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Les fondateurs de la nouvelle coalition
Politique

Tchad : une nouvelle coalition de sept partis politiques, « une Nation pour tous »

by Chiencoro 16 décembre 2021
written by Chiencoro 2 minutes read

Au Tchad, une nouvelle coalition de sept partis politiques a vu le jour le jeudi 16 décembre 2021. Dénommé « Une Nation pour Tous », ce regroupement politique entend contribuer à l’édification d’un ordre nouveau dans le pays.

Dans ce pays sahélien, en proie à une véritable crise sécuritaire, un régime de transition, gouverné par le fils du défunt Maréchal Idriss Déby Itno, peine encore à rassembler les Tchadiens à un moment où beaucoup de Tchadiens souhaitent ouvrir une nouvelle page de leur histoire.

Face aux enjeux auxquels le pays est confronté, sept partis politiques ont décidé de former une coalition dénommée « Une Nation pour Tous » (UNPT). Leur objectif est d’apporter leur contribution à l’édification de cet ordre nouveau tant souhaité.

« Notre projet est fondé sur notre volonté de créer un cadre de réflexion, de concertation et de rassemblement en vue de contribuer de manière démocratique à la vie politique du pays », a expliqué à la presse locale Abdel-Salam Chérif, coordinateur de l’UNPT.

Charte de transition

A croire cette nouvelle coalition, durant les 60 années d’existence du Tchad, « peu de temps a été consacré [au] développement et à la construction d’une véritable nation ». Alors que, précise le coordinateur de la coalition, « [la] construction d’une nation est le premier chantier sur lequel doit s’atteler tout pouvoir politique qui aspire à gouverner notre pays ».

L’UNPT exhorte donc le Conseil militaire de transition de modifier la Charte de la transition, d’organiser un dialogue inclusif et souverain, de mettre en place un gouvernement et un Conseil national de transition sur des bases consensuelles. Car, indique l’UNPT, le CMT n’a pas toute la « légitimité requise ».

Nouvelle configuration

Dans sa nouvelle configuration, le Tchad doit travailler à la restauration d’une justice sociale, d’une justice dans l’accès à l’emploi et d’une justice dans la responsabilisation des hommes et des femmes, souligne Abdel-Salam Chérif.

« Les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs, les violences faites aux femmes, la violence dans les établissements scolaires sont des résultantes d’une mauvaise justice et d’une administration incompétente et corrompue », explique-t-il.

Pour le fonctionnement de la nouvelle coalition politique, les instances mises en place sont entre autres : une assemblée générale composée de 50 personnes et une coordination composée de 21 membres.

Chiencoro Diarra

16 décembre 2021 0 comments
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Grève des étudiants sénégalais
Éducation

Au Sénégal, l’atmosphère tendue après la mort d’un étudiant

by Sahel Tribune 15 décembre 2021
written by Sahel Tribune 1 minutes read

À l’université Cheick Anta Diop de Dakar, au Sénégal, l’atmosphère était tendue, ce mardi 14 décembre 2021. Les étudiants en colère affrontaient les forces de l’ordre.

Des tirs sporadiques de grenades lacrymogènes, des jets de projectiles et pierres ont été constatés ce mardi, dans la matinée. Selon les précisions d’un responsable du mouvement d’humeur, rapporté par nos confrères de Senenews, cette grève fait suite au décès d’un étudiant de l’université Alioune Diop de Bambey.

https://www.youtube.com/watch?v=sFWgV3-CbTY

« Nous sommes en grève pour soutenir nos camarades de Bambey. Nous avons vu ce qui s’est passé là-bas. Un étudiant a perdu la vie après une intoxication alimentaire et les autorités ne veulent pas faire la lumière sur ce décès », a expliqué à Senenew un des responsables des étudiants.

Des convocations

Le président du parti politique PASTEF Les Patriotes, Ousmane Sonko, a indiqué sur sa page Facebook qu’en plus de ce soutien à leur camarade de Bambey, les étudiants réclament également « le retrait de la mesure instaurant une session unique qui n’offre aucune chance de rattrapage, l’allègement des conditions étouffantes de vie dans les universités… ».

Pour lui, cette situation confirme « les relations exécrables qu’entretient Macky Sall avec sa jeunesse, et les étudiants en particulier ».

