Bakary FOMBA 
Le mardi 13 juin 2023, le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, a effectué sa première visite dans la région de Ségou. Ce déplacement du chef de l’État dans la cité célèbre, légendaire et culturelle de Balazan, reste porteur d’espoir pour les populations ségoviennes en particulier, et pour le peuple malien en général. Il s’agit du lancement des activités majeures pour le renforcement de la souveraineté nationale du Mali.
Dans le cadre des activités de lancement des travaux de bitumage de la route Banankoro-Dioro, de la relance des activités de la Compagnie malienne des Textiles (COMATEX-SA) et du lancement du Plan national de réponse à l’insécurité alimentaire, le président de la transition a séjourné hier mardi 13 juin, dans la cité des Balazans. Ce déplacement du chef de l’État s’inscrit dans une démarche de solidarité, de bonne gouvernance et surtout de la relance économique du pays. Il s’agit notamment de désenclaver une dizaine de villages avec le bitumage de la route Banankoro-Dioro, de créer plus de 1 500 emplois à travers la relance des activités de la COMATEX-SA et d’assister plus de 2 000 000 de Maliens en situation difficile.
Assurer le désenclavement d’une zone d’agriculture et d’élevage
Il n’échappe à personne que la route est un levier essentiel du développement économique, social et culturel du Mali. Lors de cette première étape de la visite du président de la transition (lancement des travaux de construction de la route Banankoro-Dioro), les populations de Nérékoro (un village près de Banankoro) et environnants sont venues témoigner leur affection au président de la transition.
La route Banankoro-Dioro, longue de 45 kilomètres, est l’un des « axes principaux d’approvisionnement de notre pays en céréales sèches et bétails », indique Madame Dembélé Madina Sissoko, ministre des Transports et des Infrastructures. Ainsi, ce projet de construction et de bitumage de cette route, qui s’inscrit dans le processus « irréversible » de l’émergence et du développement du Mali, permettra essentiellement de faciliter le déplacement des populations et l’acheminement de leurs biens en toutes saisons, de réduire le temps d’évacuation et les couts de transport des produits, notamment agricoles, vers les principaux centres de commercialisation. Tout en améliorant le cadre de vie des populations riveraines, la sécurité routière et le confort des usagers, ce projet ambitieux permettra aussi d’améliorer l’accessibilité des populations de la zone d’influence aux services sociaux de base, notamment les écoles, les centres de santé, les marchés. Il s’agit aussi de réduire le cout d’exploitation des véhicules à travers l’amélioration du niveau de service de la route, de créer des emplois directs et indirects pendant la phase d’exécution des travaux.
« La réalisation du projet routier permettra d’assurer le désenclavement d’une zone d’agriculture et d’élevage par excellence, conformément au plan d’actions du Gouvernement, approuvé par le Conseil national de Transition », affirme Mme le ministre, en charge des Transports et des Infrastructures. Selon ses explications, la route Banankoro-Dioro est un tronçon de la route nationale n° 34 (RN34) : Banankoro (embranchement RN33) — Dioro-Saye-Djenné-Embranchement de la RN6, d’une longueur totale d’environ 244 km. En dépit des investissements consentis dans le cadre des programmes annuels d’entretien routier, ce tronçon se trouvait constamment, avant le démarrage des travaux, dans un état de dégradation très avancé, déplore Mme le ministre. Toutefois, la réalisation de ce projet contribuera sans nul doute, au développement local et par extension au développement national.
Créer plus de 1 500 emplois à travers la relance des activités de la COMATEX
Le Mali est classé parmi les plus grands producteurs de coton au niveau de l’espace UEMOA et africain. Au cours de cette visite de 24 heures, le Chef de l’État a effectué une visite à la COMATEX-SA, pour procéder à la relance des activités de cette structure dont les activités étaient en arrêt depuis trois ans. « Aujourd’hui, la COMATEX-SA, notre patrimoine national a un nouveau statut. Elle est devenue une société dont l’État est unique actionnaire », se réjouit Mahmoud Ould Mohamed, ministre de l’Industrie et du Commerce. Selon ses explications, la relance des activités de cette usine permettra de sauvegarder les emplois des travailleurs, d’apporter une plus-value au coton malien pour « créer des richesses au niveau régional, national et même sous-régional ». Cette démarche va en droite ligne avec la vision du chef de l’État, sa volonté politique et son implication personnelle, sa détermination à prendre les « entreprises stratégiques pour le Mali ». Elle puise sa source dans les analyses, agenda coton de l’UEMOA qui révèle de la transformation industrielle locale de chaque 25 tonnes de fil de coton, qui « génère 5 emplois industriels directs, 50 emplois » ainsi que l’amélioration des conditions de vie et des populations et la vigueur de la croissance économique inclusive et durable.
Tout en créant des filatures, des entreprises techniques complémentaires, la relance de cette unité industrielle constitue un facteur de développement économique et social inclusif qui renforcera la stabilité, la paix durable et surtout améliorera les conditions de vie des populations de la 4e région en particulier et du Mali en général. « Bientôt, 1 200 travailleurs reprendront le chemin de la COMATEX, pour mettre leur expertise au profit de la Nation », se réjouit le ministre Mohamed.
Ce lancement est synchronisé avec celui de l’Usine malienne des produits pharmaceutiques (UMPP-SA), qui est devenue également une société d’État pour le capital social et entièrement détenu par l’État malien. La relance des activités de production de l’UMPP contribuera notamment à renforcer le secteur de la santé et surtout la réduction des prix de soins de santé primaire.
Remise de plus de 30 000 tonnes de vivres aux régions de Ségou et San
Au cours de cette visite historique dans la cité des Balazan, le Colonel Assimi Goïta a procédé à la remise de plus de 30 000 tonnes de vivres aux régions de Ségou et San. Ce geste symbolique permettra de venir en aide à ces personnes en situation difficile. « Pour combattre et jusqu’à l’éradication de la famine et de la mal nutrition, le plan national de réponse s’avère être le mécanisme d’intervention le mieux approprié », indique dans ses propos, le ministre commissaire de la sécurité alimentaire.
Avant de rentrer à Bamako, le Colonel Assimi Goïta a offert un repas de corps aux forces de défense et de sécurité au camp Cheick Amadou Tall de Ségou.
Bakary Fomba, envoyé spécial à Ségou
