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Présidentielle au Niger : l’Afrique et sa démocratie modèle

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Le système démocratique africain traverse une zone de turbulence, qui si elle n’est pas vite prise en compte risque de compromettre davantage la stabilité du continent.

Après la proclamation des résultats de la présidentielle au Niger, des morts et des arrestations ont été déclarés. En Afrique, les élections se soldent de plus en plus à des scènes de violence. Le modèle démocratique du continent serait-il devenu caduc ?

En Afrique, il est un constat que les élections sont généralement synonymes de tensions. De l’annonce de scrutins électoraux jusqu’à la proclamation des résultats, c’est la peur au ventre du côté des citoyens.

De plus en plus, rares sont les pays africains qui échappent aux violences post-électorales. Des tensions qui deviennent pour les démocraties du continent une caractéristique fondamentale.

Des victoires autoproclamées

Au Niger, au moinsdeux personnes sont mortes à la suite de troubles survenus après l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle. Des résultats qui ont déclaré vainqueur le candidat du pouvoir Mohamed Bazoum, a souligné jeudi Alkache Alhada, le ministre de l’Intérieur nigérien. A la presse, le ministre déclare : « Le bilan est de deux morts ». Il annonce également l’arrestation de 468 personnes depuis mardi.

Le candidat du pouvoir Mohamed Bazoum a été proclamé vainqueur avec 55,7 % des voix face au candidat de l’opposition, Mahamane Ousmane, par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le candidat de l’opposition a contesté ces résultats et se proclame vainqueur avec 50,3 %.

Le rejet des résultats est devenu une pratique commune dans les démocraties africaines. On se rappelle du scénario malien en 2018 où l’ex-chef de file de l’opposition malienne, feu Soumaila Cissé a « catégoriquement rejeté» les résultats officiels de la présidentielle en se déclarant vainqueur. « Je maintiens et je peux le prouver que j’ai remporté cette élection avec 51,75 % des voix ! », avait-il déclaré au cours d’une conférence de presse dans le Grand hôtel de Bamako.

Besoin de réformes

La Guinée Conakry n’a pas fait exception à la règle en octobre dernier à la suite de la présidentielle. L’opposition s’était également proclamée vainqueur. L’opposant Cellou Dalein Diallo avait affirmé avoir gagné l’élection « dès le premier tour ». Une situation qui a conduit à des scènes de violence.

Ces pratiques, devenues monnaie courante lors des élections sur le continent, sont la preuve du manque de confiance aux institutions de la République. Elles expriment du coup non seulement le besoin de réformes profondes des systèmes démocratiques africains, mais aussi de modernisation des systèmes de vote sur le continent.

Le modèle démocratique du continent semble devenir caduc. Sans confiance, la démocratie s’effrite et chute comme un château de cartes.

Fousseni Togola

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