Le bureau exécutif national du syndicat national de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le Collectif des enseignants-chercheurs se sont réunis en Assemblée générale, samedi 19 septembre 2020. Cette assemblée s’est très vite transformée en une démonstration de muscles lorsque les discussions se sont essentiellement portées sur l’illégalité de l’actuel bureau syndical.
Au niveau de l’enseignement supérieur du Mali, l’atmosphère est assez tendue entre le Bureau exécutif national du syndicat national de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le Collectif des enseignants-chercheurs, un collectif crée afin de pousser le bureau national au congrès en octobre 2020.
Face à cette pression d’une majorité d’enseignants-chercheurs, le Bureau dirigé par Dr Abdou Mallé, secrétaire général dudit syndicat, a convié à la va-vite une assemblée générale, samedi 19 septembre 2020. À l’ordre du jour : discuter du contenu d’un préavis de grève, dont des copies ont fait le tour des réseaux sociaux. Rien qu’en lisant le communiqué, on sentait qu’il est écrit sous pression. Car aucune date n’est indiquée dans le document pour le début de la grève. « Nous, Syndicat national de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (SNESUP), décidons d’observer une grève de 48h du mardi au mercredi octobre 2020 et de 72h allant du mardi au jeudi 2020 si les points de revendication suivants ne sont pas satisfaits », lit-on dans ce préavis du 18 septembre 2020.
L’assemblée générale conviée par Dr Mallé autour du contenu de ce préavis s’est vite transformée en une véritable démonstration de muscles. Selon Sékou Traoré, membre du nouveau collectif et enseignant-chercheur à l’université de Ségou, le Collectif a décidé à l’unanimité de ne discuter de rien d’autre avec l’actuel bureau que de l’organisation du congrès. « Un bureau qui n’est plus légal ne peut pas nous engager dans une procédure e grève », explique M. Traoré avant de préciser que parmi les dix-sept points de revendication formulés dans le préavis, certaines ne sont plus d’actualité. Outre, indique-t-il, ce préavis n’est que la résultante des pressions du Collectif auquel Dr Mallé est buté pour la première fois depuis qu’il occupe ce fauteuil depuis une dizaine d’années.
Lorsque toutes les discussions se sont centrées sur l’illégalité de l’actuel bureau et de l’organisation du congrès, « Dr Mallé s’est emporté et n’a pas réussi à maîtriser ses nerfs. Il a voulu alors me poignarder quand certains se sont mis entre nous », nous a rapporté M. Traoré. La salle s’est ainsi vidée, souligne-t-il.
Selon Mahmoud Abdou, enseignant-chercheur à l’ENSUP de Bamako, au cours de cette Assemblée générale, Dr Mallé a proposé d’aller au congrès en décembre 2020. Mais, précise M. Traoré, s’il avait dit jadis qu’il n’allait plus être candidat, il se rétracte aujourd’hui pour dire qu’il sera bel et bien candidat. D’où sa volonté manifeste, estiment nos sources, de ne pas céder sa place. Une volonté que nos sources corroborent par le fait que Dr Mallé aurait demandé aux mécontents d’aller créer un second syndicat s’ils ne sont pas contents. Chose qui n’est pas à l’ordre du jour, rassure M. Traoré.
Notons que les enseignants-chercheurs des Facultés de lettres et de Sciences humaines revendiquent leurs heures supplémentaires de 2016-2017. Selon nos sources, l’actuel bureau syndical n’a pas engagé de lutte de revendication à ce sujet. Des procédures judiciaires seraient engagées contre le secrétaire général du SNESUP, a-t-on appris.
Fousseni Togola
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