Après la récente visite d’une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, c’est le tour de celle du Conseil de sécurité des Nations unies depuis ce samedi 23 octobre. Si les autorités maliennes semblent œuvrer pour une prolongation de la transition, la Communauté internationale semble au contraire toujours attachée au respect du délai.
En séjour dans le pays depuis le 23 octobre, la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU a rencontré la société civile, les autorités de la transition, les parties signataires de l’Accord ainsi que les représentants de la médiation internationale. À l’ordre du jour : l’évolution du processus de la transition, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, entre autres.
Après leur arrivée, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujaric, a expliqué que cette visite a pour objectif principal de veiller « à ce que la transition au Mali se déroule comme prévu, de poursuivre la conversation sur les effets du terrorisme et du changement climatique au Sahel et de voir comment le Conseil peut au mieux soutenir la région ».
Au cours de cette « mission de solidarité et d’écoute », la délégation onusienne a indiqué avoir confiance aux autorités maliennes au sujet du respect du délai de la transition. Elle exhorte également les autorités maliennes à tenir les élections dès que possible.
Cette visite de la délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies, malgré qu’elle soit une tradition depuis l’institution de la MINUSMA, est tenue cette année dans un contexte encore plus particulier. Elle survient dans un contexte de quasi-crise diplomatique entre le Mali et la France, laquelle, pour rappel, est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies.
La Communauté internationale saura-t-elle accepter… ?
Depuis l’allocution du Premier ministre Choguel Maïga, prononcée à la tribune des Nations unies, les pressions et les visites se multiplient au Mali. La semaine dernière, le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Nana Akufo Addo, était également à Bamako. C’était avec le même message consistant à rappeler aux autorités actuelles du pays le respect du délai initial de la transition.
« La meilleure transition est une transition de courte durée », a indiqué la délégation au terme de sa visite. Une phrase qui traduit le principal objectif de cette mission onusienne au Mali, venue pour « écouter et accompagner » les autorités de la transition. Mais tout en restant derrière la décision de la Cédéao et de l’Union africaine.
Or, il y a plusieurs signes qui montre, pour qui veut voir, que les autorités maliennes sont déterminées plus que jamais à aller vers la prolongation de la durée initiale du délai de la transition. C’est sans doute dans cette perspective que des manifestations de soutien à la transition et sa prorogation ont lieu dans la quasi-totalité des régions du pays. Même lors de l’accueil du président en exercice de la Cédéao, le 18 octobre dernier, on pouvait lire les mêmes demandes sur des banderoles tenues par des citoyens maliens, à l’aéroport et plusieurs endroits sur le trajet de la délégation sous régionale. La Communauté internationale restera-elle attachée au respect du délai initial pour combien de temps ? Saura-t-elle au final accepter la volonté des autorités et des Maliens de prolonger la transition ?
La rédaction
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