victimes de violences sexuelles et deux enfants victimes en lien avec une période de conflits (garçons de 20 ans et 12 ans).

En effet, les audiences publiques visent entre autres à rendre aux victimes leur dignité et faciliter à tourner cette page sombre. Car, au cours de ces audiences, les victimes reconnaissent publiquement ce qui leur est arrivé. Il s’agit également de promouvoir la reconnaissance nationale des victimes et l’intégration de leurs récits à la mémoire et à l’histoire nationales.

Aussi, faut-il noter, à travers cette 5e audience publique de la CVJR, l’espoir est permis pour qu’on puisse tourner ces pages sombres. Selon Choguel Kokalla Maiga, cité par le quotidien national Essor, « reconstruire la paix à travers la cohabitation communautaire et réconciliation nationale est une priorité vitale pour la survie de notre nation à laquelle l’ensemble des forces vives, en particulier les femmes et les jeunes doivent s’engager résolument ».

28 600 dépositions reçues

Cependant, rappelle Ousmane Oumarou Sidibé, président de la CVJR, « la violence sexuelle basée sur le genre est un élément central du vécu des femmes et des enfants ». C’est ainsi qu’ « au Mali, comme ailleurs, le viol est utilisé comme une arme de guerre et les femmes et les filles sont systématiquement visées », a-t-il rappelé. Selon les précisions de M. Sidibé, les témoignages restent qu’un petit échantillon de plus de 28 600 dépositions reçues par sa structure, dont la moitié constitue des femmes et un nombre important des enfants.

Selon Mme Baby Lala Maiga, représentante des associations des victimes, de 2012 à aujourd’hui, plusieurs victimes ont vu leurs vies basculées du jour au lendemain. Il s’agit notamment de celles ayant subi les violences basées sur le genre, qui ont « perdu non seulement la confiance en elles, mais continuent à subir des stigmatisations et surtout l’impact de ces drames sur les enfants ». À en croire Mme Maiga, « la blessure visible est plus facile à cicatriser que celle invisible, surtout si celle-ci se trouve sur le cœur ».

Toutefois, Mme Maiga demande aux survivants et survivantes d’aller au plus profond de leur âme. Cela, pour dépasser cette étape « si dure, si douloureuse qui a fait que beaucoup de nos enfants ont fait des choix amers en participant aux combats pour le plaisir inavoué et irresponsable de certains adultes ».

Pour rappel, la CVJR [Commission-Vérité-Justice-Réconciliation] a été initialement créée en 2014 « pour contribuer à instaurer la paix ».

Bakary Fomba

13 juin 2022 0 comments
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Echanges commerciaux et économiques entre le Mali et la Turquie
A la Une

La Turquie entend renforcer ses échanges économiques et commerciaux avec le Mali

by Chiencoro 11 juin 2022
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Au cours de cette semaine, une délégation d’hommes d’affaires turcs conduites par Fatih Altunbas, représentant du Conseil turc des relations économiques extérieures, a multiplié les échanges avec les autorités maliennes de la transition. Ils entendent renforcer dans plusieurs secteurs les relations de coopération économique entre le Mali et la Turquie. Compte-rendu.

Depuis le 16e siècle, le Mali entretient de bonnes relations avec la Turquie dans plusieurs domaines, notamment économiques et commerciaux. Dans les années 2009, les échanges commerciaux entre ces deux pays étaient estimé à environ 20 millions de dollars. Aujourd’hui, ce chiffre passe à 141 millions de dollars et les deux pays envisagent le booster en le rehaussant à 200 millions de dollars en une année, selon les précisions de Fatih Altunbas. Durant les prochaines années, les chefs d’État des deux pays espèrent qu’il y ait des échanges commerciaux allant jusqu’à 500 millions de dollars.

Nourrie par une telle ambition, une délégation turque a séjourné au Mali pendant quelques jours dans le cadre du Forum d’affaires Mali-Türkiye, initié par la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM). Dont le lancement a eu lieu, le mercredi dernier, sous la présidence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. A cette occasion, Youssouf Bathily, président de la CCIM a indiqué que cet aspect d’échanges et de partenariat « se veut gagnant-gagnant entre milieux d’affaires maliens et turcs dans divers secteurs d’activités ».

Suppression des visas

Après une audience accordée le 10 juin par le président de la transition, colonel Assimi Goïta, à cette délégation d’hommes d’affaires turcs, Youssouf Bathily a précisé que l’ambition des autorités maliennes est d’inciter ces hommes d’affaires à investir au Mali. « Nous voulons qu’ils viennent investir dans les domaines de l’agriculture, l’élevage, l’énergie, et les infrastructures », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter  : « Le commerce gagant-gagnant oui, mais l’investissement est le plus important pour notre pays ».

Fatih Altunbas a rassuré que les Turcs sont « prêts à fournir le marché malien en quelques besoins que ce soient ». Outre cela, il a souhaité que « le gouvernement malien supprime la demande de visas pour les hommes d’affaires turcs, les hommes d’affaires qui ont des passeports verts (passeports spéciaux) » en vue de faciliter leur arrivée au Mali. « […] C’est une idée qui peut être examinée avec bienveillance, avec bien sûr en arrière-plan la possibilité de la réciprocité », a repondu le chef du gouvernement de la transition.

Chiencoro Diarra

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formation de jeunes diplomates
A la UnePolitique

Université Senghor : 80 jeunes francophones attendus à Alexandrie pour une classe diplomatique

by Sahel Tribune 10 juin 2022
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[Annonce] Dans le cadre de la « Formation, mondialisation et diplomatie : la diplomatie francophone face aux enjeux contemporains de la mondialisation », 80 jeunes diplomates francophones sont attendus, du 12 juin au 8 juillet 2022, à Alexandrie en Égypte.

C’est un cadre d’échanges et de partages culturels, issu d’une collaboration entre l’Université Senghor et l’Institut international pour la Francophonie de l’Université Jean Moulin Lyon 3, avec la participation de responsables de programmes de l’Organisation internationale de la Francophonie. Avec le soutien du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.

Pendant quatre semaines, les 80 jeunes diplomates francophones auront au programme des interventions d’experts internationaux sur des sujets de préoccupation internationale, notamment ceux qui font l’objet d’une réponse de la Francophonie : paix et sécurité, économie, numérique, environnement, migrations, entre autres sujets.

Ils auront également à faire des exercices de simulations de négociations diplomatiques, à participer à des ateliers visant à l’acquisition de compétences professionnelles transversales telles que la prise de parole en public et pour finir une semaine de visites touristiques, culturelles et institutionnelles au Caire.

Trois objectifs

Cette formation vise trois objectifs. Il s’agit d’apporter aux décideurs et cadres — qui ont la charge des relations extérieures des pays francophones — des connaissances essentielles sur la francophonie institutionnelle, son histoire, ses enjeux géopolitiques, économiques et culturels. Il s’agit aussi d’actualiser et approfondir leurs connaissances en matière de relations internationales, notamment sur la mondialisation et les grands enjeux mondiaux contemporains auxquels doivent faire face les pays francophones et les réponses que la Francophonie peut y apporter. Et enfin, pour acquérir des compétences pratiques dans le domaine des négociations internationales et de la gestion de crise.

Cette classe diplomatique concerne notamment les jeunes diplomates en poste ; les agents des ministères des affaires étrangères ; les fonctionnaires accrédités auprès d’organisations internationales et régionales ; les responsables des relations internationales dans les collectivités territoriales ; et les responsables d’organisations gouvernementales et non-gouvernementales à caractère international.

Pour rappel, cette formation intervient dans un contexte de multiples crises dans le monde, notamment dans les pays membres de la Francophonie.

La rédaction


  • Cette annonce est publiée en partenariat avec l’Université Senghor, une université internationale de langue française au service du développement africain.
  • Vous pouvez suivre l’événement à partir du mot-dièse : #USenghorClasseDiplomatique.
10 juin 2022 0 comments
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Pose de la première pierre de l'usine de cimenterie Atlas à Dio gare
A la Une

[Tribune] Après l’usine de Dio Gare, « quelle sera la prochaine infrastructure de droit malien ? »

by Chiencoro 3 juin 2022
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Tribune. « Les Maliens doivent s’assumer, chacun dans son rôle et dans son domaine », a l’habitude de déclarer le président de la transition, Assimi Goïta, dans ses discours succincts. C’est une phrase assez révélatrice. Un appel aux Maliens à une plus grande prise de conscience et de responsabilité. Cela, en accompagnant le pays pour sa croissance socio-économique.

Ces propos du colonel Assimi Goïta rappellent surtout la stratification faite par l’intellectuel antique-grec, Platon, de la société. Une société divisée en trois couches : dirigeants, gardiens et ouvriers. L’harmonie d’une telle société siège dans l’accomplissement, chacun en ce qui le concerne, de son devoir.

Les ouvriers, les intellectuels voire les dirigeants, pour rester en phase avec la stratification platonicienne, doivent remplir, chacun, leur devoir envers leur pays. Doit-on donc parler d’un « impératif catégorique » à la kantienne ? En tout cas, le message semble avoir un écho favorable auprès de certains jeunes maliens.  

Conscients de ce poids moral, deux jeunes entrepreneurs maliens ont donné l’exemple en s’engageant auprès des autorités maliennes dans la construction d’une nouvelle usine de cimenterie, à Dio Gare. Une initiative qui cadre bien avec la vision des autorités maliennes de soutenir toutes les initiatives nationales et surtout celles portées par sa jeunesse dans le cadre de l’épanouissement du pays, a indiqué le président Goïta, lors de la cérémonie de pose de la première pierre de cette infrastructure, jeudi 2 juin 2022.

Cette usine « permettra de créer des emplois et de combler le déficit de ciment dans notre pays. Elle contribuera également à booster le secteur économique », estime le chef de l’État. Il a encore saisi l’occasion pour lancer un appel à tous les Maliens, de l’intérieur comme de la diaspora, à venir investir dans leur pays. Il les a rassurés de leur disponibilité à les accompagner dans le strict respect des intérêts du peuple maliens. Alors, quelle sera la prochaine infrastructure de droit malien ?

Chiencoro Diarra


Les opinions exprimées dans cet article ne sont pas forcément celles de Sahel Tribune.

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Pose de la première pierre de l'usine de cimenterie à Dio gare
Actu

Économie malienne : à Dio Gare, pose de la première pierre d’une usine de cimenterie

by Mohamed Camara 2 juin 2022
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Au Mali, le président de la transition a procédé, ce jeudi 02 juin, à la pose de la première pierre de la nouvelle usine de cimenterie Atlas, à Dio Gare, à quelques kilomètres de la ville de Kati, aux environs de Bamako. Un projet porté par deux jeunes hommes d’affaires maliens.

La cérémonie de la pose de la première pierre de la nouvelle cimenterie Atlas, une société exclusivement malienne, à Dio Gare, commune rurale située à trente kilomètres de Bamako, a regroupé toute la communauté locale ainsi que plusieurs autres personnalités.

C’est sous des ovations d’une foule énergique que le colonel Assimi Goïta, président intérimaire, a procédé à la pose de la première brique de cette usine de ciment. Celle-ci contribuera à réduire le taux d’importation du ciment dans le pays.

Le Président de la Transition, SE le Colonel Assimi GOÏTA, Chef de l’État, a procédé à la pose de la première pierre de l’usine de cimenterie Atlas à Dio gare, ce jeudi 2 juin 2022. pic.twitter.com/U8hfQekB1f

— Presidence Mali (@PresidenceMali) June 2, 2022

Selon Assimi Goïta, ce projet rentre dans le cadre de la « vision du gouvernement qui consiste à soutenir toutes les initiatives nationales, surtout celles portées par la jeunesse, [mais aussi] dans le cadre de l’industrialisation de notre pays, qui est une condition sine qua non pour notre indépendance économique ».

Superficie de 14 hectares

La nouvelle cimenterie Atlas est bâtie sur une superficie de 14 hectares à proximité du village de Magnambougou, dans la commune de Dio Gare. L’idée de ce projet d’usine de ciment est conçue par deux jeunes hommes d’affaires du Mali. Ce qui fait de ce nouvel établissement de fabrication de ciment : une entreprise d’emblée malienne et une première dans l’histoire du pays.

« Ce nouveau joyau contribuera à employer directement 100 personnes pendant la phase d’exécution [et] pourra aller jusqu’à 1000 emplois directs dans les prochaines années, estime Papa Oumar Samaké, promoteur de l’Atlas Ciment. Nous produirons 800 000 tonnes de ciment par an. »

Cette usine de ciment est « initiée par la société S & S Industrie, elle est une société de droit malien créé en 2021, avec un capital initial d’un million de francs CFA, parti à cent millions en novembre 2021. La politique visée est de doter le Mali d’une nouvelle cimenterie de dernière génération à Dio Gare. Il s’agit d’une cimenterie à actionnariat 100 % malien », explique Mohamed Ould Mohamed, ministre malien du Commerce et de l’Industrie.

Venir investir au Mali

Aujourd’hui, le déficit du ciment crève les yeux partout au Mali. Le pays est confronté annuellement à ce challenge en manque de tonnes de ciment. Les besoins en ciment sont quasi quotidiens, nonobstant l’existence de deux unités de cimenteries étrangères dans le pays. Surtout en cette période de sanctions sous-régionales contre le Mali. La pénurie de ciment et l’inflation de ses prix sur le marché sont d’actualité.

« J’en suis sûr, convaincu que la réalisation de cette usine permettra de créer des emplois directs au profit de la population, de combler le déficit de ciment sur le marché national. Aussi de booster le secteur économique », a déclaré le colonel Assimi Goïta.

Malgré l’ambition de ce projet, le pays demeure une proie de la difficulté entrepreneuriale, dont une sur dix entreprises parvient à être résiliente dans l’année. Mais, l’actuel chef d’État malien pense que c’est « une question d’audace, de courage et de vision ». Ainsi lance-t-il « un appel à tous les Maliens de l’intérieur et de la diaspora à venir investir au Mali, les rassurant que les autorités de la transition sont prêtes à les accompagner dans le strict respect des intérêts du peuple malien… »

Mohamed Camara

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Drissa Sanogo
EnquêteExclusifSécurité

Otage au Mali : une enquête exclusive sur le dossier Drissa Sanogo, deux ans après son rapt

by Sahel Tribune 1 juin 2022
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Alors qu’il se rendait à Gourma-Rharous où il servait l’Etat malien, le préfet Drissa Sanogo a été enlevé par des hommes armés. C’était le 02 mai 2020. Deux ans après son rapt, nous avons enquêté pendant trois semaines sur l’état de son dossier.

Drissa Sanogo était le préfet du cercle de Gourma-Rharous. Poste qu’il occupait depuis 2018 après avoir servi dans des zones comme Bafoulabé et San. Le 02 mai 2020, il est enlevé entre Tombouctou et la ville de Rharous, aux environs de 16 h GMT. Il quittait la ville de Tombouctou pour regagner son poste juste après les élections législatives de 2020.

Selon les informations de sa famille, recoupées auprès d’autres sources, ils étaient cinq personnes arrêtées au cours de leur voyage. « Qui est le préfet [parmi vous] », ont-ils demandé puisque la cible était en civil ce jour-là dans le véhicule. Les autres ont été libérés sur le champ.

Son enlèvement avait fait écho à l’époque dans les journaux. Dans un élément de Serges Daniel pour un média étranger, mis en ligne le 05 mai 2020, on explique que « ses ravisseurs conduisaient trois motos : ils l’ont obligé à monter sur un des engins [et] les autres les ont suivis ». D’après le récit du journaliste-écrivain franco-béninois, il a été conduit vers un véhicule 4×4 en attente « à une quarantaine de kilomètres plus loin » du lieu où s’est passé le rapt.

Ils l’ont acheminé vers un endroit non connu pour le reste. Par qui ? « Le préfet Sanogo a été enlevé par le JNIM [Jamaat Nosrat el-Islam wal-Muslimin] juste après les élections législatives », laisse entendre à Sahel tribune une source sécuritaire originaire de la localité. « A l’époque, le JNIM enlève les personnes travaillant ou ayant des liens avec le gouvernement et ses alliés », ajoute notre source sécuritaire.

Lettres

Suite à son rapt, des intermédiaires ont proposé rapidement à l’État leur service en vue d’obtenir sa libération. « Mais il fallait payer 10 000 000 de francs CFA (15 000 euros) », évoque l’article ci-mentionné. Interrogés sur l’histoire de ces dix-millions, ses enfants nous relatent avec réserve que « ces négociations ne sont plus apparemment d’actualité ».

Ce qui est sûr, poursuivent-ils, « après la marche pacifique de ses collègues [15 octobre 2020, à Bamako], il y a un commerçant qui s’est proposé à payer la rançon pour qu’il soit libéré si le gouvernement arrive à trouver un terrain d’entente avec  ses ravisseurs ». Comme « rien ne s’est passé par la suite », la famille dit avoir perdu contact avec ce dernier.

Autre information : selon sa famille, le préfet Drissa Sanogo est en vie aux dernières nouvelles, mais malade surtout avec le poids de l’âge (68 ans à la date de son rapt). Comment l’ont-ils su ? A travers des lettres à la dizaine près dont deux reçues par l’intermédiaire d’une organisation humanitaire non gouvernementale, reconnue d’utilité publique par l’Etat malien depuis septembre 1965 (décret). Parmi ces lettres à la dizaine près, certaines ont été livrées via un autre canal. « Il nous envoie des lettres pour nous donner de ses nouvelles. Il nous dit qu’il a besoin des médicaments car il est malade », nous confie un de ses enfants cadets.

D’après ce dernier, il devait opérer ses yeux après son retour de son lieu de service. Mais « malheureusement », il a été enlevé. Il se plaint de ses yeux et d’autres maladies comme le palu. « On lui envoie des médicaments à chaque fois qu’il en demande. C’est comme cela qu’on sait que notre père est encore en vie et [l’organisation humanitaire non gouvernementale] nous aide à nous faire parvenir ses lettres », poursuit-il.

Aussi faut-il le rappeler, il y a quelques mois, le préfet Drissa Sanogo et le sous-préfet de Farako Ali Cissé sont apparus pour la première fois dans une vidéo publiée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, «JNIM »). A en croire les confidences d’un préfet en service dans l’une de régions au septentrion du pays, contacté, ils sont à ce jour leurs seuls collègues encore en otage : l’un enlevé dans la région de Tombouctou (Drissa Sanogo) et l’autre dans celle de Ségou (Ali Cissé, 13 décembre 2019).

Chéquier

Selon nos informations, depuis son enlèvement, des négociations ont été engagées par l’État malien qui n’ont malheureusement pas donné de suite jusqu’aujourd’hui, mais elles continuent toujours. « Le Gouverneur de Tombouctou et les autorités de Gourma-Rharouss, où il servait, continuent de multiplier les efforts malgré tout pour obtenir sa libération », indique cette autre source sous anonymat. Il y a quelques mois, poursuit notre source, « un nouveau préfet a été nommé » à la tête de la préfecture de Gourma-Rharouss.  

D’après les résultats de nos recherches, il s’agit du colonel Mamadou Sékou Traoré qui est nommé à ce poste lors du conseil des ministres malien du 23 mars 2022. Avec comme premier adjoint, l’administrateur civil Lamine Kouyaté, nommé au même conseil des ministres.

S’agissant du cas de Drissa Sanogo, avec son enlèvement, la situation est devenue intenable pour sa famille. Cinq mois après son rapt, le chéquier du patriarche de la famille – qu’il leur avait laissé – est épuisé. Par conséquent, sa famille ne peut plus toucher à son salaire. « Le gouvernement nous aide avec une somme chaque trois mois puisque le chéquier de mon père est fini cinq mois après son enlèvement », raconte un de ses fils ainés qui dit se battre pour la famille.

Pour avoir accès à son compte, poursuit-il, « la banque nous a demandés un papier devant être délivré par le ministère de l’administration territoriale et légalisé à la mairie, qui atteste qu’il est enlevé. Mais [l’Etat malien] a préféré procéder autrement au lieu de ‘’débloquer’’ le salaire pour la famille. »

Premier clip officiel d’Amadou Kébé dit Dr Keb, rappeur et auteur compositeur malien, après sa libération des mains de ses ravisseurs. Ex-otage enlevé dans le cercle de Gourma-Rharous. « ABANA [c’est fini] », compte YouTube Dr KEB Officiel.

Pour certaines de nos personnes ressources contactées, c’est un cas techniquement difficile à traiter étant donné que les cas d’enlèvement des fonctionnaires de l’Etat – dans l’exercice de leurs fonctions – ne sont pas prévus dans la législation malienne en vigueur. Celle-ci date de décembre 2002, mais il existe un projet d’ordonnance portant sa modification qui est adopté lors du conseil des ministres du 29 décembre 2021. Ces cas d’enlèvement, poursuivent nos personnes ressources, peuvent cependant être traités exceptionnellement, ou socialement comme le paiement de certaines primes à la famille, notamment celles dues à celle-ci, en attendant.

Aussi, apprend-on auprès de sa famille, le septuagénaire Drissa Sanogo a fait valoir ses droits à la retraite le 1er janvier 2022 alors qu’il est toujours en otage. Près de trois mois avant, le 24 octobre 2021, toujours à son absence, « un » de ses enfants cadets s’est marié(e).

Nous avons contacté le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, et le syndicat autonome des administrateurs civils [resté en contact avec la famille de leur collègue] : ils n’ont pas souhaité répondre à nos préoccupations au moment où nous avons décidé de mettre cet article sous presse après plusieurs jours d’attente et de rappel.

Sagaïdou Bilal


  • Cet article d’enquête est écrit dans le cadre du projet Kenekanko de l’Observatoire citoyen contre l’impunité et pour la redevabilité — OCCIPRE, un consortium de Tuwindi, Amnesty International Mali et Free Press Unlimited (en partenariat avec la Délégation de l’Union européenne au Mali).
  • Vous pouvez aussi (re) lire : Au Sahel, la question des otages en débat, écrit par Sagaïdou Bilal pour Benbere et publié le 7 décembre 2020.
  • Par souci de protection de nos sources, au regard de la situation actuelle du pays, nous avons opté d’emblée pour l’anonymat dans la rédaction de cet article.
1 juin 2022 0 comments
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Casa C-295
ExclusifSécurité

[Exclusif] Mali : le deuxième avion Casa enfin débloqué et livré au pays acheteur

by Sahel Tribune 31 mai 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

En raison des allégations d’utilisation d’enfants soldats par le GATIA, un groupe armé signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les États-Unis avaient bloqué — en 2021, en Espagne, où il a été construit — la licence d’exportation d’un avion acquis par le Mali. Dont le transpondeur est d’origine américaine.

Aux #USA 🇺🇲, le Ministre @AbdoulayeDiop8 a demandé la levée du blocage sur l’avion, CASA C-295 acquis sur fonds propres. Le 1er spécimen a apporté beaucoup au #Mali 🇲🇱, en matière de transport vers les zones à accès difficile et d'organisation des élections. pic.twitter.com/xc3xZCutgn

— Ministère des Affaires étrangères du Mali (@MaliMaeci) August 21, 2021

Selon nos informations, après plusieurs tractations, les Américains ont enfin levé leur blocage sur l’appareil. Le Casa C-295, acheté à Airbus, a atterri, ce mardi 31 mai 2022, en début de soirée, à l’aéroport international Modibo Kéïta de Bamako. Cet appareil est le second avion de transport de troupes au Mali.

Avec une capacité d’emport de 48 à 71 passagers et de 7 tonnes de fret, cet avion militaire de transport tactique d’Airbus renforcera les capacités de déploiement de l’armée malienne, notamment dans le nord du pays.

Notons que le premier Casa a permis le transport de près de 50 000 personnes entre 2016 et 2020. Cela, en plus des interventions humanitaires dans les zones d’accès difficile. Ce déblocage du second appareil, tant souhaité par les Maliens, contribuera donc à l’amélioration de la capacité opérationnelle des forces de défense et de sécurité du Mali.

Le blocage de cet avion avait fait couler beaucoup d’encre et de salives. Son arrivée au Mali constitue un autre succès à mettre au service des autorités de la transition.

Nul besoin donc de prouver la volonté des autorités maliennes de braver vents et marées pour le bien-être des Maliens, mais aussi pour mettre l’armée dans les meilleures conditions de travail. Il s’agit d’un avion acquis sur fonds propre du Mali.

La rédaction

31 mai 2022 0 comments
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Paquet de cigarrette
A la UnePlanète

Journée mondiale sans tabac : prendre des mesures pour rendre l’industrie du tabac plus responsable

by Fousseni TOGOLA 31 mai 2022
written by Fousseni TOGOLA 4 minutes read

La consommation du tabac a des impacts aussi sur l’environnement et, par ricochet sur l’économie des pays, notamment ceux en voie de développement. À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, célébrée le 31 mai de chaque année, l’OMS exhorte à prendre des mesures pour rendre l’industrie du tabac plus responsable des destructions qu’elle cause.

Le tabac ne nuit pas seulement à la santé humaine, il a aussi des impacts sur l’environnement. Dans son nouveau rapport, « Tabac : Empoisonnement de notre planète », publié ce 31 mai 2022, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) tire la sonnette d’alarme : « Chaque année, l’industrie du tabac coûte au monde plus de 8 millions de vies humaines, 600 millions d’arbres, 200 000 hectares de terres, 22 milliards de tonnes d’eau et 84 millions de tonnes de CO2 », estime-t-elle

Baisse de rendement des sols

Dans un communiqué, en décembre 2021, l’OMS précisait que « chaque année, environ 3,5 millions d’hectares de terres sont détruits pour y cultiver du tabac ». La culture du tabac contribue ainsi à la déforestation, surtout dans les pays en développement. L’abattage des forêts pour y planter du tabac provoque une dégradation des sols et une baisse des rendements, c’est-à-dire la capacité du sol à accueillir d’autres plantes ou cultures, indique l’Organisation mondiale de la Santé.

 Dans son communiqué du 31 mai 2022, l’OMS précise toujours que la « majorité du tabac est cultivé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ». Des pays où l’eau et les terres agricoles sont « souvent désespérément nécessaires pour produire de la nourriture pour la région ». Au lieu de cela, constate l’OMS, ces ressources sont utilisées pour faire « pousser des plants de tabac mortels, tandis que de plus en plus de terres sont déboisées ».

Cette pratique engloutie plus de 22 milliards de mètres cubes d’eau, généralement dans des pays confrontés à des pénuries d’eau, indique STOP, organisme mondial de surveillance de l’industrie du tabac.

Cette priorité donnée à la culture du tabac pourrait contribuer également à créer des problèmes économiques et nutritionnels en raison surtout de la baisse du rendement des sols.

Fumer une cigarette, c’est brûler des ressources

Dans ce rapport alarmant, l’OMS souligne que « l’empreinte carbone de l’industrie provenant de la production, de la transformation et du transport du tabac équivaut à un cinquième du CO2 produit chaque année par l’industrie du transport aérien commercial ». Ce qui contribue davantage au réchauffement climatique.

« Les produits du tabac sont l’article le plus pollué de la planète, contenant plus de 7 000 produits chimiques toxiques, qui se répandent dans notre environnement lorsqu’ils sont jetés », explique le directeur de la promotion de la santé à l’OMS, Dr Ruediger Krech. « Environ 4,5 billions de filtres à cigarettes polluent chaque année nos océans, nos rivières, nos trottoirs, nos parcs, nos sols et nos plages », poursuit Dr Krech. À ses dires : « Quand vous fumez une cigarette, vous brûlez littéralement des ressources là où elles sont déjà rares, des ressources dont notre propre existence dépend ».

Chaque année, 4 500 milliards de mégots de cigarettes sont jetés un peu partout dans le monde, selon STOP, dans son infographie intitulée « Sales secrets : comment l’industrie du tabac détruit l’environnement et le cache ».

Les cigarettes, le tabac sans fumée ainsi que les cigarettes électroniques contribuent également à l’accumulation de la pollution plastique. « Les filtres de cigarettes contiennent des microplastiques et constituent la deuxième forme de pollution plastique dans le monde », explique l’OMS.

Responsabilité élargie des producteurs

Doutant de l’avantage des filtres pour la santé, l’OMS invite les décideurs politiques à traiter les filtres à cigarettes comme des plastiques à usage unique, et à « envisager d’interdire les filtres à cigarettes en vue de protéger la santé publique et l’environnement ».

Le nettoyage des produits du tabac abandonné est très coûteux pour les gouvernements. Chaque année, ce nettoyage, précise l’OMS, « coûte à la Chine environ 2,6 milliards de dollars et à l’Inde environ 766 millions de dollars. Le coût pour le Brésil et l’Allemagne s’élève à plus de 200 millions de dollars ».

Seuls certains pays comme la France et l’Espagne et des villes comme San Francisco, la Californie aux États-Unis ont pris position. « Conformément au principe du pollueur-payeur, ils ont mis en œuvre avec succès une “législation sur la responsabilité élargie des producteurs” qui rend l’industrie du tabac responsable de l’élimination de la pollution qu’elle crée », peut-on lire dans le rapport.

L’OMS invite ainsi les pays et les villes à suivre cet exemple, à aider les producteurs de tabac à passer à des cultures durables, à mettre en place de fortes taxes sur le tabac et à offrir des services de soutien pour aider les gens à arrêter de fumer.

Fousseni Togola

31 mai 2022 0 comments
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Moto taxi
A la Une

Transport à Ségou : organiser le secteur des mototaxis pourvoyeur d’emploi

by Sahel Tribune 27 mai 2022
written by Sahel Tribune 4 minutes read

A Ségou, quatrième ville administrative du Mali, le secteur des engins à deux et trois roues à usage de taxi est en pleine expansion. Pourvoyeur d’emploi pour nombre de jeunes, le marché des mototaxis manque d’organisation. Reportage.

Il y a plus de quinze ans, la ville de Ségou accueillait ses premiers transports en commun type moto-tricycles, engins à trois roues. Ceux à deux roues sont apparus il y a à peine deux ans. Elles s’ essaiment les grosses artères ségoviennes, les abords des gares routières, les marchés et bien au-delà. L’émergence de ces nouveaux engins de transport en commun a opéré des changements dans le quotidien ségovien. Habitués aux charrettes et véhicules bons pour la ferraille appelés « duruni », les habitants de Ségou tirent un avantage de ces nouveaux moyens de transport. Surtout que ces mototaxis sont pourvues d’un certain nombres de commodité.

« Je me réjouis beaucoup de l’arrivée des mototaxis à Ségou. C’est plus rapide que les charrettes, temoigne Salimata Yebessé, sexagénaire habitante de la ville. Mon seul souci reste la surcharge. Les engins n’ont pas les mêmes capacité. Pourtant les chauffeurs rivalisent à prendre un nombre élevé de passagers. Certains tricycles sont conçus pour huit personnes et d’autres dix, mais, à Ségou, rares sont les chauffeurs qui respectent cela. Les mototaxis à deux roues sont pour ceux qui ont la bourse bien garnie.»

Convertis en de chauffeurs de mototaxis

Le secteur est en pleine expansion. Il contribue considérablement à l’ emploi des jeunes. Et beaucoup de charretiers se sont convertis en de chauffeurs de mototaxis. C’est le cas de M. Diarra, un chauffeur de mototaxi tricycle qui était naguère charretier. « J’ai été charretier pendant plus de dix ans devant les magasins contigus à l’AMALDEM et l’hôpital Nianankoro Fomba de Ségou. Avant l’apparition des engins à deux roues et tricycles, nous étions très sollicités pour le transport des personnes et des charges, mais aujourd’hui le secteur des charretiers connaît un marasme », témoigne notre interlocuteur Diarra. Il poursuit : « Les tricycles assurent mieux la livraison qu’une charrette tirée par âne. De même, les engins à deux roues ou tricycles sont aussi plus rapides dans le transport des personnes.»

Comme beaucoup d’autres avec qui nous avons échangé, M. Diarra, conduisant un engin flambant noeuf, n’a pas suivi de formation au préalable pour exercer son nouveau métier embrassé après avoir senti la nécessité de se reconvertir.  « Vaut mieux avoir deux fers au feu qu’un seul », reprend-t-il l’adage qui sied bien à son cas.

Des mineurs et écoliers dans le secteur

Comme signalé plus haut, le secteur manque d’organisation. Très peu de conducteurs de ces engins maîtrisent le code de la route. Par le fait qu’il y a très peu de voies bitumées, la répression des fraudes aussi devient difficile. Malgré la concentration croissante de la population autour des agglomérations urbaines, la circulation routière à Ségou demeure fluide. Car la ville est poreuse, moins d’obstacles.

C’est un véritable gâchis pour la rente dans les caisses étatiques. Aux rocades, s’ajoute l’utilisation des mineurs. Ce lundi 16 mai, jour de la foire hebdomadaire, nous avons constaté que deux sur dix des mototaxis chauffeurs étaient des mineurs dont la tranche d’âge s’étale entre 15 à 17 ans. Ils sont écoliers pour la plupart. Ils sèchent les cours pour  de fretins menus. S. Dao est un élève en classe de dixième année dans un lycée de la ville. Il nous affirme avoir prévenu ses parents de ce qu’il fait le lundi et tout porte à croire qu’ils sont consentants.

Epée de Damoclès plane sur la tête des usagers

En l’absence de tout contrôle, les mototaxis tricycles quittant les villages avoisinants Ségou sont les plus surchargées. Un véritable épée de Damoclès plane sur la tête de ces usagers : ils sont embarqués avec les marchandises à ras bord.

À chaque saison pluvieuse, les tronçons Bougouni-marché-Château et Pelengana-marché-Château connaissent une augmentation des prix de transports. Le tronçon Sebougou-Médine-Darsalam est le plus stable. Il est aussi à noter que le tronçon Sebougou-Médine est le plus cher.

En ce qui concerne les mototaxis à deux roues, le prix diffère d’un chauffeur à un autre. Le prix dépend aussi du moment et des circonstances. Les services nocturnes n’ont pas les mêmes prix que ceux diurnes et un malade n’est pas transporté au même prix qu’un bien-portant. Par faute d’ambulance, certaines personnes louent même des mototaxis pour transporter le « corps » à la morgue.

Avec une touche d’organisation et de sensibilisation, ce secteur de mototaxis  peut faire peau neuve. L’opération d’immatriculation des engins à deux et trois roues et l’acquisition de permis de conduire, lancée par le gouvernement en fin 2021, pourra contribuer à remédier certains problèmes. Avec notamment la participation des syndicats des chauffeurs de mototaxis.

La mairie urbaine, quant à elle, n’a pas souhaité répondre à nos questions, au moment où nous mettons cet article sous presse après une longue attente.

Amidou Yanogué

27 mai 2022 0 comments
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Vivre ensemble entre Peuls et dogons
A la UneSécurité

Centre du Mali : le légendaire vivre ensemble entre Dogons et Peuls en mal

by Mohamed Camara 26 mai 2022
written by Mohamed Camara 4 minutes read

Avec la crise sécuritaire au centre du Mali, le vivre ensemble est de plus en plus mis en mal, notamment entre Dogons et Peuls.

Le royaume peul de Macina, appelé « Dîna », était un vaste empire théocratique peul fondé par Sékou Amadou du clan Barry, en 1818. Cet immense territoire s’étendait du Delta intérieur du Niger (actuel centre du Mali) dont le cœur était Macina – de la région de Mopti, au nord de la région de Ségou jusqu’à Tombouctou, avec les frontières des États Mossis au nord du Burkina Faso.

En 1862, l’invasion de l’empereur toucouleur, El Hadj Omar Tall, met fin à la suprématie de l’empire de Macina. Depuis l’instauration de ces empires dans la zone appelée aujourd’hui le centre du Mali, où est centré « le pays dogon » (carte postale touristique du Mali), Peuls et Dogons vivaient dans l’harmonie.

Dans son roman autobiographique Amkoulel, Amadou Hampaté Bâ, égrenait avec passion et frénésie le vivre ensemble harmonieux entre les communautés à Bandiagara où il naquit en 1900. Dogons, Peuls, Bozos, Somonos et autres communautés se côtoyaient depuis des lustres.

Se battre pour la terre

Dans la zone du Delta du Niger, les images troublantes sont nombreuses ces dernières années : de milliers de déplacés et réfugiés, des villages enflammés, des greniers et bétails éventrés, des corps macabres gisés dans le sang.

Mohamed Barry est un déplacé du centre. Il vit depuis quelques mois à Bamako sous sa nouvelle tente loin des forêts pour paître ses troupeaux. Il dit être nostalgique de sa localité Youwarou. « Les Peuls ne pouvaient plus fréquenter les foires hebdomadaires, poursuit son ami Alassane Tall, 42 ans, assis à côté de lui sur une natte dans un camps des déplacés.  Les Dogons ont commencé par retirer leur bétail des troupeaux confiés aux Peuls.» 

Au « pays dogon », les deux communautés, économiquement complémentaires, vivaient intimement imbriquées. Les Peuls éleveurs s’occupaient de bêtes ; les Dogons cultivateurs, de récoltes. Un système de parrainage – une famille dogon veille sur une famille peule – assurait ainsi la cohésion de la société. « Mais avec l’augmentation de la population et le changement climatique qui a asséché les sols, chacun cherche davantage d’espace, explique Alassane Tall, qui gérait une laiterie à Bankass, autre ville de la zone dite « pays dogon ». Le jihadisme n’a rien à voir là-dedans. Dans cette région, on se bat pour la terre.» 

Ce quiproquo pour la terre entre éleveurs et leurs voisins cultivateurs est un fait historique en Afrique de l’Ouest. Les Peuls, étant une tribu nomade qui se déplace de hameaux en hameaux à la recherche de la verdure pour leurs troupeaux, cohabitent avec diverses tribus sédentaires. Où des conflits sont fréquents entre éleveurs laissant inopinément leurs bétails aller paître dans des champs des cultivateurs. Mais des négociations et dialogues intercommunautaires ont toujours permis à panser les plaies des frustrations.

Selon une ressortissante de la zone de Bandiagara, vivant à Bamako, Salimata Nantoumé, « tous les habitants de notre village ont fui les violences qui sévissent dans cette zone ». Elle ajoute : « Nous avons toujours vécu en paix avec nos voisins peuls, mais ce conflit entre nos deux communautés dissimule des dessous qui sont hors de nos portées. »

Chute du tourisme

Paul Guindo est un autre déplacé du « pays dogon », originaire de Bandiagara. Il vivait, avant la crise de 2012, du tourisme. « L’attractivité touristique du pays dogon a chuté à cause de cette crise. Des écoles sont fermées, les activités lucratives deviennent rares. C’est pourquoi je suis venu à Bamako pour approfondir mes études dans le tourisme et l’hôtellerie, car je suis confiant que tout ce malentendu cessera un beau jour », fait-il savoir.

« Le pays dogon », au Mali, est connu pour sa grande attractivité touristique. C’était une carte postale touristique. Son architecture, ses falaises, son histoire, ses mythes folkloriques et ses pas de danse, et les chants du terroir, tout de cette contrée malienne était à visiter et à admirer.

Mais aujourd’hui des éléments de cette carte postale touristique sont impactés par la crise sécuritaire qui sévit dans le pays. Sur l’axe principal reliant Sevaré à Bandiagara, les grands troupeaux, les chapeaux coniques et les turbans ont pratiquement disparu du paysage. Ils étaient l’apanage des communautés peules.

A présent, c’est les miliciens « dozos » qui sont visibles sur tous les axes, armés de Kalachnikovs, et portant des armes militaires en bandoulière pour traquer les groupes qualifiés de terroristes qui sèment la terreur dans cette zone. Ces dozos (chasseurs traditionnels, en bamanakan) sont également accusés d’attaquer les Peuls sur des soupçons du terrorisme ou des suspicions.

Malgré la dissolution annoncée sur papier  de la milice autodéfense « Dan Nan  Ambassagou », en 2019, par le gouvernement malien après l’attaque des villages peuls par des miliciens, le redoutable chef de Dan Nan Ambassagou, Toloba, s’insurge à continuer sa mission de sécurisation du « pays dogon ».

Des Peuls et Dogons ont commencé à vivre ensemble depuis des millénaires. Les conflits au centre du pays impactent  négativement le tissu social entre ces deux communautés, dont tout les sépare et les unit en même temps.

Mohamed Camara

26 mai 2022 0 comments
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Mois de ramadan et cherté de la vie
A la Une

Mali : cherté de la vie, crises en série, au cœur d’un autre malaise chez les populations

by Mohamed Camara 24 mai 2022
written by Mohamed Camara 4 minutes read

A Bamako, les populations font face à d’énormes difficultés : flambée des prix dans les stations d’essence, dans le secteur du transport en commun, mais aussi dans les marchés locaux. Des Maliens s’expriment sur cette situation du pays marquée par des inflations à tout azimut. Reportage.

Ce jour-là, beaucoup de véhicules occupaient les abords d’une station d’essence « Songho », située à Moribabougou, sur la route de Koulikoro. Ce fil indien était dominé par des camions et bennes transportant du sable et du gravier provenant du fleuve Niger à Koulikoro. Cette scène s’explique par la presque « rareté de gasoil dans nos stations locales », s’écrie un chauffeur impatient de suivre le rang jonché à perte de vue.

L’invasion russe de l’Ukraine a considérablement frappé le secteur pétrolier de façon internationale. Les prix de l’essence et gas-oil ont connu une inflation spectaculaire partout en Afrique de l’Ouest, et Bamako en souffre depuis un moment.

Pour un conducteur d’un véhicule, « cette pénurie de gasoil provient [également] de la grève des syndicats des stations d’essence étrangères présentes dans le pays [Oryx, Total, Shell, en l’occurrence]. »

Au Mali, les récentes augmentations des prix du carburant créent un malaise au sein de la population. Depuis le 17 mars dernier, le prix d’essence a grimpé de près de 100 francs CFA et celui du gas-oil de près de 200 francs CFA.

Transport en commun

Depuis l’annonce de l’inflation sur les prix de l’essence et gasoil, les transports en commun à Bamako, ont aussi augmenté leurs prix. Les tarifs de la camionnette verte quadrillant quotidiennement la capitale malienne, les « Sotrama », ont connu une hausse de 25 à 50 francs CFA, souvent même à 100 francs CFA. « Les prix reviendront à la normale dès que la situation sera stable », selon un Syndicat des transporteurs de Sotrama que nous avons rencontré.

A l’auto gare de Sogoniko, en commune VI de Bamako, des va-et-vient sont incessants ce jour-là. La place des compagnies de transport est prise d’assaut par des voyageurs armés de grosses valises, d’autres des mini sacs en bandoulières. De docker drapé dans un t-shirt noir porte sur sa crâne un immense sac.

Le prix Bamako- Sikasso (troisième région administrative du Mali) inquiète cependant notre voyageur en t-shirt noir : « Le tarif de transport a presque doublé, c’est à 8000 franc CFA maintenant alors que c’était 6000 f CFA avant ». Il ajoute : « C’est vraiment dur. Je m’inquiète beaucoup pour la situation du pays avec toutes ces difficultés. »

À côté de ces difficultés du secteur pétrolier, la situation du pays demeure tendue. L’impact de l’embargo brille sur les signaux de l’économie du pays.

Ambiance tendue au marché

Situé aux abords de la route de Koulikoro, le marché de Moribabougou grouille de monde ce matin ensoleillé de jeudi 19 Mai 2022. Des inquiétudes sur la situation sociopolitique du pays animent énormément les discussions « Tous les produits ont presque connu une inflation spectaculaire, parfois c’est dépourvu de sens, martèle une cliente excédée par le prix des légumes. Chaque jour, tu viens trouver que le prix de tel ou tel produit a augmenté. C’est inquiétant. »

L’ambiance dans certains marchés faubouriens de Bamako demeure très tendue entre consommateurs et commerçants. Au sujet de la flambée des produits, dont certains clients reprochent aux commerçants d’être « la cause ». Du moins, c’est ce que pense Moussa Sy, client rencontré au marché. « Nous sommes dans une période difficile de notre existence. Et certains commerçants n’ont trouvé d’autre moment pour jouer cette méchanceté que maintenant. De jour au lendemain, les prix montent sans limite », regrette-t-il.

Pour rappel, les autorités ont annoncé plusieurs mesures consistant à régulariser les prix de certaines denrées importées et vivement consommées. Mais le constat est tout autre dans les marchés notamment chez ce commerçant que nous nommons « Vieux », pointé du doigt par ses clients pour la cherté de ses produits.

« Depuis le début de l’embargo, il y a eu des difficultés sur des produits importés. C’est ce qui assujettit nos marchés aujourd’hui. Nos grossistes nous donnent des produits à des prix très chers. C’est pourquoi nous aussi, nous les revendons de telle sorte que nous ne puissions pas perdre. », se défend le commerçant détaillant tout en souriant.

Il est important de rappeler que nonobstant cette crise pétrolière frappant le marché mondial actuellement, le Mali vit un isolement frontalier avec ses pays voisins de la Cédéao depuis le 09 janvier 2022. Cet embargo est caractérisé par le bras de fer tendu entre les autorités de la transition malienne et l’Organisation ouest-africaine sur le délai de la transition et l’organisation des élections. Le pays est également confronté à une crise sécuritaire depuis 2012.

Mohamed Camara

24 mai 2022 0 comments
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Macron en visite au Mali, à Gao
PolitiqueSécurité

Lettre ouverte d’un citoyen malien d’Afrique à Macron : repartir sur de nouvelles bases avec le Mali et l’Afrique

by Sahel Tribune 23 mai 2022
written by Sahel Tribune 7 minutes read

En France, Emmanuel Macron est réélu pour un second quinquennat. Dans son nouvel étalage gouvernemental, conduit par la Première ministre Élisabeth Borne, l’on note la non-reconduction de Florence Parly et Jean-Yves Le Drian respectivement aux commandes de la Défense et la Diplomatie françaises.

Cette élection est survenue dans un contexte des tensions entre Paris et Bamako, mais aussi de l’invasion russe de l’Ukraine. Deux dossiers brulants de l’heure sur lesquels les nouveaux locataires du Quai d’Orsay (la diplomate Catherine Colonna) et de l’hôtel de Brienne (l’élu Sébastien Lecornu) sont les plus attendus.

Dans cette lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, signée le 16 mai courant et soumise ce 23 mai à notre rédaction, Tidiani Togola, fondateur et directeur exécutif de Tuwindi, exhorte le président français à faire de sa réélection « une opportunité pour réorienter les relations de [son] pays avec ses partenaires en Afrique ». Nous vous livrons le contenu de sa lettre ouverte.

 A

Monsieur Emmanuel MACRON

                                       Président de la République française

Monsieur le Président,

Je voudrais vous féliciter pour votre réélection à la magistrature suprême de la République française.

Ce nouveau quinquennat représente à mes yeux, une opportunité pour réorienter les relations de votre pays avec ses partenaires en Afrique. Une amélioration des relations, de nouveaux liens avec l’Afrique francophone et anglophone que vous appeliez déjà de tous vos vœux dans votre discours prononcé en 2017 à l’université de Ouagadougou [au Burkina-Faso].

Cinq ans plus tard, vous conviendrez qu’il y a encore du chemin à parcourir pour rompre avec les traumatismes du passé. Vous me permettrez de faire l’économie du contexte tendu et délétère qui prévaut aujourd’hui entre la France et nombre de pays africains, dont le mien, le Mali.

Ces soubresauts, j’en suis convaincu, n’ont pas altéré votre volonté d’aller de l’avant, ni celle, sur le continent, de tous ceux qui aspirent à des relations décomplexées, franches, respectueuses, égalitaires et mutuellement profitables entre la France et les pays africains.

J’en fais partie. C’est pourquoi, sans prétention, je voudrais faire des propositions, en portant la voix de nombreux Maliens de ma génération qui refusent de jeter le manche après la cognée.

Rétablir la coopération technique et économique

Il me semble primordial de dénouer la crise diplomatique et de rétablir un dialogue franc, sincère et surtout d’égal à égal dans l’intérêt de nos deux peuples.

À cet égard, je propose de rétablir la coopération technique et économique entre la France et le Mali. Je salue du reste le maintien de la coopération culturelle et la volonté de poursuivre l’accompagnement du peuple malien par l’entremise des Organisations de la Société Civile.

Mon pays, mon peuple, a besoin de partenaires avec lesquels les relations sont mutuellement bénéfiques. Cela ne peut se faire que si le partenariat permet d’exprimer nos divergences de points de vue dans le strict respect des codes de la diplomatie et s’il tient compte des aspirations des différents peuples et de leur diaspora.

Une implication inclusive de la société civile malienne dans les processus de développement et de promotion de la démocratie et de l’état de droit devrait se faire en bonne intelligence et de manière transparente.

L’aide au développement devrait être transparente pour les populations maliennes et les contribuables français. Elle serait mieux servie par un mécanisme de redevabilité pour mieux évaluer son efficacité.

Le secteur privé ne doit pas être en reste dans le renforcement des relations de coopération économique entre votre pays et l’Afrique en général et le Mali en particulier.

Ecouter et entendre nos vérités

Rétablir une communication directe avec nos autorités, selon les codes de la diplomatie, malgré les antécédents serait un symbole de grandeur. 

Je vous exhorte à prendre la hauteur nécessaire pour écouter et entendre nos vérités, qui peuvent être en dissonance avec les vôtres, mais qui sont souvent le fruit de frustrations et parfois d’incompréhensions.

Les relations durables et productives sont fondées sur des vérités et la capacité de compréhension de leurs origines, même si elles sont parfois difficiles à entendre.

Nous devons apprendre de notre coopération en acceptant chacun de se remettre en cause, pour réussir notre destin commun inéluctable : réussir le développement économique et social, faire face au terrorisme et à la recrudescence de la criminalité et des violations des droits humains, mieux répondre aux défis environnementaux, maitriser la démographie, créer de l’emploi décent pour les jeunes et accompagner nos États à s’affranchir progressivement de l’aide et à s’industrialiser. La finalité est d’assurer le mieux-être de nos populations respectives et leur épanouissement.

Je ne doute guère que nos relations finiront par être normales, vu les enjeux géopolitiques et géostratégiques du moment. J’attire votre attention sur le fait que les autorités, quel que soit leur mode d’accession au pouvoir, sont toujours temporaires, à la différence des peuples qui, eux, sont permanents. Leur bien-être devrait donc être notre seule boussole.

Parfois en temps de crise, les voix qui portent ne sont pas celles qui font le plus de sens. Il faut beaucoup d’attention et de sagesse pour entendre le silence parfois assourdissant de la grande majorité.

Je vous exhorte à rétablir la coopération avec notre pays au profit de nos peuples et à plaider auprès des institutions régionales et internationales à faire de même pour alléger les souffrances du peuple malien.

Monsieur le Président de la République, je vous réitère mes sincères félicitations et espère que ces mots du citoyen malien d’Afrique que je suis, qui croit en l’ouverture et en la force positive du partenariat respectueux et mutuellement bénéfique entre les États et leurs peuples, trouveront écho auprès de vous.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, les assurances de mes salutations distinguées.

                                                                                                 Tidiani TOGOLA

                                                                                             Fondateur et CEO Tuwindi

                                                                                          Baco Djicoroni ACI, Bamako

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Aïcha Yatabary
A la UneArts et Culture

Rentrée littéraire du Mali : l’écrivaine Aïcha Yatabary, lauréate du prix Massa Makan Diabaté

by Mohamed Camara 21 mai 2022
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Avec « Le Banquet des Cantatrices », l’écrivaine malienne Aïcha Yatabary devient lauréate du prix Massa Makan Diabaté lors de la 14e édition de la Rentrée littéraire du Mali. D’autres œuvres ont été primées lors de la cérémonie de clôture de l’évènement le samedi 14 mai dernier.

L’œuvre Le Banquet des Cantatrices a été récompensée par le célèbre prix Massa Makan Diabaté lors de la 14e édition de la Rentrée littéraire du Mali. C’est une consécration pour l’autrice malienne, Aïcha Yattabary, résidant à Paris. Elle s’est plongée dans le monde de l’écriture depuis l’adolescence, à l’âge de 14 ans, et se préoccupe énormément de la condition de la femme.

En obtenant ce nouveau prix, elle exprime sa joie en ces mots : « A celle d’avoir remporté ce prix, s’ajoute à celle d’être distinguée par un prix portant le nom de mon écrivain préféré, Massa Makan Diabaté. Ma joie est triple même, puisque s’ajoute à tout ceci celle d’avoir obtenu la reconnaissance de mon pays ».

Pour rappel, cette consultante en santé publique et spécialiste en développement durable avait obtenu une autre distinction en 2008 : le Prix   Femme, Enfant et Famille de la Rentrée Littéraire du Mali. Aïcha s’intéresse énormément aux sujets de développement durable et surtout de santé des femmes. Dr Yatabary est par ailleurs la présidente de l’association Femmes santé solidarité internationale, qui existe depuis 2019.

Bibliographie

Elle a écrit et publié de nombreuses œuvres, comme : Le banquet des marabouts, roman en 2015 ; Afrique, développement durable et coopération internationale, essai en 2018 ; Confessions de séductrices africaines, nouvelles en 2019; Le banquet des Cantatrices, Nouvelles en 2021 ; Dans le ventre d’un prince, roman en 2022 ; Le Développement durable à l’épreuve de la politique concrète, essai en 2022.

Le Banquet des Cantatrices (éd. Takaba) décrit la situation de vulnérabilité des femmes, de chute sociale, qui arrivent à parvenir au sommet de l’échelle sociale, tout en se réalisant, grâce au travail et à la remise en question personnelle. Ces femmes connaissent la disgrâce dans leurs foyers respectifs mais parviennent à se départir des pesanteurs auxquelles elles font face pour en sortir grandies.

Il fustige aussi la part d’ombre et de lumière de la pratique de l’art « griotique » : l’ombre, quand les individus cèdent à la tentation du paraître et la lumière quand ceux-ci font des griots une source d’émulation positive, avec leur rôle social  important.

Autres lauréats

Les projecteurs se sont éteints sur la 14e édition de la Rentrée littéraire du Mali, ce samedi 14 Mai 2022. Cinq œuvres y ont été récompensées. Le prix Ahmed Baba a été remporté par le franco-comorien, Nassuf Djailani avec son roman Cette Morsure trop vive. Le Prix Union Européenne du premier roman est décerné à la jeune autrice malienne Djeneba Moumouni Traoré pour L’Empreinte de l’amour (éd. La Sahélienne). Le prestigieux prix Massa Makan Diabaté à la malienne Aïcha Yatabary pour Le Banquet des Cantatrices (éd. Takaba). Le prix Moussa Sow et Plume de Scène ont respectivement été décernés au Pr. Drissa Diakité pour son livre Massaya et la Société Mandingue (éd. La Sahélienne) et Kadi Diarra pour sa pièce de théâtre Nielenie, Bamana Mousso.

A noter que cette 14e édition de la Rentrée littéraire du Mali a coïncidé avec la sanction sous-régionale contre le Mali depuis le 09 janvier 2022. Malgré cela, les hommes et femmes de lettres du Mali et d’ailleurs ont pu se rencontrer à Bamako pendant une semaine. Pour porter un nouveau regard sur le territoire et l’imaginaire africain. Cette 14e édition a tenu toutes ses promesses d’après les responsables de l’activité.

Lauréate du prix Massa Makan Diabaté, Aïcha Yattabary est remplie d’émotion pour cette couronne portant le nom de celui qu’elle ne cesse de lire.  « J’ai dévoré ses romans, Le Boucher de Kouta, Le coiffeur de Kouta et le Lieutenant de Kouta, dès l’âge de 13 ans, les ayant trouvés dans la bibliothèque de feue ma grand-mère qui le lisait beaucoup aussi. Je ne sais même pas combien de fois je les ai lus… », dit-elle.

Mohamed Camara

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Danse traditionnelle
ActuArts et Culture

Dioïla : vers la première édition de la semaine artistique et culturelle

by Bakary FOMBA 20 mai 2022
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Dans le cadre de la promotion des arts et de la culture,  le mouvement pour le développement de la région de Dioïla, l’association Sigui Dolo et Baniko TV, en partenariat avec leur centre d’animation pédagogique (CAP), projettent d’organiser la première édition de la semaine artistique et culturelle de la localité. Du 21 au 28 mai 2022.

L’art nous rapproche. Il nous fait sentir et comprendre ce qui rassemble l’humanité dans la diversité de ses cultures et de ses manifestations, contribuant ainsi à un avenir prospère et durable de nos sociétés. Cette sensibilité artistique s’acquiert dès le plus jeune âge, et s’entretient tout au long de la vie.

Pour la première fois, la jeunesse du Baniko célèbre la semaine de l’excellence artistique et culturelle. Ce sera du 21 au 28 mai prochain, dans la ville de Dioila. Une semaine qui sera spécialement dédiée aux arts et à la culture. Cela, à travers des ateliers d’écriture poétique (Slam), de création avec des objets recyclés, chorales, théâtres, lectures, danses…

C’est ainsi que des écoles (seconds cycles) de la cité du Baniko  sont associés à cette activité. De ce fait, es élèves auront le plaisir de créer, inventer et faire vivre leur imagination. Ce qui contribuera à développer les connaissances des enfants, leur pratique artistique, et leur fréquentation des œuvres et des artistes.

« Développer le leadership des élèves »

Aussi, à travers l’approche « faire-faire », cette activité vise à « développer le leadership des élèves, responsabiliser les jeunes à faire montre de créativité, d’innovation, d’équité et de solidarité pour mieux réussir », indique le document de TDR (termes de référence) de l’évènement.

Son organisation sera surtout l’occasion, pour les élèves de Dioïla, de mettre en valeur leurs créations artistiques et culturelles. Il s’agit également de « faire de l’école, un lieu animé, citoyen, créatif et sans violence », précise-t-on dans le document. Ainsi, 35 jeunes (élèves) ont été formés en technique d’art oratoire et en celle d’expression.

L’un des objectifs majeurs de ce joyau est d’ « implanter et structurer une organisation d’enfant et de jeunes (OJADE) ». C’est dans cette perspective qu’un concours sera organisé entre les écoles en « lecture, poésie, chorégraphie, sketch, chant (solo) ». Le 21 mai prochain, dans la salle de conférence de Dioila.

Ce n’est pas tout. Cette semaine d’excellence sera également l’occasion d’organiser le 28 mai prochain, à l’amphithéâtre de Dioila, le « Bari hip-hop Awards » (musique traditionnelle du cercle de Dioila). Pour récompenser les talents artistiques de la région de Dioila.

Bakary Fomba

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Route Kalaban-Coro-Kabala
EnquêteExclusif

Au Mali, le florissant marché noir autour de la délivrance du permis de conduire

by Bakary FOMBA 19 mai 2022
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Au Mali, un florissant marché noir s’est constitué autour de la délivrance du permis de conduire. Ce qui représente un gros danger pour les usagers de la circulation routière. Enquête.

Les accidents de la circulation routière constituent un phénomène récurrent sur nos voies publiques. Au Mali, dix-mille-six-cent-quatorze cas d’accidents sont survenus en 2021, selon les chiffres de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER), fournis à Sahel Tribune. Ce qui est en hausse par rapport au cas d’accidents enregistrés en 2020, qui s’élèvent à quatre-mille-deux-cent-soixante-un. 

Ces accidents de la circulation routière ont fait neuf-mille-huit-cent-vingt-une victimes – 9085 blessés et 736 décès – en 2021 contre cinq-mille-huit-cent-quatre-vingt en 2020. Ces accidents résultent pour la plupart du comportement des usagers de la route. Parmi ces facteurs humains, il faut noter surtout l’inobservation et la non-maîtrise du Code de la route. 

Or, la conduite des véhicules à 4 roues est tributaire à la détention d’un permis de conduire. « Nul ne doit conduire s’il n’est détenteur d’un permis. Et le permis doit correspondre à la catégorie de véhicule qu’on veut conduire », rappelle Fousseyni Traoré, chef de la division permis et autorisation de conduire à la direction régionale des transports terrestres et fluviaux du district de Bamako, où nous nous sommes rendus.

Procédure normale

Selon lui, l’obtention d’un permis de conduire A1, A2, B (poids légers) est subordonnée à la constitution d’une demande, dont le formulaire se trouve à la direction régionale des transports, un extrait d’acte de naissance, un certificat de résidence, quatre photos d’identité (fond blanc), peu importe la catégorie. S’il s’agit d’un Malien né à l’extérieur, précise-t-il, il devra ajouter un certificat de nationalité (malienne). 

Pour le permis de conduire F – établi pour les candidats en situation de handicap et pouvant conduire, le véhicule est aménagé en conséquence – il faut ajouter la visite médicale devant être obtenue dans un centre agréé. 

Cependant, « tout candidat aux catégories professionnelles (poids lourds) doit obligatoirement verser un certificat de visite médicale », pour attester qu’il n’a pas de problème mental et qu’il est apte à conduire. Les étrangers, qui résident au Mali pendant six mois, fournissent les mêmes documents. Mais ceux-ci ajoutent un certificat de travail ou de nationalité de leurs pays d’origine respectifs, a indiqué le chef de la division permis et autorisation de conduire à la direction régionale des transports terrestres et fluviaux du district de Bamako, Fousseyni Traoré. 

Selon la législation malienne, qu’on peut lire sur le site du gouvernement, l’obtention du permis de conduire se fait par la présentation physique de l’usager au niveau de la direction régionale des transports, section permis de conduire, ou à la subdivision des transports au niveau local (Cercle). Si le candidat échoue une première fois à l’examen, il doit se représenter la semaine suivante. S’il échoue une deuxième fois, il doit se représenter dans un mois. 

Après six tentatives, il reprend dans les conditions d’un nouveau candidat. Pour ce faire, le candidat doit être âgé d’au moins seize ans (pour les catégories de motos). Pour les véhicules poids légers et poids lourds, l’âge minimum requis reste dix-huit ans ou plus. Mais pour faire le transport en commun, il faut être détenteur du permis de poids lourd, un an après.

Les raccourcis

Dans le district de Bamako et certaines capitales régionales, l’obtention du permis de conduire est cependant devenu un objet de business pour certains. Beaucoup de chauffeurs et usagers préfèrent privilégier les raccourcis pour se le procurer, foulant ainsi la législation au pied. Autrement dit, ce processus de délivrance du permis de conduire est fréquent auprès des réseaux d’affairisme qui travaillent à violer la procédure normale pour en tirer profit. 

C’est le cas de Mohamed (prénom modifié), jeune médecin basé à Kabala, au sud-est du district de Bamako. Il nous confie qu’il a réussi à obtenir son permis de conduire grâce à son grand-frère « sans pour autant être présent physiquement » pour les différentes épreuves. « Grâce à mon grand-frère, je suis détenteur d’un permis de conduire de plus de deux ans. Avec le temps, j’ai pu plus ou moins me perfectionner dans la conduite et la maitrise de la circulation », témoigne ce trentenaire.

« Au Mali, à quoi bon de gaspiller son temps dans une auto-école pour passer le permis de conduire ? Il faut juste apprendre à conduire à la maison, dans la rue, à travers des collègues, pour avoir les notions de base et l’argent peut régler le reste », martèle Lil Tchialé (nom emprunté), un jeune apprenti chauffeur de Sotrama (véhicule de transport commun) sur le tronçon Kalaban-Coro – Rail-Da (Centre commercial autour des rails). Il conduit très souvent les passagers en absence de son patron, mais avec son aval.

Pas d’échec

Au Mali, les examens de passage de permis de conduire se font généralement les mardis, pour le théorique ; et les mercredis, pour la pratique. Le candidat qui échoue l’examen théorique doit s’attendre à le reprendre avant de passer à la pratique. Mais dans certains centres d’examens comme celui de Fana et de Bougouni, les deux examens se font le même jour. Et, du coup, il n’est pas question d’échec dans ces centres. 

« A Fana, il y a tout sauf ajournement », témoigne Dri (pseudonyme emprunté), qui a quitté Bamako pour y passer son examen. Ce dernier nous raconte avoir vu des gens qui ne savaient même pas tenir la direction du véhicule, mais qui ont « tous eu leurs permis de conduire ». Ce que nous avons pu constater sur le lieu. 

