Lors de l’émission Mali Kura Taasira saison 3, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé, a détaillé les initiatives phares comme « Mali den Kura » qui visent à restaurer les valeurs ancestrales, promouvoir les talents et faire rayonner le pays à l’international. Ce programme ambitieux qui s’inscrit dans le cadre de l’Année de la Culture décrétée par Son Excellence le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’État, promet de transformer durablement le Mali, enracinant sa jeunesse dans un héritage riche tout en la tournant vers l’avenir.
Le ministre Mamou Daffé a exprimé sa gratitude envers le Président Goïta pour cette décision historique de dédier une année entière à la culture, une première dans l’histoire du Mali. Cette initiative a été accueillie avec un immense espoir, donnant naissance au programme triennal « Mali den Kura » (2025-2027). Ce programme ambitieux vise à doter le pays d’un cadre axé sur la formation citoyenne et la structuration sociétale, pour forger un nouveau paradigme de transformation sociale. L’objectif est clair : faire émerger un Mali de demain, porté par des citoyens imprégnés de valeurs d’humanisme et de dignité inébranlable.
Le Projet culture Mali 2025, phase pilote d’un an du programme Mali den Kura, s’attache à inculquer la « culture du Mali Kura » à la jeunesse, en mettant en avant les valeurs sociétales, en promouvant les talents artistiques et en repositionnant l’image du Mali à l’échelle mondiale. Parmi les actions phares, on compte le « Faso Sifinso » (la case des valeurs), un espace socio-éducatif dédié aux enfants et adolescents pour ancrer les valeurs culturelles et traditionnelles. Des clubs d’adolescents « Danbeso » et des conférences « Faso Sifinso » complètent ce dispositif, déjà en cours de déploiement à Bamako et dans les capitales régionales.
Restauration des valeurs et valorisation du patrimoine
Le ministre Daffé a souligné l’importance cruciale de la restauration des valeurs maliennes. Des émissions telles que « Denbe Donbaw », où des personnalités culturelles partagent leurs expériences et pratiques avec la population, et « Maaya ni Danbé Kènè », sont des piliers de cette démarche. Ces espaces de dialogue citoyen permettent aux traditionalistes et griots d’édifier les citoyens sur les richesses de leur héritage culturel. Des films sur le « Danbe » et le « Maaya » sont également en production pour une diffusion télévisée, ainsi qu’un programme d’enseignement du Nko dans les établissements scolaires, afin de sensibiliser un large public au retour aux valeurs fondamentales.
Le rôle du Musée national du Mali a été particulièrement mis en lumière. Décrit comme un « temple de la tradition » et la « mémoire de notre peuple », le musée est au centre de cette renaissance culturelle. Le département est d’ailleurs en train de réaliser un état des lieux de plusieurs structures, suite aux recommandations de « Bamako Fugaba », pour leur redonner leur éclat d’antan.
Diplomatie culturelle et perspectives futures
Au-delà des frontières nationales, le Mali s’engage dans une diplomatie culturelle dynamique. La création du cercle des ambassadeurs pour les arts et la culture du Mali (CACM), composé d’artistes de renommée internationale, vise à promouvoir une image positive du pays. Le Mali œuvre également à une politique culturelle commune avec les États de l’AES (Alliance des États du Sahel), intégrant la culture comme moteur de paix et de développement. Des initiatives comme une stratégie commune de développement de l’artisanat de l’AES et la validation de l’hymne de l’AES témoignent de cette synergie régionale. L’organisation de la prochaine Biennale artistique et culturelle en décembre à Tombouctou s’inscrit aussi dans cette dynamique.
En termes de perspectives, le ministre Daffé a évoqué des projets majeurs : le lancement de « Maliwood » pour relancer le 7e art malien, la création de la Cité des arts de Bamako, la réhabilitation de plusieurs directions centrales, la relance du Triangle du balafon, la révision du statut de l’artiste, et la revitalisation culturelle des territoires maliens (« Sigugida Nyeta »). La promotion des langues nationales figure également en bonne place.
Le ministre a conclu en rendant un vibrant hommage aux acteurs culturels et à son équipe, dont l’engagement et l’adhésion au projet « Mali den Kura » sont essentiels pour bâtir le Maliba de demain. Le Mali, par sa culture, se réinvente et s’affirme sur la scène nationale et internationale.
Ibrahim Kalifa Djitteye
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