A la suite de cette grève, des étudiants ont été convoqués, atteste cette déclaration du vice-recteur chargé des études à l’université de Bambey: «Vous êtes convoqué par la Commission de discipline de l’Université Alioune Diop de Bambey. Votre audition est prévue le jeudi 16 décembre 2021 à 10 heures à la Salle des Actes du Secrétariat général. La carte d’étudiant est exigée »

La Redaction

15 décembre 2021 0 comments
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Des réfugiés ivoiriens
Sécurité

Mali – Côte d’Ivoire : le retour volontaire de 164 réfugiés ivoiriens

by Chiencoro 14 décembre 2021
written by Chiencoro 2 minutes read

Après plus d’une décennie en dehors de leur pays d’origine, une centaine de réfugiés ivoiriens ont foulé leur sol, le jeudi 9 décembre dernier. Ce rapatriement volontaire est le fruit d’une coopération entre le HCR et le gouvernement malien.

« À mon arrivée, je me suis facilement intégré dans la société sans difficulté où j’ai vécu en parfaite harmonie avec les communautés d’accueil », raconte M. Noumankan, chef de ménage âgé d’une cinquantaine d’années. Grâce à la solidarité et à l’hospitalité légendaire du peuple malien, ce réfugié ivoirien, au Mali depuis des années, a fini par se marier à une femme malienne.

La quasi-totalité de ces réfugiés sont arrivés au Mali à la suite de la violence et de la persécution, postélectorale de 2010, dans ce pays côtier d’Afrique de l’Ouest.

En plus de la solidarité et de l’hospitalité du peuple malien, ces réfugiés ivoiriens ont bénéficié de l’assistance et de la protection du HCR, durant leur séjour au Mali. Une assistance qui vient une fois de plus se confirmer à travers le rapatriement volontaire de 164 d’entre eux, soit 31 ménages, jeudi 9 décembre 2021, de la région de Sikasso vers la Côte d’Ivoire.

« Droit humain fondamental »

« Les préparatifs de l’opération ont démarré à Bamako où vivait la grande majorité des réfugiés concernés et se sont poursuivis à Sikasso, région frontalière avec la Côte d’Ivoire, où tous les réfugiés se sont rassemblés pour prendre ensemble le départ », a précisé l’Agence des Nations pour les réfugiés dans un communiqué du 10 décembre 2021, date anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Selon les précisions de M. Buti Kale, représentant du HCR au Mali, « le retour volontaire des réfugiés nous rappelle la quête essentielle de retrouver les siens après un certain temps, et cette Journée des droits de l’homme est la parfaite occasion pour réaffirmer que retourner chez soi demeure un droit humain fondamental ». Et d’indiquer : « Le Gouvernement de la Côte d’Ivoire nous a rassurés de la réintégration paisible et durable de ces réfugiés dans le tissu socio-économique, dans un environnement pacifique ».

Ce énième rapatriement est le fruit d’une coopération entre l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés au Mali et le gouvernement malien. Cette opération est la troisième effectuée en 2021.

Pour rappel, plusieurs actions ont été menées, notamment des campagnes de sensibilisation, pour le bien-être de ces réfugiés. Une clause de cessation de même été signée entre le gouvernement ivoirien et les pays d’accueil de ces réfugiés.

Chiencoro Diarra

14 décembre 2021 0 comments
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Les vastes champs de riz de l'Office du Niger incarnent la prospérité et le développement agricole du Mali. Ces étendues fertiles témoignent de l'engagement du pays envers l'agriculture, un secteur vital représentant 38 % de son PIB.
ExclusifSécurité

Agriculture : au Mali, plusieurs localités confrontées à une crise alimentaire

by Chiencoro 13 décembre 2021
written by Chiencoro 2 minutes read

Au Mali, plusieurs localités sont confrontées à une crise alimentaire, en plus de l’insécurité. Reportage.

À Bla, dans la région de Ségou, les activités principales sont l’agriculture, l’élevage et la pêche. Cette année, ces activités ont connu des blocages en raison de la faible pluviométrie.

Dans ce cercle, les récoltes n’ont pas été bonnes. Une situation qui annonce déjà la famine dans la zone. « D’ores et déjà, nous sommes confrontés à une crise alimentaire », alerte le maire de la commune de Bla, Mamadou Samaké.