Selon nos sources, dans ce centre de Fana, des promoteurs collectent généralement, le jour de l’examen, une certaine somme (2000 francs CFA par candidat), afin d’arranger leur examen auprès des inspecteurs venus pour l’évaluation. Or, le coût légal d’apprentissage pour l’obtention d’un permis de conduire (poids lourd) est de l’ordre de 150 000 francs CFA, et 110 000 francs CFA pour le poids léger. Et l’usager doit payer légalement 4 000 francs CFA pour chaque examen.

 Nous avons été dans les locaux de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER). Elle n’a pas souhaité se prononcer sur les possibles cas d’accidents liés au phénomène de permis de conduire.

Bakary Fomba


  • Cet article d’enquête est écrit dans le cadre du projet Kenekanko de l’Observatoire citoyen contre l’impunité et pour la redevabilité – OCCIPRE, un consortium de Tuwindi, Amnesty International Mali et Free Press Unlimited (en partenariat avec la Délégation de l’Union européenne au Mali).
  • Vous pouvez (re)lire aussi Mali : centre de visite technique des véhicules, véritable lieu de business [Enquête].  
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Des plantes épineuses
A la UnePlanète

De Kayes à Nioro du Sahel, un carnet de voyage sur le changement climatique

by Fousseni TOGOLA 17 mai 2022
written by Fousseni TOGOLA 4 minutes read

Entre 400 et 600 km de la capitale malienne, Bamako, la réalité du changement climatique ne saute plus aux yeux d’un observateur averti. A Nioro du Sahel et Kayes, le vent violent, accompagné d’une immense poussière sous un soleil à vomir du feu, sont assez parlants.

En foulant le sol de la Cité des rails, en passant par Kita, notamment par le cercle de Kéniéba, zone d’orpaillage par excellence dans la première région, la différence climatique est directement perceptible. Une véritable contraste existe entre Kéniéba et plusieurs autres localités de Kayes, aussi bien sur le plan climatique que celui de désenclavement.

A Kéniéba, une végétation dense alterne avec le climat sahélien, à l’instar de certaines régions au sud du pays. Une autre différence, en plus de la présence de grands arbres, c’est l’absence de cette forte poussière et de cette chaleur qui nous brûle la peau, tel du feu. Ce qui explique le problème crucial d’eau qui caractérise la quasi-totalité de la région.

Il existe à Kéniéba un autre contraste. Bien que le cercle soit économiquement riche, il souffre d’un problème de route. Celle qui le mène à Kayes surtout, longue de plus de 200 km, est quasi-impraticable. 

Végétation rabougrie

Dans certains cercles de Kayes, notamment à Yélimané, où nous nous sommes rendus à Benna, cette problématique d’accès à l’eau potable avait contraint les habitants à envisager le déplacement du village. Car toutes les eaux sont généralement salées. Or, la plupart des habitants sont des éleveurs, selon le chef du village,  Abdoulaye Maréga. Une végétation rabougrie dominée par les arbres épineux caractérise largement cette zone jusqu’à la frontière mauritanienne.

Ce dérèglement climatique caractérise aussi une bonne partie de la région de Nioro du Sahel, à 241 km au nord-est de Kayes. En pleine saison sèche, en raison de la forte poussière qui s’abat sur cette ville, durant la journée, le ciel donne l’impression qu’il va pleuvoir. Il prend la couleur de la poussière que l’on voit de loin.

Vent violent accompagné de poussière
Vent violent accompagné de poussière dans le village de Kamandapé, dans la région de Nioro du sahel. ©Présidence du Mali.

A Kamandapé, à quelques kilomètres de la ville de Nioro, pendant le jour, difficile de rester dehors longtemps, sans turban sur la tête. Cela, en raison du vent violent qui soulève le sable couvrant le sol pour la déposer sur tout ce qu’il trouve sur son passage. Ce qui empêche de voir de loin ou d’entendre clairement son interlocuteur. Dans ce village à la végétation rabougrie,  marqué également par des arbres épineux, les populations mènent comme activité principale l’élevage malgré la pénurie d’eau potable.

Le gouverneur de la région de Nioro, Aly Annajis, a expliqué, lors de l’inauguration d’un forage à Gogui, à la frontière Mali-Mauritanie, le 16 mai 2022, que « ceux qui connaissent cette chaleur dans cette zone savent que c’est de l’eau qu’attendent les populations ».

Adaptation 

Dans ces localités, malgré cette situation climatique peu hospitalière, les populations ont su s’adapter. Ce qui explique la pratique de l’élevage comme activité principale. Mais faut-il souligner que les animaux élevés dans ces zones sont le plus souvent différents de ceux du sud de par leur physionomie. Nous rencontrons dans ces régions, au climat sahélien, un élevage dominé par des animaux grands de taille, en plus des chameaux, à l’instar des régions  du nord.

Cette situation nous rappelle la théorie évolutionniste de Charles Darwin. Une théorie selon laquelle les êtres sont dans un cycle d’évolution en fonction du milieu qu’ils habitent. Les êtres qui ne réussissent pas à s’adapter au contexte qui prévaut cèdent la place à ceux qui supportent le cycle. De son côté, Karl Popper disait aussi que chaque être correspond à un milieu de vie.

Dans ces régions du Mali, les existences se sont tellement habituées au contexte climatique qu’elles ne remarquent aucun dérèglement, malgré la problématique d’eau, dont elles sont confrontées. C’est pourquoi, nonobstant la chaleur torride qui règne généralement dans ces zones, il est très rare d’entendre des reproches à l’endroit de l’énergie du Mali (EDM-SA).

Fousseni Togola

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Assimi Goïta, discours du 61ème anniversaire de l'armée nationale
Exclusif

Installation de forages au Mali : le président de la transition donne espoir aux laissés-pour-compte 

by Chiencoro 16 mai 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Les œuvres sociales du président de la transition contribuent au rapprochement des administrateurs aux administrés et à l’instauration de la confiance entre eux. Elles donnent également de l’espoir aux laissés-pour-compte.

Il suffit le plus souvent d’un petit geste pour donner du sourire à ceux qui se sont crus oubliés par la République ou « laissés-pour-compte », pour reprendre une expression de Jacques Rancière. Dans certaines localités du Mali, frontalières avec des pays voisins comme la Guinée, le Burkina Faso ou encore la Mauritanie, depuis des décennies, les populations souffrent d’une crinière de problèmes, dont le manque d’accès à l’eau potable. 

Comme le dit si bien Gisèle Halimi, militante des droits de l’homme : « Sans une étincelle d’espérance, même vague, l’homme sort de la vie avant même de mourir ». C’est ce qu’a compris le colonel Assimi Goïta. Grâce à ses œuvres sociales, issues de son fonds de souveraineté, beaucoup de laissés-pour-compte ont bénéficié d’une infrastructure d’eau potable.

Un seul bateau 

Woloko, dans la région de Kayes, plus précisément le cercle de Kéniéba, est situé à 4 km de la Guinée Conakry. Dans ce village, en pleine forêt et disposant uniquement de sentiers servant de passages pour les orpailleurs qui se rendent aux nombreuses mines à ciel ouvert, une délégation dépêchée par le président Goita s’est rendue, le 12 mai pour inaugurer un forage d’eau. Un ouvrage d’une grande capacité qui est doté d’un système d’alimentation solaire. 

La joie était immense et les revendications moindres. Car l’accès à l’eau potable était un rêve pour les habitants de ce hameau, selon Alpha Oumar Baïllo Diallo, maire de la commune de Fraba,  où relève Woloko. Cette communauté parle une langue très proche de celle des Sossos. 

A Sonky, dans la  commune du Kaarta, situé à 110 km de la ville de Kita, un forage a également été installé. Les populations de cette zone n’ont pas manqué de faire savoir que cet ouvrage est une première dans leur village. Cette absence d’infrastructure hydraulique s’explique notamment par un problème de voie d’accès.

Pour rallier Sonky, avec une population à plus de 3000 habitants, à  partir de Kita, c’est une voie caillouteuse, avec de la poussière et des trous à affronter. Une aventure qui peut durer au moins 3 h. Cette supplice, la conseillère spéciale et sa délégation l’a subie en vue de donner à boire à des Maliens et les rassurer que nul ne sera oublié dans le processus de la refondation. Comme elle aime à le dire : « Tous les Maliens sont dans le même bateau ». Alors chacun a intérêt que le bateau ne chavire pas. 

Rêve devenu réalité 

A la frontière mauritanienne, certains villages avaient envisagé un changement d’emplacement en raison du problème d’accès à l’eau potable. C’est le cas de Leegayelsow, à 1 km de la Mauritanie, dans le cercle de Yélimané. Une fois dans cette zone, le réseau « Malitel vous souhaite un bon voyage ». Pour avoir accès à l’eau potable dans ce village, les femmes parcouraient  trois kilomètres, selon Abdoulaye Sow,  chef du village de Leegayelsow. « Aujourd’hui, notre rêve est devenu une réalité grâce au colonel Assimi Goïta », s’est-il réjoui. 

Cette problématique d’accès à l’eau potable existait également à Sigeige, village situé à 5 km  de la Mauritanie, dans la région de Kayes. Durant les 20 dernières années, une fois l’hivernage terminé, les populations se déplaçaient à la recherche de points d’eau potable. Cette année, avant l’implantation de ce forage, issu du Fonds de souveraineté du président de la transition, les habitants de Sigeige envisageaient de déguerpir, a expliqué Sidi Doucouré, maire de la commune de Gori.

Le président malien de la transition, à travers les œuvres sociales, donne de l’espoir aux laissés-pour-compte. 

Chiencoro Diarra 

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forage à la paroisse de Kita
Politique

Œuvres sociales à Kita, au Mali, la communauté chrétienne bénéficie de deux forages d’eau 

by Chiencoro 15 mai 2022
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Grâce à l’initiative du président malien de la transition d’allouer les deux tiers de son fonds de souveraineté aux œuvres sociales, la communauté catholique de Kita a bénéficié de deux infrastructures hydrauliques, le 9 mai dernier. 

Ville habitée majoritairement de Malinké, située à 185 km de Bamako, Kita reçoit chaque année, le 20 novembre, des centaines de milliers de pèlerins aux pieds de Notre Dame du Mali. Cela, pour commémorer l’évangélisation du Mali. En 2022, près de 7000 pèlerins ont effectué le voyage dans la capitale de l’arachide, pour le cinquantième pèlerinage marial. 

Colline Saint Mariale
La Colline Saint Mariale, lieu de pélérinage pour les catholiques du Mali. ©Togola F./Sahel Tribune.

Malgré cet intérêt accru pour cette ville, devenue une région avec le nouveau découpage territorial (administratif), les chrétiens catholiques sont frappés de plein fouet par une pénurie d’eau : à leur église comme à la colline mariale, où se rendent les pèlerins.

Georges Roland Débé, Curé de la paroisse de Kita, explique les difficultés auxquelles les organisateurs du pèlerinage national rencontraient généralement. Il fallait transporter de l’eau dans des barils, nous a-t-il indiqué, depuis la ville de Kita jusqu’à la colline mariale, soit une distance de trois kilomètres.

« Une épine de moins dans nos pieds » 

Grâce aux œuvres sociales du président de la transition, colonel Assimi Goïta, ce problème d’eau est « devenu un mauvais souvenir ». Deux forages d’eau, l’un à l’église et l’autre à la colline mariale, ont été implantés au profit de la communauté chrétienne de la capitale de l’arachide. Ces deux infrastructures hydrauliques ont été inaugurées, le 9 mai 2022, par une délégation dépêchée par le chef de l’État malien. Elle était conduite par sa conseillère spéciale, colonel Assan Badiallo Touré.

A l’occasion de la coupure de ruban de ces infrastructures hydrauliques, le Curé de la paroisse de Kita, Georges Roland Débé, s’est réjoui de l’implantation de ces joyaux : « c’est un gros problème, qui vient d’être résolu. C’est une épine de moins dans nos pieds », a-t-il estimé.

La réalisation du forage à la colline mariale « présage, selon le gouverneur de la région, Daouda Maïga, que le futur pèlerinage dans la ville de Kita ne sera pas comme les autres ». Il souhaite « que l’année prochaine ne soit pas comme le siècle dernier où l’on avait des problèmes cruciaux d’eau ».

Pour Georges Roland Débé, « le programme présidentiel d’urgence social à l’eau potable […] est une manifestation éclatante de l’élan de solidarité nationale et de justice sociale du président [malien] de la transition ». Entre la demande et la réalisation de ces infrastructures, précise-t-il, il n’ y a eu que cinq semaines d’écart.

De son côté, la conseillère spéciale du colonel Goïta a saisi cette occasion pour rassurer la population qu’aucune localité ne sera oubliée dans les œuvres sociales du chef de l’Etat qui, dit-elle, « porte tous les Maliens dans son cœur ». 

Chiencoro Diarra

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Assimi Goïta-Emmanuel Macron
A la UneAnalyses

Mali — France : le ton « paternaliste » face à la recherche de légitimité

by Sahel Tribune 13 mai 2022
written by Sahel Tribune 6 minutes read

C’est une lapalissade de dire que les relations entre le Mali et la France ne sont plus au beau fixe. Nous vous proposons des éléments de lecture permettant de comprendre, en partie, cette crise diplomatique entre Bamako et Paris.

Qui croire ? Qui ne pas croire ? Qui a commencé ? Qui n’a pas commencé ? Ce sont entre autres des questions de récréation qu’on entend poser à coup de tweets, de publications Facebook et de déclarations inamicales officielles. Pendant ce temps, l’on oublie les vraies questions qui méritent, à mon avis, d’être posées. Comment comprendre ces brouilles diplomatiques entre Bamako et Paris ? Comment faire pour sortir de cette crise diplomatique déjà consommée entre les deux parties ?

Avant toute réflexion, il est nécessaire de rappeler d’abord certains faits récents. Contre toute attente, l’ancien président de la transition Bah N’Daw et son premier ministre Moctar Ouane ont été mis « hors de leurs prérogatives ». C’est l’expression employée dans la déclaration de l’alors vice-président, lue le 25 mai 2021 à la télévision nationale malienne. Ce qui a mis fin aux rumeurs qui circulaient quelques heures plutôt sur les réseaux sociaux.

Expression tristement célèbre 

Il fallait s’attendre aux réactions et condamnations de principe, du moins pour les rédactions. Parmi celles qui ont fait le plus de sensation, l’on a en mémoire celle venue de Macron depuis Bruxelles. Le président français l’a qualifié en ces termes : « un coup d’État dans le coup d’État, inacceptable ». L’expression est devenue tristement célèbre. Paris ne s’arrêtera pas : la ministre Florence Parly va annoncer début juin, dans la foulée, la suspension temporaire des opérations militaires conjointes avec les Forces armées maliennes (FAMa). Le nouveau Bamako n’y répondra pas sur le coup, même si l’on peut affirmer, à partir de ce que l’on sait, que cette décision n’a pas eu d’impacts notables sur le terrain. Avant la reprise officielle annoncée un mois après. 

De leur côté, les militaires devaient mettre le paquet pour tenter de convaincre en premier lieu l’opinion nationale. Comment justifier ce nouveau coup de force militaire ? C’est la question que laisse voir le communiqué. Il était reproché à Bah N’Daw beaucoup de choses, notamment « de dysfonctionnement et de blocage » dans la conduite de la transition. Aux premières heures, cette thèse a eu du mal à passer, peut-être encore. La preuve : dans l’après-midi du 26 mai 2021, les militaires ont animé un point de presse pour tenter d’expliquer les raisons qui ont conduit à ce nouveau coup de force dans une transition déjà démarrée. D’autant plus que des sondages d’opinion ont révélé plus tard que la majorité des Maliens sondés était favorable à la gestion du trio Bah N’Daw – Assimi Goïta – Moctar Ouane.

Décision de la Cour constitutionnelle 

Dans la foulée, du moins, dans cette situation confuse, la Cour constitutionnelle du Mali a déclaré Assimi Goïta président de la transition. Cela, à travers un arrêté sur la vacance du pouvoir le 28 mai 2021. Ainsi le deuxième coup de force, survenu en moins d’un an, est entériné, du point de vue institutionnel. Ce qui a suscité, à l’époque, de nombreuses réactions dans le milieu des juristes, y compris sur les réseaux sociaux et dans le débat public qui était lui-même dominé par le seul juridisme. 

Malgré tout, le colonel Goïta sera investi, le 7 juin 2021, président de la transition devant la Cour suprême. Il reste à trouver un Premier ministre qui peut être accepté au niveau de l’opinion publique. Il déclara que la primature reviendra au M5-RFP, le mouvement contestateur qui a précipité la chute du régime IBK et qui a beaucoup critiqué la gestion de Bah N’Daw. Le porte-parole de leur comité stratégique, Choguel Kokalla Maïga, sera pressenti et confirmé Premier ministre. Le 11 juin 2021, un nouveau gouvernement de 28 ministres, dont trois ministres délégués, est formé.

La sémantique est importante

Pourquoi toute cette littérature, se demandent sans doute nos lecteurs. Les faits sont têtus, dit-on. L’opinion est devenue inaudible et nocive. Avec Choguel à la primature, les discours officiels vont foncièrement changer de tonalité. On va jouer sur la fibre patriotique et souverainiste, avec à l’appui un discours accusateur ou agressif. Comme celui prononcé à la tribune des Nations unies où il reproche à la France « une espèce d’abandon en plein vol ». La métaphore est bonne pour un sujet de dissertation. Pas peut-être dans le discours standard diplomatique basé sur la courtoisie. https://youtu.be/d-0Y-VAo07A 

Paris continuera également de se montrer « discourtois » vis-à-vis de Bamako. A leurs yeux, il s’agit toujours de la « junte » et ils sont « illégitimes » (Le Drian). La sémantique est importante. Le choix des mots l’est encore plus. Sur ce plan, d’aucuns peuvent reprocher une certaine arrogance à Macron dans certains de ses propos concernant les pays africains. Liste non exhaustive : le Sommet de Pau pour lequel il a convoqué les chefs d’Etat du G5 Sahel pour, déclarait-il, « clarifier leurs positions » et ses déclarations sur le défi démographique en Afrique, il considère « 7 à 8 » enfants par femme comme étant un problème civilisationnel (2017). 

Guerre informationnelle 

Auparavant, ce « discours paternaliste » de Macron passait plus ou moins malgré les nombreuses indignations suscitées de part et d’autre. Avec la transition, dirigée par le colonel Assimi Goïta et son Premier ministre Choguel K. Maïga, qui est à la recherche de légitimité, celui-ci ne passe plus. C’est le moins qu’on puisse dire à ce stade du rapport dégradant entre Bamako et Paris : l’Ambassadeur français Joël Meyer rappelé, dénonciation par Bamako des accords militaires liant le Mali à la France… Guerre informationnelle autour du « vrai faux charnier » découvert à Gossi. 

Au-delà de la détérioration des rapports entre ces deux pays, jusqu’à récemment partenaires stratégiques, la transition malienne est parvenue à se donner une certaine légitimité sur la scène nationale. Malgré qu’il y ait encore des critiques notables ou du silence radio chez certains par peur d’être inquiétés ou traités d’apatrides sur la toile malienne. Au niveau sous-régional et international, elle souffre toujours et beaucoup même, surtout avec cette histoire de Wagner et la question d’un chronogramme électoral sur une durée raisonnable. Sauf peut-être du côté de Kremlin. 

Dans leurs rapports, Bamako et Paris sont désormais à un point très complexe, voire de non-retour, à moins qu’ils ne décident de revoir leurs copies : revenir à la raison pour se parler de façon responsable et amicale.

Sagaïdou Bilal 

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station d'essence
Sécurité

Guerre ukrainienne : l’Afrique de l’Ouest confrontée à une pénurie d’hydrocarbures

by Chiencoro 10 mai 2022
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La plupart des pays d’Afrique de l’Ouest sont frappés par une pénurie d’hydrocarbures. Cette situation pourrait conduire à des instabilités politiques et des troubles sociaux dans cette région déjà exposée à une insécurité djihadiste et une épidémie de coup d’Etat.

L’Afrique est confrontée à plusieurs crises dont le nombre ne fait qu’augmenter. A la crise sécuritaire se sont ajoutées celle climatique et, par ricochet, celle de la pandémie de la Covid-19. Depuis fin février, une crise d’hydrocarbures s’est installée, notamment au Mali. Ce pays d’Afrique de l’Ouest est frappé par une pénurie d’hydrocarbures, entraînant ainsi une augmentation du prix des carburants dans les stations-services. 

Selon certains fournisseurs, le litre du gasoil – qui était cédé à Abidjan entre 300 à 400 FCFA, et revendu sur le marché national entre 500 et 550 Fcfa – est de nos jours fourni à 700 FCFA et revendu à 750 FCFA sur le marché malien.

Dépendance du continent

En mars 2022, l’Office national des produits pétroliers (Onap) avait fixé le prix des hydrocarbures à 762 fcfa pour l’essence et 760 fcfa pour le gasoil. Ce phénomène touche plusieurs pays de la région. En avril dernier, la capitale sénégalaise, Dakar, était également frappée par une pénurie de kérosène en raison « d’une conjoncture internationale défavorable ».

Depuis le début de la guerre en Ukraine, fin février, les cours du pétrole se sont envolés sur les marchés mondiaux. La Russie assure 60 à 70 % des importations d’hydrocarbures dans la quasi-totalité des pays d’Afrique de l’Ouest.

Cette situation n’est pas sans conséquence sur le continent. Des experts en développement de l’ONU, expliquaient, le 6 mai dernier, que cette dépendance du continent vis-à-vis des importations de carburant, le rendait particulièrement vulnérable à la hausse de l’inflation mondiale. « Des hauts responsables de l’ONU craignent que la hausse des coûts […] ne conduise à une instabilité politique et à des troubles sociaux dans certaines régions d’Afrique », souligne l’économiste principal du PNUD pour l’Afrique, Raymond Gilpin. Selon lui, les tensions pourraient également augmenter avec une « forte possibilité » de transformation en manifestations violentes.

La région Afrique de l’Ouest fait déjà face à une crise sécuritaire et des coups d’État notamment au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Dans ces pays, les sanctions de la Cédéao pèsent déjà sur les populations.

Probable augmentation des prix de l’énergie

Le vice-président de la Banque mondiale pour le pôle Croissance équitable, finances et institutions, indique que ce choc est « aggravé par une recrudescence des restrictions au commerce […] du carburant ». Les prévisions de la Banque mondiale font ressortir que « les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50 % en 2022 avant de baisser en 2023 et 2024 ». 

La dernière édition du rapport Commodity Markets Outlook, publiée par la Banque mondiale, en avril dernier, précise que « les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024 ». Selon l’institution financière mondiale, « en raison des perturbations du commerce et de la production consécutives à la guerre, le cours du pétrole brut (Brent) devrait atteindre une moyenne de 100 dollars le baril en 2022, ce qui correspond à son plus haut niveau depuis 2013 et à une augmentation de plus de 40 % par rapport à 2021 ». Cependant, « il devrait baisser à 92 dollars en 2023, ce qui sera bien au-dessus de la moyenne sur cinq ans de 60 dollars le baril ».

Le rapport de la Banque mondiale exhorte les responsables politiques à agir rapidement pour minimiser les dommages causés tant à leurs concitoyens qu’à l’économie mondiale. Au cours de sa visite à Dakar, au début du mois de mai, M. Guterres a invité les pays à « résister à la tentation d’accumulation et [à la libération] des stocks stratégiques et les réserves supplémentaires pour les pays qui en ont besoin ».

Chiencoro Diarra

10 mai 2022 0 comments
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Des élèves maîtres
Éducation

Mali : des élèves-maitres attendent toujours le début de leur stage d’initiation

by Bakary FOMBA 6 mai 2022
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Près d’un mois après le début officiel du stage d’initiation, les élèves-maitres des Centre d’animation pédagogique (CAP) de Kayes et de Kati sont toujours en attente.

Pour non-paiement de leurs arriérés d’heures supplémentaires d’encadrement des élèves-maitres des Instituts de Formation de Maitres (IFM), des syndicats de l’enseignement fondamental et de l’enseignement normal de Kayes et de Kati refusent d’encadrer les élèves-maitres en phase d’initiation. Il s’agit des élèves-maitres de la 3e année (niveau DEF) et de la 1ère année (niveau BAC), qui doivent bénéficier de trois mois de stage dans les écoles fondamentales des CAP respectifs.

Dans une correspondance datée du 13 avril 2022, adressée au Gouverneur de la région de Kayes, les syndicalistes enseignants de Kayes ont indiqué leur refus de recevoir ces futurs enseignants au titre de l’année scolaire 2021-2022. Ils réclament le paiement intégral des arriérés de deux années consécutives d’encadrement des stagiaires, au titre des années scolaires 2018-2019 et 2020-2021.

« Nous, syndicats de l’Enseignement Fondamental et de l’Enseignement Normal de la région de Kayes (SYNEB, SYNEFCT, SYLDEF, CSIFM-K), venons par la présente vous informer de notre refus d’encadrer les élèves-maitres en phase d’initiation au titre de l’année scolaire 2021-2022 tant que les arriérés des heures supplémentaires d’enseignement des stagiaires au titre des années scolaires 2018-2019 et 2020-2021 ne sont pas payés », revendiquent les enseignants dans leur correspondance adressée au Gouverneur de la région, datée du 13 avril dernier.

Au-delà de Kayes, faut-il signaler que les syndicats du CAP de Kati ont également fait des annonces en avril dernier, évoquant les mêmes revendications. Dans leurs déclarations, ces syndicalistes exigent tous le paiement intégral des heures supplémentaires des enseignants des IFM. C’est-à-dire de ceux qui accueillent les élèves-maitres stagiaires de la 3ème année niveau DEF et de la 1ère année niveau BAC dans les écoles fondamentales ainsi que les conseillers pédagogiques qui participent à leur suivi.

Période exceptionnelle

« Nous en sommes à deux, voire trois ans et il n’y a toujours pas de décision disant que les gens ont effectué des heures supplémentaires », déplore Samba Keita, Secrétaire général du syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire de Kati, dans un article du Journal du Mali, publié le 4 avril dernier. L’année dernière, ayant été jugée comme une « période exceptionnelle », avec la Covid-19, les enseignants ont « continué à travailler », rappelle-t-il. Mais, précise-t-il au Journal du Mali, « cette année, on a décidé d’arrêter l’encadrement et le suivi de ces stagiaires ».

En effet, les élèves-maitres de la 3e année (niveau DEF) et ceux de la 1ère année (niveau Bac) doivent bénéficier, avant les examens, d’un stage (initiation) de trois mois. Ce stage leur permet, ceux qui passeront à leurs examens de passage, d’être initiés aux techniques d’enseignement avant un autre stage, appelé stage de (responsabilité) où ils tiendront les classes pendant neuf mois.

Ainsi, ces enseignants en miniatures doivent impérativement bénéficier de cette formation, afin de pouvoir enseigner de façon convenable pendant la durée du stage de responsabilité où, dans la plupart des cas, certains se retrouvent dans des écoles où il n’y a pas de titulaires dans la matière qu’ils enseignent.

Bakary Fomba 

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A la UneSécurité

Liberté de la presse au Sahel : les médias demeurent résilients et dynamiques malgré les difficultés

by Mohamed Camara 5 mai 2022
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Publiée le 3 mai 2022, la 20ème édition du classement mondial de la liberté de la presse (RSF) place les États du Sahel dans un tableau toujours sombre. Leurs médias demeurent cependant résilients et dynamiques.

Pour l’année 2022, le Mali a perdu son rang de 99ème sur 180 pays dans le classement annuel de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières (RSF). Publié dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse, ce rapport classe, en d’autres termes, le Mali 111ème sur 180 pays évalués. Ce qui fait de ce pays, dernier de la région sahélienne. 

Selon le rapport du RSF, au Mali, « la dégradation de la situation sécuritaire, conjuguée au durcissement de la junte arrivée au pouvoir en 2020, compromet la sécurité et l’accès des journalistes aux informations ».

Contrairement à son voisin malien, le Niger reste résilient sur son rang de 59ème, comme l’année précédente. Le Burkina Faso, le champion de la liberté de la presse et du dynamisme médiatique, régresse également cette année. De sa 37ème place en 2021, le pays des hommes intègres se retrouve à la 41ème place, cette année. Quant au Tchad, il s’octroie une place dynamique de 104ème. Ce qui l’honore plus que ses rangs précédents. La Mauritanie s’affaisse sur le banc de 97ème : une régression par rapport à 2021, où elle fut 94ème.

Historiquement, tous ces États du Sahel ont commencé à s’ouvrir véritablement aux médias à partir des années 90 et 91. Après le déclin des régimes militaires et autoritaires qui avaient propagé la censure, et le monopole de la parole.

Au Mali, plus particulièrement, l’avènement de la démocratie et du multipartisme en mars 1991, après la chute du règne dictatorial de Moussa Traoré, a favorisé un climat de libération des médias. Le pays compte aujourd’hui, selon RSF, plus de 120 journaux, 500 radios et une dizaine de chaînes de télévision – y compris régionales. Aussi faut-il noter également l’émergence des sites d’informations ces dernières années. « Ces nouveaux organes de presse sont venus concurrencer les médias publics : ORTM pour l’audiovisuel et L’Essor pour la presse écrite », souligne le rapport du RSF.

Difficultés de la presse malienne

Le double coup d’état d’août 2020 et mai 2021 ont mis les journalistes dans une situation d’incertitudes et d’inquiétudes. La situation sécuritaire fragile du pays depuis une décennie, « exaspéré(e) » sous la transition politique, a créé une détérioration du climat médiatique au Mali. 

« Les journalistes sont particulièrement fragilisés par la situation politique et le durcissement de la junte au pouvoir, qui s’est attirée les foudres de l’opposition et des principaux partenaires du pays en refusant d’organiser des élections selon le calendrier initialement prévu », mentionne le rapport du RSF sur le Mali. 

« Les pressions pour un « traitement patriotique” des informations se multiplient, et les médias publics sont inféodés à leur autorité de tutelle, poursuit le RSF. Le nouveau processus d’accréditation pour les journalistes étrangers est particulièrement intrusif et attentatoire au secret des sources ». Pour le RSF, ce nouveau processus d’accréditation « pourrait être utilisé pour restreindre l’accès au Mali ou surveiller l’activité des reporters ». Il rappelle : « Début 2022, un journaliste français [Benjamin Roger, Jeune Afrique] s’est fait expulser moins de 24 heures après son arrivée ». 

Derrière ces difficultés liées au contexte politique, les médias et journalistes maliens vivent économiquement dans une grande précarité. Ce qui les expose aux influences et à la corruption. « Ces difficultés ont été accrues par la baisse des recettes publicitaires due à la crise sanitaire et l’arrêt total, ces trois dernières années, de l’aide publique à la presse », indique RSF. 

Selon son rapport annuel, travailler en dehors de la capitale Bamako reste profondément risquant pour les journalistes, comme en atteste l’enlèvement du reporter français Olivier Dubois à Gao, le 8 avril 2021. Une année aujourd’hui. « Dans les régions, l’insécurité et la présence de groupes armés mettent les journalistes sous pression, même si les menaces physiques sont plutôt rares, explique Reporters sans frontières. La disparition et la probable mort dans les prisons secrètes de la Sécurité d’État du journaliste Birama Touré, en 2016, rappelle que l’usage de la méthode forte pour faire taire un journaliste existe. »

Peine toujours à relever le challenge

Cette vaste région, qui englobe une grande partie de l’Afrique occidentale et centrale, peine toujours à relever le challenge de l’insécurité et de l’instabilité politique qui l’annihile en pleine gorge. Ces difficultés ont entraîné une attaque spectaculaire contre le journalisme ces derniers temps. L’année dernière, 2021, deux journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso (41ème) ; Ghislaine Dupont et son confrère Claude Verlon (2013), l’enlèvement du reporter français Olivier Dubois et d’autres journalistes locaux par les groupes armés terroristes au Mali (111ème). Plusieurs journalistes ont été également expulsés du Benin (121ème), au Mali et au Burkina Faso.

A travers ce classement 2022 du RSF, les résultats contractés par les pays sahéliens, prouvent que malgré les difficultés liées à la liberté de la presse et de l’information, les médias du Sahel demeurent résilients et dynamiques. Le Burkina demeure jusqu’à présent champion de la liberté de l’information et de la presse, même s’il a régressé par rapport à ses résultats précédents. Mais la transition militaire en cours menace l’accès à l’information au pays des hommes intègres. Le Niger, le Tchad et la Mauritanie sont sur la bonne perspective à travers leurs rangs obtenus cette année dans le classement du RSF.

Mohamed Camara 

5 mai 2022 0 comments
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Fête de ramadan
A la UnePolitique

Fête de Ramadan au Mali : le colonel Assimi Goïta appelle toujours à l’union sacrée

by Chiencoro 1 mai 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Ce dimanche 1er mai (jour de la fête internationale du travail), le Mali a célébré l’Aïd El-Fitr, la fête de ramadan. Le colonel Assimi Goïta a saisi l’occasion pour inviter les Maliens à « se donner la main et à se pardonner ».

C’est à 8 heures 55 minutes que le président malien de la transition, habillé en boubou blanc et d’un bonnet de même couleur, a fait son entrée dans la salle des banquets de Koulouba. Qui a servi de lieu de prière, à l’occasion de la fête d’Aïd El-Fitr, pour le colonel Goïta et ses collaborateurs.

Au cours de cette prière, conduite par l’imam de la mosquée de Koulouba, Abdrahamne Touré, Il avait à ses côtés le Premier ministre, le président du Conseil national de la transition (CNT), le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, des membres du cabinet présidentiel ainsi que des diplomates accrédités auprès de la République du Mali. Tous vêtus en boubou et munis de chapelets.

Sermon de l’iman

Après la prière des deux « rakats », comme il est de coutume durant cette fête, l’imam Touré, dans ses sermons, a mis l’accent sur la toute-puissance de Dieu qui surveille et conduit tous les évènements selon sa volonté. Drapé dans son boubou blanc, debout face au chef de l’État, l’imam de Koulouba a exhorté les dirigeants à l’adoration de Dieu, à l’honnêteté afin de faire échec aux « manœuvres malsaines des ennemis de la nation ». Car « tant que nous restons soumis à Dieu, il fait notre combat à notre place et illumine nos voies de succès en des périodes où tout semble perdu ».  Tout en formulant des vœux de paix, d’union au Mali, l’imam Touré a aussi invité les Maliens au pardon, à la solidarité et à l’adoration de Dieu.

À l’issue de la prière, Assimi Goïta a accordé une interview à la presse après la salutation des participants à cette séance de prière. Il est revenu sur la souffrance des Maliens, liée en partie aux sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), depuis le 9 janvier 2022. « Le Mali traverse des moments difficiles et fait face à une situation extrêmement complexe. C’est pourquoi tous les Maliens doivent se donner la main, se pardonner pour que nous puissions défendre notre patrimoine commun : le Mali », a-t-il demandé.

Consentir des sacrifices

Exhortant ainsi le peuple malien à l’union sacrée, le président malien de la transition a rappelé qu’aucune nation ne peut se développer sans passer par des heures sombres. « Nous devons surmonter certaines épreuves. Nous devons consentir des sacrifices pour défendre les intérêts du peuple malien », a-t-il déclaré.

Fête de ramadan
Assimi Goïta accorde une interview à la presse après la prière de la fête de ramadan. ©Présidence du Mali.

Il a salué « le courage et la détermination du peuple malien » face aux sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa. Tout en leur rassurant que le gouvernement déploie tous les moyens pour leur bien-être. Il a expliqué ainsi que le comité indépendant de suivi-évaluation des recommandations des Assises nationales de la refondation, créée auprès de lui, sera la boussole pour le suivi et la mise en œuvre des aspirations du peuple malien.

L’actuel patron de Koulouba a terminé ses propos par souhaiter bonne fête aux Maliens, leur formuler des vœux de paix, de santé et de prospérité, ainsi qu’aux amis et partenaires du Mali. Il a fini par souhaiter un repos éternel à l’âme des civils et militaires disparus et prompt rétablissement aux blessés de guerre.

Chiencoro Diarra

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Un tailleur en service au Mali
A la Une

Aïd el-Fitr : avec le délestage et la cherté des articles, la tension monte entre tailleurs et clients

by Bakary FOMBA 30 avril 2022
written by Bakary FOMBA 4 minutes read

Avec le délestage intempestif, la cherté des articles, les faux rendez-vous, les tailleurs sont confrontés à d’énormes problèmes en cette veille de fête de ramadan, notamment à Bamako. Les clients mécontents se cherchent d’autres alternatives. Reportage.

À cette veille de la fête de ramadan, les ateliers de couture sont généralement pris d’assaut par les clients. Les tailleurs s’activent, jour et nuit, pour satisfaire la clientèle. Malgré la situation économique précaire du pays cette année, ils sont encore nombreux à se rendre chez les couturiers.

Comme à l’accoutumée, la veille des fêtes est marquée par une vive tension entre clients et tailleurs dont certains, par cupidité ou par peur de perdre leurs clients, n’arrêtent pas de recevoir des tissus à la dernière minute. Alors qu’ils sont déjà débordés.

Kalipha Tall est tailleur à Kalaban-Coro Plateau, quartier du sud-est du district de Bamako. Ce couturier ivoirien, au regard du nombre important d’habits qui lui reste à coudre, se trouve dans un climat de crainte durant ces deux dernières semaines du mois de ramadan. « Malgré qu’on décline des tissus de peur de ne pas pouvoir les terminer d’ici la fête, certains clients exigent à ce qu’on accepte leurs tissus », explique ce trentenaire, spécialisé dans la couture des habits pour hommes.

Pour sa part, Djibril Traoré, basé à Kati, ville d’une quinzaine de kilomètres de la capitale Bamako, estime que malgré cette tension à la veille de cette fête en raison de la surcharge, certains clients ne sont pas à rejeter. « Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas honorer tous nos rendez-vous d’ici la fête. Mais nous allons faire de notre mieux, et s’attendre aux brouilles, affirme-t-il. Il y a des clients qui amènent leurs habits à la dernière minute, notamment les femmes, qui constituent l’essentiel de notre clientèle. » Il poursuit : « Nous ne pouvons non plus les rejeter, au risque de les perdre après la fête ».

Spécialiste de vêtements pour hommes et femmes, un autre tailleur, basé à Baco-Djicoroni (Commune V de Bamako) estime qu’il ne sert à rien de s’encombrer d’habits sachant bien ne pas être en mesure de les coudre à temps voulu. « J’ai décidé, il y a quelques années, de ne plus recevoir autant d’habits dont la couture me poserait des problèmes. Car cela créera trop de frustrations », raconte-t-il.

Des alternatives

Face à cette situation, des clients se trouvent d’autres issues. C’est le cas de Gaoussou Sall, étudiant à la Faculté des Sciences économiques et de Gestion de Bamako (FSEG), qui a préféré voir du côté des friperies pour préparer la fête. Cela, pour éviter ces brouilles avec son tailleur. « Cela fait quelques années maintenant que je me rends dans les friperies pour m’acheter un habit pour la fête. J’en ai marre des faux rendez-vous des tailleurs », témoigne-t-il. Avant d’ajouter qu’il cherche « l’opportunité à coudre [ses] habits à des moments où l’affluence n’est pas tout à fait au rendez-vous ».

Désespéré du comportement de son tailleur, Safiatou Diarra, femme d’une vingtaine d’années basée à Koulikoro (2e région administrative du Mali), venue retirer son habit dans un atelier à Bamako, accepte de nous parler : « Depuis près de deux mois, j’ai quitté Koulikoro pour déposer un seul complet, espérant pouvoir le recevoir avant la fête. Mais compte tenu de la négligence de mon tailleur, je viens le retirer une bonne fois », déplore-t-elle, le visage serré.

D’énormes problèmes

Il faut toutefois noter qu’à cette veille de fête de ramadan, les tailleurs font face à d’énormes problèmes qui se posent au niveau des articles de mercerie. « Quand on part pour s’approvisionner au niveau des merceries, les pièces sont très chères », fait savoir Sékou Diallo, tailleur à Kalaban-Coro (Bamako), près du grand marché du quartier.

« Ceux qui travaillent dans les merceries savent que le marché doit être dense. Ils profitent de la situation pour augmenter le prix des articles. Et à notre tour, on veut aussi augmenter les prix des modèles. Du coup, cela crée un véritable problème avec les clients », ajoute-t-il.

Pour sa part, Karamoko Diarra, vendeur d’articles de mercerie à Banconi (commune I, Bamako), pense que cette « cherté du prix des matériels s’explique par l’embargo », imposé sur le Mali depuis près de quatre mois. Sauf que certains pensent que « les commerçants aiment la cherté ».

À cela s’ajoute également un autre problème qui embête actuellement les populations bamakoises et environs, par ricochet les tailleurs. Il s’agit notamment du délestage. Surtout à cette veille de la fête. « Avec ce délestage récurrent, le marché devient de moins en moins dense. Un travail que tu pouvais faire en une heure, avec la coupure d’électricité, tu peux aller jusqu’à trois heures, voire quatre heures », déplore Seydou Coulibaly, tailleur brodeur à Faladié, en commune VI de Bamako.

Bakary Fomba

30 avril 2022 0 comments
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Cherté des boeufs sur le marché à la veille du ramadan
Exclusif

Bamako : au marché de bétails de Moribabougou, difficile entente entre vendeurs et acheteurs

by Mohamed Camara 30 avril 2022
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A Bamako, au « Garbal » de Moribabougou (marché de bétails), il est difficile pour les vendeurs et les acheteurs de s’entendre sur les prix en cette veille de fête de ramadan. Certains bœufs vont jusqu’à 400 000 de nos francs. Reportage.

Cherté des boeufs sur le marché à la veille du ramadan
A la veille de la fête de ramadan 2022, les acheteurs crient la cherté des boeufs sur les marchés maliens. ©Mohamed Camara/Sahel Tribune.

« Mais ce que vous dites est extrêmement cher… », réplique Mamoutou Traoré, un homme quadragénaire surpris par le prix exorbitant du bœuf qu’il veut pour la fête de ramadan

Ce vendredi 29 avril, sous une chaleur estivale sahélienne profondément brûlante, le minuscule « Garbal » de Moribabougou, situé à quelques pas du Commissariat de police du quartier, vibre timidement. Les clients viennent nonchalamment. Certains observent les bétails et s’informent sur leurs prix, qui sont pour eux « intouchables pour le moment ».

Ousmane, vendeur de bétails, leur montre les taureaux sous le hangar. Il dégaine des sourires, mais reste intraitable sur le prix de ce taureau de couleur noir, qui s’élève à 400.000 F CFA. « Nous-mêmes, on a eu ces bétails difficilement », justifie-t-il aux clients.

Les bétails sont de tout azimut, moutons, chèvres et bœuf, « mais c’est un enfer de les toucher car les prix sont non abordables », trouve Mamoutou Traoré.

La fête de ramadan ou Aïd el-fitr, est la petite fête musulmane commémorant la fin du mois de jeûne. Pour cette occasion, traditionnellement en petite communauté (famille, amis, collègues, etc.), un bœuf ou une vache est immolé de façon collective. « Chaque année, entre voisins dans le quartier, on cotise chacun pour acheter un bœuf pour la fête de ramadan, raconte M. Birama Keita, un autre acheteur. Avant de poursuivre : « On a cotisé chacun 15.000 f cfa. C’était 20.000f cfa par personne, mais nous avons fait une réduction de 5.000f cette année, comme nous traversons un moment difficile ». Il trouve qu’ « un bœuf à 400.000 ou 450.000f cfa est vraiment cher ».

Cherté des boeufs sur le marché à la veille du ramadan
Un boeuf vendu entre 300 000 et 450 000 FCFA sur le marché de Moribabougou, à la veille de la fête du ramadan 2022. ©Mohamed Camara/Sahel Tribune.

Impacts désastreux

Les crises au nord (Tombouctou, Gao, Kidal) et au centre (Mopti, Ségou) ont eu des impacts désastreux sur le marché du bétail ces dernières années. Le centre du Mali, qui est une zone typiquement pastorale, est la proie des conflits armés fragilisant ainsi la chaîne de ravitaillement de bétails dans le reste du pays.

Ousmane Touré, vendeur de bétails au « Garbal » de Moribabougou, est un ressortissant de Macina (zone du Delta de Niger, au centre du Mali). Habillé dans son boubou d’éleveur, un bâton en mains, Ousmane nous montre un groupe de magnifiques taureaux : « Ces bœufs sont ici depuis deux ou trois mois. Nous les avons eus à 300.000 FCFA. Ce que nous avons mis dans leurs nourritures et entretiens s’élève à plus de 150.000 FCFA », explique-t-il. « Nous sommes aussi dans les difficultés pendant cette période car l’alimention des bétails est très coûteuse, fait-il savoir. Chaque année, nos bétails sont emportés ou calcinés par les assaillants qui sèment la terreur dans nos zones de ravitaillement. Ce qui impacte négativement le marché du bétail à l’approche des fêtes. »

Cherté des boeufs sur le marché à la veille du ramadan
L’insécurité a impacté sur le prix des boeufs sur le marché malien. ©Mohamed Camara/Sahel Tribune.

Le marché de cette année n’est pas facile aux acheteurs ainsi qu’aux vendeurs. « Le marché est vraiment timide, mais nous espérons que d’ici-demain [vendredi et samedi, hier et aujourd’hui], les gens commenceront à venir plus nombreux », espère Ousmane.

Depuis le 09 janvier dernier, le Mali subit un blocus frontalier sous-régional. Ce qui a entraîné une énorme cherté de vie qui tenaille aujourd’hui tout le pays malgré que les produits de première nécessité et autres ne soient pas concernés par ces sanctions imposées par la Cédéao et l’Uemoa. « Le marché de bétails est tristement impacté par cet embargo », avance Ousmane Touré, éleveur.

Derrière cette ambiance nonchalante du « Garbal », avec ses « va-et-vient » timides, Ousmane et Mamoutou ne sont parvenus à s’entendre sur un prix.   «  Je retourne au petit soir avec mes amis pour voir, mais il faut essayer de diminuer le prix proposé… », lance Mamoutou à Ousmane, avant de démarrer sa moto tout souriant. Aux dernières nouvelles, il n’est plus revenu.

M.C

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Du sable et du gravier. Image d'illustration. ©Pixabay.
A la UnePlanète

Pénurie de sable : vers un désastre planétaire, environnemental et économique 

by Fousseni TOGOLA 29 avril 2022
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En raison de leur surexploitation, les ressources en sable se raréfient dans le monde. Ce qui pourrait conduire le monde vers un désastre planétaire, environnemental et économique.

Longtemps considérées comme illimitées, les ressources en sable se raréfient de plus en plus dans le monde en raison de leur utilisation effrénée par l’Homme pour divers besoins. Pour la construction d’un kilomètre de route, il faut 30 000 tonnes de sable contre 12 millions de tonnes de sable pour une centrale nucléaire, explique TV5 Monde. Pour la construction de 60 000 maisons individuelles, il faut 200 tonnes de sable pour chacune, ajoute ONU Info.

L’humanité extrait pour ses multiples besoins 50 milliards de tonnes de sable et de gravier par an, soit l’équivalent de la construction d’un mur de 27 mètres de large et de 27 mètres de haut autour de la Terre, pour une valeur évaluée à 70 milliards de dollars, selon toujours ONU info. 

Le sable est la deuxième ressource la plus utilisée dans le monde après l’eau, indique un nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), publié le 27 avril 2022. Cette ressource naturelle rentre non seulement dans la composition du verre, des ordinateurs, tablettes, smartphones, mais aussi dans la production des plastiques voire des panneaux solaires. 

Stratégie d’adaptation au changement climatique 

 « Le sable joue un rôle stratégique en fournissant des services écosystémiques, des infrastructures vitales pour le développement économique, des moyens de subsistance au sein des communautés et en maintenant la biodiversité », souligne le rapport du PNUE.

Ses auteurs montrent la nécessité de considérer le sable « comme une ressource stratégique, non seulement en tant que matériau de construction, mais en raison des multiples rôles qu’il revêt pour l’environnement ». Selon leurs explications, à titre d’exemple, le «  maintien du sable sur les côtes peut être la stratégie la plus rentable pour l’adaptation au changement climatique en raison de la protection qu’il fournit contre les ondes de tempête et les effets de l’élévation du niveau de la mer ».

Malgré tout, le sable ne bénéficie toujours pas d’une réglementation en ce qui concerne « son extraction, son approvisionnement, son utilisation et sa gestion » dans de nombreuses régions du monde. Ce qui entraîne de nombreuses conséquences environnementales et sociales. 

Selon le PNUE, la pénurie de sable « constitue une menace pour les moyens de subsistance par le biais […] de l’approvisionnement en eau, de la production alimentaire, de la pêche ou de l’industrie du tourisme ». 

« Vers une économie circulaire »

« Pour atteindre le développement durable, il faut changer radicalement notre façon de produire, de construire et de consommer des produits, des infrastructures et des services », recommande Pascal Peduzzi, directeur de GRID-Genève au PNUE et coordinateur général du programme pour ce rapport. Selon ses précisions, c’est en parvenant à maîtriser son exploitation que « nous pourrons éviter une crise et nous diriger vers une économie circulaire ».  

Dans ce rapport de 90 pages (publié en anglais), le PNUE délivre des conseils, émis par des experts mondiaux, pour l’amélioration des pratiques d’extraction et de gestion du sable dans le monde. Ce document élabore plusieurs recommandations, dont l’élaboration d’une norme internationale sur la façon d’extraire le sable du milieu marin, la fixation du prix du sable par les gouvernements, les industries et les consommateurs. 

Les auteurs exhortent également à l’interdiction de l’extraction du sable des plages, à la mise en décharge des déchets minéraux et invitent à l’encouragement de la réutilisation du sable dans les marchés publics. Aussi estiment-ils important de non seulement mettre en place de nouvelles structures institutionnelles et juridiques pour que le sable soit gouverné plus efficacement, mais aussi de cartographier et de surveiller des ressources en sable.

Fousseni Togola 

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Meeting du M5-RFP à Bamako après le coup d'Etat du 18 août 2020.
AnalysesExclusif

Transition malienne : le M5-RFP condamné à entretenir son hétéroclisme ?

by Mikailou Cissé 28 avril 2022
written by Mikailou Cissé 3 minutes read

Le malaise est profond au sein du M5-RFP depuis la nomination de l’actuel Premier ministre du gouvernement de transition au Mali. Analyse.

Officiellement mis en place le 5 juin 2020 par des opposants au défunt régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) avait su maintenir l’union en son sein. Cela même après le départ d’un nombre important de ses figures emblématiques et fervents porte-parole. Certains de ses membres, notamment Issa Kaou Djim, avait même prononcé son oraison funèbre, en septembre 2020, mais le mouvement a pu continuer de demeurer uni.

Depuis la nomination de son porte-parole et membre de son comité stratégique, Choguel Kokalla Maiga, le 7 juin 2021, au poste de Premier ministre, le mouvement hétéroclite est confronté à de nombreuses contestations internes.  Cette malaise se ressent à travers notamment leur communiqué du 9 avril 2022 portant suspension de certains membres du comité stratégique/M5RFP. Aussi faut-il noter les piques récurrents entre les militants du mouvement par médias interposés.

Orphelinat politique 

Pourtant, depuis son baptême, la force de ce mouvement contestateur, qui assurait quasiment le rôle d’opposition, a été la diversité qu’il avait entretenue en son sein. A cette époque, l’opposition malienne était orpheline de son chef de fil, feu Soumaïla Cissé, qui était alors maintenu en captivité.  

Au-delà de tous ces signes indicateurs, il convient également de souligner la virulence de certaines interventions lors du passage du Premier ministre devant les membres du Conseil national de transition (CNT), le 21 avril dernier, au Centre international de conférence de Bamako (CICB). C’est un autre signe annonciateur de ce qu’est devenu ce mouvement.

Ce rapport de force interne, qui menace la survie du M5, tend aujourd’hui en faveur du Premier ministre au détriment de ses protagonistes et alliés. Mais, pour combien de temps ? A l’allure dont vont les choses, il est évident que l’actuel Premier ministre a intérêt à ne pas se désolidariser de sa base politique. Autrement, il risque de se retrouver dans une sorte d’orphelinat politique, s’il n’y est déjà.

Saisir l’Aïd el-fitr

Car, si l’accent n’est pas mis sur les enjeux de l’heure dans le sens d’apaiser les hostilités internes et les querelles de personne, la fin du ramadan pourrait être fatale pour ce mouvement. Néanmoins, l’Aïd el-fitr étant un moment de pardon, de réconciliation, les membres peuvent le saisir pour resserrer leurs rangs.

Aucune personnalité au sein du M5 n’a intérêt aujourd’hui à faire cavalier seul.  Ceux qui l’ont tenté  ont plus ou moins perdu leur influence au sein de l’opinion publique. Le retrait politique (de fait) de l’iman de Badalabougou, Mahmoud Dicko, autrefois personnalité incontournable et autorité morale du mouvement hétéroclite, en est un exemple, sans parler du cas d’Issa Kaou Djim.

Au regard de tout ce que l’on assiste, le M5-RFP est condamné à entretenir son hétéroclisme ou mourir de sa belle mort comme déjà annoncé par certains.

Mikaïlou Cissé

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Dégradation des ressources naturelles
Planète

Climat : les experts d’UNCCD attirent l’attention sur les conséquences de la dégradation des sols

by Fousseni TOGOLA 28 avril 2022
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La Convention de l’ONU sur la lutte contre la désertification (UNCCD) a publié, mercredi 27 avril, la deuxième édition du « Global Land Outlook ». Le rapport attire l’attention sur les conséquences de la dégradation des sols.

Plus de la moitié du PIB annuel mondial, soit près de 44 000 milliards de dollars US, est menacée par la dégradation des ressources naturelles, indique la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), dans le rapport « Perspectives foncières mondiales » (Global Land Outlook), publié mercredi 27 avril. 

Sur la planète, 40 % des terres sont désormais dégradées. Cette situation affecte directement la moitié de l’humanité. Car « les ressources terrestres — sol, eau et biodiversité — constituent le fondement de la richesse de nos sociétés et de nos économies », souligne ce rapport de plus de 200 pages.

Déjà, 70 % des terres émergées de la planète ont été transformées par l’Homme. Ce qui provoque « une dégradation environnementale sans précédent et [contribue] de manière significative au réchauffement climatique ».

Passer à une « situation de crise »

Cet épuisement graduel des sols a aussi comme conséquence la famine, les crises d’hydrocarbure, l’émergence des zoonoses, des migrations et des conflits.  « À aucun autre moment de l’histoire moderne, l’humanité n’a été confrontée à un tel éventail de risques et de dangers familiers et inconnus, interagissant dans un monde hyperconnecté et en mutation rapide », font savoir les auteurs de cette évaluation, publiée à quelques jours  du démarrage de la COP15 en Côte d’Ivoire.

Leur évaluation démontre la connexion entre les dégradations des sols et les instabilités sociales et économiques. « Le monde est confronté à une confluence de crises sans précédent : la pandémie de Covid-19 a fusionné avec les changements globaux continus et implacables de notre climat, de nos terres, et de la biodiversité, explique le rapport. Collectivement, ces changements provoquent des niveaux extraordinaires de souffrance humaine, d’instabilité sociale et économique, et de dévastation environnementale. »

Pour les auteurs de l’UNCCD, il serait mieux ne plus se permettre « de sous-estimer l’ampleur et l’impact de ces menaces existentielles ». Il faudrait plutôt conserver, restaurer et procéder à « l’utilisation durable de nos ressources terrestres », qui constituent un « impératif mondial » nécessitant de passer à une « situation de crise ».

« Agir de manière décisive »

Pour Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification : « Il ne suffit plus d’empêcher la dégradation des sols ; il faut agir de manière décisive pour inverser et récupérer ce que nous avons perdu ». Il faut donc, selon lui, passer à la restauration des terres.

Selon les experts, cette restauration « doit être intégrée à des mesures connexes pour répondre aux besoins énergétiques futurs tout en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre ; lutter contre l’insécurité alimentaire et la pénurie d’eau tout en adoptant une production et une consommation plus durables ; et accélérer la transition vers une économie régénératrice et circulaire qui réduit les déchets et la pollution ».

Le Mauritanien I.Thiaw rappelle, de son côté, que la restauration des terres est une partie intégrante des efforts conjoints, qui sont déployés dans le cadre des conventions de Rio de Janeiro et d’autres accords internationaux essentiels à la réalisation des « progrès significatifs » vers les objectifs de développement durable (ODD).

Fousseni Togola  

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Désertification et sécheresse
A la UnePlanète

Environnement : la Côte d’Ivoire prête à accueillir la COP15 sur la lutte contre la désertification

by Fousseni TOGOLA 28 avril 2022
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Du 9 au 20 mai prochain, la Côte d’Ivoire abritera la COP15 sur la lutte contre la désertification et la sécheresse. Au-delà de sa portée environnementale, elle est une opportunité économique majeure pour ce pays de l’ivoire.

Après New Dehli, Inde, en 2019, la Côte d’Ivoire est prête à accueillir, du 9 au 20 mai prochain, la COP15 — 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse. Dans ce pays ouest-africain, près de 60 % des terres productives sont dégradées.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Afrique subsaharienne est la région la plus durement touchée par la désertification, mais aussi celle où la pauvreté est la plus étendue. Jusqu’à 65 % des terres productives sont dégradées, alors que la désertification touchait 45 % des terres en Afrique au cours de l’année écoulée.

Bien-fondé du choix de la Côte d’Ivoire

Lors du lancement de la COP15, le 9 février dernier, à Abidjan, le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a justifié le bien-fondé du choix porté sur son pays pour accueillir cet évènement : « L’organisation par notre pays de la COP15, constitue, en réalité, le prolongement d’un engagement constant de la Côte d’Ivoire dans la recherche de solutions contre la dégradation de nos sols », a-t-il justifié.

L’organisation de cette conférence, qui réunira entre 5 000 et 10 000 participants, plus de 1 000 experts et 700 journalistes en provenance de 196 pays, à Abidjan, est une opportunité énorme non seulement pour la Côte d’Ivoire, mais aussi pour la région ouest-africaine.

Le 26 avril dernier, à l’occasion de la tribune « Tout savoir sur », du Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG), le président du comité d’organisation de la COP15, Abou Bamba, a déclaré qu’elle est la plus grande manifestation jamais organisée en Côte d’Ivoire. Il s’est dit convaincu que c’est une occasion de transformation de la structure économique ivoirienne, notamment le domaine de l’Agriculture. 

Finalité de l’évènement

Abou Bamba a également annoncé la création d’emplois dans plusieurs secteurs d’activité, la relance du secteur du tourisme, l’attraction des investissements étrangers directs dans le domaine de la lutte contre la dégradation des sols pour une agriculture durable.

Au niveau stratégique et diplomatique, cette COP15 « permettra de renforcer le leadership et l’engagement de la Côte d’Ivoire dans la sous-région et dans le monde, sur les questions environnementales et de placer le pays à la tête de la présidence de la COP pendant 2 ans », lit-on dans un communiqué. Cette rencontre majeure verra la mise en place d’un vaste programme : l’Initiative d’Abidjan ou Abidjan Legacy Program. « Un ambitieux programme de restauration des terres dégradées », précise le président du comité d’organisation. Le coût global du programme est estimé entre 700 millions et un milliard de Dollars US.

La finalité de cet évènement est la transformation de la trajectoire du développement de la Côte d’Ivoire au cours des 30 prochaines années. Pendant une dizaine de jours, les participants à cette rencontre, qui pourrait coûter au budget ivoirien cinq milliards de francs CFA, échangeront autour du thème central « Restauration des terres dégradées et agriculture du futur ».  

 Fousseni Togola  

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La crypto-monnaie
Actu

Économie : la Centrafrique, premier pays africain à officialiser les crypto-monnaies

by Sahel Tribune 27 avril 2022
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La République centrafricaine vient de se hisser comme premier pays africain à avoir  officialisé non seulement l’usage des crypto-monnaies, mais aussi à adopter à l’unanimité le projet de loi qui gouverne la crypto-monnaie. Communiqué.

Dans un communiqué du 26 avril 2022, le président de la République, le Professeur Faustin Archange Touadera s’est dit satisfait et enthousiaste de la décision unanime de l’Assemblée nationale relative au projet de loi. Qui établit le cadre légal régissant les crypto-monnaies et instaure le Bitcoin en tant que monnaie officielle en République Centrafricaine, aux côtés du FCFA.

« L’adoption du Bitcoin en tant que monnaie officielle représente un pas décisif vers l’ouverture des nouvelles opportunités pour notre pays », peut-on lire dans le communiqué gouvernemental. Le gouvernement centrafricain indique qu’à travers cette décision, « le plan de redressement économique et de consolidation de la paix entre dans une nouvelle phase ».

Cette initiative bénéficie déjà du soutien du chef de l’État, « afin de mener à bout cette démarche qui place la République centrafricaine sur la carte des plus courageux et visionnaires pays au monde, pour tout ce qui signifie et implique l’acceptation des crypto-monnaies en tant que moyens de paiement ».

Le gouvernement centrafricain se dit convaincu que cette nouvelle voie «  va jalonner une nouvelle étape », malgré les difficultés éventuelles que cette initiative pourrait rencontrer pour ce pays victime d’insécurité terroriste depuis des années.

« Dans une vision progressiste, tournée vers l’avenir, notre Nation doit être en mesure de poursuivre son destin et de rejoindre les rangs de celles qui, non seulement comprennent pleinement l’importance de la technologie Blockchain, mais qui s’empressent également de la légiférer », explique-t-on dans le communiqué.

La rédaction

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Compétition culturelle Yogoro et Salawalé à Bougouni
Arts et Culture

A Bougouni, le gouvernorat envisage d’étendre la compétition Yogoro et Salawalé aux cercles

by Sahel Tribune 27 avril 2022
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A Bougouni, dans la cour de résidence du gouverneur, les rideaux de la compétition culturelle « Yogoro », pour les garçons, et « Salawalé » pour les filles, sont tombés le samedi 23 avril. L’évènement vise à sauvegarder cet art traditionnel dans la région du Banimonotié.

Habillés en sacs, de cartons maquillés et plaqués au visage ou munis de bassines remplies d’eau, de calebasses et de baquettes servant à faire jouer de la belle mélodie, les enfants de Bougouni ont émerveillé la population du Banimonotiè, et surtout le gouverneur de la région, le général de brigade Kéba Sangaré, pendant une dizaine de jours.

Le Dangoroni, l’appellation Banico du Yogoro (cercle de Dioila, région de Koulikoro), ou le « Salawalé » pour les filles, est une pratique dont les Européens pourraient appeler l’Halloween à laquelle se livrent les enfants durant les dixièmes jours du mois de ramadan. Pour raviver cette pratique culturelle, le gouverneur de Bougouni a organisé cette année une compétition entre les enfants de sa région avec comme objectif « d’aller à la découverte de cet art traditionnel que les enfants présentent majestueusement avec tout leur savoir-faire », indique le gouvernorat de la région.

Niveau cercles

Après plusieurs soirées de compétition que le général Kéba Sangaré a présidées, la finale a eu lieu dans la nuit du 23 au 24 avril 2022 dans la cour de la résidence du gouverneur. Au total, 15 groupes de filles y ont pris part contre 20 groupes de garçon.

Très ému de voir ces enfants — filles et garçons — relayer cette richesse du patrimoine culturel de la région, le général de brigade, Kèba Sangaré, a remis des « enveloppes de consolation pour préparer les festivités de la fête de ramadan qui s’annoncent pour la fin de la semaine ».

Désormais, ils se donnent rendez-vous pour l’année prochaine où le gouverneur envisage d’étendre cette compétition aux cercles. « L’année prochaine, nous organiserons une grande compétition avec la dimension cercle avec des groupes d’enfants venant d’autres contrées du cercle de Bougouni. Puis dans d’autres cercles aussi pour rehausser le niveau de l’évènement et lui donner un cachet spécial avec des trophées et des prix de consolation », a annoncé le gouverneur de la région de Bougouni, lors de la tombée des rideaux de ces nuits culturelles de « Yogoro et de Salawalé ».

La rédaction

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Echanges entre le président Goïta et une délégation de Damiba
PolitiqueSécurité

Lutte contre insécurité : Mali et Burkina Faso, deux pays en transition, renforcent leur coopération

by Chiencoro 26 avril 2022
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Le Mali et le Burkina Faso, deux pays en transition, en Afrique de l’Ouest, renforcent leur coopération en matière de lutte contre l’insécurité.

