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Utilisation des dragues dans le lit du fleuve Niger
PlanèteSanté

Étude scientifique sur l’utilisation du fleuve Niger comme source d’eau potable au Mali

by Aïcha Yatabary 17 novembre 2021
written by Aïcha Yatabary 13 minutes read

Dr Aïcha Yatabary est consultante en santé publique et spécialiste des questions de santé durable, Approche One health. Dans cet article, elle réalise une étude scientifique sur l’utilisation du fleuve Niger comme source d’eau potable au Mali, mais aussi comme problème de santé publique et de développement durable (synthèse et propositions).

A/ État des lieux

Le fleuve Niger est le troisième d’Afrique par sa longueur (4200 km). Son bassin occupe une surface importante d’environ 1,2 million de km2 et est partagé par neuf états : Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigéria, Tchad, qui constituent l’Autorité du Bassin du Niger (ABN). C’est un fleuve important pour un grand nombre d’activités économiques et agricoles (culture du riz par exemple, confiée à l’Office du Niger au Mali), pour l’alimentation en eau potable et la production d’hydro-électricité.

Ce qui fait l’objet de notre étude, c’est l’utilisation du fleuve Niger comme source d’eau potable au Mali. En effet, grâce à ce fleuve, les eaux souterraines sont la principale source d’approvisionnement en eau du pays.

On note différents procédés pour cet approvisionnement : forage traditionnel (puits…) ou non (pompes…).

Cependant, malgré la création de réseaux d’adduction d’eau potable à partir des années 1990, seule une faible proportion de la population malienne bénéficie d’eau potable à partir du robinet.

Quels sont les défis auxquels les autorités maliennes sont confrontées pour la fourniture en eau potable et la gestion du fleuve Niger ? Quelles propositions pouvons-nous faire ?

I- La pollution du fleuve du Niger et les maladies de l’eau

Au Mali, seulement deux tiers de la population a accès à l’eau potable (ministère de l’énergie et de l’hydraulique du Mali, 2018).

Cette difficulté d’approvisionnement en eau potable, couplée à l’augmentation de collections d’eau insalubre, conduit à la prolifération de maladies dites de l’eau sale : paludisme, choléra, bilharziose, fièvre typhoïde, méningite, poliomyélite, qui ont une prévalence élevée au Mali et sont responsables d’un fort taux de mortalité et de morbidité.

Ainsi, on note un taux de mortalité et de morbidité élevés parmi les populations de la vallée du fleuve Niger, tout comme au sein de celles des zones humides de la région soudano-sahélienne, à cause des habitudes des populations liées à l’utilisation du fleuve Niger (consommation directe de l’eau du fleuve, défécation sur les berges du fleuve, etc.), les exposant aux maladies de l’eau sale. La diarrhée, à titre d’exemple, est la première cause de mortalité infantile au Mali.

Exemple de Mopti. Dans cette région où la vie des populations est principalement organisée autour du fleuve Niger (activités de pêche, de navigation, etc.) le choléra est endémique à poussée saisonnière.

La mortalité infantile est de 325 pour mille, élevée surtout à cause des diarrhées occasionnées par la consommation d’eau non potable, contre 237 pour mille à l’échelle nationale (IRD, 2007). N’oublions pas la malnutrition chez les enfants occasionnées par ces diarrhées dues à la consommation de l’eau sale.

II – L’assèchement, l’ensablement, l’envasement du fleuve Niger et le déficit d’eau potable

Ces phénomènes sont aussi bien les conséquences des activités de l’homme que du réchauffement climatique.

B/ Diagnostic

-Une pollution due à diverses activités industrielles, minières, agricoles, urbaines

-Un système d’assainissement défaillant

-La prolifération végétale sur le fleuve

-Les conséquences du réchauffement climatique

-Construction de barrages

I/ Pollution

1- Pollution industrielle

M. TOURE (1986) a montré que quelques indicateurs de pollution présentaient des valeurs élevées dans les rejets de certaines usines (ITEMA, TAMALI et UMPP) qui sont mises en cause dans la pollution du Niger. Ces activités industrielles entrainent le rejet dans le fleuve Niger de mercure, de cyanure, entre autres, qui sont de véritables poisons.

Exemple : Incident dans le retraitement des eaux usées de l’HUICOMA à Koulikoro : cette usine assure normalement le retraitement partiel des eaux usées et un incident dans ce retraitement a conduit à une pollution du fleuve Niger par des rejets ; les pêcheurs ont pu constater la mort de poissons suite à cet incident qui a fait encourir également des risques graves pour la santé de l’homme.

2- Pollution due aux activités minières

Sur tout un parcours de Djoulafondio, dès son entrée au Mali, à Labbézanga (frontière nigérienne), les sources de pollution sont autant diversifiées que disproportionnées et l’exploitation aurifère y occupe une place prépondérante, principalement l’orpaillage par dragage dans le lit des cours d’eau (RAPPORT SUR L’ÉTAT DU FLEUVE NIGER AU MALI, 2018).

3- Pollution due aux activités humaines

-Les sources diffuses de pollution sont au Mali, à Bamako, essentiellement d’origine agricole, liées à l’utilisation d’engrais et de pesticides en agriculture et à l’augmentation du cheptel.

-Secteur artisanal très actif : selon la chambre de métier, en 2015, plus de 1500 teinturiers exercent dans le district de Bamako dont plus d’une centaine le long des cours d’eau. Malgré les textes législatifs en matière de gestion des ressources en eaux, les populations continuent à y pratiquer des activités comme la teinture et la lessive. Certaines teinturières pratiquent directement dans le fleuve.

Les rejets d’effluents de teinturerie et de lessive dans le fleuve Niger sont importants, surtout qu’en général les activités sont menées directement dans le lit du cours d’eau. La pollution des eaux est constatée au niveau de tous les sites aménagés ou non. Au niveau des sites aménagés la pollution par la teinture se faisait sentir surtout que l’autoépuration n’était pas assurée partout.

