Au Mali, des patrouilles communes de sécurisation et de protection sont en perspectives.
Les groupes d’autodéfense du « Mouvement de la Défense Peulh du Centre du Mali » et celui de « Dana Ambassagou » ont procédé le dimanche 26 mars 2023 à une visite des camps dans le Centre du Mali pour jeter les bases d’une union de force afin de « pouvoir, efficacement, lutter contre le terrorisme ». La visite a démarré dans le camp du premier et a pris fin dans celui du deuxième mouvement. En filigrane, il s’agit pour ces deux mouvements de prendre à témoin l’opinion publique nationale et internationale qu’ils rejettent la thèse de conflit intercommunautaire dans le Centre du Mali.
Des moyens conséquents et de la reconnaissance nécessaire
Cet appel commun vers une alliance avec une perspective des opérations armées de sécurisation intervient à moins de deux semaines du lancement national de la stratégie de gestion politique de la crise du Centre. Cette stratégie qui comporte quatre axes ne mentionne nulle part la voie ou les moyens violents en matière de gestion de cette crise du Centre.
Pourtant, ces mouvements d’autodéfense se comparent, aujourd’hui, aux Volontaires pour la Défense de la Patrie du Burkina Fasso. Dans son intervention en prenant l’exemple sur le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina, le chef du groupe d’autodéfense « Dana Ambassagou » demande à l’État des moyens conséquents et de la reconnaissance nécessaire afin qu’ils puissent mener à bien leurs activités de sécurisation au même titre que les VDBs.
Base légale de ces opérations parallèles
Il faut, également, rappeler qu’en décembre 2022 le chef du Mouvement de Défense des Peulhs du Centre du Mali avait demandé aux Peulhs de déposer les armes et d’abandonner le « terrorisme » et avait, également, exhorté « Tabital Pulaku » de faire un communiqué en demandant aux Peulhs d’abandonner les rangs des « groupes terroristes ». Cette déclaration avait suscité des mécontentements de cadres de ce Mouvement.
À l’analyse, les questions que l’on pourrait se poser sont les suivantes : dans le contexte de lutte contre le terrorisme, la lutte armée peut-elle efficacement engranger des résultats probants quand on sait qu’il existe une batterie de raisons qui motivent les combattants qui animent ces mouvements terroristes ?
Quelles seront les sources de financement de ces patrouilles ? Sur quelle base légale ces opérations parallèles vont se mener ? Dans un contexte de montée en puissance de l’armée malienne, la mobilisation des nouvelles forces parallèles se conçoit-elle bien ?
Ibrahima Harane Diallo, journaliste-Politologue, Chercheur à l’Observatoire sur la Prévention et la Gestion des Crises au Sahel WhatsApp : 0022383234115
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