Mis au ban de l’Afrique de l’Ouest en raison du putsch survenu sur leurs territoires dans un contexte de crise sécuritaire gravissime, le Mali et le Burkina Faso rapprochent de plus en plus leurs positions afin de faire front commun contre les menaces qui pèsent sur eux.

Dans l’après-midi du samedi 23 avril, une délégation du président de la transition burkinabè, Paul-Henri Damiba Sandaogo, a été reçue à Koulouba par le président intérimaire malien, colonel Assimi Goïta. Conduite par le Commandant des opérations du théâtre national, le Lieutenant-colonel Yves-Didier Bamouni, la délégation burkinabè et les autorités maliennes ont échangé sur le renforcement de leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme. « Le Mali et le Burkina Faso ont en partage plus de 1200 km de frontière et sont engagés dans la lutte contre des groupes armés terroristes », a indiqué la présidence du Faso.

Selon le chef d’escadron Serge Thierry Kiendrebeogo, directeur de cabinet du président Damiba, cette mission visait avant tout à rappeler aux autorités transitoires de ces deux pays que le Burkina et le Mali, étant confrontés aux « mêmes problèmes de sécurité et [ayant] le même ennemi », doivent « rester solidaires pour relever les défis qui se posent » à eux.

Anticiper les problèmes sécuritaires

Cette mission burkinabè auprès des autorités maliennes de la transition intervient dans un contexte marqué par la « montée en puissance » des forces armées maliennes. Les succès militaires engrangés par les Forces de défense et de sécurité du Mali sur le terrain contre les groupes armés terroristes rassurent, mais inquiètent en même temps le voisin burkinabè.

Selon les précisions de la présidence du Faso, leur ambition, en déployant cette mission au Mali, « est d’anticiper les problèmes sécuritaires que pourrait engendrer un repli des groupes armés terroristes sur le territoire burkinabè, en raison de la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité malienne dans la lutte contre le terrorisme ». Et de souligner l’importance « de développer des synergies pour contrer ces forces du mal ».

Des pays au destin unique

Notons qu’au-delà de la situation sécuritaire, le Mali et le Burkina Faso partagent quasiment le même destin en raison des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) contre eux afin de forcer les militaires au pouvoir à travailler à un retour rapide à un ordre constitutionnel normal. Malgré ces sanctions, le Mali et le pays des hommes intègres continuent à défier la Cédéao qui estime intenables les durées proposées par ces pays pour le retour du pouvoir au civil.

Pour certains, le rapprochement de ces deux pays dans un tel contexte de mis au ban laisse place à des doutes sur l’intention de ces deux pays. Le risque pour la Cédéao est de voir ces pays former un bloc uni contre les décisions de la communauté commune. D’où l’urgence pour la Cédéao de revoir sa lecture de la situation dans ces pays.

Chiencoro Diarra

26 avril 2022 0 comments
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Le bilan des autorités maliennes de la transition
ActuPolitique

Transition : « les déclarations de [Bamako] ne résistent pas aux faits », note Africa Center for Strategic Studies

by Sahel Tribune 26 avril 2022
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Dans sa dernière infographie, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique fait une évaluation de la transition malienne à partir de huit déclarations du pouvoir en place. En matière de sécurité, comme dans d’autres domaines, Africa Center Strategic Studies note un décalage « des actions par rapport aux objectifs déclarés » de Bamako.

Le Ludo est un jeu de société réunissant deux à quatre joueurs qui rivalisent pour déplacer leurs pièces vers le centre du plateau, appelé maison. Ce jeu stratégique populaire au Mali est la toile de fond d’une infographie du Centre d’études stratégiques de l’Afrique. Elle fait le bilan des autorités militaires au pouvoir depuis août 2020. Cette toile, fait savoir le centre d’études, « symbolise le décalage des actions par rapport aux objectifs déclarés de la junte ».

Dans cette dernière infographie, « Réfuter les déclarations de la junte malienne », publiée le 18 avril 2022, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique rappelle que les autorités transitoires ont justifié leur « prise de pouvoir en affirmant que seul un régime militaire serait en mesure d’assurer la sécurité, renforcer la justice et diriger la transition pour un retour à la démocratie ».

Evaluation de huit (8) déclarations

A travers une évaluation de huit (8) déclarations des dirigeants maliens en matière de sécurité et de gouvernance, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique conclut que « les déclarations de [Bamako] ne résistent pas aux faits ».

Sur le plan sécuritaire, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique estime que « la violence commise par les groupes islamistes militants au Mali devrait augmenter de 70 % en 2022 ». Il indique également une augmentation des cas de décès de civils en raison des attaques des « groupes armés islamistes militants » au cours du premier trimestre 2022.

Violences islamistes militantes et morts parmi les civils au Mali
Violences islamistes militantes et morts parmi les civils au Mali. © Africa Center for Strategic Studies.

Dans son premier rapport trimestre 2022 sur la situation au Mali, la Minusma déplore aussi  l’absence de progrès dans la gestion de la situation sécuritaire. « Si des efforts considérables ont été déployés au cours de la dernière décennie, avec un appui international considérable, la crise a malheureusement gagné en complexité, tant sur le plan de la sécurité que de la gouvernance, souligne la mission onusienne. Le peuple malien a beaucoup souffert, et la situation a engendré de la frustration face aux résultats limités obtenus et une forte aspiration à des solutions durables.»

« Dans le but de ramener le Mali à un état autoritaire étendu » ?

En début d’année, l’expert indépendant des Nations unies au Mali, Alioune Tine, a déclaré lors d’une visite au Mali : « Pour la première fois depuis le début de mes visites en 2018, j’ai noté une amélioration tangible de la situation sécuritaire, de la situation des personnes déplacées internes, de la situation des droits de l’homme ainsi que des dynamiques de paix endogènes, notamment dans le Centre du Mali ».

Malgré cela, les attaques sporadiques se poursuivent de part et d’autre. Le dimanche 24 avril 2022, trois attaques simultanées ont visé les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono, tous au centre du pays. Le bilan se dresse à six soldats tués et 20 blessés, selon le décompte de l’armée malienne. Cette attaque a été précédée le 4 mars par celle contre le camp militaire de Mondoro et qui a coûté la vie à une vingtaine de soldats maliens.  

Pour Centre d’études stratégiques de l’Afrique : « Les actions de la junte révèlent un programme visant à réhabiliter l’image du régime militaire dans le but de ramener le Mali à un état autoritaire étendu – et aux décennies sombres de son passé ».

La rédaction

26 avril 2022 0 comments
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Fama
A la UneSécurité

Mali : retour sur les attaques simultanées de trois camps militaires à Sévaré, Niono et Bapho

by Sahel Tribune 25 avril 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Au Mali, la lutte contre le terroriste n’est pas encore gagnée. Les forces armées maliennes de défense et de sécurité ont essuyé, dimanche 24 avril, trois attaques simultanées contre les camps militaires de Sévaré, Niono et Bapho.

Selon les récits qui nous sont parvenus de Niono, le véhicule piégé a vite été maîtrisé grâce à la vigilance de la sentinelle. Qui a tiré, selon toujours les récits, sur cette voiture piégée. Laquelle finira sa course sur un manguier.

Par l’ampleur de la détonation, comme on peut le constater sur les images, certaines maisons ont été endommagées. Le kamikaze, selon toujours nos sources, serait une femme. « L’élément intéressant, qui est toujours à vérifier, est que le kamikaze était une femme », nous apprend-on. Avant de préciser que  « le corps est vraiment méconnaissable ».

#Mali J'ai reçu ces images des sources locales à #Niono. Selon les récits qui me sont parvenus, le véhicule piégé a vite été maîtrisé grâce à la vigilance de la sentinelle. Qui a tiré, selon tjrs les récits, sur cette voiture piégée, laquelle finira sa course sur un manguier. 1/ pic.twitter.com/hStKwi43lw

— Sagaïdou Bilal (@Sag_Bi) April 25, 2022

Bilan provisoire

Dans un communiqué de l’État-major malien, le bilan provisoire fait état de 04 blessés et 02 véhicules endommagés (côté des Forces armées maliennes, FAMas), dans cette attaque du camp de Niono, survenue ce dimanche 24 avril. Une attaque simultanée avec deux autres du camp de l’Armée de Terre de Sévaré et celui de Bapho.

Pour Sévaré, selon le communiqué, il y a eu « 06 morts majoritairement dû à l’effondrement du poste de police et 15 blessés » (côté FAMas). Côté ennemi, le communiqué indique qu’il y a « 11 morts dont le Kamikaze » et plusieurs matériels récupérés. Au camp de Bapho, l’on compte officiellement « 01 blessé et 01 hélicoptère légèrement endommagé », pour les FAMas. Côté ennemi, aucun chiffre n’est encore donné.

« Preuve de grande réactivité, de professionnalisme mais aussi de bravoure »

Les trois attaques simultanées et complexes ont été revendiquées par un groupe terroriste affilié à Al-Qaïda. Dans un communiqué publié le jour de l’attaque, le JNIM a annoncé avoir capturé des « soldats des forces russes de Wagner dans la région montagneuse de l’état de Ségou, ces forces criminelles qui ont participé avec les forces maliennes aux opérations de débarquement aérien sur le marché du village de Moura et qui y ont affronté un certain nombre de moudjahidines ».

#Mali #JNIM revendique plusieurs opérations, dont la capture d’un mercenaire de #Wagner à #Diabalyً la première semaine du mois d’avril. Et plusieurs opérations ente le 6 février et le 7 avril pic.twitter.com/5oaM5b0B24

— Wassim Nasr (@SimNasr) April 24, 2022

Le directeur de la Direction de l’information et des relations publiques des armées, le Colonel Souleymane Dembélé, au cours d’une conférence de presse, lundi 25 avril 2022, a salué la réactivité des forces armées maliennes. « Les FAMa [Forces armées maliennes] ont fait preuve de grande réactivité, de professionnalisme mais aussi de bravoure. Les dégâts allaient être encore plus grands n’eut été la vigilance des hommes en faction à l’instant. Tous ont réagi positivement, sauf que certains y ont laissé la vie », a-t-il souligné.

La rédaction

25 avril 2022 0 comments
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Des kilogrammes de sucre
Arts et CultureExclusif

Don de sucre durant le ramadan : la belle initiative personnelle devenue objet de frustration

by Bakary FOMBA 25 avril 2022
written by Bakary FOMBA 4 minutes read

Au Mali, le mois de ramadan ouvre un boulevard à la multiplication des bonnes actions de solidarité. Le don de sucre à l’endroit de la belle-famille, une belle initiative personnelle, issue d’une pratique « coutumière tolérée » par la religion musulmane, est devenu pour certains un objet de frustration. Explication.

A la veille du mois de ramadan, beaucoup de gens s’affairent à mettre les sacs de sucre par tas d’un kilogramme dans leurs familles. Car le mois de ramadan est  aussi celui de la solidarité et de la communion. Un mois au cours duquel les beaux-fils et les belles-filles montrent tout leur attachement à la relation « sacrée » qui lie les deux familles. Cela à travers des remises de sucre et mets spéciaux dont l’objectif est le renforcement de ce lien de mariage.

Initiative personnelle devenue obligation  

Cette pratique remonte à « l’avènement de l’islam dans nos sociétés traditionnelles » et « n’aurait aucun sens avant que le mariage ne soit scellé », selon Ali Fofana, l’adjoint de l’imam d’une mosquée de la ville de Ségou. Pour Gaoussou Sylla, imam à Koulikoro Centre, c’est une « marque d’estime envers » sa belle-famille et nullement une obligation religieuse. Cependant, la pratique est « tolérée » par la religion musulmane, ajoute Gaoussou Sylla.

Cette action de solidarité a fini par s’ancrer profondément dans les cultures pour devenir ainsi une tradition dans certaines contrées. « Auparavant dans la culture de cette zone, même après la mort de tous les membres de la belle-famille, le beau-fils se devait d’obéir à cette tradition en offrant dix noix de cola à la maison vide, en hommage à ses beaux-parents », explique Gnéléni Kanté, âgée d’une soixantaine d’années et vivant à Banco, dans la région de Dioïla. D’après ses explications, c’est ainsi que Dieu investit la « baraka dans les progénitures du beau-fils ».

Certains villages de la région de Ségou font également de cette pratique une obligation pour le gendre. Dans ces localités, la tradition fixe même une quantité à apporter. Dans la commune rurale de Kamiandougou, localité située à une centaine de kilomètres au nord-est de la ville de Ségou, la remise symbolique du sucre à la belle-famille ne semble plus procéder d’une initiative personnelle. Dans la plupart des villages de cette petite commune, cette pratique souffre beaucoup. Elle est devenue un devoir que le beau-fils se doit d’accomplir au risque de perdre sa crédibilité aux yeux de sa belle-famille.

Dette à rembourser

Des sacs de 5 kg de sucre
Des sacs de 5 kg de sucre. © Togola F./Sahel Tribune.

Chaque année, Karim Mallé, un habitant de ladite localité, offre cinq (5) kilogrammes de sucre à sa belle-famille dès le début du « mois béni » des musulmans. Selon ses explications, la quantité à emmener est fixée de cinq à dix kilogrammes. Et ne pas s’en acquitter peut être source d’interpellation et de conflit. D’où toute la frustration de M. Mallé cette année. « Chaque année, j’apporte cinq kilogrammes de sucre à ma belle-famille. Mais cette année, à cause de quelques jours de retard, on me l’a réclamé dans un ton obligatoire », raconte-t-il.

Selon les coutumes de ce village, explique B. S, un autochtone, « si le mois de ramadan vient trouver que le gendre n’a pas les moyens pour offrir du sucre à sa belle-famille, ce serait une dette à rembourser ultérieurement ». Au fur et à mesure que cette dette dure, des mésententes peuvent s’installer dans le foyer, qui pourraient conduire jusqu’au « divorce », précise notre source.

Geste de haute portée sociale

Cette conception de la pratique du don de sucre dans ces villages de la 4e région administrative, parait à l’antipode des objectifs de l’initiative. Ce geste de solidarité, si l’on s’en tient aux explications de l’imam Kalifa Diarra à Kalaban-Coro (quartier périphérique de Bamako), est un geste de haute portée sociale visant à « sauvegarder les bons sentiments, la paix et surtout la cohésion sociale entre les familles des conjoints ».

En plus de maintenir la paix et l’amour entre les belles-familles, ce don « favorise le raffermissement du tissu social entre les membres des deux familles et surtout la parfaite entente dans le couple », indique M. Diarra.

Dr Bréma Ely Dicko est enseignant-chercheur à la Faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation (FSHSE) de Bamako, département Sociologie-Anthropologie. II explique que ce geste coutumier, « toléré par la religion musulmane, est une marque de considération pour la belle-famille ». Il permet de cimenter la société et, par ricochet, apprend à la jeune génération l’amour du prochain, mais aussi et surtout les valeurs de solidarité et de partage. Des vertus sociales qui fondent les sociétés traditionnelles maliennes.

Selon le sociologue Dicko, cette pratique « fortifie les liens sociaux et est signe de la bonne qualité des relations humaines ». Mais, « il est important que chacun prenne conscience que le don de sucre est une prescription de la culture, mais ne doit pas être une imposition, explique le professeur de sociologie. La femme et ses parents doivent tenir compte de la position financière du mari, mais aussi de sa culture. »

Bakary Fomba

25 avril 2022 0 comments
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Un charnier en Lybie
A la UneSécurité

Découverte d’un charnier à Gossi : les États-majors français et malien donnent leurs versions

by Sahel Tribune 23 avril 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

[Brèves] A Gossi, au nord du Mali, un charnier a été découvert auprès de la désormais ancienne base de la force Barkhane dans la localité, rétrocédée à l’armée malienne le mardi 19 avril 2022. Suite à la publication des images, à la date du 21 avril, par un compte Twitter dénommé « Dia Diarra », les deux Etats-majors français et malien ont donné leurs versions et s’accusent. Par ailleurs, l’armée malienne informe de « l’ouverture d’une enquête afin d’établir toute la lumière sur ledit charnier », sans donner de détails sur le format. Avec TV5 Monde et ORTM.  

Sagaïdou Bilal

23 avril 2022 0 comments
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Création du Comité de suivi-évaluation des ANRs
A la UnePolitique

Mali: création du comité indépendant de suivi-évaluation des ANRs

by Chiencoro 22 avril 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Malgré le désaccord avec la Cédéao sur la durée de la transition, les autorités maliennes se lancent dans la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation.

Devant les membres du Conseil national de transition (CNT), jeudi 21 avril 2022, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga a déclaré que vingt-quatre (24) mois sont actés désormais comme durée de la transition par les autorités maliennes de la transition. Bien que se disant ouverts à poursuivre les discussions avec les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), les dirigeants maliens ouvrent la voie vers la refondation de l’État.

Création d’un comité indépendant

Le 20 avril dernier, le gouvernement malien a annoncé, à l’issue du conseil extraordinaire des ministres, le lancement du processus de mise en œuvre des conclusions des Assises nationales de la refondation (ANR). La mise en place du Comité indépendant de suivi-évaluation de la mise en œuvre des recommandations des ANR (CINSERE-ANR) a été annoncée dans le communiqué final du Conseil des ministres. Ce comité sera créé auprès du président de la transition, le colonel Assimi Goïta, chargé de désigner par décret ses membres pour cinq (5) ans renouvelables une seule fois.  

La même source précise les missions de cet organe chargé « de mesurer et d’apprécier l’exécution et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation ». En son article 2, le décret du 20 avril du président de la transition portant création, organisation et fonctionnement de ce Comité, précise les autres missions de cet organe : collecter des informations, gérer les bases de données, suivre les indicateurs de résultat, produire et publier des rapports.

Le CINSERE-ANR produira quatre (4) catégories de rapports : des rapports semestriels résumant ses propres activités, un rapport annuel produit et publié au plus tard le 31 mars de l’année suivante et remis au chef de l’État. Il peut également fournir au président un rapport d’étape ou sur les circonstances particulières. Au terme de leur mandat, les membres du Comité devront remettre un rapport de fin de mission.

« Mise en œuvre des principaux axes de la refondation »

Ce décret indique également les critères de désignation des membres de ce Comité constitué de quinze (15) membres « désignés sur des critères de moralité, de probité, de compétences et d’expériences avérées dans des domaines spécifiques, en matière de Refondation de l’État », précise-t-on dans le communiqué du Conseil des ministres du mercredi dernier, qui ajoute qu’il est également doté « d’une équipe d’experts et de personnel d’appui ». Il faut avant tout être de nationalité malienne pour espérer figurer parmi les membres de ce comité indépendant.

Interpellé par les membres du CNT, jeudi 21 avril 2022, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a indiqué qu’à travers la mise en place de ce comité, les autorités transitoires sont « dans la phase de mise en œuvre des principaux axes de la refondation ».

Notons que le CINSERE-ANR n’est pas le seul point qui annonce la volonté des autorités maliennes de prendre leurs responsabilités en main. Le gouvernement a annoncé, mercredi 20 avril, la création d’une commission chargée de la mise en place d’un système intégré de « gestion de ressources humaines prenant en compte les données biométriques du RAVEC au profit des fonctions publiques de l’État et des collectivités territoriales ». Une recommandation des Assises nationales qui a pour objectif de « maîtriser les effectifs des fonctionnaires et agents publics et de rationaliser les dépenses publiques salariales ».

C’est donc parti pour une transition de 2 ans au Mali, après les premiers 18 mois écoulés. Cette prolongation est annoncée malgré une absence de consensus avec la Cédéao, après trois mois d’intenses discussions.

Chiencoro Diarra

22 avril 2022 0 comments
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Présence russe de plus en plus demandée
AnalysesSécurité

Crise sécuritaire : l’influence russe bat son plein dans certains pays africains

by Chiencoro 22 avril 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Certains pays du Sahel et d’ailleurs en Afrique, confrontés à l’insécurité croissante, multiplient de nouveaux partenariats dits stratégiques en matière de sécurité avec la Russie.

Confrontés aux crises sécuritaires, liées notamment à l’activisme de plusieurs groupes terroristes et certains phénomènes, les pays du Sahel et d’ailleurs en Afrique multiplient de nouveaux partenariats dits stratégiques en matière de sécurité. De nouveaux partenariats susceptibles ou jugés susceptibles de leur permettre de mieux faire face à cette insécurité croissante dont les conséquences socio-politico-économiques ne sont plus un secret de polichinelle.

C’est dans cette optique que certains pays se tournent vers la Russie et sa puissance militaire. C’est le cas du Cameroun, qui fait face à de nombreuses crises sécuritaires dans ses régions anglophones et à l’est de ses frontières. Le 12 avril 2022, à travers son ministre délégué à la présidence en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo, le Cameroun et la fédération de la Russie, à travers le Général d’armée Sergueï Choïgou, ont paraphé un nouvel accord de coopération militaire.

Selon Africa Presse, cet accord de 13 pages vient renforcer les relations bilatérales entre ces deux État.

Le contenu de l’accord

Ces deux pays disent qu’ils revendiquent les mêmes principes de « souveraineté, égalité, du respect mutuel des intérêts et non-intervention dans les affaires intérieures… » Ce qui approuve, selon eux, « l’importance du dialogue en matière de sécurité internationale et régionale, de stabilité et de compréhension mutuelle dans le domaine de la politique de défense des États Parties. »

En son article 2, ce document indique que les deux pays conviennent entre autres de l’échange d’opinions et d’informations en matière de politique de défense et de sécurité internationale, de développement des relations dans le domaine de la formation conjointe et l’entraînement des troupes, d’enseignement militaire, de médecine, de topographie ou encore d’hydrographie militaire. L’échange d’expériences, de maintien de la paix et d’interaction dans des opérations de soutien à la paix sous l’égide des Nations unies, font également partie des dispositifs de cet accord comprenant en 15 articles.

Cet accord, à en croire Africa Presse, a une durée de cinq ans renouvelables. Il entre « entre en vigueur trente (30) jours après la réception par voie diplomatique de la dernière notification écrite relative à l’accomplissement par les Parties des procédures internes requises. »

D’autres pays

Comme au Cameroun et en Centrafrique, l’influence russe va crescendo dans d’autres pays en Afrique. Au Mali, un nouvel accord de défense a été signé en 2019 avec la Russie. Avec les nouvelles autorités de transition, un nouvel accord ou un amendement de cet accord de 2019 aurait été obtenu avec Moscou. Ce qui est sûr : Bamako réceptionne ces derniers mois de nouveaux équipements russes au profit de l’armée malienne, dans le cadre d’un partenariat dit de « sincère et historique ».

Au Burkina Faso, un autre pays victime d’insécurité, la présence russe est de plus en plus réclamée par certains. Pour l’Occident et les organisations internationales et sous-régionales, cette influence croissante russe n’est pas sans crainte.

Chiencoro Diarra

22 avril 2022 0 comments
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Une nouvelle mariée à la tâche
Exclusif

Vie de couple ramadanesque : accompagner les nouvelles mariées

by Mikailou Cissé 21 avril 2022
written by Mikailou Cissé 3 minutes read

Pendant le mois de ramadan, les nouvelles mariées traversent de dures épreuves dans leur vie de couple. Ce qui nécessite accompagnement au sein de leurs familles.

Quatrième pilier de l’islam, le jeûne est un exercice de foi auquel se livrent tous les fidèles musulmans en état d’observer le mois de ramadan. Pendant ce 9e mois du calendrier lunaire, qui dure entre 29 et 30 jours, les femmes, notamment les nouvelles mariées, sont confrontées à d’énormes difficultés.   

En plus des obligations de l’islam, qui leur recommande l’exemplarité dans le comportement et la prise de parole, elles doivent faire tout ce qui est nécessaire pour leurs maris et belles-familles. « C’est [elles] qui préparent la rupture pour la famille, [elles doivent] apprendre l’islam […], s’habiller très bien et contrôler [leur] démarche pour ne pas attirer l’attention sur elles », explique l’islamologue Baldé Aboubacar, cité dans cet article sur le rôle des femmes durant le mois de ramadan.

« Un choc indescriptible »

Au Mali, comme dans la plupart des pays à forte communauté musulmane, le jeûne est une période assez particulière. Ce mois —   « au cours duquel le Coran a été « descendu » comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement », pour citer le livre saint des musulmans — s’annonce habituellement par de nombreux mariages. Chaque célibataire voulant avoir une compagnie pour la corvée quotidienne de ce mois. Ces jeunes dames, nouvellement mariées, doivent faire face aux contraintes de ce « mois béni » pour les musulmans.

Mois de solidarité, de communion, d’aide aux personnes démunies, le ramadan est la période durant laquelle de nombreux repas sont partagés en famille ou avec la communauté. Plusieurs mets sont alors préparés et servis à la rupture, augmentant ainsi les charges de la ménagère dans les familles musulmanes. Cette situation n’est pas facile à gérer pour certaines jeunes mariées.

Madame Cissé Kadidia Dama est enseignante au fondamental et mère au foyer. Elle explique à Sahel Tribune le changement radical qui est intervenu dans son mode de vie, quelques jours après son arrivée dans sa famille d’accueil. Elle trouve cette situation comme « un choc indescriptible ». À en croire ses propos, elle n’avait jamais « ressenti autant de pressions sur sa personne ».

Le changement de statut social, les nouvelles responsabilités, les préparatifs pour assurer le nécessaire pour la rupture du jeûne constituent une dure épreuve pour la quasi-totalité de nouvelles mariées. Cette année, elles font face à une situation très particulière : la flambée des prix des denrées alimentaires. En effet, en raison de l’embargo sur le Mali, depuis le 9 janvier 2022, le prix de la plupart des produits de première nécessité a pris l’ascenseur. Ce qui met ces jeunes dames dans une situation « inconfortable ».

Accompagner les nouvelles mariées

Des sachets plastiques à la main, Madame Dicko Yèlorè Barri, élève en classe de terminale, revient du marché ce jour-là, désemparée en raison de la flambée des prix. « Tout est cher !, se plaint-elle. Avec la hausse du prix des produits de première nécessité, il est très difficile de se procurer en quantité et en qualité des produits dont on a besoin sans effectuer des va-et-vient entre les nombreux stands du marché ».

Face à cette situation des nouvelles mariées durant ce  mois de ramadan, les belles-familles se doivent de les assister et les accompagner dans leur tâche afin d’amoindrir leurs souffrances. C’est ce que pense Aminata Maïga, mère de trois filles, toutes non mariées, belle-mère de deux jeunes dames nouvellement arrivées.

Après trente ans de vie conjugale, cette vieille dame insiste sur l’accompagnement des jeunes mariées par les familles d’accueil et les familles d’origine pour une meilleure gestion de cette période moins facile. « La plupart de ces jeunes dames sont peu expérimentées dans la cuisine, surtout les préparations durant le mois de ramadan », témoigne Aminata Maïga. Pour elle, laisser ces nouvelles mariées toutes seules se débrouiller reviendrait « à accepter et consommer ce qu’elles cuisinent, peu importe la qualité ».

Mikailou Cissé

21 avril 2022 0 comments
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Camp de réfugiés dans la région de Mopti
ExclusifSécurité

A Mopti, sur les cendres froides du malheur des veuves et orphelins déplacés

by Sahel Tribune 20 avril 2022
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Sur les sites spontanés de Medina-coura et Barbé II abritant des centaines de déplacés internes, à Mopti, nombreux sont les veuves et les orphelins qui manquent pratiquement de tout. Reportage.

Il était 16 heures, ce jour-là, quand nous nous sommes rendus à Tibo. C’est un sous-quartier de Medina-coura, en périphérie à environ cinq km de Mopti. A Tibo, se trouve un site spontané accueillant des personnes déplacées internes.

Des cases construites en paillettes, des arbres, des points d’eau potable et quelques têtes de bovins. Non encore clôturé, cet endroit ne passe pas inaperçu, notamment pour les usagers de la route principale, encore en chantier, reliant Mopti ville et Medina-coura.

Parmi les personnes ayant trouvé refuge sur cet espace, figurent des veuves et orphelins. C’est le cas de Pindou Diakité, âgée de 30 ans, teint clair et mère de deux enfants. Après la mort de son mari, Amadou, elle a quitté Sio, localité près de Sofouroulaye, à une vingtaine de km de Mopti. Par qui ? Elle pointe un doigt accusateur à l’encontre des éléments de groupes qualifiés de terroristes opérant dans la zone. Depuis trois ans, elle habite dans ce camp. « Je vis ici [à Tibo] chez des proches avec mes deux enfants âgés de 11 et 5 ans », fait remarquer la veuve Pindou, en fulfulde.

Depuis que les régions du centre (Ségou, Mopti) sont devenues un foyer d’instabilité, les populations fuient les violences liées notamment aux conflits locaux et l’activisme des groupes qualifiés de terroristes. Elles viennent se mettre à l’abri sur des sites dans les grandes villes comme Sikasso, Ségou, Bamako et Mopti.

🚨📊

Dernière mise à jour infographique sur l’évolution des déplacements forcés au 🇲🇱 Mali & ses pays voisins.

Le nombre des personnes contraintes de fuir s’accroît 📈 en raison de l’insécurité, des conflits, & des effets du changement climatique.

+ déplacement = + de besoins pic.twitter.com/b62Waw2bo8

— UNHCR Mali (@UNHCRMali) December 17, 2021

Au niveau de la Direction régionale du développement social et l’économie solidaire de Mopti, à Sévaré, il est difficile d’avoir des chiffres exacts sur le nombre total des veuves et orphelins, parmi les personnes déplacées internes. A ce jour, il n’existe pas de données sur leur nombre total — à part le cas des veuves vivant sur les sites officiels s’élevant à 38 personnes. Il n’y a pas non plus d’actions spécifiques en leur faveur. Cependant, à en croire Mme Sylla Fadimata Maïga, gestionnaire de sites au niveau de la Direction régionale, « à chaque fois qu’on fait des distributions, on les priorise ».

La division protection sociale de la Direction régionale de développement social et de l’économie solidaire estime à 39 le nombre de sites accueillant les déplacés internes, dont 12 sites de regroupement. Ce qui couvre, en tout, vingt-sept mille cent vingt-cinq ménages pour un total de sept-cent soixante-trois mille quatre cent quatre-vingt-seize individus.

Un site parmi d’autres

Dans le camp de Tibo, le cas de Pindou Diakité n’est pas isolé. D’autres veuves, plus d’une dizaine, sont venues majoritairement de villages situés dans la région de Bandiagara. Ou encore de localités du cercle de Djenné. Elles sont toutes principalement confrontées, avec leurs enfants, à des problèmes de nourriture. Les enfants ne sont pas encore inscrits à l’école, pas plus que des documents d’état civil n’ont été établis pour eux, selon le responsable du site.

« J’ai besoin de nourriture et d’argent pour pouvoir prendre soin de moi et de mes enfants », confie Pindou qui affirme n’avoir jamais reçu d’aide autre que celle de ses proches. La seule activité génératrice de revenus que certaines mènent pour subvenir à leurs besoins, tant bien que mal, est la vente de lait.

Dans la commune de Mopti, Tibo est un site parmi d’autres abritant des déplacés internes. A quelques km de Sévaré, près du poste de contrôle, se trouve le site de Barbe II. Contrairement à Tibo, la vue de ce site est moins troublante.

On y voit des maisons construites en ciment ou encore en chantier, des cases couvertes de bâches UNHCR [Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés]. Dans le décor également : des panneaux solaires, des antennes paraboliques, un puits au milieu de la concession, près d’une maison de type RHU [Refuges House Unit ou encore unité de logement pour les réfugiés], un hangar aménagé pour servir de parking à moto, deux autres faisant respectivement office de mosquée et de lieu d’échanges des hommes, des moutons attachés à quelques endroits, des poubelles ainsi que d’autres kits sanitaires comme ceux de lavage de mains.

« Cela fait trois ans, que j’ai quitté mon village pour venir ici. Avec l’aide de mes proches, j’ai acquis ce terrain sur fonds propre », nous apprend Issa Dicko, responsable du site et marabout parlant plusieurs langues comme le fulfulde, le dogoso, le sonrhaï, le bamanankan et un français approximatif. « Je suis le premier à occuper cet espace. Nous avons tout abandonné et sommes venus nous y installer pour sauver nos vies », a ajouté celui qui héberge, selon ses propres chiffres, 262 ménages ayant fui les violences.

« Mon mari n’a pas pu surmonter cet épisode douloureux »

Aïssata Adjango et Kadidia Iro Hogon font partie de ces 262 ménages. Aïssata est originaire du village de Sélikanda, dans la commune de Sokoura (Bankass). Pour sauver leurs vies, son mari et elle ont été contraints de rallier Sévaré avec leurs six petits-enfants. A ses dires, ils ont tout laissé derrière eux au village.

« Nous avons reçu un ultimatum de quitter le village. Nous sommes ici à l’abri des attaques. Nous avons laissé nos maisons, nos champs et tous nos biens là-bas », raconte Aïssata, 60 ans, assise sur une natte en plastique sous le hangar, la voix émue.

« Quand nous sommes venus ici, en raison de la situation difficile dans laquelle nous nous sommes retrouvés, mon mari n’a pas pu surmonter cet épisode douloureux. », a-t-elle ajouté, en larmes. Leurs six enfants ont tous migrés vers la Côte d’Ivoire laissant ainsi Aïssata toute seule avec ses petits-enfants inscrits dans une école franco-arabe de Barbé II.

Pour M. Mahamadou Talata Maïga, chargé des cours de psychologie à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB), perdre un parent proche, surtout en ce qui concerne les veuves et orphelins déplacés, n’est jamais facile au sein d’une famille. Du point de vue psychologique, il y a, selon ses explications, le risque de traumatisme qui va les suivre pendant longtemps. Ce qui n’est pas sans conséquences : la détresse, la dépression, le sentiment d’abandon et celui de culpabilité pour certains. « Psychologiquement parlant, tous ces sentiments conjugués [mettent] effectivement ces populations mal à l’aise », explique M. Mahamadou Talata Maïga, qui estime que le premier niveau de prise en charge psycho-sociale est d’abord au niveau communautaire.

Maison de réfugiés dans un camp de la région de Mopti
Une maison de type RHU, refuges house unit ou unité de logement pour les réfugiés, construite par l’UNHCR [Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés] sur le site de Barbé II. ©Sagaidou Bilal/Sahel Tribune.

« Nous vivons ensemble en symbiose et en solidarité vu les difficultés qui nous ont réunis », témoigne un déplacé. Malgré les efforts du gouvernement malien, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) ainsi que d’autres ONG œuvrant dans l’humanitaire, le besoin alimentaire et financier se fait beaucoup sentir chez plus d’une veuve. Beaucoup sont sans activités génératrices de revenus.

« Nous avons eu différentes aides de la part du gouvernement malien, des ONG, fait savoir Issa Dicko, le responsable du site Barbe II. Mais nous souffrons, car nous manquons de tout. Nous avons des besoins sur le plan alimentaire, sanitaire et éducatif. »

Selon les chiffres du gouvernement malien et ses partenaires, Mopti est géographiquement la localité où se trouve le plus de personnes dans le besoin : 1,6 millions d’individus.

Dans le centre du Mali, fortement touché par la crise sécuritaire sans précédent que traverse le pays depuis 2012, les besoins, surtout alimentaires et financiers, sont quasi-permanents chez les personnes déplacées internes. Surtout au niveau des veuves, qui traversent des réalités socio-économiques assez dures après la perte de leurs conjoints.

Sagaïdou Bilal

20 avril 2022 0 comments
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Acquisition de nouveaux équipements militaires
A la UneSécurité

Armée malienne : nouvelle réception des équipements militaires russes

by Sahel Tribune 18 avril 2022
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C’est vers 1h du matin, heure bamakoise, ce lundi 18 avril 2022, qu’un nouveau cargo russe s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international président Modibo Kéïta. A son bord, des équipements militaires de dernière génération acquis dans le cadre de la coopération militaire entre le Mali et Russie.

Composé de deux hélicoptères de combat multi-rôle, des véhicules de combats et des radars de surveillances aériennes, ce lot de matériels a été accueilli par le chef d’État-major général des armées, le général de division Oumar Diarra. A en croire ce dernier,  ces hélicoptères ont la capacité de mener plusieurs missions, notamment la reconnaissance furtive, l’interception, l’attaque au sol, l’attaque sur une base aérienne terrestre ou sur un porte-avions.

Ces équipements qui viennent s’ajouter à plusieurs autres acquisitions, au cours du mois de mars 2022 ainsi qu’en 2021, entrent dans le cadre de la volonté des autorités maliennes de la transition de renforcer la capacité opérationnelle des forces armées de défense et de sécurité.

La rédaction

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Formation de EUTM à l'armée malienne
Sécurité

Mali : l’Allemagne arrête ses formations militaires EUTM sans partir

by Chiencoro 16 avril 2022
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En raison de la possible présence de « mercenaires russes », l’Allemagne a décidé, avec l’UE, d’arrêter ses formations militaires au profit des Forces armées maliennes de défense et de sécurité sans pourtant quitter le pays.

Au Mali, les défis à relever sont énormes. Dans beaucoup de villages, les femmes ne peuvent plus se rendre à la foire, les enfants sont privés d’école en raison des menaces djihadistes. Malgré cette situation morose, les autorités transitoires actuelles, au pouvoir depuis juin 2021, disent multiplier leurs partenaires militaires. Une volonté qui les ont orientées vers la Russie avec laquelle, soutiennent-elles, le Mali entretient une relation « d’État à État ». Ce que certains anciens partenaires stratégiques, notamment l’Union européenne, nient et sont convaincus, à raison ou à tort, de la présence du groupe de sécurité privée russe « Wagner » dans le pays.  

En raison de cette possible présence de Wagner, nombreux sont les partenaires européens, sur les pas de la France, à décider d’arrêter leur coopération militaire avec le Mali. L’Allemagne, un partenaire historique du pays pour avoir été le premier à reconnaitre son indépendance, ne fait pas exception en la matière.

Elle a annoncé sa volonté d’arrêter sa mission de formation dans le cadre du dispositif UE au bénéfice des forces armées maliennes de défense et de sécurité connue sous le nom de l’EUTM. « La coopération avec le Mali, avec la population, continue. C’est la mission EUTM qui ne peut pas continuer », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Madame Annalena Baerbock, après une audience de plus de trois heures accordée par le président de la transition, col. Assimi Kéïta, au palais de Koulouba.

« Le Mali souhaite travailler avec l’ensemble de ses partenaires »

Au cours de cette audience, mercredi 13 avril 2022, le président malien de la transition a justifié la coopération avec la Russie par la complexité de la crise malienne ainsi que de la décision « unilatérale » de la France de retirer ses militaires du territoire malien.

De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a indiqué que le Mali a pris note de « la décision qui a été prise » en ce qui concerne l’arrêt de la mission EUTM et qu’il la respecte. Toutefois, il a invité chaque partenaire du Mali à respecter les choix de l’État malien. « Ce pays fait ses choix en fonction de ses préoccupations comme l’Allemagne fait ses choix en fonction de ses préoccupations », a-t-il répliqué.

Le diplomate malien a réitéré la volonté des autorités maliennes à travailler avec l’ensemble de leurs partenaires. « Le Mali souhaite travailler avec l’ensemble de ses partenaires, y compris l’Allemagne, la Russie, la Chine, les États-Unis, a-t-il voulu rassurer. L’ensemble de ses partenaires qui souhaitent lui donner la main pour pouvoir travailler avec lui. »

Chiencoro Diarra

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Armée malienne
A la UneSécurité

Droits de l’homme : l’armée malienne prise au piège entre groupes djihadistes et ONG ?

by Sahel Tribune 16 avril 2022
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L’armée malienne est accusée d’exactions contre des civils par des organisations de défense des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Ces ONG dénoncent la lenteur du cours de la justice.

« Le Mali connait depuis 2018 une hausse des crimes de guerre et des violences contre les civils, en particulier dans les régions du Centre (Mopti et Ségou) », a indiqué Amnesty International dans un rapport publié le 13 avril 2022.  Sous le titre « Mali. Des crimes sans coupables : analyse de la réponse judiciaire aux crimes dans le centre du Mali ».

Dans ce rapport de 64 pages, Amnesty International précise que le Mali est confronté, depuis dix (10) ans, à un conflit armé interne. Opposant initialement l’armée malienne à des mouvements sécessionnistes du Nord alliés à des groupes affiliés à Al-Qaeda au Maghreb Islamique (AQIM). 

« Pire atrocité » 

Le 5 avril dernier, dans son rapport intitulé « Mali : Massacre perpétré par l’armée et des soldats étrangers », Human rights Watch (HRW) accusait également l’armée malienne d’exaction contre les civils dans le centre du pays. « Les forces armées maliennes et des soldats étrangers alliés auraient exécuté sommairement environ 300 hommes civils, dont certains soupçonnés d’être des combattants islamistes, dans la ville de Moura, dans le centre du Mali, fin mars 2022 », a déclaré HRW dans son rapport qui faisait suite à un communiqué du 1er avril de la Direction de la communication et des relations publiques des armées (Dirpa).

Ce communiqué annonçait la neutralisation de 203 combattants de groupes armés terroristes au cours d’une «opération d’opportunité aéroterrestre» menée du 23 au 31 mars dans la zone de Moura, cercle de Djenné. « Cet incident constitue la pire atrocité de ce type signalée au Mali au cours du conflit armé qui dure depuis dix ans », selon HRW.

Directrice pour le Sahel à Human Rights Watch, Corinne Dufka a exhorté à ouvrir une enquête indépendante et crédible sur cet incident. « Le gouvernement malien devrait enquêter de toute urgence et de manière impartiale sur ces massacres, y compris sur le rôle des soldats étrangers », a-t-elle demandé déclaré. Pour que ces enquêtes soient réellement indépendantes et crédibles, les autorités devraient solliciter l’assistance de l’Union africaine et des Nations Unies. » Cette demande d’enquête de l’ONU, introduite par la France, a cependant été bloquée par la Russie et la Chine au Conseil de sécurité de l’organisation. Moscou a même félicité l’armée malienne pour la reconquête de Moura.

« Le cours de la justice reste lent »

Cela est intervenu alors que la justice militaire malienne avait déjà annoncé l’ouverture d’investigations sur ces évènements de Moura. À la suite d’« allégations d’exactions présumées commises sur des civils (…), des enquêtes ont été ouvertes par la gendarmerie nationale sur instructions du ministère de la Défense et des Anciens combattants pour mener des investigations approfondies afin de faire toute la lumière sur ces allégations », peut-on lire dans un communiqué du procureur auprès du tribunal militaire de Mopti.

Selon Amnesty International, qui revient à la tâche après tous ces agissements, depuis 2018, « les autorités maliennes se sont engagées à plusieurs reprises […] à lutter contre l’impunité pour répondre aux droits des victimes et de leur famille à la justice ». Mais « en dépit de ces engagements, le cours de la justice reste lent, frustrant les victimes et leurs familles, et renforçant l’impunité », affirme cette organisation de défense des droits de l’homme, qui prend l’exemple sur les tueries d’Ogossagou et de Sobane Da.

« La lutte contre l’impunité est primordiale pour répondre au droit des victimes et de leurs familles à la justice et contribuer à la non-répétition des crimes contre les civils, a déclaré Samira Daoud, directrice du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Les autorités maliennes doivent concrétiser leurs engagements en plaçant la justice au centre de leurs actions ».

L’État-major général des armées maliennes, de son côté, « magnifie le professionnalisme des Fama », dans un communiqué du 5 avril 2022.

La rédaction

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Le Chef de l'Etat préside la 12ème édition du Conseil supérieur de l'agriculture
Actu

Mali : les autorités annoncent plusieurs mesures incitatives pour l’amélioration des productions céréalières

by Chiencoro 14 avril 2022
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A Bamako, la 12e session du Conseil supérieur de l’agriculture s’est tenue le mardi 12 avril sous la présidence du chef de l’État, Assimi Goïta. Après l’examen-bilan de la campagne écoulée, plusieurs mesures incitatives ont été annoncées pour l’amélioration des productions céréalières, cotonnières et animales au Mali.

Des échantillons de produits agricoles, végétal et animal du Mali, tels que la fibre de coton, le Niébé, la pomme de terre, le poison, la papaye, l’oignon et bien d’autres étaient exposés dans la salle des banquets de Koulouba, mardi 12 avril 2022.

Des récipiendaires
Des récipiendaires aux côtés du Grand Chancelier des Ordres Nationaux du Mali et du Président de la Transition 📷 Présidence du Mali.

Plusieurs acteurs du secteur agricole malien, dont la plupart habillés en cotonnade, étaient également présents en plus du Premier ministre et de certains membres de son gouvernement. Certains agriculteurs ont été décorés Chevalier de l’Ordre national et d’autres Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole par le Grand maître des Ordres nationaux du Mali.

Cette 12e session du Conseil supérieur de l’agriculture est intervenue moins d’un mois après la fête du coton à Koutiala. Elle a été l’occasion de faire la présentation du Plan de campagne consolidé et harmonisé, du bilan 2021 ainsi qu’à la programmation 2022. Le ministre du Développement rural, Modibo Kéïta, a dégagé l’état d’exécution du budget 2021, tout en soulignant les difficultés rencontrées au cours de la campagne écoulée. Avant  de présenter les prévisions 2023-2024.

Taux record de production

Dans l’immense salle des banquets, devant le président de la transition et ses proches collaborateurs, tous les yeux étaient fixés sur le projecteur que défilaient avec dextérité des techniciens acquis pour la cause. Au cours de l’année précédente, a indiqué le ministre Kéïta, les prévisions pour la production céréalière s’élevaient à 11 millions 300 776 tonnes. Mais les réalisations n’ont atteint que 9 millions 266 076 tonnes, soit un taux de réalisation de 82 %, a-t-il précisé. La non-atteinte des objectifs, selon le ministre, s’explique par la « mauvaise pluviométrie, l’insuffisance de l’offre d’engrais », l’insécurité ainsi que la pandémie de Covid-19.

Malgré tout, en termes de production céréalière, le Mali a été classé deuxième, dans l’espace Cédéao après le Nigéria, et premier dans la zone Uemoa, s’est réjoui le ministre de tutelle sous un tonnerre d’applaudissements.

En matière de production cotonnière, le Mali a fait une production record, depuis la création de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), en dépassant les prévisions qui étaient de 731 000 tonnes. Les réalisations se sont chiffrées à 776 000 tonnes, soit 106 % de réalisation. Ce résultat record s’explique, selon le ministre du Développement rural, par la fixation du prix d’achat du coton graine à 280 FCFA le kg du premier choix ainsi qu’à bien d’autres mesures incitatives de la part des autorités maliennes.

Réserver un quota de 30 % de la graine de coton aux éleveurs

 Le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Sanoussi Bouya Sylla, a indiqué, dans un discours lu un peu à la hâte, que ce résultat est en effet à mettre au compte du pouvoir de transition. Pour lui, c’est « la montée en puissance de notre vaillante armée qui a permis de rassurer les producteurs agricoles dans les zones de production, [de leur donner] l’espoir d’aller dans leur champ, de faire leurs récoltes et d’aller au marché ».

Toutefois, M. Sylla fait état de ce qui semble être un paradoxe. Malgré que le Mali soit premier producteur de coton, le prix du tourteau de coton est inaccessible aux éleveurs maliens. Il faut donc réserver un quota de 30 % de la graine de coton aux éleveurs sous l’égide de l’APCAM, a-t-il recommandé aux autorités intérimaires.

Le lancement de cette 12e session n’a pas été qu’un lieu de bilan. Il a aussi servi de cadre pour définir les défis à relever.Aux dires de M. Sylla, l’APCAM a pour ambition de faire des « paysans maliens des artisans de la paix et de l’unité nationale ». Ainsi, M. Sylla a sollicité également « un appui spécifique en intrants et équipements agricoles pour les femmes rurales et les jeunes ruraux du Mali qui sont les piliers de notre agriculture ».

Révision du prix de l’engrais

Dans son habituel treillis, le président Goïta n’a pas manqué d’instruire au gouvernement malien la révision du prix des engrais. Cela, dit-il, en raison de la « hausse excessive » du prix des engrais sur le marché mondial. Il a donc décidé « que la quotepart du producteur dans le prix du sac de 50 kg de l’engrais minéral soit fixée à 12 500 francs CFA ». Quant à l’engrais organique, la « quotepart est fixée à 2 500 francs CFA le sac de 50 kg ».

Plusieurs autres recommandations ont été faites par le président du Conseil supérieur de l’agriculture au gouvernement au cours de cette session. Il s’agit entre autres de doter le secteur du développement rural d’une loi de programmation des investissements dans le secteur agricole, de poursuivre le programme de pluies provoquées en début et fin de l’hivernage.

Aussi, il est recommandé de mettre en place un programme spécial de promotion de certaines productions céréalières et maraîchères de très grande consommation et accroitre l’utilisation des intrants locaux. Le tout pour permettre au secteur agricole de jouer le rôle qui lui revient dans le processus du développement économique, politique et social.

Chiencoro Diarra

14 avril 2022 0 comments
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Aliou Boubacar Diallo, Cheick Modibo Diarra et Housseïni Amion Guindo
A la UneAnalyses

Mali : l’échiquier politique national face à une inévitable reconfiguration

by Bakary FOMBA 11 avril 2022
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Alors qu’on ignore encore la fin de la transition malienne, l’échiquier politique national fait face à une inévitable reconfiguration. Analyse.

Depuis le coup d’État du 18 août 2020, qui a mis fin au régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), tout a l’air de changer sur la scène politique malienne, au point qu’une reconfiguration de l’échiquier politique national s’impose. Surtout avec la disparition de certaines figures majeures de la vie politique du pays, et la « déliquescence » de l’ancienne classe politique, qui ont du mal à répondre aux réelles attentes de nos populations.

Véritable problème de leadership

La disparition de l’ex-chef de file de l’opposition politique, Soumaïla Cissé, en décembre 2020 ; d’Ibrahim Boubacar Keïta en janvier 2022, et de Soumeylou Boubèye Maiga en mars dernier, a provoqué une inévitable reconfiguration de l’échiquier politique malien. Actuellement, on assiste à des déchirements internes au sein de l’Urd de Soumaila Cissé et du Rpm d’IBK, qui sont devenus des conflits ouverts après leur disparition. Cette situation s’explique par le fait qu’au Mali, les partis politiques sont généralement construits autour d’un seul individu ou d’un groupuscule. À la mort de celui-ci, qui était le principal financier du parti, un véritable problème de leadership s’y s’installe. Cela, parce qu’il n’avait pas préparé sa relève qui pourrait faire l’unanimité au sein du parti.

Au regard du climat politique actuel du pays, ces déchirements internes au sein de ces grandes formations politiques, risqueraient de porter un coup dur à leurs avenirs dans la sphère politique nationale dans la mesure où au-delà d’eux, existent autant d’autres partis-clés ou émergents qui se positionnent dans le contexte transitionnel. « Il y a une reconfiguration en cours. Au-delà même de la disparition de certaines grandes figures politiques, leurs partis étaient déjà arrivés en fin de course. C’est le cas de tous les partis du mouvement démocratique jusqu’à nos jours. Les conflits de succession dans certains d’entre eux les fragilisent juste davantage », explique à Sahel Tribune Boubacar Bocoum, analyste politique.

Continuité des rapports de force

À l’opposé de l’Urd, du Rpm ou de l’Asma-CFP où — depuis la disparition de leurs leaders principaux — sont animés de brouilles internes, l’Adp-Maliba, Rpdm, la Codem et Fare Anka Wuli restent stables. Selon des internautes avertis, cette stabilité au sein de ces grandes formations politiques reste un atout pour celles-ci lors des futures élections présidentielles.

En effet, les résultats de la dernière présidentielle ont fait d’Aliou Boubacar Diallo de l’Adp-Maliba, Cheick Modibo Diarra du Rpdm et Housseïni Amion Guindo de la Codem, des leaders politiques les mieux classés de la scène politique nationale. Cela, grâce à leurs positions respectives (3e, 4e et 5e) lors du premier tour de la présidentielle de 2018. Mais à ceux-ci s’ajoutent également plusieurs autres partis et groupements politiques, qui cherchent à avoir une bonne réputation aux yeux de l’opinion publique malienne avant les prochaines échéances électorales. C’est le cas par exemple du parti  Fare An Ka Wuli de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, candidat malheureux aux présidentielles de 2013 et 2018, membre du comité stratégique du M5-RFP.

Les rapports de force pourraient cependant continuellement évoluer jusqu’aux prochaines élections dont les dates ne sont toujours pas définies.

Nouvelle classe politique en gestation ?

Aujourd’hui, faut-il comprendre qu’au niveau de la classe politique malienne, il y a une « ancienne classe politique qui est en voie de disparition ». Ces partis, qui sont issus de la période de l’avènement de la démocratie, pour ne pas dire de l’Adema PASJ ou du mouvement démocratique, semblent avoir « montré leurs limites et qu’ils sont en quelque sorte en déliquescence, même s’il existe encore de grands cadres  à l’intérieur de ces partis », estime M. Bocoum.

Au regard d’un bilan mitigé pendant plus d’une trentaine d’années d’exercice démocratique, on se rend compte ainsi que ces partis ont de plus en plus du mal à mobiliser les populations. C’est ce qui fait penser à Boubacar Bocoum que ces partis sont « en train de mourir dans le cycle normal des choses ».

Aujourd’hui, il s’agit d’une nouvelle classe politique qui est en train d’émerger. Même si elle n’est pas totalement en place. Mais les esprits sont en train de migrer vers autre chose. Car après tant d’années d’exercice démocratique, force est de constater un manque criard de réel développement. Pendant cette longue période, on note surtout une absence totale de perspectives tangibles pour la jeunesse malienne qui constitue l’avenir du pays à moins qu’ils ne soient pas des jeunes inconscients ou « suiveurs ».

L’espoir est permis, dit-on. Les blocs peuvent évoluer vers des ensembles plus homogènes et solides afin de donner au paysage politique malien une nouvelle configuration propice au renforcement des formations politiques du pays.

Bakary Fomba

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Assimi Goïta-Vladmir Poutine
A la UneExclusifOpinion

Mali : « la Russie a les moyens de sa politique contrairement à son vieil ami »

by Chiencoro 10 avril 2022
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Ces derniers mois, la situation socio-politique du Mali et l’invasion de l’Ukraine par la Russie défraient la chronique nationale et internationale. Ces deux pays, en plus d’être des amis de longue date, sont aujourd’hui objets d’une polémique internationale en matière de respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

La Russie de Vladimir Poutine et le Mali d’Assimi Goïta, deux pays, deux continents, mais aux réalités politiquement similaires. Deux pays qui mettent quasiment au défi le monde entier.

Ces deux nations, « des amis historiques » depuis l’époque de l’ex-Union Soviétique et celle du président  Modibo Kéïta, traversent des moments difficiles qui se ressemblent à tout point de vue. La gestion de ces crises auxquelles elles sont confrontées écœure de plus en plus les organisations de défense des droits de l’homme ainsi que leurs pairs de la sous-région.

Des accusations et des sanctions

En raison de l’invasion de l’Ukraine, la Russie subit de plein fouet des sanctions de l’Union européenne ainsi que des Nations unies afin de forcer Vladimir à capituler. Mais peine perdue ? L’actuel maître absolu de Kremlin semble avoir choisi la voie du non-retour. En tout cas, jusqu’à l’atteinte de ses objectifs, s’ils ne sont déjà atteints.

À l’instar de la Russie, le Mali, depuis le 9 janvier 2022, vit sous des sanctions imposées par la Cédéao et l’Uemoa avec comme objectif d’amener le pouvoir militaire de Bamako à organiser, dans un délai raisonnable, les élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. Malgré cet embargo sur le pays, le colonel Assimi Goïta est jusqu’ici « imperturbable », pour reprendre un ancien soutien du pouvoir militaire qui a été retiré du Conseil national de Transition (CNT) et qui est retourné depuis dans sa mosquée.

Dans chacun de ces pays, les sanctions imposées par leurs pairs ont des répercussions sur la situation socio-économique de leur région respective. Une situation qui ressemble, pour certains, à une autoflagellation de la part des auteurs de ces décisions. 

Outre ces aspects, il faut noter aussi que ces deux pays, sous les régimes actuels, sont fréquemment accusés de violences contre des civils. Des analystes estiment d’ailleurs que le même groupe privé de mercenaires russes « Wagner », qui serait l’auteur des tueries au Mali, est le même qui tuerait également en Ukraine — en plus des forces officielles russes.

Conflit terroriste et instabilité politique

 Les dirigeants malien et russe courent-ils le même risque de se voir accuser de « crime de guerre et de crime contre l’humanité » ?

La similitude des réalités de ces deux pays, qui ont renouvelé leur coopération militaire sous le régime de transition militaire au Mali, ne saute plus aux yeux. Ces pays sont tous gouvernés par des chefs d’État « discrets » qui semblent avoir choisi la voie de la praxis plutôt que de la theoria.

Ce qu’il ne faudrait pas cependant manquer de signaler dans cette situation : c’est que la Russie a les moyens de sa politique contrairement à son vieil ami, qui est un pays en voie de développement, étouffé par une décennie de conflit terroriste et d’instabilités politiques.

Chiencoro Diarra 

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Formation sur la désinformation en période de crise et électorale
A la UneLes démystificateurs du Sahel

Lutte contre la désinformation au Mali : la Foundation Tuwindi initie ‘’La Grande Rédaction’’

by Cheickna Coulibaly 8 avril 2022
written by Cheickna Coulibaly 3 minutes read

Dans le but de lutter contre les infox en période électorale et de crise, Tuwindi en partenariat avec l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a initié, un atelier de rencontre entre différents medias. Cet atelier dénommé « la Grande rédaction », organisé à l’hôtel Badalogde de Bamako sis à Sébenicoro, du 05 au 07 avril, était placé sous la présidence du Directeur exécutif de Tuwindi, Tidiani Togola.

Consciente que la désinformation est en train de prendre l’ascendant sur la vraie information que ce soit la Télé, sur les réseaux sociaux ou à la radio, la Foundation Tuwindi a jugé nécessaire de se lancer dans la lutte contre la désinformation en période électorale et de crise à travers « La Grande rédaction » 1ère édition.

Formation des journalistes et blogueurs sur la lutte contre la désinformation
Formation des journalistes et blogueurs sur la lutte contre la désinformation. ©Tuwindi.

Durant trois jours, ce sont 20 journalistes d’organes de médias partenaires de Tuwindi, répartis en 4 groupes, et qui après une semaine de recherche sur des thématiques en rapport avec la désinformation, ont produit chacun un minimum de 8 articles en lien avec la désinformation en période électorale et de crise.

Espace de travail collaboratif

Selon les initiateurs, cette première édition de la Grande rédaction, va permettre la création d’un espace de travail collaboratif sous la forme d’une rédaction unique constituée de différents organes de médias. « Cette synergie suit et produit des contenus sur la désinformation en période électorale et de crises qui seront diffusés chez tous les organes membres de la Grande rédaction », a fait savoir M. Tidiane Togola dans son discours préliminaire, en présence du représentant de la Maison de la Presse du Mali, Mahamadou Talata et de M. Aboulaye Guindo, président de la communauté des bloggeurs.

Tidiani Togola
Tidiani Togola, directeur exécutif de la fondation Tuwindi. ©Cheickna Coulibaly/Sahel Tribune.

M. Togola  ajoute : « l’idée de la Grande rédaction, c’est de faire travailler ensemble des rédactions de différents types de médias dans le but pouvoir prendre en charge des questions d’intérêt public ou qui sont souvent difficiles à traiter pour des raisons politiques ou économiques. » Il a également fait savoir que son organisation projette de « réunir la Grande rédaction au moins 2 ou 3 fois par an » si toutefois les résultats de cette première édition étaient probants.

Présentation de la plateforme WUYA

 A sa suite, le représentant de la Maison de la Presse du Mali, M. Mahamadou Talata a rappelé le rôle important joué par le journaliste au moment d’informer le citoyen. Il a aussi jugé salutaire la volonté de Tuwindi de « rétablir la confiance entre le citoyen et le journaliste » en matière d’informations.

Le président de la communauté des bloggeurs — Doniblog, M. Aboulaye Guindo, abonde dans le même sens que son prédécesseur. Selon lui, 9 personne sur 10 sont tombées au moins une fois dans le piège des infox notamment sur les réseaux sociaux. Il espère qu’avec la Grande rédaction de Tuwindi, le métier du journalisme redorera son blason.

Les Travaux introductifs ont pris fin par la présentation de la plateforme de vérification de Tuwindi baptisée ‘’WUYA’’ qui signifie le ‘’mensonge’’ en français. WUYA, selon M. Togola, va permettre au citoyen de pouvoir faire des requêtes et aux professionnels de disposer des informations numériques vérifiées et vérifiables. « Un outil complémentaire pour rendre les informations numériques fiables de sorte à permettre au citoyen d’avoir des informations potables et utiles » déclare le Directeur exécutif de Tuwindi.

Cheickna Coulibaly

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Obsèques de Diango Cissoko à Bamako
ActuExclusif

Décès de Diango Cissoko : retour sur la cérémonie des obsèques nationales

by Chiencoro 8 avril 2022
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Au cours d’une cérémonie présidée par le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, un dernier hommage a été rendu un à feu Diango Cissoko, grand commis de l’État malien. C’était sur le terrain de football de Korofina, ce jeudi 7 avril 2022.

C’est sous le soleil de 10 h en ce mois d’avril que le terrain de football de Korofina, face au musée des femmes, « Muso Kunda », a accueilli des personnalités de différents rangs. Des ministres, des diplomates, des représentants d’ONG ou des familles et des proches du défunt Diango Cissoko, décédé le 4 avril 2022, en début du mois de ramadan.

Dans cette grande cour de ce terrain de football, des véhicules ministériels, personnels ou de transports en commun, étaient disposés de part et d’autre selon les consignes des agents de sécurité. Qui ne cessaient d’effectuer des va-et-vient en vue d’accueillir et d’orienter les personnalités attendues. Tous venus rendre un dernier hommage à cet ancien secrétaire général de la présidence du Mali, médiateur de la République, aussi ancien Premier ministre et secrétaire permanent du président de la République pour le centre.

Grand serviteur de l’administration malienne

« Papa serait certainement ému de vous voir tous ici aujourd’hui, aussi nombreux, pour lui rendre un dernier hommage ». C’est par ces termes que Madame Diallo Fanta Sissoko, fille du défunt, a introduits son témoignage, au nom de sa famille, lors de cette cérémonie nationale des obsèques.

Drapée dans un hijab noir avec un foulard de même couleur autour du cou, Fanta Sissoko, debout devant la dépouille mortelle de son père, a présenté, dans une voix nouée, toute la gratitude de sa famille aux personnes qui les ont soutenus dans ces moments difficiles. « Mon père est parti après seulement une dizaine de jours de combats contre la maladie. Tout doucement, comme il a toujours été, sans déranger personne », a-t-elle témoigné. Et de poursuivre en ajoutant : « Par ta disparition, le Mali perd un de ses plus grands fils » qui était à la fois « l’architecte et le bâtisseur de l’administration malienne que tu as servie toute ta vie durant avec amour et sacerdoce ».  

Ses anciens collaborateurs ont vu en lui un homme rigoureux, ponctuel, courtois et attaché au travail bien fait. Selon le Pr Baba Berthé, ancien ministre et directeur de la CMDT, dans un grand boubou et un bonnet noir, ce grand commis de l’État était pétri de valeurs du Mandé.

« Une motion particulière au président de la transition »

Au cours de cette cérémonie, le président malien de la transition, le Col. Assimi Goïta, était représenté par le grand chancelier des Ordres nationaux, le général de brigade Amadou Sagafourou Guèye. Dans un grand boubou noir accompagné d’un chapeau noir, celui-ci a laissé entendre que Diango Cissoko s’est toujours fait remarquer par son intelligence, son abnégation dans le travail ainsi que sa soif d’apprendre. Ce qui se traduit par les immenses productions qu’il a laissées pour la postérité. « Le Mali vous sera éternellement reconnaissant », a rassuré le Grand Chancelier des Ordres nationaux du Mali.

