L’éducation est à la base de tout développement. Celle des filles l’est davantage en raison de la place centrale que joue la gent féminine dans la société. C’est ce qu’ont compris les autorités nationales. Elles ont fait scolariser, ces cinq dernières années, à travers un seul projet zonal, 16 000 filles dans les régions de Ségou et de San.
Il s’agit du projet « SCOFI » (Scolarisation des filles), financé par le Canada à hauteur de plus 4 250 000 000 de franc CFA. Un projet qui a débuté en 2000 pour prendre fin cette année. La clôture de ce projet a donné lieu à une cérémonie officielle qui s’est déroulée le jeudi 31 juillet 2025 à Bamako. Une cérémonie qui a enregistré la présence du représentant le ministre de l’Éducation nationale, du représentant du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, du représentant du Chef de la coopération canadienne, de la Directrice du projet SCOFI, des Directeurs des Services centraux de l’Éducation, des Directeurs d’Académies d’Enseignement de Ségou et San, des Directeurs de Centres d’Animation pédagogique des zones d’intervention du projet, des élus communaux, des membres des Comités de Gestion scolaire et plusieurs autres acteurs de l’école.
De bons résultats enregistrés
Le projet SCOFI avait pour objectif d’améliorer l’accès, la rétention et les résultats scolaires des adolescentes (13 à 15 ans) de l’enseignement fondamental 2 (second cycle). Ses zones d’intervention étaient les régions de Ségou et San : les Académies d’Enseignement de Ségou et San, les Centres d’Animation pédagogique (CAP) de Barouéli, Ségou, Yangasso, Bla et Sanando. Il a couvert 90 écoles fondamentales 2, touché 16 000 adolescentes, 1 250 enseignants (dont 24 % de femmes).
Selon la directrice du projet, Mme Francine Senecal, les actions ont touché, spécifiquement et de manière énergique aux obstacles physiques, économiques, institutionnels et culturels en vue d’améliorer les indicateurs d’accès, de maintien et de réussite scolaire des adolescentes au fondamental 2, y compris celles qui sont en situation de handicap et même les déplacées. Elle a, par ailleurs, salué le gouvernement pour les différentes activités de coordination, de suivi-conseil et d’orientations ayant permis d’atteindre ces résultats encourageants.
Bonne coordination des projets de scolarisation des filles
Le Mali a placé la scolarisation des filles au cœur de ses priorités. Cet engagement s’est matérialisé par l’adoption d’une Politique nationale de scolarisation des filles (SCOFI), qui a permis de réaliser d’importants progrès en matière d’accès, d’équité et de qualité dans l’éducation des filles. Ces progrès se réalisent à travers divers projets, outre le projet SCOFI. Ces projets sont entre autres : PASCOFI, DÉFI Mali, COWATER, EMPOWER et FIER.
Dans le souci d’une meilleure coordination, de partage d’expériences d’appropriation nationale et d’une meilleure lisibilité des activités de ces projets, le ministère de l’Éducation nationale a mis en place le mécanisme de coordination des projets de scolarisation des filles (MECOP-SCOFI). Ce cadre a tenu, le vendredi 23 mai 2025 à Bamako, sa 4e réunion du comité directeur conjoint. Auparavant, les trois dernières réunions seraient tenues respectivement en juin 2022, mai 2023 et mai 2024.
Bientôt, une nouvelle politique de scolarisation en cours
Quelques jours avant la clôture officielle du projet SCOFI, le gouvernement avait organisé un atelier de stabilisation et de validation technique du nouveau document de politique nationale de la scolarisation des filles (SCOFI). C’était du 08 au 12 juillet 2025 à Ségou.
Après dix-huit ans de mise en œuvre de la politique nationale SCOFI, des défis importants persistent d’où la nécessité de la réviser. C’est ainsi que le ministère de l’Éducation nationale, avec l’appui de ses partenaires, a conduit une étude d’évaluation participative de la politique en vigueur. Celle-ci a permis de faire un état des lieux approfondi de la mise en œuvre de la politique, en identifiant les facteurs de réussite, les insuffisances et les pistes d’amélioration.
L’une des principales recommandations issues de cette étude est la nécessité d’élaborer un nouveau document de politique nationale, mieux adaptée aux évolutions du contexte éducatif national. L’atelier de Ségou a consisté à finaliser les travaux de relecture de ce nouveau document et à le valider techniquement.
Il faut souligner que, selon le rapport général sur les états généraux de l’éducation (août 2023-fevrier 2024), le taux brut de scolarisation au premier cycle de l’Enseignement fondamental est estimé à 79,9 %, dont 79,4 % pour les filles et 80,3 % pour les garçons.
Sidi Modibo Coulibaly
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