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Une farce politique sous le soleil sénégalais

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Dans la chaleur étouffante de la politique sénégalaise, l’annonce de la nouvelle date des élections présidentielles semble n’avoir fait que jeter de l’huile sur le feu d’une opposition déjà en ébullition. Mardi dernier, tandis que le président Macky Sall tentait de calmer les ardeurs, les participants au dialogue national proposent une nouvelle date pour les élections, une partie de l’opposition s’est levée d’un bloc, criant à l’illégalité et à la fraude.

Il faut dire que la proposition du 2 juin pour la tenue des élections, assortie du maintien de Macky Sall au pouvoir jusqu’à cette date, n’a pas eu l’effet escompté. Pour les détracteurs de cette idée, c’est comme donner la clé du coffre au voleur. « Une proposition illégale et non négociable », s’époumone Amadou Ba, représentant de la Coalition Diomaye président, soutien du candidat Bassirou Diomaye Faye, actuellement en cellule.

L’opposition fulmine : « Si on nous ajoute quatre mois supplémentaires, avec en prime l’idée que Macky Sall reste aux commandes durant cette période, c’est un camouflet à la décision du Conseil constitutionnel », déclare-t-il avec colère. Et de poursuivre, pointant du doigt les manœuvres du président : « Le président veut rouvrir le chapitre que le Conseil avait clairement refermé en annulant la loi qui lui permettait de rester jusqu’au 15 décembre. C’est inadmissible et illégal ! »

Le peuple sénégalais retient son souffle

Pendant ce temps, du côté du parti PDS, c’est la fête ! Ils se réjouissent déjà de la probable réintégration de leur candidat, Karim Wade, sur la liste. Mais Babacar Gueye, constitutionnaliste et membre du collectif citoyen Aar Sunu Élections, qui a boudé le dialogue, voit rouge. Pour lui, Macky Sall est en train de se jouer des règles : « On dépasse le 2 avril et on se retrouve dans un no man’s land juridique », dénonce-t-il.

Malgré tout, Maguette Sy, du parti PDS, reste confiant. « Ces gens-là racontent n’importe quoi », s’emporte-t-il. Et d’ajouter avec arrogance : « Les choses vont suivre leur cours, rien ne peut arrêter le processus enclenché. »

Mais au-delà de ces joutes politiques, une ombre plane sur ces débats : leur totale opacité. Aucun journaliste, aucun observateur indépendant n’a pu glaner le moindre écho des coulisses de ce dialogue. Un secret bien gardé dans les salles feutrées du centre international de conférences Abdou-Diouf à Diamniadio.

Pendant que les politiciens se chamaillent, le peuple sénégalais retient son souffle, pris au piège d’une crise politique dont il ne voit pas la fin. Espérons que le décret présidentiel fixant la date des élections apportera un peu de clarté dans ce chaos.

Oumarou Fomba

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