Cet amour pour le travail bien fait a valu au défunt plusieurs distinctions, de 1982 à 2013. Il a reçu successivement la Médaille de chevalier de l’Ordre national, d’Officier de l’ordre national, Commandeur de l’ordre national et de Grand Officier de l’Ordre national du Mali.

« Nous voulons réitérer notre sincère reconnaissance aux autorités de la transition pour le soutien multiforme et toutes les actions entreprises durant cette période. Une motion particulière au président de la transition, SE le colonel Assimi Goïta, pour son implication personnelle », a exprimé la fille du défunt.

Par sa disparition, Diango laisse « un grand vide pour sa famille et qui ne sera jamais comblé ».

Chiencoro Diarra

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Diango Cissoko
A la UneActu

Diango Cissoko, ancien Premier ministre malien, fut lauréat du prix Malouet

by Sahel Tribune 7 avril 2022
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Diango Cissoko, ancien Premier ministre malien, est décédé, dans la nuit du lundi 4 au  mardi 5 avril 2022, dans une clinique de Bamako à l’âge de 74 ans. Pour rendre hommage à cet administrateur discret, nous revenons sur son ouvrage « La rédaction administrative ».

Editée en décembre 2005 par les Editions Imprimeries du Mali (EDIM-SA), la « Rédaction administrative » vaudra à cet homme d’Etat le prix Malouet. Décerné par l’Académie des Sciences Morales et Politiques de l’Institut de France, ce prix récompense chaque année des ouvrages de référence ou des thèses de doctorat imprimées.

Cet ouvrage, né de l’expérience de son auteur dans les administrations et dans l’enseignement, est destiné aux administrateurs, gestionnaires, étudiants, usagers de l’administration. Il s’agit ainsi d’un outil de travail, de formation continue, qui témoigne de la qualité de son auteur : un homme de culture, qui a servi dans les administrations publiques maliennes durant des années.

Né en 1948 à Kita, Diango Cissoko a été Premier ministre, du 11 décembre 2012 au 5 septembre 201, durant la transition de Pr Dioncounda Traoré. Il a été aussi secrétaire général à la présidence du Mali ainsi que secrétaire permanent du président de la République pour le centre. Ses obsèques ont lieu ce jeudi 07 avril 2022.

La Rédaction

7 avril 2022 0 comments
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Oumar Mariko, président du Sadi
A la UnePolitique

Mali : Dr Oumar Mariko, victime de ses joutes verbales « agressives » ?

by Sahel Tribune 6 avril 2022
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Depuis  ses années estudiantines, Dr Oumar Mariko est reconnu pour son franc parler ainsi que ses joutes verbales souvent agressives. Incarcéré plusieurs fois, il est à nouveau interpellé.

Incarcéré le 7 décembre 2021 officiellement pour « injures grossières » à l’encontre du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, Oumar Mariko, président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), a bénéficié le 4 janvier 2022 d’une liberté provisoire.

Trois mois plus tard, cette figure de la scène politique malienne, ancien membre du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), a été à nouveau interpellé. Une interpellation qui intervient suite à une sortie au cours de laquelle Oumar Mariko tire à boulets rouges sur les Forces armées maliennes de Défense et de sécurité en évoquant les possibles « exactions » que certains leur reprochent à tort ou raison dans certaines de leurs dernières opérations, notamment à Moura.

« Une révolution est à faire » ?

« Lorsqu’un peuple ne se sent pas libre chez soi, quand un peuple ne se sent pas maître de son destin, une révolution est à faire », a-t-il déclaré lors de son intervention au Panel de haut niveau organisé sur le 31 ans de démocratie au Mali. Qui a regroupé plus acteurs du mouvement démocratique malien de 1991.

Oumar Mariko est-il victime de ses joutes verbales souvent agressives contre les régimes qui se sont succédé depuis l’élection de l’ancien président Alpha Oumar Konaré ? Difficile de répondre ouvertement à cette question dans le contexte actuel du pays. Néanmoins, certains lui reprochent d’avoir soutenu le coup d’État de 2012 du capitaine bombardé Général (Amadou Haya Sanogo) et de critiquer maintenant le pouvoir de transition actuel au Mali.

Sahel Tribune

6 avril 2022 0 comments
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Energie solaire
Planète

Rapport du GIEC : diviser les émissions de gaz à effet de serre par deux d’ici à 2030, c’est possible

by Sahel Tribune 5 avril 2022
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Clôturant la trilogie ouverte en août 2021 – avec son rapport sur la « science du changement climatique » suivi en mars 2022 par celui sur les « impacts et adaptation » –, le GIEC (Groupement intergouvernemental sur l’étude du climat) rend public ce lundi 4 avril 2022 son nouveau rapport sur l’« atténuation ».

Initiée en 2018, cette somme signée par 278 scientifiques du monde entier dresse l’état des connaissances scientifiques sur les options de réduction des émissions (« l’atténuation » du titre) de gaz à effet de serre.

L’ouvrage s’ouvre sur le bilan des émissions passées et présentes et les perspectives d’émissions futures. Il balaie ensuite les options de réduction des émissions par grands secteurs ou systèmes, avec une attention particulière portée à la demande et à la capture du carbone.

Il se conclut par une discussion des politiques de lutte contre le changement climatique, leur financement et les innovations qu’elles requièrent ; le tout au prisme du développement durable.

Nous présentons ici les principaux messages du rapport, en incitant les lecteurs curieux à partir à la découverte de cette documentation très riche.

Des émissions à la hausse malgré une mobilisation mondiale

Le point de départ est que des politiques de lutte contre le changement climatique sont maintenant en vigueur dans de très nombreux pays, et dans de très nombreux secteurs. Très variées, ces politiques « couvrent » déjà plus de la moitié des émissions mondiales.

Cette mobilisation se traduit aussi par des plans de décarbonation de plus en plus ambitieux : un nombre croissant de pays s’engageant maintenant vers la neutralité carbone à l’horizon 2050. Les efforts ne sont pas l’apanage des gouvernements nationaux : ils existent aussi, de plus en plus nombreux, aux échelles régionales et locales et dans le secteur privé, à travers par exemple des réseaux de villes qui s’engagent vers la neutralité carbone.

Il n’en reste pas moins que malgré cette mobilisation, les émissions de gaz à effet de serre mondiales continuent d’augmenter.

Même si le rythme de leur croissance s’est ralenti, elles n’ont jamais été aussi élevées en valeur absolue. La chute brutale observée en 2020 du fait du Covid est déjà largement résorbée. Et les plans nationaux, pour ambitieux qu’ils soient, nous laisseraient en 2030 largement au-dessus des niveaux d’émissions compatibles avec les objectifs que la communauté internationale s’est fixés à Paris en 2015.

Ampleur de la baisse des émissions de CO₂ au niveau mondial et par secteur d’activité pendant le confinement. CC BY-NC-ND

En fait, pour éviter que les températures moyennes à la surface du globe ne dépassent 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle – objectif « aspirationnel » de l’accord de Paris – il faudrait une division par deux des émissions de gaz à effet de serre entre aujourd’hui et 2030, et l’atteinte de zéro émissions nettes de CO2 à l’échelle mondiale à l’horizon 2050.

Réduire les émissions de 20 % à l’horizon 2030 et atteindre la neutralité CO2 vers 2070 s’avère nécessaire pour avoir une chance raisonnable de tenir l’objectif de limiter la hausse des températures en deçà de 2 °C.

Des réductions à un coût raisonnable

De telles réductions d’émissions nécessitent des transformations majeures dans tous les secteurs. De ce point de vue, le rapport est prudemment optimiste.

En effet, de nombreuses options de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont vu leur coût diminuer très rapidement en quelques années. La production d’électricité à partir de panneaux solaires photovoltaïques, par exemple, est devenue en dix ans compétitive avec la production d’électricité à partir des combustibles fossiles.

Les options de réduction des émissions disponibles permettent d’envisager, à coût raisonnable, de diviser les émissions par deux d’ici à 2030. Les coûts varient évidemment d’une région à l’autre, et ils doivent être pris avec précaution du fait des importants effets de système (construire de nouvelles lignes de courant pour acheminer la production d’électricité éolienne, construire les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques).

Mais ce constat est valide pour les systèmes énergiques, l’agriculture et la forêt, le bâtiment, les transports, l’industrie ou encore dans les systèmes urbains.

Sélectionner les pratiques agricoles qui permettront d’accroître le stock de carbone des sols. Jansen Lube/Flickr, CC BY

Des solutions multiples

Point important, les options d’atténuation disponibles sont de natures multiples : elles consistent en l’adoption de technologies « propres », mais aussi en des transformations des modes de production et de consommation, des infrastructures ou des organisations sociales.

Dans les transports, par exemple, on peut réduire la demande via l’optimisation des chaînes d’approvisionnement, le télétravail, ou la dématérialisation ; construire des infrastructures qui permettent aux ménages d’utiliser des modes de transport peu ou pas émetteurs, comme les transports en commun ou les mobilités dites « actives » (vélo, marche, etc.), en plus d’améliorer les véhicules individuels en les rendant plus légers, moins consommateurs d’énergie, et en les électrifiant.

Promouvoir les déplacements actifs. Javier Garcia/Unsplash

Toute la difficulté est de surmonter les nombreuses barrières à la mise en œuvre de ces solutions.

Les premières sont financières, et le rapport explore en détail les différentes solutions par lesquelles l’épargne, privée en particulier, pourrait être mieux dirigée vers les actions de réduction des émissions.

Les secondes sont technologiques, et le rapport offre de nombreuses pistes pour mieux catalyser les efforts de recherche et développement publics et privés, afin de développer des solutions de décarbonation dans les secteurs où les émissions sont les plus difficiles à réduire, comme la production de ciment ou l’aviation.

Les troisièmes sont institutionnelles. Par nature dépendantes des configurations politiques propres à chaque pays ou à chaque région, elles s’avèrent néanmoins omniprésentes et requièrent tout autant d’attention.

Les quatrièmes sont d’ordre physique : les bâtiments, les routes, les usines, en résumé toutes les installations à durée de vie ayant une influence déterminante sur nos émissions et sur notre capacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le rapport souligne à quel point nos choix en la matière, aujourd’hui, sont déterminants. Continuer à investir dans des infrastructures émettrices bloquerait ainsi nos économies sur un sentier à hautes émissions ou créerait des « actifs échoués » par la suite.

Des bénéfices « non climatiques » à la réduction des émissions

Plus largement, accélérer la réduction des émissions n’ira pas sans friction avec les autres grands objectifs que se donnent les sociétés.

Le rapport montre en effet qu’à court terme, les transformations induites par la réduction des émissions ont un coût économique et social, inégalement distribué selon les pays, les régions ou encore les secteurs économiques, mais bien réel.

En réponse, le rapport explore les options de transition « juste », qui permettent à tous de trouver leur place dans un futur monde bas carbone. Il souligne aussi que de nombreuses options de réduction des émissions ont des bénéfices additionnels « non climatiques ». Par exemple, limiter la combustion d’énergies fossiles, en plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre, diminue les polluants locaux néfastes pour la santé.

Il montre que lever les obstacles à la réduction des émissions revient souvent aussi à lever les obstacles à la réalisation d’autres objectifs sociétaux, dans le domaine de l’accès au logement par exemple.

Il rappelle enfin que les efforts associés à la réduction des émissions sont à mettre en regard des risques associés à une moindre action. Comme le souligne le rapport « impacts et adaptation » de mars 2022 : « Le changement climatique menace de plus en plus la santé et les moyens de subsistance des populations du monde entier, et entraîne des impacts sévères potentiellement irréversibles sur la nature. »

En évitant les impacts du changement climatique les plus sévères, l’atténuation est donc incontournable pour réduire la pauvreté et la faim, améliorer la santé et le bien-être ou encore fournir de l’eau.

Plongez-vous dans le « résumé pour décideurs »

En termes d’action, le rapport dessine des ensembles de politiques publiques à tous les échelons, pour inciter à la réduction des émissions, lever les obstacles et modifier les trajectoires de développement.

Il insiste aussi sur la nécessaire implication de l’ensemble des acteurs sociaux – entreprises, secteur financier, société civile, citoyens… – pour prendre des mesures immédiates et ambitieuses afin de réduire rapidement les émissions de GES et de nous éviter – et d’éviter à nos enfants – d’avoir à affronter, plus tard, des défis autrement insurmontables.

Le rapport « atténuation » est disponible en intégralité en ligne, tout comme son résumé technique et son résumé pour décideurs. Ce dernier document, d’une quarantaine de pages, constitue le meilleur point d’entrée pour partir à la découverte de ce nouveau document du GIEC.

Céline Guivarch, Économiste au Cired, directrice de recherche, École des Ponts ParisTech (ENPC) and Franck Lecocq, Chercheur senior en économie, directeur du Cired, AgroParisTech – Université Paris-Saclay

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation
5 avril 2022 0 comments
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Mois de ramadan et cherté de la vie
A la Une

Ramadan, canicule, EDM-SA, bras de fer Bamako-Cedeao… les populations souffrent

by Sahel Tribune 4 avril 2022
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Au Mali, comme dans la plupart des pays musulmans, le mois de ramadan, période de jeûn, a débuté le 2 avril. Un début qui intervient dans une période de canicule, de coupures intempestives d’électricité, de flambée des prix des denrées alimentaires sans rappeler le bras de fer entre le pouvoir de Bamako et la Cedeao.

Nous sommes dans une période généralement très chaude au Mali. Du coup les besoins du corps en eau s’augmentent. S’abstenir de manger et de boire pendant près de 14 heures en cette période relève d’une aventure de combattant.

Pendant les périodes les plus chaudes, il est d’ailleurs recommandé de boire environ 2,5 litres d’eau. Cette période recommande également des aliments riches en eau comme le concombre, la salade verte, la courgette, la tomate, le chou-fleur, le poivron afin de récompenser les pertes.

Cette année, en plus de la canicule, les fidèles musulmans maliens devront supporter aussi les coupures intempestives de la société Énergie du Mali (EDM-SA).

Durant la journée ou encore la nuit, selon les régions ou les localités, difficile de compter sur les climatiseurs ou les ventilateurs. L’EDM-SA tape sur les nerfs avec ces coupures sempiternelles. Or, les Maliens souffrent déjà énormément et ont de la peine à supporter les dépenses de ce « mois béni » en raison de la cherté du marché due en grande partie à l’embargo sur le pays.

La situation dans le pays, durant ce mois de ramadan, est donc au rouge. Il est important pour les populations que le pouvoir de Bamako et la Cedeao parvienne à un compromis le plutôt possible. Les autorités devraient aussi  subventionner des produits de première nécessité afin de soulager les fidèles dans leur exercice de foi. En attendant la pluie, l’EDM-SA doit revoir sa copie.

Sahel Tribune  

4 avril 2022 0 comments
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Des soldats de la force Barkhane à Gao
A la UneSécurité

Mali : le gouvernorat de Gao reproche à Barkhane de réaliser de micro-trottoir

by Sahel Tribune 30 mars 2022
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Au Mali, le gouvernorat de la région de Gao reproche  à la Force Barkhane de mener des « interviews » pour requérir les avis des habitants sur leur départ annoncé du pays.

Dans une correspondance datée du 24 mars 2022, adressée au représentant du Commandant de la Force Barkhane de la région de Gao, le Gouvernorat de la dite localité affirme avoir constaté «  que des éléments de la Force Barkhane s’adonnent […] à des interviews autrement appelées « micro-trottoir » » dans les rues de Gao. Et cela, poursuit le courrier, pour des « fins de requérir l’opinion des habitants sur le départ du Mali » de Barkhane.

Pour le gouvernorat de la région de Gao, « une telle entreprise,[qu’il juge] de mauvaise foi, ne saurait être acceptée, car, estime-t-il, elle n’est ni le rôle, ni dans le mandat » de la force Barkhane.

De ce fait, la dite Force est invitée à « mettre fin à cette velléité aux fins de ne pas davantage écorcher les relations de coopération et de partenariat entre les deux Etats (entre le Mali et la France)».

Outre cela, il leur a été  demandés de demander l’avis des autorités compétentes avant « d’entreprendre toute action » dans la localité concernée, au risque d’engager leur « responsabilité pour tout incident survenu ».

Pour rappel, la France et ses partenaires européens et canadiens ont annoncé, le 16 février dernier, le retrait des forces Barkhane et Takuba du Mali, suite à des brouilles diplomatiques entre Bamako et Paris, depuis plusieurs mois. Pour certains observateurs avisés, ce courrier en dit long sur l’état d’escalade entre Bamako et Paris.

Sahel Tribune

30 mars 2022 0 comments
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Commémoration du 26 mars
Actu

26 mars au Mali : l’hommage du colonel Assimi Goïta aux martyrs du mouvement démocratique

by Sahel Tribune 28 mars 2022
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Au Mali, le président de transition Assimi Goïta a procédé, le samedi 26 mars, au traditionnel dépôt de gerbe de fleurs au pied du monument dédié aux Martyrs du mouvement  démocratique de 1991. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement et des diplomatiques accrédités dans le pays.

Le 31eme anniversaire de la révolution du 26 mars 1991 a été célébré le samedi dernier. Cette tradition perpétuée depuis 31 ans est une occasion de rendre hommage aux hommes et femmes qui se sont battus pour exiger l’établissement d’un système démocratique offrant le droit à tout un chacun de s’exprimer et d’agir librement.

« 26 mars 1991—26 mars 2022, cela fait exactement 31 ans que le peuple malien s’était mobilisé pour défendre ses droits et demander plus de justice sociale », a rappelé le président intérimaire Assimi Goïta. Pour lui, cet hommage rendu, à travers notamment un dépôt de gerbe de fleurs au pied du monument des martyrs, est un devoir de mémoire à tous les Maliens qui ont consenti le sacrifice ultime pour la patrie dans sa quête de liberté.

Mois de ramadan

Aux micros des journalistes, il a également profité de l’occasion pour inviter ses compatriotes à plus de cohésion, de détermination et surtout de sérénité. A la veille du mois de ramadan, il a tenu à les rassurer au sujet des prix des denrées alimentaires. « Le gouvernement de transition a pris toutes les dispositions pour approvisionner les différents marchés en produits de première nécessité », a-t-il voulu rassurer. Il a ajouté  que son gouvernement a aussi mis place un système de contrôle des prix imposés afin d’éviter toute flambée injustifiée des prix.

Oumar Alpha                           

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Des camions GBC 180 du convoi logistique ACIER manœuvrent dans la PfOD (plateforme opérationnelle désert) de Gao.
Sécurité

Opération Barkhane : l’état-major français annonce la neutralisation de 15 terroristes

by Bakary FOMBA 27 mars 2022
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Alors que la force française Barkhane se prépare à quitter le Mali, le chef d’état-major français a annoncé le 25 mars 2022, dans un communiqué de presse, la neutralisation de 15 terroristes. C’était à la frontière Mali-Niger, dans le secteur de Tankadémi.

Selon le communiqué, il s’agissait des éléments appartenant au groupe État islamique (groupe affilié à Daech, au Grand Sahara), en déplacement vers la région de Ménaka (nord du Mali).

Ainsi, la « Force Barkhane a effectué une frappe sur la colonne », qui a permis de neutralisés « quinze terroristes », indique le document.

« Un nouveau succès tactique »

Toutefois, souligne-t-on dans le communiqué, « cette action constitue un nouveau succès tactique pour la Force Barkhane qui reste pleinement engagée dans le combat contre les groupes armés terroristes ».

Pour rappe, la zone des trois frontières, située entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, est confronté, depuis plusieurs années, à des attaques terroristes. Cela, malgré la présence des forces du G5 Sahel, dans le liptako-gourma.

La Rédaction

27 mars 2022 0 comments
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Malamine Koné, PDG Airness
A la UneExclusif

« Dans le sport, il faut accepter la victoire » comme la défaite, a déclaré Malamine Koné

by Chiencoro 25 mars 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Le président malien de la transition, colonel Assimi Goïta, a reçu, vendredi 25 mars 2022, le PDG de la marque de vêtements de sport « Airness », Malamine Koné. Leurs échanges ont surtout porté sur l’implication de la diaspora dans le développement économique du Mali. À la presse, quelques heures avant le match Mali-Tunisie, l’entrepreneur malien installé en France a lancé des messages de sensibilisation aux supporteurs maliens.

C’est dans la matinée du vendredi 25 mars 2022, vers 10 h, que le chef d’entreprise sera reçu au palais présidentiel de Koulouba, par le chef de l’État Assimi Goïta, un fan du sport, notamment du football. Comment faire pour un investissement plus productif de la diaspora malienne ? Comment assurer une implication plus importante de la diaspora dans le développement de l’économie malienne ? Tels sont les points sur lesquels les échanges ont surtout porté.

De l’économie au sport, la distance a été bien courte lors de cette rencontre. À quelques heures du « match historique » opposant le Mali à la Tunisie, dans le cadre des éliminatoires de la coupe du monde, Malamine Koné s’est dit confiant en l’équipe malienne : « Nous avons une belle équipe, une équipe talentueuse ». Cette performance des Aigles est, selon lui, à mettre au compte des autorités maliennes : « Les dirigeants, les autorités, l’encadrement technique, tout le monde a tout fait pour que nous soyons là où nous sommes ».

« Ça reste du sport »

Malgré son optimisme sur l’issue du match Mali-Tunisie, le PDG de Airness semblait avoir une certaine inquiétude. Il a donc exhorté les supporteurs maliens à être « fairplay ». « Ce que je voudrais dire surtout, c’est que ça reste du sport. Dans le sport, il faut accepter la victoire comme il faut accepter la défaite. Restons fair play, quel que soit le résultat, a-t-il conseillé. Nos amis tunisiens sont ici. On les a reçus dans de bonnes conditions. On sera fairplay sur le terrain, on sera fairplay après le match également ».

Le match s’est terminé sur un score de 1 but à 0 en défaveur des Aigles du Mali, une équipe joueuse. Rendez-vous est pris en Tunisie pour le match retour.

Chiencoro Diarra 

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Visite du président de la transition au centre sportif Ousmae Bléni de Kabala
A la UneOpinion

Retour sur la visite surprise du colonel Assimi Goïta au centre Ousmane Bléni de Kabala

by Chiencoro 25 mars 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Pour les matchs éliminatoires de la coupe du monde, le Mali affronte la Tunisie au stade du 26 mars, vendredi 25 mars 2022. À la veille de ce « moment historique », le jeudi 24 mars 2022, le président malien de la transition, col. Assimi Goïta s’est rendu au centre Ousmane Bléni de Kabala pour rencontrer l’équipe nationale de football. Retour sur cette visite surprise.

Tout au long de la vingtaine de km séparant le palais présidentiel de Koulouba au Centre Ben Oumar Sy de Kabala, face au fleuve Niger, les populations des différents quartiers sont massivement sorties pour manifester toute leur soutien au président de la transition. Bien qu’imprévue et ayant lieu aux premières heures de la nuit, cette visite du chef de l’État a été bien accueillie. Une baie de foule trônait sur le long des artères de passage du convoi du colonel Goïta. On pouvait entendre dans les différents cris émotifs : « Assimi ! Assimi ! » ou encore « Assimi nous te soutenons jusqu’à la mort », « Assimi, notre président ! ».

Des motocyclistes, lors du retour du cortège, se sont donnés pour occupation d’accompagner la délégation du président intérimaire malien par des klaxonnements frénétiques et des cris de liesse à peine audible. Certains d’entre eux levaient souvent le poing serré en l’air en signe de victoire et de détermination du Mali et des Maliens, épris de patriotisme et de soif d’indépendance.

Marches de soutien

Cette sortie du président de la transition, qui intervient une semaine après son « déplacement historique » à Koutiala pour la fête du coton, devrait suffire pour convaincre les plus sceptiques que les militaires au pouvoir à Bamako sont loin d’être des populistes. Si populisme il y avait, cette visite du colonel Goïta allait être annoncée, avec fanfare sur toutes les ondes radio et télé, des jours voire des semaines en amont. Elle aurait également lieu en plein jour en vue de bénéficier d’un accueil « populiste ».

La popularité n’est pas un don, mais plutôt un acquis, qui n’est pas toujours donné par les urnes. Car les urnes sont généralement corrompues. Ceux qui y sortent ne sont pas forcément les choix du peuple. Mais des gens acquis pour des intérêts sordides ou arrivés au pouvoir par l’achat des consciences.

Aujourd’hui, au Mali aussi bien que dans la plupart des pays africains, le président malien de la transition est vu comme un modèle de gouvernance. Celui qui est en train de donner au Mali et à l’Afrique toute entière sa dignité et sa souveraineté. La preuve, c’est la marche de soutien à la transition malienne, qui a quitté Dakar pour Bamako, long de 1 360 km. Plusieurs autres marches ont eu lieu pour les mêmes motifs. Or, avant Assimi, s’il y avait des marches, c’était généralement pour revendiquer des infrastructures de développement. Avec le président Goïta, la renaissance en marche ?

Chiencoro Diarra


Les opinions exprimées dans cet article ne sont pas forcément celles de Sahel Tribune.

25 mars 2022 0 comments
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Mobilisation de Yèrèwolo debout sur les remparts
Opinion

[Opinion] Transition au Mali : la pratique de la démocratie en question

by Mikailou Cissé 24 mars 2022
written by Mikailou Cissé 3 minutes read

Dans cet article, Mikailou Cissé, professeur de philosophie d’enseignement secondaire au Mali, s’exprime sur la pratique démocratique dans le pays depuis le coup d’État du 18 août 2020.

L’équation Mali n’arrive pas encore à être résolue par les acteurs impliqués aux côtés des autorités maliennes de la transition. Bamako et ses partenaires traditionnels ont une vision différente sur les voies et moyens pour sortir de la crise dans laquelle le pays est tombé depuis le 18 août 2020. Les tiraillements continuent quant au délai à accorder pour poser les jalons du « Mali Koura », à l’image de l’aspiration du peuple malien.

Acte fondamental de la transition non respecté

La difficulté à trouver un accord avec la Cédéao autour d’un calendrier raisonnable de retour à l’ordre constitutionnel a conduit à tous les problèmes auxquels les citoyens maliens sont confrontés de nos jours. Le pouvoir militaire en place au Mali justifie pourtant les calendriers de cinq à quatre ans, qui n’ont pas été acceptés, comme l’émanation de la volonté générale du peuple malien.

Les conclusions des Assises nationales de la refondation, qui ont décidé le maintien du pouvoir militaire pendant 6 mois jusqu’à cinq ans, ne respectaient pas l’Acte fondamental de la transition, qui a été plus tard taillé sur mesure et accommodé à la nouvelle donne. Cela ne montre-t-il pas que l’application des principes de la démocratie — inspirée en grande partie du modèle français — souffre désormais dans ce pays d’Afrique de l’ouest ?

Le peuple raffermi dans sa position ?

Cette désobéissance à la parole donnée rend difficile le rapprochement des positions autour de l’équation Mali. Les organisations sous-régionales ainsi que des pays de la communauté internationale ont branlé des armes dissuasives de répression afin de contraindre les autorités maliennes à ne pas durer au pouvoir.

Ces sanctions révèlent pourtant un paradoxe dans l’acception de la démocratie : régime dans lequel le peuple est celui qui décide de la marche à suivre par les autorités en charge de veiller sur leur bien-être. Seulement, cette acception de la démocratie semble aujourd’hui différente de la perception des interlocuteurs du Mali, dans la résolution de la crise dans ce pays.

Une leçon assez démocratique ?

Cette situation livre pourtant une leçon assez démocratique. Elle montre l’obligation de respecter ses engagements et l’inconvénient de désapprouver certaines décisions. Le risque est de se retrouver comme un paria. Cette situation au Mali souligne également la possibilité de manipulation de cette volonté générale du peuple, fondement de la démocratie.

Toutefois, à la surprise générale, les mesures adoptées par les décideurs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) contre les autorités maliennes de la transition ont raffermi l’état d’esprit du peuple malien et sa foi en ses autorités.

Mikailou Cissé


Les opinions exprimées dans cet article ne sont pas forcément celles de Sahel Tribune.

24 mars 2022 0 comments
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Revue des troupes par le président de la transition, Assimi Goïta
A la UneOpinion

[Opinion] Mali : le président intérimaire Assimi Goita à l’abri de tout soupçon ?

by Mikailou Cissé 23 mars 2022
written by Mikailou Cissé 4 minutes read

Au Mali, sous la transition militaire, aucune critique contre la « grande muette » n’est admise, soutient Mikailou Cissé qui ajoute que le colonel Assimi Goïta est à l’abri de tout soupçon jusque-là. Opinion.

Au Mali, l’armée est à la fois à la commande et au front. Sa « montée en puissance » défraie la chronique. Depuis le début de « la rectification de la transition », avec à la clé la nomination à la primature de Choguel Kokalla Maïga, du mouvement hétéroclite M5-RFP, les exploits de l’armée malienne sont sur toutes les lèvres.

Les succès qu’elle engrange dans ses opérations organisées, dit-on, pour instaurer l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national, sont présentés comme preuves de la bonne santé de la transition. Du moins, c’est ce que pensent certains.

Des partenaires en difficulté

Mettre à la disposition des forces armées et de défense les moyens humains et matériels nécessaires, dont elles ont besoin pour assurer leur tâche régalienne semble être l’ambition affichée des autorités maliennes de la transition. Des actions de séduction sont menées un peu partout sur le territoire national. La reprise du partenariat, dit-on stratégique, avec la Russie, décrite comme un « partenaire fiable de longue date » qui écouterait le Mali sans poser des conditions intrigantes, est exposée comme un projet matérialisant la réorganisation et la rénovation des outils et mécanismes de défense de l’armée malienne.

Excepté un homme plein de néants — au sens sartrien — il est d’un commun accord que les militaires au pouvoir, en collaboration avec les « nouveaux partenaires », posent apparemment des actions qui attirent de plus en plus de regards.

Ces différents épisodes de ce que certains pourraient être tentés de nommer désormais scénario du film — Désaccord entre Paris et Bamako : le Mali à la reconquête de sa souveraineté — laissent voir que l’autorité à Bamako, incarnée par le pouvoir militaire ne semble reculer devant les partenaires ne partageant pas leur projet pour la « refondation du Mali ».

Cette « posture belliqueuse » adoptée contre les partenaires stratégiques traditionnels sur les questions de défense du territoire est perçue comme une preuve de la détermination des hommes en lutte pour l’émancipation de leur peuple.

Détracteurs des autorités

Les détracteurs des autorités de la transition, notamment quand il s’agit de dégager leur responsabilité dans la détérioration des relations avec ces partenaires traditionnels et pays de la sous-région, sont forcés au silence. Cela est de même quand il s’agit de poser une évaluation objective de la transition en cours dans le pays depuis le 18 août.

À l’issue de sa dernière mission au Mali, en février 2022, l’expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Mali, Alioune Tine déplorait le « rétrécissement de l’espace civique ». Selon ses précisions, la société civile ainsi qu’une partie de l’opposition sont toutes « unanimes qu’il est de plus en plus difficile d’exprimer une opinion dissidente sans courir le risque d’être emprisonnée ou lynchée sur les réseaux sociaux ». Un climat délétère qui a « conduit plusieurs acteurs à l’autocensure par crainte de représailles des autorités maliennes de la transition et/ou de leurs sympathisants ».

Ainsi, certains politiques semblent être en manque d’inspiration, de repère et/ou cachent éperdument quelque chose au peuple qui les suit. Ils ne cessent de se montrer réflexifs, de changer de discours dès que cela les chante. Pire, ils ne cherchent qu’à exister au-devant de la scène politique et ne semblent craindre que leurs propres sorts.

A l’abri de tout soupçon

Pendant ce temps, dans les zones en proie à l’incursion des extrémistes, les forces de défense et de sécurité tombent pour la défense de la patrie. Malgré ce dévouement dans l’accomplissement de leur mission régalienne, de paisibles civils ne cessent d’être la cible de groupes armés et/ou de forces de défense. Une situation qui est qualifiable de crime de guerre ne coupe plus le sommeil à un bon nombre de Maliens. Même le plus borné des farouches opposants à la transition ne daigne lever le petit doigt pour émettre des réserves sérieuses, après une intervention ou une altercation de l’armée sur le terrain.

En considération des différents manquements tels que le non-respect des engagements de principe sur la marche de la transition, le retard dans l’exécution d’un nouveau plan d’action en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel, la mise en place d’une nouvelle architecture gouvernementale semble urgent pour redresser le bateau Mali qui tangue inexorablement. Car, à mon sens, le président Assimi Goïta est à l’abri de tout soupçon jusque-là.

Mikaïlou Cissé


Les opinions exprimées dans cet article ne sont pas forcément celles de Sahel Tribune.

23 mars 2022 0 comments
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Bocar Harouna Diallo jeune chercheur en geographie rurale a lUniversite Cheikh Anta Diop
A la Une

Pourquoi la géographie rurale ?

by Bocar Harouna Diallo 22 mars 2022
written by Bocar Harouna Diallo 2 minutes read

La  géographie rurale est de nouveau à l’honneur, après avoir été quelques temps éclipsée par l’étude des phénomènes urbains. Cependant, les approches sont largement renouvelées. Les géographes ruralistes ne s’intéressent plus seulement à l’agriculture et aux paysages agraires mais à l’environnement, aux aménagements, à l’organisation de l’espace et à sa perception par les populations. Traiter des espaces ruraux amène donc à s’interroger sur les évolutions agricoles en lien avec la mondialisation comme sur les transformations sociales et paysagères ou sur des interactions entre les sociétés et les écosystèmes locaux.

Au Sénégal, l’acte III de la décentralisation et la territorialisation des politiques publiques, les géographes ruralistes comme tous les autres spécialistes doivent pleinement être impliqués d’amont en aval dans tous les programmes de développement communautaire. Du fait de leur maîtrise de l’espace et des domaines de compétences relatifs à l’essor de l’économie locale, ils seront de véritables acteurs et spectateurs de développement endogène tant chanté.

La stratégie de diversification de l’économie rurale est un processus à long terme qui nécessite un diagnostic exhaustif et un profilage des acteurs concernés pour prioriser les actes d’intervention selon les zones géographiques ciblées.

Ce diagnostic est un moyen d’identification des potentialités humaines et naturelles et les déséquilibres sociaux et territoriaux à partir desquels un solide programme de réponse aux besoins exprimés sera mis en œuvre. Cette mise en œuvre demande une implication massive de toutes les couches suivie d’une évaluation au début, à mi parcours et à la fin de chaque activité ou programme. Cette démarche permet une transparence et d’avoir un angle de vue très clair sur la satisfaction du travail exécuté.

Tout ce processus doit être bien réfléchi et concerté pour être à la fin ficelé dans un dédit document qu’on appelle Projet de territoire.

D’ailleurs du fait de sa dynamique et de son mouvement, un territoire sain mérite un projet comme un être humain pour satisfaire ses besoins vitaux.

Bocar Harouna DIALLO

22 mars 2022 1 comment
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Macky Sall et David Malpass
Planète

[Tribune] Repenser la gestion de l’eau pour en garantir l’accès à tous

by Sahel Tribune 18 mars 2022
written by Sahel Tribune 6 minutes read

L’eau est notre ressource la plus essentielle. Elle est indispensable au développement, à la croissance et à la résilience. Sans une eau salubre, un système d’assainissement adapté et de bonnes conditions d’hygiène, aucun résultat positif ne peut être atteint dans le domaine de la santé. Et pourtant, un quart de la population mondiale – soit 2 milliards de personnes – manque d’eau potable, et la moitié – 3,6 milliards d’individus – ne dispose pas d’un système d’assainissement adéquat.

L’impact de ces manques sur le capital humain est alarmant. En 2019, les maladies d’origine hydrique figuraient au 8e rang des causes de mortalité dans le monde, coûtant chaque année la vie à 1,5 million de personnes, principalement du fait de la mauvaise qualité de l’eau et de l’assainissement.

Ce sont surtout les femmes et les filles qui en subissent les pires conséquences. À titre d’exemple, le manque d’installations nécessaires à une bonne hygiène intime dans les écoles entraîne de l’absentéisme scolaire chez les jeunes filles, et des répercussions irrattrapables en matière d’acquisition des connaissances.

Criantes inégalités

On estime que chaque dollar investi dans les services d’eau potable apporte un retour sur investissement de 3 dollars, et même davantage en zone rurale. En Afrique subsaharienne, où l’agriculture représente 23 % du produit intérieur brut, l’eau est essentielle pour la production. Elle est également indispensable dans les secteurs de l’énergie hydroélectrique, des mines et de l’industrie. En outre, 90 % des événements climatiques extrêmes sont liés à l’eau, ce qui signifie qu’une meilleure gestion de cette ressource revêt un caractère déterminant pour l’adaptation et la résilience face au changement climatique.

Malgré les avantages clairement établis de l’investissement dans l’eau pour le développement, la sécurité hydrique – le fait de disposer de suffisamment d’eau – est loin d’être atteinte dans de nombreux pays. La pandémie de Covid-19 a mis en évidence les inégalités criantes en matière de services d’adduction et d’assainissement, ainsi que leurs conséquences importantes sur la santé publique. Ces défis sont particulièrement sévères en Afrique, où la mauvaise qualité de l’eau est à l’origine de 70 % à 80 % des maladies. Avec l’intensification des sécheresses et des inondations, ainsi que l’assèchement des nappes phréatiques, les villes et les exploitations agricoles se retrouvent en outre de plus en plus exposées aux pénuries.

Plusieurs pays et organisations ont mobilisé des investissements dans l’infrastructure et l’innovation technologique. Ils ont aussi mis en place d’autres solutions visant à s’attaquer aux différents risques et défis liés à cette problématique. Une action plus ambitieuse est néanmoins nécessaire pour généraliser les solutions efficaces et traiter les obstacles systémiques à l’atteinte de la sécurité hydrique et de l’assainissement universel.

Une action à engager d’urgence

C’est dans ce contexte que le Forum mondial de l’eau – le plus important événement consacré à ce thème – se réunira pour la première fois sur le continent africain, du 21 au 26 mars. Alors que les décideurs politiques, les chefs d’entreprises, les ONG, les donateurs et les organisations internationales se retrouveront à Dakar, il est hautement prioritaire d’engager une action d’urgence dans le secteur, pour avancer sur trois fronts :

  • Le renforcement des réformes politiques et institutionnelles.
  • L’augmentation de l’investissement public et privé.
  • Une plus forte participation citoyenne.

Le renforcement des réformes politiques et institutionnelles est nécessaire pour garantir l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement, et pour soutenir l’adaptation au changement climatique. Les institutions en charge de l’eau – comme les agences de bassin hydrographique, les sociétés de service public ou les municipalités – ont un rôle crucial à jouer dans cette mise en œuvre, mais elles se trouvent souvent freinées par un manque de capacité ou par des mandats mal définis. Le Sénégal fait partie des pays qui ont su réaliser des avancées probantes dans la construction d’infrastructures hydrauliques. Il a aussi su mener nombre de réformes politiques et institutionnelles, notamment par le biais d’une société de portefeuille dédiée à la fourniture d’eau, d’une agence d’assainissement qui concentre son action sur l’investissement et de partenariats efficaces avec le secteur privé. D’une façon générale, des mesures politiques ciblées et des institutions réformées peuvent permettre une utilisation durable et équitable de l’eau, une appréciation juste de son prix ainsi qu’une fourniture plus efficace à davantage d’usagers.

L’augmentation de l’investissement public et privé est également importante pour garantir la sécurité hydrique. Les besoins de financement dans le domaine de l’eau seront multipliés par six d’ici 2030. Alors que l’Afrique devra investir jusqu’à 20 milliards de dollars chaque année, les pays n’allouent aujourd’hui que 0,5 % de leur PIB au secteur. Les gouvernements, à eux seuls, ne pourront pas assumer ces dépenses, particulièrement à l’heure où nombre d’entre eux peinent à payer les services essentiels, dans un contexte de montée de la dette. Si les banques multilatérales de développement se sont engagées à augmenter de 25 % à 35 % leur financement dans le secteur, l’investissement privé aura un rôle clé à jouer pour combler l’écart, dans le cadre de partenariats public-privé solides, indispensables au renforcement de la participation du secteur privé.

Pour que ces efforts soient couronnés de succès, une plus forte participation citoyenne est également nécessaire à tous les niveaux. Le but ? Transformer notre façon d’utiliser l’eau, de la partager, de l’économiser, d’éviter son gaspillage et de la valoriser. Au Sénégal, les agriculteurs collaborent avec les organismes publics d’irrigation sur les innovations en matière d’agriculture climato-intelligente, afin de mettre en place des systèmes d’irrigation à énergie solaire et de réhabiliter les projets de mobilisation des ressources en eau. Cela permettra d’accroître la production agricole, de réduire les risques liés à l’agriculture et d’augmenter les revenus des exploitants. L’irrigation gérée par les agriculteurs offre de grandes perspectives, mais cette approche exige un appui politique et des investissements pour développer leurs connaissances et leur accès au financement.

Coopération et concertation

Il nous faut passer à l’action dès aujourd’hui pour protéger les populations, les moyens de subsistance et les ressources. Cela implique de renforcer les filets sociaux afin qu’ils couvrent les chocs hydriques, de développer la résilience en augmentant les solutions de stockage, et de revoir la conception de nos villes afin d’améliorer la gestion de l’eau. Les crises liées à l’eau peuvent fournir des opportunités de changement, et surtout en renforcer l’urgence.

Comme le souligne la Vision africaine de l’eau pour 2025, « on ne peut trouver des solutions à ces problèmes tant que perdurent les vieilles pratiques ». La Banque mondiale et l’Union africaine s’engagent à renforcer la sécurité hydrique et la résilience du continent.

Enfin, nous voudrions souligner combien la coopération pour le partage et la gestion concertés des bassins transfrontaliers est fondamentale afin d’éviter les conflits autour de l’eau, et contribuer à la préservation de la paix et de la sécurité internationales. En Afrique de l’Ouest, l’Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), et l’Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Gambie – créées respectivement en 1972 et 1978 – offrent des exemples concrets d’une collaboration efficace.

Sur tous ces objectifs communs, nous pouvons continuer à travailler ensemble et aller plus loin dans nos réalisations.

Macky Sall, Président du Sénégal, Président en exercice de l’Union africaine

David Malpass, Président du Groupe de la Banque mondiale.

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Ouverture du pré-dialogue au Tchad
Sécurité

Tchad : le dialogue pour la réconciliation connait des difficultés de démarrage

by Bakary FOMBA 16 mars 2022
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

À peine ouvert, le 13 mars dernier, le pré-dialogue tchadien pour la réconciliation nationale qu’accueille le Qatar a connu une pause technique de trois jours.

Les pourparlers ont commencé par un coup d’éclat du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), tenu pour responsable de l’offensive au cours de laquelle le Président Idriss Déby Itno a été tué. Aussitôt, les délégués de ce groupe rebelle se sont retirés de la salle des discussions, boycottant ainsi le processus.

« Le FACT […] porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’il a boycotté la cérémonie du pré-dialogue en raison des divergences sur la conduite des pourparlers », lit-on dans un communiqué du 13 mars du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad. Le mouvement s’insurge aussi contre le déroulement de ce rendez-vous, surtout selon un ordre de jour auquel il n’aurait pas été associé.

Pour la reprise des discussions, les représentants du Fact ont toutefois appelé les Qataris à jouer désormais leur véritable rôle de médiateur.

Au-delà de la médiation que doit assumer le Qatar, ce groupement insiste également à ce que l’effectif pléthorique des protagonistes présents à la table du pré-dialogue, puisse être réduit.

Une priorité pour les autorités transitoires

Au Tchad, le Dialogue national inclusif (DNI), annoncé pour le mois de mai prochain, semble être une priorité pour les autorités transitoires. C’est ainsi que le pré-dialogue a été initié pour faciliter la tenue du DNI, censé conduire à la tenue d’élections législatives et présidentielles prochaines.

La réussite du DNI dépendra de ce qui sortira de ce pré-dialogue. À l’ouverture des travaux de ce pré-dialogue, le Premier ministre tchadien, Albert Pahimi Padacké, a exprimé le souhait que ce rendez-vous de Doha « serve à mettre définitivement fin à la guerre au Tchad ».

Le pré-dialogue, suspendu dimanche, doit reprendre, mercredi 16 mars à Doha, au Qatar, selon Abdallah Chidi Djorkodei, représentant du FNDJT aux assises, rapporté par VOA Afrique. 

Pour rappel, le Tchad traverse depuis près d’un an, une période transitoire, suite à la mort du président Idriss Déby Itnos, en avril 2021, sur les champs de bataille.

Bakary Fomba

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Denrée alimentaire
ExclusifSécurité

Insécurité et crise alimentaire au Sahel : adopter un plan de riposte holistique

by Chiencoro 15 mars 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

En plus de l’insécurité, la plupart des pays du Sahel sont confrontés à une crise alimentaire. Comme le « tout militaire » n’est plus une solution conseillée, il faut adopter un plan de riposte holistique.

« Le conflit au Sahel prend de l’ampleur, devient plus complexe et implique de plus en plus d’acteurs armés. Les civils finissent par payer le prix le plus lourd, car ils sont confrontés à un nombre croissant d’attaques meurtrières, de violences basées sur le genre, d’extorsions ou d’intimidations, et sont contraints de fuir, souvent à plusieurs reprises », avait déclaré, en 2021, Xavier Creach, coordinateur du HCR pour le Sahel et directeur adjoint pour l’Afrique occidentale et centrale.

Ces violences ont entraîné, selon l’ONU, le déracinement d’environ 450 000 personnes dans leur pays et forcé 36 000 autres à fuir dans un pays voisin.

Burkina Faso, Niger, Mali

Au Burkina Faso, le nombre total de déplacés internes est passé à plus de 1,5 million à la fin de 2021. Au Niger, le nombre de personnes déplacées dans les régions de Tillabéri et Tahoua a augmenté de 53 % au cours des 12 derniers mois. Au Mali, plus de 400 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays.

Le terrorisme n’est donc plus la seule menace contre ces populations. Elles sont également victimes d’une insécurité alimentaire qui s’explique d’une part par l’insécurité croissante, et d’autre part par le manque de précipitations et les conséquences du Covid-19.

Selon la directrice des opérations de Médecins sans frontières (MSF), Isabelle Defourny, au Niger, « Cette année, la première projection de l’Unicef avance le nombre de 492 000 enfants de moins de 5 ans atteints de malnutrition aiguë sévère et 1,3 million d’enfants malnutris aigus [sur un total de 4,7 millions d’enfants de moins de 5 ans] ». Cette donne reste de même pour le Burkina Faso. « Plus de 760 000 habitants souffrent de malnutrition aiguë. Dans l’est, la région de Fada N’Gourma, où vivent 70 000 déplacés, est plongée dans une crise alimentaire sans précédent », peut-on lire dans un reportage du journal Le Monde.

Au Mali, le statu quo ne change pas non plus. Selon Ocha Mali, près de 2 millions de personnes (22 % de la population) pourrait se trouver dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë pendant la période de soudure de juin — août 2022. « Cette crise alimentaire résultant de l’insécurité, des conflits intercommunautaires, de la perturbation des activités socio-économiques et de l’insuffisance pluviométrique avec une dégradation des moyens d’existence », précise l’organisation dans son Plan de réponse humanitaire janvier à décembre 2022.

Dans la plupart de ces pays, cette insécurité alimentaire a occasionné une augmentation du prix des denrées alimentaires.

Mettre en place un plan holistique

Les États de cette région ont développé certaines initiatives en vue de contenir cette crise alimentaire. Ils ont, pour la plupart, suspendu l’exportation de certaines denrées alimentaires. Au Mali, en décembre 2021 et au Burkina Faso en février 2022.

Cette insécurité alimentaire est un phénomène qui handicape l’effort de ces États contre le terrorisme. Elle rend plus difficile le chemin devant conduire à la stabilité et, par ricochet, au développement socio-économique. Pourtant, chaque année, les organisations humanitaires déplorent l’insuffisance des réponses apportées pour satisfaire leur Plan de riposte humanitaire. Dans un tel contexte, ces États doivent comprendre que la meilleure réponse demeure la mise en place d’un plan de riposte holistique prenant en compte à la fois toutes ces crises et des efforts pour le mettre en œuvre. Comme signalé déjà par maints spécialistes des questions sécuritaires, le « tout militaire » n’est plus une solution conseillée. Il faut une combinaison de réponses militaire et humanitaire.

Chiencoro Diarra

15 mars 2022 0 comments
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Insécurité au sahel et réponses coordonnées
A la UneAnalyses

Insécurité au Sahel : face au terrorisme, des réponses coordonnées s’imposent !

by Chiencoro 15 mars 2022
written by Chiencoro 4 minutes read

Les terroristes frappent généralement de façon quasi simultanée les « États faillis » du Sahel. De telles attaques, majoritairement contre des civils, appellent des réponses coordonnées entre les pays de cette région.

Au Mali, au Niger et au Burkina Faso, on assiste ces dernières années, à la montée d’un cran de l’insécurité liée aux attaques quasi simultanées d’hommes armés. Dans ces pays frontaliers, les groupes terroristes donnent l’impression de fonctionner selon un plan de campagne de déstabilisation, généralement lancé en même temps dans chacun de ces pays où des attaques sont perpétrées de façon successive avec des bilans très souvent assez lourds.

Au Mali, depuis l’attaque de Mondoro, le 4 mars 2022, ayant coûté la vie à 27 soldats et 70 terroristes, selon les chiffres officiels de l’État-major malien, la menace terroriste ne s’estompe plus. Au cours de la semaine dernière, une centaine de personnes ont été tuées au nord du Mali, selon certains médias. « Un élu de la région de Ménaka s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a parlé de son côté de “plus d’une centaine de civils et de combattants tués mardi, mercredi et jeudi”, à Tamalat et Insinane, deux localités maliennes situées dans la région de Ménaka, frontalière du Niger», a indiqué France 24, le 11 mars dernier.

Cette montée d’un cran de la crise sécuritaire, après une période d’accalmie, qui faisait croire à une amélioration de la situation sécuritaire et « une montée en puissance » de l’armée malienne, fait couler beaucoup de salives. Les interrogations se font nombreuses. Mais l’envers de la médaille, c’est le en-même-temps des groupes terroristes évoluant dans ces pays. Au même moment que le Mali est frappé par l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), affilié au groupe État islamique, le Niger aussi bien que le Burkina Faso se trouvent également frappés de plein cœur.

Jouer sur la sensibilité des populations ?

Dans le pays des hommes intègres, au moins quatorze civils ont été tués, jeudi 10 mars 2022, dans une attaque d’individus armés non identifiés sur un site aurifère dans la commune de Seytenga, à la frontière nigérienne. « […] Les assaillants ont fait irruption sur le site minier artisanal et se sont mis à tirer sur les orpailleurs. Les assaillants ont aussi intimé l’ordre aux orpailleurs de quitter le site dans un délai de 72 heures », rapporte l’Agence Anadolu.

« Dans l’après-midi du dimanche 20 février 2022, un camion de transport ayant quitté (le village de) Taroun à destination de Tizigorou, village situé dans le département de Banibangou, région de Tillabéri, a fait l’objet d’une attaque meurtrière perpétrée par des bandits armés à bord de plusieurs motos, non encore identifiés », indique un communiqué du ministère nigérien de l’Intérieur lu à la télévision nationale. Une attaque qui a fait au moins 18 morts civils.

Dans chacun de ces pays victimes de cette épidémie terroriste, un fait semble sauter aux yeux : les attaques contre les civils, ces couches vulnérables. On semble jouer sur la sensibilité de ces populations. Pour quel motif ? On ne saurait le dire. Ce qui paraît plus certain, c’est que nous assistons à une forme de fusion des groupes terroristes évoluant dans ces régions. Face à une telle situation, ces États, s’ils souhaitent s’en sortir en accomplissant leur devoir de protection des civils, doivent se donner la main.

Aboutissement de stabilité institutionnelle

Lors d’une Réunion de haut niveau à l’Assemblée générale des Nations Unies, le 24 septembre 2020, l’ex-président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait indiqué : « Seule une action internationale pourra rétablir la sécurité dans les régions africaines du Sahel et du bassin du lac Tchad ». Seulement, encore en 2022, on se demanderait pourquoi les initiatives allant dans ce sens sont couronnées plus ou moins d’échecs. Le Mali ne veut plus de l’opération militaire française Barkhane sur son territoire parce qu’il l’estime incapable à juguler la menace terroriste, depuis 2013. Les missions européennes sont dans le même logis.

La coalition formée par les cinq pays du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de la Mauritanie (le G5 Sahel) peine à être également pleinement opérationnelle. Les changements « anticonstitutionnels », de plus en plus récurrents dans cette région, rendent la situation encore plus difficile. À ces problèmes s’ajoute le manque de confiance, d’abord entre les dirigeants de ces États qui ne cessent de se couvrir d’invectives, et ensuite entre eux et leurs populations.

Pour gagner cette bataille contre les groupes armés terroristes, qui coupent le sommeil aux civils, les États du Sahel doivent accepter de souffler dans la même trompette en engageant une lutte commune contre ces GAT. Car tant que cette lutte n’est pas gagnée, inutile d’espérer sur une stabilité institutionnelle.

Chiencoro Diarra

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Rencontre entre le Mali et la Mauritanie sur la disparition de citoyens mauritaniens au Mali
A la UneSécurité

Situation Mali-Mauritanie : les six (6) mesures pour préserver le vivre ensemble

by Bakary FOMBA 14 mars 2022
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

La disparition de citoyens mauritaniens sur le territoire du Mali, les 5 et 6 mars 2022, avait provoqué une tension diplomatique entre les deux pays. Après deux jours de pourparlers, les deux parties ont conjointement formulé certaines recommandations pour faire la lumière sur cette situation et éviter qu’elle se reproduise.

Pour tenter de trouver un consensus autour de ces événements « tragiques » ayant conduit à la disparition d’un groupe de citoyens mauritaniens, dans la localité d’El Ataye, sur le territoire malien, une délégation dirigée par Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a effectué les 11 et 12 mars dernier, une visite de travail et d’amitié, à Nouakchott, capitale mauritanienne.

Après plusieurs séances de travail, les deux parties sont parvenues à un compromis. Au cours de ces pourparlers, les parties ont rappelé « la force des relations d’amitié et de fraternité » qui unissent leur peuple. D’où la nécessité pour les deux pays de travailler à la préservation de ces liens.

Des mesures fortes

« Dans le souci, de préserver le vivre ensemble et les relations séculaires de fraternité et de bon voisinage entre les deux pays, les deux parties ont rappelé la nécessité d’œuvrer ensemble de manière à éviter la survenance d’actes portant atteinte aux biens et à l’intégrité physique des citoyens Mauritaniens au Mali », lit-on dans un communiqué conjoint du 12 mars 2022 de la Mauritanie et du Mali.

Les deux pays ont donc convenu de la mise en place de certaines mesures, pour prévenir de tels actes. Au terme des deux jours de débats et discussions, il a été décidé de la mise en place d’une mission conjointe chargée d’établir des faits, en vue de mettre la lumière sur cette disparition, qui « entamera son travail dans les meilleurs délais », précise le même communiqué.

Aussi, il a été décidé de partager, dans les meilleurs, des résultats de l’enquête diligentée par le gouvernement malien relatifs aux événements du 17 janvier 2022, à Akor. Les deux délégations ont également demandé la sanction des auteurs de ces « crimes odieux ».

Outre, la création d’un cadre conjoint de concertation, de mutualisation et de partage d’information a également été recommandée. Aussi s’agira-t-il d’organiser des patrouilles conjointes le long de la bande frontalière.

« Aucune preuve matérielle »

Dans la même dynamique, les autorités militaires du Mali ont décidé d’interdire strictement « toute circulation de personnes civiles dans les zones de la forêt de Wagadou et de la forêt de Gringalé, où se déroule l’opération Maliko ».

Dans un communiqué du 13 mars 2022, le gouvernement malien rassure que « sur la base de preuve matérielle technologique, il s’avère qu’aucune patrouille des FAMa n’était présente dans la zone et aux dates indiquées et jusqu’à présent, aucune preuve matérielle ne permet d’incriminer [les] vaillants FAMa ». Et de poursuivre en rappelant le « professionnalisme des Forces armées Maliennes (FAMa) qui sont soucieuses du respect des droits humains ».

Pour rappel, cette situation intervient au moment où le Mali cherche à renforcer sa relation avec la Mauritanie, suite aux sanctions économiques et financières imposées au pays (Mali) depuis le 9 janvier 2022, par la CEDEAO et l’UEMOA.

Bakary Fomba

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Mayssa Ben Mrad Lycee Pilote Hammam Lif
Politique

8 Mars : « La liberté d’expression, d’opinion, est un chemin que nous devons apprendre à parcourir ensemble »

by Sahel Tribune 14 mars 2022
written by Sahel Tribune 8 minutes read

En marge de la célébration du 8 mars, Journée internationale des Droits des femmes, la jeune lycéenne tinusienne Mayssa Ben Mrad rend hommage à toutes les femmes et estime que « la liberté d’expression, d’opinion, est un chemin que nous devons apprendre à parcourir ensemble »

« A la mémoire, de toutes les femmes, sacrifiées sur l’autel de l’injustice sociale, des mœurs et traditions, à la mémoire de toutes ces femmes, qui nous ont permis, d’exister par nous-même, de nous affirmer et de librement nous exprimer »

Souvent ignorées de l’histoire de l’art, de la culture des sciences, longtemps soumises au bon vouloir d’un père ou d’un frère pour accéder à l’école ou à l’université, les femmes ont souvent brisé les chaînes, outrepassé les codes, en allant contre vents et marées, mais au prix de grands sacrifices.

Culte de la « Grande Déesse »

Comment une femme peut-elle se convaincre de pouvoir accéder à n’importe quel statut professionnel et affirmer la légitimité de son génie ; alors qu’elle n’a pas les mêmes droits sociaux, civils ou politiques que les hommes ?

Privée de ses droits les plus légitimes, exclue ; du droit de vote, écartée des cercles de décision, et ce jusqu’à y a pas longtemps, enfermée dans un statut discriminatoire issu des différentes juridictions, jurisprudences et normes sociales, voire d’une lecture erronée des droits divins, la femme est une mineure, inapte, lorsqu’elle est célibataire ; mariée, elle doit obéissance, voire révérence, à son époux.

Ces femmes qui ont dû subir différentes formes de marginalisation, qui ont souffert du modèle patriarcal depuis des lustres, de la préhistoire à la Grèce antique jusqu’à nos jours, auraient pourtant selon des études féministes, sur les sociétés préhistoriques, connu des formes de pouvoir matriarcal, fondées sur le culte de la « Grande Déesse ».

Les femmes longtemps cantonnées à certaines fonctions, métiers, aux tâches ingrates ; souvent réduites à leur genre ; ont dû prendre leur destin en main pour échapper aux contraintes des sociétés patriarcales. Autant dire que jusqu’au début du XXe siècle, le parcours des femmes artistes, savantes, écrivaines, poétesses était encore semé d’embûches.

Déclaration des droits de l’homme

Et voilà qu’une lueur d’espoir, se profila à l’horizon. La Déclaration des droits de l’homme en 1946 qui « garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme » ouvre de nouveaux horizons, de nouvelles perspectives, institutionnalise, un statut universel, pour la femme. Bien évidemment, le combat est loin d’être gagné, des résistances juridictionnelles s’installèrent de part et d’autre dans les deux hémisphères.

Plus qu’un thème de débat, plus qu’un sujet de discussion des tables rondes, au-delà du caractère festif, la liberté des femmes s’inscrit dans le cadre d’un éternel combat, et ce depuis la nuit des temps.

Avouons toutefois que ; les femmes qui ont dû faire face aux agressions délibérées qui se voyaient victimes des crimes d’honneur ; n’ont pas toutes brillé par leur silence et leur soumission, ne sont pas tombées dans le piège de la victimisation ou de la fatalité ; elles y ont cru, au gain de cause. Gardons, aussi, bien en mémoire et glorifions, des femmes qui se sont battues, en mettant parfois, en péril leurs vies, leur devenir. Aujourd’hui, on ne peut s’empêcher, nous femmes du monde de nous en enorgueillir, une journée internationale ayant été dédiée à la femme pour couronner ce long combat.

Le mouvement féministe en plein essor dès le début du XX ème siècle, renforcé par quatre conférences mondiales sur les femmes organisées sous l’égide de l’ONU, a aidé à faire de la célébration de cette Journée le point de ralliement des efforts coordonnés déployés pour exiger la réalisation des droits des femmes et leur participation au processus politique et économique.

Une lecture historique du 8 mars

Depuis des années, le 8 mars, la Journée internationale de la femme a pris une nouvelle dimension mondiale dans les pays développés comme dans les pays en développement. Le 28 février 1909, une « Journée nationale de la femme » (National Woman’s Day) est célébrée aux États-Unis à l’appel du Parti socialiste d’Amérique.

En 1910 à Copenhague, lors de la IIe conférence internationale des femmes socialistes est adoptée l’idée d’une « Journée internationale des femmes » sur une proposition de Clara Zetkin (Parti social-démocrate d’Allemagne), sans qu’une date soit avancée.

L’Internationale socialiste des femmes célèbre le 19 mars 1911 la première « Journée internationale des femmes » et revendique le droit de vote des femmes, le droit au travail, à la formation, et la fin des discriminations au travail, en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse. Plus d’un million de personnes participent aux rassemblements.

1913-1914 – Dans le cadre du mouvement pacifiste qui fermentait à la veille de la Première Guerre mondiale, les femmes russes ont célébré leur première Journée internationale de la femme le dernier dimanche de février 1913. Dans les autres pays d’Europe, le 8 mars ou à un ou deux jours de cette date, les femmes ont tenu des rassemblements soit pour protester contre la guerre, soit pour exprimer leur solidarité avec leurs sœurs.

1917 – Deux millions de soldats russes ayant été tués pendant la guerre, les femmes russes ont de nouveau choisi le dernier dimanche de février pour faire la grève afin d’obtenir « du pain et la paix ». Les dirigeants politiques se sont élevés contre la date choisie pour cette grève, mais les femmes ont passé outre. Le reste se trouve dans les livres d’histoire : quatre jours plus tard, le tsar a été obligé d’abdiquer et le gouvernement provisoire a accordé le droit de vote aux femmes.

1975 : Lors de l’Année internationale de la femme, l’Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars.

Des femmes qui ont changé le monde

Plusieurs femmes ont marqué l’histoire, nous ont inspirées et servies de modèle. Elles ont gouverné et régné sur des nations et des populations entières comme l’impératrice Sissi et Angela Merkel. Elles ont lutté contre la marginalisation et la ségrégation raciale comme Rosa Parks. Elles ont parfois risqué leur vie pour venir en aide à leur pays.

Rosa Parks qui, en 1955 refuse de céder sa place à un passager blanc dans le bus. Malgré les risques, elle lutte toute sa vie contre la ségrégation raciale et finit même par rejoindre les rangs de Martin Luther King.

C’est au prix de longs combats que les femmes ont fini par briser, les notions stéréotypées qui considèrent la science, la médecine, les maths comme étant des domaines réservés uniquement aux hommes. Et je ne peux m’empêcher de citer l’excellente Marie Curie qui a été la seule femme de l’histoire qui s’est vue décernée deux prix Nobel. L’un en physique pour ses travaux sur la radioactivité et l’autre en chimie. Les exemples se succèdent et ne se ressemblent pas. Les femmes ont en effet prouvé leur résilience et leurs aptitudes au sport comme Billie Jean King qui a gagné le fameux premier match de tennis contre un homme, prénommé « la bataille des sexes ».

Mère Teresa, qui pendant plus de 40 ans, voua sa vie aux populations fragilisées. D’abord en Inde puis dans d’autres pays, elle crée des orphelinats, des écoles et des maisons d’accueil pour les personnes atteintes de maladies comme la lèpre ou le sida.

Des femmes pionnières en Tunisie

De l’autre côté de la méditerranée, la Tunisie, pays des grandes civilisations, nous avons également connu plusieurs femmes pionnières comme la Kahena (686-704), une reine guerrière berbère qui unifia les tribus amazigh pour contrer les invasions islamiques. Elle gagna deux batailles face aux musulmans et réussit à régner sur toute l’Ifriqiya pendant cinq ans. Elle sera la seule femme de l’histoire à combattre l’empire omeyyade.