Inflation

Bla n’est pas le seul cercle frappé par cette crise alimentaire. Macina, dans la même région de Ségou, vit aussi des moments difficiles. D’habitude, dans cette localité rizicole par excellence, en cette période des récoltes, le kg de riz coûte 265 FCFA. Mais cette année, il est déjà passé à 275 FCFA et pourrait atteindre 500 FCFA d’ici la fin de ce mois de décembre, craint le maire de la commune de Macina, Dian Diallo.

Selon cet élu communal, le cercle de Macina, en coordination avec celui de Niono, dessert Diafarabé ainsi que Ténenkou en denrée alimentaire. En plus de la faible pluviométrie enregistrée cette année, les cercles de Macina et de Niono sont victimes d’une crise sécuritaire. Des groupes armés terroristes prennent le plus souvent pour cible les champs des paysans en y mettant le feu.

Dans d’autres localités comme Bougouni, Sikasso et Dioïla, la même crainte anime les autorités locales. « En cette période des récoltes, au cours des années précédentes, le kilogramme de maïs coûtait environ 75 FCFA, mais cette année le kg tourne autour de 150 FCFA », indique Daouda Bamba, 4e adjoint au maire de Kadiolo, dans la région de Sikasso.

Protéger l’économie locale

Devant une délégation de la présidence, en tournée dans les régions de Bougouni, Koutiala, Sikasso, Ségou et Dioïla (entre le 1er et le 10 décembre 2021), les autorités coutumières et locales de ces zones ont invité les dirigeants maliens à prendre cette situation à bras le corps afin d’éviter l’aggravation de la crise sécuritaire.

Conscientes de la situation, les autorités maliennes ont adopté des mesures préventives afin d’atténuer les effets de cette insécurité alimentaire. Dans un arrêté interministériel du 6 décembre 2021, le gouvernement malien a annoncé la suspension de l’exportation du riz local, du maïs, du tourteau de coton, du mil, du sorgho et de la graine de coton.

Cette mesure, selon Ibrahim Mariko, économiste au Centre Sènè d’Études stratégiques, dans une déclaration à l’Agence Anadolu, « vise à protéger l’économie locale […] encourager la consommation locale, [et] réduire le prix des produits et à prévenir contre tout embargo de la CEDEAO ».

Chiencoro Diarra

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Coopération culturelle et artistique
Arts et Culture

La « Françafriche », nouvel avatar de la Françafrique ?

by Sahel Tribune 10 décembre 2021
written by Sahel Tribune 8 minutes read

La coopération culturelle et artistique franco-africaine – la « Françafriche » – n’a-t-elle pas trouvé son point d’orgue avec « Africa 2020 » ? C’est la question que l’on peut se poser à propos de cette saison africaine en France, interrompue un temps en raison de la pandémie mais qui s’est poursuivie cette année.

En organisant cette série d’événements, la France a voulu rendre hommage à l’Afrique. Toutefois, si l’on y regarde de plus près, Africa2020 et, au-delà, la vision qu’a aujourd’hui Paris de sa coopération avec l’Afrique suscitent quelques questionnements…

Les deux primitivismes

Malgré la bonne volonté qui a présidé à la mise en oeuvre d’Africa2020, un stéréotype primitiviste accolé de façon illégitime au continent continuait à émaner de cette opération. Et en la matière, il convient de distinguer un « primitivisme premier » et un « primitivisme second ». Le premier, lié aux arts dits « premiers » est classiquement reconnu comme ayant fortement influencé l’art occidental alors que le second est plus difficile à débusquer.

Aujourd’hui, ce primitivisme premier n’est plus l’objet de controverses puisqu’on parle désormais d’« art classique africain » et que le principe de la restitution de ces œuvres d’art aux pays africains a acquis droit de cité. Même s’il subsiste, comme on le verra à propos de l’exposition « Ex-Africa », il a été remplacé par un autre paradigme – le primitivisme second – qui a trait à l’enrichissement ou à la re-fécondation de la culture artistique française par l’art contemporain africain.

Ce processus de re-fécondation accompagne le « nettoyage » artistique et toponymique auquel se livrent les gouvernements de nombreux pays à la suite du meurtre de George Floyd. Il s’est ensuivi un processus de déboulonnage de statues de personnages esclavagistes ou coloniaux et de remplacement de ces statues, ainsi que de noms de rue et de places de même nature, par des « figures de la diversité ».

