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Journée internationale de la Paix : au Mali, la célébration de la Minusma et l’AMANU

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Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la Paix, l’Association malienne pour les Nations Unies (AMANU) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) ont organisé, le 21 septembre dernier, une grande cérémonie au Centre International de Conférence de Bamako (CICB). Retour sur cette célébration de la paix pour le Mali et le monde.

Depuis 2012, le Mali traverse une crise multidimensionnelle. C’est dans ce contexte que l’AMANU s’est associée à la MINUSMA pour célébrer la Journée internationale de la Paix. C’était le 21 septembre 2021 au Centre International de Conférence de Bamako. Cette cérémonie marque également « la clôture d’une large campagne de sensibilisation communautaire, qui s’est déroulée avec l’accompagnement de la MINUSMA, dans les six Communes de Bamako ». C’était du 2 au 11 septembre, sous le thème : « Relevons-nous pour un Mali plus équitable et durable ».

Dans son intervention, le représentant de l’AMANU a souligné le contexte particulier dans lequel cette célébration est intervenue, notamment avec la pandémie de Covid-19 en plus de la crise sécuritaire. Par la suite, il a évoqué la collaboration de son association avec la Mission onusienne au Mali, qu’il qualifie de « naturelle». Car, se justifie-t-il, « notre organisation a pour mission de soutenir et promouvoir les idéaux et principes de la Charte des Nations Unies ». « Elle vise à aider le Mali, à soutenir le travail de l’ONU et bâtir un monde de paix, de prospérité et de justice pour tous, [mais aussi ndlr] à renforcer et améliorer les Nations Unies au Mali », a expliqué M. Kalilou Théra, représentant de l’Association malienne pour les Nations Unies.

Sens de la paix ou perception de la paix

En prélude à l’édition 2021 de cette Journée mondiale de la Paix, des jeunes maliens ont été interrogés sur l’idée qu’ils se font de la paix pour un Mali plus équitable et plus durable, révèle Alain Noudehou — représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies au sein de la MINUSMA, coordonnateur résident et coordonnateur de l’action humanitaire. Dans son discours, il a partagé trois des témoignages recueillis. Le tout suivi d’une pédagogie remarquable. « Vivement les jours meilleurs ! », formule un jeune de Kidal cité sous anonymat. Avant de continuer : « Ce que je souhaite vivement est de retrouver mes vieilles bonnes habitudes d’aller et de revenir, peu importe l’heure de la journée ou de la nuit, de voir des commerçants sans craindre les heures tardives, de laisser ma porte ouverte sans se stresser sur les imprudences ».

À Bamako, une jeune journaliste malienne donne une perspective féministe de la Paix, révèle Alain. « Le Malien en paix pour moi, c’est la garantie d’une protection pour les femmes qui constituent l’une des couches les plus vulnérables lors des conflits. La paix, c’est une opportunité de pérenniser les acquis pour l’autonomisation de la femme et de leur permettre de se battre pour un avenir meilleur », estime la jeune journaliste malienne. Elle poursuit : « La paix, à mes yeux, est source de liberté : liberté de voyager sans crainte, liberté d’éduquer avec la réouverture des écoles et liberté des activités culturelles. Et surtout la liberté d’expression sans craindre des représailles ». De ce témoignage, Alain Noudehou affirme retenir que les femmes doivent être au cœur du processus de la Paix conformément à la Résolution 1325 des Nations unies sur les femmes, la Paix et la Sécurité, mais aussi le désir de liberté.

« La paix n’a pas de prix. Nos communautés ont toujours su se côtoyer et taire leurs différences. Elles venaient à bout de conflit à travers le dialogue. Le cousinage à plaisanterie demeure, jusque-là, l’un des piliers fondamentaux de notre société. Il prouve que nous avons toujours su réconcilier nos cœurs afin de retrouver cette harmonie qui fit de nous des Maliens, des femmes et des hommes de paix », témoigne une autre personne à Kayes, citée par le représentant de la Minusma dans son discours. En commentant ces propos, le Coordonnateur de l’action humanitaire dira que « les graines de la paix sont toujours là [et qu’] il suffit de les arroser pour les voir à nouveau germer ». Cette personne, ajoute-t-il, « nous rappelle que nous possédons déjà des outils endogènes pour la résolution des conflits [qu’] il convient de ressusciter pour retrouver le chemin de la paix ».

« Le Mali souffre, mais le Mali espère triompher de cette souffrance »

Toujours dans son allocution d’une durée d’une dizaine de minutes, M. Alain Noudehou rappelle la situation des déplacés au Mali, qui sont à ces jours plus de 378 000 personnes — soit le plus grand nombre depuis 2013, selon ses dires. « Les attentes pour une paix durable, très durable, en ce moment, par ces témoignages [et] nos expériences de vie, nous savons tous à quoi ressemble la paix », a-t-il déclaré. Avant de terminer ses propos par rappeler l’engagement des Nations unies et de la Communauté internationale en faveur d’une paix plus durable au Mali et dans le monde.

Quant au représentant du gouvernement malien, Alhamdou Ag Ilyen, ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, il a commencé son intervention par « apporter les salutations et le soutien indéfectible du président de la transition et de l’ensemble du gouvernement de la République du Mali ». Il a ainsi tenu à remercier, au nom du gouvernement, les partenaires qui sont au chevet du Mali et les « invite à redoubler d’efforts pour lui [Mali ndlr] permettre de triompher de la violence et de l’obscurantisme ». À en croire ses propos, « ce qu’il faut au Mali, c’est d’extirper au sein de lui-même les germes de cette insécurité [comme la mal gouvernance ndlr], qui empêche la paix de revenir ». « Le Mali souffre, mais le Mali espère triompher de cette souffrance grâce à vous tous », a-t-il déclaré en présence des Ambassadeurs accrédités au Mali et beaucoup d’autres invités et partenaires du pays.

 « En tant que familles humaines, nous sommes face à un choix difficile : la paix ou le péril perpétuel. Nous devons choisir la paix », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans son message vidéo.

Sagaïdou Bilal


Quelques images de la cérémonie à retrouver ici sur la page de Sahel Tribune.

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