Les effets délétères de l’économie malienne sont ressentis dans les secteurs et sur d’innombrables activités au Mali. Les cérémonies sociales ne connaissent pas cette cherté de la vie.
« Les dimanches à Bamako c’est les jours de mariage », chantaient le duo Amadou et Mariam, décrivant tout le folklore, à l’occasion des cérémonies de mariage. Au Mali, l’organisation des cérémonies sociales, tels que le mariage ou le baptême coûte très cher au portefeuille des ménages. Des millions de francs CFA sont engloutis dans ces festivités. Malgré la cherté de la vie, ces pratiques ont la peau dure.
Trois faits à retenir
Les sanctions « illégales, illégitimes et inhumaines » de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africains (Uemoa) ont considérablement affecté les ménages maliens. Ces sanctions sont venues s’ajouter aux effets de la pandémie de la Covid-19. À tous ceux-ci sont venus se greffer les impacts de la guerre opposant la Russie à l’Ukraine. La conjugaison de ces crises s’est sentie sur le marché malien, par l’augmentation du prix des denrées de première nécessité.
Malgré cette cherté de la vie en raison de l’affectation de l’économie du pays par les effets conjugués de ces nombreuses crises, les Maliens n’ont pas réussi à rationaliser l’organisation des cérémonies sociales. Les festins, l’achat et le port des uniformes, l’organisation des diners, les cortèges, n’ont connu aucun répit malgré la situation économique délétère du pays. Toutes ces activités, notamment les grands cortèges, à une période où le carburant était quasiment devenu une denrée rare, nécessitent des moyens colossaux.
« Le bonheur n’a pas de prix »
« La cherté de la vie est ressentie dans tous les aspects de la vie, excepté les cérémonies de mariages. Chaque marié veut la plus belle robe, le plus beau mariage », a expliqué M’baye Boubacar Kané, sociologue et spécialiste en droit. Celui-ci déplore que généralement, les familles, malgré leur situation financière peu reluisante, fassent tout le possible pour faire mieux que leur voisin.
Ces cérémonies sociales voient donc naître dans la société, une sorte de concurrence, de rivalité, dans l’organisation desdites festivités. On oublierait même finalement que les familles n’ont pas le même contenu dans leur portefeuille.
En dépit de la cherté de la vie, Adama Haïdara, gestionnaire de parc automobile à Bamako, a dépensé près de cinq millions dans l’organisation de son mariage. Celui-ci estime que « le bonheur n’a pas de prix ». Selon ses précisions, bien que les temps soient durs, toutes ces dépenses pour l’organisation du mariage en valent la peine.
Le paraître semble très important aux yeux du Malien. De ce fait, il sera difficile de sentir la cherté de la vie dans les cérémonies sociales, notamment le mariage.
Hawa Diaby
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