Pour la première fois en France, avec l’opération « Africa 2020 », lancée par Emmanuel Macron, on peut voir des monuments français portant la marque d’artistes africains. C’est notamment le cas avec l’installation d’œuvres d’El Anatsui à La Conciergerie, de Joël Andrianomearisoa sur les remparts d’Aigues-Mortes ou bien encore celles de l’artiste de République démocratique du Congo Sami Baloji à l’entrée du Musée du Grand Palais.

Une partie de l’installation d’El Anatsui exposée à la Conciergerie à Paris du 20 mai au 14 novembre 2021 à l’occasion de la saison Africa2020. Eric Sander/Centre des monuments nationaux

Bref, la France, l’Europe, l’Occident se débarrassent de leurs vieux oripeaux coloniaux – les « fétiches » –, qui sont désormais promis à un recyclage dans les musées de sociétés déjà créés ou en cours de construction en Afrique. À l’occasion d’« Africa 2020 », la France a manifesté l’existence d’une « présence africaine », comme dans le cas de l’exposition « Ex Africa » (Musée du quai Branly) – même si cette dernière exposition n’est pas exempte de présupposés primitivistes, puisqu’elle a mis en évidence le poids que continuent d’occuper les représentations anciennes de l’art classique africain dans l’esprit de certains artistes contemporains, qu’ils soient occidentaux ou africains.

Beaux-Arts Magazine, 6 avril 2021.

De la sorte, c’est toute l’ambiguïté de la saison « Africa 2020 » qui s’exprime au prisme de ces quatre expositions. Tout autant qu’une opération de reconnaissance de l’art contemporain africain, per se, il s’agit largement d’indexer l’art contemporain africain à des monuments datant de plusieurs siècles et d’assimiler ainsi cet art au patrimoine architectural et historique français.

Dans les deux cas, ces opérations se traduisent par une massification des différentes œuvres de ces artistes qui peinent à exister dans leur individualité.

Un aggiornamento du rapport de la France à l’Afrique ?

Ce sommet artistique Afrique-France n’avait-il pas en définitive pour but de faire oublier celui, beaucoup plus concret, de Montpellier qui devait, pour une énième fois, rafistoler les relations franco-africaines dans les domaines politique, économique et stratégique ? En somme, « Africa 2020 » – ce dernier avatar de la « Françafriche » – aurait constitué le prélude au rajeunissement de la Françafrique.

Ces deux événements – Africa 2020 et le sommet Afrique-France de Montpellier – semblent en effet dessiner les nouveaux linéaments de la politique française en Afrique. Ils peuvent être interprétés comme un aggiornamento visant à rompre avec les pratiques politiques anciennes.

Dans le domaine militaire, il s’agit, pour le gouvernement français, de manifester sa volonté de se retirer du continent africain et notamment du Sahel pour faire pièce à l’opposition croissante que cette présence suscite. En témoigne l’abandon par la force Barkhane des bases de Kidal, Tombouctou et Tessalit au Mali.

En même temps, la force Barkhane ne quitte pas totalement le Sahel car il lui reste la tâche de protéger l’approvisionnement de la France en uranium du Niger – une ressource d’autant plus indispensable qu’Emmanuel Macron vient d’annoncer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. C’est en tenant compte de ce souci de sécuriser cet apport énergétique qu’il faut apprécier la hantise de voir les Russes pénétrer sur le pré carré français dans la zone sahélienne.

Le maintien de la présence française en Afrique, outre le domaine militaire avec ses opérations extérieures et ses bases, a également un volet diplomatique. En la matière, la politique française est fragile puisqu’elle repose sur le principe « deux poids-deux mesures ». Selon les cas, la France peut aussi bien soutenir une transition non démocratique du pouvoir effectuée par le biais de coups d’État illégaux comme au Tchad ou légaux comme en Côte d’Ivoire, ou désavouer des putschs, comme au Mali et en Guinée.

Le sommet de Montpellier, avec toutes ses ambiguïtés, avait pour but de permettre à Paris de se démarquer des despotes africains au pouvoir depuis plusieurs dizaines d’années, tout en tentant de nouer des liens avec les différentes « sociétés civiles » du continent et en projetant de mettre sur pied une sorte de « start up Africa ».

Emmanuel Macron « bousculé » par la jeunesse, France 24, 8 octobre 2021.

De la même façon, la mise en scène de la restitution de pièces d’art « premier » aux pays africains n’est que l’amorce de la continuation d’une politique de coopération artistique et culturelle « new look » entre la France et l’Afrique, coopération déjà à l’œuvre avec « Africa 2020 ».

