[Tribune] Réformes institutionnelles : vers des élections couplées !

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Les coups d’État récurrents au Mali prouvent la nécessité de réformes profondes, selon Abdoulaye dit Allaye Koita. Le président du mouvement En Avant, créé suite à l’élection législative de 2017, à laquelle M. Koita a participé en tant que candidat indépendant à Mopti, fait des propositions.

La démocratie pluraliste, avec emprisonnement de tous les opposants politiques, pendant huit ans. Ensuite le parti unique pendant vingt-trois ans, et les mêmes emprisonnements. Pour finir, encore la démocratie pluraliste, où le perdant porte une casquette d’opposant, aux yeux de la société. De l’indépendance coloniale à nos jours, le Mali a connu plusieurs coups d’État. Il est temps que les Maliens s’asseyent pour repenser le modèle politique de notre système démocratique.

Être opposant au Mali, c’est être cet ennemi de la nation, aux yeux de certains profanes, qui empêche le pays de se développer. Toutes les idées venant de cette opposition, sont vues par le vainqueur, roi d’un moment, comme des tentatives de sabotage de sa gestion. Pour couronner tout cela, on attribue à cette persona non grata le nom de « Chef de file de l’opposition ». Sans m’éterniser sur le passé, je propose certaines réformes institutionnelles.

Plus de restitution de caution

Les élections présidentielles et législatives doivent être couplées en un seul tour. Le premier à l’élection présidentielle devient président de la République et le deuxième, président de l’Assemblée nationale. L’Assemblée nationale, qui a pour rôle fondamental le contrôle de l’action gouvernemental, doit être présidée par un opposant, qui suivra le programme de son adversaire.

Tous ceux qui auront 5 % à l’élection présidentielle deviendront des députés à l’Assemblée nationale. Ainsi, il n’aura plus de restitution de caution. Quand un député est dans l’incapacité, pour quelques motifs que ce soit, celui qui le suit sur la liste de l’élection passée le remplace.

Quant au gouvernement, le Président du parti, qui a le plus grand nombre de députés, devient Premier ministre. Il sera chargé de faire les consultations au sein de l’hémicycle, afin de consolider une majorité de députés pour diriger.

Les élections municipales, locales et régionales se dérouleront également au même moment. Il faudrait donc permettre aux candidats d’être en même temps sur toutes les listes. Après la proclamation des résultats, chacun aura 72 heures pour choisir la liste sur laquelle il souhaite rester.

Les maires, les présidents de Conseil de Cercle et d’Assemblée régionale doivent obligatoirement résider au niveau de leur lieu d’élection. Tous leurs déplacements doivent être contrôlés, respectivement par le sous-préfet, le préfet et le gouverneur.

Avant d’entrer en fonction, ils doivent faire une déclaration de biens, qui sera rendue publique. Le maire, au niveau du sous-préfet, le président du conseil de cercle, au niveau du préfet, et le président de l’Assemblée régionale, au niveau du gouverneur.

Le haut Conseil des Collectivités

Tous les trimestres, les maires de chaque cercle se rencontreront pendant trois jours pour des échanges sur la gestion de leurs communes, au niveau d’une sous-préfecture, de façon rotative. Tous les semestres, les présidents des conseils de cercle se rencontreront au niveau d’une préfecture, pendant une semaine, pour des échanges sur la gestion de leur cercle. Tous les ans, les présidents des assemblées régionales se retrouveront au niveau d’une région, pendant deux semaines, de façon rotative. Le Haut conseil des collectivités territoriales sera alors supprimé. Une institution budgétivore, qui a peu d’importance.

La haute cour de justice doit être supprimée. Elle sera une juridiction rattachée à la Cour suprême. Elle sera chargée de juger tous les élus, ministres et chefs d’institutions pendant l’exercice de leur fonction.

Abdoulaye dit Allaye Koita


Les opinions exprimées dans cet article ne sont pas forcément celles de Sahel Tribune. 

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