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Sommet des Brics
Actu

15e Sommet des économies émergentes : les Brics accueillent 6 nouveaux pays, dont 2 d’Afrique

by Bakary FOMBA 24 août 2023
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

Le mardi 22 aout 2023, le 15e Sommet des Brics s’est ouvert à Johannesburg, en Afrique du Sud, entre les cinq économies émergentes, notamment le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

Après trois jours de Sommet, les leaders des cinq pays des Brics ont tenu un point de presse au centre de conférence de Johannesburg, pour faire le bilan de leurs délibérations. Il s’agit d’une première depuis le Covid-19, en 2020.

Plaider pour un rééquilibrage politique et économique

Lors de ce 15e Sommet des Brics, le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a annoncé l’acceptation de six nouveaux pays dans le club, dont deux du continent africain. Il s’agit notamment de l’Argentine, l’Iran, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Éthiopie.

L’objectif des Brics est de plaider ensemble pour un rééquilibrage politique et économique face à un ordre international que ses leaders jugent dominé par l’Occident.

Cette décision historique va certainement transformer la dynamique au sein du groupe, avec des pays aussi variés en termes d’économies et d’affinités politiques. Il s’agit d’« un grand plaisir » pour le président brésilien, Lula. Une décision qui a été accueillie comme une preuve du renforcement d’un monde « multipolaire », pour le Premier ministre indien, Narendra Modi. Le président russe, Vladimir Poutine ainsi que Xi Jinping ont envoyé leurs félicitations aux nouveaux membres.

« Avec ce sommet, les Brics entament un nouveau chapitre », s’est félicité le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa.

Par ailleurs, l’adhésion de ces pays concernés à part entière aux Brics, prendra effet au 1er janvier 2024, a précisé le président sud-africain. Le nombre de pays membres du groupe passera ainsi de 5 à 11 à partir de la nouvelle année.

Le bloc, qui produit près d’un quart de la richesse mondiale (23 %) et rassemble 41 % de la population globale, revendique un équilibre économique et politique mondial multipolaire notamment au regard de l’hégémonie de l’Occident.

Réactions enthousiastes

Suite à cette décision, les pays concernés n’ont pas surtout manqué de manifester leur enthousiasme. 

Pour la diplomatie iranienne, l’adhésion de l’Iran est un « succès stratégique pour la politique étrangère », a écrit sur X (ex-Twitter) le conseiller politique du président Ebrahim Raïssi. L’Éthiopie salue un « moment fort » pour le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. « L’Éthiopie se tient prête à coopérer avec tous pour un ordre mondial inclusif et prospère », a ajouté son Premier ministre Abiy Ahmed.

Bakary Fomba

24 août 2023 0 comments
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Serguei Lavrov
ActuAnalyses

[Tribune] Brics : vers un ordre mondial juste

by Sahel Tribune 24 août 2023
written by Sahel Tribune 7 minutes read

À la veille du sommet des Brics, qui a débuté le mardi 22 août 2023, Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a partagé dans le magazine sud-africain « Ubuntu » ses réflexions sur les perspectives de coopération dans le cadre de ce groupe dans le contexte géopolitique actuel.

Le monde d’aujourd’hui connaît des changements tectoniques. La possibilité de domination d’un pays ou même d’un petit groupe d’États disparaît. Le modèle de développement international fondé sur l’exploitation des ressources de la majorité mondiale au profit du bien-être du « milliard d’or » est désespérément dépassé. Il ne reflète pas les aspirations du monde entier.

Un ordre mondial multipolaire plus juste est en train de naître sous nos yeux. De nouveaux centres de croissance économique et de prise de décision politique d’importance mondiale en Eurasie, dans la région Asie-Pacifique, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine sont guidées avant tout par leurs propres intérêts et placent la souveraineté nationale au centre de leurs préoccupation, et c’est dans cet esprit qu’elles réalisent des progrès impressionnants dans des domaines divers et variés.

Les tentatives de l’Occident collectif d’inverser cette tendance pour préserver sa propre hégémonie ont un effet complètement contraire. La communauté mondiale en a assez du chantage et de la pression de la part des élites occidentales et de leurs pratiques coloniales et racistes. C’est pourquoi, par exemple, non seulement la Russie, mais aussi un certain nombre d’autres pays réduisent constamment leur dépendance au dollar américain, passant à des systèmes de paiement alternatifs et à des règlements en monnaies nationales. Dans ce contexte, les paroles sages de Nelson Mandela me viennent à l’esprit : « Lorsque l’eau commence à bouillir, il est absurde d’arrêter de la chauffer. » Et c’est effectivement le cas.