Ainsi est instauré un nouveau partenariat qui se veut paritaire entre musées français et musées africains. En témoigne l’exposition « Picasso à Dakar, 1972-2022 » qui doit avoir lieu au Musée des civilisations noires de Dakar où seront sempiternellement mises en regard les œuvres du maître catalan avec les pièces d’art « classique » africain qui l’ont inspiré.

De la même façon, sans préjuger de ce que sera la reconstruction du Festival Mondial des Arts nègres de 1966 au Grand Palais en 2025, on peut se demander pourquoi il faut que ce soit presque toujours la France qui soit impliquée dans les projets artistiques ou muséaux concernant l’Afrique et particulièrement sa partie francophone. Même s’il existe d’autres projets ou réalisations artistiques et muséales qui ont par exemple entraîné la participation de la Corée du Sud ou de la Chine, la présence massive et presque sans rival de la France dans ce domaine conduit inévitablement à se demander si ne se maintient pas là, d’une certaine façon, une forme de paternalisme.

La complexité du lien entre la France et l’Afrique

Enfin, l’attribution du prix Goncourt 2021 à Mohamed Mbougar Sarr, qui a participé au sommet de Montpellier, s’inscrit dans le droit fil de cette recherche de rajeunissement à laquelle contribue la Françafriche. Mohamed Mbougar Sarr, indépendamment de son talent d’écrivain, coche en effet toutes les cases. Il est jeune, francophone, est publié par un petit éditeur français et fait référence dans son roman « La plus secrète mémoire des hommes » aux écrivains les plus prestigieux – Gombrovicz, Bolano et Borges, entre autres.

Cette attribution, qui intervient cent ans après que le Goncourt a couronné un autre écrivain « noir », René Maran, avec Batouala, montre l’attachement indéfectible de la France, et notamment de la France littéraire, à ses « petits frères africains ».

« Africa is so important for us » a déclaré récemment Emmanuel Macron en exhortant les responsables d’institutions artistiques à renforcer leurs liens avec l’Afrique.

Cette injonction, certes généreuse et visant à une reconnaissance du rôle de l’Afrique dans la culture mondiale, renvoie à la place que continue d’occuper le continent africain, particulièrement sa partie supposément francophone, dans le destin de cette grande puissance de deuxième ordre qu’est maintenant devenue la France.

Jean-Loup Amselle, Anthropologue et ethnologue, directeur d’études émérite à l’EHESS, chercheur à l’Institut des mondes africains, Institut de recherche pour le développement (IRD)

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation
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Général Salou Djibo, Ancien chef de l’Etat de la République du Niger
PolitiqueSécurité

Message à la Nation du Général Salou Djibo, ancien chef d’Etat du Niger

by Sahel Tribune 9 décembre 2021
written by Sahel Tribune 6 minutes read

Nigériennes, Nigériens,

Mes chers compatriotes,

Le Samedi 27 novembre 2021, comme vous le savez, un convoi de la force française Barkhane a été bloqué à Téra par des manifestants civils qui, excédés par la crise sécuritaire sans précédent qui nous frappe, protestaient contre la présence des forces étrangères sur le territoire nigérien.

La violente répression de cette protestation a conduit à un drame connu de tous, à savoir, officiellement et à ce jour, trois morts et plusieurs dizaines de blessés, dont dix-sept se trouvent dans un état grave.

A l’instar de tous les Nigériens et de tous les peuples épris de paix et de justice solidaires du Niger, je condamne avec fermeté le drame qui s’est produit à Téra le samedi 27 novembre 2021.

Aussi voudrais-je m’incliner devant la mémoire de nos compatriotes disparus et présenter mes condoléances à leurs familles et proches et au peuple nigérien. Qu’Allah leur accorde son paradis éternel et facilite le prompt rétablissement des blessés. Amine.

Mesdames et Messieurs, Mes chers compatriotes,

Dans le contexte sécuritaire délétère que nous vivons et à la veille d’une manifestation à laquelle plusieurs secteurs sociaux appellent, j’ai cru nécessaire de prendre la parole pour évoquer ce drame ainsi que la question lancinante de l’insécurité au Niger.

Concernant le drame de Téra, j’aimerais appeler à en tirer les leçons avec lucidité, en ayant à l’esprit les seuls intérêts du Niger, loin des débats partisans passionnés.

En effet, pourquoi ce blocage, qui a duré une semaine à Kaya, n’a pas dégénéré, alors qu’il a fallu une matinée pour que tout dérape au Niger ?

