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Justice pour les victimes de juillet 2020 au Mali : les lignes semblent bougées

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La mort des citoyens maliens au cours des événements de juillet 2020 ayant conduit au renversement du régime IBK ne resterait pas impunie. Le Procureur de la République près le tribunal de grande instance de la commune Ill, chargé du Pôle économique et financier de Bamako a déjà donné le ton.

Au cours des manifestations de désobéissance civile du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) des 10,11 et 12 juillet 2020, au moins 18 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessés par balle, selon Amnesty International. La plupart des victimes ont été touchées ou blessées majoritairement à la poitrine ou dans le dos. Cette organisation de défense des droits humains indique que certaines de ces victimes n’étaient que des passants ou de simples citoyens se trouvant chez eux ou sur leur lieu de travail au moment des faits.

Amnesty International recommande que « l’utilisation par les forces de sécurité de la force meurtrière » fasse l’objet d’une enquête ». Les manifestants aussi bien que leurs proches « ont le droit de savoir qui a autorisé les forces de sécurité à tirer sur eux ».

Invitation aux victimes et témoins

On se rappelle que le 14 juillet 2020, l’ex-Premier ministre d’IBK, Boubou Cissé avait adressé une correspondance au ministre de la Sécurité et de la Protection civile pour lui instruire des investigations afin, entre autres, de savoir : « les raisons de l’engagement de la FORSAT [Force Spéciale anti-terroriste ndlr], l’autorité ayant ordonné l’engagement de la FORSAT et le respect ou non de la procédure prévue en la matière ». Mais depuis le coup d’État, les victimes ou leur famille attendent justice.

La résolution de la crise politique, voire de l’instabilité dans le pays ne sera pourtant qu’un mirage tant que « les droits humains ne sont pas respectés et si justice n’est pas rendue ». Les victimes « du recours illégal à la force et aux armes à feu, ainsi que leurs familles, doivent obtenir justice, vérité et des réparations complètes », recommandait Amnesty International dans un nouveau rapport publié le 23 avril dernier.

Le Procureur de la République près le tribunal de grande instance de la commune Ill, chargé du Pôle économique et financier de Bamako, Mamoudou Kassogué, dans un communiqué du 29 avril 2021, a invité « les victimes qui n’ont pas encore été auditionnées, à se présenter à son cabinet pour être mises en rapport avec le juge d’instruction en charge du dossier ». Et de préciser que « cette invitation s’adresse également aux éventuels témoins pouvant contribuer à la manifestation de la vérité ».

Fousseni Togola

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