-Défécation en plein air

Causée par un déficit de latrines, surtout en zone rurale, cette problématique entraine une contamination bactériologique du fleuve Niger, causant des maladies de l’eau sale, dont celles que nous avons évoquées précédemment. Ce fléau est connu plus largement sous le terme de péril fécal.

-Au niveau des centres urbains comme Bamako, le fleuve Niger qui est également utilisé pour le loisir, la pêche et le transport, comme dans les zones rurales est littéralement devenu le dépotoir et le milieu récepteur des déchets solides et liquides.

-L’exemple des abattoirs est prégnant, puisqu’ils constituent une importante source d’utilisation et de pollution du fleuve Niger.

-Par ailleurs, B. DIARRA (1985), a montré que les eaux de puits traditionnels des quartiers périphériques de Bamako et celles des puits situés près du fleuve, étaient polluées.

II/ Système d’assainissement défaillant

1- Défi de la croissance démographique et de la gestion des déchets

Migration vers le sud exacerbée par la crise sécuritaire au nord.

2- Insuffisance, mauvaise conception et manque d’entretien des infrastructures d’assainissement

– Bamako ne dispose pas d’un système d’égout pour une collecte adéquate des eaux usées

-Aucune station de traitement des eaux usées produites dans la ville n’existe à l’exception d’un système de lagunage fait de bassins qui reçoivent les effluents de quelques unités industrielles dont le traitement n’est pas assez efficace.

Les eaux usées brutes de toutes natures de la ville de Bamako se retrouvent donc déversées directement ou indirectement dans le fleuve Niger par ruissellement diffus ou à travers des rejets ponctuels de collecteurs des eaux pluviales.

-Prolifération des dépôts anarchiques des déchets solides qui sont charriés dans le fleuve contribuent à le polluer grandement.

-Absence de station de traitement des boues de vidange pour Bamako qui sont déversées dans la ville et ses périphéries de façon illicite ou incontrôlée occasionnant une contamination du fleuve par les collecteurs des eaux pluviales et/ou par les ruissellements pluviaux (BA, 2018).

III/ La prolifération de plantes aquatiques envahissantes

– La jacinthe d’eau forme rapidement un tapi flottant dense, capable de boucher les canaux d’irrigation et d’approvisionnement en eau, de bloquer le fonctionnement des centrales hydrauliques et de limiter le transport sur le fleuve (ADAMOU et al., 2015).

-Les nattes flottantes de jacinthe d’eau réduisent également le niveau d’oxygène dissous à un taux insupportable pour de nombreuses espèces (plantes, amphibiens, batraciens).

– Pendant l’étiage, la plante provoque l’eutrophisation des eaux sur certaines portions stagnantes réduisant considérablement la qualité de l’eau (MEAM, 2010). Les nattes de jacinthe hébergent aussi des vecteurs de maladies (bilharziose, choléra, paludisme, filariose, etc.). En outre, lorsqu’elle meurt, en plus de participer au comblement des fonds, elle libère dans le milieu tous les polluants toxiques (métaux lourds) qu’elle a eu à piéger.

IV / Impact du changement climatique

Le réchauffement climatique a un impact sur la santé globale par le biais de deux dynamiques liées à l’eau :

-Les précipitations accrues dans certaines régions favorisent la prolifération de maladies hydriques (maladies dites de l’eau sale comme le choléra, liée à la perturbation de systèmes d’épuration et de traitement de matières fécales et les maladies comme le paludisme dont les collections d’eau offrent un milieu favorable à la prolifération des vecteurs), selon le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement)

Pendant la crue (saison des pluies), le niveau de la pollution du fleuve Niger devient plus élevé à Bamako. En effet, différents déchets sont entrainés jusqu’au fleuve par les eaux de pluie :

– Ceux issus de l’activité industrielle (pollution chimique)

-Ceux issus des entrepôts qui stockent les produits agricoles (pesticides, hydrocarbures, etc.)

-Ceux issus des ordures ménagères, eaux grises, défécation en plein air, etc

Cette pollution du fleuve a des répercussions sur la santé des populations qui s’approvisionnent directement dans le fleuve en eau et en ressources halieutiques (maladies de l’eau sale…)

-La sécheresse entraîne les difficultés d’approvisionnement en eau potable, à cause de la diminution des sources d’eau profondes, toujours selon le PNUE.

Pendant l’étiage, la pollution devient plus importante, l’eau du fleuve presque stagnante, subit une forte activité des populations et des usines. En plus de ces spécificités, l’eau courante du fleuve subit une dégradation progressive de l’amont vers l’aval (M. SIDIBE, 1992, p.84).

V/ Impact des barrages hydrauliques sur la disponibilité

Les barrages qui sont construits pour des exigences économiques, ont des conséquences sur la disponibilité de l’eau potable, qu’ils compromettent parfois par :

-Evaporation des eaux accumulées

-Envasement provoqué par le faible débit de l’eau, qui altère la qualité de celle-ci

-Eutrophisation avec pour conséquences la prolifération végétale, la baisse de la quantité d’oxygène et le déséquilibre de l’écosystème concerné.

Ce déficit d’eau du fleuve entraine une pénurie d’eau potable avec les conséquences sur la santé évoquées au point précédent.

C/ Propositions

De façon générale, il faut :

-Mettre en place une gestion intégrée, systémique et transversale qui inclue les ministères de la santé, de l’hydraulique et de l’assainissement

-Augmenter le budget de l’Etat dédié à l’eau et à l’assainissement ( qui permettra de réaliser des économies induites par la baisse de la prévalence des maladies hydriques)

-Renforcer la coopération sous-régionale pour la gestion du fleuve Niger (Autorité du Bassin du Niger)

-Fédérer les initiatives privées et publiques relevant du domaine de l’assainissement et de la fourniture d’eau potable

-Eduquer pour le changement de comportement

I/ Contre la pollution du fleuve Niger

1-Industrielle, minière

– Renforcer la législation pour la protection de l’environnement

– Notion de crime écologique visant la production de déchets industriels et issus de l’activité minière

2- Agricole

-Prévention des risques, approche intégrée.

