La crise ukrainienne actuelle dure depuis 8 ans. Des pourparlers ont été engagés. Des accords (Minsk I en 2014 et Minsk II en 2015) ont été signés. Un président est déchu. Un nouveau est démocratiquement élu. Un nouveau président plus pro-européen que pro-russe. Les tensions ne cessent de monter entre Kiev et Moscou.
L’Occident s’est montré « pacifiste » dans la tentative de résolution de la crise, en privilégiant toujours la voie « diplomatico-diplomatique », politico-diplomatique. Un échec : un pays souverain est en train d’être envahi par un autre pays souverain, juste quelques jours après un tête-à-tête entre Poutine et Macron à Kremlin.
Ce lundi 21 février, la guerre est déclarée entre deux États souverains. Deux États qui ne sont pas dans le même rang mondial, que ce soit militairement, démographiquement ou encore économiquement. Se sentant seul face à la deuxième puissance militaire mondiale, le pouvoir de Kiev appelle l’Europe et l’Occident à l’aide. Eux, ils sont encore dans les discours de principe et brandissent l’arme de sanctions financières et économiques. Reste à savoir si ces sanctions se révéleront efficaces face à l’ambition « poutinesque » d’élargir la carte géographique de son pays, après le déclin de l’Union soviétique et l’annexion récente de la Crimée.
Pendant ce temps, des milliers de personnes, des milliers de civils et militaires, sont en train de mourir aux yeux du monde entier. Un engagement de l’OTAN en Ukraine est d’office écarté sous le seul prétexte que le pays n’est pas membre de cette alliance militaire occidentale qui se veut défensive d’on ne sait réellement quoi. Que dire de l’intervention de l’OTAN en Libye (2011) ? Peut-on se demander.
Bien que les situations et les époques soient différentes, il y a de quoi convoquer l’histoire contemporaine de l’humanité. Dans cette guerre russo-ukrainienne, il y a des raisons de se rappeler de la période sombre de deux guerres mondiales dans l’histoire contemporaine de l’humanité. De quoi se rappeler des causes ayant conduit l’humanité vers la seconde guerre mondiale : l’Allemagne nazie et son ambition affichée de régner en suprématie en annexant d’autres pays du vieux continent comme la Tchécoslovaquie, mais aussi le comportement de l’Occident mené par la France et la Grande Bretagne à gérer les prémisses de la crise. L’histoire se répète, dit-on. Marx peut continuer de dormir dans sa tombe.
Le monde du 21e siècle est déjà beaucoup fragilisé avec les épidémies et pandémies, les catastrophes naturelles, la pauvreté, l’immigration, l’instabilité des régimes politiques, le terrorisme entre autres. Auxquels s’ajoutent la question de l’Iran ainsi que les conflits israélo-palestiniens, sans parler de deux Corées (Nord et Sud), de l’invasion de la Libye par l’OTAN et l’Occident. C’est pathétique.
Le monde va de mal en pis, écrit Frédéric Lenoir (La guérison du monde). L’équilibre du monde, d’un monde à la recherche d’une perpétuelle paix, est toujours menacé. Menacé avec les intérêts dits de géopolitique et de géostratégique. Surtout de la part de ces grandes puissances, qu’elles soient occidentales y compris la Russie et les USA, asiatiques ou orientales, voire en Afrique avec ses mille et un problèmes. Et l’ONU dans tout cela ? Il y a de quoi interroger l’équilibre du monde contemporain et de la « Cité naissante » décrite par Cheikh Hamidou Kane (L’Aventure ambiguë).
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