Le Burkina Faso s’apprête à réviser sa Constitution, avec des changements significatifs adoptés lors du Conseil des ministres présidé par le capitaine Ibrahim Traoré le mercredi dernier. Le projet de loi, qui doit encore passer par l’étape de l’Assemblée nationale, marque une évolution majeure en reléguant le français au statut de « langue de travail », tandis que les langues nationales sont érigées en langues officielles.
Le Burkina Faso écrit une nouvelle page de son histoire constitutionnelle en reléguant le français au statut de « langue de travail ». Dans un virage audacieux, la nation s’apprête à hisser les langues nationales au rang de langues officielles, marquant ainsi une révolution linguistique et institutionnelle. Une transition politique d’envergure, où le capitaine Ibrahim Traoré guide le pays vers l’affirmation de sa souveraineté et la consolidation de son identité culturelle.
Le compte-rendu du Conseil des ministres souligne que cette révision s’inscrit dans le cadre de la mission de la transition visant à entreprendre des réformes politiques, administratives et institutionnelles pour renforcer la culture démocratique et consolider l’État de droit. Parmi les sept points clés de cette réforme, on note l’expansion des missions du Conseil constitutionnel, l’ajustement de la composition du Conseil supérieur de la magistrature, l’institution de mécanismes traditionnels de règlement des différends, la suppression de la Haute Cour de justice, et la constitutionnalisation de l’Agence nationale de renseignement (ANR).
Tournant significatif dans le paysage politique et linguistique
Cette évolution met le Burkina Faso en parallèle avec le Mali, qui a également adopté des changements constitutionnels similaires plus tôt cette année. En plus de ces ajustements, le projet de loi propose la création d’un Conseil national des communautés pour impliquer davantage les leaders religieux et coutumiers dans la résolution des conflits sociaux et la gestion des affaires publiques.
« L’écriture d’une nouvelle Constitution est une question de souveraineté politique, économique et culturelle. Nul ne peut s’épanouir réellement à partir des concepts d’autrui », a déclaré vendredi le premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, faisant allusion à des textes calqués sur la Constitution française.
L’étape suivante pour le projet de loi consiste en son examen par l’Assemblée législative de Transition. Le processus de révision de la Constitution semble donc bien engagé, marquant un tournant significatif dans le paysage politique et linguistique du Burkina Faso.
Chiencoro Diarra
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