3- Pollution liée à l’activité humaine

-Construction de sanitaires, surtout en zone rurale, pour lutter contre le péril fécal

-Adapter les activités artisanales des teinturières aux exigences de protection de l’environnement et du fleuve Niger

II/ Contre le système d’assainissement défaillant

– Améliorer le système d’assainissement des eaux usées, en améliorant le nombre, la qualité et l’entretien des infrastructures

* M. SANOGO (1985) a proposé la méthode du lagunage naturel dans la lutte contre la pollution du Niger par les eaux usées de Bamako.

* Cart’eau (2020), propose :

• Mettre à jour ou mener d’études approfondies sur le système de gestion actuel des déchets solides et liquides de la ville de Bamako ;

• Affecter des zones foncières sécurisées et implantées des décharges de transit sanitaires pour les déchets solides, de décharges finales d’enfouissement de ces déchets, d’une station de traitement de boues de vidange et d’une station de traitement des eaux usées de la ville avant leur déversement dans le Fleuve Niger ;

• Former des ingénieurs de l’environnement pour la conception et la gestion des ouvrages précédemment citées ;

• Exploiter le potentiel des ressources des déchets (eau, gaz, engrais, etc.) en recouvrant et valorisant ces ressources;

• Favoriser l’émergence d’une véritable industrie de la gestion des déchets qui créera d’emplois stables à travers un entrepreneuriat social formel et soutenu par une volonté politique réelle

– Aligner la politique d’urbanisation de la ville de Bamako sur les exigences environnementales

* Intégrer les stratégies qui visent à lutter contre le changement climatique dans les politiques de développement et d’urbanisation

III/ Contre la prolifération de végétaux aquatiques

– Lutter contre l’eutrophisation du fleuve

-Limiter au mieux les conséquences de l’étiage

-Lutte mécanique par extraction et trituration

IV/ Contre l’impact du réchauffement climatique sur le fleuve Niger

– Former les populations et surtout les femmes à des techniques agricoles de conservation (qui réduisent les besoins en eau et en engrais) et favorables à l’environnement. Dans ce cadre, il serait intéressant d’envisager cette politique que l’on appelle l’Adaptation à Base Communautaire (ABC) des populations au réchauffement climatique.

-En termes de transfert de technologie, agir dans le sens de l’employabilité et de l’entrepreneuriat dans les « métiers verts », destinés à la protection de l’environnement (production et distribution d’énergie et d’eau, assainissement et traitement des déchets, professions transversales, comme les techniciens de la qualité de l’air, professions liées à la protection de la nature) ainsi que dans l’économie verte

-Favoriser le recyclage, surtout des déchets plastique

-Investir dans la culture de plantes qui favorisent la bio-séquestration du carbone

V/ Problématique des barrages hydrauliques

-Harmoniser les exigences économiques avec les réalités environnementales, dans un souci de développement durable.

Références bibliographiques

ADAMAOU R., ALHOU B. et, GARBA Z., 2015, « Impact de la pollution anthropique du fleuve Niger sur la prolifération de la jacinthe d’eau », In Journal des Sciences, Vol. 15, N° 1, 15 p.

BA Sidy. (2018). Le péril de la pollution sur le Fleuve Niger. Éditions l’Harmattan, Paris, France.

DIARRA B., 1985, « Contribution au contrôle de qualité de l’eau dans certains quartiers périphériques de Bamako », Thèse de pharmacie, Bamako

ÉTUDE CART’EAU, 2020, « Cartographie du Réseau d’Égout de Bamako et Évaluation des Deversements des Eaux Usées de la ville dans le Fleuve Niger », Rappport technique, Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée (IPR/IFRA), Mali, 52p.

SANOGO M., 1985, « Contribution à l’analyse physico-chimique des eaux usées des villes de MEZE et de BAMAKO », Étude de l’épuration par lagunage naturel, Bamako.

TOURE M., 1986, « Étude de quelques aspects de pollution de l’environnement et des risques d’exposition aux produits toxiques dans certaines unités industrielles de la zone industrielle de Bamako », Thèse de pharmacie, Bamako

Références bibliographiques

1) Diarrhée, première cause de mortalité infantile au mali :

(en) « Water quality and waterborne disease in the Niger River Inland Delta, Mali: A study of local knowledge and response », dans Health and Place, vol. 17(2), 2011, pp. 449-457.

17 novembre 2021 0 comments
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Le ministre malien de l'Industrie et du Commerce
Politique

Au Mali, les autorités adoptent des « mesures fortes » pour atténuer la hausse des prix

by Bakary FOMBA 16 novembre 2021
written by Bakary FOMBA 4 minutes read

Dans la salle de conférence de son département, le ministère malien de l’Industrie et du Commerce a tenu le 12 novembre une conférence de presse sur la mise en œuvre des mesures d’atténuation de la hausse des prix de certains produits de forte consommation.

Depuis un certain temps, le prix de certains produits de forte consommation connaît une énorme augmentation au Mali. Cela, en raison essentiellement des facteurs « exogènes combinés à un certain nombre de menaces endogènes ».

Subvention des produits

Selon les explications du ministre malien de l’Industrie et du Commerce, cette croissance du prix des produits sur le marché malien est tributaire de l’augmentation des prix sur le marché international, avec la reprise des activités économiques. Une reprise qui s’accompagne d’une forte demande des produits de base face à une offre mondiale frileuse.

