Depuis l’attaque terroriste du 25 juin, qui a coûté la vie à vingt soldats et à un civil, l’armée nigérienne mène une riposte d’une violence inouïe, laissant des dizaines de victimes chaque jour. Les djihadistes ont frappé près du village de Tassia, dans le département de Téra, à la frontière burkinabée. En réponse, l’armée nigérienne a annoncé, jeudi 4 juillet, avoir éliminé « plus de 100 terroristes » lors d’opérations aériennes et terrestres.
Dans son dernier bulletin, l’armée du Niger a assuré que « les opérations terrestres et aériennes se [poursuivaient] pour neutraliser le groupe terroriste responsable de l’attaque de Tassia ». On imagine les hélicoptères tourbillonnant dans le ciel, les drones zébrant l’horizon et les troupes au sol avançant avec une détermination farouche. Une guerre sans répit, sans merci.
Stratégie de terre brûlée
Le 25 juin, une coalition de groupes armés a semé la mort près de Tassia. Vingt soldats d’une opération antiterroriste et un civil ont été tués. Une violence qui semble sans fin, un cycle de représailles et de contre-représailles. L’armée nigérienne, dans sa riposte, a abattu « plusieurs dizaines de terroristes », une vengeance rapide et brutale.
Depuis cette attaque, la région frontalière du Burkina Faso est en ébullition. Entre le 30 juin et le 3 juillet, des opérations à Kolman, Dougouro, et Bankilaré ont permis de « neutraliser huit terroristes » et d’en arrêter dix-neuf autres. Le 1er juillet, une frappe de drone a tué « au moins 20 terroristes » et détruit leur logistique à proximité de Kokoloko, une vallée devenue un champ de bataille. Le sang coule et les statistiques s’accumulent dans une sinistre comptabilité.
Les raids et les fouilles se succèdent, créant une atmosphère de guerre permanente dans cette région. Le 26 juin, l’armée avait déjà annoncé avoir tué « une trentaine de terroristes » dans la même zone, détruisant leurs moyens de guerre lors d’un raid aérien. Une série d’actions militaires qui semblent répondre à une stratégie de terre brûlée.
Les opérations militaires ne suffisent pas à ramener la paix
Le Niger, dirigé par des militaires depuis le coup d’État de juillet 2023, doit également faire face aux violences de Boko Haram et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) dans son sud-est. Le pays est en proie à des conflits multiples, chacun nourrissant l’autre, dans une spirale infernale.
Ces événements nous rappellent à quel point la situation au Sahel est complexe et désespérante. Les opérations militaires, aussi nécessaires soient-elles pour neutraliser les menaces immédiates, ne suffisent pas à ramener la paix et la stabilité. Il est urgent de trouver des solutions durables, d’apporter des réponses politiques et économiques pour arracher cette région au cycle infernal de la violence.
En attendant, le sang continue de couler, les chiffres des victimes s’accumulent, et la population locale, prise au piège, tente de survivre dans un environnement de plus en plus hostile. Les bruits des balles et des bombes résonnent dans les vallées et les plaines du Niger, tandis que les espoirs de paix semblent toujours plus lointains.
Oumarou Fomba
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