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À moins de deux semaines de l’élection présidentielle en Tunisie, les enjeux sociopolitiques sont nombreux et cruciaux pour l’avenir du pays. Le remaniement d’envergure initié par le président Kaïs Saïed suscite des interrogations quant à ses motivations et à l’impact que cela pourrait avoir sur le processus électoral.
Alors que la Tunisie se prépare pour une élection présidentielle cruciale, prévue le 6 octobre prochain, les enjeux sociopolitiques deviennent de plus en plus déterminants pour l’avenir du pays. La récente vague de remaniement ministériel initiée par le président Kaïs Saïed soulève des questions sur ses motivations et sur l’impact qu’elle pourrait avoir sur le processus électoral à venir. Cette décision intervient dans un contexte de transition démocratique mouvementée depuis la révolution de 2011, marquée par des troubles politiques et des divergences au sein de la classe dirigeante.
L’élection présidentielle de 2019 représente un tournant pour la Tunisie, avec la volonté affirmée de la population de consolider les acquis démocratiques et d’établir une stabilité institutionnelle durable. Le remaniement ministériel de grande envergure opéré par Kaïs Saïed vise sans doute à insuffler un vent de renouveau politique et à asseoir son autorité dans un contexte politique marqué par un Parlement divisé et une classe politique fragmentée.
Les enjeux sociopolitiques de cette élection présidentielle sont multiples et couvrent un large éventail de domaines, allant de la réforme de l’administration à la relance de l’économie tunisienne, en passant par la lutte contre la corruption et la consolidation de l’État de droit. Les attentes des citoyens sont grandes, et ils espèrent que les candidats présenteront des solutions concrètes et une vision claire pour l’avenir du pays.
Dans ce contexte, le moment choisi par Kaïs Saïed pour effectuer ce remaniement ministériel soulève des questions quant à ses véritables intentions : cherche-t-il à contrôler le processus électoral à venir ou simplement à marquer son territoire politique avant le scrutin ? Les réactions des partis politiques et de la société civile seront scrutées de près pour évaluer l’impact de cette décision sur la campagne électorale.
Par ailleurs, les Tunisiens aspirent à un renouveau démocratique ainsi qu’à une gouvernance transparente et efficace. Le résultat de l’élection du 15 septembre prochain devra refléter ces attentes et déterminer la trajectoire politique du pays pour les années à venir. La Tunisie se trouve ainsi à un moment crucial de son histoire, et l’issue de cette élection présidentielle pourrait façonner son avenir de manière décisive.
Bakary Fomba
Face à la grave pollution de la rivière Falémé due à l’orpaillage intensif, le gouvernement sénégalais a décidé de suspendre toutes les activités minières sur la rive gauche pour trois ans. Cette mesure vise à préserver l’environnement et protéger la santé des populations riveraines, victimes collatérales de cette ruée vers l’or.
La Falémé, autrefois source de vie et de prospérité pour les communautés riveraines, est aujourd’hui un symbole tragique de la dégradation environnementale que subit cette région. Les eaux jadis claires de cette rivière, principal affluent du fleuve Sénégal, sont désormais souillées par les produits chimiques toxiques utilisés pour l’exploitation de l’or. Mercure, cyanure, plomb – des mots qui devraient être rares, mais qui se retrouvent tristement dans les conversations quotidiennes, dans les puits, les terres agricoles, et même dans le corps de des bêtes et de des enfants.
Le gouvernement sénégalais a finalement pris une décision salvatrice : suspendre toutes les activités minières le long de la rive gauche de la Falémé pour une période de trois ans. Ce décret présidentiel, publié le 28 août, vise à protéger l’environnement et la santé des populations locales. Pourtant, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi il a fallu tant de temps pour en arriver là. Pourquoi permettre à la ruée vers l’or de transformer une terre en un champ de mines toxiques, avant de prendre ces mesures désespérées ?