Pour anticiper sur ces menaces, le gouvernement du Mali a pris des mesures fortes. Elles consistent à la subvention « direct[e] à la consommation ou à la production voire l’abandon des droits et taxes à l’importation des produits comme le sucre, l’huile alimentaire, la viande bovine, le lait », a indiqué le ministre Mahmoud Ould Mohamed.

Face aux incertitudes sur les prévisions de la campagne agricole en cours et la crise sociopolitique, le gouvernement du Mali a marqué son accord pour la « réduction de la base taxable à l’importation de 300 000 tonnes de riz, 60 000 tonnes de sucre et 30 000 tonnes d’huile alimentaire ». Cette opération, qui « coûtera 8 milliards de FCFA », se veut favorable aux populations. Surtout que la pluviométrie n’a pas été au rendez-vous dans plusieurs localités du pays.

Cette subvention entraînera une incidence budgétaire évaluée à plusieurs centaines de milliards de F CFA. Néanmoins, le ministre estime que ces mesures auront, à coup sûr, un impact positif sur le quotidien des Maliens.

Surveillance permanente des marchés

Aussi faut-il souligner que dans la même dynamique, les autorités maliennes de la transition ont pris d’autres mesures d’ordre social visant à soutenir le pouvoir d’achat des populations. Il s’agit notamment de l’harmonisation de la grille salariale, des transferts monétaires aux couches défavorisées. Des distributions gratuites de médicaments, de nourritures et d’aliments bétail, le soutien aux entreprises affectées par la Covid-19. L’abandon de la TVA à la consommation de l’eau et de l’électricité pour les tranches sociales, etc.

Pour éviter le dérapage des prix et lutter contre la spéculation, les structures techniques du département du ministère de l’Industrie et du Commerce ont accentué la surveillance des marchés. Dans ce cadre, les brigades de contrôle économiques des structures déconcentrées de la DGCC, déployées en permanence sur le terrain, ont verbalisé des contrevenants à la réglementation en vigueur et procédé à la saisie de « plusieurs tonnes de produits impropres à la consommation », a-t-on expliqué au cours de la conférence de presse.

Durant cette année, rappelle-t-on, les équipes de contrôle ont visité plus de 30 000 points de vente à travers tout le pays. Ces opérations ont permis de recouvrer plusieurs dizaines de millions de FCFA au titre d’amendes transactionnelles entièrement versées au Trésor national. En outre, ces équipes ont pu retirer du circuit de commercialisation environ 200 tonnes de produits impropres à la consommation.

Des actions favorables aux travailleurs de la COMATEX

En arrêt depuis un certain temps, le gouvernement de la transition donne l’espoir aux travailleurs de la Compagnie malienne de Textile (COMATEX-SA). Le ministre Mahmoud Ould Mohamed a annoncé des actions concrètes qui sont déjà entreprises au profit de cette industrie. Selon ses précisions, des initiatives ont été entreprises en vue de « relancer les activités de la COMATEX-SA ». L’État s’est d’ores et déjà « engagé à payer 600 000 000 FCFA au titre des salaires des travailleurs ».

Toutefois, précise-t-il, l’État conclura un contrat de performance avec la COMATEX-SA pour améliorer la gouvernance et renforcer les capacités financières afin de lui permettre d’atteindre et de maintenir son équilibre d’exploitation.

L’adoption de ces mesures démontre à suffisance l’engagement des plus hautes autorités à soutenir les populations durement éprouvées par les effets de la crise sanitaire, économique et sociopolitique — a-t-on fait savoir.

Bakary Fomba

16 novembre 2021 0 comments
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Attaque de Tessit
Sécurité

Crise sécuritaire au Sahel : week-end sanglant pour le Mali et le Burkina Faso

by Sahel Tribune 15 novembre 2021
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Au Sahel, le Mali et le Burkina Faso ont subi deux attaques ciblées contre les forces armées de défense et de sécurité. Le week-end a été sanglant pour ces deux pays du G5 Sahel.

Au Faso, au moins 19 gendarmes et un civil ont été tués, dimanche 14 novembre au cours d’une attaque d’hommes armés à Inata, dans le nord du pays, selon l’armée et le gouvernement. « Vers 5 h 30, le détachement de gendarmerie d’Inata […] a fait l’objet d’une attaque terroriste », a indiqué l’état-major des armées. « Nous avons comme bilan provisoire 20 décédés, dont un civil », a précisé le ministre de la Sécurité, Maxime Koné.

Le même dimanche, le poste de sécurité des Forces armées maliennes (Fama) à Guiré, dans la région de Nara, a été visé par une attaque d’hommes armés. Une attaque dont le bilan provisoire était de 4 morts et 14 blessés, côté armée malienne, et 6 morts, côté assaillants.

Barkhane au secours !

Pendant le même temps, la France communique sur sa bonne coopération avec l’armée malienne pour la sécurisation du territoire malien. Suite à cette attaque contre la position des FAMa, la France affirme avoir été appelée au secours : « Lors de cette attaque, la force Barkhane a été sollicitée par les forces militaires maliennes pour un renfort aérien. Une patrouille de deux avions de chasse et un ravitailleur français se sont rendus rapidement sur la zone afin d’assurer la surveillance et la sécurisation du site ».

Elle se félicite du soutien envoyé par @BARKHANE_OP qui, à la demande des FAMa, a rapidement envoyé un renfort aérien. Ce genre de réaction rapide illustre la solidité du partenariat entre frères d’armes 🇲🇱 et 🇫🇷. #ensemble 🤝

— La France au Mali (@FranceauMali) November 15, 2021

La France estime que « cette opération illustre l’intervention de la force Barkhane aux côtés des FAMa afin de mener ensemble les actions contre des groupes armés terroristes ».

