Alors que le Mali fait partie des pays disposant d’importants réseaux routiers dans la zone ouest-africaine, le constat reste amer quand à l’état et la durée des routes dans ce pays sahélien. Surtout dans la capitale Bamako, au point que la circulation devient de plus en plus un calvaire pour les usagers de ces voies.
Au Mali, on assiste à une dégradation accélérée des voies publiques. Aussitôt construites, les routes se dégradent. Une situation qui donne souvent lieu à une grogne sociale. Un phénomène qui suscite des interrogations aussi bien sur la construction que l’entretien de ces réseaux routiers.
« Aujourd’hui, c’est un calvaire de circuler à Bamako à cause de l’état lamentable de certaines artères », déplore Khalifa, taximan basé à Kalaban Coro, quartier au sud-est du district de Bamako.
Risques
Bien que le réseau routier joue un rôle vital dans l’économie malienne, l’état des infrastructures routières laisse à désirer. Surtout à Bamako, capitale politique et économique du pays, où toutes les activités importantes se passent. Si ces routes, autant urbaines que rurales, ne sont pas correctement entretenues en temps opportun, elles se dégradent inexorablement, entraînant ainsi une augmentation des coûts d’exploitation des véhicules, un accroissement du nombre d’accidents et une baisse de la fiabilité des services de transport.
Ces routes, qui constituent un très important investissement national, doivent être entretenues pour que leur état demeure satisfaisant et pour qu’elles offrent une sécurité suffisante à des vitesses appropriées et à un faible coût pour les usagers. Leur entretien tardif ou insuffisant se traduira par une augmentation des coûts et réparation, par des coûts de circulation plus élevés, des désagréments accrus pour les usagers et une détérioration de la sécurité.
Principales causes
Au Mali, il n’est pas rare de voir des citoyens rendre les travaux des routes potentiellement dangereux tant pour les ouvriers que pour les usagers de ces rues. Cette situation constitue une charge énorme pour l’État qui fait face à leur entretien ou reconstruction. Mais face à ces pratiques nuisibles, les autorités semblent ignorer leur rôle.
Au cours d’une séance plénière du Conseil national de transition (CNT), tenue le 21 octobre 2021, les principales causes de dégradation de nos routes ont été évoquées.Pour la Commission des Travaux publics des Douanes, de l’Habitat et des Transports de l’organe législatif de la transition, « le mauvais état général du réseau routier s’explique notamment par un déficit d’entretien ; l’insuffisance des ressources allouées au secteur ; la mauvaise qualité des travaux de construction des routes ; les effets de la surcharge des véhicules de transport qui accélèrent la dégradation des routes ; l’insuffisance du contrôle et de la pénalisation des surcharges ». À ceux-ci, s’ajoutent d’autres facteurs dégradants, comme l’eau constituent également des causes de destruction des routes au Mali.
Mais, à en croire Mme Dembélé Madina Sissoko, ministre des Transports et des Infrastructures « l’état défectueux des routes au Mali n’est pas une fatalité ». Elle pense que « cet état peut être changé avec le concours de tout le monde ». Pour une meilleure sécurité routière et la pérennité des voies publiques, la prise en charge des voies publiques doit être une priorité pour tous les usagers. La nécessité de protéger le réseau routier et le conserver en bon état est d’une importance capitale, même si leur entretien exige un certain nombre de compétences aussi bien techniques qu’organisationnelles.
Bakary Fomba
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