Aziza Othmana (1606-1669) ; petite fille du Sultan Othman Dey et épouse de Hamouda Pacha, est une princesse tunisienne au grand cœur. En effet, elle affranchissait les esclaves et les prisonniers de guerre, offrit la totalité de ses biens au profit d’œuvres caritatives et participa au financement de l’actuel hôpital Aziza Othmana.

Et maintenant, je voudrais parler d’une femme qui a brillé dans la lutte féministe tunisienne, et dont j’ai l’honneur de faire partie de la même famille, Bchira Ben Mrad (1913-1993). Parler du premier mouvement féminin en Tunisie revient inéluctablement à la reconnaissance de Bchira Ben Mrad en tant que première dame à penser, durant les années 1930, à créer une organisation féminine.

Bchira Ben Mrad a fondé en 1936 l’Union musulmane des femmes en Tunisie (Umft), organisme qu’elle a présidé de 1936 à 1956 et c’est en 1936 que cette militante organise la première réunion féministe pour soutenir la cause du mouvement national. Elle a contribué dans une large mesure, à la prise de conscience de la société en général et des femmes en particulier.

Signalons que, dans ce même ordre d’idée, Bchira glorifia Taouhida Ben Cheikh, la première doctoresse arabe musulmane et tunisienne, 1ère dame médecin depuis 1937.

Aujourd’hui, grâce à ces icônes, de plus en plus de femmes qui participent au combat pour l’égalité des sexes et leurs voix se font certainement entendre. J’aimerais dire : que chaque jour soit le jour de la femme  !

Et pour terminer je dirais

« La liberté d’expression, d’opinion, est un chemin que nous devons apprendre à parcourir ensemble »

Mayssa Ben Mrad, élève du Lycée Pilote Hammam-Lif

14 mars 2022 0 comments
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Habiba Nasraoui
Exclusif

Nouveaux paradigmes : finance citoyenne solidaires et participatifs, promotion de la diplomatie sociale et environnementale

by Sahel Tribune 11 mars 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

La mission d’intermédiation bancaire reprend ses lettres de noblesse à l’occasion d’une crise d’ampleur exceptionnelle. On revient aux fondamentaux du métier de banquier : accompagner ses clients et les aider à surmonter des périodes difficiles.

Face à ce nouveau paradigme de la fonction financière, les services financiers en Tunisie deviennent de plus en plus inadaptés, et je pense qu’il est grand temps que le système financier, le paysage financier institué par l’ensemble des réformes amorcées suite au PAS de 1986, soit restructuré et qu’il faut absolument réinstaurer la spécialisation.

Pour plus de détails, téléchargez le document ci-dessous:

Nouveaux-paradigmes-de-Abiba-NasraouiTélécharger

Habiba Nasraoui Ben Mrad

11 mars 2022 0 comments
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Dans le ventre d’un prince
A la UneArts et Culture

« Dans le ventre d’un prince » ou l’histoire d’un jeune couple aux relations difficiles

by Chiencoro 11 mars 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

« Dans le ventre d’un prince » est l’une de nouvelles parutions de l’écrivaine Aïcha Yatabary. Édité aux éditions Lakalita, au Burkina Faso, en janvier 2022, le nouvel ouvrage nous relate l’histoire d’un jeune couple aux relations difficiles. Livre.

L’amour, la culture, les aspirations personnelles, les infidélités, les trahisons et même le développement local sont des thèmes abordés « Dans le ventre d’un prince » de l’écrivaine Aïcha Yatabary, une jeune femme originaire du Mali qui réside en France où elle évolue comme consultante en développement durable.

Le titre de son nouvel ouvrage fait sans doute rappeler celui du célèbre roman de Fatou Diome — «Le ventre de l’Atlantique ». Comme Madické et Salie, héros du roman de Fatou Diome, « Dans le ventre d’un prince » relate les relations difficiles de Mamadou et Aïcha. Dans cette « fresque sur l’appétence spirituelle, idéelle et charnelle », s’apparentant à une autobiographie, Aïcha, moderne et culturellement ancrée dans les traditions de son pays d’origine, rencontre Mamadou, « la quintessence du charme, du charisme et de la virilité », qui deviendra son époux après trois années de fréquentation.

Sous le joug d’un système patriarcal

« Je suis une femme faite pour l’amour, les draps en soie, les envolées lyriques, les palabres intellectuelles, les diamants, les voyages imprévus à l’autre bout du monde, les rêves démesurés, les expériences spirituelles, le fantasmagorique, les truffes noires, le caviar, le chocolat, le café très corsé, l’excellente cuisine », se présente Aïcha de façon imagée. Des mots qui en disent long sur l’aventure amoureuse du jeune couple de Mamadou et Aïcha.

Comme Victor Hugo dans les Contemplations, « Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous », à travers son aventure avec cet homme d’affaires ivoirien, nourri d’ambitions politiques, Aïcha égrène les souffrances des femmes de façon générale. « Les femmes maliennes, surtout les femmes rurales, sont sous le joug d’un système patriarcal avec son lot de conséquences sur leur quotidien : difficultés d’accès à l’instruction, à la terre, au pouvoir de décision, et même à la santé », écrit-elle.

Une littérature engagée

Dans le ventre d’un prince, au-delà de la description des souffrances que subissent les femmes dans leur société, est une œuvre qui donne à la femme toute sa grandeur en mettant en lumière son rôle dans le développement. « Les femmes sont les gardiennes de la tradition. Ce sont elles qui organisent les mariages, et toutes autres cérémonies de poids, dans toutes les familles », lit-on dans cet ouvrage de 102 pages sur les vicissitudes de l’amour.

Pour reprendre les mots de l’éditeur, « avec son écriture dynamique, volontaire et assumée, Aïcha Yatabary nous offre une littérature engagée, généreuse et libre qui représente bien les nouvelles plumes africaines, et qui nous transporte et nous ouvre à des perspectives singulières ». Ce qui rend la lecture de cet ouvrage très croustillante. Il se lit d’un trait.

Chiencoro Diarra

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Tidiani Togola, CEO Tuwindi
A la UneExclusif

Tribune : « l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable », comment y parvenir ?

by Sahel Tribune 10 mars 2022
written by Sahel Tribune 14 minutes read

À l’instar des autres pays membres des Nations Unies, notre pays, le Mali, a célébré le 08 mars de cette année 2022 dans un contexte particulier de crise politique et d’isolement par ses voisins et nombre de ses partenaires.

Le thème mondial de cette année « l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable » plus que jamais rentre en droite ligne avec les préoccupations des braves femmes du Mali qui souffrent le martyr au quotidien et doivent aussi subir les conséquences directes de choix politiques de leadership, qui souvent, ne prennent pas assez en compte leurs attentes, leurs besoins !

L’année dernière, à la même période, j’insistais sur le rôle de premier plan que les femmes doivent jouer pour défendre leur cause et plus largement dans la vie publique.

L’égalité ne s’obtient que par un engagement indéfectible des femmes pour les femmes. Cet engagement sera la locomotive pour les autres acteurs qui, même souvent conscients de la nécessité d’un monde de visée égalitaire et d’équité, omettent d’agir comme tel.  L’essor de notre société s’est toujours fondé sur le rôle central que joue la femme. Nous nous devons de les accompagner et de les accepter.

Cela n’est point une chose facile, car nous devons bousculer certains de nos codes sociaux et culturels qui sont souvent des goulots d’étranglement aux droits de la femme, in fine, au respect de certains droits humains.

Respecter nos engagements légaux

Dans un contexte aussi complexe que le nôtre, comment parvenir à l’équité et l’égalité qui constituent, sans nul doute, un facteur majeur pour un avenir radieux et durable ?

Nous pouvons déjà commencer par respecter nos engagements légaux. Dans ce sens, la loi sur la prise en compte du genre doit être respectée. De sa promulgation à ce jour, les autorités successives peinent à mettre en œuvre la loi 052. Une loi qui, dans une logique de quota, permet d’accorder plus de places aux femmes dans l’administration publique et pour les postes électifs en leur allouant un quota de 30% des sièges. Cette loi a fait ses preuves en permettant d’avoir 42 femmes élues députées sur 147, soit 28,57%, lors des élections législatives de 2020.

Malheureusement, faute de son application générale, le gouvernement ne comptait que 22,22% de femmes ministres. Il faut noter que, dans la deuxième phase de transition au Mali, le taux de représentativité des femmes dans le Conseil National de la Transition est de 29,75% respectant pratiquement la loi sur le genre alors que celui du gouvernement de 25 membres est de 24,00% en déphasage avec la loi.

Une analyse générale de l’administration publique dans son ensemble est difficile faute de données fiables et actualisées. Une telle analyse nous aurait permis de montrer la part des femmes dans les postes de prise de décisions dans les services publics centraux et décentralisés.

Valoriser davantage le rôle des femmes

Le secteur privé devrait valoriser davantage le rôle des femmes au lieu de les réduire à un rôle publicitaire, les “chosifiant” par la même occasion ! Le défi de données fiables et actualisées se pose également dans le secteur privé formel et informel ! Dans ce dernier cas, nous pouvons présumer que l’économie informelle est fortement dominée par les femmes, mobilisées dans le petit commerce, les travaux domestiques, l’agriculture familiale et de plus en plus l’orpaillage.

La loi sur le genre devrait être revue afin de l’étendre au secteur privé et veiller à ce qu’elle prenne également en compte ce défi de données. Évidemment, il faut reconnaître les efforts déjà entrepris pour les statistiques sur les femmes et l’enfant, notamment à travers le Centre National de Documentation et d’Information sur la Femme et l’Enfant – CNDIFE – qui tente de produire régulièrement un annuaire statistique fortement dépendante des financements extérieurs et publié avec beaucoup de retard. À mon sens, le CNDIFE devrait être organisé et mieux doté en termes techniques et financiers pour qu’il conduise sa mission. Il faut une meilleure articulation avec les Cellules de Planification et de Statistiques des différents départements ministériels, l’Institut National de Statistique et le secteur privé. Le CNDIFE sera alors un pôle d’intelligence stratégique du genre pour le développement. 

Revoir le narratif religieux

Il est grand temps pour nous d’abandonner nos préjugés et valoriser les narratifs culturels et religieux en faveur de la Femme. À cet effet, une meilleure implication de nos gardiens de la culture, de l’histoire et les guides religieux devrait être assurée pour rappeler le rôle central des femmes au Mali et dans le combat panafricain contre l’injustice.

À ce niveau, me vient à l’esprit une femme d’exception parmi tant d’autres. La sage-femme Aoua Keita, brillante militante politique, 1ère député femme au Mali et syndicaliste au temps des décolonisations ayant joué un rôle central pour le Mali d’aujourd’hui. Elle a combattu l’injustice coloniale et défendu vigoureusement les femmes à une époque où peu d’hommes osaient défendre leurs droits. Elle a créé un syndicat des femmes ouvrières à Bamako en 1956, incarnant le leadership des femmes. Elle participe à la création de l’Union des Femmes du Soudan (UFS), dont le but est de défendre les droits des femmes. L’UFS sert alors de fondement à la création en juillet 1959 à Bamako de l’Union des Femmes d’Afrique de l’Ouest (UFOA), une organisation panafricaine.

De même, le Mali contemporain regorge de figures féminines extraordinaires. La Professeure Assa Sidibé TRAORE est une pionnière du diabète au Mali, première endocrinologue et première femme agrégée de médecine malienne, elle forme des centaine de jeunes médecins hommes et femmes, et sauve des milliers de vies durant sa carrière.

Sa consœur, la Professeure Rokia SANOGO, Docteur en Pharmacie, PhD Pharmacognosie ?, première femme Maître de conférences agrégée et Professeure titulaire du CAMES en Pharmacie au Mali, valorise la pharmacopée et fait ainsi le trait d’union entre la médecine conventionnelle et la médecine traditionnelle, valorisant ainsi dans une démarche scientifique des savoirs ancestraux en matière de santé.

Ma très chère et adorable épouse, Feu TOGOLA Hawa SEMEGA, Journaliste, spécialiste en sciences de l’éducation et défenseure des droits des femmes, est une véritable pionnière dans le domaine de la presse en ligne au Mali et le développement de contenus innovants adaptés à la jeunesse.

On pourrait en citer à ne pas finir ! Hier et aujourd’hui, ces figures féminines montrent que nous devons changer de narratif, et prêter l’oreille aux femmes, les accepter comme leaders pour avancer.

Le narratif religieux devrait aussi être revu. En effet, la femme est souvent présentée comme être inférieur à l’homme, pire, comme celle qui est à la base du pécher originel ! Or bien d’histoires montrent à la fois le caractère sacré de la femme et toute sa place dans la construction de l’Homme et de la société.

Selon une tradition authentique rapportée par Al-Bukhârî el Muslim, un homme demanda au Prophète Muhammad PSL par quatre fois “Qui, parmi les gens a, en priorité, le droit que je sois un bon compagnon pour lui?   Ta mère, le Prophète répondit trois fois, et une seule fois, Ton père”.

A ce sujet, Al-Qurtubî affirme qu’un enfant doit avoir trois fois plus d’amour et de compassion pour sa mère que pour son père. La grossesse est une période douloureuse et les mères risquent leur vie à chaque instant. Cette douleur bienveillante persiste chez la femme sous plusieurs formes tout au long de l’enfance et de la vie de ce bel enfant devenu adulte.

L’Église catholique reconnaît une égale dignité de l’homme et de la femme. L’apôtre Paul de Tarse dans l’Épître aux Galates rappelle l’égalité fondamentale de tous les baptisés en ces termes : « Il n’y a ni Juif, ni Grec ; il n’y a ni esclave ni homme libre ; il n’y a ni masculin ni féminin ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. ».

Dans notre société, le fondement et la nature profonde de la personnalité d’un enfant sont donnés par la mère. En fait, les mères ont plus d’influence sur les enfants que les pères jusqu’à l’adolescence. Je conviens que la société physique et celle connectée, et l’école pourraient interférer sur ce processus d’une manière ou d’une autre.

Ce rôle central de la femme dans la vie de l’Homme et de sa société doit nous mener à mettre un point d’honneur sur l’éducation des filles. L’énergie transformatrice de la femme instruite et convenablement éduquée profite directement à la société. L’éducation des filles et leur maintien à l’école doivent être obligatoires. L’État devrait jouer un rôle de premier plan et être intransigeant à cet effet. Il serait fort utile de mettre en place une politique conduisant les filles à adopter les filières scientifiques et techniques répondant aux besoins du marché de l’emploi.

Accompagner et faciliter l’émergence de leaders politiques féminins

La politique de discrimination positive envers les femmes a intrinsèquement un désavantage pour elles. En effet, elle donne le sentiment qu’elles (les femmes) peuvent avoir un avantage sans le mériter. Voilà pourquoi, il est préférable d’éviter de telle politique et de définir une approche basée sur le mérite et une préférence pour la femme dans un quota minimum représentative et satisfaisant les qualifications de la position (poste électif ou nominatif).

Notre pays gagnerait à accompagner et faciliter l’émergence de leaders politiques féminins.

En général, les femmes sont plus susceptibles de prendre en compte leurs familles et leurs communautés dans un processus de prise de décision, ce qui est essentiel pour développer des politiques et solutions d’intérêt général.

Par expérience, la gestion des collectivités par les maires femmes pose moins de problèmes au cours des audits administratifs et financiers que celle des hommes qui, souvent, finissent aux Arrêts. Est-ce qu’une femme aurait une meilleure éthique dans la gestion qu’un homme ? On pourrait être tenté de répondre que nous avons eu un nombre de femmes maires presque négligeable par rapport aux hommes. Cet argument, en plus d’être gênant, car mettant en exergue cette injustice sociale par son caractère exclusif des femmes, ne se justifie pas. Il y a eu un cas assez illustratif en terre malienne où un maire fut poursuivi pour détournement et remplacé par une femme. Cette dernière pendant le temps qu’elle passa à la tête de la mairie a fait accroître les revenus de la commune et restaurer la confiance des partenaires dans sa mairie.

Il pourrait être intéressant de réveiller ce leadership politique chez les femmes dès le bas âge au niveau de l’enseignement fondamental, puis mettre en place un dispositif d’éducation civique et politique pour les enfants. Dans cette approche, les filles doivent être mises en confiance et doivent diriger par alternance avec les garçons. Ce qui en plus d’ancrer une culture démocratique, fera adopter une culture politique décomplexée et sensible au genre par les enfants.

Les partis politiques doivent s’investir davantage pour faire émerger les femmes dans les positions de décisions au sein des bureaux nationaux et présenter si possible un nombre égal de candidatures féminines et masculines. Cette approche égalitaire ne doit se faire que sur la base du mérite. En effet, il n’est pas acceptable de sacrifier le mérite pour le nombre. C’est pourquoi, il est nécessaire d’assurer une formation en leadership politique et de confier des responsabilités publiques formatrices aux femmes.

Depuis bientôt 17 mois, nous sommes dans une transition politique pour le moins tumultueuse. Cette phase de la vie de la nation malienne est placée sous le signe de la refondation. Donc l’occasion pour repartir sur de bonnes bases. Dans ce sens, les femmes doivent être impliquées dans la prise de décision de manière sincère. Dans tous les cas, elles se doivent de prendre la parole par elles-mêmes et faire en sorte que leurs préoccupations soient prises en considération.

Nous sommes au bon moment pour faire passer, et à juste titre, la loi sur les violations basées sur le genre. En effet, les femmes sont quotidiennement victimes de violences physiques et morales à la maison, au travail et dans la rue. Elles n’ont point de répit ! En plus d’être martyrisées au quotidien, quand les défenseurs des droits des femmes se tiennent à côté d’elles pour réclamer une telle loi, des acteurs religieux et coutumiers leur obstruent l’accès à ce droit élémentaire. Combien de femmes devront-elles perdre la vie, la dignité et l’honneur pour leur permettre de comprendre le bien-fondé d’une telle loi ? Quand est-ce que l’État va-t-il enfin s’assumer ? En tout état de cause, les femmes n’obtiendront leurs droits qu’en se tenant debout et lutter sans gêne ni faux fuyant. Le premier pilier d’une société est fondé sur les femmes, leur refuser un droit aussi élémentaire revient à fonder un château sur une dune de sable mouvant tout en espérant qu’il ne s’effondrera pas.

« L’autonomisation économique des femmes est indispensable »

L’autonomisation économique des femmes est indispensable si nous voulons arriver à l’égalité. En effet, la dépendance pourrait créer des rapports de domination et accroître les violences sexistes.

Nous devons donc faire confiance et investir dans les entreprises féminines de toutes tailles. Dans le contexte malien, un accent doit déjà être mis sur l’accompagnement des petits et moyens exploitants intervenant dans la chaîne de valeur agroalimentaire (production, transformation, commercialisation).

Nous devons accroître la participation des femmes à la gestion des ressources naturelles. Cela conduira à une gouvernance plus juste et plus inclusive des ressources.

Selon un rapport de OHCHR, 55% des progrès réalisés en matière de sécurité alimentaire dans les pays en développement au cours des dernières décennies peuvent être attribués à des programmes qui favorisent l’autonomisation des femmes. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les agricultrices pourraient augmenter leurs rendements agricoles de 20 à 30 % si elles avaient un accès égal aux ressources productives. Cela fournirait suffisamment de nourriture pour empêcher 100 à 150 millions de personnes de souffrir de la faim et réduire la faim dans le monde de 12 à 17 %.

Il faut également accompagner les femmes dans leur processus de transition vers le digital. En effet, ce processus est incontournable pour toute entreprise. Il passe par le renforcement de compétences et la dotation en ressources digitales – équipement, logiciel etc.

La réussite dans les affaires relève d’un savoir-faire technique métier chevronné, de la confiance des investisseurs, d’une motivation et d’un moral à toute épreuve. Voilà pourquoi, il faut mettre en place un cadre d’assistance technique et financière pour l’entreprenariat féminin qui va définir et mettre en œuvre une stratégie pour accompagner techniquement et financièrement des femmes à exprimer leur potentiel entrepreneurial dans tous les secteurs économique – primaire, secondaire et tertiaire.

Dans une perspective de développement durable, Il faut passer d’un modèle économique basé sur l’épuisement à un modèle régénératif et circulaire. Les femmes peuvent jouer un rôle moteur dans cette transition.

Santé reproductive et sexuelle

La santé reproductive et sexuelle, et la santé de la mère et de l’enfant doivent être au cœur de nos préoccupations.

Chaque femme devrait avoir une bonne santé sexuelle et reproductive. Elle devrait pouvoir planifier ses grossesses, vivre ce moment en toute sécurité et donner vie en toute quiétude. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre à la disposition des femmes dans un langage qui leur est accessible en fonction de leurs milieux, des informations précises sur les maladies sexuellement transmissibles, les méthodes de contraception, la reproduction. Elles doivent pouvoir choisir des méthodes contraceptives adaptées, sûres, efficaces, abordables.

Il est crucial que les femmes aient accès à des services qui peuvent les aider à avoir une grossesse optimale, un accouchement sécurisé et un bébé en bonne santé.

C’est affreux de constater que des femmes perdent la vie au cours de la grossesse ou encore en couche au Mali.

L’État devrait mettre en place un système d’audit des cas de décès maternel et infantile pour garantir que le médecin et le système dans lequel il opère ne commettent pas l’irréparable. En effet, la vie est sacrée, aucune erreur médicale ne devrait être acceptable et doit être sanctionnée à la hauteur de la faute selon la loi en vigueur.

Il va sans dire, que l’État doit réunir toutes les conditions pour garantir que les établissements de santé soient correctement dotés en ressources humaines et matérielles, assurant un plateau technique de haute qualité. Les praticiens médicaux doivent suivre régulièrement des formations continues. Un système de certification annuelle des établissements de santé devrait être mis en place pour autoriser la pratique de soins obstétriques par un établissement de santé.

Nous avons assez rêvé le monde égalitaire et d’équité, hommes et femmes, nous devons nous réveiller pour le réaliser de manière collégiale.

Tidiani Togola, CEO Tuwindi

10 mars 2022 0 comments
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Coordination Civilo-militaire
Sécurité

Situation humanitaire dans le Liptako Gourma : la coordination civilo-militaire, un impératif

by Sahel Tribune 10 mars 2022
written by Sahel Tribune 3 minutes read

En vue de renforcer la résilience des communautés et la sécurité humaine dans les pays du Sahel central, le bureau du haut-commissariat aux droits de l’homme en Afrique de l’Ouest (HCDH), le bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et la Coordination Civilo-militaire de l’action humanitaire de l’ONU (UN-CMCoord) ont organisé à Bamako, du 7 au 10 mars, une formation de renforcement des capacités sur la coordination civilo-militaire de plusieurs acteurs sur le terrain.

Les pays du Sahel central (Mali, Niger et Burkina Faso) ont en commun un climat de violences, lié à la crise sécuritaire, touchant à la fois les civils et les acteurs humanitaires. Un contexte qui a conduit au moins 410 000 personnes à se réfugier dans des pays voisins, selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

La coordination civilo-militaire au coeur d'une formation
La coordination civilo-militaire au coeur d’une formation à Bamako. ©Ocha Mali.

En raison de « l’interconnexion de la crise liée à l’accès humanitaire qui touche les pays du Sahel central, et dans le cadre du projet “ Liptako-Gourma ” », des réponses adaptées doivent être trouvées.

Renforcer la résilience des communautés

Des organisations humanitaires, notamment le Bureau du Haut-commissariat aux droits de l’homme en Afrique de l’Ouest (HCDH), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et la Coordination Civilo-militaire de l’action humanitaire de l’ONU, s’y sont engagées à travers des « formations diplômantes » sur la coordination civilo-militaire. Des formations respectivement au Mali, du 7 au 10 mars 2022 ; au Niger, du 14 au 18 mars 2022, puis au Burkina Faso.

Ainsi, ces organisations entendent renforcer les capacités des acteurs, mécanismes et structures sur le terrain face aux défis existants dans le domaine de la coordination civilo-militaire. Elles jugent important que tous les acteurs soient dotés d’une « connaissance et d’un langage communs de la coordination civilo-militaire ».

Formation sur la Coordination civilo-militaire
Formation sur la Coordination civilo-militaire. ©Ocha Mali.

Selon le représentant régional du HCDH en Afrique de l’Ouest, Andrea Ori, « l’objectif global de ce programme conjoint est de renforcer la résilience des communautés et la sécurité humaine face aux chocs environnementaux et climatiques, les menaces au Sahel, particulièrement au niveau des frontières ».

Préserver la distinction des humanitaires et civils

Pour assurer la continuité des actions humanitaires, ces organisations exhortent à préserver la distinction des humanitaires vis-à-vis des acteurs armés et celle des civils vis-à-vis des combattants. Une distinction qu’elles jugent « indispensable pour préserver leur neutralité et le renforcement de l’action humanitaire auprès des communautés ».

Depuis 2020, les Nations Unies — à travers huit agences y compris le HCDH et en partenariat avec l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG) — mettent en œuvre un programme qu’elles ont élaboré, dénommé « Programme Régional Conjoint d’Appui à la mise en œuvre des Activités de Coopération Transfrontalière dans la région du Liptako Gourma », a précisé Julien Attakla-Ayinon, chef ad interim de la division des droits de l’homme et protection de la Minusma. C’était lors de la session d’ouverture de la formation destinée aux acteurs militaires et civils y compris les autorités locales et organisations de la société civile au Mali, le 7 mars dernier.

La rédaction

10 mars 2022 0 comments
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Campagne de sensibilisation sur les missions de la CVJR
Sécurité

Campagne sur les missions de CVJR : plus de 5 millions des Maliens sensibilisés

by Sahel Tribune 9 mars 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Dans l’après-midi du samedi 06 mars 2022, la Fondation Tuwindi a tenu, au Parc National de Bamako, la cérémonie de clôture de sa campagne de sensibilisation sur les missions de la Commission Vérité Justice et Réconciliation. Brèves.

Ce soir-là, ils étaient des centaines de jeunes venus répondre à l’invitation de la Fondation Tuwindi. C’était pour la clôture des activités de sa campagne de sensibilisation sur la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) et ses missions. Au cours de laquelle cérémonie, les jeunes ont assisté à plusieurs prestations musicales et artistiques comme le sketch et le slam.

Campagne de Tuwindi sur la CVJR
Campagne de Tuwindi sur la CVJR au Parc national, le 5 mars 2022. ©Sagaidou Bilal/Sahel Tribune.

Selon les propos du directeur exécutif de Tuwindi, Tidiani Togola, cette campagne de sensibilisation, organisée en partenariat avec la CVRJ, le PNUD, l’Unicef et d’autres partenaires, a atteint plus de 5 millions de Maliens — grâce notamment à l’accompagnement des acteurs médiatiques. Selon lui, cette activité est partie du constat qu’  « il y a beaucoup de Maliens, notamment les jeunes, qui ne connaissent pas la CVJR et qui ne savent pas c’est quoi ses missions ».

Pour le commissaire Oumar Hasseye Touré, commissaire à la CVJR, l’appui de la jeunesse est un atout pour eux. C’est pourquoi elle doit être impliquée dans tous les processus de la Commission.

Pour plus d’informations sur la CVJR, vous pouvez visiter le site ici.

La rédaction

9 mars 2022 0 comments
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Des plastiques
A la UnePlanète

Assemblée de l’ONU pour l’environnement, une « résolution historique » contre la pollution plastique

by Chiencoro 9 mars 2022
written by Chiencoro 4 minutes read

La pollution par les plastiques a des impacts réels sur les êtres, notamment les humains. Lors de la deuxième partie de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, le 2 mars 2022, une « résolution historique » a été votée. Elle vise à mettre fin à la pollution plastique.

Mettre en place un accord mondial juridiquement contraignant d’ici la fin de 2024, telle est l’ambition des Nations unies qui vient d’établir un comité intergouvernemental de négociation (CIN), à l’issue de son Assemblée pour l’environnement. Dont la deuxième partie de la cinquième session a débuté lundi, à Nairobi (Kenya). Une session placée sous le thème « Renforcer les actions en faveur de la nature pour atteindre les objectifs de développement durable » et qui a enregistré la participation des ministres de l’Environnement et d’autres représentants de 175 nations.

Une « résolution historique »

Le comité mis en place, après l’approbation d’une résolution historique visant à mettre fin à la pollution du plastique et élaborer un accord international juridiquement contraignant, devra travailler à achever un projet d’accord mondial juridiquement contraignant d’ici la fin de 2024.

Ce combat contre le plastique passe par diverses alternatives : traiter le cycle de vie complet des plastiques, concevoir des produits et des matériaux réutilisables et recyclables, et la nécessité d’une collaboration internationale renforcée pour faciliter l’accès aux technologies, renforcer des capacités et la coopération scientifique et technique.

L’approbation de cette résolution historique « marque le triomphe de la planète Terre sur les plastiques à usage unique. Il s’agit de l’accord multilatéral sur l’environnement le plus important depuis l’Accord de Paris (sur le climat) », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. « Il s’agit d’une police d’assurance pour cette génération et les suivantes, qui pourront vivre avec le plastique sans être condamnées par lui », a-t-elle ajouté.

Des « produits les plus durables que nous, les humains »

Selon les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), entre 1950 et 2019, la production de plastique a explosé, passant de 2 millions de tonnes à 460 millions de tonnes « générant 353 millions de tonnes de déchets dont moins de 10 % sont actuellement recyclées et 22 % sont abandonnées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans l’environnement ».

Les Nations unies estiment qu’à ce rythme, d’ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre associées à la production, à l’utilisation et à l’élimination des plastiques représenteraient 15 % des émissions autorisées (1,5° Celsius).

Une situation qui fait dire au ministre norvégien du Climat et de l’Environnement, Espen Barth Eide, que « la pollution plastique est devenue une épidémie à part entière ». Avant de poursuivre : « Paradoxalement, les plastiques sont parmi les produits les plus durables que nous, les humains, ayons fabriqués – et souvent, nous les jetons tout simplement ».

Dans un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et de l’ONG Azul en mars 2021, il est indiqué que la pollution par les plastiques touche de manière disproportionnée les communautés marginalisées et celles vivant à proximité des sites de production et de traitement des déchets plastiques. « La pollution par les plastiques est une question de justice sociale », a affirmé la co-autrice du rapport, fondatrice et directrice générale d’Azul, Marce Gutiérrez-Graudiņš, qui souligne également que « les efforts actuels de gestion et de réduction de la pollution par les plastiques sont insuffisants pour résoudre l’ensemble des problèmes qu’elle entraîne ».

« Entrer dans une économie circulaire »

La production et la pollution du plastique menacent pourtant tous les êtres, notamment les hommes. Des spécialistes expliquent que l’exposition aux plastiques peut avoir des impacts sur la santé humaine, surtout lorsqu’elle affecte la fertilité, l’activité hormonale, métabolique et neurologique. Outre cela, la combustion à l’air libre des plastiques contribue à la pollution atmosphérique, explique-t-on.

La pollution du plastique n’est toutefois pas un problème irrémédiable. Le ministre norvégien explique que le plastique est un produit qui peut être utilisé à l’infini, « si nous le faisons entrer dans une économie circulaire ». Selon les Nations unies, « le passage à une économie circulaire peut réduire de plus de 80 % le volume de plastique entrant dans les océans d’ici à 2040, réduire de 55 % la production de plastique vierge, faire économiser 70 milliards de dollars aux gouvernements d’ici à 2040, réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre et créer 700 000 emplois supplémentaires, principalement dans les pays du Sud ».

Chiencoro Diarra

9 mars 2022 0 comments
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Femme africaine
Actu

Femmes et droits économiques en Afrique de l’Ouest : le Benin enregistre des nettes avancées

by Chiencoro 8 mars 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

En Afrique de l’Ouest, le Bénin est le pays qui enregistre des nettes avancées dans le domaine des droits économiques des femmes, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale.

Malgré les effets disproportionnés de la pandémie de la Covid-19, le Bénin a réussi, au cours de l’année écoulée, plusieurs réformes visant à améliorer la situation de la femme. Le rapport Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2022 de la Banque mondiale souligne que ce pays « a supprimé les restrictions à l’emploi des femmes dans le secteur de la construction, de sorte qu’elles peuvent désormais occuper tous les emplois au même titre que les hommes ».

Outre cela, afin de permettre à chaque fille au Bénin de contribuer à son développement et à celui de sa communauté, le gouvernement béninois travaille d’arrache-pied pour « l’accélération de l’éducation des filles ». Ce qui a valu l’idée d’un forum en 2021.

Réforme complète du Code civil

Selon le ministre béninois des Affaires sociales et de la Microfinance, Madame Véronique TOGNIFODÉ MEWANOU, l’éducation des filles est un plier essentiel du développement d’une nation. « La fille éduquée est la femme de demain qui participera fortement à l’éducation des jeunes filles », a-t-elle déclaré en prélude au forum national, qui se tiendra du 10 au 11 mars 2022, pour l’accélération de l’éducation des filles au Bénin.

Toutes ces initiatives placent le Bénin parmi les pays qui enregistrent des améliorations en termes de condition de vie des femmes. Les plus fortes améliorations, au cours de 2021, en Afrique surtout, ont été enregistrées en Afrique du Nord et en d’Afrique subsaharienne, selon la Banque mondiale. Des régions qui restent à la traîne, malgré tout, par rapport aux autres régions du monde.

Selon le nouveau rapport de la banque mondiale, c’est le Gabon qui est très en avance sur les autres pays de ces deux régions. « Le Gabon se distingue par une réforme complète de son code civil et la promulgation d’une loi visant à éliminer la violence à l’égard des femmes », souligne-t-on dans un communiqué de la Banque mondiale.

« Il faut se réunir pour discuter »

La plupart des réformes dans les différentes régions du monde ont surtout concerné la protection contre le harcèlement sexuel au travail, l’interdiction des discriminations fondées sur le sexe, l’augmentation des congés payés pour les nouveaux parents et la suppression des restrictions professionnelles ciblant les femmes.

« Les femmes ne peuvent pas atteindre une égalité au travail si elles ne sont pas sur un pied d’égalité à la maison, observe Carmen Reinhart, vice-présidente principale et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale. Cela signifie qu’il faut uniformiser les règles du jeu et faire en sorte que le fait d’avoir des enfants ne se traduise pas par l’exclusion des femmes d’une pleine participation à l’économie et par des freins à la réalisation de leurs espoirs et de leurs ambitions », rapporte la banque mondiale dans son communiqué.

De son côté, la représentante résidente de l’ONUSIDA au Bénin, Madame Margarete MOLNAR, a estimé qu’« Il faut se réunir pour discuter, pour trouver des solutions afin de faire de l’éducation une porte d’entrée pour adresser certaines questions liées à la santé et au développement des jeunes filles », rapporte le gouvernement béninois.

Chiencoro Diarra

8 mars 2022 0 comments
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Claire Paul Coulibaly
A la UneOpinion

08 Mars : « Honneur aux femmes s’étant arrachées à la sujétion »

by Sahel Tribune 8 mars 2022
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A l’occasion de la célébration du 08 Mars, Journée mondiale des droits des femmes, nous vous invitons à lire ce poème de l’écrivaine Claire Paul Coulibaly qu’elle a bien voulu soumettre à notre rédaction.

Longtemps exploitées, bafouées

Des ouvrières prenant conscience

Du triste sort, à elles, imposé

N’en pouvaient plus d’une vaine patience,

Contre leurs patrons, elles se sont révoltées,

Une révolte farouche,

Farouchement réprimée.

Alors, c’était à qui la victoire :

Aux patrons bourreaux ou aux ouvrières opprimées?

Celles-ci déterminées,

Livrèrent grande lutte, une lutte, au prix de leur vie, gagnée.

La dure voie de l’émancipation était ouverte

À des générations de femmes, elles aussi très engagées,

Accompagnées par des hommes, adeptes

De la promotion des droits des vulnérables :

Droit à la liberté, droit à l’égalité des chances.

Pour leurs droits, toujours Les femmes se sont battues,

Convaincues Que nul ne peut prétendre

Au confort sans effort À la jouissance sans sacrifice.

08 Mars

Honneur aux femmes s’étant arrachées à la sujétion,

Unies dans un élan de solidarité contre l’exploitation,

Initiatrices de la lutte pour leur autonomisation

Tant souhaitée et acquise par un effort soutenu,

Martyres jadis, aujourd’hui affranchies des abus,

Accompagnées par des hommes au grand cœur,

Réellement à ces hommes, elles disent en chœur

Sincèrement merci, toujours merci.

Huit Mars

Honneur aux femmes s’étant arrachées à la sujétion,

Unies dans un élan de solidarité contre l’exploitation,

Initiatrices de la lutte pour leur autonomisation

Tant souhaitée et acquise par un effort soutenu,

Martyres jadis, aujourd’hui affranchies des abus,

Accompagnées par des hommes au grand cœur,

Réellement à ces hommes, elles disent en chœur Sincèrement merci, toujours merci.

Claire Paul Coulibaly, écrivaine.

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Attaque au Mali
A la UneAnalysesSécurité

Situation sécuritaire au Mali : comment comprendre l’attaque de Mondoro ?

by Sahel Tribune 6 mars 2022
written by Sahel Tribune 4 minutes read

En pleine montée en puissance, l’armée malienne a enregistré, vendredi 4 mars 2022, le plus lourd bilan depuis le début de la nouvelle année, suite à l’attaque contre un camp militaire à Mondoro. Analyse.

Mondoro, commune située dans le cercle de Douentza, région de Mopti (au centre du Mali), est de nouveau frappé. Le poste de sécurité des Forces armées maliennes de cette localité, frontalière avec le Burkina Faso, a subi, vendredi 4 mars 2022, une attaque au véhicule piégé. Le bilan provisoire communiqué par les autorités maliennes de la transition fait état de 70 terroristes et de 27 militaires tués, de 33 blessés et de 7 portés disparus du côté de l’armée malienne ainsi que des dégâts matériels. Le plus lourd bilan depuis le début de l’année 2022. Un deuil national de trois jours, à compter du samedi 5 mars 2022, a été décrété par le président de la transition Assimi Goïta.

Après une visite de dix jours, du 8 au 18 février 2022, au Mali, Alioune Tine, expert indépendant des Nations unies pour la situation des droits de l’homme au Mali, avait pourtant constaté l’amélioration de la situation sécuritaire dans le pays pour la première fois depuis 2018. « Pour la première fois depuis le début de mes visites en 2018, on note une amélioration tangible dans le domaine sécuritaire, sur la question des personnes déplacées, des droits humains et des dynamiques de paix endogènes, surtout au Centre du Mali », a-t-il écrit dans sa déclaration de fin de mission.

Le même constat est fait par plusieurs citoyens dans les zones, jadis sous le contrôle des groupes armés terroristes. Des zones dans lesquelles les déplacés commencent d’ailleurs à retourner s’installer, selon les déclarations du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

Départ des partenaires

Cette montée en puissance « tangible » de l’armée malienne intervient alors que certains partenaires du pays, notamment la France et d’autres pays européens de la Task Forces Takuba, ont annoncé leur départ du pays en raison de certaines incompréhensions avec les autorités maliennes de la transition au sujet des textes qui régissent leur présence.

L’attaque du vendredi dernier survenant dans un tel contexte est interprétée par bon nombre d’internautes comme une conséquence claire de ce divorce, notamment entre la France et le Mali, en termes de coopération militaire. « Les militaires maliens n’ont pas pu bénéficier d’appui aérien Barkhane pour repousser comme ce fut le cas le 23-24 janvier 2021 », a twitté sur son compte un journaliste-analyste français qui fait référence à l’attaque simultanée du camp de Mondoro et de Boulikessi en 2021. Une attaque au cours de laquelle « la force Barkhane a déclenché une patrouille d’hélicoptères Tigre qui s’est rendue sur place afin d’appuyer les FAMa ».

Pour mémoire, en novembre 2019, l’attaque contre le camp d’Indélimane (à la frontière nigérienne), au nord-est du Mali, a fait 49 morts du côté de l’armée malienne. Et cela malgré la présence du partenaire à l’époque, mais aussi de celle des autres forces militaires étrangères opérant sur le sol malien. Suite à cette attaque, TV5 Monde soulignait : « Une nouvelle attaque meurtrière qui montre que les djihadistes gagnent chaque jour du terrain ».

Situation dans des pays voisins

Cette nouvelle attaque contre le camp de Mondoro mérite dès lors d’être traitée sous d’autres angles que celui du seul départ des forces étrangères, qui ne collaboraient plus avec les forces armées maliennes dans quelques mois — en raison des tensions diplomatiques entre Bamako et Paris.

Ce qu’il ne faudrait pas perdre de vue aussi dans cette « tragédie » de Mondoro, commune située à la frontière burkinabè, c’est surtout la recrudescence de la crise sécuritaire dans le pays des hommes intègres depuis quelques mois. On se rappelle aussi des attaques au Bénin qui ont fait neuf morts et douze blessés, en février 2022. Des attaques à la bombe artisanale, dont des auteurs ont tués plus tard par l’armée française au Burkina Faso. Ce qui laisse comprendre l’irrésistance des frontières à la menace terroriste.

Dans la même dynamique, l’incident de Mondoro peut être également tributaire de la libération des chefs terroristes par le Niger, en fin février 2022. Les pays dépendent les uns des autres, surtout sur le plan sécuritaire. Les États du Sahel doivent intégrer cette évidence dans leur plan de lutte contre cette menace sécuritaire, notamment pour l’efficacité des opérations de la force conjointe G5 Sahel.

Chiencoro Diarra

6 mars 2022 0 comments
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Problème d'audition lié à l'écoute de la la musique dans les écouteurs
Santé

Journée mondiale de l’audition : la musique et les sons récréatifs exposent des milliards de personnes

by Bakary FOMBA 5 mars 2022
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

Le 3 mars de chaque année, le monde commémore la Journée mondiale de l’audition. Cette année, le thème retenu est « Pour entendre à vie, ménageons notre audition ! » Des milliards de personnes risquent de souffrir de déficience auditive liée à la musique et aux sons récréatifs.

« Plus d’un milliard de personnes âgées de 12 à 35 ans risquent de souffrir de déficience auditive du fait d’une exposition prolongée et excessive à de la musique forte et à d’autres sons récréatifs, pouvant avoir des conséquences catastrophiques sur leur santé physique et mentale, leur éducation et leurs perspectives d’emploi », a averti l’OMS dans un communiqué à l’occasion de la Journée mondiale de l’audition, édition 2022.

Dans son tout premier rapport mondial sur l’audition, l’OMS indique que « d’ici 2050, près de 2,5 milliards de personnes dans le monde, soit une personne sur quatre », pourraient avoir un problème auditif. L’agence sanitaire mondiale développe dans ce document les facteurs causaux et préventifs de la perte auditive, et les solutions cliniques rentables.

Prévenir le risque

Ainsi, « des millions d’adolescents et de jeunes risquent de souffrir de déficience auditive en raison de l’utilisation dangereuse d’appareils audio personnels et de l’exposition à des niveaux sonores préjudiciables dans des lieux tels que les boîtes de nuit, les bars, les concerts et les événements sportifs », a déclaré la directrice du département Maladies non transmissibles à l’OMS, Dre Bente Mikkelsen.

Pour l’OMS, l’exposition à des sons forts provoque une déficience auditive temporaire ou des acouphènes. Toutefois, indique-t-elle, une exposition prolongée ou répétée peut entraîner des lésions auditives permanentes, entraînant ainsi une déficience auditive irréversible.

Face à l’ampleur du problème d’audition, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à l’occasion de la commémoration de la Journée internationale de l’audition, lance un appel impératif contre ce phénomène. Pour éradiquer ce mal, l’OMS propose des « solutions sous la forme d’intervention scientifiquement fondées ».

L’OMS dans le cadre de l’initiative « Écouter sans risque », pour des lieux de divertissement, a élaboré une nouvelle norme internationale qui s’applique aux lieux et aux activités où il y a de la musique amplifiée. Cette norme « vise à mieux protéger les jeunes lors de leurs activités de loisirs », a ajouté Dre Mikkelsen.

Promouvoir des pratiques d’écoute sans risque

Pour mieux protéger leur audition, l’agence sanitaire mondiale invite les jeunes au maintien d’un volume bas lors de l’utilisation d’appareils audio personnels ; l’utilisation d’écouteurs/écouteurs bien ajustés et, si possible, antibruit ; au port des bouchons d’oreilles dans des lieux bruyants, mais aussi, effectuer régulièrement des examens auditifs.

« Nous devons œuvrer ensemble pour promouvoir des pratiques d’écoute sans risque, en particulier chez les jeunes », a affirmé Dr Ren Minghui, directeur général adjoint pour les maladies transmissibles, OMS.

Pour encourager un changement de comportement, l’OMS invite les organisations de la société civile, les parents, les enseignants et les médecins, à éduquer les jeunes afin qu’ils puissent adopter des habitudes d’écoute sans risque.

Pour rappel, la Journée mondiale de l’audition a été initiée en 2007, par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Elle a pour objectif de sensibiliser le public à la prévention de surdité et à la perte d’audition.

Bakary Fomba

5 mars 2022 0 comments
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Alexis Kalembry, Tidiani Togola et Cheick Sidi Diarra
A la UneAnalyses

[Tribune] Mali : « Nous ne pouvons pas continuer à vivre en vase clos »

by Sahel Tribune 4 mars 2022
written by Sahel Tribune 12 minutes read

La crise politique, sécuritaire et diplomatique du Mali interpelle tout citoyen malien. Cette crise est la conséquence d’une série de coups d’État, notamment contre l’ancien président Ibrahim Boubacar KEITA – IBK – et contre le président intérimaire BA N’DAW qui a fortement irrité les partenaires du Mali à commencer par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest – CEDEAO, qui, en l’absence d’une proposition concrète de calendrier électoral, a décidé alors de sanctionner d’abord des dirigeants, puis le Mali dans son ensemble.

Ces sanctions, qui se sont traduites par le gel des avoirs du Mali et sa suspension des instances de la CEDEAO, ont été très mal reçues par la population malienne, qui estime simplement qu’elles n’auront pas d’effet sur ceux qui dirigent mais plutôt sur la population déjà meurtrie.

Le gouvernement malien a dénoncé ces sanctions avec une position assez radicale, estimant qu’elles sont illégales et téléguidées par les acteurs extérieurs à notre sous-région. Il a décidé de fermer à son tour les frontières maliennes et de rappeler ses ambassadeurs dans les pays de l’espace CEDEAO. Le gouvernement va plus loin et appelle, pour la première fois dans l’histoire du Mali, la population à manifester dans la rue pour protester contre les sanctions citées.

Au cours de cette manifestation il y a eu des propos forts agressifs contre à la fois la communauté internationale au Mali avec à sa tête la France, des messages de bienvenue à la Russie perçue comme sauveur comme la France il y’a 8 ans lorsque le Président Dioncounda TRAORÉ fit appel à son homologue français François HOLLANDE.

La présence russe en appui des forces armées régulières du Mali a irrité les partenaires occidentaux du Mali ainsi que les pays de la CEDEAO.

Toutefois les maliens justifient cela par leur libre choix de pouvoir travailler avec les partenaires qu’ils souhaitent et aussi par le sentiment d’inefficacité des forces internationales présentes depuis bientôt 10 ans.

Suite de passe d’armes diplomatique

Une suite de passe d’armes diplomatique s’est ensuite enchaînée entre le Mali et la France, conduisant à l’expulsion de l’ambassadeur français suivi des forces militaires danoises venues appuyer TAKUBA. Cela entraîna une frustration généralisée conduisant à la décision de retrait de l’opération Barkhane et à celle de TAKUBA. Il faut rappeler que les États Unis d’Amérique ont été les premiers à suspendre leur coopération militaire avec le Mali.

Le maintien de la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) qui forme les forces maliennes a été également remis en question par l’Union Européenne qui avait prévenu de l’incompatibilité de sa présence aux côtés de forces “non étatiques” Russes au Mali. Elle envisage de dépêcher une mission d’évaluation pour décider de son sort.

Les autorités de la transition ont dénoncé ces mesures, qu’elles ont qualifiées de violations des accords.

Vers la pensée unique ?

Les sanctions citées ont rendu le quotidien du citoyen malien de plus en plus difficile avec l’augmentation des prix des denrées de première nécessité. La vie chère s’installe partout, particulièrement en cette période de Covid-19.

La polarisation du débat et la restriction, malheureuse, des espaces de liberté d’expression sont une autre résultante de la gestion de la crise. Elles se traduisent notamment par le fait qu’un nombre important d’acteurs de la société civile, du champ politique, et aussi des professionnels de média s’appliquent une autocensure, afin de ne pas contrevenir aux restrictions imposées. Une série d’arrestations sont suspectées d’être liées à l’expression d’opinions divergentes de celles du pouvoir actuel. Un journaliste de Jeune Afrique a été expulsé et les correspondants de médias internationaux ont été rappelés à l’ordre récemment.

Dans ce contexte, les faîtières des médias maliens se doivent de manifester un engagement à la hauteur de la situation.

La liberté d’expression, surtout celle de la presse, et la démocratie ont été obtenues au prix du sang de nombre de nos concitoyens. Sa restriction pourrait entraîner à court terme des conséquences graves.

En effet, l’approche contradictoire est l’énergie du dialogue productif, le moteur du développement. Il serait regrettable que toute opinion contradictoire soit vouée aux gémonies et au lynchage sur les réseaux et que leurs auteurs soient qualifiés d’apatrides. En absence de cette contradiction, ne risquons-nous pas de glisser vers la pensée unique ?

S’atteler à rassembler les Maliens autour d’un seul objectif

Il faut par ailleurs rappeler qu’à la suite des Assises Nationales de la Refondation, il y a eu un ensemble de conclusions qui en sont issues, mais qui ont été contestées, car l’organisation et la conduite de ces Assises n’ont pas été inclusives si on considère le fait qu’une frange très importante des acteurs politiques et de la société civile n’y ont pas pris part, certains groupes armées signataires des accords pour la paix et la réconciliation non plus.

Malgré ces irrégularités, force est de constater qu’à la faveur de la révision de la charte de la transition, les conclusions de ces Assises vont devenir une des missions de la nouvelle phase de la transition.

Le Mali se trouve alors aujourd’hui dans une situation inédite d’isolement jamais rencontrée.

Les conséquences des sanctions déjà très lourdes pour le pays aggravent ce sentiment d’isolement. Elles doivent être levées dans les meilleurs délais. Nous ne pouvons pas continuer à vivre en vase clos. C’est seulement ensemble qu’on gagne.

Pour y parvenir, le Mali a un besoin urgent de retourner à l’ordre constitutionnel normal et d’aller de l’avant. Ce retour doit se faire nécessairement à travers l’organisation d’élections transparentes, libres et crédibles.

Il faut un retour à l’ordre constitutionnel normal, car c’est l’état de droit et la démocratie qui doivent prévaloir, non pas l’état d’âme d’individus en dehors de ce cadre. C’est pourquoi nous estimons qu’organiser les élections dans un délai raisonnable est fondamental.

Pour sortir de cette crise, le président de la transition devrait s’atteler à rassembler les Maliens autour d’un seul objectif, revenir à l’ordre constitutionnel normal par l’organisation de l’élection présidentielle suivant le schéma légal déjà existant.

« La démocratie n’engendre pas la mauvaise gouvernance et la corruption »

Ce qui implique que l’organisation des élections doit être confiée à une CENI dont les missions seront revalorisées, à l’Administration territoriale dont la neutralité devra être prouvée et enfin la proclamation définitive des résultats devrait être faite par la cour constitutionnelle dont les statuts doivent être revus afin d’assurer la sincérité de ses décisions.

L’organisation de la présidentielle permettra de normaliser les relations du Mali aux autres acteurs nationaux et internationaux, ce dont nous avons ardemment besoin.

Notre pays n’a pas besoin de se mettre en marge de la communauté internationale, ni de devenir un paria. Nous devons fonctionner en intelligence avec le monde pour pouvoir réussir et émerger.

La démocratie n’engendre pas la mauvaise gouvernance et la corruption, qui sont deux fléaux ravageurs résultant du défaut de valeurs d’éthique des individus parvenus au sommet des instances décisionnelles, souvent par népotisme. Ils y parviennent parce que ceux qui en ont le mérite ne sont pas assez ambitieux ou combatifs souvent face à l’adversité, l’injustice et l’immoralité.

Dans la formulation du calendrier devant mener aux élections, il est important d’avoir à l’esprit que les réformes profondes que requiert la refondation sont de la responsabilité d’un Président de la République et d’un parlement qui tirent leur légitimité d’une élection non pas d’un dispositif transitoire qui souffre du déficit de légitimité.

Ce leadership étatique légitimé par des élections crédibles doit s’atteler à l’organisation d’un référendum sur les questions institutionnelles.

Les forces vives de la nation doivent accompagner ce processus au travers de la mise en place par l’État d’un cadre multi acteur permanent dirigé, de manière bénévole, en alternance par les partis et groupements de partis et par la société civile. Le parlement et l’administration devront participer comme membre avec des ressources humaines.

Ce cadre doit être doté d’un comité d’experts dirigé par la société civile et par les partis politiques. Il doit être indépendant de toute emprise de l’exécutif pour protéger sa neutralité.

Renforcer, moderniser et autonomiser les forces armées et de défenses

L’exécutif qui sera issu des élections doit avoir pour priorités : renforcer, moderniser et autonomiser les forces armées et de défenses afin de leur permettre de défendre le territoire national contre des forces armées non conventionnelles et hostiles; renforcer la croissance économique à travers la diversification, l’accroissement de la productivité et du taux d’intégration local et la facilitation du commerce et soutenir le développement social au travers de politiques publiques orientées vers l’inclusion, la répartition équitable des richesses et le renforcement des services sociaux de base.

Cette politique d’inclusion doit s’étendre à une plus grande participation des femmes à la gestion des affaires de la cité. L’implication des jeunes dans l’articulation des politiques publiques les concernant devra être un choix stratégique. Les politiques d’intégration des personnes vivant avec un handicap et les personnes du 3e âge doivent être renforcées.

La conception, l’articulation et l’exécution des politiques publiques doivent s’adosser à une approche de décentralisation poussée des compétences et des ressources ; engager une politique étrangère intelligente et dynamique articulée autour des intérêts stratégiques de notre pays.

Il ne peut y avoir de grande démocratie sans une grande armée républicaine, et une armée ne peut être républicaine que lorsqu’elle respecte les règles de l’État de droit et qu’elle accepte d’obéir aux autorités civiles, ces mêmes autorités qu’elle est chargée de protéger.

Il est évident que ces réformes citées doivent se faire sans aucune pression externe. Aucun État n’a le droit de donner des leçons à un autre quand il s’agit de définir son avenir. Le Mali n’a pas à subir la volonté d’un autre État.

Ainsi, les partenaires internationaux ont tout intérêt à accompagner le Mali en lui apportant leur expertise, les ressources humaines et financières nécessaires pour son essor, plutôt que de lui prescrire sa marche vers son destin.

Évidemment les enjeux liés à la démocratie sont des défis qui nous concernent tous, mais les enjeux liés à notre développement commencent par nous d’abord, car des choses décidées sans nous sont souvent perçues comme contre nous.

Voilà pourquoi nos partenaires doivent lever les sanctions sans délai, car ces sanctions ont des conséquences lourdes sur la population et elles ne feront qu’aggraver une situation déjà tendue.

Laisser la presse libre de ses paroles et de ses gestes

Le Mali, une fois de retour à l’ordre constitutionnel normal pourra alors raffermir sa démocratie. Une démocratie qui ne devrait pas nécessairement être prise comme une démocratie d’élection, mais une démocratie à caractère participatif et soucieuse de la satisfaction des besoins essentiels des populations. Pour que cela soit, les réformes doivent prendre en compte les opinions et les avis des populations depuis la base de notre pyramide jusqu’à son sommet, avec une implication substantielle des autorités des collectivités territoriales.

Cela nécessite donc une forte participation citoyenne, faire en sorte que le citoyen joue pleinement son rôle sans être inquiété. Cela nécessite également de laisser la presse libre de ses paroles et de ses gestes. Évidemment une presse ne peut être considérée comme acceptable que si elle respecte les règles professionnelles d’éthique et de déontologie sans lesquelles elle risque de devenir un outil de déstructuration du tissu social, de l’entente et de la concorde nationales déjà fragilisés par tant d’années de crises inter et intracommunautaires.

Voilà pourquoi la presse a toute sa responsabilité dans ce retour à la normalité et surtout pour la refondation. Une refondation qui pourrait nous permettre finalement d’être une démocratie forte et brillante, une démocratie durable.

Une fois le processus démocratique amélioré et rodé, faire confiance à la population, à la base, sera fondamentale. Car c’est de la base qu’on peut monter vers le haut de la pyramide. Aucune structure aussi brillante qu’elle soit ne peut s’épanouir que si elle est fondée sur des bases solides et les bases de notre nouvelle démocratie doivent partir des collectivités décentralisées. L’on doit tout faire pour qu’elles participent à la conception, à la prise de décisions et à leur exécution et suivi.

Accord pour la paix et la réconciliation

Nous devons aussi accepter d’abandonner certains de nos textes ou du moins de les réviser parce qu’ils ne sont plus adaptés au contexte nouveau. Au nombre de ces textes figure l’Accord pour la paix et la réconciliation. En effet, cet accord quoi qu’on dise n’est pas nécessairement consensuel et peut être amélioré à travers sa relecture au Mali, par les maliens et pour les Maliens.

Effectivement, réduire le Mali à une bipolarité Nord-Sud ne répond pas aux réalités nouvelles. Et c’est cette erreur qui ne cesse de nous diviser. Or le Mali quel que soit l’endroit où nous sommes, constitue un Mali un et Indivisible. L’unité ne saurait exclure la diversité et justifier l’uniformité. C’est pourquoi nous devons une fois de plus travailler à chérir et à promouvoir la mosaïque culturelle et ethnique de notre peuple ; car c’est grâce à elle que finalement le vivre ensemble va avoir tout son sens.

Pour conclure, nous pensons aujourd’hui, plus que jamais, que le Mali devrait agir pour revenir à l’ordre constitutionnel normal pour une démocratie durable et vigoureuse portée par le peuple dans un état de droit.

Signataires :

Tidiani TOGOLA, directeur exécutif de la fondation Tuwindi,

Alexis KALAMBRY, directeur de publication de Mali Tribune,

Amb. Cheick Sidi DIARRA, diplomate

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Manifestation au Tchad
A la UneSécurité

Droits de l’homme  : au Tchad, plusieurs ONG dénoncent « une répression héréditaire »

by Sahel Tribune 3 mars 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Le nouveau rapport de Tournons La Page, la coalition Tournons La Page Tchad et l’ONG Agir ensemble pour les droits humains, intitulé « une répression héréditaire » et publié le 2 mars 2022, sur le Tchad, dénonce la répression des manifestations pacifiques contre le transfert héréditaire du pouvoir dans le pays. Ces organisations demandent justice pour les victimes de ces répressions.

Le rapport est basé sur l’analyse d’articles de presse et des rapports d’autres organisations de la société civile, des entretiens auprès de manifestants, de témoins des violences, de membres de l’opposition politique, de médecins et de journalistes, mais aussi des déclarations et des images sur les violations des droits humains, recueillis par leurs membres.

Dans leur nouveau rapport, le mouvement Tournons La Page, la coalition Tournons La Page Tchad et l’ONG Agir ensemble pour les droits humains, exposent les violations qui ont marqué la prise du pouvoir par le général Mahamat Idriss Déby Itno — au Tchad, en 2021.

« L’espace civique tchadien, déjà fortement restreint depuis des décennies, a connu encore une régression au cours de l’année 2021. Les manifestations demandant l’alternance ont laissé place à celles demandant le départ du Conseil Militaire de Transition suite à la mort d’Idriss DÉBY ITNO et le Coup d’État de son fils », expliquent ces ONG, dans leur rapport.

« Accéder à la démocratie »

Selon le rapport, entre le 6 février et le 11 octobre 2021, au moins 20 personnes sont mortes, 152 autres blessées et 849 tchadiens arrêtés au cours de certaines manifestations pacifiques pendant l’année écoulée. Des manifestations qui sont intervenues au cours de la prise du pouvoir, par Mahamat Idriss Déby Itno, en Avril 2021, après le décès de son père Idriss Déby Itno.

«  Mahamat IDRISS DÉBY, fils du défunt président et, jusqu’alors commandant de la garde présidentielle, commet un coup d’État, suspend le gouvernement et l’Assemblée nationale et met en place le Conseil Militaire de Transition (CMT) », peut-on lire dans le rapport.

Dans un communiqué en juin 2021, Human right Watch dénonçaient déjà des violations de droit de l’homme dans le même contexte. Cette organisation indiquait que plus de 50 personnes ont été « passées à tabac puis arrêtées par les forces de sécurité avant qu’elles ne soient transférées dans divers postes de police ».

Dans une interview accordée à DW,  Laurent Duarte, secrétaire exécutif de l’ONG Tournons La Page, déplore « qu’aucune enquête judiciaire n’ait été menée et encore moins qu’elle ait abouti à des condamnations ». Les auteurs de ce rapport estiment donc « important de revenir au plus vite à un ordre constitutionnel avec l’organisation d’élections libres et transparentes afin que le peuple tchadien puisse enfin et pour la première fois depuis l’indépendance, accéder à la démocratie ».

La rédaction

3 mars 2022 0 comments
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Distribution de vivres dans les communes de Bamako
A la Une

Niger : face à la flambée des prix des denrées alimentaires, plusieurs mesures d’urgence

by Bakary FOMBA 3 mars 2022
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Alors que le Niger traverse depuis plusieurs années une crise sécuritaire sans précédent, les prix des denrées alimentaires ont connu, en espace d’un an, une augmentation considérable de 9,7%. Pour faire face à cette flambée des prix, les autorités prévoient plusieurs mesures d’urgence. (Communiqué)

Depuis un an, les prix de certaines denrées de première nécessité ont commencé à grimper sur les marchés nigériens, comme dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Il s’agit principalement des denrées alimentaires (huile, riz, lait, poisson de mer et des produits alimentaires locaux comme la viande et les légumes).

Cette hausse atypique des prix de ces produits a commencé « à partir du dernier trimestre de l’année 2021 ». Cette situation affecte le panier de la ménagère et impacte négativement la consommation alimentaire des ménages urbains et ruraux, notamment les plus vulnérables.

Variations notables

Sur le marché nigérien, comparativement à la moyenne des cinq dernières années (2015-2019) à la même période — précise le ministre nigérien en charge du commerce dans une communication lue le 24 février 2022 — les prix moyens des céréales affichent des variations notables. Ainsi, on note 17% pour le mil ; 11% pour le sorgho ; 12% pour le maïs et 8% pour le riz importé.

S’agissant de la moyenne des prix comparée à celle de l’année dernière, indique le ministère nigérien, on note 26,19% pour le sucre granulé ; 2% pour celui en morceaux ; 40% pour les bidons 25 litres d’huile végétale et 6,67% pour le lait en poudre.

À cela s’ajoute, en février 2022, l’augmentation du prix du pain dans certaines boulangeries de la capitale nigérienne ainsi que des grandes villes du pays. Selon le gouvernement nigérien, le prix de la tonne de la farine de blé est passé de 300 000 à 500 000 FCFA.

Aussi, indique-t-on, les causes de ce renchérissement des prix restent liées à plusieurs facteurs. Il s’agit notamment de la pandémie de la maladie de la Covid-19 ; l’envolée des frais de transports maritimes liée à la Covid-19 ; le coût du transport terrestre Cotonou-Niamey. Celui-ci est passé de 31 000 à 38 000 Francs CFA. À cela s’ajoutent également les mauvaises récoltes, les mesures d’interdiction d’exporter des céréales vers le Niger — « prises par certains pays de la sous-région » — ainsi que la situation sécuritaire de la sous-région.

Mesures d’urgence

Pour contenir ces aléas, les autorités nigériennes misent sur plusieurs mesures d’urgence. Il s’agit notamment de l’élaboration des plans d’urgence et de soutien, sur la base desquels il a été procédé au lancement de la distribution « gratuite ciblée de 45 000 tonnes de vivres aux populations très vulnérables »,a-t-on souligné.

Au-delà de cet acte magnanime, l’exécutif nigérien prévoit également la vente à « prix modéré de 80 000 tonnes de vivres », aussi destinées aux populations moyennement vulnérables.

