En marge de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, la Synergie des organisations des jeunes a lancé le samedi dernier sa campagne de formation et de sensibilisation sur l’hygiène menstruelle.
Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de l’hygiène menstruelle, la Synergie des organisations des jeunes a lancé, samedi 04 juin, à Banconi en Commune I de Bamako, une campagne de sensibilisation sur l’hygiène menstruelle et les techniques de communication entre parents et enfants. Cette campagne de sensibilisation de 600 jeunes couvrira sept localités à savoir : Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Koutiala.
« [Cette] activité s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, ayant lieu le 28 mai de chaque année », a fait savoir dans son allocution Porcho Marguerite Sogoba, présidente de l’Association Musodev et représentante de la Synergie.
Elle continue : « Les menstrues ou autres sujets relatifs à la sexualité sont sensibles et demeurent un tabou dans notre société. Certaines croyances culturelles concernant la menstruation renforcent les inégalités de genre et ont un impact négatif sur la dignité, la santé et l’éducation des filles ». Pour soutenir ses propos, elle cite une étude transversale de l’Unicef réalisée en 2018 sur l’hygiène menstruelle à l’école, « chez les adolescentes » dans le cercle de Kati (Mali). Cette étude révèle que « 43,06% des filles scolaires ont affirmé que le meilleur moment pour recevoir l’information était avant l’apparition des premières règles ».
Toujours dans la même étude : « 68% des filles dans l’étude n’ont pas reçu d’information concernant les menstruations avant de les voir pour la première fois. Et 45% des filles scolaires utilisent les morceaux de tissus comme protection pendant leurs périodes de règles. [Ce] qui est une pratique inappropriée et peut avoir des conséquences sur la vie géniale des filles ».
Objectifs
Cette campagne de formation et de sensibilisation sur l’hygiène de menstruation est une initiative financée par l’Onu-Femmes au Mali, à travers le Play Nº6 du programme Spotlight. Ce projet est porté par la Synergie des organisations des jeunes, constituée de l’Association pour la promotion des femmes pour lexique, Mousodev (évoluant dans le domaine des nouvelles technologies pour l’autonomisation des femmes), la Plateforme des jeunes engagés pour la promotion de la santé reproductive et la lutte contre la violence basée sur le genre, et l’Organisation malienne de psychologie.
Selon sa représentante, Porcho Marguerite Sogoba, cette synergie d’action vise les objectifs suivants : « former 390 jeunes adolescents sur l’hygiène menstruelle et communication parents-enfants. Partager la bonne information avec les jeunes et adolescents sur la gestion des menstrues. Sensibiliser les jeunes et adolescents sur l’importance de la communication parents-enfants et la sexualité. Sensibiliser 5000 jeunes à travers les réseaux sociaux sur la problématique de la précarité menstruelle et hygiène intime. Sensibiliser 210 jeunes filles sur la gestion du cycle menstruel, l’hygiène intime, et les VBG [Violences basées sur le genre] en milieu scolaire. Vulgariser l’application Zéro VBG. Offrir des serviettes hygiéniques à 210 jeunes filles ».
Prenant la parole à son tour, la représentante résidente d’Onu-Femmes a expliqué le choix de son organisation à accompagner cette Synergie des organisations des jeunes. « Nous avons décidé d’accompagner les jeunes pour tout ce qui est de briser le tabou autour de la menstruation », a expliqué Marie Goreth Nizigama, représentante résidente de l’Onu-Femmes au Mali. Elle poursuit : « la menstruation est un phénomène biologique normal, naturel. Elle ne devait pas être un objet de violence contre les jeunes filles. Elle ne devait pas être quelque chose qui les empêche de continuer leurs études, d’être stigmatisées au sein de leurs communautés ».
Mohamed Camara
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