La Russie, État de nature civilisatrice et première puissance eurasienne et euro-pacifique, continue ses efforts de démocratisation de la vie internationale et de formation d’une architecture de relations interétatiques fondée sur les valeurs d’une sécurité égale et indivisible, de la diversité culturelle et civilisationnelle, et offrant des chances égales de développement à tous les membres de la communauté mondiale, sans exception. L’architecture des relations interétatiques serait fondée sur les valeurs d’une sécurité égale et indivisible, de la diversité culturelle et civilisationnelle et offrirait des chances égales de développement à tous les membres de la communauté mondiale, sans exception. Comme l’a souligné le Président Vladimir Poutine dans son discours à l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie le 21 février 2023 : « Dans le monde moderne, il ne devrait pas y avoir de répartition entre les soi-disant « pays civilisés » et tous les autres… Il devrait y avoir un partenariat honnête qui, en principe, refuse toute exclusivité, en particulier l’exclusivité agressive. » À notre avis, tout cela est conforme à la philosophie de l’Ubuntu, qui promeut la cohésion entre les nations et les peuples.

Dans ce contexte, la Russie s’est toujours prononcée en faveur du renforcement de la position du continent africain dans l’ordre mondial multipolaire. Nous poursuivrons notre soutien à nos amis africains dans leurs efforts pour jouer un rôle de plus en plus important dans la résolution des problèmes fondamentaux de notre époque. Cela s’applique aussi pleinement au processus de réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, dans le cadre duquel, selon notre conviction profonde, les intérêts légitimes des pays en développement, y compris l’Afrique, doivent être garantis avant tout.

La diplomatie multilatérale ne reste pas à l’écart des tendances mondiales. Les activités d’une association telle que les Brics symbolisent une véritable multipolarité et sont un exemple de communication interétatique honnête. Au sein de cette association, des États ayant des systèmes politiques différents, des plateformes de valeurs distinctes et des politiques étrangères indépendantes coopèrent avec succès dans divers domaines. Je pense qu’il n’est pas exagéré de constater que les Brics sont une sorte de « grille » de coopération au-dessus des lignes traditionnelles Nord-Sud et Ouest-Est.

Effectivement, nous avons des choses à présenter à notre public. Grâce à des efforts conjoints, les Brics sont parvenus à créer une culture du dialogue fondée sur les principes de l’égalité, du respect du choix de notre propre voie de développement et de la prise en compte des intérêts de chacun. Cela nous aide à trouver un terrain d’entente et des « solutions », même sur les problèmes les plus complexes.

La place et l’importance des Brics aujourd’hui et leur potentiel d’influence sur la formation de l’agenda mondial sont déterminés par des facteurs objectifs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La population des pays des Brics représente plus de 40% de la population mondiale et leur territoire représente plus d’un quart de la masse continentale de la planète. Selon les prévisions des experts, en 2023, le groupe des Brics représentera environ 31,5% du PIB mondial (en termes de parité de pouvoir d’achat), tandis que la part du G7 a chuté à 30% sur cet indicateur.

Aujourd’hui, le partenariat stratégique des Brics prend de l’ampleur. L’association elle-même propose au monde des initiatives créatives et tournées vers l’avenir, visant à atteindre les objectifs de développement durable, à garantir la sécurité alimentaire et énergétique, la croissance saine de l’économie mondiale, la résolution des conflits et la lutte contre le changement climatique, y compris à travers le prisme d’une transition énergétique juste.

Un système étendu de mécanismes a été créé pour réaliser ces objectifs. La stratégie de partenariat économique jusqu’en 2025 est en cours de mise en œuvre et définit les points de référence de la coopération à moyen terme. La plateforme de recherche énergétique des Brics, lancée à l’initiative de la Russie, fonctionne. Le Centre des Brics pour la recherche et le développement de vaccins a été lancé pour promouvoir des réponses efficaces aux défis posés au bien-être épidémique de nos pays. Des initiatives sur l’élimination des « refuges » pour les personnes corrompues et les actifs criminels, sur le commerce et l’investissement dans le but d’un développement durable, et sur le renforcement de la coopération dans le domaine des chaînes d’approvisionnement, ont été approuvées. La stratégie des Brics en matière de sécurité alimentaire a été adoptée.

Parmi les priorités inconditionnelles figurent le renforcement du potentiel de la Nouvelle banque de développement et du Fonds de réserve de change des Brics, l’amélioration des mécanismes de paiement et le renforcement du rôle des monnaies nationales dans les règlements mutuels. Il est prévu que ces aspects fassent l’objet d’une attention particulière lors du sommet des Brics à Johannesburg.

Nous ne cherchons pas à remplacer les mécanismes multilatéraux existants, et encore moins à devenir un nouvel « hégémon collectif ». Au contraire, les membres des Brics ont toujours privilégié la création de conditions favorables au développement de tous les États, ce qui exclut la logique de bloc de la guerre froide et des jeux géopolitiques à somme nulle. Les Brics s’efforcent de proposer des solutions inclusives fondées sur une approche collective.

