Home InvestigationsAnalyses Sahel : entre Bamako et Paris le vin est désormais tiré, il faut le boire à quel prix ?

Sahel : entre Bamako et Paris le vin est désormais tiré, il faut le boire à quel prix ?

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Face aux crises sociopolitiques au Sahel, avec notamment les différents coups de forces enregistrés, la présence française et ses alliés européens est décriée de part et d’autre. Entre Bamako et Paris, les relations ne sont plus au beau fixe. Le vin est tiré, mais à quel prix le boire ?

Le divorce entre Paris et Bamako semble consommé. Bientôt la coopération militaire entre les deux pays ne serait qu’un triste souvenir.Selon le ministre estonien de la Défense, Kalle Laanet, les alliés comptent retirer leurs troupes du Mali. L’annonce est attendue, lors du sommet de deux jours réunissant l’Union européenne et l’Union africaine à Bruxelles, les 17 et 18 février 2022. « En raison de la violation flagrante des règles par la junte malienne », explique le ministre estonien de la Défense, les partenaires européens estiment impossible de poursuivre la mission dans ce pays.

Selon le chef de la diplomatie française, Jean Yves Ledrian, « Si les conditions ne sont pas réunies pour que [la France] puisse être en mesure d’agir au Mali, [elle] continuera à combattre le terrorisme à côté, avec les autres pays du Sahel qui sont tout à fait demandeurs ».

Discussions avec les partenaires

Dans un tel tourbillon, l’ancienne puissance coloniale remue ciel et terre afin de garder une influence incontestable dans la région ouest-africaine, en proie à des crises à la fois sécuritaire et de gouvernance. La France mise alors sur le redéploiement de son dispositif sécuritaire dans certains pays côtiers de la région, victimes d’une escalade du terrorisme.

Après les trois attaques à la bombe artisanale, qui avaient fait 9 morts, dont un Français, et 12 blessés dans le nord du Bénin, l’armée française a annoncé, samedi 12 février, avoir éliminé au Burkina Faso 40 jihadistes impliqués dans ces attentats.

Après ce « succès militaire », la France souhaiterait maintenant une carte blanche, « bien méritée », pour le redéploiement de son dispositif militaire dans cette région africaine. D’où le sommet de « séduction » annoncé pour les 17 et 18 février. En amont duquel « la diplomatie française a mené plusieurs opérations de sensibilisation dans les capitales africaines », souligne Africa intelligence.

Sur les antennes de RTL, Jean-Yves Le Drian a annoncé en effet avoir « engagé des discussions » avec les partenaires africains et européens « pour savoir comment […] adapter [leur] dispositif en fonction de la nouvelle situation ».

Bakary Fomba

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