Dans le cadre de la lutte contre la corruption et les violations des droits humains, la Fondation Tuwindi et l’Association malienne des Droits de l’Homme (AMDH), ont lancé officiellement, mardi 20 septembre 2022, au Grand Hôtel de Bamako, une application et une plateforme web.
Kenekanko, une application et aussi une plateforme web qui donne désormais aux citoyens maliens de l’intérieur comme de la diaspora la possibilité de dénoncer des cas de corruption et de violation des droits de l’homme dans leur pays. Des dénonciations qui sont ensuite vérifiées par les médias partenaires de cette initiative de la fondation Tuwindi.
Susciter des poursuites judiciaires
Ce Projet permet de faire le monitoring des cas de corruption et de violations des droits humains. Il s’agit de produire des articles d’investigation basés sur des alertes recensées sur cette plateforme technologique. Des articles pouvant susciter des poursuites judiciaires contre des présumés corrompus.
Parmi les défis qui fragilisent les institutions démocratiques et plusieurs fonctions clés de l’État malien figurent la corruption et la violation des droits humains. Malgré les efforts consentis par l’État à travers la mise en place des institutions spécialisées de prévention de la lutte contre la corruption et les violations des droits de l’homme, ces pratiques continuent d’avoir la peau dure en République du Mali. Plusieurs rapports d’organisations non gouvernementales (ONG) tirent la sonnette d’alarme sur des cas de corruption et la situation des droits de l’homme dans ce pays sahélien.
Ces phénomènes demeurent des facteurs susceptibles de handicaper le développement du pays. Le Projet d’appui à la lutte contre la corruption et le monitoring des violations des droits de l’homme, « Kenekanko », a vu le jour en vue de réduire les méfaits de ces pratiques.
« Premier frein au développement du pays »
« La corruption constitue le premier frein au développement du pays sachant que les fonds détournés [peuvent] servir à améliorer les secteurs phares » du pays notamment la santé, l’éducation, l’agroalimentaire ou encore la culture, les services publics et l’environnement, déplorent les initiateurs de ce projet d’appui à la lutte contre la corruption et les violations des droits de l’homme.
Selon les rapports annuels présentés par le bureau du vérificateur général, de 2013 à 2017, « l’État malien a perdu plus de 300 milliards de francs CFA (457 millions d’euros) à cause de la fraude et de la mauvaise gouvernance », ont rappelé les organisateurs de la cérémonie de lancement de Kenekanko. Le classement international de la corruption de 2022 « place le Mali à la 71e position des pays les plus corrompus ».
Concernant la violation des droits de l’homme, le Mali enregistre également un nombre assez élevé, notamment avec l’augmentation du nombre de personnes tuées, qui a « connu une hausse exponentielle de 324 % ».
Selon un article publié sur ONU info, du 1er janvier au 31 mars 2022, la Minusma a « recensé 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire au Mali », a-t-on indiqué.
Bakary Fomba
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