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Côte d’Ivoire : le PPA-CI reçoit froidement la grâce accordée à Laurent Gbagbo

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Samedi 6 août 2022, en prélude à la célébration du 62e anniversaire de l’indépendance de la République de Côte d’Ivoire, le Président ivoirien, Alassane Ouattara, a accordé la grâce à son prédécesseur, Laurent Gbagbo. Visé par une condamnation de 20 ans de prison par la justice ivoirienne. Cette décision a été une douche froide pour les partisans de Laurent Gbagbo, qui s’attendaient à une amnistie pour leur mentor.

« Dans le souci de renforcer la cohésion sociale », le président ivoirien a accordé la grâce à l’ex-chef d’État Laurent Gbagbo. Suite à cette décision, le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), Parti de l’ex-Président Laurent Gbagbo, a fait une déclaration pour juger cette grâce insuffisante.

Une décision mitigée

Le PPA-CI, créé l’an dernier par Laurent Gbagbo (suite à sa rupture d’avec le Front populaire ivoirien), attendait que leur leader soit amnistié par le président Ouattara. Cette grâce annoncée samedi dernier « ne correspond pas aux attentes légitimes de nos compatriotes », a indiqué ce parti « panafricaniste ». Aussi, Laurent Gbagbo se déclare en faveur d’une « loi d’amnistie », qui efface la peine, contrairement à la grâce présidentielle, soutient Justin Koné Katinan, porte-parole du PPA-CI, dans une déclaration lue à la presse, rapporte TV5 Monde. Celui-ci a également rappelé que cette loi d’amnistie, devant concerner aussi, « les prisonniers civils et militaires » de la crise postélectorale sanglante de 2010-2011, avait été préconisée par le dialogue politique, initié par le pouvoir ivoirien en vue de la réconciliation nationale.

Le PPA-CI se félicite de l’annonce par le président Ouattara, du dégel des comptes de Laurent Gbagbo et du paiement de ses arriérés de rentes viagères, ainsi que de la libération conditionnelle de deux anciennes figures de l’appareil militaire et sécuritaire de son régime, condamnées pour leur rôle dans la crise de 2010-2011. Selon le PPA-CI, Laurent Gbagbo estime qu’« il est temps de fermer la parenthèse » de cette crise qui a fait 3 000 morts, « en suivant la voie ouverte par la Cour pénale internationale », qui l’a acquitté depuis mars 2021.

Une question qui « relève de la loi »

Au cours d’un long entretien télévisé, mardi 9 août dernier, sur la demande d’amnistie faite par le camp de Laurent Gbagbo, le ministre ivoirien en charge de la réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, a indiqué que l’amnistie de Gbagbo dépend de l’Assemblée nationale ivoirienne. « L’amnistie relève de la loi, la loi se prend à l’Assemblée, au parlement. Si tant est que nos frères de PPA-CI veuillent une amnistie, alors même qu’ils ont des députés et un groupe parlementaire, pourquoi n’ont-ils pas emprunté cette voie eux-mêmes ? », a déclaré KKB, mardi dernier dans un entretien télévisé consacré au bilan de ses 20 premiers mois à la tête du ministère de la réconciliation nationale. Pour lui, la grâce « est un premier pas » que Laurent Gbagbo devait accepter dans le processus de réconciliation nationale, qui « est la priorité ».

Bakary Fomba

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