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Publicité politique en ligne : 5 recommandations pour la réglementer (Rapport)

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Dans un nouveau rapport, publié le 11 mars 2021, Transparency International formule, à l’endroit des décideurs du monde entier ainsi que des entreprises de médias sociaux, 5 recommandations afin de réglementer la publicité politique en ligne.

Défini comme des communications numériques payantes visant à « influencer les décisions des électeurs ou des titulaires de charge politique sur des questions d’intérêt public », la publicité politique en ligne a le potentiel d’en faire encore plus, indique Transparency international dans un nouveau rapport intitulé « 
Payer pour les opinions : résoudre les risques de transparence et de responsabilité dans la publicité politique en ligne
 ».

De nos jours, la montée rapide des campagnes politiques en ligne a rendu la plupart des réglementations de financement politique obsolètes, mettant en péril la transparence et la responsabilité, explique-t-on. En 2020, plus de 3 milliards de dollars américains, soit plusieurs milliards de FCFA, ont été dépensés en publicités en ligne lors des élections générales américaines.

« Aider les politiciens moins conventionnels »

« La publicité en ligne a le potentiel de niveler radicalement les règles du jeu politiques, en donnant aux politiciens et groupes nouveaux ou moins riches une chance de se faire entendre », précise Jorge Valladares, expert en recherche et politique sur l’intégrité politique chez Transparency International et auteur du rapport.

Selon l’Organisation mondiale de lutte contre la corruption, la publicité en ligne a révolutionné le processus politique, « ouvrant un monde d’opportunités pour les acteurs politiques de se connecter aux électeurs ». 

S’agissant toujours des avantages de cette méthode, Transparency International indique que grâce à une telle publicité, « les groupes d’électeurs peuvent utiliser leurs propres voix plus efficacement pour la participation civique ». Ce n’est pas tout. « La publicité en ligne peut également aider les politiciens moins conventionnels avec moins de ressources, les libérant de la dépendance vis-à-vis de riches donateurs », précise-t-on également.

Cependant, ce moyen de communication entre les mains des hommes politiques n’est pas sans conséquence, souligne-t-on.

Campagnes de désinformation politique

Lorsqu’elles sont combinées avec des méthodes de micro-ciblages, les campagnes de désinformation politique diffusées par le biais de la publicité en ligne peuvent créer un effet puissant sur le débat public et les élections, explique Transparency International. « [ndlr] à moins que les gouvernements et les plates-formes eux-mêmes ne mettent bientôt à jour les cadres réglementaires, la publicité en ligne pourrait ouvrir les vannes pour obscurcir le financement politique, la désinformation et un débat public polarisé », souligne Jorge Valladares.

Sur la base de données IDEA sur le financement politique en 2018, le rapport précise que seuls 25 pays sur 122 fixent des limites de dépenses ou d’autres restrictions sur la publicité dans les médias en ligne.

Des recommandations

« Pour protéger les démocraties, les réglementations doivent tenir les plates-formes responsables de l’authenticité des messages politiques en ligne, exiger une transparence financière plus stricte et limiter le microtargeting à son minimum », a déclaré Jorge Valladares, auteur du rapport.

Transparency International formule plusieurs recommandations aux décideurs du monde entier ainsi qu’aux plateformes en ligne afin de réglementer les publicités politiques dans l’espace numérique. Il s’agit de faire entrer la réglementation dans l’ère numérique, d’assurer un message politique authentique, de tenir les plates-formes responsables de la transparence des publicités, de relever la barre des rapports financiers, de restreindre le micro-ciblage et d’améliorer les normes d’échange de données personnelles.  

Les entreprises concentrant entre leurs mains les marchés mondiaux de ces publicités sont Facebook, avec près de 80 % des parts dans les plateformes de médias sociaux, et Google, YouTube, etc. qui en détient près de 90 % dans les moteurs de recherche, précise ce rapport de l’Organisation mondiale de lutte contre la corruption.

Bakary Fomba

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