Dans ce contexte, nous nous efforçons constamment de développer la coopération entre l’association et les pays de la majorité mondiale. En particulier, le renforcement de la coopération avec les pays africains est devenu l’une des priorités de la présidence sud-africaine. Nous partageons entièrement cette approche. Nous sommes prêts à contribuer à la croissance économique du continent et à y renforcer la sécurité, y compris ses composantes alimentaires et énergétiques. Les résultats du deuxième sommet Russie-Afrique qui s’est tenu les 27 et 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg en sont la preuve irréfutable.

Dans ce contexte, il est naturel que notre association compte de nombreuses personnes partageant les mêmes idées dans le monde entier. Les Brics sont considérés comme une force positive qui serait susceptible de renforcer la solidarité des pays du Sud et de l’Est et de devenir l’un des piliers d’un nouvel ordre mondial polycentrique plus équitable.

Les Brics sont prêts à répondre à cette demande. C’est pourquoi nous avons lancé le processus d’élargissement. Il est symbolique qu’il ait pris un tel rythme l’année de la présidence de l’Afrique du Sud, un pays qui a été admis au sein des Brics à la suite d’une décision politique consensuelle.

Je suis persuadé que le 15e sommet qui marquera son anniversaire deviendra un nouveau jalon dans nos relations de partenariat stratégique et définira les priorités majeures pour les années à venir. Nous apprécions vivement les efforts de la présidence sud-africaine dans ce contexte, notamment l’intensification des activités visant à améliorer l’ensemble des mécanismes de fonctionnement de l’association et à approfondir le dialogue avec d’autres pays.

Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie

24 août 2023 0 comments
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Prigojine, patron de Wagner
A la UneAnalyses

Mort de Prigojine : quelles conséquences pour le Sahel ?

by Sahel Tribune 23 août 2023
written by Sahel Tribune 2 minutes read

Evgueni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, et plusieurs autres de ses combattants, a été confirmé mort dans un crash d’avion ce mercredi 23 août 2023. Le patron de Wagner figure sur la liste des passagers de ce jet privé qui s’est écrasé en Russie. « L’avion est parti de Moscou en direction de Saint-Pétersbourg (…) selon des informations officielles, les sept passagers et les trois membres d’équipage ont trouvé la mort », indique Luc Lacroix, en direct de Moscou (Russie), mercredi 23 août. 

Cette disparition de Prigojine constitue un coup dur pour bon nombre de pays africains, notamment au niveau du sahel où l’on soupçonne une forte présence du groupe Wagner auprès des armées républicaines engagées dans une véritable lutte contre le terrorisme. Au Mali aussi bien qu’au Burkina Faso, les autorités militaires au pouvoir ont pourtant toujours nié leurs liens avec ce groupe paramilitaire russe affirmant entretenir des relations d’Etat à Etat avec la Fédération de Russie. Le décès du patron de Wagner va-t-il permettre de voir clair dans la nature du partenariat de ces Etats avec la Russie ?  La mort de Prigojine lèvera-t-elle le voile sur les liens entre ce groupe et le Kremlin ? 

En tout état de cause, le patron du groupe Wagner a su jouer le jeu trouble en ce qui concerne ses liens avec les Etats. Même si lors de sa première apparition face à la caméra, depuis l’abandon de sa rébellion contre le Kremlin en juin dernier, Evguéni Prigojine affirmait, lundi 21 août 2023, se trouver aux côtés de combattants de son groupe paramilitaire en Afrique. Il déclarait surtout dans cette vidéo travailler à la grandeur de la Russie, et appelait les volontaires à le rejoindre.

Son décès pourrait mettre les Etats sahéliens, ayant tissé des liens de coopération avec cette milice, devant leur responsabilité. Surtout s’ils avaient mis tout leur espoir sur ce groupe de sécurité privée. Seront-ils en mesure de poursuivre le combat engagé contre les groupes armés terroristes ? Comment faire pour poursuivre leur coopération avec Wagner après la mort du patron du groupe ? Autant de questions dont le temps nous permettra de mieux élucider.

Oumarou Fomba 

23 août 2023 0 comments
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Evgueni Prigojine, patron de Wagner
A la UneSécurité

Russie : le patron de Wagner mort dans un crash d’avion près de Moscou ?

by Mohamed Camara 23 août 2023
written by Mohamed Camara 1 minutes read

Le Comité d’enquête de la Russie a annoncé le crash d’un avion, ce mercredi 23 aout dans la région de Tver.  Dix personnes étaient à bord de cet appareil qui s’est écrasé sans laisser de survivants. Parmi les passagers figurerait le patron du groupe Wagner, Evgueni Prigojine.La chaine Telegram Grey Zone, affiliée à Wagner, confirme la mort d’Evgueni Prigojine. Il aurait succombé, selon les autorités de l’aviation russe dans ce crash d’avion avec neuf autres personnes de son groupe. Tsargrad TV confirme que les corps d’Evgueni Prigozhin et de Dmitry Utkin ont été identifiés. 

