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Ben le Cerveau : la bataille perdue et la fin d’un mythe

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Le meeting du samedi 12 novembre, organisé au Palais de la culture par Yèrèwolo Debout sur les Remparts et dont l’animateur était Adama Diarra dit Ben Le Cerveau, a été un flop magistral.

C’est en effet dans une salle quasi vide que le mouvement et l’orateur ont fait face à un public, sinon médusé, du moins surpris et étonné par le peu d’intérêt accordé par les Maliens à cette rencontre annoncée comme celle de la vérité au nom de laquelle tous les malfrats du Mali, singulièrement au plus haut sommet de l’État, la présidence de la République et le Conseil National de Transition (CNT) en particulier, seront mis à l’index, dénoncés comme il faut afin que le Mali Koura soit. Mais ce fut un exercice qui est revenu à la figure de Ben Le Cerveau comme un boomerang. Yèrèwolo Debout sur les Remparts est apparu au mieux comme une force populiste et non point de frappe.

Ben L’écervelé, Ben Sans Cerveau

L’évènement-communication grandeur nature a montré que, malgré des problèmes, les citoyens croient encore en Colonel Assimi Goïta et aux autorités de la transition, et non pas au leadership d’un esprit agitateur. Adama Diarra dit Ben Le Cerveau est désormais couvert de sobriquets peu enviés : Ben L’écervelé, Ben Sans Cerveau, Ben le Troubadour. Ils sont nombreux nos concitoyens qui lui demandent de tirer les conséquences de sa sortie ratée en démissionnant du CNT ; d’autres exigent tout simplement qu’il soit vite démis par le Président de la transition qu’il a voulu traîner dans la boue, comme ce fut le cas pour un certain Issa Kaou N’Djim.

On était vendredi 11 novembre, jour de la première édition de la célébration de la Journée nationale des Légitimités traditionnelles et coutumières instituée au Mali par Décret présidentiel N° 2022 — 0128/PT-RM du 04 mars 2022. Des Rois et dignitaires africains, dont le grand Sérigne de Dakar, invité d’honneur de l’évènement, étaient dans nos murs. Adama Diarra dit Ben Le Cerveau, sûr de sa popularité et de son ascendant politique sur les citoyens, fend l’air d’un appel-vidéo invitant les Maliens à venir nombreux, en grappes, au Palais de la culture le lendemain samedi 12 novembre, pour entendre la dénonciation des malfrats tapis non seulement dans les lambris dorés de la République, à Koulouba, mais aussi au CNT, encore et encore.

Sans fioritures, c’est un assaut décisif sur les plus hautes autorités de la transition qu’il annonçait ainsi. Sa verve enflammée disait tout simplement qu’il en avait marre, avec son mouvement, de trop d’inconduites de ceux qui ont actuellement en charge la gestion du pays, lesquels ont failli et méritent qu’on les dégage pour promouvoir de bien meilleurs patriotes soucieux du pays. Ben Le Cerveau n’a en tout cas pas fait dans la dentelle.

Une détermination guerrière clamée du reste avec emphase, qui tranche avec la loyauté qu’il notifiait il n’y a pas si longtemps à l’égard de colonel Assimi Goïta. Sa nouvelle posture de soldat de la transparence et de la bonne gouvernance, du moins comme il voulait paraître, ne souffrait d’aucune ambiguïté. Les jours qui ont précédé le samedi dernier, il avait, en effet, sur le plateau de la radio Peace FM, tiré à boulets rouges sur la gestion des autorités de la transition, notamment le Président de la Transition, Chef de l’État, clé de voûte de toutes les institutions de la République. Ses accusations ont été sans limites en la circonstance, comme ce fut le cas en plusieurs autres occasions durant les dernières semaines. Sa charge du samedi dernier a lamentablement échoué, ce fut une bataille perdue qui montre qu’il ne peut pas gagner une guerre contre la transition. C’est surtout la fin du mythe Ben, même s’il garde sa langue.