Des interrogations

Ces attaques quasi simultanées contre ces deux armées donnent, cependant, à s’interroger sur le mode opératoire des groupes armés terroristes qui évoluent dans cette région, où, en plus des armées nationales, des forces armées partenaires sont présentes. Faut-il donc comprendre que les djihadistes sont mieux organisés que toutes ces forces militaires présentes sur ce territoire ? Leur interconnexion serait-elle si bien établie qu’ils sont en mesure de planifier des attaques simultanées dans différents pays et créer la psychose ? Se profiteraient-ils des crises politiques qui existent dans certains de ces pays pour mieux s’enraciner ?

Outre ces aspects, notons que ces attaques ont lieu alors que l’Opération Barkhane, en phase de réorganisation, quitte certaines de ses positions au Mali. Cela afin de concentrer ses efforts sur la zone des trois frontières (Mali-Niger-Burkina Faso). Une zone où les attaques deviennent de plus en plus récurrentes et où des voix se lèvent de plus en plus contre la présence de l’armée française.

La rédaction

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Des manifestants à Glasgow
Planète

Pacte climatique de Glasgow : les populations les plus vulnérables abandonnées « en plein vol » ?

by Chiencoro 14 novembre 2021
written by Chiencoro 4 minutes read

Après deux semaines de négociations, les rideaux de la COP26 sont tombés à Glasgow, en Suisse, ce samedi 13 novembre 2021. Un consensus partiel, dénommé « Pacte climatique de Glasgow », a été obtenu entre les dirigeants de près de 200 pays. Mais les critiques montrent déjà que les populations vulnérables sont abandonnées « en plein vol » par les pays les plus riches.

Au cours de cette conférence sur le climat, les parties ont déploré l’état de « promesse non tenue des pays riches de donner 100 milliards de dollars américains chaque année [ de 2015 à] 2020 pour aider les moins riches », conformément à l’Accord de Paris de 2015.

Dans la matinée du samedi, le président de la COP26, Alok Sharma, a ainsi exprimé la nécessité de prendre des décisions courageuses face à l’urgence climatique. « C’est le moment de vérité pour notre planète, nos enfants et nos petits-enfants », a-t-il déclaré. Ce moment de vérité ne saura voir le jour qu’à travers des décisions courageuses et des volontés accrues pour leur mise en œuvre. Or, le manque de réelle volonté constitue toujours le véritable handicap dans la lutte contre les effets du changement climatique.

C’est dans ce contexte que la COP26 était très attendue afin d’inciter les plus riches à assister de fait les plus pauvres dans leurs efforts d’adaptation. Mais hélas, comme les précédentes, cette conférence semble avoir échoué à unir les cœurs autour d’un idéal. Alors que des dirigeants du monde ont décidé au cours de ces deux semaines de discussion d’accélérer les efforts « visant à réduire progressivement l’énergie au charbon et les subventions inefficaces aux combustibles fossiles », d’autres montrent encore leur griffe.

Une véritable trahison ?

« Comme redouté, la COP26 s’est avérée être une COP de pays du Nord, qui reflètent donc les priorités des pays riches », regrette Aurore Mathieu du Réseau Action Climat. Alors que, poursuit-il, les impacts réels du changement climatique sont de plus en plus sentis et les besoins d’adaptation des pays les plus vulnérables augmentent. Malgré cet état de fait, « les pays riches ne sont pas parvenus à démontrer une réelle solidarité », a-t-il déploré. Avant de pointer le refus de ces pays riches « de venir en aide aux pays du Sud sur le financement des pertes et dommages ».

Pour M. Aurore Mathieu, cette situation déplorable doit être qualifiée d’une « honte et [d’une] véritable trahison pour les millions d’hommes et de femmes dont la survie est menacée par les conséquences du changement climatique ».

Les critiques contre cette COP26 n’en décolèrent pas. Armelle Le Comte, d’Oxfam France, ne va pas avec le dos de la cuillère. A l’en croire, « cette COP26 abandonne les populations les plus vulnérables en rase campagne ».

Tout en appréciant le fait que pour « la première fois, un objectif pour le financement de l’adaptation » ait été convenu, il estime que cet « engagement à doubler les financements pour l’adaptation reste très insuffisant par rapport aux besoins et à ce que demandaient les pays en développement ». Il ajoute : « Quant aux pertes et dommages, l’issue est dérisoire et montre que les pays riches ont tourné le dos à la souffrance de millions de personnes ».

Passer en mode urgence

Cette problématique de manque de volonté politique ou de solidarité entre les pays riches et les moins riches a été également déplorée par Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies. Il estime qu’« il est temps de passer en mode urgence ». Car, selon lui, la «  bataille climatique est le combat de nos vies et ce combat doit être gagné ».

C’est sûrement en ayant conscience de cette urgence que les États unis et la Chine, tout en saluant les « efforts importants déployés dans le monde pour faire face à la crise climatique », déplorent également « un écart important entre ces efforts, y compris leur effet global, et ceux qui doivent être déployés pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris ». Notamment l’article 2 qui exhorte les États à « maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en deçà de 2 degrés C et de poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5 degré C ».

Pour atteindre cet objectif, les deux parties entendent mener plusieurs actions communes : « Les deux parties ont l’intention de saisir ce moment critique pour s’engager dans des efforts individuels et combinés accrus pour accélérer la transition vers une économie mondiale nette zéro ».

Chiencoro

14 novembre 2021 0 comments
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Des militants manifestent le vendredi 12 novembre 2021 à Glasgow
Planète

Que retenir de la COP26 ?

by Sahel Tribune 14 novembre 2021
written by Sahel Tribune 8 minutes read

À Glasgow, la COP26 a fermé ses portes. La conférence a connu une affluence record. Mais le succès d’une COP ne se mesure ni au nombre de ses participants, ni à celui des déclarations produites.

Il se juge à sa capacité d’accélérer l’action climatique sur le terrain. En la matière, que peut-on retenir de cette 26e édition ?