L’Agence fédérale du transport aérien de Russie a déclaré que l’avion qui s’est écrasé, ce mercredi, dans la région de Tver appartenait à la compagnie MNT-Aero. Elle indique qu’une commission spéciale avait été constituée pour enquêter sur les causes de cet accident tragique. Pour l’heure, Moscou n’a encore émis aucun commentaire.

Mohamed Camara

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Moussa Mara president Yelema
ActuAnalyses

[Tribune] Sur les chemins du désespoir

by Sahel Tribune 23 août 2023
written by Sahel Tribune 6 minutes read

Un drame humain se joue en continu depuis des années dans le monde et particulièrement au Sahel et à ce jour les réponses apportées sont pour le moins inappropriées et assurément inefficaces.

Partout au Sahel, le nombre de candidats à l’émigration ne cesse de croitre, et les drames se multiplient sous le regard quasi impuissant du monde et particulièrement de ceux qui nous dirigent. Alors que la quasi-totalité des pays dans le monde adhérent à la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’existence de « marché aux migrants » et la pratique

tendant à devenir récurrente consistant à « jeter » aux confins du désert sans eau ni nourriture des êtres humains désespérés constituent le summum de l’horreur et la négation des immenses progrès accomplis depuis maintenant des siècles par l’homme.

Des chiffres 

Quelques chiffres et faits actuels sur ce scandale de notre siècle et qui interpelle chacun de nous et plus fortement encore chacun de nos dirigeants : 

  • Près de 290 enfants ont péri au cours du 1er semestre 2023 en essayant de traverser la méditerranée, un chiffre deux fois plus élevé qu’en 2022 et près de 12 000 enfants ont fait la traversée ;
  • Près de 120 000 personnes ont débarqué depuis début 2023 en Europe via la Méditerranée, soit environ 24 personnes chaque heure de janvier à juillet 2023.
  • Près de 1800 personnes sont mortes ou portées disparues depuis janvier 2023
  • Pour les candidats à la migration partant du Sahel, les pays du Maghreb que sont le Maroc, la Tunisie et la Libye deviennent des verrous de plus en plus risqués et de plus en plus meurtriers comme en témoignent les tragédies survenues ces dernières années (23 migrants tués au Maroc en 2022, des migrantes régulièrement violées en Libye et certains systématiquement torturés, juin 2023 plus de 24 migrants ont perdu la vie dans le désert en Tunisie et des centaines de migrants illégaux ont été expulsés puis abandonnés dans le désert…)
  • Enfin, les nouveaux marchés aux esclaves, que nous croyons enfouis dans les ténèbres du passé, continuent à exister dans ce monde du 21e siècle.

Un pacte non contraignant juridiquement

Depuis 2018, a été signé le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières par 162 pays dans le monde dans lequel figure la coopération pour éviter les décès au cours des trajets migratoires et sauver des vies en mer et ailleurs, le renforcement de la lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains et la lutte contre la migration irrégulière.

C’est une avancée même si le pacte n’est pas juridiquement contraignant.

En dépit de cette tragédie humaine, les voix des organisations régionales, continentales africaines se font peu entendre et les voix des pays sont encore plus faibles. Sommes-nous donc condamnés à être d’éternelles victimes de par le monde ?

Sans aucun doute, ces types de migrants sont de ceux dont la voix porte le moins dans le monde malgré une médiatisation sans précédent de ces dernières années. Un silence assourdissant troublé par quelques indignations d’ONG, des alertes médiatiques et des rapports bien documentés, règne pourtant dans la sphère dirigeante. Il ne faut alors guère s’étonner de la forte indifférence des peuples aux beaux concepts et belles théories sur les droits de l’homme, la démocratie et tous ces beaux espoirs parsemés tout au long de l’histoire, mais qui sonnent si creux aux oreilles de la majorité des populations.

Adoption de mesures fortes

Il convient dès lors que des mesures fortes soient prises par nos pays, par les organisations régionales et sous régionales, par les pays de transit et d’« accueil ».

Au niveau national, on pourrait commencer par des mesures de prévention à travers une campagne de communication et d’information plus vigoureuse, continue et fondée sur des exemples vécus et documentés à l’endroit des potentiels candidats à la migration par des moyens les plus utilisés et les plus accessibles sur les risques de la migration : des périls divers et variés des routes de la migration aux faux espoirs suscités par les pays d’accueil, de l’exploitation de l’espoir de la jeunesse par les vendeurs de morts aux drames humains quotidiens vécus dans les pays de transit.

La seconde mesure devrait viser le renforcement significatif des services en charge de la lutte contre ce type de migration et le renforcement du dispositif juridique pour sévir encore plus sévèrement contre la longue liste des intermédiaires sévissant sur ces chemins du désespoir.