Aussi, faut-il noter, le renforcement des quantités de vivres initialement prévues par le plan de soutien de 5 000 à 15 000 tonnes pour le mois de mars et de 10 000 à 20 000 tonnes pour le mois d’avril. Pour accompagner le Gouvernement nigérien dans ce cadre, faut-il rappeler, l’Union européenne a déjà annoncé un « appui de 43 millions d’euros », soit environ 28 milliards de FCFA.

Bakary Fomba

3 mars 2022 0 comments
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Crise climatique
A la UnePlanète

Réchauffement climatique : nouveau rapport du Giec, avertissement sur les conséquences de l’inaction

by Chiencoro 2 mars 2022
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Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) lance, dans un nouveau rapport, publié lundi, un « terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction ». Réchauffement climatique.

Rédigé par 270 scientifiques de 67 pays à partir de l’analyse de 34 000 études, le deuxième volet du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) est publié le 28 février dernier en version anglaise. Il aborde les impacts, les vulnérabilités et l’adaptation à la crise climatique.

Les experts climat de l’ONU tirent une fois de plus la sonnette d’alarme : « Environ un milliard de personnes pourraient vivre d’ici 2050 dans des zones côtières menacées par la montée des eaux et les épisodes de submersions marines lors des tempêtes », peut-on lire dans le document.

Réchauffement climatique, problème du présent

Dans le résumé pour décideurs, une version courte discutée et approuvée entre les auteurs et les 195 pays membres du Giec, les auteurs du nouveau rapport de 3 675 pages soulignent que le réchauffement climatique n’est plus un problème du futur. Il est plutôt un problème du présent en raison des vagues de chaleur plus intenses et plus fréquentes, de l’augmentation des feux de forêt et des précipitations, de l’élévation du niveau de la mer. « Le changement climatique provoqué par les humains (…) a un impact négatif généralisé et a causé des pertes et dommages à la nature et à l’humanité, au-delà de toute variation naturelle », rappelle-t-on dans le résumé de 36 pages.

Dans un communiqué, lundi dernier, le président du Giec, Hoesung Lee, quant à lui, donne des explications sur le bien-fondé de la nouvelle étude. « Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète, explique-t-il. Nos actions aujourd’hui détermineront comment l’humanité et la nature s’adapteront aux risques climatiques croissants ».

Il ajoute : « Ce rapport reconnaît l’interdépendance du climat, de la biodiversité et des populations. Il souligne l’urgence d’une action immédiate et plus ambitieuse pour faire face aux risques climatiques. Les demi-mesures ne sont plus une option ».

« La crise climatique nous menace tous »

De son côté, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré, dans un communiqué du 28 février 2022, que ce rapport du Giec « rappelle que la crise climatique nous menace tous, dans toutes les régions du monde et dans tous les secteurs de l’économie. Il montre également pourquoi la communauté internationale doit continuer de toute urgence à mener une action ambitieuse en faveur du climat, même si nous sommes confrontés à d’autres défis mondiaux urgents ».

Le Giec publiera le 3e volet de ce rapport en avril prochain. Celui-ci sera consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cela, avant une synthèse prévue pour septembre. Pour rappel, le premier volet de ce sixième rapport, publié en août 2021, s’intéressait àl’évolution du climat.

Chiencoro Diarra

2 mars 2022 0 comments
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Crise urkrainienne
Opinion

Conflit ukrainien vu en Afrique : entre réjouissance, lamentation et solidarité

by Chiencoro 2 mars 2022
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Opinion. « Quand la maison de ton voisin brûle, apporte de l’eau à la tienne », dit un proverbe africain. Hélas, cette sagesse populaire est foulée au pied lors du déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022.

Sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, nombreux sont les Africains qui se réjouissaient de cette guerre en Ukraine. Mais c’était sans mesurer les conséquences hors des frontières de l’Ukraine, en raison de l’interconnexion du monde.

Querelle des margouillats

Un autre adage populaire enseigne qu’une vieille qui s’est montrée indifférente de la querelle des margouillats en a été finalement victime. Car les reptiles dans leurs mouvements sont tombés dans son trousseau de coton et l’ont déversé sur le foyer de feu qui a finalement pris toute la maison. Aujourd’hui, cet adage se trouve confirmé dans ce conflit russo-ukrainien. Les Africains qui se croyaient épargner des effets de cette crise se trouvent pris en étau. Nombreux sont les Africains qui tentent de franchir les frontières de l’Ukraine, mais se trouvent bloqués.

Condamnation de l’UA

Dans un communiqué du 28 février, l’Union africaine s’est dite préoccupée « par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens africains, se trouvant du côté ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité ». L’UA a condamné cette situation qu’elle qualifie « d’inacceptable », « choquants et racistes » et qui violerait le droit international.

Cette guerre Russo-Ukrainienne devrait arriver à une réforme fondamentale dans la vision des citoyens voire des pays de l’interdépendance entre les États. Comme une chaîne, tous les pays du globe sont liés, d’une manière ou d’une autre, les uns aux autres. Aucun ne constitue « un empire dans un empire ».

Chiencoro Diarra

2 mars 2022 0 comments
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Paul Henri Damiba, président de la transition du Burkina Faso
A la UnePolitique

Au Burkina Faso, plus de la moitié d’un mandat électif accordée à la transition

by Chiencoro 1 mars 2022
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Après le renversement du président Roch Marc Christian Kaboré, le 24 janvier dernier, le pouvoir militaire en place a enfin communiqué un calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel. A l’issue des Assises nationales, le lundi 28 février, une durée de 3 ans a été accordée à la transition, plus de la moitié d’un mandat électif.

«Nous avons tous accepté que la transition se tienne sur une durée de 36 mois. Ce que nous voulons c’est qu’on puisse travailler ensemble afin que la paix revienne dans le pays», a déclaré Eddie Komboïgo, ex-leader de l’ex-opposition burkinabè, après les Assises nationales pour l’examen des projets de textes de la Commission technique.

L’ensemble des forces vives de la nation ont adopté la charte de la transition, après le coup d’État qui a renversé Roch Kaboré, le 24 janvier dernier. Après la clôture des Assises, le nouveau président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, a procédé à la signature de la Charte constitutionnelle de la transition. C’était dans la nuit du lundi 28 février au mardi 1er mars 2022. Cette charte indique que la transition va durer 36 mois, soit 3 ans ( plus de la moitié d’un mandat électif du pays — 5 ans ). Le nombre de ministre est plafonné à 25 ministres et 71 membres pour l’Assemblée nationale.

Charte de la transition du Burkina Faso. ©Direction de la communication de la présidence du Faso.
Charte de la transition du Burkina Faso. ©Direction de la communication de la présidence du Faso.

Sondage d’opinion

Avant la tenue de ces Assises, tout portait à croire que la transition au Burkina Faso n’allait pas durer moins de 2 ans. Avec un total de 2 122 personnes participantes, dont 57, 2 % d’hommes et 42,8 % de femmes, un sondage réalisé par un consortium dirigé par Wendpanga Carl Ismaël Karanga, et publié le 19 février, indiquait une durée de 12 mois à 2 ans pour la période de la transition.

Ce sondage, qui a duré une semaine, du 2 au 9 février, a enregistré la participation de toutes les catégories d’ordre professionnel : les élèves, les étudiants, les travailleurs du public et du privé, en quête d’emploi, etc. Les participants résident dans divers pays, notamment l’Égypte, la République Démocratique du Congo (RDC), le Maroc, la France, l’Inde, la Russie, les États-Unis, en plus de diverses localités du Burkina Faso.

Un rapport de la Commission mise en place par le président de la transition, Paul-Henri Damiba Sandaogo, en début février, confirmait presque le résultat de ce sondage. Ce rapport qui avait été présenté, mercredi 23 février, au chef de l’État proposait une transition de trente mois ainsi que « la mise en place d’un gouvernement et d’un organe législatif restreints, n’excédant pas respectivement vingt et cinquante et un membres », selon nos confrères de Le Monde.

Position embarrassante pour la Cédéao  ?

C’est cette proposition qui a été soumise à la hiérarchie militaire et aux « forces vives » du pays — partis, syndicats et organisations de la société civile — le lundi dernier.

Cette situation risque de mettre la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans une position embarrassante. L’organisation ouest-africaine avait suspendu le Burkina Faso de ses instances de prise de décisions, le 28 janvier 2022, en raison du renversement du président Roch Marc Christian Kaboré. Elle exhortait le pouvoir en place à présenter un calendrier « raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel ».

Chiencoro Diarra

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Les femmes se mobilisent pour la paix au Cameroun
Sécurité

Cameroun : un nouveau rapport de Crisis met en exergue les souffrances et le militantisme des femmes

by Chiencoro 28 février 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Un nouveau rapport de l’International Crisis group met en exergue les souffrances et le militantisme des femmes camerounaises, dans le conflit qui les engage depuis cinq ans environ.

Chantant, pleurant, criant ou encore priant, en 2018, les femmes camerounaises ont décrié la recrudescence du viol et des meurtres dans la partie anglophone de leur pays. Réunies, à l’occasion, dans un stade de Bamenda, elles ont réclamé un dialogue urgent sur la paix afin de pouvoir sortir de la maison sans crainte, aller au marché et aux champs, comme c’était le cas avant ce conflit. Qui a conduit à des milliers de personnes déplacées, dont la majorité des femmes.

Des victimes

Dans son nouveau rapport, publié le 23 février 2022, Crisis group, cette organisation internationale d’alerte fondée en 1995, indique que « les femmes et les enfants représentent 60 pour cent des presque 573 900 Camerounais déplacés par le conflit anglophone », qui oppose les séparatistes à l’État camerounais. Un conflit qui perdure depuis 2017, soit cinq ans déjà.

Cette organisation a tiré la sonnette d’alarme sur la situation des femmes anglophones au Cameroun. « Déplacées, seules à élever leurs enfants, luttant pour gagner leur vie ou les trois à la fois, les femmes anglophones ont dû affronter un environnement hostile et des violences sexuelles généralisées », lit-on dans ce document de 46 pages intitulé «Militantes, victimes, œuvrant pour la paix : les femmes dans le conflit anglophone au Cameroun »

Avec 1 065 cas de violence contre les femmes, en 2019, la gent féminine paie un lourd tribu dans ce conflit. Les grèves générales, les couvre-feux et les menaces de violence ont paralysé l’économie des deux régions anglophones, où la plupart des infrastructures sont en mauvais état, précise-t-on dans le rapport de Crisis group.

Dans cette partie anglophone du Cameroun, des milliers de citoyens sont privés d’emploi, de logement, de documents d’état civil ou d’école pour leurs enfants. Le viol est devenu une arme de guerre entre les mains des séparatistes et des soldats, explique le rapport. Malgré tout, les femmes sont en premières lignes dans le combat pour la paix. Nombreuses sont celles d’entre elles à gérerleur foyer et élever « des enfants sans soutien extérieur ».

Des militantes

En 2020, plusieurs organisations de femmes de la région avaient appelé à un cessez-le-feu de six mois afin de mettre en place un dialogue entre les séparatistes et les autorités. La toute première convention nationale des femmes pour la paix au Cameroun a eu lieu à Yaoundé du 29 au 31 juillet 2021. Les participantes étaient constituées de militantes pour la paix, de femmes et filles déplacées, mais aussi de victimes du conflit.

En raison de toutes ces initiatives prises par les femmes pour la paix, Crisis group exhorte le gouvernement camerounais et les bailleurs de fonds à « prendre des mesures urgentes pour atténuer l’impact du conflit sur les femmes et les enfants déplacés, qui ont pour beaucoup perdu leurs papiers d’identité ou leurs moyens de subsistance ».

Outre cela, il exhorte le gouvernement et les séparatistes à « offrir un espace démocratique aux associations de femmes qui souhaitent militer pour la paix à l’abri des représailles ». Quant aux bailleurs, ils sont invités aussi à inclure les femmes notamment les militantes et les plus influentes dans les zones rurales, dans les pourparlers lorsqu’ils débuteront.

Pour rappel, ce conflit est parti de la volonté d’un mouvement de protestation à préserver les systèmes juridique et éducatif anglophones. Ce mouvement s’est vite transformé, face à la répression gouvernementale, en rébellion armée.

Chiencoro Diarra

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Assimi Goïta, discours du 61ème anniversaire de l'armée nationale
A la UnePolitique

Mali : vers une prolongation désormais inévitable de la transition après un 27 février sans scrutin

by Bakary FOMBA 28 février 2022
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

La date initialement prévue pour la tenue du premier tour des élections présidentielles au Mali est arrivée à son terme ce dimanche 27 février sans scrutin. La dernière visite de 48 h du médiateur de la Cédéao s’est soldée par un échec entre les deux parties.

La prolongation de la durée de la transition malienne est désormais inévitable. Pour tenter de concilier les positions autour de cette désormais inévitable prorogation de la transition, une délégation de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a bouclé, vendredi 25 février 2022, une visite de 48 h à Bamako.

Celle-ci est intervenue après une période de suspension des discussions entre les autorités maliennes et l’organisation ouest-africaine suite aux sanctions imposées au Mali, depuis le 9 janvier 2022, à Accra. L’on note que cette dernière visite s’est soldée par un échec.

Expiration du délai initial

En principe, le premier tour des élections présidentielles devait avoir lieu ce dimanche 27 février. « Mais nous savons qu’il y a eu quelques difficultés », a indiqué Goodluck Jonathan, médiateur de la Cédéao au Mali et ancien président nigérian. En d’autres termes plus clairs, il n’est plus possible qu’il y ait des élections à cette date initialement arrêtée, notamment par le gouvernement déchu de la transition.

Pour l’organisation des futures élections présidentielles et législatives, les autorités actuelles du Mali et l’Organisation sous-régionale doivent travailler à s’entendre sur un « délai consensuel » de la Transition.

Ainsi, un groupe de travail, composé de représentants de la Cédéao, de l’Union africaine (UA), de l’Organisation des Nations unies (ONU) et du Mali, a été constitué. Et les conclusions auxquelles ce groupe est parvenu ont permis d’élaborer un « cadre de recommandations qui permettront de voir comment affiner les décisions à prendre », a expliqué Goodluck Jonathan, lors de sa dernière visite en date à Bamako.

Deux plans de sortie de crise

Dans un communiqué, publié le 26 février dernier, la Cédéao rappelle son attachement au dialogue pour faciliter la restauration de l’ordre constitutionnel, conformément à ses « institutions » permanentes, ainsi que celles de l’Union africaine.

L’Organisation sous-régionale ne semble pas être d’accord que le délai de la prorogation de la transition dépasse seize mois. Dans un rapport de travail d’une mission technique d’évaluation, l’Organisation propose deux plans de sortie de crise : douze mois pour le premier, et seize mois pour le second. Cela, avec l’aide d’une Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).

De leurs côté, les autorités maliennes avait soumis la Charte de la transition au Conseil national de transition (CNT). A l’issue d’une session extraordinaire, le CNT, qui fait office d’organe législatif pour la Transition, a validé le 21 février dernier, le délai intervalle de « 6 mois à 5 ans retenus par les Assises nationales de la refondation (ANR) ».

Pour rappel, les autorités maliennes avaient proposé fin décembre 2021, cinq ans, puis 4 ans, temps nécessaire, selon elles, pour mener de nombreuses réformes avant d’organiser des élections. Mais toutes ces propositions avaient été jugées « inacceptables » par la Cédéao. Depuis lors, Bamako se dit prêt à trouver un compromis avec la Cédéao.

Bakary Fomba

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Crise urkrainienne
A la UneOpinion

[Édito] Guerre en Ukraine, de quoi interroger l’équilibre du monde contemporain

by Sahel Tribune 26 février 2022
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La crise ukrainienne actuelle dure depuis 8 ans. Des pourparlers ont été engagés. Des accords (Minsk I en 2014 et Minsk II en 2015) ont été signés. Un président est déchu. Un nouveau est démocratiquement élu. Un nouveau président plus pro-européen que pro-russe. Les tensions ne cessent de monter entre Kiev et Moscou.

L’Occident s’est montré « pacifiste » dans la tentative de résolution de la crise, en privilégiant toujours la voie « diplomatico-diplomatique », politico-diplomatique. Un échec : un pays souverain est en train d’être envahi par un autre pays souverain, juste quelques jours après un tête-à-tête entre Poutine et Macron à Kremlin.

Ce lundi 21 février, la guerre est déclarée entre deux États souverains. Deux États qui ne sont pas dans le même rang mondial, que ce soit militairement, démographiquement ou encore économiquement. Se sentant seul face à la deuxième puissance militaire mondiale, le pouvoir de Kiev appelle l’Europe et l’Occident à l’aide. Eux, ils sont encore dans les discours de principe et brandissent l’arme de sanctions financières et économiques. Reste à savoir si ces sanctions se révéleront efficaces face à l’ambition « poutinesque » d’élargir la carte géographique de son pays, après le déclin de l’Union soviétique et l’annexion récente de la Crimée.

Pendant ce temps, des milliers de personnes, des milliers de civils et militaires, sont en train de mourir aux yeux du monde entier. Un engagement de l’OTAN en Ukraine est d’office écarté sous le seul prétexte que le pays n’est pas membre de cette alliance militaire occidentale qui se veut défensive d’on ne sait réellement quoi. Que dire de l’intervention de l’OTAN en Libye (2011) ? Peut-on se demander.

Bien que les situations et les époques soient différentes, il y a de quoi convoquer l’histoire contemporaine de l’humanité. Dans cette guerre russo-ukrainienne, il y a des raisons de se rappeler de la période sombre de deux guerres mondiales dans l’histoire contemporaine de l’humanité. De quoi se rappeler des causes ayant conduit l’humanité vers la seconde guerre mondiale : l’Allemagne nazie et son ambition affichée de régner en suprématie en annexant d’autres pays du vieux continent comme la Tchécoslovaquie, mais aussi le comportement de l’Occident mené par la France et la Grande Bretagne à gérer les prémisses de la crise. L’histoire se répète, dit-on. Marx peut continuer de dormir dans sa tombe.

Le monde du 21e siècle est déjà beaucoup fragilisé avec les épidémies et pandémies, les catastrophes naturelles, la pauvreté, l’immigration, l’instabilité des régimes politiques, le terrorisme entre autres. Auxquels s’ajoutent la question de l’Iran ainsi que les conflits israélo-palestiniens, sans parler de deux Corées (Nord et Sud), de l’invasion de la Libye par l’OTAN et l’Occident. C’est pathétique.

Le monde va de mal en pis, écrit Frédéric Lenoir (La guérison du monde). L’équilibre du monde, d’un monde à la recherche d’une perpétuelle paix, est toujours menacé. Menacé avec les intérêts dits de géopolitique et de géostratégique. Surtout de la part de ces grandes puissances, qu’elles soient occidentales y compris la Russie et les USA, asiatiques ou orientales, voire en Afrique avec ses mille et un problèmes. Et l’ONU dans tout cela ? Il y a de quoi interroger l’équilibre du monde contemporain et de la « Cité naissante » décrite par Cheikh Hamidou Kane (L’Aventure ambiguë).

26 février 2022 0 comments
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Suspension de l'expotation des céréales
A la Une

Au Burkina Faso, les nouvelles autorités suspendent l’exportation des céréales

by Chiencoro 24 février 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Près d’un mois après le coup d’État contre le président Roch Marc Christian Kaboré, les nouvelles autorités du Burkina Faso suspendent l’exportation des céréales de leur pays. (Communiqué)

« Il est porté à la connaissance des populations et des commerçants que l’exportation de la farine de céréales (mil, maïs, sorgho) est suspendue sur toute l’étendue du territoire national », lit-on dans un communiqué du ministère burkinabè du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des petites et moyennes entreprises.

Dans ce communiqué en date du 23 février 2022, les autorités burkinabè de la transition préviennent que tous les contrevenants à cette décision de suspension des exportations s’exposent à des sanctions.

Avec 4,063 millions de tonnes de céréales produites durant la campagne agricole 2017-2018, le Burkina Faso est l’un des grands producteurs céréaliers en Afrique, après le Mali et le Niger. Pour dire que cette suspension, qui survient après celle du Mali, ne sera pas sans impacts sur les autres pays de la région.

Crainte d’insécurité alimentaire ?

Bien qu’épargné jusqu’ici des sanctions économiques et financières de la Cédéao après le coup d’État du 24 janvier dernier, le Burkina Faso craint quand même une crise alimentaire due à des phénomènes comme les inondations, les impacts de la crise sécuritaire et les conditions climatiques défavorables.

Ces phénomènes ont impacté la précédente campagne agricole : près de 52 000 hectares ont été touchés par les conditions climatiques défavorables. Le gouvernement déchu avait tiré sur la sonnette d’alarme en indiquant que si rien n’est fait, d’ici juin, juillet et août 2022, 2 632 000 personnes seront dans une situation de vulnérabilité.

Cette situation aurait motivé cette décision de suspension des importations de céréales. Un geste à travers lequel, on pourrait dire que les autorités burkinabè de la transition marchent sur les traces de leurs homologues maliens.

En effet, en décembre 2021, le Conseil national de transition (CNT) du Mali a interdit l’exportation du riz, du maïs, du tourteau et des grains de coton, du mil et du sorgho afin de « sécuriser le ravitaillement des marchés nationaux en produits issus de l’agriculture locale ». Le Mali est encore sous sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa contrairement au Burkina Faso.

Chiencoro Diarra

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Alioune Tine
A la UneSécurité

Mali : Alioune Tine, expert indépendant de l’ONU, note une amélioration de la situation sécuritaire

by Sahel Tribune 22 février 2022
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Depuis le dernier trimestre 2021, la situation sécuritaire au Mali connaît une amélioration significative. C’est le constat de l’expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Mali, qui invite à faire face à des défis comme l’ouverture des écoles fermées, la protection des droits de la femme et de la jeune fille.

Après une visite de dix (10) jours au Mali, au cours de laquelle des rencontres avec les autorités maliennes, la société civile et les associations de victimes, les organisations non gouvernementales, les diplomates et les Nations unies, Alioune Tine constate une amélioration de la situation sécuritaire dans ce pays dirigé par des militaires depuis près de deux ans.

« Pour la première fois depuis le début de mes visites en 2018, j’ai noté une amélioration tangible de la situation sécuritaire, de la situation des personnes déplacées internes, de la situation des droits de l’homme ainsi que des dynamiques de paix endogènes, notamment dans le Centre du Mali », a déclaré l’expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Mali.

Droits humains

Au cours du dernier trimestre 2021, Alioune Tine, dans sa déclaration de fin de mission, souligne une baisse considérable du nombre des violations des droits humains et atteintes à ceux-ci. De 594, ces violations sont passées à 433, soit une baisse de 27,10 %.

Selon la Matrice de suivi des déplacements (DTM), « le nombre des personnes déplacées internes est passé de 401736 personnes en septembre 2021 à 350 110 en décembre 2021, soit une baisse de 13 13 % ». Le Cluster Protection a noté une baisse significative des violations des droits de l’homme en fin d’année en général, à l’exception des violations du droit à la vie. Où le plus grand nombre a été enregistré au cours du dernier trimestre de l’année 2021.

Cette amélioration de la situation sécuritaire est tributaire de la pacification « progressive de certaines localités du centre et du Nord ». Depuis des mois, l’armée malienne multiplie des offensives dans plusieurs régions. Des patrouilles aussi. Des actions qui viennent à l’issue de l’acquisition de plusieurs équipements militaires.

Faire face aux défis

Toutefois, « les améliorations tangibles de la situation ne doivent pas occulter les défis sérieux en matière de sécurité et des droits humains auxquels le Mali et la communauté internationale doivent s’attaquer pour consolider les progrès réalisés sur le terrain », a souligné Alioune Tine. Le fondateur du Think-tank Afrikajom center recommande que « les succès engrangés sur le plan militaire » soient accompagnés du « retour effectif de l’autorité de l’État et des services sociaux de base sur toute l’étendu du territoire malien ».

Outre cette nécessité et en plus des menaces de certains groupes extrémistes violents, de groupes armés communautaires dits d’autodéfense, l’expert indépendant onusien invite à s’attaquer à une autre bombe plus grave qui « se profile à l’horizon avec l’effondrement du système éducatif ». En raison de la situation sécuritaire, le nombre d’écoles fermées est passé de 1344 en janvier 2021 avec 403000 élèves affectés à 1664 écoles en décembre 2021 avec 499200 élèves affectés.

Cette situation a eu des impacts sur la protection des droits des femmes et de la jeune fille. « […] Les fermetures d’écoles auraient contribué à l’augmentation des mariages précoces et à l’exode rural des filles, un phénomène qui a augmenté le risque d’exploitation et d’abus sexuels contre ces filles », a-t-il souligné dans une déclaration. Avant de poursuivre : « L’insécurité continue d’avoir un impact considérable sur la situation des droits fondamentaux des femmes, avec la récurrence inquiétante de cas de violence basée sur le genre ».

Dans sa déclaration, il se dit également « très préoccupé par le rétrécissement de l’espace civique, notamment du rôle des médias, et de l’opposition politique ». Enfin, l’expert Alioune Tine exhorte la Cédéao à lever, dans les meilleurs délais, les sanctions contre le Mali.

La rédaction

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Mobilisation de Yèrèwolo debout sur les remparts
Politique

Mali : meeting de Yéréwolo suite au retrait annoncé de Barkhane et Takuba

by Bakary FOMBA 21 février 2022
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Pour célébrer le retrait annoncé de Barkhane et Takuba du Mali, le Collectif Yéréwolo Débout sur les Remparts a organisé, le samedi 19 février 2022, un meeting au boulevard de l’indépendance de Bamako.

Mouvement anti-français et pro-prorogation de la transition, le Collectif Yéréwolo s’est réjoui sans surprise du retrait annoncé de Barkhane et Takuba du Mali. A la place de l’indépendance de Bamako, une foule de personnes a répondu présent à leur appel.

Présents au Mali depuis 2013, affirment les leaders du mouvement, les soldats français n’ont pas réussi à enrayer la menace terroriste ni empêcher son extension aux pays voisins, notamment sahéliens. Face à ce qu’ils qualifient d’« échec » dont les autorités françaises récusent, le « peuple malien » était plus que jamais déterminé à faire partir ce qu’il considérait comme un « fardeau » sur son territoire.

Ainsi, pour les leaders du mouvement, une page de l’histoire du Mali se tourne et une nouvelle s’ouvre. Comme le 20 janvier 1961, soutiennent-ils, les « Maliens » ont décidé de célébrer ce qu’il appelle la liberté. Une autonomie qui se caractérise par le départ des soldats français du territoire national.

Moment historique ?

Dans cette immense foule, on pouvait apercevoir des hommes et femmes en train de balayer la cendre expressément déversée sur le sol et dont le balayage renvoie au départ des troupes françaises. Chose qui permettra aux Maliens d’accéder à la souveraineté tant chérie depuis des années, selon eux.

C’est un « moment historique dans l’histoire politique du Mali et de l’Afrique », se glorifie Adama Ben Diarra, alias Ben le Cerveau, porte-parole du mouvement Yéréwolo et également membre du Conseil national de Transition (CNT). Depuis sa création, il y a trois ans, le départ des forces françaises du Mali constitue le combat de Yéréwolo. Aujourd’hui, le mouvement considère cette annonce faite par les autorités françaises comme une victoire, qui mérite une champagne.

Sous choc ailleurs

Pour rappel, c’était le 17 février dernier que la France et ses partenaires européens et canadiens ont annoncé le retrait coordonné de leurs troupes (Barkhane et Takuba. Survenant dans un contexte de brouilles diplomatiques, un communiqué du gouvernement de Bamako a demandé en retour « leur retrait sans délai » et sous la supervision des forces armées maliennes. Si, à Bamako, beaucoup se réjouissent de la décision, d’autres sont encore sous choc ailleurs au Mali, notamment à Gao.

Bakary Fomba

21 février 2022 0 comments
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Des camions GBC 180 du convoi logistique ACIER manœuvrent dans la PfOD (plateforme opérationnelle désert) de Gao.
Sécurité

Fin des Opérations Barkhane et Takuba au Mali, mais pas ailleurs au Sahel

by Bakary FOMBA 19 février 2022
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Dans un contexte de brouilles diplomatiques entre Bamako et Paris, la France et ses partenaires européens et canadiens ont annoncé, le 17 février 2022, le retrait de leurs troupes de Barkhane et Takuba du Mali. Cependant, ils restent ailleurs au Sahel

L’annonce a été faite, jeudi 17 février 2022, au seuil du sommet Union africaine-Union européenne, les 17 et 18 février, à Bruxelles. Cette rupture de coopération militaire intervient à la suite de vives tension entre Paris et Bamako depuis plusieurs mois.

Pour justifier ce départ précipité, la France et ses partenaires ont évoqué l’absence de conditions propices pour continuer leurs opérations militaires au Mali.

Selon les explications du président français, Emmanuel Macron, aux côtés du président du Conseil européen, Charles Michel, du président sénégalais, Macky Sall, et celui ghanéen, Nana Akufo-Ado, ce retrait se traduira par la « fermeture des emprises de Gossi, de Menaka et de Gao ». À ses dires, ce processus prendra « 4 à 6 mois » et sera effectué de façon « coordonnée ».

« Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés », a-t-il déclaré. Toutefois, précise la déclaration, la France et ses partenaires affirment vouloir « rester engagés » auprès des pays sahéliens et du Golfe de Guinée.

« Décisions unilatérales »

Au lendemain de l’annonce du retrait des forces Barkhane et Takuba du Mali, le Gouvernement de la transition malienne, à travers un communiqué du 18 février, a dénoncé ce qu’il qualifie d’actes de « violations flagrantes du cadre juridique liant la France et le Mali » , « des accords liant » les deux pays et « d’autres partenaires ». Selon les autorités maliennes de la transition, la France a pris une décision « unilatérale ».

Cette nouvelle donne, poursuit le communiqué, vient s’ajouter aux annonces également « unilatérales de la France, le 03 juin 2021, de la suspension des opérations conjointes avec les Forces Armées Maliennes et le 10 juin 2021 de la fin de l’opération Barkhane », sans avoir prévenu, encore moins consulté préalablement la partie malienne, regrette Bamako.

Au regard de ces « manquements répétés des accords de défense », le gouvernement malien a lancé un ultimatum à la France en l’invitant à « retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba » du territoire malien. Un retrait qui se fera, à croire le communiqué, « sous la supervision des Autorités maliennes ».

Appel à une convergence de lutte au Niger

Le gouvernement malien de transition souligne également ce qu’il considère comme l’échec de la France au Mali. Les résultats obtenus et annoncés officiellement par les autorités françaises, « n’ont pas été satisfaisants, ni en 2013 » avec l’Opération Serval encore moins en 2016 avec l’Opération Barkhane.

Malgré cette accusation d’échec au Mali, le Niger ouvre grandement ses bras pour accueillir ces forces, dont les bases ne seront pas loin de Gao et de Ménaka, selon les précisions du président nigérien, Mohamed Bazoum. « Les nouvelles bases ne seront donc pas loin de Ménaka et de Gao. Elles accueilleront surtout Takuba, car cela a de grands avantages pour nous. Ce sont des forces spéciales avec des capacités répondant à la menace posée par les organisations terroristes », a-t-il tweeté.

Dans un communiqué du 18 février, le Comité exécutif national de l’Union des forces populaires pour la démocratie et le progrès (UDFP-SAWABA) condamne la décision. Il exhorte les forces politiques et sociales nigériennes à « une convergence de lutte pour faire barrage à ce projet de recolonisation à partir du Niger de l’espace ouest-africain. » Cependant, le ministredes Affaires étrangères nigériennes, Hassoumi Massoudou, rassure que « les députés voteront sur l’arrivée de nouvelles forces étrangères » dans leur pays.

Dans son communiqué de presse hebdomadaire faisant le point de ses opérations, la force Barkhane a précisé qu’à la « suite des annonces du Président de la République [française] relatives à la réarticulation de la force Barkhane hors du Mali, la manœuvre, en coordination avec l’ensemble des partenaires, a débuté ».

Bakary Fomba

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Thomas Sankara
A la UneAnalyses

Discours panafricaniste et développement : et si l’on parlait de la révolution verte de Sankara ?

by Aïcha Yatabary 19 février 2022
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Dans cet article, notre auteure Aïcha Yatabary nous parle de la révolution verte de Thomas Sankara et se demande s’il n’avait pas compris de sitôt que le développement est un tout qui va au-delà du discours populiste qui mène souvent aux impasses.

Quand Thomas Sankara a entamé sa révolution le 04 août 1983, à la suite d’une insurrection populaire qui s’est soldée par un coup d’État, les réformes sociales qu’il projetait de mettre en place allaient de pair avec le discours panafricaniste.

D’abord le discours panafricaniste. « Le héros immortel » a longtemps été le porte-parole d’une Afrique fière, digne et qui s’affranchit du diktat néocolonialiste. Figure de proue de la lutte anti-impérialiste, il s’illustre par une prise de position claire en faveur de l’unité africaine et contre la dépendance du continent à l’égard de l’ancien colonisateur, la France. Il voulait avant tout « décoloniser les mentalités ».

Réformes sociales

Quelles sont les réformes sociales que le héros de la lutte anti-néocolonialiste appelait de ses vœux ?

Nous dirons que la révolution de l’homme du 04 août était avant tout une révolution verte. Cela est bien-sûr en adéquation avec ses convictions d’homme de gauche. Thomas Sankara avait déjà à l’époque un intérêt fort pour l’écologie, à travers les actions importantes qu’il a menées en faveur de l’agroécologie, renforçant ainsi sa stature de leader à l’avant-garde. Il a voulu révolutionner l’agriculture de son pays pour garantir la sécurité alimentaire et une alimentation saine aux Burkinabés. Dans son combat panafricaniste, il comptait initier la plantation d’arbres qui partiraient de son pays à d’autres de la sous-région et s’étendrait sur des dizaines de kilomètres.

Ainsi, Pierre Rabhi, l’homme du bon sens, de la mesure et de l’agriculture biologique, a mené des travaux importants au Burkina-Faso dans des campements où il s’était initialement rendu pour promouvoir un certain « tourisme vert », et qui ont ensuite été encouragés par Thomas Sankara.

Dimension idéologique

L’engagement du révolutionnaire pour l’agroécologie, qui s’est traduit par la promotion de celle-ci sur tout le territoire burkinabé, avait aussi une dimension idéologique : faire sortir les paysans burkinabés de la dépendance des engrais chimiques, qui venaient de l’extérieur. En termes d’écologie, Thomas Sankara mit en place une législation forte pour lutter contre les feux de brousse, la divagation du bétail et la coupe anarchique du bois de chauffe. Il invita à planter des arbres, de façon massive et obligatoire, à l’occasion des évènements qui peuplent le quotidien des habitants du Faso, mais aussi des évènements officiels.

Le progrès social qu’appelait de ses vœux Thomas Sankara était aussi bien-sûr d’ordre économique. Il a mené plusieurs combats sur ce front, comme celui en faveur de la redistribution des richesses , pour la limitation des importations, pour la mobilisation des ressources internes du Burkina-Faso (développement endogène).

En voulant révolutionner l’agriculture de son pays, il avait aussi en perspective les retombées que cette vision aurait sur le plan économique. Le leader avait également conscience de l’impact de l’écologie sur le développement humain.

En marge de tous ces positionnements économiques et écologiques, Thomas Sankara voulait aussi jouer un rôle de « libérateur de la femme », afin que celle-ci participe pleinement au développement de son pays.

Attaché à l’identité culturelle de son pays

Le 04 Août 1984, Thomas Sankara poursuit sa révolution à l’occasion du premier anniversaire de celle-ci. Il change le nom de la Haute Volta en Burkina-Faso, la devise nationale, de même que l’hymne national. Des festivités (concerts, matchs de football, cyclisme) furent organisées partout dans le pays et Jerry Rawlings du Ghana était l’invité de marque du Président, qui s’est même essayé à la guitare à cette occasion. La ferveur populaire fusait de partout le pays. Je m’en souviens, c’est le jour où je suis née.

Le capitaine visionnaire était par ailleurs très attaché à l’identité culturelle de son pays, ce qui s’est traduit par la promotion du pagne tissé burkinabé appelé le « faso-dan fani » par exemple, une étoffe confectionnée par les artisans du Faso grâce à des bandes de coton tissé.

Bref, il avait peut-être compris de sitôt que le développement est un tout. Que la révolution va de pair avec le progrès social, sinon elle fait penser au populisme. Et le populisme mène souvent à des impasses.

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Aïcha Yatabary
A la UneAnalysesSécurité

[Tribune] Promouvoir un nouveau leadership politique aligné avec les ODD

by Aïcha Yatabary 18 février 2022
written by Aïcha Yatabary 7 minutes read

Pour mieux faire face aux crises multidimensionnelles que traverse le monde, l’écrivaine Aïcha Yatabary invite à promouvoir un nouveau leadership politique en droite ligne avec les Objectifs de développement durable (ODD). Tribune.

Paul Kagamé est cité comme l’un des meilleurs dirigeants d’Afrique. C’est le seul chef d’État africain pour l’heure qui est capable de parler d’égal à égal avec les autres dirigeants de la planète. Il bénéficie encore d’une certaine aura sur l’échiquier international, malgré la prise de position de certains spécialistes des sciences politiques pour nuancer « le miracle rwandais ».

Ces réticences viennent notamment des chiffres relatifs à l’extrême pauvreté qui ne sont pas bons, et de l’entrave à certaines libertés individuelles au Rwanda (surtout concernant les opposants politiques). Mais Paul Kagamé demeure un dirigeant politique africain dont les résultats économiques et sociaux pour son pays sont cités en exemple dans le monde.

Responsabilité française

Au Rwanda, s’est déroulé l’une des pires horreurs de l’humanité : le génocide rwandais. Mais le pays a su se relever sous le leadership de l’homme à la poigne de fer. On peut dire qu’il était l’homme qu’il fallait à la place qu’il fallait, puisque c’est son leadership fort qui a permis de conduire certaines réformes et de relever les défis qui l’attendaient, à sa prise de pouvoir, notamment la réconciliation nationale. Paul Kagamé demeure en 2022 la personnalité préférée des Rwandais.

Kagamé n’était pourtant pas destiné à cette aura internationale puisque c’est à la tête d’une rébellion sanglante qu’il est arrivé au pouvoir au Rwanda. De plus, on ne peut pas dire que l’alternance démocratique soit une réalité dans ce pays puisque le chef d’État totalise à ce jour 22 ans de présidence à la tête de ce pays enclavé qu’est le Rwanda.

Par ailleurs, sa relation tumultueuse avec la France n’était pas pour lui garantir les succès diplomatiques qui sont les siens. Pourtant, en 2021, Emmanuel Macron s’est rendu au Rwanda pour une visite officielle. Il y a reconnu « la responsabilité de la France dans le génocide rwandais » et annoncé que l’ambassadeur français y serait de retour, après six ans d’absence.

Modèle de gouvernance

Pourquoi, malgré toutes ces zones d’ombre, Paul Kagamé rencontre un tel succès à l’échelle nationale et internationale ?

Grâce à son modèle de gouvernance qui place au premier plan des questions comme le genre, la santé publique et la protection de l’environnement, répondant ainsi à de nombreuses exigences en matière de bonne gouvernance. Exemple d’actions pour le genre : les femmes détiennent 40 % des portefeuilles ministériels et représentent plus de 60 % des députés. L’équité genre est inscrite dans la loi, à tel point que certains ont affirmé que le Rwanda est « un paradis pour les femmes ».

Pour ne citer que le genre en termes de bonne gouvernance attribuée à Paul Kagamé, nous dirons que l’équité basée sur le genre participe à la définition de nombreux indices dont l’indice Mo Ibrahim dans sa composante droits humains. Être un pays bien classé dans le monde grâce à ces indices permet d’augmenter la confiance des investisseurs et d’obtenir des financements.

Parmi les financements dont les États bénéficient et qui sont conditionnés par certains critères comme le genre, notons l’aide du Millennium Challenge Corporation, un fonds du gouvernement américain qui compte parmi ses critères une bonne politique en matière de genre.

Bien-être de la population

Ainsi, on peut être un militaire, arrivé au pouvoir grâce à une rébellion, s’y maintenir pendant plus de deux décennies et figurer parmi les dirigeants les plus fréquentables de la planète.

Le nouveau paradigme de gouvernance est axé sur le développement humain (qui prend en compte aussi bien la santé, l’environnement, l’éducation que les conditions de vie) et ne privilégie plus la croissance économique.

En effet, le club de Rome recommandait en 2021 des politiques axées sur le bien-être humain et de la planète et non sur la seule croissance économique. Le PIB, basé sur la seule croissance économique, devient un indicateur totalement obsolète aujourd’hui, au profit d’autres comme l’IDH (qui prend en compte des paramètres contre la santé, l’éducation, le niveau de vie) ou le BLI (Better Live Indice), basé sur la notion de «mieux-vivre ».

Aussi, les dirigeants les plus populaires de la planète sont ceux qui privilégient ce modèle de développement axé sur le bien-être de la population, et non les discours populistes sans assise sociale.

Jacinda Ardern est la première ministre de la Néo-zélande (Nouvelle Zélande) et l’un des leaders les plus populaires au monde et dans son pays.Elle a été réélue Première-ministre en octobre 2020 en obtenant la majorité absolue pour son parti au parlement, une première. En juillet 2021, elle était la cheffe de gouvernement la plus appréciée au monde avec 59,5% d’opinions favorables, alors qu’elle est déjà la plus jeune cheffe d’État au monde (42 ans). C’est également la coqueluche des médias internationaux.

Gestion exemplaire de la Covid-19

Elle a déclaré ceci : « La croissance économique sans intérêt pour les questions sociales est un échec ». La Première ministre de la Néo-Zélande s’est illustrée par les questions de santé et sa gestion exemplaire de la Covid-19 en 2020 qui a fait obtenir au pays des résultats épatants (25 morts pour 5 millions d’habitants). C’était l’une des meilleures gestions de la crise sanitaire dans le monde, sinon la meilleure.

Jacinda Arden doit sa popularité en grande partie à ces résultats impressionnants concernant la Covid-19. Elle a vite réagi dès l’annonce de la menace en fermant les frontières, en imposant un confinement strict et menant une communication qu’elle a prise elle-même à bras le corps en privilégiant la pédagogie, grâce à son compte Facebook où elle faisait un direct chaque jour sur la situation pour diffuser des informations.

En 2021, le prix du meilleur maire du monde a été décerné à Philippe Rio, maire de Griny en France, par la City Mayor Foundation, un Think tank basé à Londres et composé de professionnels du développement durable. Les critères d’attribution du prix sont les suivants : action en matière de développement durable, lutte contre les inégalités et lutte contre la pauvreté.

Philippe Rio s’est aussi distingué par sa gestion de la crise de la Covid 19 au cours de laquelle il a mis en place des mécanismes en vue d’assurer la continuité du service public et soutenir les plus précaires, très affectés par la crise.

Approche décloisonnée

C’est un maire qui avait posé précédemment plusieurs actions pour la lutte contre la pauvreté, les inégalités, de même que pour l’inclusion.

En réalité, le nouveau leadership politique est aligné sur les ODD et privilégie l’intérêt pour les questions sociales (santé, genre, lutte contre la pauvreté et les inégalités) de même que les questions environnementales.

Il privilégie l’approche systémique, intégrée et transversale. Cela veut dire que les problématiques ne doivent plus être traitées de manière isolée, mais en tenant compte des interactions et liens de causalité qui les lient et en font des défis complexes. Les réponses doivent donc être décloisonnées et tenir compte de divers paramètres.

Cette approche décloisonnée permet d’atteindre plusieurs ODD à la fois pour un meilleur impact de nos politiques publiques auprès des populations (ce qui renforce la légitimité et la popularité de l’acteur politique) et d’améliorer les indicateurs de développement du pays (notamment l’IDH et le BLI) afin d’obtenir de meilleurs classements mondiaux, qui augmentent la confiance des investisseurs et permettent d’obtenir des financements. Sans oublier l’aura internationale.

Aïcha Yatabary

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Distribution de vivres dans les communes de Bamako
Actu

Assistance humanitaire à 600 personnes démunies dans le district de Bamako

by Sahel Tribune 18 février 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Dans les six communes de Bamako, 600 personnes démunies ont bénéficié d’une assistance humanitaire, ce jeudi 17 février 2022, dans le cadre des œuvres sociales du président de la transition, Assimi Goïta.

C’est vers 9 h que le marathon a commencé en commune I du district de Bamako pour s’achever en commune VI. Au terme de cette aventure, au total, 600 personnes démunies de la capitale ont bénéficié des vivres dans le cadre des œuvres sociales du président de la transition. Ce sont 30 tonnes de riz, 30 tonnes de mil, 15 tonnes de sucre et 12 000 litres d’huile, qui leur ont été distribuées.

Dans chaque commune, 100 ménages démunis ont reçu un kit alimentaire composé de 50 kg de riz, 50 kg de mil, 25 kg de sucre et 20 litres d’huile.

Selon le gouverneur du district de Bamako, Abdoulaye Coulibaly, les personnes bénéficiaires ont été « identifiées par les services du développement social et de l’économie solidaire, en collaboration avec les collectivités et les responsables de communauté ».

Plus de 70 000 personnes

Parmi les bénéficiaires, on a « presque toutes les cibles, notamment les veuves, les femmes de ménages démunies, les parents d’enfants en situation difficile, les personnes handicapées démunies, et également les personnes âgées démunies », selon Mme Diarra Maïmouna Famanta, directrice régionale du Développement social et de l’Économie solidaire du District de Bamako.

Cette distribution gratuite de vivres, faut-il le rappeler, est la continuité de l’initiative du chef de l’État à accompagner 100 ménages démunis dans chaque cercle du Mali. Elle a été lancée en novembre 2021, à Gao, au nord du Mali. « Bamako étant considéré comme une région, on a pris les communes de Bamako comme des cercles », a précisé la conseillère spéciale du président Goïta, Col. Assan Badiallo Touré.

De novembre à ce jour, plus de 70 000 personnes ont bénéficié de cette assistance humanitaire du chef de l’État. Toujours dans le cadre de la concrétisation de sa promesse d’allouer les deux tiers de son fonds de souveraineté « aux œuvres sociaux sanitaires notamment, pour faciliter l’accès à l’eau potable et aux soins de santé primaire dans les zones difficiles de notre pays ».

La rédaction

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EnquêteSécurité

Quels sont les accords qui encadrent les interventions militaires au Mali ?

by Sahel Tribune 17 février 2022
written by Sahel Tribune 10 minutes read

Le 9 janvier dernier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) annonçait une série de sanctions sévères contre le Mali, suite à la proposition par le gouvernement de transition d’un chronogramme prévoyant que des élections seraient tenues « dans un délai de quatre ans ». Aux yeux de la Cédéao, cette proposition revient à permettre à la junte qui s’est emparée du pouvoir en mai 2021 de prolonger pour plusieurs années sa présence au pouvoir.

Dans la nuit même, le colonel Maïga, porte-parole du gouvernement, intervenait à la télévision nationale pour dénoncer des sanctions « illégales et illégitimes » et annoncer un « plan de riposte » des autorités maliennes comprenant des mesures de réciprocité.

Quelques semaines plus tard, on constate que ce plan comprend une importante dimension juridique, puisque le gouvernement malien a multiplié les offensives sur ce point.

La bataille des arguments juridiques

Le premier ministre Choguel Maïga a d’abord annoncé qu’une série de plaintes pourraient être déposées devant des juridictions internationales contre les sanctions promulguées par la Cédéao.

Ensuite, les tensions diplomatiques se sont succédé autour des accords militaires existants entre le Mali, la France et, plus largement, les pays européens : dénonciation d’une violation de l’espace aérien par un avion militaire français le 12 janvier, refus de survol du territoire pour un avion allemand le 20 janvier, annonce d’une demande de « relecture de certains accords de coopération militaire » par le président de la transition, Assimi Goïta.

Enfin, le 24 janvier, un communiqué du gouvernement malien demande le départ du contingent danois de la Force Takuba, qui serait présent au Mali sans base juridique et sans consentement de la partie malienne. Un départ obtenu le 27 janvier, malgré les protestations des pays européens.

Il est évident que, de part et d’autre, les arguments juridiques sont facilement instrumentalisés dans un contexte politique devenu très tendu. En témoigne le fait que ces accusations soient publiques et évitent volontairement les canaux diplomatiques. En invoquant la légalité des interventions internationales, c’est aussi et surtout leur légitimité que le gouvernement malien cherche à dénoncer.

En cela, il se place sur le même terrain que la France et les pays européens, qui ont toujours fondé leur légitimité en se réclamant de la légalité internationale et se retrouvent pris au piège de leurs propres arguments. Surtout, cela met en lumière la dimension complexe et peu transparente de ce cadre juridique inédit, qui nécessite d’être mieux compris pour analyser la situation actuelle.

L’Opération Serval et les différentes bases légales invoquées

Le 11 janvier 2013, près d’un an après le début des hostilités dans le Nord du Mali et la prise des principales villes par une coalition composée de groupes djihadistes affiliés à AQMI et de groupes indépendantistes touarègues, la France lance une opération militaire d’urgence à travers des frappes aériennes et la mobilisation de forces spéciales, auxquelles viendront s’ajouter 4 000 hommes au sol.

Sans préjuger de sa légitimité, revenons sur les arguments juridiques avancés pour justifier l’opération Serval, qui sont importants dans le cadre des tensions actuelles. En droit international, le recours à la force est clairement interdit par la Charte des Nations unies. Une intervention militaire sur un territoire étranger est toutefois permise à travers deux exceptions (autorisation du Conseil de sécurité, exercice de la légitime défense), ou bien si cette intervention est effectuée à la demande de l’État concerné. Pour justifier son intervention au Mali en 2013, la France a successivement invoqué ces trois raisons.

En effet, dès le lendemain de l’intervention, le président Hollande indique que celle-ci s’effectue « à la demande du président du Mali et dans le respect de la Charte des Nations unies ». Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius mentionne quant à lui une situation de « légitime défense » tirée de l’article 51 de la Charte des Nations unies, avant de corriger son propos deux jours plus tard et de s’appuyer sur la résolution 2085, adoptée en décembre 2012 et prévoyant la mise en œuvre de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA). Le 14 janvier, l’ambassadeur de France auprès des Nations unies transmet un courrier au Conseil de sécurité indiquant que « la France a répondu […] à une demande d’aide formulée par le Président par intérim de la République du Mali, M. Dioncounda Traoré » pour lutter contre les groupes terroristes dans le pays.

Aucun État n’a contesté la légalité de l’intervention française, pas plus que les spécialistes du jus ad bellum. En revanche, les arguments soulevés ont provoqué d’importants débats, voire des controverses.

En premier lieu, l’argument de la légitime défense a été rejeté de manière quasi unanime, en l’absence d’agression au sens du droit international. Plusieurs chercheurs ont ensuite critiqué le fait que la France s’appuie sur une autorisation donnée par le Conseil de sécurité : cette justification relève d’une lecture très extensive de la résolution 2085, puisque celle-ci autorisait le déploiement d’une force militaire, mais sous conduite africaine.

Ainsi, un consensus est apparu pour considérer la demande des autorités maliennes comme base légale de l’intervention, malgré quelques critiques portant sur la légitimité du président de l’époque (Diocounda Traoré était président par intérim depuis le coup d’État ayant renversé Amadou Toumani Touré en mars 2012).

En avril 2013, à travers l’adoption de la résolution 2100 créant la Minusma, le Conseil de sécurité reconnaît implicitement la légalité de l’intervention en saluant la « célérité des forces françaises » et en soulignant que celle-ci est conduite « à la demande » des autorités maliennes. Depuis, que ce soit sur le plan juridique ou politique, la présence française a été constamment justifiée par cet argument, rappelé avec vigueur lors du sommet du G5 Sahel à Pau en 2020.

La France, pourtant active sur le dossier malien au sein du Conseil de sécurité, n’a pas voulu (ou n’a pas pu) faire adopter un mandat du Conseil de sécurité pour encadrer son intervention. Cela rompt avec la politique poursuivie depuis la fin des années 2000 en matière d’opérations extérieures, qui cherchait systématiquement l’obtention d’un mandat des Nations unies pour renforcer le cadre légal et la légitimité de l’opération.

La conclusion postérieure d’accords dits SOFA

Le cadre juridique de l’intervention militaire française a depuis évolué et s’est fortement épaissi et complexifié, du fait des transformations du dispositif et de l’adoption de plusieurs accords relatifs au statut des forces armées.

Tout d’abord, un accord sous forme d’échanges de lettres est publié en avril 2013 pour fixer le « statut du détachement français dans le cadre de ses missions au Mali ».

Communément appelé SOFA (Status of Forces Agreement), ce type d’accord est courant et généralement conclu de manière bilatérale ou multilatéral afin de fixer le cadre juridique applicable à un détachement militaire présent à l’étranger : liberté de circulation, compétence juridictionnelle en cas de faute, dispositions en matière de douanes, taxes, etc. Ainsi, un SOFA n’a pas vocation à justifier la légalité d’une intervention militaire, mais plutôt à encadrer son déploiement. D’ailleurs, de nombreux SOFA sont conclus entre États sans existence d’intervention militaire.

Pourtant, l’accord conclu entre la France et le Mali en 2013 mentionne plusieurs aspects concernant la base légale de cette intervention, en rappelant l’existence des résolutions du Conseil de sécurité et en soulignant à nouveau « la demande expresse » du gouvernement malien. Là encore, cela rompt avec la pratique initiée après 2008 et la révision des accords de défense avec les pays africains, où les SOFA sont systématiquement distingués des accords d’assistance militaire. Le nouveau traité de coopération signé en 2014 entre la France et le Mali n’y changera rien. Bien que sa signature soit concomitante au lancement de l’opération Barkhane, il est sans préjudice de l’accord conclu en 2013, qui continue à s’appliquer aux contingents de la nouvelle opération.

Ce choix de mêler justification légale de l’intervention et encadrement juridique des forces au Mali est d’autant plus surprenant que la même année, la France a signé deux accords distincts avec le Niger pour le déploiement de ses opérations, l’un relatif « au régime juridique de l’intervention », l’autre concernant le statut des forces.

Takuba : un objet juridique non identifié

Une nouvelle évolution intervient en 2020 avec la mise en œuvre du groupement de forces spéciales Takuba. Sans lien avec l’Union européenne, ce dispositif repose sur une structure juridique complexe, mêlant là aussi justification légale de l’intervention et statut des forces, accords bilatéraux et multilatéraux.

Tout d’abord, dans une lettre adressée le 27 novembre 2019 à plusieurs pays européens, Ibrahim Boubacar Keita, alors président, sollicite une « assistance militaire » au sein de la force Takuba, encore en gestation et dont l’existence sera officialisée quelques mois plus tard. En février 2020, la France soumet au Mali un projet de protocole additionnel à l’accord de 2013, qui prévoit l’application d’un SOFA type contenant les mêmes dispositions à l’ensemble des contingents européens déployés.

Entériné par un échange de lettres en mars 2020, ce protocole prévoit que chaque pays contributeur de Takuba doit conclure un accord spécifique avec le Mali et solliciter l’accord de la France pour intégrer la nouvelle force. Il fixe donc un cadre général, au sein duquel des relations bilatérales doivent être nouées entre le Mali et chaque État contributeur. La conclusion de ces accords bilatéraux est très simple sur la forme : un échange de lettres entre le pays contributeur et le Mali, contenant en annexe le SOFA, puis une notification à la partie française.

Ainsi, si Takuba est une opération présentée comme multilatérale, elle est juridiquement une juxtaposition de coopérations bilatérales, inscrites toutefois dans un cadre commun et homogène. La même année, un protocole similaire est signé avec le Niger. Toutefois, aucun accord bilatéral entre un pays contributeur de Takuba et le Niger n’a été publié à ce jour.

Le cadre juridique de Takuba est donc une réplique de celui adopté en 2013 pour Serval puis Barkhane. La légitimité de l’intervention des pays européens est alors fondée sur sa légalité, matérialisée par la demande de la partie malienne, qui est exprimée à travers la conclusion bilatérale d’un SOFA. Ce choix est aujourd’hui lourd de conséquences du fait des changements politiques ayant eu lieu au Mali, et des volontés de renégociations des accords.

Au-delà de ces aspects juridiques, la situation présente doit conduire à réfléchir à l’efficacité de ces dispositifs, plus de neuf ans après le début de l’intervention française. En s’attaquant à la base légale de la présence danoise, c’est la légitimité de l’ensemble de Takuba que le gouvernement malien remet en cause.

Du fait de la structure juridique de ces accords, construits autour d’un texte unique mêlant demande d’assistance et statut des forces, la renégociation de termes et dispositions techniques est aujourd’hui impossible sans une nouvelle discussion sur la base légale des interventions et l’invitation de la partie malienne, sur lesquelles se fonde la légitimité des interventions européennes. Cette discussion, même sur des points très techniques, conduirait in fine le gouvernement de transition à confirmer ou à retirer clairement sa demande d’assistance, au-delà des postures et joutes verbales, forçant ainsi les pays contributeurs à en tirer les conséquences.

Enfin en cas de poursuite de la coopération militaire, toujours officiellement souhaitée par les différentes parties, une plus grande transparence sera nécessaire. En partie dévoilés par la brouille diplomatique avec le Danemark, ces accords étaient jusque-là réservés aux initiés et certains sont toujours confidentiels.

Julien Antouly, Doctorant en droit international (CEDIN) et Coordinateur de projets (LMI MaCoTer), Institut de recherche pour le développement (IRD)

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation
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La coalition citoyenne pour le sahel
A la UnePolitiqueSécurité

Sommet UA-UE : promouvoir un sursaut civil et politique, exhorte la Coalition citoyenne pour le Sahel

by Bakary FOMBA 17 février 2022
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

Dans une déclaration commune, publiée le 16 février 2022, la Coalition citoyenne pour le Sahel et certains de ses partenaires invitent les dirigeants africains et européens à promouvoir un véritable sursaut civil et politique. A Bruxelles, se tient du 17 au 18 février un sommet Union européenne – Union africaine (UE-UA).

Elles sont 21 organisations ouest-africaines — appartenant à la Coalition citoyenne pour le Sahel — et 8 organisations internationales à avoir signé une déclaration commune. Celle-ci exhorte les dirigeants africains et européens à promouvoir un véritable sursaut civil en vue de «s’attaquer aux causes profondes de la crise au Sahel et mieux protéger les populations civiles ».

Dans cette région, l’actualité reste marquée par le retrait des troupes françaises et européennes du Mali, « l’arrivée de forces russes », les coups d’État militaires et les brouilles diplomatiques, énumère la Coalition citoyenne pour le Sahel dans sa déclaration du 16 février 2022.

Pendant ce temps, « les besoins des populations civiles, qui continuent à être les premières victimes de l’insécurité, semblent relégués au second plan par les gouvernements et les acteurs internationaux », regrettent les 29 organisations.

Occasion d’un nouveau départ pour le Sahel

En marge du sommet de l’Union africaine et l’Union européenne, les 17 et 18 février 2022, à Bruxelles, sur le redéploiement militaire français au Sahel, la Coalition citoyenne tire ainsi la sonnette d’alarme sur les difficiles conditions de vie des civils dans la région Sahel.

« Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, près de 2000 civils ont été tués dans des violences au cours de 12 derniers mois, dont les deux tiers attribués aux groupes dits djihadistes, selon Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED). 2,5 millions de personnes ont dû fuir leur maison, dont une majorité d’enfants aujourd’hui déscolarisés – deux fois plus qu’il y a un an », rapporte la Coalition. Elle estime que « le Sommet Union africaine-Union européenne […] devrait être l’occasion d’un nouveau départ pour le Sahel et ses partenaires ».

Pour rappel, la Coalition citoyenne pour le Sahel est une alliance diverse et informelle d’organisations de la société civile sahélienne et ouest-africaine. Son objectif est de convaincre les gouvernants à adopter une nouvelle approche au Sahel qui permet de mieux protéger les populations civiles.

Bakary Fomba

17 février 2022 0 comments
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Assimi Goïta et Emmanuel Macron
AnalysesPolitique

Sahel : entre Bamako et Paris le vin est désormais tiré, il faut le boire à quel prix ?

by Bakary FOMBA 16 février 2022
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

Face aux crises sociopolitiques au Sahel, avec notamment les différents coups de forces enregistrés, la présence française et ses alliés européens est décriée de part et d’autre. Entre Bamako et Paris, les relations ne sont plus au beau fixe. Le vin est tiré, mais à quel prix le boire ?

Le divorce entre Paris et Bamako semble consommé. Bientôt la coopération militaire entre les deux pays ne serait qu’un triste souvenir.Selon le ministre estonien de la Défense, Kalle Laanet, les alliés comptent retirer leurs troupes du Mali. L’annonce est attendue, lors du sommet de deux jours réunissant l’Union européenne et l’Union africaine à Bruxelles, les 17 et 18 février 2022. « En raison de la violation flagrante des règles par la junte malienne », explique le ministre estonien de la Défense, les partenaires européens estiment impossible de poursuivre la mission dans ce pays.

Selon le chef de la diplomatie française, Jean Yves Ledrian, « Si les conditions ne sont pas réunies pour que [la France] puisse être en mesure d’agir au Mali, [elle] continuera à combattre le terrorisme à côté, avec les autres pays du Sahel qui sont tout à fait demandeurs ».

Discussions avec les partenaires

Dans un tel tourbillon, l’ancienne puissance coloniale remue ciel et terre afin de garder une influence incontestable dans la région ouest-africaine, en proie à des crises à la fois sécuritaire et de gouvernance. La France mise alors sur le redéploiement de son dispositif sécuritaire dans certains pays côtiers de la région, victimes d’une escalade du terrorisme.

Après les trois attaques à la bombe artisanale, qui avaient fait 9 morts, dont un Français, et 12 blessés dans le nord du Bénin, l’armée française a annoncé, samedi 12 février, avoir éliminé au Burkina Faso 40 jihadistes impliqués dans ces attentats.

Après ce « succès militaire », la France souhaiterait maintenant une carte blanche, « bien méritée », pour le redéploiement de son dispositif militaire dans cette région africaine. D’où le sommet de « séduction » annoncé pour les 17 et 18 février. En amont duquel « la diplomatie française a mené plusieurs opérations de sensibilisation dans les capitales africaines », souligne Africa intelligence.

Sur les antennes de RTL, Jean-Yves Le Drian a annoncé en effet avoir « engagé des discussions » avec les partenaires africains et européens « pour savoir comment […] adapter [leur] dispositif en fonction de la nouvelle situation ».

Bakary Fomba

16 février 2022 0 comments
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Paul-Henri Damiba prête serment au Burkina Faso, le 16 février 2022
A la UnePolitique

Au Burkina Faso, Damiba s’engage pour la « dépolitisation » de l’administration publique

by Chiencoro 16 février 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Devant les juges du Conseil constitutionnel du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a prêté serment pour devenir le nouveau chef d’État du pays. Dans son discours d’investiture, tenu mercredi 16 février 2022, il s’engage pour la « dépolitisation » de l’administration publique burkinabè.

13 minutes, c’est la durée du discours d’investiture du nouveau président burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba Sandaogo. Dans ce discours, qui marque l’entrée officielle en fonction du président du Mouvement pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), après avoir renversé le chef de l’État, Roch March Christian Kaboré, le 24 janvier 2022, Damiba dégage ses priorités. Celles-ci s’articulent autour de la sécurité et de la bonne gouvernance.

La réalisation de ces priorités appelle une refondation dans le système de gouvernance du Burkina Faso. « […] La transformation que les Burkinabè appellent de tous leurs vœux doit également s’opérer au sein de l’administration et dans la gestion de la chose publique », a déclaré le nouvel homme fort du pays du Faso. Il s’engage pour « une dépolitisation systématique, méthodique et progressive de l’administration publique » afin que seules puissent prévaloir « les compétences techniques et la probité ».

« Revenir aux fondamentaux »

Comme au Mali et en Guinée Conakry, le Burkina Faso entend mener une lutte implacable contre la corruption, « véritable serpent de mer [au Burkina] depuis plusieurs décennies ». Cette lutte, selon Paul-Henri Damiba, « doit prendre une nouvelle dynamique ». Pour y arriver, « l’administration publique […] doit constituer en elle-même, par son mode de fonctionnement et par les valeurs morales des premiers responsables, un outil qui dissuade ».

