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Transition malienne : voilà la renaissance !

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Au Mali, faut-il parler « de la déception de la déception » en référence à l’ouvrage de l’intellectuel arabe Averroès « de la destruction de la destruction » ? En effet, l’équipe de transition semble avoir de la peine à réaliser l’idéal de changement qui a animé les manifestations initiées par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Une situation qui fait revivre les vieux souvenirs du défunt régime.

Le renouveau tant attendu de l’équipe de la transition reste toujours un idéal pour les Maliens. « On ne veut plus de l’ancien, mais du nouveau » a conduit ce peuple a consommé un saut dans l’inconnu. Le désir d’un Mali apaisé, stable, débarrassé des mouvements interminables de grèves, de la corruption, un Mali où règne la bonne gouvernance, n’existe pourtant encore que dans l’esprit des Maliens.

Dès l’installation de l’équipe de la transition, le désespoir a commencé à s’emparer des consciences. La rupture avec les manières de gouverner n’a été qu’idéologique. Les administrations publiques se sont d’abord « colonelisées » comme ce fut le cas sous le défunt régime où au lieu du « Mali d’abord », on a assisté plutôt à « ma famille d’abord ».

Quant à la cherté de la vie, elle ne fait que s’accentuer, multipliant du coup des marches de protestation. L’insécurité ne fait que progresser à l’intérieur du pays et les terroristes réussissent à avoir une mainmise sur plus en plus de localités. Des accords locaux, dont le contenu serait le plus souvent en déphasage avec les textes officiels du pays, seraient négociés et obtenus par des groupes armés terroristes. Les mauvais souvenirs du nord, notamment le tribunal islamique de Tombouctou, lors de la crise de 2012, refont surface. Des gens sont amputés pour avoir commis des fautes.

Le redécoupage territorial, les préavis de grève, les problèmes d’accès à l’électricité, la recrudescence de l’insécurité, la fermeture des écoles. Les maux se multiplient sans que de véritables pistes de sortie soient encore envisagées. Cette accentuation des maux fait revivre les mauvais souvenirs de l’agonie du régime Ibrahim Boubacar Kéïta. Cette situation fait comprendre qu’en termes de renouveau, il n’y a eu jusque-là qu’un changement mineur de tête au sommet de l’État.

Dans un tel contexte, rien n’est fait pour éviter les erreurs du régime défunt. Le chronogramme des élections est annoncé sachant bien que dans beaucoup de régions des élections ne pourront pas se tenir. Outre cela, en raison des contestations liées à la réorganisation territoriale, comment faire pour élire des députés dans ces zones où le projet de découpage est rejeté par les populations ?

Au lieu de travailler à faire comprendre les populations des bien-fondés de telle ou telle initiative, les autorités transitoires semblent décider à avancer la tête baissée. L’erreur qui a conduit au départ précipité d’IBK et au règne de l’incertitude sous lequel vit désormais le Mali. C’est donc cela la renaissance promise ?

Fousseni Togola

Source : maliweb.net

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