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Perspectives économiques : en Afrique subsaharienne, la croissance devrait atteindre 3,6 % en 2023

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Selon les dernières perspectives économiques mondiales, en Afrique subsaharienne, la croissance économique devrait se modérer pour s’établir à 3,6 % en 2023, puis monter à 3,9 % en 2024.

Les aléas climatiques, les perturbations de l’approvisionnement aggravées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la fragilité et l’insécurité accrues et, dans certains pays, de fortes dépréciations monétaires, ont intensifié les tensions sur les prix des denrées alimentaires, déjà importantes avant la pandémie, notent les dernières Perspectives économiques mondiales. Ce nouveau rapport explique qu’en Afrique subsaharienne, la croissance s’est nettement ralentie en 2022, pour s’établir à 3,4 %. « Les fortes augmentations du coût de la vie conjuguées à la faiblesse de la demande extérieure et au resserrement des conditions financières mondiales ont freiné la reprise post-Covid dans de nombreux pays », explique-t-on.

« La crise qui menace le développement s’aggrave à mesure que les perspectives de croissance mondiale se dégradent », déclare le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass

Situation des trois plus grandes économies de la région

« L’année dernière, l’inflation des prix alimentaires a dépassé 20 % dans plus d’un quart des pays, ce qui a ralenti la progression des revenus réels et de la demande des consommateurs et aggravé encore l’insécurité alimentaire », précise ce rapport publié par la Banque mondiale. Dans les pays exportateurs de métaux, le ralentissement de la croissance mondiale et la chute des prix des produits de base non énergétiques ont pesé sur l’activité économique de l’Afrique subsaharienne.

Dans près de la moitié des économies de la région, la précarité des situations budgétaires due à la pandémie a persisté. L’année dernière, la dette publique était supérieure à 60 % du PIB, précise la même source, qui souligne que « la viabilité de la dette s’est encore détériorée dans de nombreux pays non producteurs de pétrole, entraînant une hausse des coûts d’emprunt, des sorties de capitaux et une dégradation de la cote de crédit ».

La croissance des trois plus grandes économies d’Afrique subsaharienne — l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigéria — « s’est fortement contractée pour ressortir à 2,6 % seulement en 2022 ». L’Afrique du Sud, deuxième économie de la région, « n’a enregistré qu’une croissance de 1,9 % en raison de l’aggravation des pénuries d’électricité et du renforcement des politiques de rigueur pour juguler l’inflation », explique ce nouveau rapport.

En Angola, les cours élevés du pétrole et la stabilité de la production pétrolière ont permis un rebond de 3,1 %, souligne-t-on.

Quant au Nigéria, premier producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne, la croissance a continué « de s’affaiblir en raison de l’intensification des problèmes de production dans le secteur pétrolier ».

Des perspectives et des risques

Les Perspectives économiques indiquent que « l’inflation dans ce pays a dépassé 21 % en 2022, son niveau le plus élevé depuis 17 ans ». L’accès des populations vulnérables aux denrées alimentaires s’est encore détérioré en raison « des perturbations dans le secteur agricole et des déplacements de population massifs provoqués par de récentes inondations dévastatrices ».

Au cours de cette année 2023, la croissance économique dans cette région africaine devrait atteindre 3,6 % pour s’élever à 3,9 % en 2024. Le revenu par habitant ne devrait augmenter que de 1,2 % en moyenne en 2023 — 2024, déplore les auteurs de ce rapport, qui estiment que ce taux est trop faible par « rapport aux progrès nécessaires pour réduire durablement la pauvreté et compenser les pertes de revenus consécutives à la pandémie ». Selon les estimations, dans près de 40 % des pays, y compris les trois plus grandes économies de la région, le revenu par habitant n’aura pas retrouvé son niveau antérieur à la pandémie même d’ici à la fin de 2024.

De nombreux risques ressortent de cette situation économique. La chute brutale des cours des matières premières et le blocage de la croissance des exportateurs de pétrole et de métaux industriels d’Afrique subsaharienne. Il pourrait également y’avoir une hausse des coûts d’emprunt et un risque accru de surendettement dans de nombreuses économies de la région. Il faut ajouter à ceux-ci, le risque d’une flambée des prix des denrées et l’aggravation de l’insécurité alimentaire, ainsi que la perturbation de l’agriculture et le retard dans les grands projets d’infrastructure et d’exploitation minière dans certains pays.

Selon Ayhan Kose, directeur de la cellule perspective de la Banque mondiale, souligne : « Sans une croissance forte et soutenue de l’investissement, il est tout simplement impossible de faire des progrès significatifs dans la réalisation des objectifs de développement et de lutte contre le changement climatique ».

Fousseni Togola

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