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Crise du centre: douloureuse perte pour la petite Maï

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La crise au centre du Mali tourne en tragédie pour les enfants qui sont en contact quasi permanentes avec la mort. Une situation qui rend ces âmes innocentes malheureuses. Attendez-vous à découvrir une histoire fictive qui vous fera réfléchir !

Issus de deux mondes, Maimouna et Bakalifa ont été, depuis à leur tendre enfance, de meilleurs amis avant que le sort ne décide autrement entre eux. Bien vrai que les parents de Bakalifa avaient été accueillis par ceux de Maimouna comme gardiens de leurs riches troupeaux, les deux enfants ont mené une amitié si remarquable que d’aucuns avaient pensé la possibilité qu’ils se marient. En effet, Moussa et Brakissa, père et mère de Maïmouna, étaient tout heureux du bonheur qu’éprouvait leur fille en compagnie de ce jeune garçon.

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Maï, comme l’appelait tout le monde, était l’enfant unique de ses parents. Rien ne lui était refusé compte tenu de son statut, mais aussi de son intelligence. Elle n’avait certes que 10 ans, mais avait acquis une certaine compréhension de la vie que ses parents aussi bien que d’autres connaissances la considéraient comme un génie précoce.

Cette précocité intellectuelle était sûrement le fruit de l’éducation qu’elle avait reçue de ses parents. Moussa et sa femme avait élevé cette enfant selon un régime bourgeois comme il est courant de le constater dans la plupart de nos sociétés. À dix ans, Maï comprenait mieux l’histoire de l’empire mandingue plus que maints de ses enseignants. Cela, grâce à ses nombreuses sorties dans le Mandé en compagnie de ses parents durant les week-ends. Curieuse qu’elle était, elle n’hésitait jamais à questionner sur tout ce qui lui tombait sous les yeux.

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La bataille de Soundjata contre Soumagourou Kanté lui avait été racontée par ses parents avant leur sortie sur la zone du Mandé pour constater les traces du sabot du cheval de Soundiata sur les roches dans le Kouroukanfouga. Mais pragmatique qu’elle était, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être dubitative sur certaines explications historiques. 

Durant son tourisme, elle a visité aussi la case sacrée à Kangaba. À Sikasso, 3e région du Mali, elle s’est une fois rendue au Kaarta, visita la tombe de Biton Mamari Coulibaly, roi de Ségou, fut un tour à la mosquée Djigareyber fondée par Sonny Ali Ber, feuilleta les manuscrits de Tombouctou, toucha au sabre de Bakaridjan à Dioforogo, dans la région de Ségou.

Une petite fille représentant la petite Maï devant une montre, qui représente la fuite du temps passé pour cette jeune fille, qui souffre de la mort de son meilleur ami. crédit photo: pixabay.com

 Du sud au Nord en passant par le centre, la jeune fille a eu à assouvir sa soif de découverte. Un épisode qui a été suivi par celle de l’étranger. Maï, malgré son âge et son statut de femme, a visité l’Égypte, centre de la civilisation voire de la science africaine ou du monde, elle a mis pied en France, en Russie, aux États-Unis, en Chine, etc. Partout, elle visita des lieux jugés historiques comme la Tour Eiffel, les pyramides égyptiennes, la momie de Lénine, etc.

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Toutes ces visites furent pour cette fille non seulement une capitalisation de connaissances, mais aussi des sessions de réflexion sur le monde qui ne cessait de la surprendre avec tous les actes de s’y produisent.

C’est au cours de leur séjour aux États-Unis, où Maï devrait passer, en compagnie de ses parents, un bon temps avant de retourner à leur village, que les réseaux sociaux, les médias nationaux et internationaux se remplissent de la mauvaise nouvelle de l’attaque de son village par des inconnus. Femmes, enfants, sans exception, ont tous été calcinés. Le village complètement rayé de la carte du pays. La première pensée de Maï est allée directement à son ami le plus cher, Bakalifa. Elle ne cessait de demander à ses parents si ce jeune garçon avait pu s’échapper. Mais malheureusement, parmi les corps transformés en cendre se trouvait celui de ce dernier.

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Alors, le tourisme devra prendre fin. Maï pleura de toutes ses forces. Bien vrai qu’elle soit chère à ses parents, ceux-ci n’y pouvaient rien. Maï ne fut plus cette enfant heureuse de tous les temps. Dans son village, il n’y a plus d’école ni d’administration publique. Donc ses parents sont obligés d’aller s’installer ailleurs puisque tout compte fait il ne reste plus rien pour eux dans ce village. Toutes les maisons sont parties en fumées. Maï sera inscrite dans une autre école du pays. Mais elle a eu de la peine à retrouver toute la joie qui l’animait. Un psychologue l’assistera.

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