Sahel Tribune 
La République ivoirienne a essuyé une attaque contre ses forces de défense et de sécurité dans la nuit du 10 au 11 juin 2020. Une attaque qui serait le début de la réalisation de certaines prophéties.
Après le Grand Bassam en 2016, les terroristes viennent de réussir une nouvelle attaque contre la Côte d’Ivoire. Cette fois-ci, contre une position de l’armée nationale, dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juin 2020. Une attaque qui a coûté la vie à une dizaine de forces de défense et de sécurité et fait six blessés dans le même rang. Ce qui signerait l’extension des zones de déstabilisation des groupes terroristes sur la Côte d’Ivoire, un pays côtier en Afrique de l’Ouest, ce malgré l’opération Comoé qui réunit les forces de défense et de sécurité de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso.
Réalisation des prophéties
Le plus marrant dans cette attaque, ce n’est ni le nombre de morts, qu’on peut considérer insignifiant comparativement à ce qui se passe dans les pays du Sahel, ni le modus operandi, mais plutôt la réalisation des prophéties faites au début de cette année 2020. En effet, dans une analyse en décembre 2019, l’international Crisis group proférait ce risque d’extension des zones d’exaction des terroristes aux pays côtiers. Plusieurs facteurs et raisons l’ont permis d’arriver à cette prophétie : l’éclatement de crises internes, la tenue des élections dans plusieurs de ces pays, etc. Des facteurs qui pourraient distraire les chefs d’État de ces pays, expliquait ce Group international d’analyse sur la sécurité et de prévention des guerres.
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Aujourd’hui, si en Côte d’Ivoire, des élections ne sont pas en cours, nous savons que la présidentielle se pointe à l’horizon. Elle est prévue pour octobre 2020. Mais d’ores et déjà, on sent un véritablement bouillonnement dans la société ivoirienne en raison des divergences multiples entre différents partis politiques. Une situation qui accorde peu de temps à la sécurité et à la défense du pays.
Réformer l’armée
Ce signe avant-coureur d’une crise postélectorale en Côte d’Ivoire serait pressenti par des groupes terroristes comme une opportunité pour se positionner en amont. Cela, afin d’être sûr de bénéficier d’un gros morceau, une fois que la déflagration qui pourrait survenir de cette élection, aura lieu.
Toutefois, cette première attaque en territoire ivoirien, après celle de 2016, ne laisse plus assez de choix à ce pays. Il doit tout d’abord réformer son armée afin de la préparer à faire face à ces genres d’attaques inopinées qui vont sûrement se multiplier. En tout cas, tant que ce premier groupe qui vient de réussir le coup continuera de circuler tranquillement. Outre cela, il doit envisager de rejoindre la force conjointe du G5 Sahel. Cela pourrait lui éviter de se faire davantage endeuiller.
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Cette adhésion à la force conjointe pourrait permettre à celle-ci de trouver une solution rapide à ses problèmes de financement et d’opérationnalisation.
Face au terrorisme, les pays africains ont le choix entre périr et se réunir pour vaincre durablement ce fléau.
F. Togola