La région de Kédougou, autrefois paisible et verdoyante, est devenue le théâtre d’une course effrénée pour l’or, attirant des milliers de chercheurs de fortune venus de toute l’Afrique de l’Ouest. Mais cette quête du métal précieux a un coût terrible, que payent les Sénégalais. Les produits chimiques utilisés pour extraire l’or se retrouvent dans la Falémé, empoisonnant l’eau que boivent les populations, la terre qu’elles cultivent, et les animaux qu’ils élevent. Chaque jour, elles sommes confrontés aux conséquences de cette pollution, qui menace non seulement leur santé, mais aussi leur sécurité alimentaire et leur avenir.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a raison de dire que cette situation est une « question de sécurité nationale ». La Falémé n’est pas seulement un cours d’eau local ; elle est le principal affluent du fleuve Sénégal, un pilier vital pour toute l’Afrique de l’Ouest. Suspendre l’orpaillage n’est donc pas une simple mesure de préservation environnementale, mais une nécessité pour protéger l’ensemble de la région. Mais cette décision, aussi louable soit-elle, soulève de nombreuses questions. Comment faire respecter ce décret dans une région où l’activité minière illégale est devenue incontrôlable ? Comment recenser et localiser des orpailleurs qui opèrent en toute clandestinité, loin des radars des autorités ?
Oudy Diallo, militant écologiste de Kédougou, a raison de souligner que la lutte contre cette pollution ne peut réussir sans l’implication des populations locales. Ce sont les habitants, les chefs de village, qui connaissent le terrain et qui peuvent alerter les autorités sur la présence des orpailleurs. Mais cela suffit-il ? Comment garantir que cette suspension sera effectivement respectée, alors que même les autorités peinent à maîtriser les va-et-vient des mineurs ?
La Falémé a besoin de protecteurs, pas seulement de décrets. La population a besoin d’une vigilance accrue, d’une action collective, et surtout, d’une réelle volonté politique pour mettre fin à cette catastrophe environnementale. Les riverains de la Falémé ont déjà payé un prix trop lourd. Il est temps que leurs voix soient entendues, que leurs souffrances soient prises en compte, et que des actions concrètes soient menées pour restaurer cette rivière à sa gloire passée.
Le Sénégal a fait un premier pas en suspendant l’orpaillage le long de la Falémé. Mais la route est encore longue. Il ne suffit pas de décréter, il faut agir. Et pour cela, chaque citoyen, chaque chef de village, chaque membre des forces de sécurité doit s’engager à protéger cette rivière, notre patrimoine commun, contre ceux qui la détruisent pour un gain rapide. La Falémé ne peut plus attendre. Ses eaux, ses terres, et ses habitants méritent mieux.
Chiencoro Diarra
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La mine de Karowe au Botswana vient de révéler un trésor exceptionnel : un diamant brut de 2 492 carats, l’un des plus gros jamais découverts. Cette trouvaille met en lumière à la fois la richesse du sous-sol botswanais et les enjeux économiques liés à l’exploitation des ressources naturelles.
La découverte d’un diamant exceptionnel de 2 492 carats par Lucara Diamond Corp. dans la mine de Karowe, au Botswana, a été saluée par l’industrie minière et les autorités locales comme un événement historique. Pourtant, derrière l’excitation et les célébrations, cette découverte suscite des interrogations sur la manière dont les richesses naturelles du Botswana sont exploitées et réparties.
Ce diamant, qui est désormais le deuxième plus gros jamais découvert, symbolise l’énorme potentiel minier du Botswana, un pays qui est devenu l’un des plus grands producteurs mondiaux de diamants, tant en volume qu’en valeur. Avec un produit intérieur brut (PIB) dépendant à 30% de l’exploitation de ces pierres précieuses et 80% des exportations du pays étant constituées de diamants, le Botswana repose en grande partie sur cette industrie pour son développement économique. Lucara, une société canadienne opérant dans la mine de Karowe depuis 2012, a déjà découvert plusieurs autres diamants d’une taille impressionnante, renforçant ainsi la réputation de la mine comme étant l’une des plus prolifiques au monde.
Le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, n’a pas caché sa fierté en présentant la pierre au public, la qualifiant de « découverte historique« . Pourtant, il est légitime de se demander si cette « découverte » profitera réellement aux citoyens botswanais, ou si elle enrichira principalement les caisses de Lucara et d’une élite locale. Lucara souligne dans son communiqué de presse que les revenus tirés des ventes de diamants financent des secteurs cruciaux tels que l’éducation et les soins de santé. Néanmoins, cette rhétorique bien rodée masque souvent la réalité des inégalités économiques au sein du pays.
