Au Mali, la Banque Nationale de développement agricole (BNDA), reconnu pour son excellence dans le secteur financier, se retrouve au cœur d’une polémique. Accusée par un collectif d’enseignants de la commune I à Bamako d’être responsable du retard de paiement de leurs salaires, la BNDA fait face à un défi majeur qui met à l’épreuve sa réputation.
La BNDA, institution bancaire de renom au Mali, est sous le feu des critiques. Un collectif d’enseignant dénonce des retards dans le paiement de leurs salaires et pointe du doigt la responsabilité de la banque. Une situation délicate qui met en lumière les défis auxquels sont confrontées les institutions financières réputées dans le pays.
Popularité légendaire
Il est indéniable que la BNDA jouit d’une popularité légendaire dans le secteur financier malien. Au fil des ans, l’institution a pu bâtir une solide réputation grâce à son engagement envers l’excellence dans ses services bancaires, son professionnalisme et sa gestion prudente des fonds et des ressources. Cette réputation de sérieux lui a permis de gagner la confiance du public, des entreprises et des organisations, renforçant ainsi sa position sur le marché. Cependant, cette popularité, cette réputation de sérieux et de fiabilité en tant qu’institution financière, semblent être transformées en un défi majeur auquel la BNDA fait face depuis quelques semaines.
Dans une lettre datée du 29 janvier 2024, adressée au Directeur général de la BNDA, le collectif des enseignants de la commune I du district de Bamako, affiliés à ladite institution, dénonçait le retard récurrent dans le traitement des salaires de ses membres. Décidés à faire entendre leur voix, ces enseignants menaçaient tout de même de changer de domiciliation bancaire.
Des retards explicables
En effet, le retard dans le traitement des salaires des enseignants peut être causé par divers facteurs tels que des problèmes de trésorerie au niveau de l’État, des erreurs administratives, des retards dans les transferts de fonds entre différentes institutions, ou des problèmes organisationnels au sein des établissements scolaires. En ce sens, il ne saurait être exclusivement de la responsabilité de la BNDA.
Il est donc important de ne pas nécessairement attribuer ce retard dans le paiement des salaires des enseignants à une seule et unique entité, mais de prendre en compte l’ensemble des facteurs pouvant influencer cette situation. Il s’agit de prendre en compte l’ensemble du processus de traitement des salaires, ainsi que les différentes parties impliquées, avant de pointer du doigt une entité en particulier.
Dans sa lettre, en réponse à celle du collectif des enseignants, la BNDA indique que ce « retard est imputable au délai d’encaissement des chèques qui accompagnent les états de salaire ». Selon les précisions de l’institution, « ce délai qui est de 72 heures ouvrées peut aller au-delà si le chèque revient impayé ».
Le nombre de chèques impayés
Le délai d’encaissement des chèques peut effectivement être une cause de retard dans le traitement des salaires. Par exemple, même si la BNDA reçoit les états de salaire accompagnés de chèques qui nécessitent un certain temps pour être encaissés, cela pourrait retarder la disponibilité des fonds nécessaires pour procéder aux paiements des salaires.
De plus, en raison de sa notoriété, la BNDA a un nombre de clients très élevé par rapport aux autres institutions financières du pays. Face à un volume important de chèques à encaisser, cela peut entrainer des retards dans le traitement des paiements. Surtout lorsque certains chèques peuvent être rejetés pour des raisons variées, notamment une provision insuffisante sur le compte de l’émetteur du chèque, une signature incorrecte, ou d’autres raisons similaires. Dans de tels cas, le processus d’encaissement peut prendre plus de temps, entrainant ainsi des retards dans le paiement des salaires, notamment lorsque le nombre de chèques impayés est important.
Travailler en collaboration pour identifier des solutions durables
Au regard de tous ces aspects, la notoriété de la BNDA semble jouer contre elle. En tant qu’institution financière d’importance capitale, elle est souvent pointée du doigt lorsqu’il y a des problèmes dans le secteur financier ou des retards de paiement, comme c’est le cas dans le paiement des salaires des enseignants.
Par ailleurs, il est essentiel d’analyser de façon approfondie les causes de ce retard de paiement afin de trouver des solutions à long terme, tout en tenant compte de la complexité des processus impliqués. Plutôt que de blâmer une seule institution, il est peut-être plus constructif de travailler en collaboration pour identifier des solutions durables. Il est également important de noter que la BNDA reconnait l’impact de ces retards de paiement sur les enseignants et leur famille, et elle met tout en œuvre pour améliorer la situation et garantir un paiement rapide et ponctuel des salaires.
« La BNDA fournira ses meilleurs efforts pour raccourcir le délai de traitement : afin de vous donner satisfaction », peut-on lire dans sa lettre adressée au collectif des enseignants.
Bakary Fomba
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