À l’évidence, la réponse est dans la différence de la gestion politique du problème au plus haut niveau. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la sortie de Monsieur Bazoum Mohamed, le vendredi 26 novembre 2021, la veille même du drame, n’a pas contribué à apaiser les tensions, bien au contraire. En effet :

Au lieu de se livrer à une autojustification, il aurait mieux valu écouter le peuple et rechercher avec lui les meilleurs moyens de trouver une solution pacifique au problème ;

Au lieu de présenter notre pays comme un pauvre patient qui ne doit sa survie qu’à l’aide des autres, il aurait fallu expliquer quelle politique propre est entreprise pour nous sortir de la dépendance extérieure ;

Au lieu de rire des critiques et des interrogations, il aurait fallu convier tous les Nigériens à réfléchir, ensemble, aux mesures permettant d’être plus efficaces dans la lutte contre le terrorisme ;

Au lieu de prendre la parole le 26 novembre 2021, après les événements de Kaya et dans un contexte de risques réels de manifestations, à tort ou à raison, contre le passage du convoi militaire de la force Barkhane, il aurait fallu se rapprocher de tous les acteurs pour apaiser la situation.

Au regard de ce qui précède, et pour qu’un tel drame ne se reproduise plus, je demande que toute la lumière soit faite sur ce qui s’est passé, que les responsabilités des uns et des autres soient bien situées et que justice soit rendue.

C’est ainsi que nous allons restaurer la confiance entre nos populations et l’Etat, préserver notre paix sociale et créer les conditions d’une nécessaire adhésion de nos populations à la lutte contre le terrorisme et l’insécurité.

C’est cela notre intérêt à tous, y compris celui de nos amis et partenaires.

Mesdames et Messieurs, Mes chers compatriotes,

Le second sujet que j’aimerais aborder est évidemment celui de la gestion de la crise sécuritaire qui se solde par un niveau de pertes militaires et de massacres de populations civiles sans précédent à Diffa, à Banibangou, à Inatès, à Chinagoder pour m’en tenir à un petit nombre d’une longue liste macabre.

C’est le lieu, là aussi, d’exprimer ma compassion et mon soutien à nos braves forces de défense et de sécurité et à nos héroïques populations. Malgré leurs sacrifices, à l’évidence, quelque chose ne fonctionne pas dans la gestion de cette crise effroyable.

Ce qui ne va pas, c’est une politique sécuritaire dans la corruption, l’opacité et l’exclusion de nos populations, à l’instar de l’affaire, encore non résolue de nos jours, dite ‘‘ affaire du Ministère de la Défense’’.

Ce qui ne va pas, c’est la tentative politicienne de privatisation, de personnalisation et d’instrumentalisation de nos partenaires à des fins de politique intérieure ;

Ce qui ne va pas, c’est le discours qui consiste à diviser et à classer les Nigériens entre d’une part, des pro-régime éclairés favorables à la nécessaire coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme et d’autre part, des populations ignorantes et des opposants renégats qui feraient le jeu des terroristes.

Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,

Ce type de posture qui, exclut tout débat citoyen contradictoire, qui exclut toute prise en compte d’idée émise par les acteurs du terrain et les populations concernées ne correspond pas aux besoins de la lutte contre l’insécurité au Niger.

Elle va, en toute objectivité, contre le sens de l’histoire et contre la recherche d’une solution durable à notre problème d’insécurité.

En vérité, notre pays se trouve dans une situation sécuritaire extrêmement difficile et nous sommes à la croisée des chemins.

En effet, c’est notre vivre ensemble et l’existence même du Niger en tant qu’État qui sont en jeu.

Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes

Il existe incontestablement des solutions à nos problèmes sécuritaires.

Elles résident dans le rassemblement des Nigériens, dans un débat politique ouvert sur la coopération militaire, dans une gestion transparente des ressources affectées à la gestion de la crise sécuritaire, dans l’écoute de la critique, dans la compassion et dans l’association étroite des populations, des chefs coutumiers et religieux et de la société civile aux stratégies sécuritaires.

Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,

Je voudrais terminer mon propos :

  • En adressant encore une fois de plus mes sincères condoléances aux familles endeuillées, aux populations de Téra et au-delà, de Diffa, de Maradi, de Tahoua et au peuple nigérien, fier, solidaire et profondément humaniste ;
  • Et en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés.