Dans cette entreprise, le chef de l’État burkinabè estime également que la justice et les structures de lutte contre la corruption auront un rôle crucial à jouer. Car « il faudra […] que les dossiers de crimes économiques, trop longtemps restés dans les tiroirs, soient examinés au plus vite pour assainir les bases de la nouvelle administration ».

L’auteur du livre Armées ouest-africaines et terrorisme : réponses incertaines ? rassure que cette œuvre de refondation « ne s’inscrit pas dans une logique révolutionnaire », mais plutôt « un projet de transformation positive profonde qui consiste à revenir aux fondamentaux ».

Chiencoro Diarra

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BCEAO
A la Une

Zone ouest-africaine  : le Mali de la transition bientôt en porte-à-faux avec les investisseurs ?

by Sahel Tribune 15 février 2022
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Au Mali, les effets des sanctions imposées au pays par des institutions sous-régionales se font de plus en plus sentir. Le pays se trouve en difficulté de s’acquitter de ses dus auprès des investisseurs malgré que certains citoyens font encore montre de détermination et de courage.

Mis au ban de l’Afrique de l’Ouest, en raison des sanctions prononcées, le 9 janvier dernier, par des institutions ouest-africaines, le Mali se trouve en difficulté d’honorer ses engagements financiers auprès des investisseurs sous-régionaux.

Par cinq notes adressées aux investisseurs, depuis le 28 janvier dernier, UMOA-Titres, l’agence de coordination régionale des émissions de dettes dans les pays ouest-africains de la zone CFA, tire sur la sonnette d’alarme. Au total, l’État du Mali n’a pas été en mesure de rembourser 53 milliards de francs CFA, au titre du paiement « sur les Obligations Assimilables du Trésor », entre le 28 janvier et le 10 février.

Le 28 janvier, les sommes que le Mali n’a pas pu rembourser s’élevaient à 2,7 milliards de FCFA. Le 31 janvier, le pays s’est trouvé dans l’impossibilité de verser 15,61 milliards de F CFA de crédit. Les 2, 7 et 10 février, le gouvernement malien n’a pas réussi à verser respectivement 5,55 milliards, 1,68 milliard et 27,5 milliards de F CFA.

Selon les précisions d’UMOA-Titres, « Cet incident de paiement intervient dans un contexte où l’État du Mali est soumis à des sanctions prises à son encontre par la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao ».

Tenir à rassurer les investisseurs

Le 1er février, l’exécutif malien faisait déjà état de son impossibilité, « malgré des avoirs suffisants du Trésor public du Mali dans ses livres », à honorer ses engagements en raison de la mise en œuvre des sanctions par la BCEAO. Une pratique que les autorités maliennes de la transition qualifiaient de « violation grave des dispositions » de cette institution monétaire sous-régionale.

Dans un communiqué du 6 février 2022, le gouvernement malien a également reproché à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) « une violation flagrante des textes et procédures qui régissent le fonctionnement de l’Uemoa » par le fait qu’il n’a reçu aucune notification officielle concernant les sanctions adoptées à son encontre. Des sanctions parmi lesquelles figurent le gel des avoirs de l’État malien et des entreprises publiques et parapubliques à la BCEAO, le blocage de tous les transferts de l’État malien passant par les systèmes de paiement de la Banque Centrale.

Malgré tout, le gouvernement rassure les investisseurs : « L’État du Mali, qui a toujours honoré ses engagements sur le marché financier, tient à rassurer les investisseurs de sa volonté et de sa capacité à faire face à ses engagements ».

Interdépendance entre États

Toutefois, force est de reconnaître que malgré la détermination et le courage que font encore montre les citoyens, le panier de la ménagère ressent les effets de ces sanctions. Nonobstant tous les efforts de l’exécutif malien, sur le marché, les produits ont pris de l’ascenseur. Une situation qui a d’ailleurs conduit des travailleurs, notamment les maçons, au chômage.

« L’homme est un animal politique », soutenait déjà Aristote — penseur antique-grec. Un passage met l’accent sur la sociabilité de l’Homme. Un être fait pour vivre en communauté. Toute vie solitaire est, selon lui, assimilable aux anges ou à Dieu. Cette affirmation, reprise plus tard par le Hollandais Baruch Spinoza, « L’homme n’est pas un empire dans un empire », trouve aujourd’hui toute sa quintessence dans ce bras de fer qui oppose les autorités maliennes de la transition à la Cédéao et à l’Uemoa.

Cette situation devra donc faire comprendre aux autorités maliennes que le monde est construit de telle sorte qu’il y ait une interdépendance entre les États. Dans un tel contexte où les intérêts sont intimement liés, les aspirations « souverainistes » ne pourraient réussir à moins d’être un pays développé. Pour des pays en développement, cette aspiration doit être accompagnée par une véritable industrialisation et une souveraineté économique.

La rédaction

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Journée internationale des enfants associées aux forces et groupes armés
A la UneSécurité

Au Mali et au Sahel : « nous devons tous agir pour protéger les enfants pendant les conflits »

by Sahel Tribune 14 février 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des enfants associées aux forces et groupes armés, le Parlement des Enfants du Mali, en partenariat avec Save the Children, a animé un point de presse au Parc National, le 12 février 2022.

Animé conjointement par Samba Oumar Diallo, organisateur général du bureau national du Parlement des enfants du Mali, et Harouna TRAORE, enfant parlementaire, le point de presse fait un état des lieux des violations de plusieurs droits des enfants dans les zones en conflits au Sahel.

Il s’agit entre autres des droits à l’éducation, à la santé, à la protection et à la sécurité dont manquent des milliers d’enfants en raison de la dégradation croissante de la situation sécuritaire et à la crise humanitaire sans précédent dans les pays du Sahel comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

« La plume à la place de l’arme. Nous devons tous agir pour protéger les enfants pendant les conflits. Les enfants doivent être dans des salles de classe, pas sur les champs de combat », plaident les enfants parlementaires du Mali. La journée a été marquée par plusieurs autres activités organisées en partenariat avec des organisations du cadre de protection des enfants en période de conflits.

Sagaïdou Bilal

14 février 2022 0 comments
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Des kits alimentaires pour 400 ménages vulnérables de la région de la Ménaka
EnquêteSécurité

Ménaka : reprise des activités humanitaires par la visite d’une délégation de la présidence

by Chiencoro 13 février 2022
written by Chiencoro 4 minutes read

Après la suspension des activités humanitaires pour raison d’insécurité, à Ménaka, l’assistance aux populations vulnérables se reprend. Une délégation de la cellule des œuvres sociales de la présidence était dans la région, les 9 et 10 février 2022.

En cet après-midi du mercredi 9 février, le son du tambour traditionnel des Tamasheq retentissait très fort à Ménaka. Cet instrument musical — tapé en chœur par deux hommes— est joué pour annoncer un fait insolite. Il s’agit de l’arrivée d’un étranger ou l’annonce d’une nouvelle.

Un instrument traditionnel à Ménaka. ©Chiencoro/Sahel Tribune

C’est pourquoi la cour du notable Bajan Ag Hamatou s’est vite remplie de monde en ce jour de mercredi, venu s’enquérir des nouvelles. C’était l’arrivée d’une délégation de la présidence malienne de la transition, laquelle est venue pour porter assistance à 400 ménages démunis de la région de Ménaka.

400 kits alimentaires symboliques

Cette délégation de la présidence, conduite par la conseillère spéciale du chef de l’État, Col. Assan Badiallo Touré, a foulé le sol de cette nouvelle région administrative du Mali pour une visite de deux jours. À travers sa cellule des œuvres sociales, le président Goïta a remis 400 kits alimentaires, composés de 50 kg de riz, 50 kg de mil, 25 kg de sucre et 20 litres d’huile aux personnes démunies des cercles de Ménaka.

La cérémonie de remise symbolique a eu lieu dans le grand terrain de football, près de la place de l’indépendance de la région. « C’est un grand jour pour nous de recevoir une délégation de la présidence, qui a pensé à la population de Ménaka en venant soutenir les familles vulnérables du cercle », s’est réjoui Alaga Ag Salli, président de l’autorité intérimaire du cercle de Ménaka.

Le notable Bajan Ag Hamatou a profité de cette visite de la délégation de la première institution pour apporter certaines précisions dans lesquelles, il explique que, « quelles que soient les difficultés, la tempête, Ménaka, c’est [une partie du] Mali ». Malgré qu’elle soit l’épicentre de toutes les crises que le Mali a connues en cette derrière décennie, la ville de Ménaka s’est toujours démarquée par sa résistance, a-t-il ajouté.

Suspension des activités humanitaires

Il y a juste quelques mois, l’on croyait impossible la tenue d’une telle cérémonie humanitaire dans cette ville en raison de la recrudescence de l’insécurité. En 2018, plusieurs militaires maliens sont morts dans une attaque contre le camp de l’armée malienne à Ménaka. En 2021 également, environ 49 soldats maliens ont été victimes d’une attaque terroriste dans le camp d’Indelimane, dans la localité d’Ansongo, secteur de Ménaka. Aussi faut-il souligner les tirs d’obus qui ont visé le camp de la Minusma de Ménaka en janvier 2022.

Assistance humanitaire fortement compromise par la criminalité à Ménaka
Ménaka : l’assistance humanitaire fortement compromise par la criminalité dans la ville. Crédit photo : Ocha Mali 2020

En raison de cette insécuritéet de l’augmentation de la criminalité dans la région de Ménaka en 2019, plusieurs ONGs internationales se sont vues obligées de suspendre leurs activités dans la région, laissant ainsi près de 148 000 personnes dans le besoin. «La circulation des armes, l’absence d’une justice opérationnelle et la perte d’efficacité des patrouilles favorisent le développement de la criminalité ciblant la population civile et les humanitaires dans les communes de Ménaka et de Tidermene », explique un communiqué de l’ONG Acted.

Cette organisation précisait qu’entre fin juillet et début août 2019, dans la ville de Ménaka, « les ONG ont déploré 7 incidents de braquages et de cambriolages avec violence, intimidations et vols de biens matériels des ONG et de leur personnel ».

« Nous sommes le Mali. Nous resterons le Mali »

L’honorable Bajan, ce descendant du résistant Firhoun, ne tarit point d’éloges de cette ville. « Nous sommes le Mali. Nous resterons le Mali, quelle que soit la couleur que certains voudront nous faire porter. On a voulu nous changer, mais on ne changera pas », a-t-il voulu rassurer en faisant référence surtout à tous ces actes subis par cette région.

Ce geste humanitaire du président de la transition à l’endroit des populations des cercles de Ménaka se situe dans la continuité d’un vaste projet lancé en novembre 2021 à Gao et qui vise à venir en aide à 100 personnes vulnérables dans chaque cercle du Mali. Un programme qui arrive bientôt à son terme.

Chiencoro Diarra

13 février 2022 0 comments
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Des roses pour la Saint-Valentin
A la UneOpinion

Célébration de la Saint-Valentin : à Bamako, les avis divergent toujours

by Sahel Tribune 13 février 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Dans la ville des trois caïmans, le 14 février est une date ardemment attendue pour symboliquement célébrer l’amour. Mais les avis divergent toujours autour de cette célébration de la Saint-Valentin.

A l’approche de cette fête, il est fréquent d’entendre des taquineries de part et d’autre. « Quel cadeau as-tu prévu pour ton amoureux/se  » ou encore « votre fameuse date approche à grand pas», sont entre autres des taquineries que se lancent les uns les autres

En effet, le 14 février est considéré comme la fête des amoureux et se fait commémorer chaque année. En guise de célébration, les couples s’offrent des cadeaux ou échangent des mots pour témoigner leur amour à leur différent conjoint.

Preuve d’amour

Aminata est une jeune dame mariée. Depuis la célébration de leur mariage, il y a près de 3 ans, elle offre régulièrement des cadeaux spéciaux à son conjoint durant cette fête des amoureux. Elle témoigne : « chaque année, je me fais belle et prépare une surprise pour mon chéri. C’est symbolique dans un couple. C’est ma façon de lui montrer que rien n’est de trop à offrir dans un couple. »

Si pour elle, c’est une preuve d’amour de faire plaisir à son amoureux pendant cette fête sans pression aucune, monsieur B.M (pseudonyme), de son côté, se sent obligé de se prêter au jeu. « Chaque année, j’offre un cadeau à ma copine. Je le fais parce que les femmes aiment trop ces choses, raconte-t-il. Elles s’envient entre elles. Donc, cela devient comme une obligation pour moi, surtout si cela lui permet de se sentir aimée ».

« Contraire à ses convictions »

Outre Aminata et BM, il existe également un autre groupe qui n’entend pas d’une bonne oreille la célébration de la Saint-valentin. « J’ai eu beaucoup de relations amoureuses, mais je n’ai jamais mis d’accent sur cette date. A mon avis, l’amour se célèbre chaque jour et mon homme ne doit pas attendre une seule date pour me faire plaisir », estime Dija, une jeune dame résidant à Bamako .

Pour Ibrahim, la célébration de cette date est contraire à ses convictions. Selon lui ceux qui fêtent la Saint-Valentin devraient d’abord chercher à comprendre son origine : « il est une chose d’aimer une personne et une autre de commémorer une date dont on ne cerne pas les contours exacts. Personnellement je ne m’aventure pas sur ce terrain. Ma femme sait que je tiens à elle même sans votre saint-valentin ». 

Les avis ont beau divergé par rapport à la célébration de la saint-valentin dans la capitale malienne, elle se prépare tout de même et nul ne peut dire le contraire. Pas en tout cas les boîtes de nuit et autres lieux de divertissement de la ville de Bamako.

Fanta Moïda

13 février 2022 0 comments
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Photo de famille à l'ouverture du 35ème sommet de l'Union africaine
Politique

Afrique de l’Ouest : contre la vague de coups d’État, nécessaire « sursaut d’intelligence et de décision »

by Bakary FOMBA 7 février 2022
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

En Éthiopie, l’Union africaine a tenu son 35e sommet ordinaire, samedi 5 février 2022, à Addis-Abeba. La question de la vague de coups de force militaire en Afrique de l’Ouest était parmi les sujets phares.

De l’insécurité aux coups de force militaire en passant par la pandémie de Covid-19, l’Afrique de l’Ouest est la proie à divers phénomènes déstabilisateurs, ayant parfois des liens étroits. Lors du 35e sommet ordinaire de l’Union africaine, les 5 et 6 février, ces problématiques étaient au cœur des discussions.

Depuis août 2020, la région ouest-africaine est marquée par la recrudescence des coups de force militaire. Au Mali, en août 2020 ensuite en mai 2021, en Guinée Conakry, en septembre 2021, et au Burkina Faso, en janvier 2022, les militaires se sont accaparés du pouvoir. « La situation sécuritaire du continent aujourd’hui est profondément marquée par la métastase du terrorisme et de la dangereuse résurgence des changements anticonstitutionnels », a indiqué Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine.

À croire ses explications, il existe un lien étroit entre la menace terroriste et la recrudescence des coups d’État dans cette région : « […] les deux phénomènes établissent des liens de causalité connus de tous. L’un trouve souvent ses prétextes dans la prégnance et l’expansion de l’autre et la lutte nécessaire contre celui-ci produit l’illusion que le second est la réponse aux échecs avérés dans la lutte contre le premier », explique M. Mahamat.

En sauveurs du peuple ?

Au Mali, en Guinée aussi bien qu’au Burkina Faso, les putschistes se présentent en sauveurs du peuple et en défenseur des droits de l’homme et de la démocratie, à des moments où la tension était palpable entre le peuple et les dirigeants. Des manifestations tantôt pour dénoncer la mauvaise gouvernance, tantôt pour dénoncer l’expansion du terrorisme ou encore la corruption. Les juntes justifient donc leur prise du pouvoir par la volonté d’éviter ou de stopper un bain de sang dans ces pays.

Le sommet de l’Union africaine condamne donc « sans équivoque » la « vague » de coups d’État dans la région ouest-africaine et invite à des actions coordonnées pour éviter l’expansion du phénomène. Le chef d’État sénégalais, Macky Sall, nouveau président en exercice de l’UA, fustige ces coups d’État qui constituent « une atteinte majeure à la démocratie et à la stabilité institutionnelle sur le continent ». Dans une interview accordée à France 24, samedi dernier, il a justifié les sanctions de la Cédéao contre le Mali par la peur que ces changements deviennent coutumier.

Mohamed Bazoum, le président nigérien, a aussi saisi l’occasion pour exhorter ses pairs « à une mobilisation soutenue dans le combat contre le terrorisme et tous les facteurs de violence qui ont cours dans [le] continent ».
Comme pour répondre à cet appel, Moussa Faki Mahamat a souligné la nécessité d’une « vraie nouvelle approche qui devrait questionner [l’] architecture de paix et de sécurité et sa corrélation avec les nouveaux facteurs de déstabilisation de l’Afrique ». Il invite à un « sursaut d’intelligence et de décision ».

Charte africaine de la démocratie

De son côté, le président sortant de l’UA, Félix Tshisekedi, chef d’État du Congo, invite ses pairs à réfléchir et évaluer « les principes, règles et mécanismes de la Déclaration adoptée à Lomé en 2000 sur les changements anticonstitutionnels des pouvoirs ».

Il exhorte également à une meilleure harmonisation des approches des Communautés économiques régionales (CER) et leur synergie avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, ainsi que de la Commission. Aussi estime-t-il important de renforcer et d’intérioriser les instruments continentaux et régionaux de la bonne gouvernance tels que la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.

Toutefois, le nouveau président de l’Union africaine, Macky Sall, semble conscient de l’aspiration du peuple africain et il donne des assurances : « Plus de 60 ans après ses premières indépendances, l’Afrique est plus que jamais décidée à prendre son destin en mains. Notre continent ne saurait être la chasse gardée des uns contre les autres ».

Bakary Fomba

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Mobilisation pour Rayan
A la UneSécurité

Maroc : une si belle leçon d’humanisme dans la mobilisation générale pour Rayan

by Chiencoro 6 février 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Au Maroc, pendant cinq (5) jours, des sauveteurs ont tenté de sauver Rayan, tombé dans un puits profond. Il a pu être extirpé du puits vivant avant de décéder finalement. La mobilisation générale créée autour de sa situation doit servir de leçon d’humanisme dans un monde au bord de l’implosion.

Âgé seulement de cinq (5) ans, Rayan Awram a été un « héros » international en raison des traitements accordés à sa situation dans les médias et de la mobilisation générale pour son sauvetage, depuis près d’une semaine. Tombé dans un puits, profond de 32 mètres, depuis le mardi 1er février, le petit Rayan déclenchera un énorme effort de sauvetage dans le pays pendant cinq jours.

Pour l’atteindre dans son trou, selon les médias locaux, les sauveteurs ont dû enlever une grande partie de la colline adjacente tout en creusant un passage horizontal dans le puits. Malheureusement, tous ces efforts ne réussiront pas à sauver le petit garçon.

L’annonce de sa mort, samedi 5 février courant dans la soirée, a été un coup de pied dans la fourmilière. Les espoirs se sont assombris, mais pas la satisfaction morale d’avoir accompli un devoir.

Pourquoi tant d’efforts pour sauver un seul enfant, pourrait-on se demander dans certaines contrées du monde où l’on a de plus en plus l’impression que l’humanisme a cédé la place à l’hypocrisie, à l’ascendance de l’individualisme. Pourtant, cette mobilisation dans un tel monde a tout son sens et doit inviter au recul et à la réflexion.

Accorder plus de valeurs à l’humain

Dans ce monde au seuil de l’implosion, où les familles sont déchirées, les conflits inter ou intra communautaires se multiplient, créant des vagues de déplacés ; où la course aux intérêts personnels prime sur la sauvegarde de l’humanité, cette leçon marocaine de l’humanisme mérite une attention particulière. Elle exhorte à accorder beaucoup plus de valeurs à l’humain, à la protection de l’humanité, à la solidarité, au respect de toute vie, sans considération aucune, comme le recommande la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948.

L’émotion créée par la mort de Rayan doit servir, partout dans le monde, de moment de méditation sur les tensions entre États et entre communautés. Des tensions qui conduisent le plus souvent à des vagues de morts, parmi lesquels des milliers d’enfants. Aussi doit-elle servir de moment de réflexion sur la « responsabilité transgénérationnelle » en matière de protection de l’environnement, que l’humain dégrade un peu plus chaque jour de par ses actions dévastatrices. Une situation qui, à la longue, conduit à des phénomènes coûtant des vies innocentes.

Face aux principaux maux dont souffre le monde, notamment la crise climatique et sécuritaire, s’il existait une mobilisation réelle à l’aune de celle pour Rayan, nous vivrions dans « le meilleur des mondes possibles ».

Chiencoro Diarra

6 février 2022 0 comments
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Sommet extraordinaire de la CEDEAO du jeudi 3 février 2022
A la UneAnalyses

Gestion des coups de force : la Cédéao se jette de plus en plus du discrédit

by Chiencoro 3 février 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Dans la gestion des coups de force récurrents dans la région ouest-africaine, la Cédéao se jette de plus en plus du discrédit auprès de l’opinion publique.

Mali, Guinée Conakry et Burkina Faso, trois pays d’Afrique de l’Ouest frappés, à tour de rôle par la pandémie des coups de force militaire. La Guinée-Bissau, quant à elle, a échappé, lundi dernier, au phénomène qui jette de plus en plus de discrédit sur l’image de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Après le coup de force d’août 2020, l’organisation sous-régionale a immédiatement pris des sanctions contre le Mali, en suspendant le pays de ses organes de décision « avec effet immédiat », mais aussi en fermant « toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que de l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières entre les [autres] pays membres de la Cédeao et le Mali ». Invitant par la même occasion « tous [ses] partenaires à faire de même ».

Autant de questions

Contre la Guinée et le Burkina Faso, jusque-là, aucune sanction économique ni financière n’a été adoptée par la communauté ouest-africaine. Elle s’est contentée de suspendre ces pays de ses institutions. Réunis, jeudi 3 février 2022, en sommet extraordinaire sur la situation dans ces trois pays, les chefs d’État de la Cédéao ont formulé deux recommandations aux militaires au pouvoir : la libération du président déchu Roch Marc Christian Kaboré et la présentation d’un chronogramme « assez raisonnable » de sortie de crise.

La Cédéao ferait-elle un traitement partisan de ces coups de force ? Ne s’agit donc plus d’une question d’application de principes communs ? Aurait-elle décidé de sanctionner plus durement le Mali en raison de son effet contagieux dans la sous-région ?

Autant de questions auxquelles il est difficile de donner ipso facto une réponse claire et nette. Toutefois, à l’ouverture du dernier sommet sur la situation dans ces pays, le président en exercice de la Cédéao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, a reconnu que le coup d’État au Mali a été « contagieux » parce qu’il a déclenché une tendance dangereuse conduisant à d’autres coups d’État dans la région. « Abordons cette tendance dangereuse collectivement et de manière décisive avant qu’elle ne dévaste toute la région », a-t-il déclaré.

Aux yeux des populations, la façon de traiter ce dossier des coups de force militaire contribue à décrédibiliser davantage l’image de l’institution ouest-africaine.

Chiencoro Diarra


Les opinions exprimées dans cet article ne sont pas forcément celles de Sahel Tribune.

3 février 2022 0 comments
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Les députés français en séance plénière
A la UnePolitique

En France, l’exécutif et le législatif en débat autour de la tension entre Paris et Bamako

by Bakary FOMBA 3 février 2022
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

Entre le Mali et la France, les relations diplomatiques ne sont plus au beau fixe depuis quelques mois. La situation a suscité un débat démocratique entre l’exécutif et le législatif français. Sahel Tribune vous propose une vue d’ensemble.

« Je suis surpris d’entendre M. Lecoq […] reprendre mot pour mot ce que dit le colonel Goïta. On croirait entendre le porte-parole de la junte ! », telle est la réponse du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Ledrian, au député de la gauche démocrate et républicaine, Jean-Paul Lecoq.

C’est une déclaration qui, visiblement, montre un divorce latent entre une partie du législatif et l’exécutif français autour de la crise diplomatique entre Paris et Bamako. Cette crise, pour mémoire, remonte à juin 2021, suite notamment à l’annonce, par Emmanuel Macron, de la « fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure ».

Humiliation

Depuis cette annonce, les joutes verbales et les menaces vont bon train entre les deux partenaires. Cette situation a conduit jusqu’à « l’expulsion », le 31 janvier dernier, de l’ambassadeur français au Mali, Joël Meyer, par les autorités maliennes de la transition. Ce qui constitue, selon des députés français, une humiliation de la France qui laisse comprendre le point culminant atteint par la crise diplomatique entre les deux pays. « Nos relations avec les autorités maliennes, déjà mauvaises, se sont dégradées ces derniers jours », constate Jean Lassalle du Groupe Libertés et territoires.

Réunis en plénière, mardi 1er février 2022, les parlementaires français se sont longuement étalés sur cette situation avec le Mali. La divergence des vues est patente. Sébatien Nadot, député français, estime que la « politique extérieure de la France est dans l’égarement », depuis des années, en raison du comportement « arrogant et belliqueux » de son pays. Une politique qui « ne sert plus » la France, poursuit-il, mais seulement quelques-uns des amis des dirigeants. « Les sociétés privées de sécurité comme Wagner ne sont là [ au Mali] que parce que la politique française sahélienne a failli », assène Jean-Paul Lecoq.

#Mali #Cameroun #Guinée #Burkina #Togo #Yemen #Birmanie…

Face à face avec Jean Yves LeDrian à l’Assemblée nationale :

Moi : « La politique de la France est dans l’égarement… »
Le ministre des affaires étrangères : « formidable ».

Tout va bien… pic.twitter.com/HWb4Bbzyyf

— NADOT (@Sebastien_Nadot) February 2, 2022

Rebattre les cartes

Le député démocrate et républicain invite donc les autorités françaises à être sensibles aux revendications des peuples du Sahel : « Les peuples du Sahel veulent se libérer d’un lien de subordination envers la France ». Il exhorte les dirigeants du pays des Lumières à « rebattre les cartes de la présence française au sahel » en revoyant ce lien de subordination, qui reposerait sur les dimensions monétaires, économiques et militaires. Jean-Paul Lecoq estime que les « changements de régime dans le Sahel [Guinée, Mali, Burkina Faso…] » doit obliger les dirigeants français « à modifier radicalement [leur] politique dans la zone ».

En raison de toutes ces situations, Jean Lassalle lance des pierres dans le jardin des autorités françaises. Il critique un manque de politique de prévisibilité de la part des gouvernants français : « Au lieu de prendre les devants, vous avez été pris au dépourvu ». A croire ses propos, ce « recul contribue à affaiblir [la position française] dans la région [Sahel] et dans le monde ».

Conserver l’objectif et la finalité

Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères estime au contraire que dans « les circonstances actuelles, c’est le Mali qui s’isole ». Pour Jean Yves Ledrian : « Nous ne sommes pas face à une question franco-malienne, mais à une question qui concerne les relations de la communauté internationale et du Mali, notamment les relations entre les pays africains, les pays européens et le Mali ».

Toutefois, le ministre français rassure que le « combat contre le terrorisme se poursuivra au Sahel », avec l’accord des autres pays de la région. « Nous nous réorganisons de façon à conserver l’objectif et la finalité de [la présence française] dans cette partie de l’Afrique, à savoir la lutte contre le terrorisme », a voulu, pour sa part, Jean Castex, le chef du gouvernement français.

Bakary Fomba

3 février 2022 0 comments
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Impact de la pandémie en Afrique de l'ouest
Santé

Afrique de l’ouest : un rapport conjoint met en lumière les impacts socio-économiques de la Covid-19

by Chiencoro 3 février 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Ce 1er février 2022, la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont présenté un rapport conjoint intitulé « Suivi sur les impacts de la Covid-19 en Afrique de l’ouest ».

« Près d’un an après l’apparition des premiers cas de Covid-19 marquant le début d’une pandémie sans précédent, la situation reste préoccupante en Afrique de l’ouest, avec l’augmentation du nombre de cas actifs de 131 680 au 3 août 2020 à 513 946 au 31 juillet 2021 », lit-on dans le rapport conjoint de la Cédéao, de la CEA ainsi que du PAM. Durant la même période, le nombre de décès dans cette sous-région était estimé à 6 710.

📣La CEDEAO présente le rapport sur le suivi des impacts de la COVID-19 sur la vie des ménages en Afrique de l’Ouest en 2021, élaboré en collaboration avec la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique CEA & le @WFP_FR

Télécharger le rapport➡️https://t.co/6TLYol3KD6 https://t.co/KZVh7NWUzT

— ECOWAS Agriculture (@ecowas_agric) February 1, 2022

Sur la base d’une enquête auprès des ménages et d’une analyse de données secondaires, cette étude de 36 pages, présentée le 1er février 2022, soulignent l’évolution de la pandémie en Afrique de l’ouest, son impact socio-économique sur les populations urbaines et rurales. Aussi évalue-t-il les perceptions et les attitudes des populations vivant dans différentes zones.

« […] La pandémie a négativement impacté les avancées durement acquises en matière de réduction de la pauvreté et de croissance inclusive », déplore-t-on. De 34,5 % en 2020, le taux d’extrême pauvreté est passé à 34,4 % en 2021.

Mise en œuvre efficace de programmes de vaccination

Selon les précisions de ce rapport, les ménages dépendant de « sources de revenu instables et précaires », notamment les petits commerçants, les vendeurs de rue et les travailleurs occasionnels, ont été les plus affectés par les effets de cette pandémie. Ils sont suivis par les ménages qui dépendent des transferts d’argent. Cette situation a eu comme conséquence, l’installation d’une insécurité alimentaire : « Près de 25 millions de personnes, soit près d’un ouest africain sur 16 est affecté par l’insécurité alimentaire, soit une hausse de 34 % par rapport à 2020 ».

Toutefois, il ressort des analyses de ce rapport que depuis le premier trimestre 2020, des améliorations sont constatées sur divers plans. « Il est observé une amélioration du taux de guérison, un ralentissement du rythme de progression des cas confirmés ainsi qu’une augmentation des doses de vaccins administrés », précise-t-on. Avec la levée progressive des mesures restrictives, une reprise de l’activité économique, bien que présentant des signes de fragilité, est observée.

Selon les auteurs du rapport, la reprise de l’ensemble de l’économie de la sous-région passe par « une levée totale des mesures restrictives », qui passerait elle aussi par une mise en œuvre efficace de programmes de vaccination de masse.

Transformation économique

Un autre aspect déplorable est que la région oust-africaine présente un faible taux de vaccination. « En fin juillet 2021, la proportion de la population ayant été vaccinée en Afrique était 3,2 % contre 48,12 % en Europe ». Dans la plupart des pays de la Cédéao, le taux de vaccination est de moins de 4 %. Ce faible taux de vaccination s’explique entre autres par des doutes au niveau des populations sur la fiabilité des vaccins proposés, un manque d’information relatif à ces vaccins.

Les organisations à l’origine de ce rapport formulent plusieurs recommandations. Selon S.E Jean-Claude Kassi Brou, président de la commission de la Cédéao, les plans de relance économique à moyen et long terme proposés « privilégient la transformation des économies des États membres en vue de mettre un terme à leur forte dépendance vis-à-vis du marché international des matières premières et consolider les systèmes socio-économiques à travers une plus grande diversification en modernisation des économies ».

Chiencoro Diarra


Téléchargez le premier rapport

Téléchargez le second rapport

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Choguel Kokalla Maïga et Hassoumi Massaoudou
A la UneOpinion

Mali—Niger : entre joutes verbales et réponse du berger à la bergère

by Chiencoro 2 février 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

La crise malienne l’oppose à plusieurs de ses partenaires ainsi qu’à des pays voisins. Avec les autorités nigériennes, les joutes verbales se multiplient depuis un certain temps en raison des coups de force militaire enregistrés au Mali.

Depuis le coup de force militaire du 18 août 2020, les relations diplomatiques entre le Mali et certains de ses « partenaires historiques » vacillent inexorablement. Une situation qui donne lieu à une escalade de tension, en raison de la tenue des propos peu diplomatiques, entre ce pays d’Afrique de l’ouest et certains de ses alliés, parmi lesquels le Niger.

Les autorités nigériennes ne sont pas prêtes à accepter le double coup d’État militaire dans ce pays sahélien, duquel, estiment-elles, leur sécurité dépend en grande partie.

Lors d’une réunion ministérielle du G5 Sahel, mercredi 26 janvier 2022, Hassoumi Massaoudou, ministre nigérien des Affaires étrangères, a ouvertement condamné le coup d’État militaire au Mali : « Nous n’acceptons pas ce qui se passe au Mali. Au niveau de la Cédéao, nous sommes déterminés à faire en sorte que l’expérience de confiscation du pouvoir par une junte militaire soit un échec au Mali, mais aussi au Burkina et partout ailleurs ». Il ajoute : « Nous ne comprenons pas qu’une junte militaire, après avoir échoué sur le terrain, prenne le pouvoir et au nom d’un patriotisme frelaté font appel à des mercenaires pour défendre l’intégrité de leur territoire ».

Coup d’État de 1996

Cette déclaration du diplomate nigérien est mal accueillie au Mali. Elle a donné lieu à diverses appréciations, notamment du côté des Maliens qui se demandent de quel côté le Niger s’arrange finalement. Et cela au moment où beaucoup pensent que le continent est en train de tracer sa propre voie, au milieu de tension diplomatique.

Seulement, ce qu’on semble oublier, c’est que la réaction des autorités nigériennes face au pouvoir militaire en place au Mali est une réponse du berger à la bergère. En effet, le régime Alpha Oumar Konaré avait condamné le coup d’État de 1996 au Niger, mené par le général Ibrahim Baré Maïnassara contre Mahamane Ousmane. Le gouvernement malien avait qualifié ce putsch d’« acte illégal qui porte un sérieux coup à la marche du processus démocratique en Afrique ».

La roue tourne et une nouvelle page de l’histoire semble ainsi s’écrire au gré des événements. Les autorités nigériennes agissent-elles avec une volonté de vengeance ? Difficile de le confirmer si nous savons que la plupart des dirigeants de ce continent sont attachés à des principes qu’ils maîtrisent peu ou respectent peu.

Chiencoro Diarra

2 février 2022 0 comments
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Mobilisation au monument de l'indépendance
A la UnePolitique

Tensions diplomatiques entre Bamako-Paris : l’union à tout prix !

by Sahel Tribune 1 février 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Entre le Mali et la France, la crise diplomatique bat son plein et risque de favoriser le régime Emmanuel Macron. A la suite de l’expulsion de l’ambassadeur français au Mali, lundi 31 janvier, une véritable coalition s’est formée pour défendre la France.

L’union dans la désunion. C’est bien la situation à laquelle nous assistons en France depuis l’expulsion de Joël Meyer du Mali, lundi 31 janvier 2022. A travers cette décision, la crise diplomatique entre le Mali et l’ex-colonisateur a atteint son summum.

Soutien à la France

Cette décision, si elle est beaucoup appréciée à l’interne par les citoyens, rares sont les partis politiques qui s’y sont prononcés. Pourtant du côté adverse, la décision a vu naître une véritable coalition autour du locataire de l’Élysée. «Les militaires maliens incapables de protéger leur propre pays osent chasser notre ambassadeur», a assené la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen.

📹 Face à l'attitude de la junte malienne, il faut bloquer l'aide au développement et le transfert de fonds, y compris individuels, qui partent de France vers le Mali (12% du PIB du Mali !). Je ne supporte pas que notre Armée soit humiliée par le gouvernement malien ! #Punchline pic.twitter.com/scmSuEUgz4

— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 31, 2022

Elle poursuit : «Face à l’attitude de la junte malienne, il faut bloquer l’aide au développement et le transfert de fonds, y compris individuels, qui partent de France vers le Mali (12% du PIB du Mali !). Je ne supporte pas que notre Armée soit humiliée par le Gouvernement malien !»

Avant que les sacrifices et nos morts au #Mali n'aient été rendus vains, avant que la déchirure soit complète il est temps pour la France de revenir au réel et de vider l'abcès avec le pourvoir malien actuel. Et que l'Assemblée nationale soit saisie et décide d'un plan d'actions.

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 31, 2022

Pour sa part, le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, exhorte à «vider l’abcès» avec les autorités maliennes de la transition «avant que les sacrifices et [leurs] morts au Mali n’aient été rendus vains, avant que la déchirure soit complète […] ». Il appelle à définir un plan d’actions par le Parlement français.

Éric Zemmour n’est pas resté en marge. Il invite à repenser toute la politique africaine de la France. «Nous nous battons pour expulser les djihadistes du Mali, mais le Mali expulse notre ambassadeur. Nos soldats meurent pour un pays qui nous humilie ! », a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Nous nous battons pour expulser les djihadistes du Mali, mais le Mali expulse notre ambassadeur. Nos soldats meurent pour un pays qui nous humilie ! Toute la politique africaine de la France est à repenser.

— Eric Zemmour (@ZemmourEric) January 31, 2022

« Quand nous serons unis,… »

A quelque chose malheur est bon, doit-on déjà dire ? Ce bras de fer avec les autorités maliennes ne va-t-il pas contribuer à remettre Macron en scelle, au regard de toute la ceinture de sécurité qui se forme autour de la France.

En France, si la frange extrémiste a pu s’allier derrière la République, pourquoi tous les Maliens, y compris la classe politique, ne pourrait pas joindre sa voix à celle du pouvoir en place ?

En raison de cette nouvelle période historique dans les relations diplomatiques entre le Mali et la France, tous les Maliens devraient se montrer unis et soudés. Les divisions internes, les conflits d’intérêt doivent être mis de côté pour l’intérêt supérieur de la nation. « Quand nous serons unis, ça va faire mal », chantait déjà le chanteur Tiken Jah Fakoly.

La rédaction

1 février 2022 0 comments
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Joël Meyer, ambassadeur de la France au Mali.
A la UnePolitique

Mali : l’ambassadeur français Joël Meyer ordonné de quitter le pays

by Sahel Tribune 31 janvier 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Après les attaques, la semaine dernière, au sujet du départ du contingent danois de la task force Takuba, la crise diplomatique entre Bamako et Paris prend une nouvelle dimension, ce lundi 31 janvier.

A la suite de sa convocation par le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, l’ambassadeur français au Mali, Joël Meyer, a ordonné de quitter le Mali dans un délai de 72 heures.

Le 27 janvier courant, on se rappelle, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, avait critiqué la posture des autorités maliennes de la transition : « Cette junte est illégitime et prend des mesures irresponsables […] », a-t-il déclaré. Son homologue malien avait répliqué en estimant inacceptable «ces insultes et ces propos empreints de mépris […]».

Dans les relations diplomatiques entre le Mali et la France, nous entrons dans une zone de turbulence.

La rédaction

31 janvier 2022 0 comments
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Les ABC de la gestion des achats et des stocks de Zakariyaou Diawara
Arts et Culture

Gestion des achats et stocks au Mali, la contribution littéraire d’un ancien gestionnaire

by Chiencoro 31 janvier 2022
written by Chiencoro 2 minutes read

Après près de deux décennies de service rendu comme gestionnaire au Mali, Zakariyaou Diawara publie, chez les éditions La Sahélienne, en décembre 2021, « Les ABC de la gestion des achats et des stocks ».

« Si l’on sait qu’environ les deux tiers des difficultés des entreprises sont liés aux stocks, l’on conviendra qu’une bonne organisation des magasins associée à une optimisation de la gestion des stocks, constituent des gages certains de la rentabilité de ces dernières », écrit M. Zakariyaou Diawara dans son nouvel ouvrage. Un passage qui résume remarquablement la problématique de ce livre volumineux de 136 pages.

Se servant de ses expériences de magasinier, acquises à la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), l’auteur met à la disposition des gestionnaires et décideurs, des « moyens indispensables à un bon accomplissement de leurs missions quotidiennes, tant pour leur sécurité et leur épanouissement personnels, que pour le bénéfice de toute l’entreprise ».

Créer les ressources financières

De la définition des stocks aux techniques d’inventaire des stocks en passant par l’analyse des coûts des stocks ainsi que les tableaux de bord pour synthétiser un ensemble de données, l’essai de M. Diawara fournit de « précieux outils d’aide à la décision pour éviter de naviguer à vue ».

Composée de sept (7) chapitres, son œuvre est ainsi une véritable contribution en gestion des stocks, de façon particulière, et en gestion d’entreprise de façon générale. « Les ressources financières constituent l’une des contraintes majeures des entreprises. […] Il s’agira pour toute entreprise de créer les ressources financières à l’interne mais aussi de trouver avec les institutions de financement les moyens de financer son exploitation et ses investissements pour son développement harmonieux », écrit l’auteur.

Grâce à l’illustration des différentes situations par des cas pratiques, l’ouvrage se lit et se comprend assez aisément. Il est disponible auprès de l’auteur, de l’éditeur et certains libraires à Bamako.

F. T

31 janvier 2022 0 comments
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Task Force Takuba
A la UneEnquête

Mali : les forces danoises étaient présentes sur des bases légales, mais Bamako veut plus

by Sahel Tribune 31 janvier 2022
written by Sahel Tribune 8 minutes read

Dans ce second article de notre dossier d’investigation sur l’encadrement juridique des opérations militaires françaises au Mali et partenaires au sein de Takuba, nous revenons sur le traité franco-malien de 2014 qui abroge celui de mai 1985 et sur le protocole additif qui fait objet de débat. Le tout appuyé par des explications des spécialistes de questions sécuritaires et de gouvernance.

Excellent article de @Saheltribune sur l'encadrement juridique de Serval, Barkhane et Takuba qui rappelle l'existence de deux types d'accords distincts entre France et Mali, et non d'un traité unique qui aurait été mis à jour en 2014 puis 2020 https://t.co/0bDJH2O6lF

— Julien Antouly (@j_antouly) January 24, 2022

En juillet 2014, il est signé entre le Mali et la France un « traité de coopération en matière de défense ». Dans l’imaginaire collectif malien, renforcé par certains médias et hommes politiques ou activistes, l’ancien président de la transition, Bah N’Daw, y a apposé sa signature sans avoir pris connaissance de son contenu quand il était encore ministre de la Défense sous Ibrahim Boubacar Kéïta.

Volumineux de 7 pages et composé de quatre grandes parties et 26 articles, ce nouveau traité abroge et remplace celui de mai 1985, en vigueur jusqu’en 2014. Ce traité, suivant ses grandes parties, définit les principes généraux de la coopération en matière de défense, le statut des membres du personnel engagés dans la coopération, les dispositions relatives aux activités organisées dans le cadre du traité et d’autres dispositions finales. Le traité, à son article 6, prévoit la création d’« un comité de suivi co-présidé par un représentant civil ou militaire de chaque Partie ».

Articles 25 et 24 du traité de 2014

A l’article 25, intitulé « Combinaison avec les accords conclus antérieurement dans le domaine de la défense », il est indiqué : « Le présent traité abroge et remplace l’Accord de coopération militaire technique entre le Gouvernement de la République du Mali et le Gouvernement de la République française signé à Bamako le 6 mai 1985 et les accords et arrangements subséquents, comme précisé par la voie d’un accord par échange de lettres entre les Parties établi après l’entrée en vigueur du présent traité. »

Au point 2 de cet article 25 : « L’application du présent traité est sans préjudice de la mise en œuvre d’autres accords conclus entre les Parties, en particulier l’accord sous forme d’échange de lettres signées les 7 et 8 mai 2013. Dans l’hypothèse où des membres du personnel de la Partie française présents sur le territoire malien au titre du présent traité seraient amenés à participer aux opérations visées par l’accord sous forme d’échange de lettres du 7 et 8 mars 2013, la Partie française en informerait la Partie malienne sans délai. Dans un tel cas, les stipulations de ce dernier accord s’appliqueraient, y compris rétroactivement, aux forces françaises, à leurs personnels et à leurs matériels engagés dans lesdites opérations. »

L’article 24 préconise : « Tout différend lié à l’interprétation ou à l’application du présent traité est réglé par voie de consultations au sein du comité de suivi institué par l’article 6 du présent traité ou de négociations par la voie diplomatique entre les Parties. »

Télécharger le traité de coopération en matière de défense qui abroge celui de 1985.

Comprendre le protocole additif Takuba

Près de six ans après la signature du traité de coopération entre le Mali et la France, il sera signé en 2020 un nouvel accord distinct de celui-là et qui s’inscrit en droite ligne de celui portant sur le statut de Serval s’appliquant à Barkhane. Il s’agit du Protocole additif statuant sur les détachements non français de la Force Takuba. Il est signé le 6 et 10 mars 2020 respectivement par l’ambassadeur français au Mali — Joël Mayer, et Tiébilé Dramé — à l’époque ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Le document fait 13 pages (échange sous forme de lettres) et 12 articles.

« Entériné par un échange de lettres en mars 2020,ce protocole prévoit que chaque pays contributeur de Takuba doit conclure un accord spécifique avec le Mali et solliciter l’accord de la France pour intégrer la nouvelle force. Il fixe donc un cadre général, au sein duquel des relations bilatérales doivent être nouées entre le Mali et chaque État contributeur. La conclusion de ces accords bilatéraux est très simple sur la forme : un échange de lettres entre le pays contributeur et le Mali, contenant en annexe le SOFA, puis une notification à la partie française », expliquele chercheur Julien Antouly, doctorant en droit international, dans son récent article intitulé Quels sont les accords qui encadrent les interventions militaires au Mali ?

Pour mémoire, les pays contributeurs européens de la Task Force Takuba sont initialement : l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Estonie, la France, la Norvège, la Lituanie, les Pays-Bas, le Portugal, la République tchèque, le Royaume-Uni et la Suède. Elle est placée, comme le prévoient les dispositions du protocole additif, sous le commandement de la Force Barkhane. Donc de la France, qui a voulu et facilité sa mise en place, sur demande évidemment de la République du Mali sous l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéïta — poussé à la démission forcée, le 18 août 2020, avant de décéder le 16 janvier dernier à Bamako.

Retrait des forces spéciales danoises

Depuis quelques jours, ce protocole additif est invoqué de part et d’autre. Dans un communiqué lu à la télévision nationale (ORTM1), le 24 janvier, le gouvernement de la transition malienne dit avoir « constaté avec étonnement le déploiement sur son territoire d’un contingent des forces spéciales danoises au sein de la Force Takuba ». Le communiqué ajoute que « ce déploiement est intervenu sans son consentement et sans respect du protocole additif applicable aux partenaires d’opérations européennes devant intervenir au Mali dans le cadre de la Force Takuba… ».

Par conséquent, le gouvernement de la transition a exigé le départ immédiat du contingent des forces spéciales danoises du sol malien. Au lendemain de ce communiqué, le ministre danois des Affaires étrangères a réagi en présentant des éléments factuels connus des initiés : en rappelant que son pays est au Mali sur invitation de l’État malien et sur des bases légales. Cette réaction a donné lieu à un deuxième communiqué de la part du gouvernement, qui a insisté toujours sur leur retrait. Le Danemark a fini par céder face à Bamako.

En plus de la lecture du Protocole additif dont nous avons une copie en version électronique (PDF), nous avons approché des chercheurs et spécialistes des questions sécuritaires et de gouvernance pour mieux comprendre. Surtout que le document fait aujourd’hui l’objet d’interprétations controverses et politiques. Nos interlocuteurs admettent tous que l’intervention danoise est effectuée sur des bases légales.

« La cible, ce n’est pas le Danemark, mais la France »

Nous apprenons avec eux que le Mali n’a pas d’accords bilatéraux particuliers avec la plupart des pays contributeurs de la Force Takuba — comme le Danemark — en dehors de ce protocole additif signé entre les parties concernées. A croire nos interlocuteurs, c’est en réalité ce que Bamako cherche à obtenir : signer un traité de coopération particulière avec chacun de ces pays comme le traité franco-malien de 2014 ou celui de 2019 entre le Mali et la Russie. Et cela sans passer par un intermédiaire ou envoyer une notification à une autre tierce partie.

« On peut avoir un traité de coopération militaire entre le Mali et le Danemark qui peut porter uniquement sur une contribution au sein de Takuba et qui peut être [également] élargi dans d’autres domaines d’intervention comme la formation, l’achat d’équipements ou encore de transfert de technologies. Mais il n’y a pas ce type d’accords entre les deux pays », nous explique un ancien conseiller spécial dans un département stratégique de l’État malien.

S’ils trouvent les objectifs de Bamako fondés ou légitimes, nos interlocuteurs remettent tous en question la manière par laquelle il tente de se faire entendre. Ils préconisent la voie diplomatique « non agressive » pour gérer tous différends entre les parties comme les dispositions des différents accords le prévoient d’ailleurs, à travers notamment les rencontres de haut niveau. Paris et Bamako intensifient les joutes verbales sous forme « des missiles » lancés sur une distance à vol d’oiseau de 4 143 kilomètres.

« La cible, ce n’est pas le Danemark, mais la France dans un contexte où le président français a pris la présidence de l’Union européenne. Dans un contexte où l’un des enjeux majeurs de la présidence française au sein de l’UE est ce qu’ils appellent voie de défense (une approche qui consiste à collectiviser la défense pour défendre les intérêts et valeurs partout où cela est nécessaire) », nous confiait dans son bureau un interlocuteur.

Sagaïdou Bilal


Cet article est réalisé dans le cadre du projet Kenekanko de l’Observatoire citoyen contre l’impunité et pour la redevabilité — OCCIPRE, un consortium d’Amnesty International Mali, Free Press Unlimited et Tuwindi (en partenariat avec la Délégation de l’Union européenne au Mali). Nous avons requis l’anonymat pour nos interlocuteurs.

31 janvier 2022 0 comments
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Le Banquet des cantatrices d'Aïcha Yatabary
A la UneArts et Culture

« Le Banquet des cantatrices » d’Aïcha Yatabary, qui fait découvrir les coulisses de la féminitude

by Sahel Tribune 29 janvier 2022
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Aïcha Yatabary est à la fois femme de sciences et de Lettres. De Médecin, spécialiste de santé publique elle en vient à être une littéraire. Éditée et publiée aux Éditions Takaba, l’œuvre Le Banquet des cantatrices est une des dernières parutions d’AÏcha Yatabary, dans le sillage littéraire depuis novembre 2021.

Ces nouvelles regroupées sous le titre de Le Banquet des cantatrices, qui nous plongent dans les coulisses de la féminitude, sont loin d’être hasardeuses. L’auteure, antérieurement, dans son vécu de tous les jours a fait du « combat des femmes » son fer de lance. C’est pourquoi dans le livre l’image sociale de la femme dans toutes ses acceptions dans un pays comme le Mali s’arroge une part prépondérante.

Coépouses et complices

« Coépouses et complices » est la première nouvelle qui ouvre ce récit majeur. Ali Diarra est marié d’abord par endogamie à sa cousine Fatou qui devient sa première épouse. Mais ne tardera pas à se remarier en convolant en justes noces cette fois, avec la femme de son choix Awa. Une belle femme mais aux protocoles alourdis. Si au départ Fatou et sa cadette coépouse semblent bien s’entendre, ce climat de convivialité ne sera qu’une question de temps. Awa, excédante du caractère va bientôt détériorer le foyer Diarra.

Par la suite, Ali — non moins « trop volage mari » — courtise la meilleure amie de sa femme, Hawa. Cette intrigue en sourdine sera ensuite rendue publique parce qu’Ali va finalement se marier avec cette dernière, Férima. Ne serait-ce que pour se venger d’une Awa devenue peut-être très arrogante au domicile des Diarra. C’est la fin entre Ali et son épouse qu’il s’est lui-même choisi. Leurs destins se séparent !

Femme de chance

Dans « Femme de chance », la deuxième nouvelle, Soumaila — moins favorisé par la vie que ses deux autres frères — croise le chemin d’une fille courageuse et courtoise. Bintou va le propulser à la réussite mine de rien. On tenterait même de se laisser emporter par une envolée lyrique à un moment donné de ce récit à en croire au fameux dicton de chez nous : « Derrière un grand homme se trouve toujours une grande femme ».

Soumaila, réussi, oublie d’où il était venu. Commence pour lui à se pavaner çà et là jusqu’au bas qui blesse. Il devient libidineux faisant la cour à toutes même à la petite nièce de sa femme. Dont celle-là reçut la garde depuis fort gamine. Après ce cuisant, la séparation est apparue inéluctable entre les deux amours jadis destinées l’un à l’autre. Soumaila et Bintou viennent à suivre chacun une nouvelle vie. Soumaila revient à sa case de départ — c’est-à-dire à sa situation d’infortuné d’antan. Pendant que Bintou, elle continue à gravir les échelons de la plus belle des manières.

Banquet des cantatrices

Notre troisième et dernière nouvelle « Le banquet des cantatrices », qui prête au livre son titre, relate la vie d’une jeune étudiante en Lettres, Adja. Belle comme une fleur. Chez les Anglais, on l’aurait appelée « hot girl », Adja malmène les hommes à sa trousse. À l’Université des Lettres de Bamako qu’elle fréquente, Adja fait le buzz. Son manège, elle le tient de sa mère, une plus de mondaine.

Au rang de ses nombreux prétendants, elle choisit le plus offrant. Ismaël, un dirigeant d’une société d’Etat, très riche. Mais à la stupéfaction de tous, trois mois après avoir scellé leur hymen, Ismaël tombe drastiquement dans un affreux chômage sans retour. Par la suite il perdra tout. Bien immobilier et autre… le choix de la fringante Adja, motivé par le goût de l’argent, n’aura pas eu une bonne fin. On s’invite encore dans la rechute sociale. L’ex patron de société d’État est contraint de retourner vivre dans sa grande famille et Adja, l’ambitieuse, réduite simplement à enseigner dans un lycée privé.

Séparation et rechute sociale

La mère d’Adja qui rêvait haut pour sa fille est décidément déçue du nouveau coup fustigé par le destin. Adja, au contraire, loin de là, affirme avoir plutôt beaucoup appris de cette vie si pittoresque mais combien passagère. Qui mieux qu’elle aura appris à ses dépens ? l’humilité et la sobriété gouvernent désormais sa vie.

La séparation et la rechute sociale redondent notre texte de bout en bout. Les femmes comme les hommes sont responsables des péripéties qui adviennent dans l’environnement du livre. On ne peut donc parler de partialité de la part de l’auteure. Les responsabilités sont partagées.

Les idées ainsi véhiculées entretiennent du quotidien des familles maliennes à Bamako et en particulier de la femme. Les thèmes comme : amour, caprice, argent, luxe, luxure, ingratitude, superstition, malheur, bonheur, union, séparation, construits autour de l’histoire reflètent de la patente réalité. Le Banquet des cantatrices se traduit comme une mise en garde à la gent féminine dans sa course frénétique au matériel une fois dans le couple.

Mohamed El Moctar TOURE pour Sahel Tribune (collaboration)


L’auteur de cet article est journaliste à Alafia TV, un jeune critique littéraire. Le livre est disponible aux éditions Takaba et dans les librairies à Bamako.

29 janvier 2022 2 comments
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Des élections au Mali
A la UnePolitique

Mali, Guinée, Tchad… : les élections africaines 2022 dans toutes les incertitudes, selon Africa Center

by Chiencoro 27 janvier 2022
written by Chiencoro 4 minutes read

En 2022, des élections présidentielles et législatives sont prévues dans cinq (5) pays africains, des législatives dans neuf (9) et des présidentielles dans trois (3) autres. Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (Africa center), dans une analyse intitulée Les élections complexes de 2022 en Afrique : Rétablir les processus démocratiques, souligne les incertitudes qui entourent la tenue de ces scrutins.

2022, année des élections dans plusieurs pays africains. Ces scrutins seront bien distincts de ce que le continent a connu ces dernières années. « Les paramètres de ces processus électoraux doivent encore être finalisés et la date à laquelle ils se dérouleront reste incertaine », souligne Africa Center. Ces élections africaines de 2022 seront dynamiques et complexes.

Au Mali, en Guinée et au Tchad

Au Mali, la Cédéao avait fixé l’échéance électorale au 27 février. Mais le président de la transition, Assimi « Goïta […] a de grandes ambitions pour le rôle de l’armée dans le gouvernement malien et s’est fait un devoir de réhabiliter l’image des anciens dirigeants militaires disgraciés ». Selon Africa Center, ce vaste pays sahélien de 20 millions d’habitants est sur la voie d’un « affrontement à fort enjeu autour de visions très différentes de sa trajectoire de gouvernance ».

Dans un tel contexte, la date du 27 février pourrait être reportée. « On peut s’attendre à ce que Goïta tente d’ignorer la date limite du 27 février pour les élections, la junte ayant démontré peu d’intérêt pour la préparation de la transition ».

Pour le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, le souci des militaires maliens au pouvoir est la consolidation de leur prise de pouvoir.

En Guinée, où les élections présidentielles étaient prévues pour mars 2022, en référence au calendrier de six mois de transition établi par la Cédéao à la suite du coup d’État de septembre 2021, risquent aussi de ne pas se tenir. Car, les autorités intérimaires ont pris « peu de mesures en vue de la tenue d’élections, semblant s’engager dans une transition pluriannuelle dirigée par des militaires ».

Au Tchad également, le statu quo demeure. Malgré les 18 mois prévus pour la durée de la transition par l’Union africaine, après le décès d’Idriss Déby Itno en avril 2021, « la junte tchadienne ne semble pas pressée d’organiser la transition ou d’abandonner le pouvoir ». Les autorités tchadiennes de la transition ont souligné la possibilité de renouvellement des 18 mois, rappelle-t-on.

« Façonner le paysage de gouvernance et de sécurité »

« En réponse aux coups d’État, aux conflits et aux autres déraillements des processus démocratiques de ces dernières années, les élections africaines de 2022 constituent, en grande partie, un effort pour redresser le navire démocratique sur le continent », soutient Africa Center dans son analyse co-signée Joseph Siegle, directeur de recherche ; et Candace Cook, assistante de recherche au Centre d’études stratégiques de l’Afrique.

« Étant donné l’autorité de légitimation qu’un processus électoral crédible peut apporter, c’est la manière dont ces élections sont gérées, plus que leurs résultats spécifiques, qui sera importante pour façonner le paysage de gouvernance et de sécurité du continent », indique-t-on néanmoins.

L’analyse d’Africa Center donne également des leçons à tirer de situations socio-politiques de ces pays. Au Mali, il y a « l’importance de renforcer les institutions indépendantes pour favoriser les autocorrections qui sont le socle des systèmes démocratiques ». Outre cela, il faudrait éviter aux « acteurs militaires qui ont pris le pouvoir de manière extra constitutionnelle de diriger le processus de transition vers la démocratie ».

Sagissant de la Guinée, souligne-t-on, la situation rappelle l’instabilité liée aux troisièmes mandats en Afrique. Il faut donc « empêcher de manière proactive les dirigeants de se soustraire à la limitation des mandats pour maintenir des calendriers électoraux réguliers en Afrique ».

Quant au Tchad, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique estime que « l’inclusion d’une véritable opposition politique dans le processus de transition, l’ouverture d’un espace pour la société civile et les médias, et la mise en place d’une commission électorale indépendante […] » seront des indicateurs du « sérieux » des autorités transitoires ainsi que de la crédibilité des élections de 2022.

Chiencoro Diarra

27 janvier 2022 0 comments
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Le colonel Damiba, auteur de Armées ouest-africaines et terrorisme
A la UneArts et Culture

« Armées ouest-africaines et terrorisme », le livre de Damiba, nouvel homme fort de Ouaga

by Sahel Tribune 26 janvier 2022
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Paru en 2021 aux éditions Les 3 colonnes, Armées ouest-africaines et terrorisme : réponses incertaines ? de Paul-Henri Sandaogo Damiba, nouvel homme fort de Ouaga, expose le contraste entre l’engagement militaire croissant des Armées de la région et l’expansion continue du courant terroriste.

« L’écart que nous observons entre l’engagement croissant des forces de défense en Afrique occidentale et la dégénérescence continue de la plaie terroriste dans la région [ouest-africaine], nous permet de dire que la bataille contre le terrorisme sera de longue haleine en dépit des quelques succès tactiques obtenus contre la mouvance par-ci ou par-là », a écrit le nouvel homme du Burkina Faso dans son Armées ouest-africaines et terrorisme : réponses incertaines ?

Composé de 160 pages, construit autour de trois parties comprenant chacune trois chapitres, cet ouvrage analyse la recrudescence de la menace terroriste en Afrique de l’Ouest et les réponses qui y ont toujours été apportées.

« […] Les réponses des armées pour endiguer le terrorisme, n’ont pas seulement des résultats mitigés mais elles semblent globalement déphasées, inadaptées et incertaines », fustige Damiba.

Regard plutôt réaliste

Cette situation a conduit l’auteur à avoir un regard plutôt réaliste sur cette crise dans les pays ouest-africains. « De toute évidence, les tendances actuelles nous interdisent de croire à une éradication totale ou à un anéantissement du phénomène dans l’horizon de la prochaine décennie […] », pense Paul-Henri Sandaogo Damiba dans les lignes de son livre.

Cet essai est une analyse assez complète de l’hydre terroriste dans la région ouest-africaine. L’auteur ne se limite pas à des constats plats, mais tente de creuser le fond du sujet. Il explique ces violences terroristes et extrémistes comme émanant en partie de la « faiblesse des États à contrôler leur territoire ».

Ce qui constitue une des caractéristiques spécifiques du terrorisme qui sévit en Afrique de l’Ouest et dont l’auteur invite à tenir compte. Parmi les autres caractéristiques de cette menace, il cite les crises politiques, le faible niveau de développement, la nécessité de survie des groupes minoritaires, les trafics criminels de stupéfiants et d’armement, la pauvreté, etc.

Changement de paradigme

À travers cet ouvrage, le nouvel homme fort du pays des « hommes intègres » entend « contribuer à faire évoluer les stratégies opératives militaires mises en avant et dont les résultats sont très peu lisibles ».

L’homme fort de Ouaga prône ainsi un changement de paradigme, basé sur la connaissance des groupes terroristes et des structures intrinsèques des armées ouest-africaines.

Pour ce faire, son essai formule des conditions de succès contre ce fléau et livre quelques recommandations pour mieux impulser la dynamique opérationnelle militaire.

Rédaction Sahel Tribune


Paul-Henri Sandaogo Damiba est un officier supérieur d’infanterie dans les Forces armées burkinabè. Il est diplômé de l’école militaire de Paris, titulaire d’un master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris et d’une certification d’expert de la défense en management, commandement et stratégie. Il est à la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), qui a renversé Roch Marc Christian Kaboré le lundi 24 janvier 2022.

26 janvier 2022 0 comments
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Josep Borrell
A la UnePolitique

Mali : pour un retour à l’ordre constitutionnel, Bruxelles prête à faire pression sur Bamako ?

by Sahel Tribune 25 janvier 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

À la suite de la Cédéao et de l’Uemoa, l’Union européenne est prête à faire pression sur Bamako pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. La réunion de demain avec les ministres des Affaires étrangères du G5 Sahel, à Bruxelles, pourrait être déterminante.

Au cours d’une conférence de presse, le 24 janvier courant, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a indiqué que « les décisions prises par les autorités maliennes de proposer une [prolongation de la] Transition de 4 ans, ainsi que le déploiement avéré, vérifié, du Groupe Wagner, ne sont pas acceptables pour [eux] ».

A croire les propos de M. Borell, les sanctions économiques et financières de la Cédéao seront accompagnées par l’UE. Bien que le cadre juridique pour appliquer des sanctions ait été déjà approuvé. « Pour l’instant, il n’a pas été appliqué », a expliqué le haut représentant de l’UE. Avant de poursuivre : « Aujourd’hui, le conseil n’a pris aucune décision ».

Pour l’entrée en vigueur de ses sanctions, l’Union européenne attend la réunion du 26 janvier prochain avec les ministres des Affaires étrangères du G5 Sahel. Les discussions avec le ministre malien Abdoulaye Diop pourraient être déterminantes dans la mise en application ou non des sanctions de l’UE.

Le haut représentant de l’Union européenne souhaite des précisions sur plusieurs points au cours de cette réunion annoncée pour demain. « J’espère avoir une conversation, encore une autre, j’en ai eu plusieurs, avec les ministres des pays du Sahel, et en particulier le ministre du Mali pour savoir quelles sont ses intentions du point de vue du déploiement de troupes – j’allais dire de troupes russes, mais en fait du Groupe Wagner », a-t-il souligné.

