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Pacte climatique de Glasgow : les populations les plus vulnérables abandonnées « en plein vol » ?

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Après deux semaines de négociations, les rideaux de la COP26 sont tombés à Glasgow, en Suisse, ce samedi 13 novembre 2021. Un consensus partiel, dénommé « Pacte climatique de Glasgow », a été obtenu entre les dirigeants de près de 200 pays. Mais les critiques montrent déjà que les populations vulnérables sont abandonnées « en plein vol » par les pays les plus riches.

Au cours de cette conférence sur le climat, les parties ont déploré l’état de « promesse non tenue des pays riches de donner 100 milliards de dollars américains chaque année [ de 2015 à] 2020 pour aider les moins riches », conformément à l’Accord de Paris de 2015.

Dans la matinée du samedi, le président de la COP26, Alok Sharma, a ainsi exprimé la nécessité de prendre des décisions courageuses face à l’urgence climatique. « C’est le moment de vérité pour notre planète, nos enfants et nos petits-enfants », a-t-il déclaré. Ce moment de vérité ne saura voir le jour qu’à travers des décisions courageuses et des volontés accrues pour leur mise en œuvre. Or, le manque de réelle volonté constitue toujours le véritable handicap dans la lutte contre les effets du changement climatique.

C’est dans ce contexte que la COP26 était très attendue afin d’inciter les plus riches à assister de fait les plus pauvres dans leurs efforts d’adaptation. Mais hélas, comme les précédentes, cette conférence semble avoir échoué à unir les cœurs autour d’un idéal. Alors que des dirigeants du monde ont décidé au cours de ces deux semaines de discussion d’accélérer les efforts « visant à réduire progressivement l’énergie au charbon et les subventions inefficaces aux combustibles fossiles », d’autres montrent encore leur griffe.

Une véritable trahison ?

« Comme redouté, la COP26 s’est avérée être une COP de pays du Nord, qui reflètent donc les priorités des pays riches », regrette Aurore Mathieu du Réseau Action Climat. Alors que, poursuit-il, les impacts réels du changement climatique sont de plus en plus sentis et les besoins d’adaptation des pays les plus vulnérables augmentent. Malgré cet état de fait, « les pays riches ne sont pas parvenus à démontrer une réelle solidarité », a-t-il déploré. Avant de pointer le refus de ces pays riches « de venir en aide aux pays du Sud sur le financement des pertes et dommages ».

Pour M. Aurore Mathieu, cette situation déplorable doit être qualifiée d’une « honte et [d’une] véritable trahison pour les millions d’hommes et de femmes dont la survie est menacée par les conséquences du changement climatique ».

Les critiques contre cette COP26 n’en décolèrent pas. Armelle Le Comte, d’Oxfam France, ne va pas avec le dos de la cuillère. A l’en croire, « cette COP26 abandonne les populations les plus vulnérables en rase campagne ».

Tout en appréciant le fait que pour « la première fois, un objectif pour le financement de l’adaptation » ait été convenu, il estime que cet « engagement à doubler les financements pour l’adaptation reste très insuffisant par rapport aux besoins et à ce que demandaient les pays en développement ». Il ajoute : « Quant aux pertes et dommages, l’issue est dérisoire et montre que les pays riches ont tourné le dos à la souffrance de millions de personnes ».

Passer en mode urgence

Cette problématique de manque de volonté politique ou de solidarité entre les pays riches et les moins riches a été également déplorée par Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies. Il estime qu’« il est temps de passer en mode urgence ». Car, selon lui, la «  bataille climatique est le combat de nos vies et ce combat doit être gagné ».

C’est sûrement en ayant conscience de cette urgence que les États unis et la Chine, tout en saluant les « efforts importants déployés dans le monde pour faire face à la crise climatique », déplorent également « un écart important entre ces efforts, y compris leur effet global, et ceux qui doivent être déployés pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris ». Notamment l’article 2 qui exhorte les États à « maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en deçà de 2 degrés C et de poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5 degré C ».

Pour atteindre cet objectif, les deux parties entendent mener plusieurs actions communes : « Les deux parties ont l’intention de saisir ce moment critique pour s’engager dans des efforts individuels et combinés accrus pour accélérer la transition vers une économie mondiale nette zéro ».

Chiencoro

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