Après le renversement du président Roch Marc Christian Kaboré, le 24 janvier dernier, le pouvoir militaire en place a enfin communiqué un calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel. A l’issue des Assises nationales, le lundi 28 février, une durée de 3 ans a été accordée à la transition, plus de la moitié d’un mandat électif.
«Nous avons tous accepté que la transition se tienne sur une durée de 36 mois. Ce que nous voulons c’est qu’on puisse travailler ensemble afin que la paix revienne dans le pays», a déclaré Eddie Komboïgo, ex-leader de l’ex-opposition burkinabè, après les Assises nationales pour l’examen des projets de textes de la Commission technique.
L’ensemble des forces vives de la nation ont adopté la charte de la transition, après le coup d’État qui a renversé Roch Kaboré, le 24 janvier dernier. Après la clôture des Assises, le nouveau président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, a procédé à la signature de la Charte constitutionnelle de la transition. C’était dans la nuit du lundi 28 février au mardi 1er mars 2022. Cette charte indique que la transition va durer 36 mois, soit 3 ans ( plus de la moitié d’un mandat électif du pays — 5 ans ). Le nombre de ministre est plafonné à 25 ministres et 71 membres pour l’Assemblée nationale.
Sondage d’opinion
Avant la tenue de ces Assises, tout portait à croire que la transition au Burkina Faso n’allait pas durer moins de 2 ans. Avec un total de 2 122 personnes participantes, dont 57, 2 % d’hommes et 42,8 % de femmes, un sondage réalisé par un consortium dirigé par Wendpanga Carl Ismaël Karanga, et publié le 19 février, indiquait une durée de 12 mois à 2 ans pour la période de la transition.
Ce sondage, qui a duré une semaine, du 2 au 9 février, a enregistré la participation de toutes les catégories d’ordre professionnel : les élèves, les étudiants, les travailleurs du public et du privé, en quête d’emploi, etc. Les participants résident dans divers pays, notamment l’Égypte, la République Démocratique du Congo (RDC), le Maroc, la France, l’Inde, la Russie, les États-Unis, en plus de diverses localités du Burkina Faso.
Un rapport de la Commission mise en place par le président de la transition, Paul-Henri Damiba Sandaogo, en début février, confirmait presque le résultat de ce sondage. Ce rapport qui avait été présenté, mercredi 23 février, au chef de l’État proposait une transition de trente mois ainsi que « la mise en place d’un gouvernement et d’un organe législatif restreints, n’excédant pas respectivement vingt et cinquante et un membres », selon nos confrères de Le Monde.
Position embarrassante pour la Cédéao ?
C’est cette proposition qui a été soumise à la hiérarchie militaire et aux « forces vives » du pays — partis, syndicats et organisations de la société civile — le lundi dernier.
Cette situation risque de mettre la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans une position embarrassante. L’organisation ouest-africaine avait suspendu le Burkina Faso de ses instances de prise de décisions, le 28 janvier 2022, en raison du renversement du président Roch Marc Christian Kaboré. Elle exhortait le pouvoir en place à présenter un calendrier « raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
Chiencoro Diarra
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