La troisième mesure, de loin la plus difficile, mais la plus incontournable est d’ériger ces zones d’émigration à l’instar des zones qui attirent le plus de candidats au terrorisme comme zones prioritaires de développement. La solution à long terme contre ce fléau passe incontestablement par l’Économie par la mise en œuvre de grands projets structurants à même de changer la donne sur le terrain avec comme préalable évidemment la stabilité politique. Il s’agira outre l’accroissement de l’effort national en terme budgétaire, de mieux orienter et cadrer ces multiples projets de développement des pays occidentaux dont l’objectif ultime est de freiner l’émigration de notre jeunesse.

La quatrième mesure d’ordre diplomatique est de développer un lien avec les pays de transit, essentiellement les pays du Maghreb, un partenariat sur la question de la migration qui prendrait en compte nos préoccupations réciproques et les modalités de notre collaboration y compris dans les cas ou nos ressortissants seraient pris dans les filets des services de sécurité

de ces pays. L’autre volet de cette offensive diplomatique viserait à rendre juridiquement contraignant le pacte mondial sur les migrations par un effort de lobbying conjugué des pays du sahel.

Une coopération trilatérale au lieu de bilatérale

Dans le même ordre d’idées, il appartient aux pays de faire entendre leur voix au sein des organisations régionales et africaines pour que cette question de la migration et des drames qu’elle charrie soit au cœur des préoccupations de ces institutions.

Enfin, il conviendrait que l’on sorte du tête-à-tête pays de transit et pays d’accueil et que la coopération soit désormais trilatérale au lieu d’être bilatérale. Comme on dit dans notre pays, il est temps qu’on arrête de raser la tête d’une personne en son absence. Ce changement d’orientation est davantage du ressort de la CEDEAO voire de l’Union africaine que des pays pris isolément.

La politique de l’autruche pratiquée actuellement par toutes les parties doit cesser, un problème enfoui ne disparait pas, il grossit et sa résolution se complexifie avec son ampleur.

Le Sahel qui peine à contrôler ses routes et cette dynamique migratoire meurtrière et se retrouve trop souvent à venir ramasser ses morts, le Maghreb qui récolte les appuis des partenaires européens et passe par pertes et profits ses liens géographiques et historiques avec les pays au sud du Sahara, l’Europe qui, au final, accepte que la fin justifie les moyens et considère ces drames humains comme des dégâts collatéraux d’une stratégie d’arrêt de la migration irrégulière.

Cette tragédie n’est qu’une prémisse de ce qui se démontre chaque jour dans notre monde d’aujourd’hui : gagner ensemble ou périr ensemble.

Ces faits quasi quotidiens se poursuivent sous nos yeux et cette fois, personne ne pourra dire « Nous ne savions pas ». Quelqu’un disait que le degré de civilisation d’un peuple se mesure à la façon dont il traite les plus faibles. Après des milliers de siècles d’histoire et de leçons tirées, tâchons d’être à la hauteur de notre espoir de civilisation !

Moussa MARA

www.moussamara.com

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Hausse des températures
Planète

Hausse des températures : les sueurs froides du décompte de la mortalité

by Sahel Tribune 23 août 2023
written by Sahel Tribune 14 minutes read

Cette année, déjà marquée par le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré sur Terre, les décès liés à la chaleur dépasseront encore de loin la centaine de milliers dans le monde. En 2022 en Europe seule, la saison estivale, avait déjà causé près de 60 000 victimes sur le continent dont 5 000 en France.

Tentons pourtant de gommer nos émotions et de voir les choses de très loin, du balcon de Sirius aurait dit Voltaire. Avec hauteur mais sans donner de leçon. Et puis, cela tombe bien : Sirius portait le nom de Canicula chez les Romains en référence à la petite chienne du dieu chasseur Orion dont l’astre est voisin.

Reconnaissons alors que l’élévation de température due aux émissions de gaz à effet de serre réduit aussi la mortalité liée au froid ; qu’il convient de compter les morts par tonne de CO2, en plus ou en moins – mais aussi d’inclure les décès dans le coût social du carbone ; et enfin, bonne nouvelle, que nos efforts d’atténuation et d’adaptation permettront de sauver des vies humaines par millions.

Des morts liés à la chaleur mais aussi au froid

La surmortalité du réchauffement est manifeste depuis plusieurs décennies. Un demi-pourcent de la mortalité totale mondiale est en effet attribuable à l’effet du changement climatique sur les hautes températures. Un tiers en somme de tous les décès de chaleur.

Mais attention la relation entre élévation de la température et mortalité n’est pas à sens unique. Le réchauffement diminue aussi les journées et les pics de grand froid, et donc la mortalité qui leur est associée. Celle-ci ne se réfère pas spécifiquement au fait que des personnes meurent de froid par hypothermie. De même que la mortalité liée à la chaleur ne se résume pas aux décès par hyperthermie. Les températures plus basses ou plus hautes fragilisent les constitutions et accentuent les troubles pathologiques et, finalement, réduisent l’espérance de vie.

