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Dioura, Boulkessi, Tombouctou : l’armée malienne sur tous les fronts

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Au Mali, l’offensive terroriste qui s’est intensifiée entre mai et juin 2025, loin d’annoncer la défaite, révèle au contraire la dure réalité d’un État en pleine reconstruction, sous pression mais résolu. Les Forces armées maliennes (FAMa), attaquées sur plusieurs fronts, opposent désormais une riposte mieux structurée, avec l’appui de partenaires stratégiques non-alignés. Dans ce contexte de tumulte, la Transition conduite par le président Assimi Goïta n’entend céder ni un pouce de souveraineté, ni un millimètre de terrain.

L’attaque du camp militaire de Dioura, le 23 mai, a sans doute été l’une des plus meurtrières depuis la montée en puissance des FAMa. Mais faut-il y voir un effondrement du dispositif militaire ? Non, c’est plutôt un « point de bascule » vers une réorganisation accélérée des postures défensives. En dépit des pertes – 41 soldats tombés au champ d’honneur –, c’est la leçon d’une armée confrontée à une guerre asymétrique et déterminée à en décoder les mécanismes.

À Boulkessi, le 1er juin, la réplique fut cette fois rapide et musclée. Des colonnes d’assaillants neutralisées, des opérations de ratissage aérien engagées, la zone entièrement reprise sous contrôle : les FAMa démontrent que l’expérience du feu commence à se transformer en doctrine opérationnelle. Le message est clair : plus aucune incursion ne restera sans réponse.

Quant à Tombouctou, haut lieu de l’histoire malienne, l’attentat-suicide qui a frappé son camp militaire le 2 juin visait à frapper la symbolique. Il ne l’a pas ébranlée. Au contraire, il a renforcé la détermination des autorités à ne pas céder à l’intimidation, à ne pas plier sous le choc mais à consolider l’essentiel : la présence régalienne sur l’ensemble du territoire.

Une guerre complexe, une réponse souveraine

Ce que révèlent ces attaques, c’est d’abord la montée en gamme des groupes armés terroristes, désormais mieux équipés, mieux coordonnés et infiniment plus mobiles. Mais ce qu’elles illustrent surtout, c’est le refus des autorités maliennes de traiter ce défi par la soumission. Le président Assimi Goïta a toujours défendu un triptyque d’action publique : souveraineté, choix stratégiques assumés, défense des intérêts vitaux du peuple. La guerre en cours est aussi une guerre de positionnement géopolitique.

La coopération avec la Russie et d’autres partenaires stratégiques non-occidentaux traduit une nouvelle autonomie malienne en matière de sécurité. Fini le paternalisme des alliances conditionnées. Le Mali, aujourd’hui, choisit ses alliés selon ses priorités, non selon les injonctions de chancelleries étrangères.

Les FAMa face au défi de la modernisation

Certes, les lacunes persistent : retards de renforts, faiblesses de communication tactique, dépendance aux appuis aériens. Mais ces défis sont désormais intégrés dans un programme de réforme militaire globale. Des campagnes de recrutement ciblées, des formations renforcées, des investissements lourds dans les moyens technologiques, sans oublier la mise en place d’un commandement unifié sont autant de jalons d’une armée de demain, forgée dans l’épreuve d’aujourd’hui.

Oui, des violations ont été signalées. Oui, des bavures sont à documenter. Mais ne nous y trompons pas : le Mali ne mène pas une guerre sale, il mène une guerre juste dans un environnement tordu. Là où les FAMa interviennent, c’est souvent pour libérer des localités entières d’un joug terroriste qui pille, viole, tue et impose sa loi moyenâgeuse.

À ceux qui, dans certaines ONG, veulent établir une équivalence entre bourreaux et défenseurs de la République, les autorités rétorquent par des actes : réformes judiciaires, encadrement accru des troupes, lutte contre l’impunité. Le Mali n’a pas renoncé à sa morale, il l’adapte à la dure réalité du terrain.

Une Transition sous pression, mais debout

La Transition malienne, depuis 2021, fait face à tout : sanctions, désengagements, isolements, campagnes de diabolisation. Et pourtant, elle tient. Non par obstination aveugle, mais par conviction nationale. Le président Goïta et son gouvernement n’ont jamais promis la facilité. Ils ont promis la refondation.

Et cette refondation passe par le feu. Par la résilience. Par la patience. En attendant, les FAMa se battent, les civils résistent, l’État se reconstruit, et le Mali avance, souverain et digne, face à l’adversité.

A.D


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