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Covid-19: sur la gestion des mosquées, Michel Sidibé manque d’explication

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Le Mali enregistre plus de 1000 cas positifs de coronavirus. Le ministre malien de la Santé et des Affaires sociales était l’invité de France 24 le mardi 26 mai 2020. Michel Hamala s’est prononcé sur plusieurs sujets en rapport avec la covid-19. La question du covid-organics ainsi que de la fermeture des mosquées était parmi les sujets abordés. Le ministre a fait un long développement que nous estimons non convaincants.  

Pendant que les écoles ont été fermées, les grands rassemblements interdits, les conseils des ministres tenus par visioconférence en raison du coronavirus, le Mali a tenu les élections législatives le 29 mars et le 19 avril 2020 et les moquées sont restées ouvertes. Interrogé sur ce paradoxe malien dans la prévention contre la covid-19, Michel Hamala Sidibé, ministre malien de la Santé et des Affaires sociales, a parlé, mais sans réussir à convaincre même une mouche.

Problématique de la fermeture des mosquées

 « Nous avons voulu que les mesures que nous avons prises soient socialement et culturellement acceptables », fait entendre le ministre Sidibé sur France 24, une chaîne de télévision française. Des propos qui laissent comprendre que l’urgence au Mali n’est pas la prévention de la covid-19, mais plutôt la sauvegarde des intérêts politiques ou sociaux d’une minorité de personnes. Sinon comment comprendre que devant une maladie aussi contagieuse, on réagisse par demi-mesures.

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Michel Hamala enfonce le clou en expliquant que les autorités maliennes ont voulu mettre en place des mesures susceptibles d’être mises en place dans la durée.

Décision paradoxale

Sur cette question de la non-fermeture des mosquées, le ministre de la Santé laisse entendre que le soin a été laissé au haut conseil islamique de prendre la décision. Il finit par reconnaitre que des mosquées ont été fermées et d’autres restées ouvertes. Pourquoi le soin n’a-t-il pas été laissé aux promoteurs des écoles privées de prendre la décision de la fermeture de leurs classes ? Pourquoi le même dispositif n’a-t-il pas été pris au niveau des bars et restaurants ? Or, nous savons que la fermeture de ces lieux pose problème, socialement aussi bien que culturellement.  

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Toutefois, l’ancien homme fort de l’ONUSIDA s’attèle à des précisions qui ne contribuent pourtant qu’à rendre plus confuse cette décision : « Le plus important pour nous, c’était de faire en sorte que le message passe, qu’on le transforme et qu’on fasse de ces leaders religieux des acteurs au changement, en faisant de telle sorte que la prévention, la distanciation sociale, le port du masque, le lavage des mains deviennent une réalité devant ces mosquées ».

Le secteur privé souffre

Au niveau des écoles privées aussi bien qu’au niveau des bars et restaurants, chaque personnel était susceptible d’être transformé en acteur du changement. Mais pourquoi la proposition n’a-t-elle pas été faite à ces niveaux qui pourtant subissent avec effroi les conséquences de ces arrêts forcés de leur travail. Alors, les autorités maliennes politisent le coronavirus. Ce qui explique pourquoi beaucoup de citoyens n’y croient plus.

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Michel Hamala allait mieux convaincre s’il avait avoué que les autorités maliennes ont eu peur de la force de mobilisation des religieux.

Oumarou

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