La crise sécuritaire de 2012 a profondément affecté la stabilité du Mali, déchirant ainsi le tissu social à travers des conflits inter et intra-communautaires entre les Maliens. En vue de restaurer la paix et renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble dans le pays, la Loi n° 2019-042 du 24 juillet 2019 portant Loi d’Entente nationale a été adoptée. Loi qui, en son article 7, institue la « Semaine nationale de la Réconciliation », dont l’objectif est de réconcilier les Maliens.
Désormais, chaque année, en prélude à la commémoration de l’accession du Mali à l’indépendance (22 septembre), une Semaine nationale de la réconciliation se tiendra du 15 au 21 septembre. Période exclusivement consacrée à la sensibilisation des acteurs nationaux et internationaux sur le processus de la réconciliation et de la paix dans ce pays ouest-africain, où la cohésion sociale peine à être un acquis.
Plus d’une décennie de crise
Depuis plus d’une décennie, le Mali traverse une crise multidimensionnelle, qui a commencé par les régions du Nord, avant de se propager, au fil du temps, dans les régions du Centre pour ensuite atteindre certaines régions du Sud. Cette situation a non seulement créé une insécurité grandissante et généralisée à travers le pays, mais aussi entraîné la recrudescence des conflits inter et intra-communautaires.
En vue de tourner cette page sombre et renforcer la réconciliation et le pardon entre les Maliens, la « SENARE » reste un cadre adéquat pour mobiliser tout le peuple malien, de l’intérieur comme de l’extérieur autour du vivre-ensemble et de la stabilité du pays.
Placée sous le thème, « Faisons de la diversité un atout pour la cohésion sociale au Mali », cette 1re édition de la « SENARE » semble être une belle occasion pour les fils et filles de ce pays de se tolérer et de se faire la paix.
Durant une semaine, à travers des activités éducatives, artistiques, socioculturelles, sportives et mémorielles sur toute l’étendue du territoire et dans les ambassades, les forces vives du Mali ont saisi cette opportunité pour écrire une nouvelle page de l’histoire de leur pays. Au regard de la diversité des activités qui ont marqué cette 1re édition, l’espoir reste permis.
La Semaine nationale de la réconciliation demeure un système d’alerte susceptible de prévenir et d’atténuer toutes formes de chocs pouvant conduire à la fissure du tissu social. Durant cette Semaine, les instruments dédiés à la promotion du patriotisme, du civisme, de la paix et de la cohésion sociale ont été largement vulgarisés.
Rebâtir un Mali réconcilié
Cette Semaine nationale dédiée à la réconciliation doit être une opportunité à saisir par tous les Maliens, épris de paix et de stabilité, pour travailler à la cohésion sociale. Car il convient que les fils et filles du Mali parlent le même langage afin de faire de ce pays un havre de paix. Les Maliens doivent développer l’esprit de pardon et de réconciliation en se focalisant sur des actes qui nous rapprochent plutôt que ceux qui nous éloignent les uns des autres. De même, le gouvernement et les acteurs signataires de l’Accord d’Alger doivent regarder dans la même direction pour le bonheur du peuple malien. Pour cela, il conviendrait qu’ils trouvent un terrain d’entente pour une mise en œuvre « intelligente » de l’Accord d’Alger, document dont la mise en œuvre intégrale crée un malentendu entre les autorités maliennes et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
« Que chacun puise dans ses ressources les plus profondes afin d’avoir la force de pardonner aux autres à mesure de se faire pardonner. Car pardonner, c’est retrouver la paix intérieure, c’est tout simplement vivre en paix », indiquait le Colonel Assimi Goïta, lors de l’ouverture des travaux de la 1re édition de la « SENARE », le 15 septembre dernier, au Centre international de conférences de Bamako (CICB).
Au regard de la nécessité d’instaurer la paix et surtout la cohésion sociale au Mali, chaque Malien doit donner le meilleur de lui-même pour la Nation, afin de parvenir à rebâtir un Mali réconcilié.
Bakary Fomba
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