Je voudrais aussi demander à nos populations de rester unies et solidaires dans l’épreuve pour que vive le Niger.

Enfin, à tous, je demande de continuer de prier, encore davantage, pour le Niger et son peuple, pour la paix dans notre pays.

Vive le Niger et son peuple ! Je vous remercie !

Général Salou Djibo, ancien chef de l’Etat de la République du Niger

Ce texte a été repris par Sahel Tribune à partir de la publication de Niger Diaspora

Général Salou Djibo, Ancien Chef de l’Etat de la République du Niger

9 décembre 2021 0 comments
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Yorosso
ExclusifSécurité

Crise sécuritaire au Mali : la difficile vie de la population melting-pot de Yorosso

by Chiencoro 8 décembre 2021
written by Chiencoro 3 minutes read

À Yorosso, dans la région de Koutiala, au Mali, la vie perd son élan normal à cause de l’insécurité. Tous les secteurs d’activité étant fortement touchés, les populations locales appellent à l’aide.

Situé à une centaine de kilomètres de Koutiala, Yorosso a une superficie de 5 500 km² avec une population melting-pot estimée à 211 508 habitants, répartis entre 33 786 ménages, selon les derniers chiffres disponibles de l’Institut national de la statistique (Insat Mali, 2009).

Sa population est composée majoritairement de Minianka, de Bamanan, de Bwas, entre autres communautés maliennes. Dans ce cercle, l’activité principale est l’agriculture — dominée en grande partie par la culture du coton. Ce qui fait du cercle, selon M. Kalifa Goïta, chef de village de Yorosso le premier producteur de l’or blanc — en qualité et en quantité — dans la région de Koutiala.

Erigé en cercle depuis 1960, Yorosso est cependant confronté à d’énormes difficultés liées à la crise sécuritaire que traverse le pays, poursuit Kalifa Goïta. La route nationale (RN12), reliant Yorosso et Koutiala, est devenue le théâtre de plusieurs enlèvements, de braquages des personnes et de leurs biens, explique à Sahel Tribune M. Amadou Kassogué — 2e adjoint du Gouverneur. Des ambulances et des agents de santé sont fréquemment victimes d’engins explosifs sur ce tronçon, déplore-t-il.

Difficile accès aux services centraux de base

Cette situation d’insécurité a eu des conséquences directes sur la vie économique, sociale et culturelle de la localité : la fermeture de plus de 40 écoles, le retard dans le démarrage des travaux d’électrification du cercle par l’Énergie du Mali (EDM-SA), l’interruption des travaux d’entretien courants de la RN 12 et le retrait progressif des partenaires au développement, établit M. Kassogué.

En plus du problème de désenclavement dû à l’insécurité grandissante dans la zone, l’accès à la santé et à l’eau potable, ainsi qu’à d’autres services de développement, est également devenu une aventure de combattants. De ce fait, plusieurs voix déplorent la situation économique et sociale dans le cercle.

D’après les explications du chef de village de Yorosso, Kalifa Goïta, la ville ne compte pas plus de cinq puits d’eau. La SOMAGEP-SA (Société malienne de gestion d’eau potable) distribue de l’eau seulement entre 9 h et 16 h, a-t-il indiqué.

Quant à la fourniture d’électricité, le maire de la commune de Yorosso, Abdoulaye Goïta, a indiqué que l’électricité n’est accessible qu’entre 9 h et 12 h. Puis, de 18 h à 00H et le Kilowatt est débité à 250 FCFA. Il exhorte les autorités à poursuivre l’électrification de cette ville par EDM tout en assurant la sécurité des populations et de leurs biens dans la zone.

Volonté de venir en aide aux populations

De son côté, le deuxième adjoint du Gouverneur de Koutiala estime que l’espoir est toujours permis à Yorosso. Car, rassure-t-il, les autorités maliennes ont déjà exprimé leur volonté de venir en aide aux populations les plus vulnérables de ce cercle, composé de quatre arrondissements et neuf communes, dont 5 font frontière avec le Burkina Faso.

Mieux, faut-il le mentionner à titre informatif : 100 familles démunies ont bénéficié, le 6 décembre dernier, d’un important kit alimentaire lors du passage d’une délégation de la présidence conduite par le Colonel Assan Badiallo Touré, Conseillère spéciale du Président de la transition malienne.

Chiencoro Diarra

8 décembre 2021 0 comments
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