Un accroissement timoré des objectifs de réduction d’émissions

Le rendez-vous de Glasgow constituait un point d’étape important dans le calendrier de l’accord de Paris signé en 2015 lors de la COP21. Tous les pays participant à l’accord devaient en effet actualiser leurs « contributions nationales », autrement dit leurs objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre à l’horizon 2030.

Le bilan apparaît mitigé. Le verre n’est pas totalement vide : dans leur majorité, les pays ont bien actualisé leurs contributions, certains comme la Chine à quelques jours de la conférence, ou même, à l’instar de l’Inde, pendant la conférence.

D’après le décompte des Nations unies, ces contributions marquent un progrès relativement au jeu déposé lors de la signature de l’accord de Paris. Elles permettraient d’économiser en 2030 de l’ordre de 4,8 Gt d’émission (-8 %) par rapport aux contributions de 2015.

Ce gain reste toutefois très insuffisant pour nous mettre sur une trajectoire de réchauffement conforme aux objectifs de l’accord de Paris – moins de 2 °C, et si possible 1,5 °C.

Si toutes les contributions étaient réalisées, les émissions mondiales dépasseraient en 2030 d’un peu plus de 10 % leur niveau de 2010 alors qu’il faudrait les réduire de 45 % pour être sur une trajectoire limitant le réchauffement global à 1,5 °C.

Difficile convergence sur le financement, avancée sur les mécanismes de marché

Réévaluer les objectifs, c’est bien. Mettre en place les outils permettant de les atteindre c’est mieux. La COP26 a dû ainsi se saisir de deux dossiers épineux en la matière : les financements internationaux, auxquels se sont engagés les pays développés à hauteur de 100 milliards de dollars par an ; les mécanismes de marché prévus à l’article 6 de l’accord de Paris (soit un système d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre entre des pays gros émetteurs et d’autres moins émetteurs).

D’après le dernier bilan réalisé par l’OCDE, il manque vingt milliards de dollars sur les 100 promis par les pays développés au titre de la « justice climatique ». Le déficit est notablement important pour le financement des projets d’adaptation.

Ce point de discorde entre pays développés et pays moins avancés a été la principale cause de la prolongation de plus de 24 heures de la conférence. Le communiqué final indique que les engagements complémentaires pris durant la conférence ne permettent pas de totalement combler ce déficit. Pour Patricia Espinosa, à la tête de l’équipe des Nations unies en charge des négociations, les 100 milliards de dollars pourraient cependant être levés dès 2022 si tout se passe bien.

Lors des précédentes COP, les pays n’avaient pas réussi à s’accorder sur les règles permettant de mettre en place le dispositif d’échange de quotas ou de crédits d’émission facilitant l’atteinte des objectifs de réduction d’émission. Les principaux points de blocage (risques de double comptage, intégrité du mécanisme) ont pu être levés.

L’avancée est importante, car l’émergence d’un prix du carbone permettrait d’accélérer les réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Reste à la concrétiser sur le terrain, ce qui prendra un certain temps, les règles étant passablement compliquées.

Deux avancées qui comptent : méthane et sortie des énergies fossiles

Réduire les émissions de méthane est l’une des actions ayant un impact le plus rapide sur le réchauffement. Le méthane a une durée de séjour relativement courte dans l’atmosphère (12 ans en moyenne). Chaque tonne rejetée a un pouvoir de réchauffement bien plus élevé que le CO2. L’Agence des Nations unies pour l’Environnement (UNEP) estime qu’une action de réduction précoce permettrait de réduire de 0,3 °C le réchauffement global d’ici 2050.

L’appel a été entendu. L’initiative jointe États-Unis/Union européenne réunit plus de cent pays qui se sont engagés à réduire d’au moins 30 % leurs émissions de méthane d’ici 2030. Certains gros émetteurs manquent à l’appel, comme le montre le graphique ci-dessous. L’initiative portera pleinement ses fruits si ces pays la rejoignent. Ils y sont incités par le communiqué final de la COP qui, pour la première fois, mentionne l’enjeu de la réduction des émissions de méthane.

C. de Perthuis (à partir des données PBL 2020), CC BY-NC-ND

Autre innovation du communiqué : on y évoque – timidement et pour le seul charbon utilisé dans les centrales électriques – la sortie des énergies fossiles. C’est une petite révolution culturelle dans le monde des négociateurs du climat. Il avait été impossible d’introduire une telle référence dans le texte de l’accord de Paris.

Plus important que quelques lignes du communiqué, la sortie des énergies fossiles s’est inscrite au cœur des débats. On en parle enfin sans faux-semblants, ce qui met sur la sellette les grands producteurs et exportateurs de ce type d’énergie.

Cela crédibilise les déclarations en provenance du monde financier, notamment celle commune aux États et aux agences de développement qui proscriront dès 2022 les financements publics de projets de développement des énergies fossiles.

Autre innovation porteuse : le Costa Rica et le Danemark ont lancé une initiative destinée à arrêter la délivrance de nouveaux permis d’exploration de pétrole et de gaz.

La grande oubliée de la conférence : l’agriculture

Si les questions énergétiques sont mieux traitées par la COP, ce n’est pas le cas des enjeux agricoles. L’envolée des prix des matières agricoles de base rappelle pourtant la vulnérabilité de l’agriculture face au réchauffement climatique.

Il y a urgence à accroître la résilience des systèmes agricoles en développant l’agroécologie qui favorise par ailleurs la baisse des émissions de méthane et de protoxyde d’azote. Cette problématique, cruciale pour la sécurité alimentaire, reste aujourd’hui malheureusement périphérique.

Tant que l’enjeu agricole ne sera pas pleinement intégré, les déclarations tonitruantes sur la fin de la déforestation tropicale resteront peu crédibles : on n’arrêtera pas la déforestation par des déclarations d’intention, mais en agissant sur les causes du processus.