Le réchauffement entraîne donc plus de morts d’un côté mais moins aussi d’un autre. Ce second phénomène qui complique le décompte de la mortalité des nouvelles températures peut être très significatif. Au Mexique, par exemple, il a été calculé qu’une journée à plus de 32 °C se solde par un demi-millier de morts mais qu’une journée à moins de 12 °C par dix fois plus. Très peu d’habitations y disposent en effet de chauffage.

Il convient donc de tenir compte aussi de cette sous-mortalité. Mais dans quelle mesure compense-t-elle la surmortalité de chaleur ? En totalité pour les trente dernières années, selon une étude publiée dans The Lancet en 2021. Un résultat à prendre toutefois avec des pincettes à cause de la méthode suivie qui se fonde sur une température dite optimale, celle correspondant au minimum de décès observés.

Pour le futur, il n’y a en revanche pas de doute sérieux sur le caractère seulement partiel de la compensation.

Une illustration en est donnée par la figure ci-dessous extraite d’un article publié en 2021 dans la revue Scientific Reports.

Citons également une étude qui permet de chiffrer à 17,6 millions les décès additionnels en 2100 liés à l’élévation des températures – en prenant bien en compte la sous-mortalité liée au froid. Ce chiffre repose sur l’hypothèse d’une planète comptant 8 milliards de Terriens et sur l’estimation d’une augmentation nette de la mortalité qui s’élèverait à 220 décès pour 100 000 habitants, soit le ratio d’aujourd’hui pour les décès d’accidents cardiovasculaires. C’est considérable.

La sous-mortalité du froid doit être prise en compte sans fard et sans états d’âme car elle jette une lumière crue sur les inégalités face au réchauffement. Elle accentue les écarts de mortalité au sein d’un même État ou union d’États : entre la population des régions froides et des régions chaudes du Mexique, de l’Inde, des États-Unis ou de l’Europe, par exemple. Elle renforce les inégalités entre régions du monde : les États-Unis et l’Europe devraient connaître à l’horizon 2100 une surmortalité liée à l’élévation des températures légèrement positive et même négative.

La moyenne citée plus haut de 220 décès pour 100 000 habitants masque en effet une très grande hétérogénéité avec un ratio de +14,8/100 000 et de – 14,3/100 000 pour respectivement les États-Unis et l’Europe, tandis qu’il atteint +334/100 000 pour l’Union indienne.

Selon une étude de synthèse publiée en 2022 sous l’égide de l’American Thoracic Society, la mortalité liée au froid représente la moitié de la mortalité liée à la chaleur en Europe mais seulement le quart pour la région du Moyen-Orient et du nord de l’Afrique.

Les inégalités plus tranchées dès lors que l’on tient compte de la sous-mortalité liée au froid risquent de renforcer les égoïsmes et rendre plus difficiles encore les discussions politiques nationales et internationales sur les efforts d’atténuation. Mais rien ne sert de faire l’autruche. Ni l’expression ni l’animal n’existent sur Sirius.

Une jauge à utiliser vous-même

Le développement des travaux sur la mortalité des températures procure une nouvelle vision et apporte de nouveaux résultats sur le coût des émissions de carbone. Ils permettent de calculer les effets du réchauffement en décès additionnels par tonne d’émission nouvelle et d’intégrer la mortalité dans la détermination du coût social du carbone.

Explications de ce baragouin d’un Sirien :

Il faut compter 0,000226 décès associé à l’émission d’une tonne supplémentaire de dioxyde de carbone. Dit autrement et plus précisément, réduire les émissions de ce gaz d’un million de tonnes épargnerait 226 vies humaines entre 2020 et 2100.

Faisons plus parlant encore : les émissions de quatre Américains au cours de leur vie correspondent à un décès en plus sur la planète. Ce chiffre choc ainsi que les précédents sont issus d’un article du chercheur Daniel Bressler récemment paru dans Nature Communications. Ils reposent sur l’hypothèse d’une augmentation des températures de +4,1 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle et d’une estimation d’une surmortalité de chaleur cumulée au cours de cette période de près de 100 millions de personnes.

Cette métrique de la mortalité additionnelle par tonne de carbone en plus ou en moins offre une façon simple d’évaluer les effets des projets d’investissement qui émettent de nouvelles émissions ou les réduisent. Vous pouvez vous-même l’utiliser comme jauge lorsque vous hésitez à prendre le train ou l’avion ! De plus, contrairement à la métrique canonique du coût social du carbone, c’est-à-dire du coût monétaire pour la société d’une tonne en plus ou en moins, elle évite deux contraintes : celle de choisir un taux d’actualisation et celle de donner une valeur en dollar ou en euro à une vie humaine.

Combien vaut une vie ?

Vous vous souvenez peut-être d’une controverse entre un économiste américain, William Nordhaus, et un économiste anglais Nicolas Stern, le second aboutissant à un coût social du carbone incomparablement supérieur au premier. Leur divergence s’explique principalement par une position radicalement différente sur le taux d’actualisation à retenir, un paramètre nécessaire pour comparer des dollars ou des euros d’aujourd’hui avec des dollars ou des euros de demain. Un choix acrobatique et périlleux quand demain veut dire en 2100.

