Tombouctou a célébré ce dimanche 12 octobre 2025 les 700 ans de la Grande Mosquée Djingareyber, joyau de l’architecture soudano-sahélienne classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans le cadre de l’Année de la Culture décrétée par le président Assimi Goïta, la population s’est mobilisée pour le crépissage collectif de cet édifice mythique, symbole de foi, de solidarité et de transmission. Une cérémonie empreinte de ferveur qui marque la volonté du Mali de préserver son héritage et de transmettre aux jeunes générations le savoir ancestral des bâtisseurs de terre.
Tombouctou, la légendaire « ville des 333 saints », a vibré ce dimanche 12 octobre 2025 au rythme du crépissage annuel de la Grande Mosquée Djingareyber, chef-d’œuvre architectural vieux de sept siècles et symbole vivant du génie soudano-sahélien. Soutenue par le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, cette édition revêt un éclat particulier. Elle s’inscrit à la fois dans le cadre de l’Année de la culture décrétée par le président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, et dans la dynamique de la Biennale artistique et culturelle de Tombouctou, prévue du 18 au 28 décembre prochain.
Érigée au XIVᵉ siècle sous le règne fastueux de Kankou Moussa, empereur du Mali médiéval, la mosquée Djingareyber incarne depuis sept siècles la continuité d’une civilisation bâtie sur le savoir, la foi et la maîtrise de la terre crue. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle reste un lieu de prière, de mémoire et de cohésion, dont le crépissage annuel mobilise chaque année la communauté entière. Hommes, femmes et enfants, armés de pelles et de seaux de banco, participent à ce rituel collectif, symbole de solidarité et de transmission intergénérationnelle.
La sauvegarde d’un héritage millénaire au cœur des débats
En prélude à la cérémonie, une conférence-débat s’est tenue le vendredi 10 octobre à la Chambre de commerce de Tombouctou, autour du thème : « Défis et perspectives de conservation de la mosquée Djingareyber ». L’événement, présidé par le gouverneur de la région, a réuni les autorités locales, les représentants de l’UNESCO, les maçons traditionnels, ainsi que des étudiants et acteurs culturels.
Représentant le ministre Mamou Daffé, le directeur national adjoint du Patrimoine culturel, Sidi Lamine Koné, a salué l’engagement des populations de Tombouctou pour la sauvegarde de ce joyau. Les panélistes, dont Sane Chirfi et Hammou Mahamane Dédéou, ont mis en lumière la nécessité d’un appui accru à la formation des jeunes artisans dans les métiers du patrimoine, en particulier ceux de l’architecture traditionnelle en banco, afin d’assurer la transmission des savoirs ancestraux et la pérennité de ce patrimoine menacé par le temps et le climat.
Entre foi, culture et souveraineté
La restauration participative de Djingareyber, plus qu’un geste architectural, traduit une renaissance culturelle portée par les autorités de la Transition. À travers ce crépissage, c’est tout un peuple qui réaffirme son ancrage identitaire, son orgueil patrimonial et sa résilience face aux défis contemporains. En 2025, année dédiée à la culture, Tombouctou renoue avec sa grandeur spirituelle et artistique, offrant au Mali et à l’Afrique une leçon de continuité : celle d’une civilisation qui sait entretenir son passé pour mieux bâtir son avenir.
Rédaction Sahel Tribune
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