L’extension des usages agricoles en constitue le premier facteur. Pour l’interrompre, il faut trouver des alternatives économiquement viables et socialement justes pour les agriculteurs présents sur les fronts de déforestation.

La bonne surprise de la quinzaine : le dialogue Chine/États-Unis

Ce fut une réelle surprise. Tous les signaux étaient au rouge. Les négociateurs évoquaient avec nostalgie l’époque révolue de la conférence de Paris où l’axe sino-américain avait été un puissant facilitateur.

À Glasgow, les négociateurs en chef des deux pays se sont invités à la tribune. Ils s’y sont succédé pour présenter, le 10 novembre 2021, un communiqué commun promettant notamment une accélération de l’action dès 2022 en ce qui concerne les réductions de méthane et le retrait des énergies fossiles.

Si ces réductions se concrétisent, l’impact direct est loin d’être négligeable. Les deux pays comptent encore pour 40 % des émissions mondiales. La reprise du dialogue pourrait aussi avoir un effet d’entraînement sur le reste du monde. C’est important, car le « Reste du monde » a pris, depuis le début de la décennie 2010, le relais de la Chine comme premier contributeur à l’accroissement des émissions globales, ainsi que le montre le graphique ci-dessous.

C. de Perthuis (à partir de Olivier J.G.J. et Peters J.A.H.W. 2020, Trends in global CO₂ and total greenhouse gas emission : 2019 report, Report 4068. PBL Netherlands Environmental Assessment Agency, The Hague), CC BY-NC-ND

Rendez-vous à Charm el-Cheikh

Dans la chorégraphie propre aux sommets climatiques, l’impression est donnée qu’une brochette de chefs d’État, se rencontrant le temps de faire une belle photographie, aurait le pouvoir de décider du scénario climatique dans lequel le monde va s’engager.

La réalité est assez différente : les COP apportent un cadre et donnent des impulsions, mais c’est bien entre les COP que se décide l’action climatique.

Cette action est de plus en plus portée par deux moteurs.

Sous l’angle économique, la triple baisse des coûts des énergies renouvelables, du stockage de l’électricité et de la gestion intelligente des réseaux, élargit la gamme des alternatives aux énergies fossiles.

Au plan sociétal, la mobilisation de la génération montante, présente à Glasgow pour dénoncer le « bla-bla » des vétérans de la COP, continuera à exercer une pression croissante après la clôture de la conférence.

Ce double moteur économique et sociétal va pousser à l’accélération de l’action climatique d’ici la COP27, programmée fin 2022 en Égypte. Pour apprécier si les impulsions données à Glasgow se sont concrétisées, rendez-vous à Charm el-Cheikh…

Christian de Perthuis, Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation
14 novembre 2021 0 comments
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Les autorités traditionnelles, coutumières et religieuses du Mali
Politique

Au Mali, le soutien des autorités coutumières et traditionnelles à la transition

by Sahel Tribune 13 novembre 2021
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Dans la salle des Banquets de Koulouba, le Président intérimaire Col. Assimi Goïta a rencontré, ce vendredi 12 novembre, les autorités traditionnelles, coutumières et religieuses du Mali. Au cours de leurs échanges, portés sur les défis et enjeux socio-politiques auxquels le pays est confronté, les deux parties accordent leur voix pour une transition prolongée.

Estimant être « longtemps mis de côté » dans les prises de décision de gouvernance, les chefs traditionnels et coutumiers des 19 régions du Mali et du district de Bamako ont félicité le Colonel Assimi Goïta et son Premier ministre Choguel Maïga d’avoir organisé cette rencontre avec eux. « Du jamais vu dans notre pays », ont-ils salué l’initiative.

Pour rappel, au cours du mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, édition 2021, le chef de village de Bafoulabé (Kayes) a exprimé son indignation face à leur mise à l’écart dans la gestion du problème de l’esclavage par ascendance qui sévit dans la première région depuis quelque temps. C’est pourquoi au cours de cette rencontre, les représentants locaux ont exhorté le chef de l’État à toujours les concerter pour une meilleure résolution des problèmes du Mali.

Nécessité absolue ?

À l’unanimité, ils ont exprimé leur volonté de voir la durée de la Transition prolonger, jusqu’à l’apaisement du climat social, politique et sécuritaire dans le Mali. Cette revendication devient, selon El Hadji Djibril Diarra, patriarche des familles fondatrices de Koulikoro, une nécessité absolue du moment où elle vient de la majorité du peuple malien. « La démocratie, c’est la loi de la majorité. Nous qui sommes présents ici aujourd’hui, nous sommes la majorité et nous demandons la prolongation de la transition », a-t-il déclaré.

Aussi, faut-il rappeler que des voix se lèvent depuis quelques mois pour demander une prolongation de la transition. On se souvient de la grande mobilisation du mouvement anti-politique française « Yerewolo debout sur les remparts », à la place de l’indépendance de Bamako, vendredi 29 octobre 2021. Une manifestation qui a mobilisé des milliers de Maliens pour réclamer cette prolongation.

Les autorités coutumières et traditionnelles, présentes à Koulouba, ont lancé un appel pressant aux Maliens à se donner la main pour la réussite de la transition, quelle qu’en soit sa durée. Car « le Mali avait dérouté, mais le Président de la transition et son équipe sont en train de le remettre sur les rails », a soutenu Zantigui Diakité, chef de la délégation de Bougouni qui estime cela important pour éviter aux Maliens de se « tromper de choix » de nouveau, lors des prochaines échéances électorales.

Deux poids, deux mesures

Le Chef de l’État a salué la présence de ces légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses aux côtés des autorités de la transition. « Votre engagement au quotidien est une chance énorme pour l’équilibre social qui est un facteur déterminant au sein de toute collectivité », a déclaré le président de la Transition. Il a exhorté ces autorités à poursuivre leur dynamique de soutien à « l’État en général et à la transition en particulier ».

