Du 11 au 13 septembre 2024, un séminaire sur la chirurgie de guerre a réuni des professionnels de santé maliens et le CICR au CHU de Kati. Cette formation vise à améliorer la prise en charge des victimes de conflits armés au Mali, tant sur le plan physique que psychologique.
Du 11 au 13 septembre 2024, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Kati a accueilli un séminaire de formation dédié à la chirurgie de guerre, organisé par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Cet événement a réuni des professionnels de santé du CICR, du CHU de Kati et de la Polyclinique des Armées, avec pour objectif commun l’amélioration de la prise en charge des victimes des conflits armés au Mali. Depuis plus d’une décennie, le pays est confronté à des affrontements persistants dans le nord, rendant cruciale la formation des praticiens pour répondre aux besoins croissants de soins liés aux blessures de guerre.
Renforcement des compétences médicales dans un contexte difficile
Le séminaire a mis l’accent sur la gestion des plaies balistiques, la stabilisation des blessés de guerre et leur traitement définitif, des enjeux majeurs dans un pays où les ressources médicales sont limitées. La formation a pour but d’améliorer les compétences des professionnels maliens face à des blessures de plus en plus complexes et graves, dues à la nature des conflits armés. « Il est crucial de mettre à jour régulièrement les compétences médicales afin de s’adapter aux réalités du terrain », a insisté le professeur Layes Touré, directeur général du CHU de Kati, tout en soulignant l’évolution des blessures observées, tant en gravité qu’en nature.
MUFUTA Gabriel, coordinateur santé du CICR au Mali, a souligné l’importance d’une approche multidisciplinaire dans la prise en charge des victimes de guerre, insistant sur la nécessité d’inclure non seulement des soins chirurgicaux, mais aussi un soutien psychologique. « La chirurgie de guerre ne se limite pas à l’acte médical, elle comprend aussi un accompagnement psychologique essentiel à la réinsertion des blessés », a-t-il déclaré. Le CICR a déjà étendu son action à d’autres régions du Mali, telles que Mopti, Gao et Kidal, dans le cadre d’une stratégie nationale visant à renforcer les capacités médicales à travers tout le pays.
Résilience et réhabilitation : des enjeux clés
Un autre aspect essentiel du séminaire a été la réhabilitation à long terme des blessés, notamment avec l’usage de prothèses pour les amputés et le traitement des séquelles psychologiques. « Le soutien psychosocial joue un rôle fondamental dans la réinsertion des victimes de conflits », a ajouté MUFUTA, en rappelant que le traumatisme psychologique est souvent négligé, mais crucial dans le processus de guérison.
Ce séminaire de chirurgie de guerre illustre la coopération renforcée entre le CICR et les institutions médicales maliennes. À travers ces formations, les professionnels de santé sont mieux équipés pour faire face aux réalités locales et aux défis posés par les conflits prolongés. Ce partenariat marque une étape importante dans l’amélioration des soins aux victimes de guerre et dans le renforcement de la résilience des populations touchées. Face à un contexte de violence persistante, cette collaboration offre une lueur d’espoir pour un avenir où les soins seront non seulement plus efficaces, mais aussi plus humains.
Cheickna Coulibaly
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