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Nouvel An : un réveillon marqué par le covid-19

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Communément appelé « fête de poulets », la célébration du « 31 décembre » de cette année est marquée par la pandémie à coronavirus et l’état d’urgence sanitaire instaurée par les autorités de la transition. Cette année, les avis divergent entre les fêtards en ce qui concerne le mode de célébration réveillon 2020 compte tenu de la situation actuelle du pays.

La célébration du réveillon de la « Saint Sylvestre » est devenue une tradition au Mali, notamment dans la capitale Bamako, depuis plusieurs années. Pour honorer cette tradition, les jeunes cotisent généralement entre amis pour organiser des diners dans leur « grin » respectif. Certains aménagent des espaces pour passer ce moment spécial. D’autres préfèrent également les hôtels, les night-clubs ou tout autre lieu de divertissement pour fêter la nuit de la « Saint-Sylvestre. » Cette année, c’est dans un climat timide et simple que les Bamakois préparent cette fête.

Un réveillon pas comme les autres

À l’approche du « réveillon » 2020, les autorités maliennes ont instauré l’état d’urgence sanitaire avec à la clé des mesures barrières comme la limitation du nombre de personnes dans les lieux publics, la fermeture des lieux de luxe. Cela, afin de limiter la propagation du coronavirus.

Suite à cette décision, plusieurs groupes de personnes entre amis ont opté pour la fête en famille dans ambiance, certes, mais dans la modération. « La célébration de la “Saint Sylvestre” n’est pas dans mon programme cette année. Je le fêtais avec mes amis au grin. Je préfère rester à la maison avec ma famille et me contenter de ce que nous avons », a laissé entendre Lamine Kourouma, chef de grin à Niamakoro, quartier de la commune VI du district de Bamako. « Il ne sert à rien de se vider la poche et de s’exposer jute pour quelques heures », nous confie une source dans ce « grin ».

La cherté des poulets et autres accessoires du « réveillon » sur le marché a poussé Aldiouma Paré et ses « éléments » à s’abstenir de la célébration du réveillon de la « Saint Sylvestre » de cette année. Il affirme avoir acheté le poulet entre 2000 et 2500 FCFA l’année dernière. « Ce qui n’est pas le cas cette année », déplorent-ils.

Le blues des commerçants

Rencontré 4 jours avant le « 31 décembre », au marché de Baco-djicoroni, quartier de la commune V du district de Bamako, Ibrahim Kassé, vendeur de poulets, se plaint du manque de clients. Néanmoins il garde espoir sur ces derniers jours. Ce vendeur venu de Dioro, dans la région de Ségou, reconnait que la célébration du « réveillon » de cette année ne peut pas être comme celle des années précédentes. « La situation actuelle du pays, ajoutée à celle sécuritaire et économique jouent en notre défaveur cette année », a-t-il déploré. C’est conscient de tous ces paramètres que M. Kassé a diminué le nombre de poulets qu’il apportait d’habitude pour cette fête.  

Ce manque d’afflux est également signalé par Karim M’bodj, employé de commerce à Kalaban-coro, quartier du sud-est du district de Bamako. Cet employé s’est ravitaillé en habits luxueux et d’autres accessoires adaptés à la fête du « 31 décembre » sans tenir compte des instructions données par l’État dans le cadre de la prévention du covid-19. « Pour l’heure, le marché est loin d’être comme celui de l’année dernière », a-t-il expliqué tout en soulignant qu’il avait gardé spécialement certains articles, depuis plusieurs mois, pour cette période où « on peut les vendre cher. »

Malgré tout, l’espoir est permis du côté de Djénéba Sogodogo, vendeuse de condiments au marché de Banconi, quartier de la commune I du district de Bamako. Celle-ci estime que même le « jour J, on peut effectuer des ventes surtout le soir du 31 décembre. » Elle ajoute également que « les Maliens sont habitués à n’acheter qu’à la dernière minute. »

Bakary Fomba

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