Pour 2025, les prévisions selon le PAM (Programme alimentaire mondial) indiquent que 1,47 million de personnes au Mali seront en situation de crise alimentaire, avec 100 941 personnes en situation d’urgence. Ces prévisions soulignent la nécessité d’une intervention rapide et ciblée pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation. C’est pourquoi les autorités ont tenu, le lundi 26 mai 2025, une rencontre de concertation autour du Plan national de Réponses à l’insécurité alimentaire.
Dans une publication en date du 17 mars 2025, le PAM souligne qu’en 2025, le Mali est confronté à une situation alimentaire tendue, avec une insécurité alimentaire aigüe persistante, notamment dans les zones rurales. La période de soudure (juin-août) risque de voir le nombre de personnes en insécurité alimentaire aigüe doubler, exacerbant la situation pour les populations les plus vulnérables.
Pour anticiper en préparant des solutions idoines, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a réuni, autour de lui, toutes les parties concernées par la question de la sécurité alimentaire. Il s’agit principalement du ministre-commissaire à la Sécurité alimentaire, du chef de la délégation de l’Union européenne, Chef de file des partenaires techniques et financiers du cluster sécurité alimentaire, ainsi que de plusieurs partenaires techniques et financiers.
Nécessité d’une assistance d’urgence
Au cours de la rencontre, le chef de la diplomatie malienne a indiqué que l’assistance d’urgence cible 4,7 millions de personnes particulièrement vulnérables, pour un montant estimé à 462 milliards de francs CFA qui seront essentiellement consacrés aux secteurs prioritaires comme la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la santé, l’éducation, l’hygiène et l’assainissement.
À l’issue de la rencontre, il a été décidé d’une séquence interactive ayant abouti à des recommandations visant à renforcer davantage la collaboration et l’accompagnement des partenaires humanitaires aux efforts des Autorités maliennes pour le bien-être des populations vulnérables, dans une dynamique de complémentarité et de coordination renforcées sous le leadership du gouvernement.
En clôturant la rencontre, le ministre Abdoulaye Diop a salué l’engagement et la contribution des acteurs humanitaires, et a souligné que l’objectif du Mali n’est pas de rester dans l’assistance d’urgence et l’appui humanitaire permanents, mais d’inscrire l’engagement conjoint et les réponses collectives dans une perspective de résilience, de développement durable et de paix.
Pourquoi la crise alimentaire est-elle aigüe cette année ?
Il ressort de l’analyse du Programme alimentaire mondial (PAM) que le nombre de personnes vulnérables va doubler cette année. L’organisation onusienne impute cette situation à plusieurs facteurs. D’abord, elle évoque les déplacements forcés : l’insécurité alimentaire a entraîné des déplacements de populations dans plusieurs régions, avec un nombre total de 378 363 déplacés internes et 854 956 personnes retournées.
Un autre facteur est, selon l’agence spécialisée des Nations unies, l’impact des conflits et du changement climatique. D’après elle, les conflits et le changement climatique (notamment les inondations) perturbent les systèmes de production, fragilisant les populations et limitant leur accès aux ressources et aux marchés.
En termes de zones les plus touchées par l’insécurité alimentaire, elle indique les zones rurales et estime que les zones d’urgence sont constituées par certaines régions du centre et du nord, comme Gao, Kidal, Ménaka, Mopti et Tombouctou. Et que ce sont des régions qui devraient atteindre le niveau 4 de l’échelle de classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) jusqu’en mai 2025.
Sidi Modibo Coulibaly
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