Après environ une décennie de présence au Mali, les « derniers militaires » français ont quitté le Mali, le 15 août 2022, en transférant leur base de Gao à l’armée malienne. Ibrahima Harane Diallo, chercheur à l’Observatoire sur la prévention et la gestion des crises et conflits au sahel, nous livre son analyse.
« En raison des choix des autorités en place, jugés incompatibles avec notre action, les derniers militaires français ont quitté le Mali et franchi la frontière nigérienne, après 9 années d’opérations menées sans relâche », lit-on dans un communiqué du 15 août de l’opération Barkhane. Une date « historique » dans la coopération entre le Mali et la France. Elle marque le départ du « dernier soldat » français du territoire malien, à un moment où les forces armées maliennes mènent une lutte « implacable » contre les groupes armés terroristes.
En vue d’analyser les défis et les perspectives du départ de cette force, le journaliste et politologue Ibrahima Harane Diallo, était l’invité de Jean-Roger Bion de la VOA, le 16 août dernier. Ce chercheur à l’Observatoire sur la prévention et la gestion des crises et conflits au sahel, estime que « le départ total de cette force […] va laisser un vide ». Car il a lieu à une période où le Mali fait face à une insécurité multiforme.
Observer cinq à dix ans
Malgré tout, Ibrahim Harane Diallo reste confiant. Sous le régime de l’ancien président malien, feu Ibrahim Boubacar Kéïta, l’armée malienne était confrontée à « des difficultés structurelles en matière de lutte contre l’insécurité ». Avec l’avènement de la transition et la nouvelle coopération avec la Russie, des changements remarquables ont été opérés, notamment grâce à la dotation de l’armée en équipements de combat et de transport.
À ce titre, avant de porter un quelconque jugement sur cette nouvelle coopération avec la Fédération de Russie, le chercheur invite d’abord à observer au moins une période de cinq à dix ans, comparativement au nombre d’années que l’armée française a passé au Mali. Depuis 2012, les forces françaises sont dans ce pays. « Ce sera très tôt de porter un jugement ou de faire une évaluation de l’apport de la coopération russe », a-t-il laissé entendre sur les ondes de la radio VOA.
Le journaliste politologue malien ne fait aucun doute que dans cette coopération avec les Russes le respect du droit international humanitaire, du droit dans la guerre demeurera une exigence aussi bien de la communauté internationale que des autorités maliennes. « Je suis persuadé que la communauté internationale et le pouvoir malien ne vont pas laisser ces forces [Russes] commettre des exactions en violation de l’ensemble des droits qui régissent les conflits armés », conclut Ibrahima Harane Diallo.
Chiencoro Diarra
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