L’industrie du diamant, malgré ses promesses de développement, n’a pas toujours réussi à améliorer les conditions de vie de l’ensemble de la population. Le Botswana, comme beaucoup d’autres pays riches en ressources naturelles, se trouve confronté au paradoxe de l’abondance : une richesse nationale considérable, mais qui n’est pas nécessairement synonyme de prospérité partagée. Dans ce contexte, la découverte de ce diamant pourrait bien alimenter le débat sur l’exploitation des ressources naturelles et la justice économique.
Le diamant de 2 492 carats, dont la valeur est estimée à plus de 40 millions de dollars par des sources proches de Lucara, illustre également les avancées technologiques dans le secteur minier. La société a investi dans des technologies de pointe, telles que la détection par rayons X, qui permettent d’identifier et de récupérer des pierres précieuses de cette taille sans les endommager. Cela a permis à Lucara de se positionner comme un leader mondial dans la production de diamants de grande taille. Mais ces avancées technologiques, bien qu’impressionnantes, ne doivent pas détourner l’attention des questions fondamentales liées à l’équité et à la redistribution des richesses.
Les bénéfices issus de l’exploitation minière au Botswana devraient, en théorie, se traduire par des améliorations tangibles dans la vie des citoyens. Pourtant, les écarts entre les promesses et la réalité sont souvent flagrants. Si des progrès ont été réalisés dans les secteurs de l’éducation et de la santé, d’autres domaines comme l’infrastructure et la lutte contre la pauvreté restent des défis majeurs. Le Botswana doit s’assurer que les revenus de l’industrie minière servent réellement à construire un avenir durable pour tous, plutôt qu’à perpétuer un modèle économique qui profite à une minorité.
La découverte de ce diamant doit donc être vue non seulement comme une réussite industrielle, mais aussi comme une opportunité de réflexion pour les dirigeants botswanais. Comment garantir que cette richesse naturelle contribue de manière équitable au développement national ? Comment éviter que le pays ne devienne simplement un exportateur de ressources brutes, dépendant des fluctuations des marchés internationaux et des décisions de sociétés étrangères ? Ces questions sont essentielles si le Botswana veut tirer le meilleur parti de ses ressources et offrir un avenir meilleur à l’ensemble de sa population.
Chiencoro Diarra
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Malgré la suspension officielle de l’importation de farine de blé et de pâtes alimentaires, imposée par les autorités de la transition au Mali, certains individus persistent dans des pratiques illégales qui menacent la production nationale.
Pour soutenir les producteurs locaux, le gouvernement malien avait pris, en octobre 2023, un arrêté interministériel visant à suspendre ces importations. Cependant, des réseaux clandestins continuent de s’adonner à ces activités, mettant en péril les efforts pour protéger l’économie nationale.
La semaine dernière, grâce à la vigilance sans relâche des autorités douanières, un important coup de filet a eu lieu à Sikasso, dans la troisième région administrative du pays. Lors de cette opération, 6 000 paquets de pâtes alimentaires, pesant chacun 10 kg, ont été saisis dans un dépôt clandestin. Cette saisie s’inscrit directement dans le cadre de l’application de l’arrêté interministériel de 2023, visant à protéger les unités industrielles nationales.
L’opération, menée par la direction du renseignement et de la lutte contre la fraude (DRLF) des douanes, témoigne de l’engagement des autorités à faire respecter les mesures de protection de l’économie locale. Le directeur général des douanes, l’inspecteur général Amadou Konaté, a expliqué que cette intervention a été possible grâce à un renseignement précis sur l’existence de ce dépôt illégal. Selon lui, il s’agit d’une action cruciale pour la lutte contre la fraude et le soutien aux producteurs locaux, en accord avec la politique établie par les autorités de transition.
Cette affaire illustre la détermination des autorités douanières à garantir un commerce équitable et transparent au Mali, en s’assurant que les mesures prises pour protéger l’industrie nationale soient strictement respectées. L’opération de Sikasso démontre également l’engagement ferme du gouvernement malien à soutenir les producteurs nationaux et à combattre toute forme de fraude, notamment dans le secteur de l’importation de produits alimentaires.
Bakary Fomba
Sahel Tribune est un site indépendant d’informations, d’analyses et d’enquêtes sur les actualités brûlantes du Sahel. Il a été initialement créé en 2020, au Mali, sous le nom Phileingora…