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L’énergie en Afrique : un exemple frappant du retard en matière d’infrastructures

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L’édition 2023 du Forum pour l’Investissement en Afrique (AIF) a débuté à Marrakech, au Maroc, le 8 novembre 2023. L’événement est placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il réunit des chefs d’État et de gouvernement, des décideurs publics et privés, ainsi que des investisseurs impliqués dans le développement économique et social du continent. La problématique de la fourniture de l’énergie en Afrique a été abordée à l’ouverture de ce Forum.

Le thème de cette année est “Libérer les chaînes de valeur de l’Afrique« . L’objectif de l’AIF est de créer une plateforme de rencontre économique majeure en Afrique, offrant une valeur ajoutée significative aux investisseurs en les associant à des opportunités dans un contexte de transformation substantielle du continent.

Les attentes de l’Afrique du forum 

Dans son discours lors de l’ouverture de cette 4ème du forum, le Roi du Maroc a rappelé que le contexte économique actuel en Afrique est complexe, avec des défis exacerbés par des tensions géopolitiques et le changement climatique. Les pays africains sont aussi confrontés à des difficultés financières dues à l’utilisation de la dette comme principale source de financement des politiques nationales visant à atténuer les effets des chocs extérieurs. Cette situation, combinée à une hausse des taux d’intérêt et à une inflation persistante, limite considérablement leur capacité à concilier les besoins de développement économique et social avec les impératifs budgétaires et extérieurs, a-t-il souligné.

Selon le Roi marocain, le retard de l’Afrique en matière de développement des infrastructures est une préoccupation majeure. Cependant, le Forum pour l’Investissement en Afrique offre une plateforme importante pour aborder cette problématique et mobiliser les investisseurs, en particulier du secteur privé, ainsi que les porteurs de projets et les partenaires au développement.

Ce forum permet de mettre en relation les acteurs clés et de faciliter le financement des investissements nécessaires au développement des infrastructures en Afrique. Il offre également un espace d’échange et de partage d’expériences, favorisant ainsi la coopération entre les pays africains.

Le déficit énergétique paradoxal 

Le Roi du Maroc a également indiqué  l’importance des infrastructures intégrées pour favoriser la création de chaînes de valeur régionales. Il a reconnu le déficit en infrastructures en Afrique comme l’un des principaux obstacles au plein potentiel de croissance économique et de développement du continent.

Le secteur de l’énergie a été cité comme un exemple frappant du retard en matière d’infrastructures en Afrique, malgré le potentiel considérable du continent en termes d’énergies fossiles et renouvelables. Le taux d’accès à l’électricité en Afrique reste largement inférieur à celui des autres régions en développement. Le Roi a souligné que des infrastructures de qualité ne contribuent pas seulement à la croissance économique, mais aussi au développement humain en améliorant l’accès aux services de santé et d’éducation et en stimulant la productivité des petites et moyennes entreprises.

Le Maroc, engagé en faveur de l’intégration régionale en Afrique, a travaillé avec ses partenaires africains pour mettre en place des projets transformateurs visant à améliorer la qualité de vie de millions de personnes sur le continent. Le projet de Gazoduc Maroc-Nigeria a été mentionné comme un exemple concret de la volonté du Maroc de promouvoir une véritable coopération régionale. Ce projet permettra aux pays traversés par le gazoduc d’assurer un approvisionnement fiable en énergie et une résilience accrue face aux chocs externes liés aux prix des produits énergétiques.

Travailler ensemble pour combler le déficit en infrastructures en Afrique

Le Roi s’est félicité de l’intérêt exprimé par les partenaires bilatéraux et multilatéraux, notamment les institutions financières régionales et internationales, pour soutenir la mise en œuvre de ce projet stratégique. Il a souligné l’importance de renforcer la coordination et la coopération entre les pays africains dans différents domaines afin de promouvoir une intégration économique régionale plus solide.

Cette 4ème édition du forum devra être enrichissante et devrait envoyer un signal fort aux investisseurs quant à l’engagement des pays africains en faveur du développement des investissements transformateurs. Ces investissements sont indispensables pour répondre aux aspirations des populations africaines, notamment des jeunes, et favoriser la transformation productive du continent.

Tous les acteurs impliqués, qu’il s’agisse des gouvernements, du secteur privé ou des partenaires au développement, doivent travailler ensemble pour combler le déficit en infrastructures en Afrique et promouvoir la création de chaînes de valeur régionales. Cela contribuera à accélérer le développement économique et social du continent.

F. Togola 

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