L’affectation d’une valeur monétaire à une vie humaine en moins ou en plus est un choix plus délicat et polémique encore. En témoignent les innombrables travaux économiques depuis plus d’un demi-siècle sur la valeur statistique d’une vie ainsi que la farouche opposition que cette démarche rencontre auprès de Terriens qui ne parlent pas le Sirien. La prise en compte d’une vie en moins ou d’une année de vie en moins est un premier choix à trancher que j’ai discuté ailleurs.

Il est décisif car les décès de mortalité liés aux températures concernent principalement des personnes âgées. Un second choix crucial est d’opter pour une valeur universelle ou pour une valeur dépendante du revenu. En termes crus, le décès d’un Indien vaut-il moins que celui d’un Américain ? Discuter de ce choix nous entraînerait trop loin ici.

Surtout qu’il ne remet pas en cause le résultat que je veux souligner : la prise en compte de la mortalité des températures modifie considérablement la donne sur les effets économiques du réchauffement, la perte des vies humaines devenant le premier poste des dommages du réchauffement.

Prenons l’exemple du modèle climat-économie de William Nordhaus de 2016. La mortalité y représente seulement quelques pourcents des dommages. Les décès pris en compte se limitent en effet essentiellement à ceux occasionnés par le travail en extérieur des ouvriers agricoles et du bâtiment. Le coût social de la tonne de carbone s’élève à 38 euros.

En moulinant le même modèle mais en y ajoutant l’ensemble des décès liés à la chaleur, Daniel Bressler aboutit à un coût social du carbone égal à 258 dollars la tonne. Ce chiffre repose sur une valeur universelle d’une année de vie égale à quatre fois la moyenne globale de la consommation par habitant de la planète en 2020, soit 48 000 dollars. Bien entendu, le coût de mortalité du carbone est très sensible à cette valeur. Deux fois plus petite, le coût social de carbone devient 177 dollars/t, tandis qu’une valeur double conduit à 414 dollars/t.

Ce résultat a été confirmé par d’autres travaux. Un modèle récent intégrant un module complet sur les dommages de mortalité parvient à un coût social du carbone à 185 dollars/t dont 90 pour le seul poste de la mortalité.

Un autre article s’intéressant uniquement à ce poste l’estime à 144 dollars/t sur la base d’hypothèses de valeur d’une vie et de taux d’actualisation comparables à ceux du travail de Daniel Bressler. Ses auteurs se livrent par ailleurs à de multiples analyses de sensibilité du coût social de mortalité du carbone à ces deux variables. Il faut par exemple diviser les 144 euros/t à peu près par 3 en passant d’un taux d’actualisation de 2 % à 3 % ou bien en passant d’une valeur d’une vie universelle à une valeur d’une vie variable selon le revenu per capita des pays. Le passage en années de vie correspond de son côté à une division par deux.

Le futur coût social du carbone en discussion aujourd’hui aux États-Unis devrait tenir compte pleinement des pertes de vies humaines. C’est une décision importante car cette donnée est utilisée pour évaluer les décisions d’investissement public. Il est proposé par l’Agence pour l’Environnement et divers experts qu’il passe des 51 dollars/t d’aujourd’hui à 185 dollars/t. De façon générale, l’intégration de la mortalité dans le coût social du carbone en l’augmentant significativement justifie des actions de réduction de beaucoup plus grande ampleur. Elle les rend bénéfiques aux Terriens.

La grande inconnue de l’atténuation

Les chiffres sur la mortalité liée aux températures à l’horizon du siècle prochain qui ont été mentionnés jusque-là reposent sur une vision pessimiste de l’avenir. Ils correspondent au scénario d’une poursuite des émissions de gaz à effet de serre au rythme actuel – le scénario dit RCP 8.5 des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Leur réduction autorisant une élévation moins forte des températures permettrait de limiter considérablement les dommages de mortalité. Reprenons le ratio des 220 décès pour 100 000 habitants en 2100. Dans le cas d’une stabilisation des émissions à un niveau faible (Scénario dit RCP 4.5) le ratio tombe à 40 décès, soit plus de cinq fois moins ! Si on reprend le coût cité plus haut de mortalité d’une tonne de carbone de 0,000226, l’effet est moins considérable mais reste impressionnant : une élévation de température de 2,4 °C au lieu de 4,1 °C le divise par plus de deux.

Les efforts d’atténuation que nous réaliserons permettent donc de sauver des vies humaines en très grand nombre. Cette conséquence positive de la transition n’est pas assez mise en avant. Vue de Sirius, elle offre pourtant une motivation et une justification simples aux Terriens à consentir des efforts de décarbonation d’envergure.

L’impossible équation de l’adaptation

Quelles que soient les températures futures considérées, les projections de mortalité ne tiennent pas compte d’un autre puissant levier de réduction des décès : les marges d’adaptation des hommes et de la société face à la chaleur. Or, là encore, les effets peuvent être conséquents.

