Rentrée littéraire : retrait du prix Moussa Sow pour l’essai

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Ce samedi 25 février 2023, les flashs se sont éteints sur la 15e édition de la Rentrée littéraire au Musée Muso Kunda de Bamako. Cette année le jury a décidé de retirer le prix Moussa Sow, car les œuvres présentées ne répondaient pas aux critères exigés pour ce prix.

La mélodieuse voix du Doyen Boubacar Traoré dit Kar Kar, faisait échos jusqu’à l’extérieur de l’édifice Muso Kunda. Entremêlé aux klaxons des motos et des véhicules, il confirme en dépit de son âge sa place incontournable du Blues mandingue. Il fait trembler la salle par le son de sa guitare, et tient le public en haleine. Ces nombreux auteurs, éditeurs, partenaires et participants de la cérémonie de clôture de la Rentrée littéraire 2023, explosent une ovation nourrie.     

Encourager les jeunes   

À travers son discours de clôture, Ibrahim Aya, le directeur de la Rentrée littéraire du Mali, a remercié l’ensemble des participants, la commission d’organisation et les partenaires de cette 15e édition. « Nous sommes ce soir au terme de cette 15e édition dont le thème était, décloisonnez l’Afrique, qui a été marqué par des actions enthousiastes. Notamment par la déclaration du premier forum des manifestations littéraires. À l’issue des travaux, le Réseau africain des Manifestations littéraires a été créé. Vous avez sûrement remarqué que la Rentrée littéraire de cette année ne s’est pas manifesté à l’extérieure de Bamako. Mais nous vous promettons que la manifestation sera dans toutes les régions qui l’ont autrefois abrité, l’année prochaine », a rassuré Aya.

« L’Union européenne sera également pour l’édition prochaine. Cet évènement est un lieu d’encourager les jeunes auteurs à se mettre à la plume. Il y’a des talents insoupçonnés. La jeunesse malienne foisonne d’idées. L’Union européenne est là pour les accompagner comme on peut », a confié le chargé des Affaires de la délégation de l’Union européenne au Mali.

Réseau africain des manifestations littéraires (RAMALI) 

Cette édition de la Rentrée littéraire a été marquée par le premier forum des manifestations littéraires en Afrique, regroupant 20 salons du livre et rencontres des différentes contrées géographiques, culturelles et linguistiques du continent. Le forum a fait une déclaration officielle à l’issue de ses travaux, dont le plus important a été la création du Réseau africain des manifestations littéraires.

Le RAMALI, créé à Bamako, entend être une force commune de proposition à l’échelle du continent. Le réseau a décidé de se doter d’une coordination continentale pour une durée d’une année. À l’issue de laquelle une rencontre d’évaluation permettra d’établir le bilan des activités du réseau et de programmer les étapes suivantes. Il est ouvert à tous les acteurs du monde littéraire et éditorial. Au titre de membre ou de partenaire.

Le forum a aussi lancé un appel à l’Union africaine et à tous les gouvernements du continent pour créer de meilleures conditions de développement du livre, de la lecture et de la littérature. Autant du point de vue culturel, légal, fiscal, et autre. Car selon les participants, à cette époque des nouvelles technologies de communication, la production de contenus représente un enjeu stratégique auquel le monde de l’édition et de la création littéraire doivent contribuer.     

Les prix décernés pour cette édition 

Le public a été surpris par la décision du jury de retirer le prix Moussa Sow récompensant les œuvres d’Essai pour cette 15e édition. Car selon l’annonce faite par Ibrahim Aya, directeur de la Rentrée littéraire, «  les œuvres présentées ne répondaient pas aux critères requis » pour ce prix.

La soirée a été alors marquée par la remise de trois prix. Le prix Union européenne du Premier roman, financé à hauteur d’un million de francs CFA, a été décerné cette année, à Amadou Tidiane Traoré pour son œuvre « La Tragédie des hommes accroupis », publié par l’édition Cauris.

Le prix Massa Makan Diabaté, financé à deux millions de francs CFA, a été remporté par la pièce de Théâtre « La Parole au cou », publié par l’édition Gafé, dont l’auteur est Sibirina Zagan Coulibaly.

Le prestigieux prix de la Rentrée littéraire du Mali qui récompense les œuvres africaines, le prix Ahmed Baba, a été empoché par l’algérien Mohamed Abdallah avec son roman « Le Vent a dit son nom », publié par l’édition Apic.

La 16e édition de la Rentrée littéraire est prévue du 19 au 23 février 2024, autour du thème « Cohésion sociale, vivre-ensemble », a annoncé Ibrahim Aya.

Mohamed Camara   

Mohamed Camara
Mohamed Camarahttps://saheltribune.com
Mohamed Camara est détenteur d’une licence en lettres modernes, décrochée en 2019 à la Faculté des lettres, des langues et des sciences du langage (FSL), Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB). Il évolue dans la presse, son métier de prédilection, depuis 2018. En 2021, il est certifié journaliste culturel suite à une formation de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ). Il a travaillé pour plusieurs journaux dont le projet Kéniéba Média dont il était le coordinateur, et lemalien.com. Il travaille actuellement pour Reflet d’Afrique (Journal hebdomadaire local de Bamako, depuis 2020) et Sahel Tribune (mai 2022). Mohamed Camara aime la lecture, la musique et les échanges interindividuels afin de mieux affiner ses connaissances.

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