Pour rappel, le Conseil de sécurité des Nations unies, au cours de sa réunion du 11 janvier 2022, a échoué à accompagner les sanctions de la Cédéao et l’Uemoa en raison de divisions internes.

La rédaction

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Le capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo s'adresse à la télévision nationale burkinabè (RTB), le 24 janvier 2022.
A la UneAnalyses

Coup d’État au Burkina Faso : la démocratie se redessine-t-elle en Afrique de l’Ouest ?

by Chiencoro 24 janvier 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Après le Mali et la Guinée, le Burkina Faso vient de renverser son chef d’État. Après deux journées assez mouvementées, les militaires fini par prendre le pouvoir. En Afrique de l’Ouest, la démocratie se redessine.

Les tractations ont certes duré, mais le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré est finalement tombé comme un château de cartes. Arrêté puis détenu par des militaires, le 24 janvier, le chef d’État burkinabè, président en exercice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) est renversé par des militaires, soutenus par le peuple.

Fin du règne Kaboré

Réunis au sein du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), les auteurs de ce putsch, à travers deux communiqués lus à la télévision nationale (RTB), ont affirmé avoir destitué M. Kaboré. « Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a décidé d’assumer ses responsabilités devant l’histoire, la communauté nationale et internationale. Le mouvement qui regroupe toutes les forces de défense et de sécurité a ainsi décidé de mettre fin au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, ce 24 janvier 2022 », a indiqué le MPSR dans son communiqué.
Comme on pouvait s’y attendre, des mesures ont immédiatement été prises par les nouveaux hommes forts du pays : la suspension de la constitution, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, la fermeture des frontières aériennes et terrestres jusqu’à nouvel ordre ainsi qu’un couvre-feu instauré de 21 h à 5 h du matin.

Cet événement intervient après un dimanche assez mouvementé, marqué par des coups de feu dans certains camps militaires du pays. Un couvre-feu avait donc été décrété dans la soirée et les écoles fermées, pour deux jours. Pendant ce temps, sur le compte Twitter du président déchu, les Tweets se poursuivaient, tantôt pour encourager et soutenir les Étalons, tantôt pour appeler au calme.

Des situations à saisir

Toutes ces situations interviennent après une journée de manifestation, samedi 22 janvier, pour exprimer le soutien du peuple burkinabè à celui du Mali, frappé par les sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa, et demander le départ de M. Kaboré.

À travers ce putsch, le Burkina Faso rejoint le Mali et la Guinée, gouvernés par des régimes de transition militaires. Dans ces pays de l’Afrique de l’Ouest, on tente sûrement de redessiner la démocratie. Le pouvoir de la rue semble de plus en plus se substituer au pouvoir des urnes, auquel les citoyens ne font plus confiance, en raison des nombreux tripatouillages. Des actes faisant placer au pouvoir des hommes défendant rarement l’intérêt du peuple.

Face à de telles situations, en dehors des condamnations de principes, il revient aux organisations sous-régionales, aux intellectuels africains, de multiplier les réflexions sur ce phénomène, qui n’est point un fait isolé. Il est l’expression d’un malaise profond dont il faudrait situer la véritable racine pour une meilleure exploration de pistes de solutions.

Chiencoro Diarra

24 janvier 2022 0 comments
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Roch Marc Christian Kaboré
A la UneExclusif

Burkina Faso : des soldats encagoulés devant la télévision nationale

by Sahel Tribune 24 janvier 2022
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Après la Guinée, le Burkina Faso rejoint le Mali, ce lundi 24 janvier 2022. Des soldats mutins ont arrêté le président Roch Marc Christian Kaboré, selon France 24. L’Agence France presse (AFP) précise que des soldats encagoulés ont pris, dans la matinée, position devant la télévision nationale.

Le coup d’État est confirmé, selon un officier, qui poursuit : « il faut patienter, il y aura une déclaration dans les prochaines heures ». Un autre haut gradé de l’armée précise que les mutins exigent la démission du président Roch Marc Christian Kaboré. Selon nos informations, les négociations entre les officiels et les soldats mutins, dans la nuit, ont échoué.

La confusion règne encore sur la situation. Car, aucune confirmation officielle n’a toujours pas été faite.

Depuis dimanche matin, des coups de feu ont été entendus dans plusieurs casernes militaires de Ouagadougou, Ouahigouya et Kaya. Dans la soirée, un couvre-feu avait été instauré, de 20 h à 5 h du matin, et la fermeture des écoles, les 24 et 25 janvier, avait été annoncée, alors que des coups de feu étaient encore entendus, jusqu’au alentours de la résidence privée du chef de l’Etat. La Cédéao avait demandé, dimanche 23 janvier, aux militaires de « demeurer dans une posture républicaine et de privilégier le dialogue avec les autorités ».

La rédaction

24 janvier 2022 0 comments
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Des militaires français en déplacement
A la UneEnquête

Mali : ce que nous savons du statut de Serval, qui s’applique à Barkhane

by Sahel Tribune 24 janvier 2022
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Dans une correspondance adressée à l’État major malien des armées, en date du 12 janvier 2022, le commandant de la Force Barkhane a rappelé deux références relatives aux accords entre les deux parties et a demandé leur respect. Dans cet article, nous vous livrons ce que nous savons du statut de Serval, qui s’applique à Barkhane en ce qui concerne surtout leurs postures et déplacements opérationnels sur le territoire national.

Nous sommes en janvier 2013. Les Forces armées maliennes, appuyées par la Force Serval, venaient de libérer les grandes villes du nord (notamment Tombouctou et Gao). La France de François Hollande est saluée par les Maliens dans leur plus grande majorité.

Le drapeau français flotte dans l’euphorie et partout au Mali en cette période. Dans la ville de Konna, un monument est érigé en la mémoire de Damien Boiteux, premier soldat français mortellement blessé lors de la première phase de l’opération. Laquelle phase consistait à appuyer les Forces armées maliennes pour stopper l’avancée des groupes djihadistes vers le sud du pays.

A Gao, le marché des légumes est rebaptisé en son nom, après avoir été réhabilité en 2013 suite aux affrontements entre les forces maliennes avec Barkhane et les groupes djihadistes. A Bamako, l’on avait même eu sur le marché un thé portant le nom de François Hollande. Qui qualifiera sa visite officielle au Mali (2013) comme, sans doute, le plus beau jour de sa carrière politique, en référence à l’accueil triomphal qui lui a été réservé par la population malienne.

Texte déterminant statut de Serval

Comme texte de référence sur le statut de la force « Serval », nous avons en premier lieu l’Accord sous forme d’échange de lettres entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Mali, signées à Bamako le 7 mars 2013 et à Koulouba le 8 mars 2013.

Cet accord, publié dans le journal officiel français par décret n° 2013-364 du 29 avril 2013, compte 12 articles et 7 pages. En son article 5, il est stipulé : « Pour les activités liées à l’exécution du présent accord, le personnel du détachement français circule sans restriction sur le territoire de la République du Mali, y compris son espace aérien, en utilisant les moyens de transport dont il dispose et sans qu’il ait à solliciter un accompagnement par les forces de la Partie malienne. A ce titre, le détachement français est autorisé à utiliser les voies ferrées, routes, ponts, transbordeurs, aéroports et ports en exemption de redevances, péages, taxes ou droits similaires. »

A l’article 11, il est écrit : « Tout différend entre les deux Parties concernant l’application ou l’interprétation des présentes stipulations est réglé par voie diplomatique ». L’Article 12 indique que cet « échange de lettres n’a pas pour effet d’abroger l’accord de coopération militaire technique du 6 mai 1985 ». Accord de coopération militaire technique qui peut se résumer, suivant les différents chapitres, en Assistance militaire technique de la France au Mali, Formation et perfectionnement des cadres des Forces Armées maliennes, Matériels et équipements militaires, auxquels s’ajoutent d’autres dispositions générales.

De Serval à Barkhane au Mali et au Sahel

A peu près deux ans de présence au Mali, l’opération Serval sera remplacée le 1er Aout 2014 par celle dénommée Barkhane. En plus du Mali, cette opération conduite par les armées françaises, s’étendra à d’autres principaux pays du Sahel. Il s’agit, pour rappel, du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad – regroupés également au sein de la Force G5 Sahel pour lutter contre le terrorisme sur leur sol.

Avec ses trois principales bases de commandement, à N’Djamena au Tchad, à Gao au Mali et à Niamey au Niger, la Force Barkhane est considérée comme l’une des opérations les plus importantes de l’armée française à l’étranger. Avec un budget estimé en 2020, selon les chiffres de l’Etat major français, à 880 millions d’euros, soit 577 milliards 242 millions 160 000 francs CFA.

#Barkhane au service de la population malienne.
Résumé en images.#Ensemble #Mali@EtatMajorFR @armeedeterre @Armee_de_lair @MarineNationale @FAMa_DIRPA pic.twitter.com/FBTH0wgnvR

— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) January 17, 2022

Au Mali, leurs postures et déplacements opérationnels sont les mêmes que ceux de Serval comme indiqué à l’article 5 cité précédemment. Aussi, par un Protocole additif sous forme d’échange de lettres à l’Accord entre la France et le Mali déterminant le statut de Serval, signé le 06 et 10 mars 2020 à Koulouba et à Bamako, cet article 5 s’applique également pour les éléments de la Force Takuba sur le territoire malien.

Nous n’avons pas pu trouver ce document, mais des sources militaires contactées via WhatsApp nous ont confirmé qu’« il s’agit [effectivement] d’un document qui précise que les accords entre le Mali et la France en ce qui concerne les postures et déplacements opérationnels pour Serval puis Barkhane s’appliquent également pour les partenaires de la force Takuba ».

Lettre de précision de la France
Lettre de précision de la France. ©Etat-major des armées française

Des raisons de la présence française

Dans un rapport d’information de la commission de la Défense nationale et des Forces armées nationales de l’Assemblée nationale française, sur l’opération Barkhane, enregistré à la Présidence de cette institution le 14 avril 2021 sous le N°4089, il est expliqué aux Français pourquoi la France est militairement engagée dans les pays du Sahel.

« Si la France est présente aujourd’hui dans la bande sahélo-saharienne, c’est parce que les États locaux, pressés par une menace imminente, le lui ont demandé en raison de la place singulière que la France tient dans l’Union européenne, au Conseil de sécurité de l’Onu et dans l’histoire de l’Afrique. », justifie le rapport de l’Assemblée nationale française sur l’opération Barkhane.

« La France y a répondu favorablement parce qu’une partie de l’avenir du continent européen se joue sur son flanc Sud, et que la situation du Sahel y tient une place centrale, ajoute ce document de 234 pages. Au-delà des objectifs stratégiques européens de long terme, la France combat aussi au Sahel, aux côtés d’alliés africains, parce que la sécurité de ses citoyens l’exige […] »

Dispositif de réadaptation et accord de 2014

Depuis quelques mois, faut-il le rappeler, l’opération Barkhane se retrouve dans une nouvelle étape qui rentre dans le cadre de son « dispositif de réadaptation » au Sahel. L’annonce a été faite le 10 juin 2021 par le Président français Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à l’Elysée, à la veille des sommets du G5 Sahel et de l’OTAN.

Au Mali, le processus de cette « réadaptation » a commencé depuis le 12 octobre 2021 à Kidal. A ce jour, des bases de Barkhane sont déjà retrocedées à l’armée malienne, comme à Tombouctou le 14 décembre 2021, conformément à l’article 8 du statut de Serval. Selon lequel article : « […] Les terrains et installations mis à la disposition du détachement français sont restitués en l’état d’usage à la Partie malienne […] ».

Pour rappel, il existe aussi un « Traité de coopération en matière de défense » entre la France et le Mali, signé à Bamako le 16 juillet 2014 par Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense de la République française d’alors et Bah Ndaw, ministre de la Défense et des anciens combattants de la République du Mali. Le projet de loi autorisant la ratification de ce traité entre la France et le Mali, soumis à l’Assemblée nationale française, est disponible sur le site du gouvernement français.

Traite-de-cooperation-en-matiere-de-defenseTélécharger

Dans son discours à la nation à la veille de la célébration du 61e anniversaire de l’armée malienne – qui a lieu ce jeudi 20 janvier 2022, le président de la transition malienne, Assimi Goïta, a indiqué que, « par une analyse objective du contexte actuel et en tenant compte des intérêts vitaux [du] pays, [ils ont] demandé la relecture de certains accords de coopération militaire ». Il a indiqué également que « de nouveaux accords ont été signés » sans donner plus de détails. A Bamako, on parle ces derniers mois de « diversification des partenaires » et d’ « abandon en plein vol ».

Sagaïdou Bilal


Cet article d’enquête est réalisé dans le cadre du projet Kenekanko de l’Observatoire citoyen contre l’impunité et pour la redevabilité – OCCIPRE, un consortium de Tuwindi, Amnesty International Mali et Free Press Unlimited (en partenariat avec la Délégation de l’Union européenne au Mali).

24 janvier 2022 2 comments
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Mutinerie au Burkina Faso
A la UneAnalyses

Burkina Faso : après une série de mutinerie, un couvre-feu décrété

by Chiencoro 23 janvier 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Suite à une série de mutinerie, dimanche 23 janvier 2022, la situation est restée confuse au Burkina Faso, durant toute la journée. Après avoir démenti une tentative de coup d’État, le gouvernement a décrèté un couvre-feu.

Dimanche troublant à Ouagadougou, au Burkina Faso. Des tirs à l’arme lourde et automatique ont été entendus, ce 23 janvier, dans certaines casernes à Ouagadougou, Ouahigouya et Kaya, la première région militaire du pays. Dans la matinée, le gouvernement a fait deux communications afin de rassurer que la situation est sous contrôle.

Tout en reconnaissant l’effectivité des tirs, le gouvernement burkinabè a démenti que ces fusillades, qui ont débuté vers 4H du matin jusqu’à vers 7H00, avaient pour dessein de prendre le pouvoir. Il rassure également qu’aucune institution de la République n’est visée par les manifestants et que la hiérarchie militaire est à pied œuvre pour ramener le « calme et la sérénité » dans les casernes.

Encouragement et soutien aux Étalons

Dans l’après-midi, sous le chant des fusils, le président de la République Roch Marc Christian Kaboré a également fait deux tweets sur son compte personnel, pour encourager les Étalons, qui affrontaient le Gabon. Des déclarations de soutien, sûrement pour davantage rassurer le monde entier qu’il garde le contrôle de la situation, qui ne l’affole point, bien qu’elle soit pourtant inquiétante. Car selon les explications du ministre de la Défense et des anciens combattants, Aimé Barthélemy Simporé, les motivations réelles des soldats n’étaient toujours pas connues.

Dans un communiqué, signé par le chef de l’État, lu à la télévision nationale dans la soirée, un couvre-feu est instauré, à compter de ce 23 janvier 2022, jusqu’à nouvel ordre, de 20 h à 5 h du matin. Bien avant, les citoyens burkinabè ont été privés de l’accès à l’internet.

Cette « mutinerie », faut-il le rappeler, intervient au lendemain d’une grande mobilisation dans le pays. Une manifestation pour réclamer entre autres, le départ du président Roch Marc Christian Kaboré, exprimer le soutien aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et aussi aux autorités maliennes de la transition, durement frappées par les sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa.

De la panique

Cette situation au Faso semble, au-delà de la panique au sommet de l’État, créer une véritable confusion au sein des organisations, autrices de ces sanctions contre le Mali, qui a trouvé des soutiens dans la quasi-totalité des pays membres de ces organisations, voire au-delà.

Ce dimanche, « le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a entrepris [ndlr] une mission en Afrique de l’Ouest devant le conduire à Accra, Ghana, où il aura des consultations avec le Président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, président de la République du Ghana et président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ». Cette mission devra le conduire également au Mali où il « aura des réunions de travail avec les autorités de la Transition malienne et les acteurs politiques et sociaux du pays », annonce un communiqué.

Tout en exprimant sa solidarité avec le président, le gouvernement et le peuple du Burkina Faso, la Cédéao a demandé, dimanche 23 janvier, aux militaires de « demeurer dans une posture républicaine et de privilégier le dialogue avec les autorités ».

Les remous autour de ces sanctions doivent amener les chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao à mieux réfléchir sur leurs agissements dans un contexte africain marqué par la soif du changement ou de la « libération ». Il y va de la stabilité de la région et de la préservation des acquis démocratiques.

Chiencoro Diarra

23 janvier 2022 0 comments
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Dépouille mortelle de Ibrahim Boubacar Kéïta
A la UneEn temps réel

Décès d’IBK : derniers hommages de la nation

by Chiencoro 21 janvier 2022
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Le Mali a rendu, ce vendredi 21 janvier 2022, un dernier hommage à l’ex-président de la République du pays, décédé le 16 janvier 2022. Cette cérémonie, qui s’est déroulée au camp du génie militaire de Bamako, était présidée par le Premier ministre, représentant le chef de l’État, col. Assimi Goïta.

Au camp du génie militaire de Bamako, plusieurs véhicules diplomatiques, ministérielles voire de la présidence du Mali, étaient présents sur les lieux, vendredi 21 janvier 2022, dans le cadre des hommages de la nation à l’ex-président de la République du pays, Ibrahim Boubacar Kéïta, décédé le 16 janvier dernier. À la place d’armes de ce camp militaire, l’émotion était grande, mais aussi les reconnaissances fusaient. L’on pouvait lire sur des banderoles : « IBK, merci pour le Mali », « IBK, la jeunesse du Mandé vous dit merci pour le service rendu à la nation ».

Devant la dépouille mortelle d’IBK, déposé sur un chariot, recouvert du drapeau national, les gens se succédaient à la tribune pour témoigner des vertus dont « l’illustre disparu » était dépositaire. De la famille immédiate et politique aux ex-collaborateurs du défunt, les témoignages allaient bon train.

L’homme de culture et l’humaniste

Couverte dans un hidjab noir, Aminata Jeanne Kéïta, 1re fille de Karim Kéïta, fils du défunt président, n’a pas manqué à revenir sur l’attachement de son « Papy » à la culture et aux valeurs humanistes. « Papy est le meilleur papy que l’on puisse avoir », a-t-elle témoigné dans une voix qui laissait sentir l’émotion.

Bien que désormais absent dans leur vie, physiquement, l’ancien chef de l’État restera graver éternellement dans la mémoire de ses proches, en raison surtout des valeurs de générosité, de respect de l’autre et de soi, qu’il leur a permanemment enseigné, en plus de l’amour du prochain et de la patrie, a indiqué la petite-fille du défunt.

Dans un boubou blanc, Boubacar Kéïta, le troisième fils d’Ibrahim Boubacar Kéïta, qui a appris le décès de son père alors qu’il prenait part aux obsèques de la sœur de celui-ci à Libreville, samedi 15 janvier, souligne également tout au long de son intervention ce côté humaniste de l’ex-président. « Tu avais une bonté de cœur que nous avions du mal à comprendre », a-t-il témoigné avant de rendre ses reconnaissances aux anciens collaborateurs de son père ainsi qu’à l’actuel chef de l’État pour avoir facilité les conditions de vie de son prédécesseur.

« Nous tenons à remercier particulièrement certaines personnes, en commençant par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Je dis particulièrement, car des évènements d’août à nos jours, il t’a toujours traité avec respect. Ne pas le souligner serait ingrat et contraire aux valeurs que tu m’as inculquées », a souligné Boubacar Kéïta.

Présence de certains pays membres de la Cédéao

Amadou Goïta, ancien ministre d’IBK, au nom de toute la classe politique malienne, a témoigné sur le disparu. Tous ses collaborateurs, à travers son ancien directeur de cabinet, Ibrahim Traoré, ont reconnu en l’ex-président, un homme de culture et qui avait l’amour du Mali.

Après ces témoignages, suivis de la sonnerie aux morts et du défilé militaire, les remerciements du président Goïta, à l’endroit de toutes les personnalités qui ont effectué le déplacement à cette occasion, ont été transmis par le chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla Maïga. Un jour avant, le 20 janvier 2022, le président malien de la transition a décrété un deuil national de trois jours, qui a débuté ce vendredi 21 janvier 2022.

En raison de la fermeture des frontières, suite aux sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa, excepté celui du Ghana, nous n’avons pas remarqué la présence d’autres ambassadeurs des pays membres de ces organisations. On notait quand même une présence massive de diplomates accrédités au Mali. Aussi faut-il noter la présence d’une forte délégation guinéenne.

Karim Kéïta, le premier fils du défunt, n’a pas pris part à cet hommage national rendu à son père.

Chiencoro Diarra

21 janvier 2022 0 comments
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Wildaf Afrique de l'ouest
Politique

Sanctions contre le Mali : Les femmes d’Afrique de l’Ouest lancent un appel à la Cédéao et à l’Uemoa

by Sahel Tribune 20 janvier 2022
written by Sahel Tribune 0 minutes read

Réunies au sein du réseau Widaf-AO, les femmes d’Afrique de l’Ouest expriment leur solidarité aux filles et femmes du Mali et lancent un appel aux organisations ouest-africaines à revoir leurs sanctions contre le Mali.

Téléchargez et lisez le communiqué !

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Sahel Tribune

20 janvier 2022 0 comments
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Revue des troupes par le président de la transition, Assimi Goïta
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Célébration du 20 janvier : des chèques et des médailles aux familles de militaires tombés

by Chiencoro 20 janvier 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

A l’occasion du 61e anniversaire de l’armée nationale, des familles de militaires tombés sur le champ de l’honneur ont reçu des chèques et des médailles de mérite national, à titre posthume, jeudi 20 janvier 2022. Cette cérémonie de commémoration était présidée par le président de la transition, Col. Assimi Goïta, au camp Soundiata de Kati.

Le Mali célèbre le 61e anniversaire de son armée sous le signe de la montée en puissance de l’outil de défense et de sécurité. Dans son discours à la nation, mercredi 19 janvier 2022, le président de la transition a salué « les lourdes pertes infligées aux groupes terroristes, ces dernières semaines » et a invité à continuer sur cette tendance.

Une tradition

C’est dans un tel contexte marqué également par une crise diplomatique avec la France et des pays alliés de la sous-région que les autorités maliennes se sont tenus aux côtés de leurs forces de défense et de sécurité ainsi que des veuves de militaires tombés sur le champ de l’honneur, pour célébrer cet anniversaire d’accession à la souveraineté militaire.

Le chef suprême des armées, après avoir déposé une gerbe de fleurs au pied du monument du soldat inconnu, à la Place d’armes du camp Soundiata, a procédé à la revue des troupes. Une tradition que le chef de l’État accomplira en marchant. Sûrement pour montrer toute sa vitalité.

remise de chèques aux familles de militaires tombés
remise de chèques aux familles de militaires tombés. ©Présidence du Mali.

Après cette tradition et avant le défilé des troupes, les militaires tombés pour la patrie ont eu droit à un geste humanitaire et une reconnaissance de la nation. En leur nom, le président de la transition a remis au ministre de la Défense et des Anciens Combattants, un chèque d’une valeur de deux milliards trois cent quatre-vingt-dix-neuf millions 248 800 FCFA. Sadio Camara a remis également, à son tour, des chèques individuels, de 58 056 600 FCFA chacun, à six (6) familles de militaires tombés.

« Vous ne serez jamais des veuves »

Ces chèques, précise le Colonel Sadio Camara, « ne sauraient être considérés comme une compensation pour effacer ou atténuer les souffrances dues à la perte de leur proche ». C’est juste le témoignage de l’engagement de la nation malienne à leurs côtés. Ils prouvent également l’attachement du président Goïta à l’amélioration des conditions de vie des militaires et de leurs familles, indique le ministre de la Défense et des Anciens Combattants.

Remise de médailles aux familles de militaires tombés
Remise de médailles aux familles de militaires tombés. ©Présidence du Mali.

Aussi faut-il noter la remise de 10 médailles de mérite national, à titre posthume, aux familles de militaires morts pour le Mali.

Ces gestes significatifs sont en droite ligne avec la vision du chef de l’État qui reste convaincu que « la refondation est impossible sans la maîtrise de la sécurité et de la Défense du pays », précise S. Camara avant de rassurer ; « Chères épouses, sachez que vous ne serez jamais des veuves ; sachez que vos enfants ne seront jamais des orphelins en République du Mali ».

Le chef suprême des Armées a saisi l’occasion pour exhorter les forces armées maliennes de défense et de sécurité ainsi que la population malienne à la communion et à la cohésion sociale autour de l’essentiel : le Mali.

Chiencoro Diarra

20 janvier 2022 0 comments
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Assimi Goïta, discours du 61ème anniversaire de l'armée nationale
A la UneSécurité

Fête de l’armée malienne : discours intégral du chef de l’Etat

by Sahel Tribune 19 janvier 2022
written by Sahel Tribune 7 minutes read

Officiers,

Sous-officiers

Militaires du rang,

Le peuple malien commémore demain le 61ème anniversaire de la création de notre armée nationale. À cette heureuse occasion, il me plait tout d’abord de saluer la mémoire des pères fondateurs qui ont pris cette décision historique. Je voudrais nommer le Président Modibo Keita et ses illustres compagnons, civils et militaires.

Officiers

Sous-officiers

Militaires du rang,

Contexte

La commémoration de l’anniversaire de notre armée nationale intervient à un moment critique de l’histoire de notre pays. En effet, depuis une dizaine d’années, nous faisons face à une guerre qui nous a été imposée par des groupes armés terroristes ayant décidé de semer la désolation dans nos contrées, empêchant nos paisibles citoyens de vaquer librement à leurs activités.

Cette année, le contexte a pris un caractère particulier en raison des récents évènements dans l’espace de la sous-région ouest-africaine. Contrairement à l’objectif recherché par certains, à travers ces évènements, les Maliens, ont su se surpasser dans un vaste élan de communion autour de ce que nous avons de plus cher, notre patrie. En tout état de cause, l’Armée est entièrement solidaire du peuple malien dont elle est partie intégrante.

De sa création à nos jours, elle a été de tous les combats que notre peuple a menés pour son épanouissement et son développement économique et social. Elle est, et demeure une composante stratégique fondamentale de l’État et de la nation. Voilà pourquoi la célébration de la Fête du 20 janvier représente à mes yeux, un moment de méditation sur le parcours glorieux de notre vaillante Armée dont la bravoure, l’engagement et la solidarité dans l’épreuve doivent servir de repère pour les citoyens.

Loin de leurs foyers, sur des terrains parfois hostiles, face à des adversaires qui ne reculent devant aucune atrocité et qui ne respectent aucune règle ou norme d’une guerre conventionnelle, nos Forces armées se battent au quotidien avec une foi, une ardeur, un courage et un dévouement qui forcent l’admiration et imposent le respect de tous.

Assises nationales et rôle de l’armée

Officiers,

Sous-officiers,

Militaires du rang,

Les Assises nationales de la Refondation qui viennent de prendre fin il y a quelques semaines, ont été le véritable baromètre de l’engagement du peuple malien à prendre son destin en main. Elles ont démontré que le peuple malien avait un grand souci de sa défense et de son Armée qui ont été un sujet majeur de discussion.

En effet, l’Armée républicaine du Mali est actuellement engagée sur plusieurs fronts. Qu’il s’agisse de la défense de l’intégrité du .territoire, de la protection des personnes et de leurs biens, ou de la participation aux actions de développement du pays, l’Armée a toujours répondu à l’appel de la mère patrie. D’où la nécessité de renforcer, sans relâche, ses capacités opérationnelles et d’améliorer les conditions de vie des soldats qui ont décidé de défendre le pays au prix de leur vie. C’est dans cette optique que le Gouvernement de la Transition, malgré la situation économique difficile du moment, est en train de consentir de gros efforts pour hisser notre Armée à la hauteur de nos ambitions.

Politique de coopération militaire

Officiers,

Sous-officiers,

Militaires du rang,

Cette fête du 20 janvier nous offre aussi l’occasion, de saluer à juste titre, le dynamisme de notre politique de coopération militaire qui a contribué à l’amélioration des capacités opérationnelles des Forces armées maliennes. Je citerais ici, l’obtention de plusieurs bourses de formation au profit de nos Forces, des appuis importants en termes d’acquisition d’équipements, de construction et de rénovation d’infrastructures militaires.

Par une analyse objective du contexte actuel et en tenant compte des intérêts vitaux de notre pays, nous avons demandé la relecture de certains accords de coopération militaire. Dans le même temps, de nouveaux accords ont été signés, toujours avec comme objectif essentiel, la sécurisation des Maliens et de leurs biens.

Ainsi, à ce jour, les efforts de l’État se sont focalisés sur l’amélioration de la gouvernance de l’institution militaire, marquée par la réforme du système de gestion des ressources humaines et du renforcement des capacités opérationnelles de notre Armée.

Dans le but de faire de notre outil de défense, la véritable expression de notre souveraineté nationale, de profondes réformes ont été engagées afin de le moderniser et de l’adapter au contexte sécuritaire et sociopolitique de notre pays.

Des réformes

C’est dans cette dynamique que s’inscrit la mise en place du Système intégré de Gestion du Personnel de la Défense. Par ce système, l’Armée entend davantage se professionnaliser tout en garantissant un plan de carrière plus efficient. Une des lignes directrices de ce processus de professionnalisation, reste l’adaptation continue de la doctrine et des concepts.

L’impact de cette nouvelle orientation stratégique de l’Armée est déjà appréciable au regard du renforcement conséquent des ressources humaines et des capacités opérationnelles des Forces armées maliennes.

Sur le plan opérationnel, les efforts ont essentiellement porté sur l’acquisition d’armements majeurs, aériens et terrestres, avec un accent particulier sur le renforcement des chaînes d’approvisionnement et de soutien aux Forces. Le renforcement des ressources humaines à travers les programmes de formations continues adaptées, et l’aguerrissement des hommes, ont considérablement amélioré le niveau opérationnel des troupes. Une autre grande avancée constitue la création et l’opérationnalisation de l’École de Guerre du Mali, dans l’optique de compléter le cursus de formation.

Les conditions de vie et de travail étant par excellence, un souci constant de la hiérarchie, de nombreuses réalisations ont été enregistrées dans ce sens. Une des réalisations majeures dans le processus de reconstruction de l’Armée et de sa montée en puissance est sûrement le lancement de la construction de l’hôpital militaire de niveau 4 répondant à toutes les normes internationales.

Nette amélioration de la situation sécuritaire

Sur le plan sécuritaire, plusieurs actions ont été initiées pour endiguer l’insécurité grandissante à laquelle le pays fait face.

Au départ, préoccupante eu égard aux actions des groupes armés terroristes qui s’étaient étendues à certaines parties du territoire, avec des attaques régulières qui ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines, la situation sécuritaire connaît de nos jours une nette amélioration dont les populations elles-mêmes se font l’écho.

C’est avec une grande satisfaction que nous constatons les impacts positifs des dispositions opérationnelles prises pour l’amélioration de la situation sécuritaire de notre pays. Une tendance que nous devons absolument maintenir pour redonner de l’espoir à nos populations qui ont toujours vaillamment résisté aux actions des forces du mal. C’est également le lieu de saluer leur grande résilience et de rappeler que les efforts engagés en faveur de la Défense et de la Sécurité seront maintenus pour préserver l’intégrié territoriale, la paix et la souveraineté de notre Nation.

Officiers,

Sous-officiers,

Militaires du rang,

Depuis quelques temps, grâce aux différentes actions entreprises par les autorités de la Transition et le haut commandement militaire, nous assistons à une réelle montée en puissance des Forces armées maliennes. En témoignent les lourdes pertes infligées aux groupes terroristes, ces dernières semaines. Ces résultats probants revigorent, non seulement les troupes, mais maintiennent la cohésion, la confiance et la détermination en leur sein dans leur marche vers la victoire finale sur le terrorisme et l’extrémisme violent.

Officiers,

Sous-officiers,

Militaires du rang,

En ce moment précis, des soldats de l’Armée malienne se battent avec détermination et abnégation sur les différents fronts ouverts par les ennemis. Au nom de la Nation reconnaissante, nous nous inclinons devant la mémoire de ceux qui sont tombés sur champ d’honneur, civils et militaires, du Mali comme d’ailleurs. Soyez rassurés que le peuple malien n’oubliera jamais leur sacrifice.

Terrorisme transnational

Le terrorisme est un phénomène transnational qui endeuille tous les peuples de la sous-région et du monde. C’est pourquoi, l’heure n’est plus à la division de nos États, mais plutôt à l’union sacrée contre ce fléau.

Au Mali, nous sommes convaincus que dans le respect de nos souverainetés étatiques respectives, nous devons développer des cadres de solidarité nous permettant de satisfaire les besoins de nos populations dans les domaines de la défense et du développement socioéconomique.

Je ne saurais terminer mon propos sans vous adresser mes félicitations et encouragements pour les victoires présentes et futures. C’est sur ces notes d’espoir que je vous souhaite à toutes et à tous, une très bonne fête de l’Armée dans un Mali uni, prospère et pacifié.

Vive les Forces armées maliennes au service de la Nation!

Ensemble nous bâtirions le Mali de demain,

Qu’Allah bénisse le Mali et protège les maliens.

Je vous remercie.

Source: Présidence du Mali


La rédaction de Sahel Tribune a apporté des modification au texte

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Assimi Goïta, discours du 61ème anniversaire de l'armée nationale
A la UnePolitiqueSécurité

Fête de l’armée : le président malien évoque la relecture de certains accords

by Sahel Tribune 19 janvier 2022
written by Sahel Tribune 2 minutes read

À l’occasion du 61e anniversaire de l’armée malienne, dans un discours télévisé, le 19 janvier 2022, le président de la transition, col. Assimi Goïta, a évoqué la relecture de certains accords de coopération militaire.

La crise diplomatique entre Bamako et Paris ne faiblit point. Alors que le Mali subit des sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa, soutenues par la France, la révision du Traité de coopération militaire, qui lie les deux pays, serait demandée par les autorités maliennes de la transition. La demande aurait été soumise à la France par le gouvernement malien, le 16 décembre 2021, quelques années après son application.

Corriger les insuffisances

Dans son traditionnel discours, à l’occasion du 20 janvier, fête de l’armée, le président malien de la transition, le Colonel Assimi Goïta, a souligné la nécessité de relire certains accords de coopération militaire. « Par une analyse objective du contexte actuel et en tenant compte des intérêts vitaux de notre pays, nous avons demandé la relecture de certains accords de coopération militaire », a-t-il indiqué tout en précisant : « Dans le même temps, de nouveaux accords ont été signés, toujours avec comme objectif essentiel, la sécurisation des Maliens et de leurs biens ».

Quelques jours avant, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, dans une interview accordée à l’ORTM, le 15 janvier dernier, a justifié cette volonté de relire certains accords par le déséquilibre qui les caractérise. « Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un État qui ne peut même pas survoler son territoire sans l’autorisation de la France », a-t-il indiqué.

L’objectif des autorités maliennes de la transition serait de corriger les insuffisances constatées dans la mise en œuvre de ce Traité et de clarifier davantage les obligations des Parties par rapport aux objectifs recherchés.

Remplacer tous les accords de coopération

Ce Traité, dont la révision est au cœur des actualités, conclu à Bamako, le 16 juillet 2014, entre la République du Mali et la République française, avait abrogé l’Accord de coopération militaire et technique, signé entre les deux pays, le 6 mai 1985 à Bamako, nous a confié une source digne de foi.

Selon la même source, à l’issue du processus de relecture, « le Traité amendé abrogera et remplacera tous les accords de coopération en matière de défense, antérieurs, et les arrangements subséquents conclus entre la République du Mali et la République française ».

Sahel Tribune

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Assimi Goïta, discours du 61ème anniversaire de l'armée nationale
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Col. Assimi Goïta : « [ndlr] nous assistons à une réelle montée en puissance des forces armées maliennes »

by Chiencoro 19 janvier 2022
written by Chiencoro 3 minutes read

Dans un discours à la nation, diffusé à la télévision nationale, à l’occasion du 61e anniversaire de l’armée nationale, le président malien de la transition s’est réjoui de la montée en puissance des forces armées de défense et de sécurité. Une amélioration qu’il explique comme le résultat de différentes réformes.

« Loin de leurs foyers, sur des terrains hostiles, face à des adversaires qui ne reculent devant aucune atrocité et qui ne respectent aucune règle ou norme d’une guerre conventionnelle, nos forces armées se battent au quotidien avec une foi, une ardeur, un courage et un dévouement qui forcent l’admiration et imposent le respect de tous », telles sont les conditions, décrites par le colonel Goïta, dans lesquelles évoluent les forces armées maliennes.

Dans son discours, mercredi 19 janvier 2022, le chef suprême des armées explique que depuis une dizaine d’années, le Mali fait face à une guerre imposée par des groupes armés terroristes. Une guerre qu sème la désolation et empêche les citoyens de « vaquer librement à leurs activités ».

De grandes réformes

Malgré tout, le président malien de la transition estime que « la célébration de la fête du 20 janvier représente [ndlr] un moment de méditation sur le parcours glorieux de notre vaillante armée dont la bravoure, l’engagement et la solidarité dans l’épreuve doivent servir de repère pour les citoyens ».

Le chef suprême des armées souligne qu’en raison de l’ampleur des défis, il fallait donc nécessairement s’atteler au renforcement des capacités opérationnelles et l’amélioration des conditions de vie « des soldats qui ont décidé de défendre le pays au prix de leur vie ».

Dans son discours, le colonel Goïta fait l’inventaire de certaines dispositions opérationnelles, parmi lesquelles « l’amélioration de la gouvernance de l’institution militaire marquée par la réforme du système de gestion des ressources humaines et du renforcement des capacités opérationnelles de notre armée ».

Au titre des réformes entreprises, le chef de l’État a également évoqué la mise en place du Système intégré de gestion du personnel de la défense ; l’acquisition d’armements majeurs, aériens et terrestres ; le renforcement des ressources humaines à travers les programmes de formations continues adaptées ; et l’aguerrissement des hommes. Aussi a-t-il mentionné la création et l’opérationnalisation de l’École de guerre du Mali, le lancement de la construction de l’hôpital militaire de niveau 4 « répondant à toutes les normes internationales ».

Maintenir la tendance

Dans ce discours à la veille du 20 janvier, le Chef suprême des armées a indiqué qu’en raison de ces « différentes actions entreprises par les autorités de la transition et le haut commandement militaire, nous assistons à une réelle montée en puissance des forces armées maliennes ». Comme preuve, il a signalé « les lourdes pertes infligées aux groupes terroristes, ces dernières semaines ». « Une tendance, exhorte le colonel Goïta, que nous devons absolument maintenir pour redonner de l’espoir à nos populations qui ont toujours vaillamment résisté aux actions des forces du mal ».

Le président malien de la transition a terminé son allocution télévisée par jeter des pierres dans le jardin des chefs d’État de la sous-région. Selon ses précisions, le terrorisme étant un « phénomène transnational qui endeuille tous les peuples de la sous-région et du monde [ndlr], l’heure n’est pas à la division de nos États, mais plutôt à l’union sacrée contre ce fléau ».

Chiencoro Diarra

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Communiqué Oxfam
Politique

Sanctions contre le Mali : l’appel d’un collectif de 13 ONGs internationales

by Sahel Tribune 19 janvier 2022
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Les nouvelles sanctions contre le Mali pourraient avoir un impact dévastateur sur le pays, où une personne sur trois dépend déjà de l’aide humanitaire. 13 ONGs demandent instamment à tous les Etats et organismes soutenant ces sanctions de s’engager sans équivoque à appliquer des exemptions humanitaires, afin que l’aide vitale puisse atteindre tous ceux qui en ont besoin.

Bamako, Mali,  le 19 janvier 2022 – Un groupe de 13 ONGs appelle la communauté internationale à protéger le peuple malien, suite à l’annonce de nouvelles sanctions contre le pays en réponse à la décision du Gouvernement de Transition de reporter les élections démocratiques initialement promises pour le mois prochain.

La semaine dernière, l’Union européenne a annoncé son intention de soutenir la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la mise en œuvre des sanctions collectives. Les restrictions imposées par la CEDEAO comprennent la fermeture des frontières et l’imposition d’un embargo commercial, ainsi que la suppression de l’aide financière et le gel des avoirs du pays à la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest. Le gouvernement de transition du Mali a rendu la pareille en fermant ses frontières avec tous les États membres de la CEDEAO, à l’exception de la Guinée.

Dépendant de l’aide extérieure

Ces sanctions auront des conséquences dévastatrices sur les populations et situation humanitaire au Mali. La population malienne est déjà confrontée à la pire insécurité alimentaire depuis 10 ans. Plus de 7,5 millions de personnes – plus d’un tiers de la population du pays – a besoin d’une aide humanitaire. Il est essentiel que ces nouvelles restrictions n’entravent pas davantage la capacité de la population à accéder à l’aide humanitaire et aux services sociaux de base dans un pays où 70% de la nourriture est importée et où 1,2 million de Maliens sont confrontés à une crise alimentaire.  Le Mali est fortement dépendant de l’aide extérieure pour financer les services sociaux de base. Dans le domaine de la santé, par exemple, les donateurs extérieurs ont couvert 33 % des dépenses totales de santé en 2019.

Les États-Unis ont également souligné leur soutien à la CEDEAO, tandis que la France – dans les premières semaines de sa présidence du Conseil de l’Union européenne – a suspendu les vols à destination du Mali.

Les 13 organisations  appellent à un dialogue urgent afin de trouver une solution pour mettre fin à ces sanctions qui affectent si lourdement la population civile. Dans l’intervalle, il doit y avoir des exemptions humanitaires aux sanctions et tout processus administratif connexe doit être clarifié de toute urgence, afin de protéger la réponse humanitaire au Mali.Pour poursuivre efficacement leur travail, les acteurs humanitaires doivent disposer d’un accès sans entrave pour le transport de biens de première nécessité, notamment de nourriture et de médicaments, ainsi que de garanties leur permettant de transférer des fonds dans le pays sans enfreindre les sanctions.

Le Mali, la CEDEAO et les membres de la communauté internationale qui soutiennent ces sanctions doivent surveiller leur impact, et s’engager sans équivoque à appliquer les exemptions humanitaires conformément aux directives existantes – en prenant toutes les mesures nécessaires pour limiter l’impact de ces mesures sur les civils.

« Bien que plus d’un tiers de sa population dépende de l’aide humanitaire, les ONGs y rencontrent déjà de fortes contraintes d’accès humanitaire. Il est impératif que la communauté internationale continue de répondre à ses besoins humanitaires urgents. Toute nouvelle sanction doit être assortie d’exemptions humanitaires concrètes, et celles-ci doivent être mises en œuvre et contrôlées, ou les personnes les plus vulnérables du Mali en paieront le prix. »

Frank Vannetelle, Directeur Pays de l’International Rescue Committee au Mali

Notes aux rédactions: 

La liste complète des signatures

  • International Rescue Committee
  • Action Contre de Faim
  • CARE
  • CECI
  • Danish Refugee Council
  • HELP
  • Mercy Corps
  • Aide de l’Eglise Norvégienne
  • Norwegian Refugee Council
  • Oxfam
  • Plan International
  • Terre des Hommes
  • World Vision

Contact information: 

Simon Trépanier au Soudan| simon.trepanier@oxfam.org| +249 99 180 3627 | WhatsApp: +39 388 850 9970

La rédaction de Sahel tribune a apporté des modifcations au texte

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Mahamat Idriss Déby
A la UnePolitiqueSécurité

Au Tchad, une vingtaine de rebelles et opposants libérés

by Bakary FOMBA 19 janvier 2022
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À la suite d’une loi d’amnistie générale, votée fin 2021 par les autorités tchadiennes, vingt-deux membres de groupes armés et de détenus de droit commun, condamnés notamment pour trahison, ont été libérés, mardi 18 janvier 2022. Ce geste intervient à un moment où le Tchad se prépare à tenir mi-février, un dialogue inclusif national devant permettre de préparer la fin de la transition en cours.

Au Tchad, le pouvoir avait voté, fin 2021, une loi d’amnistie générale en faveur des personnes condamnées pour des faits de rébellion. Cette décision vise à faciliter leur participation au dialogue national inclusif annoncé pour le 15 février prochain.

Dans ce cadre, vingt-deux rebelles et opposants politiques ont été libérés, le 18 janvier dernier. Ce geste des autorités transitoires constitue une mesure de décrispation du climat sociopolitique dans ce pays sahélien. C’est un grand pas vers la réconciliation nationale dans la mesure où il permettra à ces groupes armés de participer au dialogue national inclusif censé conduire à des élections présidentielles et législatives, qui mettront fin à la période transitoire.

Mesure de décrispation

Au regard du climat sociopolitique fragile au Tchad, le directeur des établissements pénitentiaires n’a pas manqué d’inviter ces personnes libérées, à « saisir cette opportunité afin de contribuer à l’édification de la cohésion sociale ». Cette décision des autorités du pays, selon Mahamat Ahmat Alhabo, ministre de la Justice, garde des Sceaux, reste un « acte de pardon » et surtout « gage du rétablissement de la confiance entre les fils du Tchad et la paix sociale tant réclamée ».

À noter que cette mesure répond à l’une des exigences des principaux groupes rebelles pour venir à la table des négociations du Dialogue national à l’invitation du président Mahamat Idriss Déby Itno.

Cependant, faut-il préciser, cette loi d’amnistie annoncée fin novembre 2021 par les autorités transitoires et votée en décembre par le Parlement concerne en tout 296 personnes condamnées (détenues ou non). Elle ne concerne pas les prisonniers de guerre du Front pour l’alternance et le changement, arrêtés après les combats d’avril 2021 qui ont coûté la vie au président Idriss Déby Itno. Ces derniers sont érigés par la Convention de Genève, précise le garde des Sceaux.

Pour rappel, Mahamat Idriss Déby Itno a pris la tête du Tchad au lendemain de la mort de son père, le Maréchal Idriss Déby Itno, en avril 2021, sur-le-champ de bataille.

Bakary Fomba

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Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO
A la UneAnalysesPolitique

Situation malienne : malaise au sein de la Cédéao ?

by Chiencoro 19 janvier 2022
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Après des sanctions imposées au Mali, une véritable malaise semble régner au sein de la Cédéao. Des déclarations récentes l’attestent.

Après les Nations unies, le Conseil de paix et de  sécurité de l’Union africaine (UA) s’est réuni autour de la situation malienne, le 14 janvier 2022. Tout comme à l’ONU, le CPS de l’UA semble divisé sur la question Mali. Le Bénin qui est l’un des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au sein du CPS s’est porté absent à cette réunion  sur le Mali.

Prendre acte sans l’appuyer

Pourtant, le président béninois avait pris part au sommet de la Cédéao qui a sanctionné durement le Mali. Des sanctions qui ont multiplié les manifestations de soutien au peuple malien et aux autorités de la transition. Le vendredi 14 janvier dernier, à l’appel de leurs dirigeants, le peuple malien s’est rassemblé au Boulevard de l’indépendance pour fustiger ces sanctions et réitérer leur soutien au pouvoir en place. En plus, une mobilisation mondiale est annoncée pour le samedi 22 janvier prochain.

L’ ampleur que prend cette situation malienne semble créer un malaise au sein de la Cédéao. Au cours d’une conférence de presse à Libreville, le président ivoirien, Alassane Ouattara a expliqué : « Nous sommes très malheureux d’avoir imposé ces sanctions ». Et de reconnaître : « La situation des populations est difficile aussi bien au Mali que dans les grands pays voisins, tels que le Sénégal ou la Côte d’Ivoire ».

Cette déclaration intervient après un Tweet de la Cédéao, dimanche dernier, faisant état de la disponibilité de l’institution à « accompagner le Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste ». Le président ivoirien indique donc :  « [ndlr] c’est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place »

Redémarrer les discussions

Pendant ce temps, au lieu de chercher à ouvrir les voies menant au dialogue, le Mali  multiplie les démarches dans la sous-région dans le but de renforcer sa coopération avec des pays qui ont accepté de l’accompagner, en maintenant leurs frontières ouvertes, pendant cette période difficile de son existence. D’où les tournées du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Après la Guinée, Abdoulaye Diop, accompagnée d’une forte délégation, s’est rendue à Nouakchott en Mauritanie, le lundi soir. Cette visite pourrait le conduire en Algérie.

Pourtant, selon Alassane Ouattara, il revient aux autorités maliennes de « prendre les initiatives. Redémarrer les discussions, proposer un délai et l’application de ce délai avec les conditions qui seront posées par les négociateurs pour permettre la levée progressive des sanctions ».

Notons qu’au cours de la réunion du CPS de l’UA, les débats semblent avoir été également vifs en raison de l’opposition de l’Égypte et de l’Algérie à des sanctions ouest africaine contre le Mali. « Les deux pays d’Afrique du Nord étaient favorables à une formule écrite actant que le CPS avait « pris note » des décisions de la Cedeao, mais sans pour autant l’appuyer », a-t-on appris. Cette réunion sur le Mali s’est donc achevée en queue de poisson. Quoi qu’on dise, les grandes guerres se terminent toujours sous l’arbre à palabre.
Chiencoro Diarra 

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Une machette
A la UneExclusif

Guinée : il tue son frère et blesse trois autres

by Sahel Tribune 18 janvier 2022
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Venus d’Abidjan, la capitale ivoirienne, pour prendre part à des sacrifices dans un village de la Guinée, quatre frères de lait se seraient adonnés à une scène de violence macabre ayant occasionné la mort d’un d’entre eux.

Selon les précisions de nos confrères de guineenews, l’un de ces jeunes a « tué son frère de lait avec une machette avant de blesser trois autres frères ».

Ce drame, qui s’est déroulé dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 janvier 2022, a eu lieu à Foungbédou, dans le district de Moribadou sous-préfecture de Gueasso, à Lola.

Notre source précise que les blessés ont été transportés à Lola et à N’Zérékoré. Quant au présumé coupable, il serait recherché.

Sahel Tribune

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Investiture de Mamady Doubouya, président guinéen de la transition
AnalysesPolitique

Guinée : faut-il craindre une crispation du climat politique ?

by Bakary FOMBA 18 janvier 2022
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Près de cinq mois après la chute du régime d’Alpha Condé, la junte militaire en Guinée ne s’est toujours pas prononcée sur la durée de la période transitoire. Cette situation a entretenu, depuis quelques semaines, un climat de méfiance entre la classe politique guinéenne et la junte au pouvoir au risque de déboucher sur une nouvelle instabilité dans ce pays à l’histoire politique très mouvementée.

Après près de cinq mois d’exercice du pouvoir, la junte militaire guinéenne n’a fourni aucun élément permettant de reconnaître ses intentions réelles sur le processus de transition en cours, notamment sa durée. Face à cette situation, objet de grogne contre les militaires, cent vingt-huit (128) formations politiques guinéennes ont créé, le 3 janvier 2022, un regroupement dénommé, « Collectif des partis politiques » (CPP). Leur objectif est de proposer un mémorandum pour aider à faire avancer le processus de transition, précise-t-on.

La création de cette plateforme pourrait renforcer l’unité de la classe politique guinéenne et permettre ainsi l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire de ce pays, situé sur la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest.

« Nous avons mis en place le Collectif des partis politiques pour accompagner la période transitoire, en vue d’un succès, dans l’intérêt supérieur de la Guinée », explique Lassana Faya Millimono, président du bloc libéral (BL) et membre du CPP. Selon lui, « L’erreur que la classe politique guinéenne pourrait commettre, c’est de se constituer en opposition, face au CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) ».

Désillusion et méfiance

Pourtant, le coup d’État qui a mis fin au régime d’Alpha Condé, semblait avoir été bien accueilli en Guinée. Très peu de voix s’étaient levées pour regretter l’acte. Ce putsch avait été vu par l’opposition, d’un bon œil, bénéficiant ainsi le soutien de la société civile et des organisations politiques locales. Mais près de cinq mois après, c’est la désillusion et la méfiance qui semblent planer entre cette classe politique et la junte au pouvoir dans le fonctionnement du processus de transition. Plusieurs acteurs de la société civile guinéenne craignent que le cas malien ne se réédite dans leur pays. Il s’agit du prolongement des six mois, préconisé par la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Au regard des différentes préoccupations, la junte a relancé les pourparlers avec la société civile et la classe politique afin d’éradiquer les frustrations. Les conclusions de ces pourparlers doivent cependant servir à répondre aux nombreuses demandes. Toute chose qui permettrait à la Guinée d’amorcer un tournant important de son histoire politique.

Notons que la Guinée est toujours sous sanctions de la Cédéao, qui attend des avancées concrètes dans l’organisation d’élections démocratiques. Dans son discours du Nouvel An, le président Doumbouya a promis de céder le pouvoir aux civils. Mais comme préalable, il a annoncé des Assises nationales qui se tiendront entre janvier et mars 2022. Toutefois, aucune date n’a été avancée pour la fin de la période transitoire. Sûrement, elle sera définie, comme ce fut au Mali, au cours de ces Assises.

Bakary Fomba

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Alpha Conde president guineen
A la Une

Guinée : Alpha Condé, le président déchu, quitte le pays pour des soins médicaux

by Sahel Tribune 17 janvier 2022
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Pour raison de santé, l’ex-président guinéen, Alpha Condé, a quitté le pays, lundi 17 janvier 2022, pour Abou Dhabi, où il devra suivre des soins de santé. En début d’après-midi, son avion a décollé de l’aéroport international Ahmed Sekou Touré.

Selon le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), les militaires qui ont renversé Alpha Condé en Guinée, cette autorisation de quitter le pays est rendue possible grâce à la Cédéao, qui aurait promis de ramener Alpha Condé en Guinée après ses contrôles médicaux.

Le président déchu, qui est accompagné de son médecin et de deux gardes du corps, ne doit pas dépasser un mois pour ces soins médicaux, à moins d’avoir un avis des médecins.

Suite à ce voyage du président déchu, le leader du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Millimouno, s’est dit touché par le fait que les dirigeants guinéens continuent à se faire soigner à l’étranger. « Je ne suis pas contre qu’il parte se faire soigner à l’extérieur, mais, cela m’a toujours déçu quand j’apprends que le chef d’État ou un ancien chef d’État guinéen sorte de la Guinée pour chercher sa santé, cela donne tout son bilan sur le plan de la santé », a-t-il précisé.

Sahel Tribune

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Jean Paul Sartre
Opinion

Situation au Mali : pourquoi (re) lire Sartre, le penseur de la liberté

by Chiencoro 17 janvier 2022
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Alors que deux organisations ouest-africaines ont imposé des sanctions au Mali, les citoyens de ce pays, au lieu de s’apitoyer, voient dans cette situation une opportunité pour la libération et la renaissance de leur pays. Cela nous rappelle la conception de la liberté de l’écrivain français Jean Paul Sartre.

À l’issue de leur sommet extraordinaire sur la situation malienne, tenu le 9 janvier 2022, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont mis le Mali sous embargo, en fermant les frontières terrestres et aériennes des pays membres avec le Mali. Les autorités de la transition ont répliqué, en fermant également leurs frontières. Une situation qui, avec le décès de l’ex-président malien Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), donne lieu à moult interrogations.

Sanctions « illégitimes, illégales et inhumaines »

Cette impasse, qui aura de forts impacts sur le peuple malien, a enregistré, de façon unanime, des condamnations et augmenté la cote de popularité des autorités maliennes de la transition. Partout dans le monde, des déclarations de soutien au peuple malien et aux autorités en place sont faites. C’est dans la même dynamique, qu’à l’intérieur du pays, nombreux sont les opérateurs économiques qui ont pris des mesures pour permettre aux Maliens de surmonter « héroïquement » cette épreuve.

À l’appel de leurs dirigeants, les Maliens ont pris d’assaut, vendredi 14 janvier, le monument de l’indépendance. Ils ont condamné les sanctions « illégitimes, illégales et inhumaines » des organisations sous-régionales et exprimé leur soutien au pouvoir en place. Le peuple malien voit en cette situation une opportunité pour la renaissance malienne, voire africaine.

En situation

Un tel contexte nous rappelle l’écrivain français Jean Paul Sartre, philosophe de la liberté par excellence. Selon lui, les Français n’ont jamais « été plus libres que sous l’occupation allemande ». Cela, malgré qu’ils avaient perdu tous leurs droits notamment celui de parler : « On nous insultait en face chaque jour et il fallait nous taire ; on nous déportait en masse, comme travailleurs, comme Juifs, comme prisonniers politiques ; partout sur les murs, dans les journaux, sur l’écran, nous retrouvions cet immonde visage que nos oppresseurs voulaient nous donner de nous-mêmes : à cause de tout cela nous étions libres ».

Ce penseur de la liberté, qui a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat en raison de ces idées, estime, dans son œuvre monumentale L’Être et le Néant, qu’il « n’y a de liberté qu’en situation et il n’y a de situations que par la liberté ». Par situation il entend l’ensemble des circonstances matérielles et psychologiques qui donnent la possibilité du choix et conduit à l’action à un moment bien déterminé de notre existence afin de recouvrer la liberté.

Les sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa constituent donc une situation pour les Maliens. Mais sauront-ils s’en profiter pour être enfin plus libres qu’auparavant ? En tout cas, maints pays africains sont convaincus que cette situation est une opportunité pour les Maliens, voire l’Afrique de sortir du joug de « l’esclavage » et du « colonialisme ».

Chiencoro Diarra

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Ibrahim Boubacar Kéïta, en 2020.
A la UneActuPolitique

Mali-Cédéao : avec le décès d’IBK, se dirige-t-on vers une ouverture des frontières ?

by Chiencoro 16 janvier 2022
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Depuis le 9 janvier 2022, le Mali est coupé de beaucoup de pays ouest-africains en raison des sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa. Avec le décès de l’ancien président malien, IBK, ne se dirigerait-on pas vers une ouverture des frontières ?

Renversé le 18 août 2020, Ibrahim Boubacar Kéïta, ex-président du Mali, est décédé, dimanche 16 janvier 2022, chez lui à Bamako. Un décès qui survient alors que le pays est sous embargo de la Communauté économique des États de l’Afrique (Cédéao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), depuis le 9 janvier. Pourtant, la plupart des chefs d’État des pays membres de ces deux organisations ouest-africaines sont des amis d’IBK. Aux funérailles, dont le gouvernement malien indique que les informations y afférentes « feront l’objet d’un communiqué », ces chefs d’État pourront-ils y prendre part ?

Des amis, des politiques et des diplomates

En attendant d’y voir clair, notons que dès l’annonce du décès de l’ex-chef d’État, ils ont été nombreux à exprimer leur tristesse, via les réseaux sociaux. Parmi ces messages de condoléances, on y note celui de Macky Sall, le président sénégalais, qui se dit « peiné d’apprendre » cette disparition. Quant au président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, il s’est dit plutôt consterné. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a rendu « hommage à grand homme d’État et un ami de la Côte d’Ivoire ».

Bien que nous n’ayons pas encore pris connaissance du message d’Emmanuel Macron, le président français, il convient quand même de noter que celui-ci avait été également un grand ami du défunt président Ibrahim Boubacar Kéïta.

Les sanctions imposées au Mali vont-elles empêcher ces fidèles alliés d’IBK de prendre part à ses obsèques ? Les autorités maliennes de la transition et les chefs d’État des organisations ouest-africaines vont-ils tenir compte de ce cas de force majeure et ouvrir exceptionnellement les frontières pour les funérailles de cet ancien serviteur du Mali ?

En dehors de ces anciens amis, plusieurs personnalités politiques ou des diplomates se sont prononcées sur le décès de l’ancien locataire de Koulouba. L’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Bart Ouvry, témoigne avoir trouvé au défunt président, dès leur première rencontre, « un homme de grande culture et empli de valeurs humaines [ndlr] ».

« Un homme au destin fabuleux »

Cette « humanité » aura caractérisé « sa riche carrière politique », selon l’ex-Premier ministre Moussa Mara, président du parti Yéléma, le changement. De son côté, l’ancien ministre Tieman Coulibaly, président de la Coalition Action républicaine pour le progrès (ARP) et de l’Union pour la démocratie et le développement, souligne que l’ex-président malien « aura été présent dans [la] vie publique trois décennies durant ».

Au niveau de la société civile, on enregistre également des réactions. La directrice exécutive de l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (AJCAD), Adam Dicko, s’exprime : « Je n’ai jamais été d’accord avec votre gouvernance, mais je reconnais en vous un homme extrêmement sensible ». Et à AJCAD de reconnaître, à travers un communiqué, en ce chef d’État « un homme au destin fabuleux, qui avait l’amour de sa patrie ».

Chiencoro Diarra

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IBK1
ActuPolitique

Mali: l’ancien président IBK n’est plus !

by Sahel Tribune 16 janvier 2022
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L’ancien président Ibrahim Boubacar Kéïta, IBK, affectueusement appelé par des Maliens « Boua« , est décédé à Bamako, ce dimanche 16 janvier 2022, à l’âge de 76 ans. Le décès est survenu à sa résidence de Sebenicoro.

L’ancien président, renversé par des militaires, le 18 août 2020, alors qu’il venait d’entamer un second mandat assez controversé, avait la santé très fragile. Après le putsch, il a d’ailleurs effectué plusieurs voyages à l’étranger pour des soins de santé.

Ibrahim Boubacar Kéïta meurt dans un contexte difficile au Mali. Cette nation qu’il « aimait tant « . Depuis son départ du pouvoir, le pays peine à retourner dans l’ordre constitutionnel. Les militaires de l’ex-CNSP, auteurs de son renversement, ont exprimé le souhait de garder le pouvoir au moins pendant quatre ans. Ce qui a valu des sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa, parmi lesquelles la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Dans un tel contexte, comment les chefs d’État des pays membres de ces organisations, parmi lesquels des amis du défunt président, se rendront-ils aux obsèques ?

Aussi convient-il de souligner que ce décès intervient alors que des divisions internes semblent s’opérer au sein de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM), autour de la candidature du président Bocary Tréta aux prochaines élections, dont les nouvelles dates ne sont encore connues.

Sahel Tribune

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Mobilisation au monument de l'indépendance
ExclusifPolitique

Mali-Cédéao : la démonstration de force des autorités de la transition

by Chiencoro 14 janvier 2022
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À l’appel des autorités de la transition, les Maliens ont pris d’assaut le Boulevard de l’indépendance, vendredi 14 janvier 2022. Objectif : dénoncer les sanctions de la Cédéao et soutenir les autorités de la transition. Ce rassemblement est une démonstration de force des autorités maliennes de la transition.

Après les Assises nationales de la refondation (ANR), qui ont enregistré une participation massive des Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur, les autorités maliennes de la transition viennent de prouver de nouveau leur popularité. Les préparatifs de cette mobilisation ont commencé trois jours en amont, parce que l’enjeu était de taille : dénoncer les sanctions de la Cédéao et soutenir les autorités de la transition.

« Ce n’est que le début »

Ce vendredi, jour de grande prière, les Maliens ont massivement répondu présents à « l’appel de la patrie » au monument de l’indépendance. Les vuvuzelas rythmaient les principales artères, proches de cet endroit historique du Mali. Sur ces voies, difficile de conduire, en raison des bouchons créés par des manifestants, dont la plupart tenaient entre les mains le drapeau national. Plusieurs boutiques sont restées fermer cet après-midi.

« Un collègue devrait passer me remettre une commande. Quand je l’ai rappelé, il m’a lancé à la figure avoir fermé pour prendre part à la mobilisation », confie un libraire à Bamako.

Sur les réseaux sociaux, cette mobilisation est largement commentée. Nombreux sont les internautes qui estiment que cette mobilisation est « du jamais vu au Mali », en raison du monde qu’elle a drainé. « Aujourd’hui, le peuple malien a donné le ton, en montrant son soutien aux autorités en place, et en défiant la CEDEAO, l’Occident, et plus particulièrement la France », a indiqué le panafricaniste béninois Kemi Seba tout en précisant que « Ce n’est que le début ». A rappeler que cette mobilisation a eu lieu dans plusieurs régions du Mali.

Le second rendez-vous est annoncé pour le 22 janvier 2022. Cette fois-ci, partout dans le monde, des mobilisations sont prévues devant les ambassades du Mali, « pour dire non à l’agression de la souveraineté malienne et africaine ».

Chiencoro Diarra

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