Questions intrigantes

Quelle mouche l’a-t-il piqué, se demandaient beaucoup, étonnés de son discours martial et de ses énergiques philippiques décochées tous azimuts contre Assimi Goïta et les siens ? Avait-il soudainement découvert que son aura était désormais telle qu’il était devenu la coqueluche des masses qui propulsent au sommet ? Un oracle lui avait-il assuré que son étoile brillait si fort au firmament et que l’occasion était trouvée pour lui de passer de vendeur de cartes téléphoniques à chef de l’État ? Ou est-ce parce qu’il se sentait si bien couvert par l’humilité parlementaire en tant que membre du CNT qu’il pouvait tout se permettre ?

Les questions continuent à fuser, toutes intrigantes les unes que les autres. En tout cas, Ben faisait feu de tout bois. Sans doute parce qu’il avait la certitude que le peuple fera confiance en ses dénonciations et que chaque manquement qu’il pointera contre le Président Goïta, ses collaborateurs et contre le CNT fera mouche. Il n’arrêtera pas d’enchaîner coup sur coup.

Sans être expert rompu aux questions budgétaires, il vitupère contre l’augmentation du budget de la présidence qui, de 16 milliards F CFA, devrait passer à 22 milliards. Lui, qui n’a aucune qualification pour débattre des questions techniques de gouvernances, va jusqu’à qualifier la gestion de l’État par les autorités de la Transition d’amateurisme alors même que ce sont des cadres de haut niveau qui officient auprès du chef de l’État et dans les sphères décisionnelles à tous les niveaux. Ben était incapable de comprendre que les 22 milliards ont été atteints à la suite du Collectif budgétaire, qui est en réalité une mise à jour du budget à mi-parcours et en tenant compte des urgences signalées courant l’exercice. Autrement dit, le budget de la Présidence est toujours de 16 milliards pour l’année 2023. En plus, des réajustements sont encore toujours prévus dans l’exécution du budget.

Démagogue parfait

Bref, Adama Diarra dit Ben a voulu déshabiller la Transition aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale. Cela ne lui a pas réussi. Toutes ses accusations ont été déclarées non recevables par les Maliens, en tout cas ces derniers préfèrent encore garder leur confiance au Président de la Transition qui a une haute idée de la patrie et agit pour le mieux.

Ben intrigue, c’est le moins que l’on puisse dire. N’est-ce pas lui qui a clamé sur tous les toits qu’il a renoncé à ses émoluments au niveau du CNT ? Ce qui est invraisemblable, à moins qu’il sorte pour jurer, la main sur le cœur, que les précieux émoluments n’atterrissent pas chaque mois dans son compte. Mais attention alors à la traçabilité bancaire ! Ben apparaît désormais comme le parfait démagogue.

A Kati, sa ville, des mouvements de protestation sont organisés contre ses prétentions. C’est une déchéance. Dans nos colonnes (journal Le National), il y a quelques mois, nous attirions l’attention sur lui : « En s’opposant bec et ongle à certains positionnements phares de la brillante équipe de la transition qui lui a été reconnaissante en lui octroyant une place au sein du Conseil National de la Transition, Ben Le Cerveau suit les traces de son héros, Dr. Oumar Mariko, pour attiser chez nos concitoyens la haine de la France, l’allié traditionnel du Mali, partenaire logique de la transition, avec qui il faut discuter avec responsabilité que d’entretenir un bras de fer contreproductif… Ben et ses comparses ont même créé un mouvement très peu connu du grand public, le MPDM, pour créer davantage de confusion. Heureusement, ce peuple malien n’est plus dupe et cette équipe de la transition s’avère très intelligente pour ne pas tomber dans le piège maléfique des grands destructeurs.

Selon certaines indiscrétions, Adama Diarra de Kati aurait joué le rôle de cinquième colonne dans le mouvement contestataire M5-RFP pour le compte de l’ancien chef des services de renseignements, général Moussa Diawara. Il dit maintenant renoncer à ses émoluments du CNT. Peut-être qu’il ira plus loin en démissionnant pour revenir à ses premières activités. Et continuer sa croisade contre la France. »

Galo Sow

Source : journal Le National, n° 493 du mercredi 16 novembre 2022.

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