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Mali : pourquoi les transactions monétaires des migrants connaissent une baisse

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Au Mali, les transactions monétaires des migrants constituent une source vitale pour de nombreuses familles. Avec les mesures préventives contre le covid-19, ces transferts se réduisent.

« Les envois de fonds des migrants aident les familles à assurer leurs dépenses alimentaires et de santé et à subvenir à leurs besoins essentiels », a fait constater le président de la Banque mondiale, David Malpass, dans un communiqué de presse, le 22 avril 2020, sur le sujet. Pourtant, depuis les mesures préventives contre le covid-19, ces transactions connaissent un grand recul.

Réduction des transferts monétaires

Dans le monde, les transactions monétaires des migrants vers leur pays d’origine devraient chuter de près de 20 % en 2020. Pour les pays à revenu faible et intermédiaire, cette baisse sera de l’ordre de 19,7 %, souligne-t-on dans le communiqué de presse de la Banque mondiale. Cette baisse reste tributaire des mesures préventives liées à la lutte contre le coronavirus.

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Avec la pandémie du coronavirus, tous les pays ont adopté des mesures préventives drastiques. Certains sont allés jusqu’au confinement. Ces mesures impactent sur la rentabilité des migrants, notamment ceux qui n’ont pas encore réussi à se faire embaucher, comme nous laisse entendre B. Coulibaly, un jeune migrant malien en Espagne. Selon celui-ci, tous les migrants qui ne sont pas embauchés traversent une période difficile et sont incapables d’envoyer la moindre somme d’argent dans leur pays d’origine. Parce que tant qu’on n’est pas embauché, le salaire reste dépendant du travail accompli.

Avec le confinement, plus de travail, par conséquent plus d’argent et donc pas d’envoi. Malgré tout, ils doivent se nourrir et faire face à d’autres dépenses liées à leur propre existence.

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Cette situation n’est pas propre aux migrants dans les pays européens. Ceux sur le continent africain connaissent les mêmes difficultés. M. Mallé, un migrant malien au Gabon, indique qu’« En raison de cette maladie, plus de travail pendant un mois » au Gabon. En plus de cela, les canaux qu’ils utilisaient pour envoyer de l’argent à leurs proches restés au pays ne sont plus fonctionnels, en grande partie.

Dans un reportage de nos confrères du journal Le Monde, Tahirou Dembélé, Franco-Malien à la tête d’une boîte d’intérim dans l’hôtelier en région parisienne, exprime aussi son cri de cœur : « Vous pensez qu’on va télétravailler alors que la plupart des Maliens gagnent leur vie dans le secteur informel ? »

Des familles dépendent des transactions monétaires

Dans le reportage du quotidien français Le Monde, Hady Diarra, vice-président du Haut Conseil des Maliens de France, indique : « Ils [les Maliens de la Diaspora ndlr] sont effrayés, tout est à l’arrêt, ils n’ont plus de boulot. Si certains touchent le chômage partiel, la plupart, les précaires, les non-déclarés, n’ont aucune aide, poursuit-il. S’ils ne peuvent travailler, ce n’est pas seulement eux qui en paient le prix, mais dix, vingt personnes restées au Mali et qui dépendent de leur salaire. »

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La famille de M. Mallé au Mali indique toutes les difficultés dans lesquelles cette impossibilité de transaction les a mis. Selon son grand frère, qui a requis l’anonymat, depuis que cette maladie a commencé, son jeune frère n’effectue plus d’envoi à la famille. Cela, rapporte-t-il, en raison des mesures préventives des autorités pour lutter contre le coronavirus. Or, les sommes qu’il envoyaient étaient d’une grande utilité pour les besoins de la famille.

Dans son communiqué pourtant, la Banque mondiale souligne que cette diminution des transactions de la part des migrants impactera sur leur famille qui est en grande partie dépendante des ressources générées par ces migrants. « Les remises migratoires sont une source vitale de revenus pour les pays en développement », indique le président de la Banque mondiale dans son communiqué de presse.


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