Home InvestigationsOpinion Au Mali, le temps n’est plus aux divisions partisanes, mais à l’union sacrée

Au Mali, le temps n’est plus aux divisions partisanes, mais à l’union sacrée

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La marche du vendredi 5 juin 2020 continue de diviser les Maliens. Ce qui les amène d’ailleurs à oublier l’essentiel. Face à cette situation, Mikailou Cissé, jeune professeur de philosophie au Mali, ne veut plus laisser sa plume se reposer. Il invite les Maliens à plus de raison, puisqu’il estime que le départ de l’actuel chef d’État ne résoudra pas les maux dont souffre le pays.

Dans chacune de mes causeries avec mon ami Dougou, celui-ci me dit : « Ma progéniture, sur laquelle je place mon espérance, fait attention aux hommes qui ne prennent position dans une altercation que pour défendre leurs propres intérêts. » Cet adage, c’est maintenant que je le comprends mieux. Depuis cette compréhension, à chaque fois que je dois m’engager pour défendre une cause, mon bon sens me livre ce sage conseil : « On ne lutte pas pour avoir une place, mais plutôt pour se faire une place ».

Les périodes troublent nous aident à réfléchir

Cette injonction, bien que provenant de ma droite raison, m’était apparue confuse. Mais avec les agissements récents de certaines personnes dans mon pays, j’ai fini également par comprendre cette recommandation.

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Les réalités socio-politico-religieuses nous aident le plus souvent à comprendre certaines réalités. En effet, c’est à cette période trouble dans mon pays que j’ai fini par comprendre cet autre adage de mon très cher Dougou : « Mon ami, ce n’est pas le jour où on te dit un adage que tu sauras toute sa valeur. C’est seulement le jour où tu veux t’engager dans la vie sociale que tu le saisiras mieux. »

Agir par devoir moral

Aujourd’hui, le Mali a besoin de l’accompagnement de tous ses fils. Nous devons tous nous mobiliser pour défendre les valeurs qu’on a reçues. Sans quoi, nous décevrons nos aïeuls qui se sont sacrifiés pour nous former. Nous devons tous œuvrer pour montrer, à notre tour, à nos enfants, les voies qu’ils doivent suivre. Pour cela, je me sens interpelé à agir par devoir moral.

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C’est en raison de cela que je trouve que la démission du président et la dissolution de toutes les institutions ne sont pas une bonne alternative pour mon pays. Surtout que ceux qui sont au-devant de cette initiative saugrenue ont un tout autre agenda que celui du Mali. Comme je l’ai dit dans un précédent billet, ils ne cherchent qu’à régler leur compte avec le président de la République.

Exploiter la faiblesse du peuple

Il n’est un secret pour personne que l’iman Mahmoud Dicko et son parrain Bouillé Haidara ont fait campagne pour la chute du chef de l’État. N’étant pas parvenu par la voie démocratique, ils ont changé de manteau. Ils ont adopté une posture insurrectionnelle consistant à exploiter la faiblesse du peuple.

Il est nécessaire que le peuple appelle ces gens à la raison en leur rappelant que nous sommes des républicains. Il faut qu’ils comprennent que le citoyen lambda peut bel et bien contribuer à la gestion du pouvoir sans pour autant être d’accord avec le chef de l’État.

Au lieu des insurrections, imposer le respect des lois

Il ne fait nul doute qu’IBK a déçu nos attentes sur tous les plans. Il est vrai aussi que nous avons failli également à notre devoir. Mais au lieu des insurrections demandant sa démission, dans un contexte aussi délicat pour notre pays, nous devons lui imposer le respect des règles républicaines.

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Aujourd’hui, que notre nation souffre de la mal gouvernance n’est plus un secret de polichinelle. Or cette mal gouvernance est une maladie hautement cancéreuse pour un pays. Car elle engendre la corruption, la délinquance financière, le favoritisme, le népotisme, le sous-développement, l’ignorance, etc. Ce sont les effets néfastes de ces fléaux qui amènent le peuple à se rebeller contre le pouvoir en place. De nos jours, c’est ce qui explique tout le problème du Mali. Mais devant une telle situation, la solution passe par l’union sacrée et non par les divisions partisanes.

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