Le Président Goïta a réconforté les chefs de village en s’engageant à leur octroyer, dans un avenir très proche, en plus d’un macaron, un drapeau que chacun fera flotter « en un endroit visible de sa maison, de préférence à la porte d’entrée ou au milieu de la cour ».

D’ores et déjà, le Premier ministre ainsi que le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale ont fait savoir un éventuel report des élections du mois de février en raison de certains défis auxquels le pays fait face. Mais la Communauté internationale exige toujours le respect du calendrier électoral. Des sanctions visent déjà les autorités maliennes de la transition. À cela, s’ajoute la position de certains partis et regroupements politiques qui restent encore opposés à la prolongation de la transition.

La rédaction

13 novembre 2021 0 comments
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Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
Sécurité

Abdoulaye Diop en Russie: « Quelle que soit la gravité des problèmes, qu’on respecte la souveraineté du Mali »

by Chiencoro 13 novembre 2021
written by Chiencoro 4 minutes read

Ce jeudi 11 novembre 2021, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale était en visite en Russie. Le diplomate Abdoulaye Diop et son homologue russe Lavrov ont réaffirmé leur volonté de renforcer la coopération historique entre les deux pays.

« Le Mali n’a rien à cacher en venant à Moscou. Nous sommes là pour réaffirmer notre volonté de travailler avec la Fédération de Russie pour le renforcement de notre coopération », a déclaré lors de sa visite en Russie le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale — Abdoulaye Diop.

Cette coopération entre le Mali et son plus vieux partenaire de l’époque soviétique devra prendre en compte les préoccupations des Maliens pour la défense de « leurs intérêts, l’unité, l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali ». Elle doit aussi s’intéresser au renforcement de la stabilité du pays et viser également à trouver « une relation gagnant-gagnant sur le plan économique et commercial » entre les deux vieux amis.

« Premiers responsables de la sécurité »

Le ministre a été on ne peut plus clair bien qu’il jette des pierres dans le jardin des « ennemis » de la nation malienne. Selon ses précisions, il est important aujourd’hui de mettre le Mali à l’abri de la mise en œuvre des plans de partition de son territoire. Des plans qui existeraient depuis des années.

Pour preuve, le diplomate malien fait l’état de la situation sécuritaire du pays : « L’État malien enregistre pratiquement sur 80 % de son territoire, à différents niveaux, des attaques terroristes, des conflits intercommunautaires et des situations d’instabilité et d’insécurité ». A ses dires, « Aujourd’hui, sur les 19 régions au Mali, seules 5 seront en mesure d’organiser des élections. Pour le reste, il faut que nous travaillions à leur sécurisation, à l’augmentation d’un niveau minimal de sécurité afin de créer des conditions sécuritaires de tenue d’élections », a souligné M. Diop.

Des situations qui justifient le bien-fondé de la volonté des autorités maliennes de réactiver la coopération entre le Mali et la Russie, surtout sur le plan de la Défense et de la Sécurité. Cette coopération devra permettre aux « forces de défense et de sécurité d’être les premiers responsables de la sécurité du Mali ».

« Risque de pénétration terroriste »

Alors que des partenaires « lâchent le Mali en plein vol », la Russie n’hésite pas à manifester sa bonne volonté à accompagner ce pays confronté à une crise multidimensionnelle. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, rappelle la décision des autorités françaises de se retirer du Mali. Une décision qui se concrétise déjà avec « la fermeture de trois bases militaires sur cinq, justement dans les zones où les groupes terroristes sont les plus actifs ».

M. Lavrov estime donc important de prêter main-forte aux autorités maliennes. « Nous comprenons la nécessité de renforcer le potentiel de lutte anti-terroriste » du Mali, affirme le ministre russe des Affaires étrangères. Avant de rassurer son hôte du jour : « Nous allons faire tout ce qui est possible pour éviter que la menace terroriste pèse sur la structure de l’État, puisqu’il y a un risque de pénétration terroriste dans le nord du pays ».

Toutefois, le ministre Diop met en garde les détracteurs du gouvernement. Il précise à cet effet que « le Mali n’est pas en train de sous-traiter sa sécurité ». Au contraire, le pays « veut avoir les capacités nécessaires pour pouvoir assurer sa sécurité et, dans ce cadre, il est absolument nécessaire pour le Mali de diversifier ses partenaires ». Dans ce cadre, aucune discrimination n’animerait les autorités maliennes de la transition : « Tous les partenaires, tous les amis qui le souhaitent et qui ont la capacité de pouvoir aider le Mali seront les bienvenus pour l’aider à trouver ses capacités ».

Respecter la souveraineté du Mali

M. Lavrov indique également l’intention de la Russie « de soutenir le Mali au Conseil de sécurité de l’ONU pour chercher une voie de résolution pour les conflits en Afrique ». Il exhorte le Conseil de sécurité à trouver à ces conflits « une solution sur la base de la Charte de l’ONU, excluant toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures et trouvant des solutions de dialogue pacifique ».

Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, invite les partenaires du Mali, notamment la CEDEAO, l’Union africaine, les Nations unies, à « faire preuve de plus de compréhension » de la situation malienne. A l’en croire, « les sanctions imposées [sur le Mali] lors du dernier sommet de la CEDEAO n’aident pas à avancer. Ces sanctions ne peuvent que fragiliser une situation qui est déjà complexe ». Et d’ajouter : « Ce dont le Mali a besoin aujourd’hui, c’est d’écoute, de compréhension, de partenariat et d’accompagnement ».

M. Diop n’en décolère pas. Il estime : « Quelle que soit la gravité des problèmes, qu’on respecte la souveraineté du Mali, qu’on permette aux Maliens, par leur génie propre, de pouvoir trouver des solutions » aux problèmes qui les assaillent.

Chiencoro

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