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Attaques contre les écoles : plus de 22 000 élèves, enseignants et personnel éducatif affectés dans le monde

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La situation des incidents contre les écoles dans le monde, au cours de la période 2015-2019, est assez fluctuante selon les régions. Dans son rapport « L’éducation prise pour cible 2020 », la Protection de l’éducation contre les attaques documente plusieurs formes d’incidents contre les écoles. Elle formule maintes recommandations pour la protection des enfants et de l’école. 

« Plus de 22 000 élèves, enseignants et personnel éducatif ont été blessés ou tués lors d’attaques contre l’éducation pendant des conflits armés ou des situations d’insécurité au cours des cinq dernières années », indique la Protection de l’éducation contre les attaques, une Coalition d’organisations de défense des droits de l’homme et de protection des enfants, dans un communiqué au cours de la Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques, le 9 septembre 2020. Selon les statistiques de cette Coalition, entre 2015 et 2019, 93 pays ont subi au moins une attaque contre l’éducation. Dans la période en revue, plus de 7 300 attaques contre les écoles ont été enregistrées. 

Les pays d’Afrique de l’Ouest affectés

Dans son rapport, « L’éducation prise pour cible 2020 », cetteCoalition d’organisations indique que « les attaques contre l’éducation prennent diverses formes et peuvent être menées pour des raisons politiques, militaires, idéologiques, sectaires, ethniques ou religieuses »

La même source précise que les données recueillies laissent comprendre que des pays d’Afrique de l’Ouest ne sont pas épargnés de ces violations. « Dans des pays d’Afrique de l’Ouest comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger, des groupes armés ont menacé des enseignants pour avoir utilisé le programme scolaire étatique laïc, produisant un effet dissuasif qui a entraîné des milliers de fermetures d’écoles dans la région », affirme-t-on dans le rapport de la Coalition d’organisations.

Les types d’attaques contre l’éducation

Dans 34 pays au monde, entre 2015 et 2019, les forces armées, des acteurs étatiques et des groupes armés ont utilisé des écoles et des universités à des fins militaires notamment comme bases, centres de détention ou magasins d’armes. L’enrôlement des élèves dans les rangs des forces armées ou des groupes armés a été également signalé, au cours des cinq dernières années dans 17 pays au monde. Ces recrutements s’expliquent par la privation des enfants de l’éducation. C’est dans cet esprit que cette Coalition indique : « L’éducation peut sauver des vies. » Comme autres types d’attaques contre l’éducation, la Coalition cite entre autres : attaques contre les écoles ; attaques contre les élèves, les enseignants et autres personnels de l’éducation ; violence sexuelle à l’école ou sur le chemin de l’école ; attaques contre l’enseignement supérieur.

Selon la Protection de l’éducation contre les attaques, tous ces incidents prouvent le mépris des belligérants de la règle demandant la protection des enfants.

Le danger

« La longueur des conflits actuels menace l’avenir de générations entières. Sans accès à l’éducation, une génération d’enfants vivant en situation de conflit grandira sans avoir acquis les compétences nécessaires pour contribuer à leur pays et leur économie, aggravant ainsi la situation déjà désespérée de millions d’enfants et de leur famille », indique la même source dans un communiqué avant de souligner toutes les difficultés à protéger le droit des enfants dans les zones de conflit tant que l’éducation elle-même n’en a pas été. « L’école devrait être un lieu sûr où les enfants sont à l’abri des menaces et des situations de crise ». Selon notre source, cette protection des enfants peut également permettre de réduire le risque de conflits à l’avenir.

Une Journée pour sensibiliser sur le phénomène

À travers cette Journée internationale, les Nations unies invitent à faire de l’éducation un lieu de protection et de sécurité pour les élèves et leurs enseignants, mais également soulignent la nécessité de maintenir l’éducation en tête des politiques publiques. « Cela reste une priorité alors que les gouvernements continuent de lutter contre la COVID-19, qui a entraîné la fermeture d’écoles pour plus de 90 % de la population scolaire et étudiante mondiale », indique-t-on. Ce qui amène Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a lancé cet appel : « Lorsque la transmission de la COVID-19 à l’échelle locale sera jugulée, il faudra donner la priorité absolue au retour des élèves dans les écoles et autres centres d’enseignement dans les meilleures conditions de sécurité possibles. »

Cette Journée souligne également la situation critique de plus de 75 millions d’enfants et de jeunes de 3 à 18 ans vivant dans 35 pays touchés par la crise et leur besoin urgent d’un soutien éducatif, souligne la Coalition dans un communiqué.

Recommandations

À la fin de son rapport, la Protection de l’éducation contre les attaques formule plusieurs recommandations à l’endroit des décideurs politiques afin de mieux protéger les élèves et leurs enseignants, mais aussi les écoles. Ces recommandations s’adressent également aux forces armées ainsi qu’aux groupes armés en les invitant surtout à épargner les écoles. 

Rappelons que la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques a été créée en 2010 par « des organisations appartenant aux domaines de l’éducation dans les situations d’urgence et dans les contextes affectés par des conflits, l’enseignement supérieur, la protection, les droits humains internationaux et le droit humanitaire international, qui étaient préoccupées par les attaques persistantes contre les établissements d’enseignement, leurs élèves et leur personnel dans les pays affectés par les conflits et l’insécurité ». Parmi les organisations membres de cette Coalition, nous avons : Human Rights Watch, Save the Children, Plan international, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), etc.

Fousseni Togola

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