Le 17 septembre 2024, Bamako a été frappée par une attaque terroriste revendiquée par le Jnim, ciblant l’école de gendarmerie et l’aéroport. Malgré les pertes, l’armée malienne et les autorités de la transition réaffirment leur détermination à poursuivre la lutte contre le terrorisme.
Le mardi 17 septembre 2024 restera gravé dans les mémoires des Maliens comme une journée sombre, marquée par une attaque terroriste sans précédent à Bamako. Le Jnim, affilié à al-Qaïda, a frappé en plein cœur de la capitale malienne, ciblant des sites symboliques tels que l’école de gendarmerie à Faladié et la base militaire de l’aéroport Modibo-Keïta. Une attaque violente, lourde de pertes humaines, qui a mis le pays face à l’une de ses plus grandes tragédies depuis le coup d’État de 2020.
Une attaque qui ne doit pas éclipser les victoires remportées
Alors que les terroristes célébraient leur « victoire », revendiquant fièrement des destructions et des pertes massives, on ne peut s’empêcher de remarquer l’ironie tragique du timing. Ce 17 septembre devait être un jour de justice, marquant l’ouverture du procès de l’achat controversé de l’avion présidentiel, l’un des symboles de la lutte contre la corruption promise par le régime de transition dirigé par le colonel Assimi Goïta. Un signe fort que l’État malien, malgré les difficultés, avait à cœur de restaurer l’intégrité et la transparence. Mais c’est finalement la violence qui s’est imposée, volant la vedette à cet acte de réforme.
Face à cette situation, il est tentant pour certains d’accuser l’armée et les autorités de la transition d’avoir failli à leur mission de protection. Mais en réalité, il est crucial de rappeler le contexte dans lequel le Mali se trouve. Depuis des années, les forces armées maliennes, malgré un soutien international souvent peu efficient, mènent une guerre acharnée contre des groupes terroristes aguerris, bien armés, et bénéficiant d’un réseau complexe dans le désert du Sahel. Si cette attaque de Bamako est une tragédie, elle est aussi un rappel brutal que le chemin vers la stabilisation du Mali est semé d’embûches.
En dépit de cette attaque, il serait injuste de minimiser les efforts colossaux que l’armée malienne a déployés ces dernières années. Les autorités de la transition, en pleine réorganisation de l’État, ont réussi à faire preuve d’une détermination sans faille dans la lutte contre le terrorisme. La libération de Kidal, le 14 novembre 2023, une ville longtemps occupée par des groupes armés malgré la présence de forces étrangères, est un exemple flagrant de ce regain d’autorité et de souveraineté nationale. Oui, cette attaque a frappé un coup dur, mais elle ne doit en aucun cas éclipser les victoires remportées et les avancées réalisées.
Briser les chaînes de la dépendance extérieure
Le symbole est fort : l’attaque a touché l’aéroport, une infrastructure vitale, et l’école de gendarmerie, un symbole de l’ordre républicain. Mais cela ne doit pas signifier la fin de la détermination malienne. Au contraire, il s’agit d’un appel à la résilience. L’armée malienne, au-delà des pertes humaines et matérielles, reste debout. Les terroristes, eux, ne peuvent gagner qu’une chose : l’abandon, la résignation. Et cette résignation, ni les autorités, ni l’armée, ni le peuple malien ne l’acceptent.
L’alliance stratégique avec des pays comme la Russie, la Turquie ou encore la Chine peut susciter des débats et des controverses, mais une chose est certaine : le Mali a pris en main sa propre sécurité. Ce choix de souveraineté, incarné par les autorités maliennes de la transition, n’est pas parfait, mais il est assumé. Les Maliens savent aujourd’hui qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, sur leur armée, et sur les autorités qui, malgré la pression et la menace constante, tentent de bâtir un avenir différent, libéré des chaînes de la dépendance extérieure.
Le Mali, frappé au cœur, ne pliera pas. Ces terroristes, qui pensent avoir envoyé un message fort en s’attaquant à Bamako, n’ont fait que renforcer la conviction des Maliens et de leur armée : le combat continue, plus urgent, plus nécessaire. C’est dans la douleur que se forge la résilience, et c’est dans l’unité face à l’adversité que les peuples trouvent leur force.
L’armée malienne et les autorités de la transition ont du travail à faire, et nul ne peut dire que le chemin sera facile. Mais ce mardi noir, loin d’annoncer une défaite, doit servir de rappel : la lutte pour la souveraineté et la paix est loin d’être terminée. Et le Mali, debout, continuera à la mener avec honneur et courage.
Oumarou Fomba
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