Le Mali et le Burkina Faso, deux pays en transition, en Afrique de l’Ouest, renforcent leur coopération en matière de lutte contre l’insécurité.
Mis au ban de l’Afrique de l’Ouest en raison du putsch survenu sur leurs territoires dans un contexte de crise sécuritaire gravissime, le Mali et le Burkina Faso rapprochent de plus en plus leurs positions afin de faire front commun contre les menaces qui pèsent sur eux.
Dans l’après-midi du samedi 23 avril, une délégation du président de la transition burkinabè, Paul-Henri Damiba Sandaogo, a été reçue à Koulouba par le président intérimaire malien, colonel Assimi Goïta. Conduite par le Commandant des opérations du théâtre national, le Lieutenant-colonel Yves-Didier Bamouni, la délégation burkinabè et les autorités maliennes ont échangé sur le renforcement de leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme. « Le Mali et le Burkina Faso ont en partage plus de 1200 km de frontière et sont engagés dans la lutte contre des groupes armés terroristes », a indiqué la présidence du Faso.
Selon le chef d’escadron Serge Thierry Kiendrebeogo, directeur de cabinet du président Damiba, cette mission visait avant tout à rappeler aux autorités transitoires de ces deux pays que le Burkina et le Mali, étant confrontés aux « mêmes problèmes de sécurité et [ayant] le même ennemi », doivent « rester solidaires pour relever les défis qui se posent » à eux.
Anticiper les problèmes sécuritaires
Cette mission burkinabè auprès des autorités maliennes de la transition intervient dans un contexte marqué par la « montée en puissance » des forces armées maliennes. Les succès militaires engrangés par les Forces de défense et de sécurité du Mali sur le terrain contre les groupes armés terroristes rassurent, mais inquiètent en même temps le voisin burkinabè.
Selon les précisions de la présidence du Faso, leur ambition, en déployant cette mission au Mali, « est d’anticiper les problèmes sécuritaires que pourrait engendrer un repli des groupes armés terroristes sur le territoire burkinabè, en raison de la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité malienne dans la lutte contre le terrorisme ». Et de souligner l’importance « de développer des synergies pour contrer ces forces du mal ».
Des pays au destin unique
Notons qu’au-delà de la situation sécuritaire, le Mali et le Burkina Faso partagent quasiment le même destin en raison des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) contre eux afin de forcer les militaires au pouvoir à travailler à un retour rapide à un ordre constitutionnel normal. Malgré ces sanctions, le Mali et le pays des hommes intègres continuent à défier la Cédéao qui estime intenables les durées proposées par ces pays pour le retour du pouvoir au civil.
Pour certains, le rapprochement de ces deux pays dans un tel contexte de mis au ban laisse place à des doutes sur l’intention de ces deux pays. Le risque pour la Cédéao est de voir ces pays former un bloc uni contre les décisions de la communauté commune. D’où l’urgence pour la Cédéao de revoir sa lecture de la situation dans ces pays.
Chiencoro Diarra
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