Ils sont toutefois difficiles à quantifier globalement. À ma connaissance, une seule étude s’y est essayée. Elle aboutit à une baisse de l’ordre de 15 % du risque de décès. Ce résultat repose cependant sur un jeu d’hypothèses très restrictives en particulier sur l’absence de politiques publiques d’adaptation. Or elles jouent un rôle clef. Ne serait-ce qu’à travers la mise en place d’alertes aux canicules et de diffusion de messages sur les règles de conduite à adopter pour s’en protéger. S’ajoutent de nombreux investissements publics, en particulier en ville pour lutter contre les îlots de chaleur.

L’été 2022 a été la seconde année la plus chaude que la France ait connue – presque autant que celui de 2003. Il totalise pourtant cinq fois moins de décès en excès.

Cet écart donne à penser que la société a réalisé des progrès dans son adaptation aux vagues de chaleur à répétition. Ce constat est confirmé par à un modèle mis au point par des épidémiologistes et des météorologues. Appliqué à la canicule de 2006 en France, il montre qu’elle se serait soldée sans adaptation par trois fois plus de décès.

Outre l’action publique, les progrès observés s’expliquent également par la diffusion de la climatisation. On en connaît les effets délétères à travers son apport au réchauffement de l’atmosphère par sa consommation d’énergie fossile, ses fuites de gaz frigorigènes et, localement, ses propres rejets d’air chaud. On parle moins de ses effets conséquents sur de la diminution de mortalité.

Une étude américaine a montré que la diffusion de la climatisation aux États-Unis entre 1960 et 2004 a permis d’éviter près d’un million de décès prématurés. A contrario, le moindre usage des climatiseurs au Japon lié à l’augmentation du prix de l’électricité et aux campagnes d’économie d’énergie consécutives à l’accident nucléaire de Fukushima Daïchi a entraîné près de 10 000 décès en excès.

Citons enfin comme moyen d’adaptation les migrations vers des régions aux températures moyennes moins élevées. Il est cependant potentiellement limité car les coûts de changer de lieu de résidence sont substantiels pour les personnes qui l’envisagent et les frontières entre États dressent de formidables contraintes politiques, culturelles et administratives. Les mouvements migratoires liés au réchauffement climatique ont plus de chances de se produire au sein du même pays. Par exemple pour les pays riches des métropoles vers le littoral ou la montagne, ou pour les pays pauvres des zones rurales vers les capitales.

Il n’est plus acceptable d’ignorer tous les Terriens dont la vie sera raccourcie alors que l’on dispose de données de plus en plus complètes et fiables sur la mortalité liée à l’élévation des températures. Compter les personnes manquantes en cas d’inaction face au changement climatique nous met face à nos responsabilités et justifie des investissements ambitieux d’atténuation et d’adaptation.

Avant de retourner sur Sirius, Micromégas a laissé un livre aux habitants de la Terre. Il doit leur permettre de voir « le bout des choses ». Quand les hommes l’ouvrent, ils découvrent des pages blanches. Voltaire rappellera que « L’homme n’est point fait pour connaître la nature intime des choses, qu’il peut seulement calculer, mesurer, peser […] ». Ce n’est déjà pas si mal !

François Lévêque, Professeur d’économie, Mines Paris

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation
23 août 2023 0 comments
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Survol d'Algérie pour le Niger
A la UneSécurité

L’Algérie interdit le survol de son espace aérien par la France afin d’intervenir au Niger

by Sahel Tribune 22 août 2023
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Plusieurs sources, après la radio d’Etat algérienne, confirme l’information. Alger a rejeté une demande de Paris pour autoriser les avions français à survoler l’espace aérien algérien en prévision d’une opération militaire imminente au Niger. 

La France s’apprêterait donc à mettre en exécution ses menaces contre le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au Niger. Paris serait prêt à intervenir militairement dans ce pays sahélien au cas où le président Mohamed Bazoum n’est pas libéré par les auteurs du coups d’Etat du 26 juillet dernier. 

« L’intervention militaire serait imminente, tout le dispositif militaire est en place », a souligné la radio nationale citée par l’Agence Anadolu. « L’Algérie, qui a toujours rejeté la force, a donné une suite négative à la demande française de survol du territoire national pour attaquer le Niger. La réponse d’Alger est ferme et sans équivoque », a ajouté la même source.

Selon Le Soir Algérie, « devant le refus algérien, la France, a sollicité le Maroc pour des autorisations de survol de son territoire pour ses avions militaires. Les plans de vols des avions militaires français ont été déposés au niveau des autorités marocaines compétentes, qui ont décidé de répondre favorablement à la demande française ».

La France nie avoir introduit une quelconque demande d’autorisation de survol du territoire algérien pour ses avions militaires.

La rédaction 

22 août 2023 0 comments
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