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Niger : plusieurs enfants tués ou recrutés par des groupes armés

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Dans la crise sécuritaire au Niger, des enfants sont de plus en plus tués ou recrutés par des groupes armés terroristes. Dans un nouveau rapport, Amnesty International exhorte les autorités nigériennes ainsi que les partenaires du pays à prendre les mesures qui siéent pour protéger le droit des enfants.

Au Niger, les enfants sont de plus en plus pris pour cible par des groupes armés terroristes, notamment l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al Qaïda, souligne Amnesty International dans un nouveau rapport, publié le lundi 13 septembre 2021. Intitulé « Je n’ai plus rien, à part moi-même. » Les répercussions croissantes du conflit sur les enfants dans la région de Tillabéri, ce rapport de 64 pages illustre les conséquences du conflit au Niger sur les enfants.

Plus d’une soixantaine tuée, 377 écoles fermées, des recrus

« En 2021, des groupes armés ont tué plus d’une soixantaine d’enfants dans la partie nigérienne de la zone des trois frontières. L’EIGS, présent principalement à la frontière avec le Mali, semble être responsable de la plupart des massacres à grande échelle », soutient Amnesty International dans un communiqué.

En plus des attaques contre les enfants, l’activité favorite de ces groupes djihadistes semble être également le recrutement des enfants dans leur rang. Dans le département de Torodi, près de la frontière avec le Burkina Faso, le recrutement des enfants par « le GSIM s’est considérablement accru cette année », note notre source.

Selon les précisions des témoins contactés par Amnesty International dans le cadre de l’élaboration de ce rapport, le GSIM cible les jeunes hommes et les garçons de 15 à 17 ans, voire plus jeunes. Il leur propose de la nourriture, de l’argent ou des vêtements pour les attirer. Des recrus qui seraient formés au maniement des armes pendant une période d’une semaine à trois mois. « On sait également que le GSIM utilise des enfants comme espions, éclaireurs et guetteurs, entre autres rôles définis dans le droit international comme une participation aux hostilités », écrit-on dans le communiqué d’Amnesty International.

Ces groupes djihadistes semblent déployer tous les moyens nécessaires pour réussir leur mission. Opposés à « l’éducation occidentale », l’EIGS et le GSIM prennent également les écoles pour cible. En juin 2021, « au moins 377 écoles de la région de Tillabéri avaient fermé, privant plus de 31 000 enfants d’accès à l’éducation » en raison des attaques récurrentes de ces groupes contre les écoles.

« Ce que je veux »

Ces situations ont pourtant des répercussions psychosociales sur les enfants, indique Amnesty International qui explique avoir « recueilli des informations sur les symptômes de traumatisme et de souffrance qui se manifestaient chez les enfants, notamment les cauchemars, les troubles du sommeil, la peur, l’anxiété et la perte d’appétit ». De nombreuses personnes souffrent d’une phobie du bruit des motos. Des bruits qui ravivent en elles le souvenir des attaques.

Dans ce nouveau rapport, Amnesty International exhorte les autorités nigériennes et les partenaires internationaux à prendre des mesures « pour doter les enfants d’outils qui leur permettront de se construire un avenir ».

Un adolescent de 15 ans, déplacé de son village, a expliqué à Amnesty International : « Ce que je veux, c’est que la paix revienne, vraiment. Et il faut que [le gouvernement] se soucie de notre vie, même ici [dans le camp pour personnes déplacées] pour ce qui est de la nourriture et de l’eau. Et l’école. Nous avons besoin de l’école. »

La rédaction


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